1. Objet
L’objet du présent appel est de rechercher un(e) expert(e) parmi des universitaires de haut niveau
pour rédiger trois cours de formation et des études de cas sur le droit de l’environnement en Afrique.
2. Contexte et justification
L’attitude peu réceptive du juge en matière d’environnement constitue un obstacle majeur à
l’application du droit de l’environnement en raison de la place centrale qu’il occupe dans le système
judiciaire. En effet, qu’il s’agisse de sanctions civiles pour la réparation des dommages
environnementaux causés à autrui ou de sanctions pénales à l’encontre des auteurs des infractions
en matière d’environnement (peines d’emprisonnement, amendes, remise en l’état des lieux), seul le
juge est habilité à dire le droit et à prononcer des sanctions pour cause de violation des règles
environnementales.
En dehors de la procédure juridictionnelle proprement dite, le juge joue également un rôle non moins
important en matière de transaction. En effet, dans de nombreux cas, les textes nationaux prévoient
l’intervention du juge dans la procédure transactionnelle. Pour éviter que cette intervention ne reste
informelle, il est important d’outiller le juge en droit de l’environnement en vue d’une saine et
rigoureuse appréciation des conditions de la transaction, avant que celle-ci ne soit mise en œuvre par
l’administration.
Par ailleurs, le juge a un rôle majeur à jouer dans la promotion du droit de l’environnement qui est
encore un droit relativement récent dans les États africains. En effet, au-delà de la sanction, il peut
jouer un rôle d’éducation et d’information des populations lors des procès environnementaux et ce,
dans un contexte socio-culturel peu favorable à la pleine réalisation du droit de l’environnement
(pesanteurs socioculturelles, analphabétisme, ignorance).
Au regard de leur rôle majeur, il apparaît utile de promouvoir le droit de l’environnement auprès des
juges pour résoudre efficacement les conflits environnementaux. En appliquant les sanctions prévues
par les textes en vigueur dans la résolution juridictionnelle des conflits environnementaux, en
intervenant de manière éclairée dans la procédure transactionnelle et en sensibilisant et informant les
populations lors des procès environnementaux, le juge contribue efficacement à la pleine application
du droit, dans sa dimension préventive, réparatrice et répressive.
Le magistrat n’étant pas un acteur isolé de la justice, l’impact du renforcement de ses capacités en
matière de mise en œuvre du droit de l’environnement, pourrait s’avérer partiel si l’activité judiciaire
n’était pas appréhendée dans sa globalité prenant en compte ses collaborateurs multiples dans
l’action juridictionnelle. Parmi ces auxiliaires, les officiers de police judiciaire (OPJ) et les agents de
police judiciaires (APJ) jouent un rôle particulièrement important en matière de répression des
infractions environnementales car ce sont eux qui ont la charge (avec les agents spécialisés des
administrations de l’environnement), de constater et de faire poursuivre devant les tribunaux
compétents, les auteurs des infractions environnementales. Pourtant, le constat fait en la matière fait
ressortir que ces derniers se préoccupent peu des infractions environnementales par rapport aux
infractions classiques, soit par ignorance des textes qui leur donnent compétence dans ce domaine,
soit par la conviction que le personnel spécialisé des administrations environnementales est mieux à
même de réprimer ces infractions.
Dans ces conditions, leur formation s’avère capitale car elle peut contribuer à ce que ce personnel
alimente mieux les juridictions en poursuites. Enfin, le juge ne s’autosaisit pas, il est alors important de
susciter une saisine plus systématique de la justice par les acteurs de la société civile, qui ignorent le
plus souvent les conditions et les procédures judiciaires.
3. Mandat et description des tâches de l’expert(e)
Sous l’autorité institutionnelle et la supervision de l’IFDD/OIF et de l’UICN, l’expert(e), sélectionné(e)
parmi des universitaires de haut niveau, rédigera trois cours de formation sur le droit de
l’environnement. Les grandes composantes de ce module du Droit de l’environnement sont :
Une introduction qui présente le contexte et les enjeux du droit de l’environnement