Cette situation s’est largement aggra-
par des problèmes environne-
liés aux différents processus
de l’exploitation minière. En effet,
l’extraction du minerai débute souvent
par la découverture des horizons sté-
présents au-dessus du gisement,
enlevant ainsi le sol et la couverture
végétale et entraînant la disparition de
certaines espèces de plantes, d’habitats
et de produits de l’économie locale.
Une fois la surface dégagée, l’extrac-
se met en place avec ses proces-
de concassage et de séparation des
minerais, qui produisent de nombreux
rejets. Ces derniers renferment au
Katanga encore une grande quantité
de métaux lourds qui s’infiltrent dans le sol et les eaux environnantes. Ils se retrouvent sous le nez des creuseurs ou dans
l’assiette de la population locale provoquant des problèmes sanitaires considérables. La communauté internationale est
consciente de tous ces problèmes provoqués par l’attrait des minerais de cuivre et de cobalt et depuis quelques années des
efforts sont consentis pour améliorer les conditions d’exploitation.
richesse du sous-sol katangais est intimement liée à son histoire
géologique. En effet, le principal minerai de cobalt, l’hétérogénite
(formule chimique : CoOOH) si friable et facile à exploiter est un
sous-produit naturel de l’altération récente de gisements profonds,
concentrés de sulfures métalliques, mis en place il y a environ 500
millions d’années à la faveur de la formation d’une gigantesque chaî-
de montagne, la chaîne lufilienne. Les vestiges de cette chaîne
se retrouvent encore aujourd’hui sur plus de 700 km de long. Le
cobalt n’est pas le seul élément que l’on retrouve en grande quantité
dans ce sol particulier : le cuivre, le nickel, le molybdène, l’uranium
ou le tantale pour n’en citer que quelques-uns, sont autant d’autres
métaux précieux qui sont susceptibles de jouer un rôle décisif dans
l’économie de la province.
Un exemple reconnu de prospérité acquise grâce à l’extraction d’une richesse naturelle est celui de la Norvège avec ses
importantes réserves de pétrole, et où la population jouit d’un des plus hauts niveaux de vie au monde. Par contre, l’exemple
, souvent relayé par la presse, montre comment une ressource naturelle peut mener à la déstabilisation d’un
état. Il apparaît dès lors crucial pour la RDC d’enrayer l’extraction illégale de l’hétérogenite au Katanga et les problèmes qui
y sont associés. L’implémentation d’une traçabilité analytique de lots de minerais à l’échelle de la province, où les interve-
mels et informels forment un secteur complexe, pourrait donc représenter une solution potentielle à ce défi.
projet de traçabilité de l’hétérogénite s’inscrit dans une approche globale visant à promouvoir la bonne gouvernance et
la réduction de la pauvreté en RDC. En effet, depuis le référendum constitutionnel congolais de 2005 et les élections démo-
de 2006, le Président et le Gouvernement congolais ont déterminé des axes prioritaires pour la reconstruction de
l’Etat, comprenant notamment le développement des infrastructures, le retour à la sécurité et l’accès aux services sociaux.
Cependant, la corruption généralisée, l’insécurité juridique et l’absence de régulation économique sont autant de facteurs
accablant l’image de la RDC auprès de la communauté internationale et des investisseurs potentiels.
Localisation des principaux sites miniers du Katanga. © projet GECO
Analyse chimique EDS d’une hétérogénite de Kabolela. © projet GECO
Microscope électronique équipé d’un détecteur EDS pour les analyses géoc