Page 1 / 305 Sommaire Chapitre 1 : Introduction à l’éco-conception et aux problématiques environnementales...................................................................................5 I.1 Vue d’ensemble de l’éco-conception...................................................5 I.1.1 L’éco-conception « c'est pas sorcier » ..........................................5 I.1.2 Vision simplifiée de l’éco-conception...........................................10 I.2 Les problématiques environnementales abordées en éco-conception 13 I.2.1 La problématique énergétique.................................................15 I.2.2 La problématique du changement climatique...........................31 I.2.3 Autres problématiques environnementales récurrentes en écoconception........................................................................................40 I.3 Notion d’impacts environnementaux.................................................40 Chapitre 2 : L’éco-conception et l’entreprise.........................................54 II.1 Contexte et enjeux industriels..........................................................54 II.1.1 Intérêt économique de l’éco-conception ?..................................54 II.1.2 Conséquences du positionnement sur un marché éco-conçu......58 II.1.3 Contexte réglementaire général.................................................63 II.1.4 Contexte normatif général........................................................65 II.1.5 Contexte industriel, politiques sectorielles et éco-conception.....68 II.2 Organisation industrielle et développement de produits éco-conçus. 72 II.2.1 Aperçu de l’organisation industrielle..........................................72 II.2.2 Cycle de vie d’un projet industriel..............................................75 II.2.3 Place de la conception et de l’éco-conception au sein de l’organisation industrielle.....................................................................75 II 2.4 Qualité en conception : Le management par les processus.........79 II.2.5 Management du développement d’un nouveau produit..............82 II.2.6 Management environnemental et Eco-conception, l’exemple de l’ISO 14001..........................................................................................86 II.3 Intégration de l’éco-conception en entreprise...................................89 Page 2 / 305 II.3.1 Intégration de la dimension « environnementale» dans le processus de conception......................................................................91 II.3.2 Application d’une méthode d’éco-conception.............................94 II.3 Directives Européennes, rappels réglementaires, implications industrielles et applications en éco-conception.......................................98 D3E : Fin de vie des produits électriques et électroniques.................98 VHU : Fin de vie des produits de l’automobile..................................100 EUP : Eco-conception des produits consommateurs d’énergie. « Energy using products »...............................................................105 ErP : Eco-conception des produits liés à la consommation d’énergie. « Energy Related Product » ............................................................109 Règlement REACH...........................................................................112 Rohs ..............................................................................................113 Directive IPPC.................................................................................114 Meilleures Techniques Disponibles « MTD ».....................................116 Directive emballage........................................................................119 Evolution des réglementations Européennes...................................119 La responsabilité élargie du producteur .........................................120 II.4 Outils d’éco-conception..................................................................121 II.4.1Besoins industriels et outils de conception et éco-conception....121 Introduction....................................................................................121 Point sur l’existant..........................................................................122 Problématique outil.........................................................................122 Différence entre outils de conception et d’éco-conception..............123 II.4.2 Présentation des outils d’éco-conception..................................125 II.4.3 Diverses méthodes de classement des outils d’éco-conception135 Caractéristiques principales des logiciels d’ACV..............................138 Caractéristiques principales des logiciels d’analyse monocritère.....143 Caractéristiques principales de l’approche matricielle :...................143 Page 3 / 305 Caractéristiques principales de l’approche qualitative :...................145 Caractéristiques principales des méthodes couplées à des outils :. .147 Caractéristiques principales des outils d’aide à la conception « écologique »................................................................................150 II.4.4 Développement de nouveaux outils en perspective................153 II.4.5 Conclusion concernant l'usage d'outils d'éco-conception........156 II.5 Valorisation de produits..................................................................157 Chapitre 3 : Analyse de cycle de vie et éco-conception.........................163 Introduction :.....................................................................................163 Éléments de contexte........................................................................167 Méthodologie générale de l’ACV.........................................................169 III.1Définition des objectifs et du champ d’étude..................................174 Comment définir le champ de l’étude ?...........................................176 L’unité fonctionnelle.......................................................................179 Frontière du système......................................................................183 Les indicateurs environnementaux..................................................188 III.2 Réaliser un inventaire du cycle de vie............................................192 L’Affectation en ACV.......................................................................201 Les calculs d’incertitudes................................................................209 III.3 Évaluation du cycle de vie (ACVI)..................................................224 III.4 L’interprétation tout au long de l’étude.........................................235 III.5 Communication des résultats........................................................239 III.6 Les méthodes de calcul utilisées en ACV.......................................242 Éléments de compréhension d’une méthode de calcul, usetox,.......246 Présentation générale de la méthode USETOX................................246 Concept général de la méthode USETOX.........................................249 Concepts détaillés..........................................................................253 Spatialisation en ACV.........................................................................261 Page 4 / 305 Chapitre 4 : Le développement durable appliqué aux techniques de l’information et de la communication, vu à travers le prisme de l’écoconception ...........................................................................................266 I.En quoi les TIC peuvent elles servir le développement durable ?......266 II. Étude des impacts environnementaux spécifiques aux TIC............274 III. Résultats d’études environnementales effectuées sur les composants TIC.................................................................................287 IV. Résultats d’études environnementales effectuées sur les services TIC ..........................................................................................................296 V.Influence des innovations technologiques.......................................304 VI. Les TIC sont elles solubles dans la pensée écologique ?...............305 Faire des photocopies c'est PAS TOP ! En faisant des photocopies vous payez le fournisseur de photocopieuses mais pas l'auteur qui a produit un travail de longue halène. (Sauf éventuellement en utilisant une déclaration