reconnaître qu'ils ont un problème ou à demander de l'aide, car ils sont censés être mieux informés sur les effets
délétères de l'alcool et des drogues, ou que les signes et les symptômes sont tolérés parce qu'on les attribue à tort
à la gravité, à la complexité et au rythme du travail du médecin.
Q2. La Dre Jones doit-elle confronter le Dr Smith?
Les médecins vont souvent compromettre leur vie personnelle pour tenter de retarder les effets de leur
toxicomanie sur leurs responsabilités cliniques et leur vie professionnelle1,2. Par conséquent, lorsque des signes
évocateurs d'un abus possible d'alcool ou de drogues commencent à être observés au travail, c'est que le
problème existe probablement depuis longtemps. Cependant, bon nombre de médecins s'abstiennent de confronter
ou de signaler des collègues intoxiqués, craignant les conséquences qui pourraient en résulter, notamment la perte
de vie privée, l'atteinte à la réputation et la révocation du permis d'exercer1,2,5.
Bien que certains états américains aient adopté des lois qui obligent les médecins à signaler des collègues
intoxiqués aux organismes ou conseils gouvernementaux, il n'existe pas de lois fédérales ou provinciales
comparables au Canada. Le Code de déontologie de l'Association médicale canadienne (AMC) stipule cependant
que les médecins doivent exercer sans incapacité et qu'ils doivent solliciter de l'aide pour des problèmes
personnels, et signaler toute conduite non professionnelle6. De plus, selon l'Association des psychiatres du Canada,
si un psychiatre diagnostiqueur ou traitant croit qu'un collègue est sous l'effet de substances psychoactives, le
psychiatre doit s'assurer que ce collègue cesse d'exercer jusqu'à ce qu'il soit rétabli7. Certains offices provinciaux
de réglementation offrent aussi des ressources pour guider les interventions du médecin et ses interactions avec
un collègue qui présente une toxicomanie.
Q3. Quelles mesures devrait prendre la Dre Jones?
La Dre Jones devrait examiner avec soin les informations dont elle dispose. Ses informations sont-elles fiables et
suffisantes pour conclure que le Dr Smith est susceptible d'exercer en ayant des facultés affaiblies? Quelles sont les
obligations de la Dre Jones; quelles sont les actions autorisées et lesquelles lui sont interdites? En cas de doutes à
ce sujet, il existe divers groupes auxquels elle peut avoir recours pour trouver des réponses à ces questions. Il est
également possible que l'hôpital où elle exerce ait déjà établi un protocole relatif au signalement et à la
confrontation de collègues sous l'effet de substances psychoactives. Elle pourrait aussi s'adresser aux organismes
provinciaux de réglementation, au bureau provincial du Physicians Health Network, à son ordre professionnel ou à
l'Association canadienne de protection médicale (ACPM), si elle en est membre.
Cependant, durant ses conversations avec un tiers, la Dre Jones doit prendre soin de protéger la confidentialité des
informations détaillées au sujet du Dr Smith, en particulier à ce stade-ci du processus de collecte des données.
Après avoir obtenu les données manquantes, elle devrait déterminer avec soin quelles devraient être les
prochaines interventions et à qui incombe la responsabilité de chacune de ces étapes. La « pertinence » des
interventions est déterminée en examinant à qui incombe la responsabilité administrative et professionnelle de
l'exercice clinique, des comportements et du bien-être du Dr Smith ainsi que de la sécurité de ses patients.
Q4. Que devrait faire la Dre Jones si, après avoir parlé au Dr Smith, ce dernier refuse de reconnaître
qu'il a un problème?
Avant de s'adresser directement au Dr Smith, la Dre Jones devrait tenter d'anticiper quelles réactions risquent
d'être provoquées par cette confrontation. Rien ne l'oblige, sur le plan professionnel, à s'exposer à des risques en
tentant de venir en aide à un collègue. Cependant, si elle décide de lui parler et que rien, dans les propos du Dr
Smith, n'apaise ses inquiétudes, elle devrait alors passer à l'étape suivante prévue dans la séquence décrite à la
question 3.
Q5a. Quelle devrait être l'attitude de la Dre Jones si elle est une résidente de troisième année et que le
Dr Smith est son précepteur?
Un grand nombre de facultés de médecine ont mis en place des services chargés expressément de soutenir et de
conseiller les étudiants et les résidents qui éprouvent des difficultés scolaires et personnelles durant leur formation,
reconnaissant ainsi les différences de pouvoirs entre les étudiants/résidents et leurs précepteurs, les médecins
principaux et les autres employés de l'hôpital. Les offices provinciaux de réglementation et les associations de
résidents pourraient aussi être en mesure de conseiller la Dre Jones sur la meilleure façon de traiter avec le Dr
Smith.