pragmatiques. De l'énoncé "Paul ne vit plus à Paris.", on peut inférer "Paul vivait auparavant
à Paris" : c'est un implicite sémantique (ou présupposé), qui relève du matériel linguistique de
l'énoncé et de lui seul. De cet énoncé, on peut tirer aussi "Paul ne pourra se rendre à ton
invitation" : c'est un implicite pragmatique qui ne peut être produit qu'en mettant l'énoncé en
relation avec son contexte.
Interlocuteur : Sujet d'énoncé, chargé de représenter le destinataire du locuteur*, dans le
cadre du système d'interlocution, qui met en rapport, dans une structure de dialogue, deux
sujets communicants (conversation bipartite) ou plus (conversation multipartite). Le propre du
système d'interlocution est d'instaurer une réversibilité de la parole, permettant aux partenaires
d'occuper alternativement le rôle du locuteur (je/nous) et celui de l'interlocuteur (tu/vous).
Interdiscours / intertexte : L'interdiscours désigne l'ensemble des formulations auquel
l'énoncé se réfère implicitement ou non, sciemment ou non, qui le domine et à partir duquel il
fait sens. Un discours quel qu'il soit est traversé par de l'hétérogénéité, il doit être rapporté à
de l'extérieur constitutif. Quant à la notion plus restreinte d'intertexte, elle désigne le ou les
discours (le ou les textes), avec lesquels un discours entre en interaction dialogique* : elle
permet d'expliquer les relations que le discours entretient avec d'autres discours produits sur
un même objet. Il peut s'agir de citations, d'allusions, d'ironie ou d'autres procédés discursifs
qui font apparaître des rapports explicables à d'autres textes consacrés au même thème.
L'intertextualité concerne le mode de production du texte, mais elle détermine aussi ses
conditions d'interprétation.
Isotopie : Notion avancée par la sémantique structurale pour rendre compte de la cohérence
textuelle. La possibilité de deux ou plusieurs lectures possibles du même texte signale une bi-
ou pluri-isotopie.
Langue / parole : Saussure définit la langue comme un code, mettant en correspondance des
"images auditives" et des "concepts", tandis que la parole est l'utilisation de ce code par les
sujets parlants. La langue est possédée passivement et elle s'apparente à un "trésor" où
seraient emmagasinés les signes, tandis que toute activité liée au langage appartient à la
parole. Le code linguistique est un phénomène social, alors que la parole est individuelle.
C'est pourquoi la linguistique de Saussure est science de la langue, non de la parole. La parole
sert de matière à la linguistique, mais c'est la langue qui est l'objet de cette science. L'analyse
du discours, telle qu'entend l'aborder la praxématique, refuse cette priorité donnée à la langue
sur la parole et le discours.
Locuteur : Sujet d'énoncé, chargé de représenter le producteur du message : 1) dans le cadre
du système d'allocution. Dans ce cas, les pôles de la communication sont fixes : je garde son
rôle de locuteur, et tu son rôle d'allocutaire : c'est le cas d'un discours s'adressant à un
auditoire passif. 2) dans le cadre du système d'interlocution. Dans ce cas, les rôles de locuteur
et interlocuteur sont réversibles : c'est le cas du dialogue : je devient tu puis redevient je, etc.
Mise en clôture : Ensemble des opérations mises en oeuvre par les sujets communicants pour
structurer l'énoncé comme espace de production de sens, opérations dont le texte porte la trace
et qui contribuent à le constituer en tant que texte. Les mises en clôture peuvent s'emboîter
dans l'ordre suivant : mises en clôture visuelles et typographiques, éléments péritextuels ou
paratextuels, mises en clôture d'ordre compositionnel et séquentiel, trajet sémantique entre
clôture initiale et clôture finale d'un texte. Les marques linguistiques de la mise en clôture
sont de toutes natures : reprises lexicales, aspects du verbe, parallélismes syntaxiques, figures
phoniques, etc.
Modalisateurs : Ensemble des marques linguistiques qui permettent d'exprimer la
modalisation* : adverbes d'opinion (sûrement, peut-être, sans doute…), exclamation,
interrogation, interjections, niveaux de langue, emploi des modes conditionnel et subjonctif,
ainsi que les transformations modalisatrices (emphase, passif, négation).