de copie CFC pour quelques pages. (www.cfcopies.com/)). Chapitre 1 : Introduction à l’éco-conception et aux problématiques environnementales I.1 Vue d’ensemble de l’éco-conception I.1.1 L’éco-conception « c'est pas sorcier »1 Dis Lamy c’est quoi l’éco-conception ? Quelle différence avec la conception ? La conception d’un produit consiste à inventer ou améliorer un produit existant pour répondre au besoin d’un client. L’éco-conception a le même objectif mais ajoute des règles pour intégrer des considérations environnementales afin de réduire les atteintes à l’environnement. Ah d’accord je comprends mieux ! Mais dis moi, c’est quoi la différence entre l’environnement, l’écologie, le développement durable ? Mais, au juste qu’est-ce qu'on veut préserver ? C’est les Ours Blancs ? Les pandas ? J’ai du mal à 1.Introduction inspirée par l'émission télévisuelle de vulgarisation scientifique , « c'est pas sorcier » . Page 5 / 305 OK, on y va ! I.1.2 Vision simplifiée de l’éco-conception L’étude de l’éco-conception concerne plusieurs champs disciplinaires et englobe de nombreux thèmes (fig1). L’évaluation environnementale et la conception de produit plus respectueux de l’environnement constituent les deux disciplines essentielles. A cela s’ajoutent les aspects organisationnels, l’analyse du contexte avec ses enjeux et la valorisation que peut en tirer l’entreprise. Enjeux industriels et sociétaux : Le contexte externe aux entreprises agit fortement sur leur démarche de développement de produits5 ou services. Les enjeux industriels et sociétaux d’écoconception sont liés à la fois aux politiques de développement durable et aux politiques industrielles dans le monde. On distinguera les politiques publiques dont l’une des déclinaisons est la réglementation appliquée aux entreprises, des politiques industrielles qui répondent à des stratégies sectorielles. Ces stratégies sectorielles peuvent viser une meilleure prise en compte de l’impact industriel sur l’environnement. Par ailleurs la pression sociétale et la prise de conscience de la dépendance industrielle aux ressources sont venues renforcer la prise en compte de l’environnement dans le développement de nouveaux produits. C’est dans ce contexte général qu’émerge l’éco-conception avec des enjeux spécifiques. Évaluation environnementale : 5 Produit : Dans le texte, ce terme désignera autant les produits industriels que les services ou les procédés eco-conçus. Page 10 / 305 Pour éco-concevoir un produit, il faut passer par une phase d’évaluation de son effet sur l’environnement. Pour expliquer les impacts environnementaux, nous utiliseront, la définition de l’environnement proposée par la norme internationale Iso14001. Selon cette norme, l’environnement est le « Milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant l’air, l’eau, le sol, les ressources naturelles, la faune, la flore, les êtres humains et leurs interrelations »6. Cette évaluation de l’environnement peut être effectuée de manière indirecte en utilisant les résultats d’études existantes et en procédant par analogie. Un bon exemple concerne l’utilisation de règles de sélection de matériaux. Ces règles découlent d’études approfondies sur les impacts dues aux matériaux via des analyses de cycle de vie. On notera, par ailleurs, que les entreprises utilisent fréquemment des évaluations indirectes en procédant aux contrôles réglementaires en vigueur dans leur domaine. L’éco-concepteur se contentera de les utiliser sans en connaître les fondements et donc les limites. Cette façon de procéder est souvent insuffisante du point de vue environnemental mais permet à chaque partis intéressés, pouvoir public, industriels, associations,… de connaître sans ambiguïté ce qui est effectivement en place sur le terrain. On privilégiera donc une évaluation ciblée sur le produit avec des méthodes qui requièrent une expertise environnementale comme l’analyse de cycle de vie dans la mesure du possible. Les impacts mis en évidence lors d’étude d’éco-conception peuvent être de type biologique, parmi eux la toxicité et l’écotoxicité ou encore l’eutrophisation sont bien connues. Les impacts peuvent être physico-chimiques. Dans ce cas, on identifiera des phénomènes tels que le réchauffement climatique ou la modification de l’équilibre de l’eau. Enfin certains impacts résultent d’agrégations de phénomènes physiques et biologiques et provoquent des conséquences sur une population dans son ensemble. Pour en rendre compte nous évoqueront notamment la biodiversité ou les effets cancérigènes de substances. Étude du produit : L’étude technique du produit est un préalable à son amélioration. L’amélioration du produit vise à répondre aux enjeux identifiés lors de l’analyse du contexte d’écoconception. L’évaluation environnementale directe ou indirecte du produit servira de point de départ à l’amélioration de ses performances environnementales. Par ailleurs, la plupart des exigences habituelles de conception sont conservées. Avant l’émergence de l’éco-conception, les principales exigences industrielles pour le développement de produits étaient d’ordre réglementaire, normatives, de coût, de marché, de faisabilité techniques de qualité et de délais, traduits en performances techniques. Aujourd’hui, l’éco-conception ajoute une exigence de performance environnementale. Cette performance peut se décliner tout le long de la chaîne de 6Environnement : Iso 14001(2004) Page 11 / 305 développement et de vie du produit. On peut par exemple améliorer les procédés d’obtention de pièces, la consommation d’énergie, les performances globales ou encore optimiser les fonctionnalités. Les pistes d’amélioration sont multiples. Management d’entreprise : Les entreprises des pays industrialisés travaillent presque exclusivement dans un contexte normatif. Ce contexte normatif concerne le produit lui-même et l’entreprise dans son fonctionnement. Sur la base de ce fonctionnement d’entreprise, l’écoconception nécessite des modifications de l’organisation pour s’intégrer de manière efficace et pérenne. Nous examinerons les manières d’arriver à cette intégration. Valorisation de l’éco-conception : Le fait d’engager une démarche d’éco-conception engendre à priori un avantage pour la société et la nature. Cette démarche est par conséquent valorisante même si elle peut aussi, dans certains cas, permettre de pérenniser des solutions incompatibles avec un développement durable. L’entreprise qui investi dans ce type de démarche doit également en tirer profit. La valorisation du produit éco-conçu peut se faire via l’obtention de labels mais aussi par d’autres démarches plus spécifiques à l’organisme concerné. En tout état de cause la valorisation du produit et de l’entreprise est l’aboutissement des étapes précédemment décrites. Le marketing intervient souvent en amont du projet pour définir les objectifs d’éco-conception et positionner le produit sur le marché mais aussi pour établir une communication adaptée et assurer la vente du produit éco-conçu. Illustration de l’éco-conception ( fig2) Page 12 / 305 Évaluation rapide de l’énergie perdue à cause du rendement du moteur : Si on considère que le véhicule réalise 100 km avec une consommation moyenne de 6 litre / 100 kilomètre, l’énergie qu’il a fourni pour assurer le déplacement est de 230 Mj11. Compte tenue de son rendement, l’énergie mécanique du véhicule n’est que de 0,35 x 230 = 80 Mj. Rq : L’énergie dissipée sous forme de chaleur qui n’est pas mise à profit pour le déplacement est de 230 – 80 MJ = 150 Mj. Le motoriste va essayer d’améliorer cette performance sans se soucier des effets indirects de ces améliorations sur les autres maillons de la chaine énergétique. Vision « éco-concepteur » : L’évaluation du rendement porte sur l’ensemble des processus reliant l’énergie primaire à l’usage : Le pétrole contient une énergie intrinsèque qui, extraite du puits va être transformée en énergie mécanique après plusieurs étapes de transformation. Le rapport établi entre l’énergie disponible dans le puits et celle restituée lors du mouvement nous permet d’évaluer le rendement global du système. (Cependant, le pétrole est composé de plusieurs composés organiques qui peuvent donner du gazole, de l’essence et d’autres composés après raffinage. Nous simplifierons le propos en admettant que 100% du pétrole extrait donne du gas-oil). Calcul du rendement global pour le transport d’un passager : (Les valeurs retenues sont des approximations) Raffinage du Pétrole => (raf = 0,83)12 (pour donner du gazole ) Transport et distribution => (raf = 0,82) (valeur calculée d’après une évaluation moyenne Suisse avec « ecoinvent data » et « impact 2002+ » pour un lieu de raffinage et livraison spécifique). Utilisation d’un moteur thermique diesel = (Th = 0,35) Rendement mécanique du véhicule = (VH = 0,90) (valeur arbitraire). 