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EQUALISEURS
Un EQ (ou égaliseur) qu'est-ce que c'est? C'est l'outil principal de l'ingé-son qui lui permet
de sculpter le son pour retirer les fréquences gênantes ou désagréables et booster celles
qui vont mettre en valeur le "timbre" de tel ou tel instrument. Dans un arrangement
musical, chaque instrument occupe un registre de fréquences particulier et ils se
complètent. Chacun doit donc trouver sa place dans le mix.
En tant que musicien, ce qui m'intéresse, c'est surtout de savoir comment me servir des
EQ au mieux pour sculpter mon son.
Pour cela je vais vous dévoiler quelques techniques qu'on apprend dans les studios
d'enregistrement, mais rarement à l'école.
Par exemple, un bon ingénieur du son doit savoir repérer rapidement les fréquences à
éliminer ou à booster, dès qu'il entend un son.
Si j'entends tel ou tel son, par exemple une caisse claire, je sais immédiatement qu'il faut
couper les graves jusqu'à 80Hz pour enlever un bruit de fond, atténuer les 350Hz et
booster les 800Hz de +3dB.
Ce n'est pas de la magie et ce n'est pas inné. J'ai entrainé mon oreille à repérer les
fréquences, et pour cela j'applique 3 techniques:
1ère méthode : Lorsque j'étais à Berklee, il y avait un atelier d'Ear Training obligatoire
chaque semaine. On vous joue un bruit blanc (ou un bruit rose), ça fait "kchhh", une
fréquence a été boostée, et il faut deviner laquelle! Au début c'est très déstabilisant, on
répond au hasard. Et puis l'oreille se forge et on se surprend à deviner juste.
Je vous recommande les CD "Golden Ears" (http://www.moultonlabs.com/full/product01)
et je vais créer quelques exercices similaires pour vous permettre de découvrir cette
méthode et commencer à entrainer votre oreille.
2ème méthode : J'ai travaillé 5 ans en studio avec un ingé-son hors-paire qui s'appelle
Olivier Marot et il m'a enseigné une technique qui est très peu connu et enseignée: la
technique des "voyelles". C'est une technique très facile à appliquer pour repérer les
fréquences "à l'oreille" et je l'utilise instinctivement tous les jours. Je vais vous révéler
cette technique entre guillemets "secrète" plus loin dans ce cours.
3ème méthode : je peux bien sûr vérifier mon "intuition" grâce à un analyseur de spectre.
Avant de démarrer, j'aimerais préciser une notion qui concerne les EQ et qui est valable
aussi pour l'ensemble des étapes d'un enregistrement.
Il faut bien comprendre que pour avoir "un bon son", il s'agit d'une somme de paramètres
à bien maitriser.
Il est important d'avoir en tête la cohérence entre source, matériel et savoir-faire, en
© 2011 Olivier Bessaignet http://www.formation-home-studio.fr Toute copie interdite

fonction du but que vous vous donnez, c'est à dire le mode de distribution que vous visez.
Donc réfléchissez à votre but, le niveau de résultat que vous souhaitez atteindre, et
choisissez votre chaine "source-matériel-savoir faire" qui vous correspond.
Bien entendu je suis ici pour vous donner les éléments pour atteindre progressivement la
dernière colonne de droite : la classe "pro".
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Définitions
Les fréquences
Les sons sont faits de fréquences. On dit que l'oreille humaine entend les sons de 20Hz à
20KHz, du plus grave au plus aigüe.
Le son est une vibration acoustique. L'air vibre et transmet le battement de la vibration. Ce
battement, ou fréquence est mesuré en Hz. 20Hz veut dire 20 battements par secondes.
20KHz veut dire 20 000 battements par secondes.
Nous n'entendons pas les infra-sons (fréquences inférieures à 20Hz) mais nous pouvons
les sentir vibrer dans notre corps. Par exemple la table vibre sous nos doigts lorsqu'un
gros camion passe dans la rue.
Les animaux peuvent entendre les ultra-sons (fréquences supérieures à 20KHz).
