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SOMMAIRE
Mots clés : organisation Opale, développement durable, principes de durabilité, autogouvernance, grille
d’analyse, études de cas, Framework for Strategic Sustainable Development, BNQ 21000.
Depuis plus d’un siècle, les organisations dominent par d’imposantes structures hiérarchiques et
bureaucratiques. Cependant, face aux pressions externes et à l’environnement de plus en plus complexe,
certaines adoptent peu à peu des pratiques plus flexibles afin de s’adapter à ce contexte. Un modèle
organisationnel se démarque particulièrement en modifiant complètement son design et sa culture.
Développée par Frédéric Laloux, l’organisation Opale se base sur trois principes : l’autogouvernance, la
plénitude ainsi que la raison d’être évolutive. Le modèle Opale intègre un nouveau paradigme
organisationnel axé sur une vision du monde véritablement intégrée, systémique et cohésive. Face à ce
renouveau, cette étude vise à comprendre l’influence de ce modèle vis-à-vis de l’intégration du
développement durable. Ainsi, cet essai a permis de déterminer si les principes de durabilité sont
appliqués à l’intérieur de ce modèle. En complément, l’application des principes a aussi été évaluée
auprès de deux cas au Québec similaires au modèle Opale. Pour ce faire, un outil d’analyse qualitative a
été développé avec l’aide de deux cadres en développement durable reconnus et largement appliqués en
organisations, soit le Framework for Strategic Sustainable Development et le référentiel québécois
BNQ 21000. La grille d’analyse inclut des critères à l’intérieur de quatre sphères du développement
durable : gouvernance, sociale, environnementale et économique.
Deux analyses distinctes ont donc été réalisées : la première porte sur le modèle Opale et l’autre traite
des deux cas d’organisation comparables au modèle Opale. Suite aux évaluations, les constats sont
sensiblement les mêmes. Les résultats démontrent que l’intégration se manifeste davantage dans les
sphères de gouvernance et sociale, mais nettement moins à l’intérieur de celles économique et
environnementale. En effet, la sphère sociale reçoit un résultat parfait et la sphère de gouvernance se
démarque principalement auprès des critères d’influence et de transparence. Étant donné que
l’organisation Opale est au service d’une raison d’être évolutive, la dimension économique reçoit une
attention différente. En effet, chez les organisations Opales, l’économie n’est jamais une finalité en soi,
mais un moyen pour réaliser leur mission. Sur le plan environnemental, on remarque que seules les
initiatives qui émergent des individus permettent l’intégration de cette sphère dans les cas où celle-ci ne
fait pas formellement partie de l’énoncé de mission.
Enfin, suite aux résultats, des pistes de réflexion additionnelles seraient intéressantes à poursuivre.
D’abord, il s’avèrerait pertinent d’explorer davantage la gouvernance interne dans l’intégration du
développement durable, car son influence semble être éminente. De plus, il apparait pertinent de cibler
des méthodes permettant l’intégration de façon soutenue de la sphère environnementale. D’autres
discussions traitent de l’impact d’une centralisation autour de la raison d’être, des démarches permettant
d’intégrer le développement durable et leur potentiel, l’ampleur d’une transition d’un modèle traditionnel à
un modèle autogéré ainsi que la possibilité de combiner ces modèles.