Indice des Capacités de Base (ICB) Indice d’Equité de Genre (IEG)
Rapports nationaux 66 Social Watch
Empowerment
ÉducationActivité économique
Survivance jusqu’à
l’âge de 5 ans
Accouchements assurés par du
personnel médical spécialisé
Enfants atteignant
la cinquième année
d’école
Le moment de la vérité
Le pays a vu passer un cycle de croissance globale mais a été incapable d’en tirer profit pour établir son
propre rythme de développement. Maintenant que la crise globale s’aggrave, l’économie bolivienne
a ressenti à peine les effets de cette croissance et la regarde déjà s’éloigner. Ces tendances indiquent le
faible effet de distribution des processus économiques récents. En Bolivie, d’autre part, la réaction de
l’entreprenariat face à la crise consiste à encourager les négociations inégales, dont les effets retomberont sur
les épaules des travailleurs, réduisant ainsi les avantages et les salaires et augmentant les licenciements.
CEDLA
MM. Javier Gómez et Gustavo Luna1
Le premier résultat de la crise économique a été d’en
finir avec le mythe de la capacité du système capi-
taliste à développer des processus soutenus pour
l’amélioration des conditions de vie des travailleurs
et de leurs familles. Cette situation, qui se manifeste
à présent d’une façon plus concrète dans les pays les
plus riches du monde (l’épicentre du dernier trem-
blement de terre financier) a été plus tenace dans
les pays les moins développés, dans la périphérie
du monde.
La Bolivie constitue un témoignage irréfutable
de l’incapacité du capitalisme, de par sa nature même
et sa structure, antérieure à cette dernière manifesta-
tion de la crise du capitalisme. En ce sens, l’insertion
précoce de la Bolivie sur le marché global comme
fournisseur de matières premières n’a pu être mo-
difiée pendant presque 200 ans de vie républicaine,
la liant de façon permanente à la vulnérabilité struc-
turelle. Par conséquent, le pays ne profite pas des
cycles économiques expansifs de manière adéquate,
alors que les « épisodes » critiques ne font qu’exa-
cerber cette vulnérabilité face aux chocs externes.
La crise
De nos jours, la crise économique globale ne consti-
tue pas un « grave épisode » supplémentaire causé
par l’absence de règlementation des marchés finan-
ciers ; il s’agit d’une crise systémique de la totalité
du capitalisme, faisant ressortir toutes les contra-
dictions internes des secteurs de production (éner-
gétique, alimentaire, écologique, social et culturel),
concernant la surproduction, la tendance structurelle
à la baisse des taux de bénéfices et la dépression
générale de la consommation, et provenant du besoin
d’obtenir toujours plus de bénéfices par une plus
grande exploitation de la force de travail. Avec cette
toile de fond, « l’irrationalité » de mise autour de la
spéculation financière, véritable porte de sortie du
capitalisme monopolistique visant à produire des
bénéfices extraordinaires en faisant circuler le capi-
tal, dans un contexte global de durcissement de la
libéralisation du marché financier, devient plus facile
à comprendre.
1 M. Javier Gómez est économiste et directeur exécutif du
CEDLA. M. Gustavo Luna est communicateur et coordinateur
général du CEDLA.
Il s’agit d’une crise grave, qui s’est installée pour
longtemps. Ella a déjà montré la fragilité terrible des
économies sous-développées, constituant un exem-
ple du caractère inhérent au développement capita-
liste, c’est-à-dire, des économies qui concentrent
fortement les bénéfices, entraînant des inégalités
entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci.
En Bolivie, cette caractéristique se manifeste par
le faible développement de sa base industrielle, par
une forte concentration de la richesse et une par une
énorme majorité de familles vouées à vivre dans la
précarité. Par contre, un fort secteur primaire destiné
à l’exportation a été développé, avec la collaboration
importante de capitaux transnationaux qui ont connu
un boom pendant les sept dernières années, notam-
ment pour l’exportation de gaz et de minéraux.