11Valeur basée sur le pouvoir calorifique inférieur du gasoil de 45 Mj / kg soit environ 230 Mj / 6 litres. Définition du pouvoir calorifique inférieur (PCI) : C’est l’énergie thermique libérée par la réaction de combustion d’un kilogramme de combustible sous forme de chaleur sensible. ( chaleur sensible : sans changement de phase).Exprimé en Mj/kg 12http://www.encyclo-ecolo.com/Rendement_%C3%A9nerg%C3%A9tique Page 21 / 305 Rendement du transport de la personne c'est-à-dire le rapport de l’énergie nécessaire au déplacement du véhicule sur celle nécessaire au déplacement de l’individu sans véhicule (TP = 0,9)* RQ* : Ce rendement associé à la comparaison entre un véhicule et un individu est idéalisé. D’une part, les efforts de déplacements du véhicule et de la personne sont totalement dépendant du profil du parcourt mais aussi du véhicule (Masse, coefficient aérodynamique, frottement pneus,…) et du comportement notamment du profil des vitesses de déplacement. On considère parallèlement que le transport idéal du passager serait lié au transport de sa masse sur le profil du parcourt sans perte d’énergie. C’est pourquoi ce rendement TP = 0,9 n’est pas justifié ici mais sert d’exemple plausible. Rendement final = raf = 0,83 X TR = 0,82 X Th = 0,35 X VH = 0,90 X TP = 0,9 = 0,19 (ou 19 % !) Intérêt en éco-conception : Le deuxième calcul du rendement est conforme à l’approche d’analyse en écoconception car il correspond à une évaluation comparative d’un service rendu, « se déplacer ». Évidemment l’amélioration peut porter sur le moteur thermique dont le rendement est le plus faible mais l’amélioration peut aussi porter sur l’ensemble des processus. ( Par exemple nous pouvons être amené à comparer une voiture thermique à une voiture électrique du point de vue énergétique. Nous pouvons aussi comparer une voiture légère à une voiture standard mais aussi à d’autres moyens de transport) Ce calcul met en évidence l’énorme potentiel d’amélioration existant pour cette fonction « se déplacer » dont le rendement est très faible. Exemple 2 : Rendement énergétique du service industriel « Recycler des cartons » Pour la description du service voir la « Fig 4 : Cycle de vie du recyclage d’un carton » Calcul : (Valeurs basées sur des ordres de grandeurs variables selon les technologies mises en œuvre) Page 22 / 305 Approvisionnement en énergie électrique ( = 0.33)13. Utilisation d’un moteur asynchrone triphasé ( = 0,90) Utilisation d’une pompe hydraulique ( = 0,95) Utilisation d’un circuit hydraulique ( = 0,98) Utilisation d’un vérin hydraulique « compacteur » ( = 0,99) Utilisation d’un malaxeur « patte à papier » ( = 0,90) Utilisation d’un système de traitement (séchage, « laminage »,…) ( = 0,95) Pertes énergétiques du système de recyclage du carton = (1- )= 0,88 (ou 88 %) Intérêt en éco-conception : Prouve la nécessité de sobriété énergétique même dans les « procédés ». Ce n’est pas parce qu’on recycle qu’il faut surconsommer ! L’intérêt énergétique, voir environnemental du recyclage est à vérifier par rapport à d’autres scénarios de traitement d’un emballage en carton. (Incinération,…). Remarque1 : L’élaboration de moyens technologiques élaborés nécessite en général beaucoup d’énergie. Il est donc possible de compléter ce bilan énergétique en considérant le cumul énergétique sur le cycle de vie de chaque étape pour une partie des infrastructures mises en œuvre. Indicateurs énergétiques et unités utilisés L’énergie primaire et l’énergie finale sont exprimées en joule ou kWh. (1 joule = 1 Watt x 1seconde). La tonne équivalent pétrole ( tep ) est également fréquemment utilisée pour les carburants ( 1 tep = 11600 kWh ). 3) Évaluation de l’énergie sur le cycle de vie : Nous partirons d’un cas particulier pour illustrer le propos. 13Source : Association négawatt « dossier de synthèse 2011 » pour énergie France. Page 23 / 305 4) Énergie et impacts environnementaux : Les impacts environnementaux de l’énergie sont liés aux technologies utilisées. Nous proposons ici quelques indicateurs de catégorie d’impact non exhaustifs, pour les technologies suivantes : Transformation d’énergie primaire en énergie finale électrique: Énergie primaire Pétrole Charbon Gaz naturel Énergie solaire Énergie du vent Hydrauliqu e Biomasse ( bois ) Nucléaire Indicateur quantitatif15 (Non exhaustif) Indicateur qualitatif sur site16 (Non exhaustif) -Réchauffement climatique -Effet sur respiration des particules dans l’air. -Écotoxicité terrestre Réchauffement climatique Effet sur respiration des particules dans l’air. Effet sur respiration des particules l’air. Réchauffement climatique Effets cancérigènes Effet sur respiration des particules l’air. Réchauffement climatique Écotoxicité terrestre Effet sur respiration des particules l’air. Réchauffement climatique Effets non cancérigène sur la santé Effet sur respiration des particules l’air. Réchauffement climatique Écotoxicité terrestre Effet sur respiration des particules l’air. Écotoxicité terrestre Effet sur respiration des particules dans dans Espace disponible bio dans Paysagé… dans Perturbation écosystème dans Diversité essences dans Déchets des à très 15Les indicateurs quantitatifs sont issus d’une analyse simplifiée réalisée avec la méthode Impact 2002+ à partir de base de données « ecoinvent » après une étape de normalisation des résultats. Seuls les trois impacts prépondérants ont été retenus. Les indicateurs qualitatifs sont donnés à titre d’exemple. D’autres indicateurs peuvent avoir été négligés tel que les émissions de métaux lourds lors de la combustion du charbon. Une étude approfondie est en réalité nécessaire pour confirmer ce classement. 16Ces indicateurs sont proposés à titre d’information mais dépendent des perceptions locales de la population. ( Voir consultations publiques et déclaration ICPE). Page 25 / 305 T durée d’évaluation du potentiel radiatif ex(t) : efficacité radiative d’une molécule x (W m-2 kg-1) dg x(t) dégradation du gaz x en fonction du temps e co2(t) : efficacité radiative d’une molécule de CO2 (W m-2 kg-1) dg CO2(t) dégradation du CO2 en fonction du temps I.2.3 Autres problématiques environnementales récurrentes en éco-conception En référence aux indicateurs clés de l’OCDE, les problématiques de la destruction de la couche d’ozone, de la qualité de l’air et de production de déchets sont souvent intégrées dans un projet d’éco-conception. S’agissant de la couche d’ozone, ce phénomène incriminant essentiellement des gaz frigorifiques dans les années 1990 puis des gaz issus de procédés industriels est en passe d’être maîtrisé suite à l’application efficace du protocole de Montréal43. Concernant la qualité de l’air, les indicateurs clés de l’OCDE font allusions aux émissions de SOx et NOx. Ces gaz émis en forte quantité dans l’atmosphère notamment par les procédés de combustion sont pris en compte au travers de plusieurs indicateurs environnementaux. On pourra citer l’influence des SO2 et SO3 sur le smog44. En réalité, une préoccupation majeure est émergente, elle concerne la toxicité de nombreuses substances volatiles. On sait désormais que la présence de COV45 dans de nombreux produits d’usage courant peut être toxique. Nous introduirons donc plusieurs indicateurs répondant à cette problématique. Enfin concernant les déchets, la problématique dépasse largement le cadre des déchets ménagers. En effet de nombreuses initiatives sont mises en place depuis une vingtaine d’années pour maîtriser les déchets industriels avec des enjeux multiples, écologiques, économiques et sociaux importants. Ces diverses problématiques ne seront pas détaillées, en revanche les indicateurs associés seront présentés dans le paragraphe suivant. I.3 Notion d’impacts environnementaux Les impacts environnementaux sont étudiés grâce à l’usage d’indicateurs. Ces indicateurs répondent notamment aux problématiques spécifiques présentées 43Protocole de Montréal : signé par la communauté économique Européenne en 1987. 