Trésorerie Générale du Royaume « Management des équipes »
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Vers le milieu du siècle apparaît l'idée suivant laquelle l'homme au travail n'est
pas seulement un bras plus un cœur mais aussi "une tête". Dès lors l'Analyse
Stratégique (AS) pose comme postulat : l'homme au travail a une stratégie
personnelle et il est utopique d'envisager que cette stratégie personnelle coïncide
parfaitement avec les buts officiels de l'organisation. Certes, il est possible que la
stratégie personnelle s'inclut assez largement dans l'optique générale de
l'organisation (pour ceux qui souhaitent y faire carrière, par exemple). Mais il est
tout autant possible que la stratégie personnelle soit assez éloignée de cette
même optique générale (pour ceux qui recherchent la tranquillité, par exemple).
Comme par ailleurs le règlement et les normes de fonctionnement ne peuvent ni
tout prévoir ni tout régler, il va bien falloir que les deux partenaires trouvent un
compromis.
L'accord bilatéral se fera autour d'un objectif négocié et non imposé, on parlera
alors de Direction Par Objectif (DPO).
Ce nouvel état d'équilibre suppose que les acteurs veuillent bien "jouer le jeu"
pendant que l'organisation voudra bien leur concéder un espace de liberté.
Pris en compte sous toutes ses dimensions l'homme au travail se retrouve solidaire,
quelquefois inconsciemment, du développement de "son" Entreprise. Il le restera tant
que la réalisation de ses objectifs personnels trouvera satisfaction. L'organisation le
conservera en son sein tant qu'elle en retirera ce qu'elle attend de lui.
L'idéal Saint Simonien implicitement repris par Taylor, s'en retrouve renversé : le
gouvernement des hommes prime l'administration des choses.
Dès lors, la théorie "x" et "y" posée par D. Mac Gregor en 1960 dans son ouvrage :
"The human side of enterprise", qui part de l'acceptation du besoin fondamental, chez
les salariés, de réalisation personnelle, de prise de responsabilité, d'autonomie et
d'intégration véritable de chacun dans l'organisation, s'impose. Elle postule une ligne
hiérarchique plus courte, la participation du personnel à la fixation des objectifs, un
management fondé sur la confiance et le développement chaque fois que possible de
l'autocontrôle.
Le contrôle pour sa part étant entendu au sens Anglo-saxon du terme c'est-à-dire de
type "feed-back", "rétroaction", "régulation" et non "policier", "autoritaire", "normatif".
On retiendra alors l'appellation de Management comme étant la mise en œuvre et la
coordination des fonctions et des personnes qui remplissent ces fonctions de
façon à atteindre un but donné.
Au début des années quatre-vingts, toujours dans le cadre de la Direction Par
Objectif, la Démarche Participative (DP) nous est présentée, quelquefois avec
excès, comme "LA" solution. On ne peut plus côtoyer le moindre dirigeant sans
entendre parler de "management participatif", de "projet d'Entreprise", de
"méthodologie de traitement de problèmes", de "groupes d'expression" ou encore de
"mobilisation des ressources humaines".