En musique on découpe mentalement le spectre sonore ainsi :
•Les fréquences sub (ou sub-basses) de 30Hz à 63Hz
•Les fréquences basses de 63Hz à 250Hz
•Les bas médiums de 250Hz à 500Hz
•Les médiums de 500Hz à 2000Hz
•Les haut médium de 2KHz à 4KHz
•Les aigües de 4KHZ à 20KHZ
On a aussi l'habitude de repérer les fréquences par multiples, ou octaves.
31 62,5 125 250 500 1000 2000 4000 8000 16000
Sub Graves Médiums Agressivité Clarté Aigües Grain, "Air"
On retrouve ces fréquences de référence sur les équaliseurs graphiques.
Chaque fréquence peut être assimilée à la fondamentale d'une note au piano ou avec une
forme d'onde sinusoïdale.
Les harmoniques
Un son est constitué d'une superposition d'harmoniques.
La fréquence la plus basse est appelée « fondamentale » et les fréquences qui se
superposent sont appelées « harmoniques ».
Si on superpose certaines harmoniques, le résultat est agréable, si on superpose d'autres
harmoniques, le résultat est dissonant.
Lorsqu'on joue une note au piano, voici la série d'harmoniques:
Fondamentale, octave, 5te, octave, 3ce, 5te, 7ème, octave, 2nde, 3ce, etc
http://fr.wikipedia.org/wiki/Harmoniques
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Lorsqu'on utilise un équaliseur pour couper une fréquence par exemple, il est important de
savoir ce que l'on fait car il serait par exemple dommage de couper la note fondamentale.
Timbre et tessiture
Cette série d'harmoniques est propre à chaque instrument. Selon les séries de Fourrier, il
est possible de décomposer n'importe quel son en une superposition de sinusoïdes, la
plus basse étant la fondamentale, les suivantes étant les harmoniques. Nous reparlerons
de cela dans les cours sur la synthèse.
Chaque instrument a une tessiture et un timbre propre.
Voici un schéma de tessiture des principaux instruments acoustiques.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tessiture
Avec l'habitude, on repère facilement les fréquences à booster pour mettre le timbre d'un
instrument en valeur, et les fréquences à couper car elles sont inutiles ou désagréables.
Bruit blanc
Un bruit blanc (ou white noise) est constitué de toutes les fréquences du spectre sonore, à
puissances égales. C'est un son brillant et agressif à nos oreilles.
Bruit rose
Un bruit blanc (ou pink noise) est constitué de toutes les fréquences du spectre sonore, à
intensité constante par octave. C'est un son plus grave à nos oreilles.
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Décibel (dB)
Unité de mesure pour déterminer la puissance, l'énergie, le volume du son.
dB(A) dans le domaine acoustique (pression) permet de mesure l'énergie d'un son dans
l'air. Par exemple une caisse claire dégage 130dB(A). Il faut que le micro qu'on met devant
puisse absorber cette énergie, sinon il va saturer.
dBu et dBV dans le domaine électrique (tension) pour mesurer l'énergie d'un son dans la
console de mixage. Le volume de la table de mixage va par exemple de -96dB à +6dB,
cela veut dire qu'à zéro, le son est comme il a été enregistré. On peut appliquer une
atténuation de -6, -9, -12dB, ou le booster de +3, +6dB. Avec les machines analogiques,
on commence à percevoir une saturation à partir de +6, +9dB.
Zéro numérique : c'est le maximum possible. Si on essaye de pousser le signal au delà,
celui-ci est écrêté et la saturation déplaisante.
Booster une fréquence avec un équaliseur ajoute de la puissance à un son et risque de le
faire saturer.
L'oreille humaine
Un mot pour dire que l'oreille humaine ne perçoit pas toutes les fréquences de la même
manière. Nous sommes particulièrement sensibles aux fréquences medium vers 2-4KHz,
là où se situe la clarté et intelligibilité de la voix parlée. Ce sont donc des fréquences que
l'on va trouver rapidement agressives si trop mises en valeur artificiellement par des
équaliseurs ou une prise de son de proximité.
Inversement on entend moins bien les fréquences graves. Il faudra donc beaucoup plus
d'énergie (dB) pour les entendre au même niveau que la voix.
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