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L’environnement et le bâtiment
En 1988, le Programme des Nation Unis pour l’Environne-
ment (PNUE) et l’Organisation Météorologique Mondiale
(OMM) chargent le GIEC (groupe d’experts intergouver-
nemental sur l’évolution du climat) de faire une évaluation
scientique des causes et de l’impact des changements clima-
tiques. Dans ses rapports, le GIEC conrme l’hypothèse du
réchauement de la terre qui, durant le vingtième siècle, a vu
la température de son atmosphère augmenter de 0.3 à 0.6 °C
et incombe les causes de ce phénomène à une forte concen-
tration de certains gaz à eet de serre (GES). L’atténuation
des émissions de GES ne peut passer que par des actions ci-
blées sur l’ensemble des secteurs émetteurs. La gure 2 repré-
sente les fourchettes des potentiels économiques mondiaux
d’atténuation des GES en 2030 selon les études ascendantes
du GIEC. Le bâtiment se démarque des autres secteurs par
son fort potentiel d’atténuation des émissions. En eet, les
études prospectives du GIEC à l’horizon 2030 montrent que
le potentiel d’atténuation économique pour le secteur du bâ-
timent serait compris entre 5,3 et 6,7 Gt éq-CO2/an pour un
investissement inférieur à 100 $US/t éq-CO2.
Recommandations bioclimatiques
L’Homme passe aujourd’hui environ 80% de son temps à
l’intérieur d’un bâtiment. Que ce soit à l’intérieur de son lo-
gement ou sur son lieu de travail, la qualité de l’ambiance a
un impact important sur le confort, la santé, et le bien-être
de l’individu. Les installations de chauage et de condition-
nement d’air ont pour objectif de réaliser des conditions cli-
matiques optimales à l’intérieur des enveloppes de bâtiments.
L’ambiance intérieure imposée pendant la saison de chauage
ou de rafraîchissement est le principal facteur conditionnant
la consommation énergétique dans le bâtiment. An de ré-
duire cette consommation, l’Algérie s’est doté d’un ensemble
de textes législatifs et réglementaires qui ont donné lieu à une
réglementation thermique du bâtiment. Cette réglementa-
tion s’appuie sur un ensemble de documents techniques
réglementaires dont le but est de limiter la consommation
énergétique des bâtiments neufs pour le chauage et sur la
climatisation tout en assurant de la conformité des ambiances
intérieures aux exigences des normes de confort thermique.
L’ecacité énergétique des bâtiments passe par une bonne
conception architecturale (une orientation adéquate, utili-
sation de la lumière du jour), un traitement adapté de l’en-
veloppe (isolation des parois, fenêtres double vitrage) et du
contrôle du renouvellement d’air, mais aussi par une bonne
gestion du bâtiment (ouverture - fermeture des stores, tem-
pératures de consigne adaptées etc.).
Conclusion
Entre 2000 et 2007, l’Algérie a vu sa consommation énergé-
tique annuelle nale s’accroître de 6.32 %. Le tiers de cette
consommation est destinée au secteur résidentiel et ter-
tiaire, ce qui fait de ce secteur un gisement d’économie très
important qu’il est essentiel d’exploiter. Le progrès social et
l’élévation du niveau de vie des algériens se sont accompa-
gnés d’une élévation de leurs exigences sur la qualité de vie.
La croissance de la demande énergétique en raison de l’ex-
tension rapide de l’utilisation des systèmes de chauage et
de conditionnement d’air impose la nécessité d’adopter des
règles simples d’ecacité énergétique an d’améliorer les per-
formances énergétiques de nos bâtiments.
Figure 2. Potentiel économique sectoriel d'atténuation mondial en 2030 des GES selon les études ascendantes du GIEC