44Smog : contraction des mots Anglais Smoke et frog, Fumées et brouillard. 45COV : Composés organiques volatiles Page 40 / 305 précédemment, énergie, gaz à effet de serre, etc... Ces indicateurs répondent également à une évaluation de problématiques environnementales plus vastes liées à l’écologie en général. C’est pourquoi, pour aborder ce chapitre, nous considérons que l’éco-concepteur à des pré-requis en écologie auxquels il pourra relier les indicateurs d’éco-conception. De cette façon, l’éco-concepteur peut évaluer dans quelle mesure il répond aux problématiques écologiques actuelles. De quel environnement parle t on ? Une définition simple nous suffit en première approche. Celle proposée par la norme Iso 14001 (2004) est la suivante : environnement « Milieu dans lequel un organisme46 fonctionne, incluant l’air, l’eau, le sol, les ressources naturelles, la flore la faune, les être humains et leurs interrelations ».47 De quels impacts parle-t-on ? Ce terme regroupe une grande diversité de phénomènes résultant de l’interaction des activités Humaines avec l’environnement. Ces impacts sont connus grâce au suivi d’indicateurs. Les familles d’indicateurs, leur modèle et certaines applications vous seront présentées à l’issue d’une classification générale des pollutions. Classification des pollutions : Il existe plusieurs types de classification des pollutions. Nous pouvons classer les pollutions selon la nature des agents physiques, chimiques, et biologiques qui modifient le fonctionnement de la nature. Parmi les agents physiques, nous pouvons citer les rayons ionisants, pour les agents chimiques, les substances toxiques, et pour les agents biologiques, les micro-organismes pathogènes. Notons également que l’existence d’un agent polluant ne signifie pas nécessairement l’existence d’un impact. La question suivante se pose inéluctablement : Comment un agent contamine t-il un organisme via le milieu ? Dans la cadre spécifique d’une analyse de cycle de vie, nous parlerons d’impact potentiel sur l’environnement, ne sachant pas si l’agent incriminé atteindra ou non sa cible. On trouvera une classification des pollutions dans le tableau suivant.(Tab6) Nature de la pollution ou de la nuisance Milieu affectés par la pollution ou la nuisance Atmosphère Hydrosphère Sols 46Organisme : Compagnie, société, firme, entreprise, autorité ou institution, ou partie ou combinaison de celle-ci, à responsabilité limitée ou d’un autre statut, de droit public ou privé, qui a sa propre structure fonctionnelle et administrative. Norme Iso 14001 (2004)/3.1.16. 47Norme Iso 14001 (2004)/3 : définition, 3.1 Environnement. Page 41 / 305 Chapitre 2 : L’éco-conception et l’entreprise II.1 Contexte et enjeux industriels La stratégie de développement d’une entreprise est un domaine privilégié des ses dirigeants. L’éco-concepteur peut néanmoins jouer un rôle dans les orientations environnementales de l’entreprise. Il doit servir d’éclaireur sur des sujets émergents souvent peu maîtrisés par la direction. Cela nécessite quelques points de repère sur les enjeux stratégiques de l’entreprise vis-à-vis de l’éco-conception. II.1.1 Intérêt économique de l’éco-conception ? De part sa nature, l’entreprise doit regarder son intérêt économique direct. Cependant de nombreuses autres raisons peuvent influencer ces décisions. On identifie, pèle mêle, les raisons suivantes : Intérêt économique indirect tel que l’accès aux subventions, intérêt réglementaire pour assurer son droit à produire, intérêt dont dépend sa maîtrise des ressources naturelles, sa place sur les marchés ''verts'', voire la préservation de son image face aux pressions sociétales. Il ne s’agit donc pas d’une obligation pour l’entreprise mais d’une valorisation de plusieurs axes d’intérêts stratégiques simultanés qui donnent de la cohérence et du poids pour justifier cette démarche d’éco-conception. On constate, à contrario, que l’absence de positionnement sur ces sujets peut mettre en défaut une entreprise. On peut constater parfois un retard d'anticipation par rapport aux évolutions des appels d'offre des marchés publics pour les PME n’ayant pas eu le réflexe d'éco-conception. Ces entreprises risquent d’être exclues des marchés publics. Enfin, certains acteurs de l’industrie ont constaté une émulation engendrée par l’écoconception au sein d’équipes de travail pluridisciplinaires 57. C’est ainsi que des concours industriels voient le jour. On citera à titre d’exemple le concours ''bateau bleu'' pour l’éco-conception des bateaux. Intérêt économique direct et indirect Peu d’études concernent l’intérêt économique de l’éco-conception qui est pourtant une démarche volontaire destinée en premier lieu aux entreprises. Nous pouvons néanmoins évoquer quelques arguments favorables pour justifier une démarche d’éco-conception. L’illustration suivante montre la comparaison entre coût de développement et coût global d’un projet. (Fig9) 57Source : Hubert Maire, consultant éco-conception pour l’industrie mécanique. Page 54 / 305 Fig. 9 : Coût d’un projet durant son développement 58 Commentaire : La différence entre la faible dépense engagée durant la phase de développement (pré-étude, étude) et l’engagement important que représente cette phase pour le coût global du produit (80%) montre qu’à priori l’effort d’écoconception est peu coûteux. Il faut néanmoins nuancer ces propos du fait que le coût d’utilisation n’est pas pris en charge par l’entreprise. Parallèlement l’anticipation des frais environnementaux aura une incidence positive à court terme pour certaines entreprises qui ont une obligation de maîtrise des pollutions. (Fig 10). Elles éviteront des actions curatives onéreuses, voire des amendes. Cependant, les arguments présentés précédemment risquent d’être insuffisants à eux seuls pour engager l’entreprise. L’obtention d’appuis financiers extérieurs tout comme l’augmentation des parts de marché sont quelques fois évoqués59. Dans certains cas, l'amélioration de la sobriété d'un produit peut être mise en avant. C'est d'autant plus vrai, s'il consomme beaucoup d’énergie durant sa phase d’usage. L'entreprise peut ainsi valoriser cet avantage. Les pouvoirs publics, par leur rôle de protection des populations et parce qu’ils 58Boudichon (P). –L’ingénierie simultanée et la gestion d’informations. Hermes, 1994. 59Site Ademe. Page 55 / 305 En conclusion : Pour maîtriser les risques, il faut les analyser de manière systématique et s’entourer de nombreux collaborateurs. Pour ce faire, on pourra utiliser des méthodologies existantes telles que l'AMDEC. II.1.3 Contexte réglementaire général Veille réglementaire Une entreprise peut être soumise à de nombreuses contraintes réglementaires. La figure ci-dessous permet d’identifier certaines d’entre elles à partir du bilan réalisé par les entreprises qui ont une démarche de management environnemental en France. ( Fig 13) Fig 13 : Exigences légales ou contractuelles identifiées dans le cadre du management environnemental d’entreprise63. Commentaire : Seules les exigences légales et contractuelles numérotée 1, 2 et 3 ont une influence directe sur l’éco-conception des produits. Nous examinerons uniquement les réglementations européennes qui sont les plus influentes. Tous les aspects réglementaires auxquels sont liés les produits n’ont pas nécessairement d’effet sur leur éco-conception. 