Derrière le mirage
Lorsque l’économie globale s’est relevée après la
« crise asiatique » en 1999, le commerce s’est rapi-
dement étendu et la demande de matières premières
a augmenté. L’économie bolivienne s’est accrue
pendant les quatre dernières années (2005-2008)
à un rythme moyen de 5 % environ. Cette situation
répond à l’augmentation de la valeur de ses exporta-
tions en raison des prix extraordinaires des matières
premières (notamment des minéraux et des hydro-
carbures) L’administration du Président Evo Morales
considère que sa politique économique post-néoli-
bérale a été prospère. Cependant, des pays tels que
le Pérou, ayant une politique économique fidèle au
néolibéralisme, montraient des tendances plus im-
portantes pour la croissance de leurs produits et
de leurs exportations. En fait, l’essor économique
cachait plusieurs faiblesses structurelles.
La performance de certains indicateurs sociaux
n’a pas accompagné celle des indicateurs macroéco-
nomiques. Par exemple, la réduction de la pauvreté
dans la région a été vite neutralisée par la hausse des
prix des aliments, se répercutant sévèrement sur les
revenus déjà faibles des familles pauvres qui desti-
nent la plupart de leurs revenus à la nourriture.
Avec cette réalité un autre mirage est apparu :
les envois de fonds générés par les travailleurs et
travailleuses émigrantes, ont atteint des volumes
très importants en Bolivie en 2007 et 2008 (ils ont -
passé le milliard d’USD, un peu plus de 6 % du PIB)2.
Cela a contribué à l’augmentation de la consomma-
tion des foyers et a relancé la croissance de secteurs
tels que la construction et les services3.
Néanmoins, la durabilité des envois de fonds
depuis l’étranger a toujours été très faible, et cette
fragilité est devenue plus évidente lorsque les pays
de l’Union Européenne ont mis en place des « poli-
tiques de rapatriement » début 2008, avant le début
de la crise. Ce processus s’est fortement accéléré
à partir de septembre de cette année-là, lorsque la
crise a frappé la construction, la manufacture et les
services personnels, grands secteurs d’embauche
de ces travailleurs.
2 Banque Centrale de Bolivie. Mémoire 2008. Cet organisme
officiel informe que, en 2008, les envois de fonds depuis
l’étranger aux familles ont atteint 1,09 milliard d’USD,
montrant une croissance de 7,5 % par rapport à 2007. Ce
chiffre représente 6,4 % du PIB. Page 87.
3 D’après l’INE (Institut National de Stastistiques), en 2007
l’incidence des dépenses de consommation finale des
familles représentait 2,98 % du PIB, atteignant 3,91 %
en 2008. Ce chiffre est supérieur à celui atteint pendant la
précédente décennie (1998).
