
 
 
DG/2016/181 - Page 2 
L’UNESCO, par ses programmes en sciences humaines, s’efforce de faire tomber les 
barrières que l’académisme, et veut maintenir la pratique philosophique vivante. 
Nous ne le faisons pas uniquement par amour de la « grande philosophie » ou par 
vénération des « grands philosophes ».  
L’UNESCO n’est pas un centre de recherche philosophique, nous ne publions pas de 
livre de philosophie, nous ne prétendons pas avoir d’expertise dans l’analyse des 
œuvres de philosophie.  
Si l’UNESCO  s’intéresse à la philosophie, c’est d’abord comme l’un des outils 
nécessaires à l’accomplissement de sa mission : nourrir le dialogue entre les peuples, 
favoriser la compréhension mutuelle, enrichir la connaissance des cultures, pour la paix.  
La philosophie est utile à ce projet.  
La philosophie ne tient pas en place : elle est un art d’interroger, de bousculer les 
évidences, de dialoguer avec les autres pour se remettre en question, à prendre le point 
de vue de l’autre, à voir les choses autrement, à créer ces passerelles entre les cultures, 
entre les disciplines, et avec les autres.  
La célébration de la Journée mondiale de la philosophie 2016, où prend place votre 
table-ronde ce matin, est exemplaire de cette volonté d’élargir la philosophie au-delà de 
ses limites.  
L’une des limites convenues de la philosophie, c’est celle de l’âge. Sans y réfléchir, nous 
tendons à faire de la philosophie une discipline « difficile » qui suppose une importante 
formation antérieure.  
La philosophie n’est généralement enseignée que pendant la dernière année du lycée – 
voire pas du tout à l’école secondaire.  
Mais pourquoi devrait-il y avoir un âge pour apprendre à philosopher ? 
En 2007, le rapport de l’UNESCO consacré à La philosophie : une école de la liberté, 
tirait les conclusions de plusieurs années de consultations à travers le monde, et appelait 
au développement de l’enseignement de la philosophie dès l’école primaire.