63 Extrait de cours sur le management environnemental. H.Maire 2012 Page 63 / 305 En revanche, le cadre réglementaire européen est fondamental pour comprendre le contexte de développement de l’éco-conception. Les directives, dites ''nouvelles approches'', avec la responsabilité étendue du producteur (REP) et la politique intégrée des produits (PIP), ont eu et ont encore un rôle moteur dans le développement de l’éco-conception. Nous examinerons ces ''nouvelles approches'' dans le chapitre consacré aux directives. En résumé, au niveau européen, il y a des incitations financières, techniques, scientifiques et de marché pour faciliter l’émergence de produits ''verts''. Ces incitations ayant des déclinaisons multiples dans les différents pays de l’union. Par exemple : En France, il y a une incitation au traitement des produits en fin de vie grâce à un mécanisme de filières de traitement, avec un partenariat public et privé financé par des eco-organismes. Textes applicables à l’éco-conception (Europe et France) Textes Directive cadre 2009/125/CE sur l’éco-conception Directive 2008/98/CE Directive 2002/95/CE « RoHS » + Directive 2002/96/CE « DEEE » Champs d’application Produits « liés à l’énergie ». Objectifs réglementaires Déchets au sens de l’article L541-1-1 du code de l’environnement. Déchets d’équipements électriques et électroniques. Règlement 1907/2006/CE Page 64 / 305 Fabrication, mise sur le marché et Fixation d’exigences. Anticipation fin de vie. Limitation des impacts de la production à élimination. Responsabilité du producteur pour l’élimination des déchets. Anticipation fin de vie. Recherche de performances environnementales. Réduire la toxicité et la quantité d’EEE mis sur le marché. Promouvoir la réutilisation et le recyclage. Responsabilité le producteur pour la prise en charge du coût environnemental dès la conception. Recherche de performance environnementale. Collecter des informations pour combler le déficit de Commentaires Transposition dans le code de l’environnement, ordonnance du 17 décembre 2010 Liste des équipements : article R543-172 du code de l’environnement. (Nombreux autres article et arrêtés. ex : L.541-10-2) Des implications en conception. Des implications pour l’élimination. Enregistrement des substances par location. Le produit reste la propriété de l’entreprise qui assure sa maintenance et répare l’appareil comme bon lui semble. Les gains peuvent être à la fois économiques et environnementaux pour les deux partis. II.2 Organisation industrielle et développement de produits écoconçus II.2.1 Aperçu de l’organisation industrielle Fig 16 : Contexte industriel en éco-conception72. L’intégration de l’éco-conception dans l’entreprise nécessite une organisation spécifique. Dans ce modèle d’organisation, interviennent des éléments de contexte nouveaux tels que les réglementations environnementales, vus dans le chapitre précèdent. Il faut impérativement tenir compte de l’organisation déjà en place. Cette organisation est souvent la principale caractéristique du savoir faire de l’entreprise. Il faut donc intervenir délicatement afin de ne pas perturber le bon fonctionnement de l’organisme. Dans le paragraphe suivant, nous allons rappeler, de manière basique, les étapes d’un projet et celle de la conception. Comme nous venons de le dire, l’épine dorsale de l’entreprise étant son organisation, il semble impératif de présenter quelques 72Cours éco-conception H.Maire 2013 Page 72 / 305 procédures qualités utilisées en conception. Ces procédures sont des cas particuliers de mise en œuvre dans la conception d’appareils d’analyse in vitro. Notons que lorsque l’entreprise dispose d’une démarche environnementale celle-ci favorise l’intégration de l’éco-conception. Nous proposons donc un rappel sur l’essentiel de la norme ISO 14001, norme environnementale la plus utilisée actuellement. Puis, nous examinerons la complexité de l’intégration de l’éco-conception avant d'exposer un exemple concret dans l’industrie du froid. Contexte et perception de l’évolution de l’organisation industrielle L’organisation industrielle va dépendre de son contexte. Une organisation simple va permettre une bonne adaptation à la versatilité du marché ou aux changements de réglementations. Le changement de contexte socio-politique et environnemental est lent et influe à priori peu sur l’organisation quotidienne de l’entreprise. En revanche, une bonne organisation va permettre une diffusion efficace des nouvelles procédures de travail en éco-conception. Cette organisation peut le cas échéant faciliter la planification des changements. La ''conduite du changement'' reste ainsi maîtrisée. Organisation d’entreprise et démarche qualité Le développement de la qualité en entreprise est à la base de l’organisation industrielle occidentale et le recours à des normes de qualité est fonction du produit. Les produits complexes, de grande série ou à forte valeur ajoutée, nécessitent le plus souvent des organisations industrielles sophistiquées dans le cadre des normes ISO 9000. Il faut souligner que les normes ne doivent pas imposer aux employés et à l’entreprise la manière de travailler mais plutôt les aider à optimiser leur fonctionnement ( le compromis entre des procédures lourdes accompagnées d’une grande base documentaire et une souplesse d’organisation vivante est souvent difficile à trouver). De nombreuses autres normes sont également utilisées pour améliorer le fonctionnement des entreprises ; il s’agit des normes de management environnemental, de sécurité, de pratiques sociales, ou plus récemment de développement durable.(Fig 14). Savoir faire d’entreprise Les savoirs faire en conception sont très variés et pour mettre au point un produit complexe, l’entreprise doit maîtriser de nombreuses disciplines techniques. A titre Page 73 / 305 parallèlement Il faut aider l’entreprise à progresser sur le chemin du développement durable pour que l’éco-conception ne soit pas la seule approche environnementale. La figure suivante résume l'idée principale de cette méthode. (Fig 25) Fig 25 : Structure du mécanisme du cheval de Troie Méthodologique 81 A titre d’exemple, nous allons décrire l’intégration de l’éco-conception chez un fabricant de matériel frigorifique. Cette intégration s’inspire de ce qui vient d’être décrit. II.3.2 Application d’une méthode d’éco-conception L’image suivante représente le processus d’éco-conception utilisé par le bureau d’étude du fabricant de compresseur frigorifique (Fig 26). Ce processus utilise, la méthode MAIECO, l’outil ATEP82 et un outil d’analyse de cycle de vie dédié. Afin d’assurer l’intégration, il a fallu sensibiliser et former une équipe de projet pluridisciplinaire pour assurer sa diffusion transversale. Ce processus de formation a la particularité d'utiliser Atep-Maieco pour réaliser une évaluation en cours de formation. (ATEP-MAIECO est décrit dans le chapitre consacré aux outils d’éco-conception). 81 Carillo : eco-conception dans les PME 82MAIECO ET ATEP, CETIM. Page 94 / 305 Page 95 / 305 On notera que la direction de l’entreprise est impliquée dans le processus en routine. L’équipe projet doit subsister après réalisation du premier projet. En réalité elle peut être modifiée en fonction du besoin tout en conservant la capitalisation des connaissances. L’ACV peut ou non être réalisée selon qu’on veut éditer un profil environnemental reconnu ou bien que l’étude est à usage interne. II.3 Directives Européennes, rappels réglementaires, implications industrielles et applications en éco-conception Listes des directives en relation potentielle avec l’éco-conception Il existe de nombreuses directives européennes liées à l’éco-conception. Ces directives Européennes doivent être transcrites en droit Français pour être mise en œuvre. Voici une liste des directives qu’il faut connaître pour envisager l’écoconception dans les divers secteurs industriels : 1. D3E : Fin de vie des produits électriques et électroniques. 2. VHU : Fin de vie des produits de l’automobile. 3. EUP : Eco-conception des produits consommateurs d’énergie. 4. Reach : Traçabilité des substances chimiques dans l’industrie. 5. Rohs : Réduction des substances dangereuses. 6. IPPC : Maîtrise et prévention intégrée des pollutions. 7. Directive « emballages ». 