BOLIVIE
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NO VA NO VA
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IEG of = 47,3
IEG of Spain = 76,9
IEG of Vietnam = 73,9
IEG of Zambia = 56,2
IEG of Central African Republic = 45,8 IEG of Chile = 61,9 IEG of Cyprus = 65,1 IEG of Czech Rep. = 68,1 IEG of Egypt = 43,9 IEG of El Salvador = 67,5
IEG of Eritrea = 47,1
IEG of Germany = 78,2 IEG of Ghana = 57,6 IEG of Guatemala = 51,3
IEG of Mexico = 60,5 IEG of Moldova = 73,9 IEG of Morocco = 44,8 IEG of Mozambique = 64,4 IEG of Burma = 0 IEG of Nepal = 51,2 IEG of Niger = 44,4 IEG of Paraguay = 66,8 IEG of Peru = 69,7 IEG of Philippines = 75,6
IEG of Poland = 70 IEG of Portugal = 73,1 IEG of Romania = 71,3 IEG of Serbia = 0
IEG of Slovakia = 68,8
IEG of Slovenia = 65,1
IEG of Spain = 76,9
IEG of Tanzania = 71,9 IEG of Thailand = 70,2
IEG of Uganda = 67,2 IEG of Usa = 73,8 IEG of Venezuela = 67,7
IEG of Yemen = 30
IEG of Argentina = 72,3
IEG of Algeria = 52,7 IEG of Bahrain = 46 IEG of Bangladesh = 52,7 IEG of Benin = 42,1 IEG of Bolivia = 66,1 IEG of Brasil = 68,2 IEG of Bulgaria = 73,4 IEG of Cambodia = 61,6 IEG of Canada = 74,5
BCI of Chile = 99
BCI of
República Checa = 99,2 BCI of El Salvador = 80,1 BCI of Eritrea = 60,2 BCI of Alemania = 99,3 BCI of Ghana = 75,5 BCI of Guatemala = 68,3
BCI of República Centroafricana = 65,2
BCI of México = 95,2 BCI of Marruecos = 81,1 BCI of Mozambique = 66,1 BCI of Nepal = 58,4 BCI of Paraguay = 95,3 BCI of Perú = 87,8 BCI of Filipinas = 78,1
BCI of Polonia = 99,1 BCI of Portugal = 99,4 BCI of Rumania = 96 BCI of Serbia = 98,1 BCI of Eslovaquia = 99 BCI of Eslovenia = 99,5 BCI of Somalia = 47,8 BCI of España = 99,6
IEG of Rep. Dem. del Congo = 45.1BCI of Rep. Dem. del Congo = 76,3
BCI of Tanzanía = 72,7 BCI of Tailandia = 95,6
BCI of Uganda = 59,2 BCI of Estados
Unidos de América = 98.1
BCI of Venezuela = 94,5 BCI of Yemen = 58,7
BCI of Myanmar,
Birmania o Burma = 73.2
BCI of Chipre = 99,6
BCI of Moldavia = 0
BCI of Argelia = 95,7 BCI of Argentina = 97,8 BCI of Bangladesh = 56 BCI of Benin = 76,9 BCI of Bolivia = 79,4 BCI of Brasil = 90,2 BCI of Bulgaria = 97,3 BCI of Camboya = 66 BCI of Canadá = 99,3
IEG of Honduras = 68,9 IEG of Hungary = 69,8 IEG of India = 40,7 IEG of Iraq = 0 IEG of Italy = 64,5 IEG of Kenya = 59 IEG of Lebanon = 46,9 IEG of Malaysia = 58,3 IEG of Malta = 58,2BCI of Honduras = 82,4 BCI of Hungría = 99,3 BCI of India = 68,5 BCI of Irak = 88,4 BCI of Italia = 99,5 BCI of Kenya = 71 BCI of Líbano = 95,6 BCI of Malasia = 96,9 BCI of Malta = 99,5
ICB de Senegal = 68,5
ICB de Egipto = 89,1
ICB de Viet Nam = 92,8
ICB de Nigeria = 66,3
BCI of Zambia = 71,3 BCI of Cisjordania y Gaza o Palestina = 0
ICB de Francia = 98,8ICB de Belgica = 98,3 ICB de Nicaragua = 70,1ICB de Costa Rica = 93,5
ICB de Bahrein = 99
IEG de Francia = 72IEG de Belgica = 72,2 IEG de Nicaragua = 51,5IEG de Costa Rica = 66,8 IEG de Senegal = 54,9
Cisjordania o Palestina S/D (español)
BCI of Cisjordania y Gaza o Palestina = 0
Cisjordania o Palestina N/D (inglés)
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72 84 78
23
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56
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43
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15
91
25
52
99
51
25
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54 68 94
73
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79
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54
45
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78
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0
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97
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6,2
98,4
36,2
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97
50
39
99
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29
34
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0,0
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64
45
96
69
53
98
69
42
97
75
0,0
0,0
42
97
67
43
82
71
74
98
58
74
98
58
51
81
84
41
98
72
37
8381
52
97
72
44
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61
44
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6
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95 99 98
96
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99
99
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99
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99
99
98
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99
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100
99
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88
43
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99
97
49
87
42
95
99
100
95
99
100
87
98
95
66
90
20
89
82
43
73
90
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100
99
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57
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99
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99
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99
99
s/d
99
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64
20
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36
48
98
54
27
76
61
n/d
99
15
83
81
35
9
77
47
66
80
83
ICB = 79 IEG = 66
67Social Watch Bolivie
Le retour des travailleurs émigrants constitue
une pression supplémentaire pour le marché de tra-
vail bolivien, qui est déjà dévasté par le sous-emploi.
