Projet SNML soumis à consultation 3 25 juillet 2016
À l’échelon européen, la politique maritime intégrée
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définie en 2009, et régulièrement
renforcée lors de ses mises à jour, met au cœur de l’ambition la contribution du maritime à la
croissance et à l’emploi de l’Europe, sans attenter à la viabilité indispensable des écosystèmes
marins. Elle invite les États membres à préciser comment ils gèrent leurs espaces maritimes
pour un développement durable de la mer et du littoral.
Dans ce contexte, les espaces maritimes dont dispose la France se traduisent en enjeux
économiques, environnementaux, sécuritaires et géostratégiques sur la plupart des mers de la
planète. Le mouvement vers une ambition nationale maritime, qui est né il y a une trentaine
d’années, s’est renforcé à l’occasion du Grenelle de la mer en 2009, puis des Assises de la
mer et du littoral en 2013 et plus récemment au travers de la mobilisation française sur la
thématique Océan à l’occasion de la COP21.
L’état des lieux énoncé ci-après évoque les atouts dont dispose la France pour relever le défi
d’une grande nation maritime : la France est au premier rang pour la richesse de ses
écosystèmes marins ; l’excellence de sa recherche océanographique est reconnue à travers le
monde ; certaines filières industrielles comme la construction navale, le transport de
marchandises et le nautisme sont en pointe ; son pavillon est reconnu pour la qualité, la
technicité et le sérieux de ses navires et de ses équipages ; sa marine nationale est présente sur
tous les océans ; des mutations ou des impulsions sont lancées pour des secteurs historiques
(pêche) ou émergents (énergies marines). Enfin, sa compétence en matière de gestion
d’espaces naturels marins protégés est largement reconnue dans le monde.
Plus globalement, les acteurs de la mer entendent jouer un rôle dans la transition écologique
de la France vers le développement durable, contribuer à une économie prospère, au bien-être
des hommes et des femmes, à la préservation de la mer et du littoral, au service de la planète
entière, si dépendante de la bonne santé des océans.
La France doit ainsi transformer ces atouts en une ambition nationale majeure, un projet
collectif, pour lequel l’État donne ici un cap.
Cette Stratégie nationale pour la mer et le littoral mobilisera non seulement les services de
l’État à tous les échelons territoriaux, les collectivités territoriales (celles de l’intérieur comme
celles du littoral) et les acteurs de la mer et du littoral, les scientifiques, mais plus largement
les citoyens, qui ont tous une responsabilité et un avenir liés à l’océan.
Grâce à un « Programme Océan » et à l’expertise de ses centres de recherche et des acteurs
économiques, territoriaux et associatifs qui y sont liés,
• la France peut donner de la cohésion à une nation dispersée dans toutes les régions
océaniques du globe, et faire de cet « Archipel France » métropolitain et
majoritairement ultramarin, un atout pour son rayonnement à travers le monde ;
• la France peut initier, renforcer, accélérer, les coopérations européennes et
internationales, pour mieux connaître, mieux gérer, mieux préserver l’océan, qui relie
toutes les terres émergées du globe ; elle répond, ce faisant, aux objectifs européens de
la Stratégie européenne pour la recherche marine et maritime (rationalisation des coûts
des opérations en mer et optimisation de l’utilisation des données) ;
• la France définit et renforce la contribution de la mer, du littoral et des acteurs
associés, ainsi que des opérateurs industriels, aux savoir-faire à la technicité et aux
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La Politique maritime intégrée de l’Union Européenne :
http://ec.europa.eu/maritimeaffairs/policy/documents/limassol_fr.pdf