8. PIP : Politique intégré des produits. Pour chacune des directives, nous allons faire un rappel réglementaire très court et surtout montrer les implications possibles sur la conception des produits. Certains exemples seront utilisés pour illustrer ces propos. D3E : Fin de vie des produits électriques et électroniques. Références réglementaires Directive 2002/96/CE Modification : Résolution législative du Parlement européen du 19 janvier 2012 sur la position du Conseil en première lecture en vue de l'adoption de la directive du Parlement européen et du Conseil concernant les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) (Refonte) (07906/2/2011 – C7-0250/2011 – 2008/0241(COD)) Page 98 / 305 Liens avec les directives européennes : 2002/95/CE relative à la limitation des substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques. (LSD ou RoHS) 2005/32/CE concernant l’éco-conception des produits consommant de l’énergie. Champ d’application : Gros appareils ménagers. Petits appareils ménagers. Équipements informatiques et de télécommunications. Matériel grand public. Matériel d'éclairage. Outils électriques et électroniques. Jouets, équipements de loisir et de sport. Dispositifs médicaux. Instruments de surveillance et de contrôle. Distributeurs automatiques. Droit Français : Articles L.541-10-2 et R. 543-172 à R. 543-206 du code de l’environnement. Arrêtés d’applications du 6 décembre 2005 relatif à la responsabilité de l’enlèvement et du traitement Arrêté du 23 décembre 2009 relatif aux éco-organismes. Arrêté du 30 Juin 2009 relatif à la déclaration des équipements mis sur le marché. L’essentiel Cette directive fixe des exigences pour les producteurs et distributeurs de produits électriques et électroniques. Ces exigences sont les suivantes : Traitement sélectif de certains composants Participation à l’organisation de la collecte Application de la responsabilité du producteur Financement de la collecte. Implications en éco-conception Marquage des produits pour la traçabilité des pièces. Traitement séparés de certains composants « dangereux ». Démontage des piles et accumulateurs. Démontage des câbles facilités. Exemple de travail sur le choix des matériaux en vue du recyclage Choix de matériaux spécifiques (recyclable, renouvelables, valorisables…). Association de matériaux compatibles au recyclage. Fixation réversibles. Démontage rapide d’ensembles (électrique, métallique, plastique, ). Marquage de pièces. Page 99 / 305 Conception collaborative avec les partenaires. Recherche et développement. ErP : Eco-conception des produits liés à la consommation d’énergie. « Energy Related Product » Références réglementaires Droit Européen : Directive 2009/125/CE Liens d’autres textes Européens : Cette directive est complémentaire à : Directives 92/75/CEE (étiquetage énergie), Règlement 1980/2000 (label écologique), Directive 2002/96/CE (DEEE), Directive 2002/95/CE (substances dangereuses), Directive 2006/121/CE (Étiquetage des substances dangereuses adapté à REACH) ; Règlement 106/2008 (étiquetage relatif à l’énergie) ; Décision 768/2008/CE ; Règlement 765/2008. Cette directive est une évolution de la directive : 2005/32/CE dont l’expérience sert de base à « l’ErP ». Règlement N° 206/2012 ( Climatiseurs et ventilateurs) ; Champ d’application : Produits liés à l’énergie, hors transport des personnes et marchandises y compris les pièces intégrées dans le produit. Droit Français : Pas de transposition en 2012 L’essentiel Recenser les principales sources de pollution des produits liés à l’énergie et éviter les transferts d’impact lors de leur amélioration. C’est une approche préventive selon le principe de l’analyse de cycle de vie. Les produits visés par la directive sont les suivants : Utilisant de l’énergie pendant leur utilisation Appartenant aux systèmes de transfert d’énergie Système de mesure d’énergie Produits de la construction (énergie « grise ») Certains produits consommateurs d’eau Les produits dont l’énergie finale est électrique sont particulièrement visé compte tenue de l’évolution rapide du secteur. Les objectifs politiques sont ceux du sixième programme d’action communautaire pour Page 109 / 305 l’environnement et notamment : La lutte contre le changement climatique dans le cadre des engagements vis-à-vis de Kyoto. La maîtrise de la dépendance énergétique. La diminution de l’usage des ressources naturelles. Les objectifs environnementaux principaux: Réduire les gaz à effet de serre. Respect des législations environnementales en vigueur, en particulier celle relatives aux substances toxiques. Les préconisations : Informer les utilisateurs au sujet des performances environnementales du produit (profil écologique). Conseiller l’utilisateur pour un bon usage du produit (installer, utiliser, entretenir, éliminer, réparer, adapter). Échanger des informations entre fournisseurs de composants et sous ensembles et producteur.( Manipulation, utilisation er recyclage du produit). Informer les installations de traitement (démontage, recyclage, élimination). Mettre en œuvre une démarche d’éco-conception pour minimiser les impacts sur le cycle de vie des produits. (Mise en œuvre des normes Iso 14040 , Prise en compte des aspects sanitaires, sociaux et économiques induits par le cycle de vie du produit). Privilégié les solutions efficientes c'est-à-dire qui optimisent le rapport GES / coût ou encore ressources / coût. Réduire la consommation énergétique des produits en mode veille ou arrêt. Encourager le travail collaboratif des parties intéressées. Privilégier l’autorégulation industrielle sans exclure l’émergence de règles contraignantes. Mise en place de normes établissant des méthodes de mesure et d’essai pour contribuer à l’élaboration de profils écologiques. Échanger des informations environnementales et d’éco-conception via les autorités de surveillance des marchés Européens.(organisme public ou privé) Maîtriser les coûts. Prendre en considération des exigences environnementales spécifiques à certains produits du marché qui ont été analysé du point de vue technique, environnemental et économique. (Par exemple : consommation d’eau). Fixer l’objectif de consommation d’énergie en fonctionnement a partir du coût le plus bas pour l’utilisateur. (Coût utilisateur basé sur l’ensemble des coûts sur le cycle de vie auxquels il participe). Effectuer des mesures de sensibilité pour l’énergie et l’eau. Ces mesures doivent porter sur les paramètres tels que : le prix de l’énergie/eau, le coût des matières Page 110 / 305 connu. II.4 Outils d’éco-conception Fig 28 : Outils d’éco-conception87. II.4.1Besoins industriels et outils de conception et éco-conception Introduction Dans l’industrie et dans la recherche, les outils informatiques jouent un rôle important dans le traitement des données scientifiques et techniques. De même, le développement de l’éco-conception a rendu incontournable la création de logiciels dédiés pour l’industrie et la recherche afin de répondre par de nouveaux moyens à de nouveaux besoins. Les éco-concepteurs ont recourt à des outils variés qui ne répondent pas tous aux mêmes besoins. Aujourd’hui, ces outils ne sont pas pleinement satisfaisants pour les utilisateurs même si leur évolution est rapide. Dés lors, on peut se demander quels sont les besoins auxquels doivent répondre ces outils. Pour définir ces besoins, plusieurs points de vue peuvent être adoptés. Celui du concepteur, celui du spécialiste en environnement et celui des autres parties intéressées. 87H.Maire cours éco-conception 2013 Page 121 / 305 Point sur l’existant Faisons un point sur l’existant pour ces trois typologies de ''parties intéressées''88. - Pour le concepteur, il existe de nombreux produits mis sur le marché. Certains groupes industriels développent également des logiciels spécifiques à leur besoins. Parmi tous ces outils, on retrouve les logiciels de CAO (conception assistée par ordinateur), les logiciels de calcul, les logiciels d’échange de données techniques, les logiciels de modélisation physique et technique… - En environnement, les besoins sont très différents. Les outils sont destinés à faciliter l’analyse environnementale, l’aide à l’amélioration ou à la décision, la prise en compte de la réglementation, la maîtrise des risques environnementaux. - Pour les autres parties intéressées, les outils sont trop vastes pour les énumérer. Ce qui apparaît délicat c’est de les prendre en compte au cas par cas pour faciliter l’intégration de l’éco-conception au sein de l’organisme. Problématique outil La problématique induite par la réunion des différents utilisateurs avec leurs besoins spécifiques peut s’énoncer ainsi : « Comment prendre en compte les impacts environnementaux d’un projet lors de la conception en assurant l’efficacité industrielle ?» Pour tenter de répondre à cette problématique, nous examinerons les sujets suivants : La différence entre outils d’éco-conception et outils de conception Une présentation rapide d’outil d’éco conception Les critères généraux de classement des outils d’éco-conception Le classement des outils d’éco-conception destinés à l’évaluation de produit Le classement des outils d’éco-conception destinés à l’amélioration de produit Le classement des outils d’éco-conception selon les thèmes environnementaux actuels Les développements à prévoir pour ces outils. 