De même, ce retour creusera davantage la dépres-
sion des salaires en raison de la suroffre de la force
de travail, de l’augmentation du taux de chômage
débridé et de l’aggravation des conditions de travail.
Les revenus : le talon d’Achille
Le revenu des Boliviens par habitant a augmenté
de 34,3 % entre 2002 et 20074 ; par conséquent,
du point de vue des coopérateurs internationaux,
la Bolivie est devenu un pays à revenus moyens (il
s’agissait d’un pays à faibles revenus). Néanmoins,
l’inégalité permanente dans la distribution des reve-
nus a empêché la plupart de la population de béné-
ficier du progrès, comme l’indique les salaires et le
taux de l’emploi, entre autres indicateurs.
En raison d’une forte inégalide la distribution
des richesses, la pauvreté continue à affecter 60 %
de la population, et la pauvreté extrême a également
augmenté de 36,7 % à 37,7 % pendant la période
2005-2007. Dans les zones rurales, où les niveaux
de pauvreté sont extrêmes, l’Indice Gini non seu-
lement est très élevé, mais il a subi une hausse de
0,62 à 0,645.
Ces tendances montrent le faible effet de distri-
bution des processus économiques récents. Encore
une fois, les effets de la théorie du ruissellement
concernant la croissance économique ont mis en
évidence son esprit fallacieux. Faute de politiques
gouvernementales efficaces favorisant l’amélioration
de l’accès aux ressources productives, et permettant
qu’une majorité puisse bénéficier de la prospérité
économique, il s’avère nécessaire de soutenir la -
nération d’emploi qualifié, les salaires dignes, l’accès
aux ressources de production et à d’autres revenus
dérivés du travail.
Ainsi, la relation entre l’expansion du produit
et l’emploi indique que, durant la période comprise
entre 2001 et 2004, pendant laquelle une croissance
moyenne modérée de 3,1 % a été constatée, le taux
d’emploi a enregistré une augmentation similaire
et une productivité nulle, montrant ainsi que cette
expansion s’est produite au détriment de la qualité.
En zone urbaine une tendance identique a été consta-
tée. Durant la période 2004-2007, la production a
augmenté de manière accélérée, à un rythme annuel
moyen de 4,5 %. En outre, le taux d’emploi s’est éle-
à 3,9 % annuel, mais situé en-dessous du rythme
d’expansion du produit (4,5 %), avec un bénéfice de
0,7 % pour la productivité. Cela signifie que, même si
4 Mme. Escóbar, Silvia. Chômage, conditions du travail et
revenus. Mimeo. CEDLA, 2009.
5 Ibid. À titre comparatif, en 2006 l’Indice Gini en Argentine
était de 0,519, au Chili 0,517 et seulement le Brésil avec un
indice de 0,593 surpassait celui estimé pour la Bolivie. Ces
pays ont tous des revenus moyens, d’après l’indicateur du
revenu par habitant.
des emplois ont été créés, ils restent ciblés sur ceux
de moindre qualité. Cette tendance est la même dans
les zones urbaines et rurales.