88parties intéressées : Page 122 / 305 Différence entre outils de conception et d’éco-conception La conception de produits s’appuie sur des outils adaptés pour chaque étape du développement du produit. Ces outils, le plus souvent informatiques permettent de réaliser de la conception collaborative. Pour impliquer des équipes pluridisciplinaires et transversales, l’utilisation des systèmes de conception assistée par ordinateur constitue un atout majeur. Des logiciels tel que « Inventor » du fabriquant Autodesk ou encore « Catia » de Dassault sont adaptés aux études du mécaniciens, et des métiers connexes. De même on retrouve des systèmes de CAO en électronique tel que « Orcade ». Tous ces logiciels apportent des supports pour plusieurs compétences métier. L’éco-concepteur peut être amené à utiliser ce type d’outils mais ce n’est pas sont cœur de métier. Ce dont à besoin l’éco-concepteur c’est avant tout de savoir évaluer l’impact du produit sur l’environnement. Dans un deuxième temps l’analyse de ces impacts va le mener à proposer des améliorations potentielles. L’écoconcepteur ne va pas nécessairement contribuer à la réalisation des améliorations dans les détails. Les données qu’il doit maîtriser serviront de données d’entré aux concepteurs utilisant notamment les systèmes de conception assistée par ordinateur. (Tab 21). Tab 21 : Regard croisé sur les outils de conception et d’éco-conception Page 123 / 305 Fig33 : Classement multicritère par problématiques industrielles 101. Positionnement d’outils d’éco-conception selon des exigences liées au développement de produits industriels 101 H.Maire : Étude pour le CETIM en 2008. Page 134 / 305 Niveau 3 = nombreuses études servant de base à l'outil Fig 36 : Études scientifiques liées aux outils. Caractéristiques principales des logiciels d’ACV Quelque soit le logiciel d'ACV, on constate que l’interface correspond très peu aux outils habituels du concepteur. On constate également que les bases de données manquent de richesse et de transparence. Enfin les méthodes de calcul sont souvent inachevées donc scientifiquement peu robustes. En revanche, la validité d’une ACV repose moins sur la qualité des logiciels que sur la bonne réalisation méthodologique. Les principales caractéristiques des logiciels d’ACV peuvent se résumer par trois fonctions essentielles: 1. Une base de données qui contient les substances émisses ou utilisées par un processus industriel. 2. Une méthode d’évaluation qui associe un coefficient d’impact à chaque substance. 3. Un éditeur d’éco-profil environnemental qui permet de visualiser l’origine des impacts. Illustration : 1er Fonction d'un logiciel d'ACV Page 138 / 305 2iéme Fonction d'un logiciel d'ACV abondante ou rare Bruit 4 3 3 6 3 Odeurs 2 2 2 4 2 Tondeuse électrique Extraction fabrication Production Transport Utilisation Fin de vie matière 1er Émission dans l'air 4 2 4 2 4 Émission dans l'eau 2 5 1 3 2 Émission dans le sol 1 1 2 3 3 Déchets . 4 1 3 4 Épuisement des ressources naturelles , quantité utilisée, origine renouvelable ou non, abondante ou rare 2 1 2 4 1 Bruit 3 3 3 5 3 Odeurs 2 2 2 1 2 Tondeuse électrique Tondeuse thermique Tab 30 : ESQCV comparée entre une tondeuse à gazon à moteur thermique et une tondeuse électrique. Caractéristiques principales des méthodes couplées à des outils : Les méthodes d’éco-conception servent à faire travailler tous les acteurs impliqués dans l’entreprise. La méthode Mapeco décrite ci-dessous est un exemple d’outil intégré utilisé de manière transversale dans l’entreprise. ( Fig 39) Page 145 / 305 Fig 45 : Étiquette utilisée pour l’électroménager et pour les télévisions Valorisation d’un réfrigérateur par un Ecolabel Européen. Pour répondre à l’objectif de consommation de l’Ecolabel, le réfrigérateur congélateur doit atteindre une consommation inférieure à la consommation correspondant à un EEI de 42. L’EEI (Energy Efficiency Index) d’un appareil de froid est déterminé de la manière suivante : EEI= AC x 100 SCa Ou AC est la consommation énergétique annuelle de l’appareil, et SC est la consommation de référence de la catégorie (réfrigérateur simple, réfrigérateur-congélateur 1 porte, congélateur, etc.) , définie par la directive. Pour les appareils de la catégorie du produit considéré, la consommation de référence est calculée en tenant compte des dimensions et des particularités techniques du produit de la manière suivante : ( SCa=0,77 x FrostFree x BuiltIn x V freezer x 25−Tfreezer 25−Tfridge +Vfridge x + 303 20 20 (Les volumes sont en litre et les températures en degrés Celsius). Dans le cas du modèle que nous étudions, les variables FrostFree (présence d’un système à air ventilé), BuiltIn (appareil conçu pour cuisine intégrée de largeur <58cm) valent 1 et la variable Chill (présence d’un troisième compartiment à légumes de plus de 15 litres) vaut 0. On a pour ce modèle : Vfreezer = 100L ; Tfreezer = -18°C ; Vfridge = 195L ; Tfridge = 5°C Ce qui donne : SCa = 622 kWh Page 160 / 305 ) Chapitre 3 : Analyse de cycle de vie et éco-conception Introduction : Ce chapitre a pour objectif de présenter les principales étapes d’une analyse de cycle de vie. Nous ferons systématiquement référence à la norme internationale en vigueur dans ce domaine. Des exemples d’application ainsi que des figures et tableaux illustreront les explications et seront commentés. Enfin nous informons le lecteur sur les limites d’analyse dues à des problèmes conceptuelles, pratiques ou liées à l’état des connaissances. Qu’est-ce que l’analyse de cycle de vie (ACV)119 ? Référence normative : Iso 14040 : 3.2, analyse du cycle de vie, ACV120 « compilation et évaluation des intrants, des extrants et des impacts environnementaux potentiels d'un système de produits au cours de son cycle de vie ». Cela signifie qu’on va relever toutes les émissions polluantes et les ressources naturelles utilisées par le produit tout au long de sa vie afin d’établir les impacts environnementaux que cela est susceptible de provoquer. Illustration : Fig 46 : Illustration des intrants et extrants à l’origine des impacts environnementaux d’une étape de cycle de vie. Commentaire : Pour chaque étape du cycle de vie, production, utilisation,… toutes les activités sont décomposées en processus afin d’examiner les impacts environnementaux engendrés par tous les processus mis en œuvre durant la vie du produit. A titre d’exemple, tous les intrants et tous les extrants d’un processus de découpage de tôle seront comptabilisés et serviront ultérieurement à évaluer les impacts du processus. Limites L’analyse de cycle de vie peut être associée à d’autres évaluations environnementales pour compléter l’étude. Nous pouvons par exemple utiliser 119ACV : Acronyme de Analyse de Cycle de Vie. 120Source : ISO 14040 – Management environnemental – Analyse du cycle de vie – principes et cadre, 2006. Page 162 / 305 Mais l’ACV peut aussi être utilisé pour comparer des résultats d’inventaire d’intrants et d’extrants entre deux produits, sans connaitre les impacts environnementaux potentiellement associés à ces données. (On parle, dans ce cas, de comparaison d’inventaire de cycle de vie (ICV). Illustration : Fig 47 : Trois impacts environnementaux engendrés par trois étapes du cycle de vie d’un produit électronique « grand public ». Commentaire : L’usage de l’ACV est de plus en plus fréquent. Les données obtenues par analyse peuvent servir à comparer des produits, des systèmes industriels ou encore des services entre eux. De nombreux matériaux de construction sont ainsi comparables grâce à des fiches standard de comparaison122. L’analyse de cycle de vie permet aussi d’orienter des décisions de type « politique », par exemple lorsqu’il faut évaluer le déploiement d’une technique à forte incidence sur un territoire comme celle des biocarburants. Les données environnementales associées à des données économiques et réglementaires peuvent constituer la base d’un processus d’aide à la décision pour les pouvoirs publics. Les résultats d’analyse de cycle de vie sont quelques fois comparés à des valeurs de seuils réglementaires ou des valeurs de référence pour informer sur la performance environnementale d’un système ou produit. L’application de l’analyse de cycle de vie dans le traitement des déchets vie souvent des objectifs réglementaires. Elles sont pratiquées par des organismes de recherche qui rendent compte de l’amélioration des performances des systèmes de traitement à partir d’un état des lieux initiale. Enfin l’analyse de cycle de vie est utilisée régulièrement dans le domaine mercatique comme l’illustre le cas des écolabels Européens. 