2008: de nouveau l’essor du secteur minier
D’après l’Institut National de Statistiques (INE), au
cours de l’année 2008 le PIB de la Bolivie a enregistré
une augmentation extraordinaire de 6,15 %. Une
pareille croissance n’avait pas été enregistrée depuis
1976, lorsque le taux avait atteint à l’époque 6,1 %.
La croissance de la demande et des prix interna-
tionaux ont entraîné l’augmentation exceptionnelle
du PIB du secteur minier, qui est passé de 9,98 %
en 2007 à 56,26 % en 2008, au-dessus des autres
activités économiques du pays, ces dernières ayant
augmenté de 4, 33 % en moyenne ; son incidence est
passée de 0,41 % à 2,41 %, et la participation au PIB
a augmenté de 5,81 % à 8,55 %6.
Ce boom du secteur minier n’est pas à un en-
semble d’entreprises constituant un secteur solide et
se faisant naturellement concurrence pour exporter
davantage. Au contraire, il est dû aux agissements
d’une seule entreprise à capital transnational. Le Pro-
jet Minier « San Cristóbal » (PMSC) est le seul res-
ponsable de cette croissance : Le PMSC a représenté
40,7 % de la valeur de production des minéraux du
pays. C’est ainsi que le taux de croissance du PIB
sans le PMSC aurait à peine atteint 5,13 % ; cela si-
gnifie que sans ce projet, la Bolivie n’aurait pas battu
le record de l’année 1976. En dehors de la concen-
tration, un autre problème est la faible proportion des
recettes fiscales provenant de ce secteur qui restent
dans le pays : en 2008, sur la valeur totale de la pro-
duction minière, représentant 2.011 millions d’USD,
seulement 94,14 millions d’USD à peine 4,64 % du
total sont restés dans les caisses fiscales7.
Les plus affectés par la crise et la chute des prix
des minéraux ne sont pas précisément les entrepri-
ses telles que le PMSC, mais le petit secteur minier
coopératif qui embauche la plupart du personnel et
qui exploite sans contrôle les veines et les gisements
en employant des méthodes archaïques d’organisa-
tion du travail, et en perpétuant des cercles vicieux de
précarité et de salaires réduits.
Conclusion
Le moment de vérité est arrivé. Un cycle d’essor
global s’est écoulé et la Bolivie n’a été qu’un simple
spectateur, faisant preuve d’inertie, et ne sachant
pas tirer profit de l’opportunité pour se mettre au
rythme de cet essor en puisant dans ses propres
ressources. Ceci, au sein du capitalisme régnant,
ne semble être qu’une chimère, car les cycles de
croissance ne reproduisent que l’ordre en vigueur,
avec des intégrations très inégales. Alors que la crise
6 M. Guachalla, Osvaldo. “La Bolivie: le Produit Interne Brut a
augmenté de 6,15 %” Mimeo. CEDLA. Mai 2009.
7 Ibid.
globale commence à écrire la pire partie de sa ré-
cente histoire, l’économie bolivienne s’est à peine
rendue compte qu’une période d’essor a bien existé.
Et maintenant elle la regarde s’éloigner.
Cependant, face à l’avènement des conséquen-
ces de la crise globale dans ce pays, la réaction de
l’entreprenariat au regard de la chute de ses béné-
fices extraordinaires se traduit en favorisant des
négociations peu équitables, dont le but se centre
sur la réduction des bénéfices et des salaires des
travailleurs, conjointement avec l’augmentation des
licenciements. Tandis que les entreprises font tout
pour placer le poids de la crise sur le dos des tra-
vailleurs, elles investissent la même énergie pour
que les honoraires, les primes et d’autres mécanis-
mes de profit du patronat augmentent ou restent
intouchables.
Pour la plupart des travailleurs saisonniers et
des « auto-employés » il ne reste plus qu’à attendre
que le Gouvernement crée une nouvelle allocation
qui les aidera à pallier d’une façon ou d’une autre
leurs besoins de base. n
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