122Ces fiches sont souvent établies à l’issue d’une analyse de cycle de vie selon la norme Française NF-P01 qui est différente de la norme Internationales Iso 14040. Page 164 / 305 Objectif de l’étude : Nous cherchons à évaluer les impacts environnementaux engendrés par une bouilloire choisie dans la gamme du fabriquant afin de constituer un modèle de référence. Ce modèle de référence sera utilisé par le fabriquant pour participer à l’établissement de critères d’écolabel. Fig 53: Exemple d'objectif à atteindre : Créer un modèle de référence comme base d'établissement de critères d'écolabel. Commentaire : Pour illustrer ce paragraphe, nous allons partir d’un cas concret et le commenter. Imaginons une entreprise qui conçoit du matériel électroménager et qui souhaite déployer une politique marketing de produit « vert ». Cette entreprise veut introduire l’éco-conception dans ses pratiques. Pour améliorer le produit et prouver ses qualités environnementales auprès d’un organisme de labellisation, l’ACV semble une méthodologie adaptée. Appliquons l’ACV à une bouilloire électrique conçue chez ce fabriquant. Comment définir l’objectif de l’étude ? En répondant aux questions suivantes on peut définir un objectif: Quelle est l’application envisagée ? Par exemple, l’application envisagée à l’issue de l’analyse est d’éditer un rapport conforme aux normes iso et Page 172 / 305 la méthode. Il faut tout de même décrire et expliquer rapidement ce que sont le « système de produit » et les fonctions du système car les fonctions du système 125 de produit doivent être définies clairement dans le cas d’études comparatives. Autrement dit, l’ensemble des fonctions intervenant dans le cycle de vie du produit, et pas seulement les fonctions du produit. Comment définir correctement les fonctions du produit ? La démarche la plus utilisée dans l’industrie est de mettre en œuvre l’analyse fonctionnelle. Souvent, l’éco-concepteur n’aura qu’à reprendre la définition fonctionnelle déjà réalisée dans l’entreprise. L’analyse fonctionnelle du besoin et l’analyse fonctionnelle technique sont des techniques de communication normalisée. ( Norme NF EN 1325 – NF X 50-153 ). Un exemple commenté d’analyse fonctionnelle est proposé en annexe. Comment définir correctement les fonctions du « système de produit » ? Rappelons que l’analyse de cycle de vie ne s’intéresse pas uniquement à la production de l’objet et à son utilisation, tous les processus qui interviennent dans la réalisation des fonctions du système doivent être inclues depuis l’extraction de matière première et la fourniture d’énergie jusqu’à la mise au rebut du produit. Idéalement, la description fine de chaque processus conduit à une connaissance des processus élémentaires mesurables (Par exemple, mesure de l’énergie consommée par la machine qui a servit au fraisage du socle de la bouilloire correspondant à un processus élémentaire « Usinage-fraisage »). Ce raisonnement nous amène à un niveau de décomposition et de définition de processus qui tends vers l’infini avec comme perspective la définition complète de la techno-sphère qui peut interagir avec notre produit. Le sandwich consommé par l’employé de l’entreprise qui fourni l’énergie doit il être pris en compte ? Nous verrons dans l’étude des frontières, qu’il existe des règles pour limiter l’investigation. Limites Dans le cas de comparaison entre deux produits, il est quelquefois nécessaire de prendre des processus différents. (exemple de la voiture électrique (centrale nucléaire) et essence (approvisionnement en pétrole). Il y a là une difficulté spécifique car il ne s’agit que d’une approche grossière des deux modèles énergétique. Si le poids des deux modèles énergétiques est fort dans le résultat final, il faudra les étudier en détail. Ainsi l’étude initiale d’une voiture deviendra l’étude de la production d’énergie ! Pour simplifier les comparaisons entre deux produits, on pourrait être tenter de ne comparer que ce qui fait leur différence. Ceci présente un risque majeur du 125Système de produit : Ensemble de processus élémentaires comportant des flux de produits et des flux élémentaires, remplissant une ou plusieurs fonctions définies, qui sert de modèle au cycle de vie d’un produit. Iso 14040. Page 175 / 305 Référence normative : Iso 14040 : 3.19 Processus élémentaire « Plus petite partie prise en compte dans l'inventai du cycle de vie pour laquelle les données d'entrée et de sortie sont quantifiées ». Commentaire Le processus élémentaire correspond au niveau de détail nécessaire pour réaliser la quantification des données utiles à l'analyse. Cela signifie qu'on va recueillir des informations comme la matière première consommée par les machines de production ou encore les émissions induites par un procédé de fabrication etc...Les processus élémentaires s'enchaînent les uns aux autres pour obtenir une représentation complète des activités impliquées dans l'analyse. Le cumul des données de chaque processus élémentaire nous donne les flux de chaque matière première, substance, etc... (fig 56, 57,58) Illustration Processus élémentaires générique Enchaînement des processus élémentaires. Exemple de processus élémentaire « fabrication d’alumine »127. Processus élémentaire correspondant à l'action « chauffer l'eau dans une bouilloire » Fig 58 : Les Processus élémentaires. 127(tiré du document OFEFP 250 [Habersatter et Feker, 1998] Page 181 / 305 Ecotoxicité aquatique (Eau douce) .kg 1,4 DB eq Toxicité humaine .kg 1,4 DB eq Respiratory inorganics (émission de particules) .kg PM 2,5 eq Ecotoxicité terrestre .kg 1,4 DB eq Effets cancérigènes DALY Ecotoxicité marine .kg 1,4 DB eq Oxydation photochimique .kg C2H4 Tab 36 : Exemple de catégorie d'indicateur avec leurs unités et le milieu de diffusion associé Illustration d’une méthode de calcul Fig 61 : Méthode d’évaluation « Impact 2002 » constituée de 10 indicateurs d’impact et 4 indicateurs d’impact finaux. Exemple appliqué Indicateurs quantifiables pour un écolabel de cafetière électrique :128 La consommation d’énergie. (indicateur de flux) 128Source ( extrait ) : http://www.ecolabels.fr/fr/recherche-avancee/categories-de-produits-ou-services-certifies Page 188 / 305 Fig 62 : Étape d’inventaire du cycle de vie, travail sur les données. Référence normative Iso 14044 : 4.3 Inventaire du cycle de vie (ICV). « La définition des objectifs et du champ d'une étude fournit le plan initial pour la réalisation de la phase d'inventaire du cycle de vie d'une ACV. Lors de l'exécution du plan de l'inventaire du cycle de vie, il convient que les étapes opérationnelles décrites à la Figure 63 soient suivies (noter que certaines étapes du processus itératif ne sont pas présentées à la Figure 63) ». Illustration Page 190 / 305 les intrants et les extrants de matière première. En réalité, la plupart des processus industriels donnent lieu à plus d’un produit et ils recyclent les produits intermédiaires ou mis au rebut comme matières premières. Il convient de considérer le besoin de règles d’affectation pour les systèmes introduisant des produits multiples et pour les systèmes de recyclage ». Commentaire Les problèmes d’affectation interviennent pour les coproductions, les cotraitements et les revalorisations. De façon générale, il s’agit d’assigner la part de chacun des produits intervenant dans un système à ce qui en est la cause. Qui est responsable de la pollution dans l’évaluation du traitement des déchets collectifs ? Les bouteilles en PVC ? Les emballages ?...A qui doit-on affecter les pollutions de l’extraction du pétrole ? Aux automobiles ? Aux camions ? aux emballages en plastiques ? Ce problème est traité aussi en économie et nous verrons que cela peut également être utile dans notre analyse. Dans la mesure du possible, il faut éviter l’affectation car elle est controversée. Illustration Fig 64 : Problème d’affectation. Commentaire Comment éviter l’affectation? Le processus élémentaire est la plus petite décomposition suffisante pour recueillir des données (Par exemple : système d’usinage de pièces mécaniques dont on peut mesurer les intrants (consommation d’énergie,…) et les extrants (Effluents de lubrifiants,…)). Il est quelques fois possible de décomposer ce processus de manière encore plus fine en deux sous processus pour différencier le travail effectué sur le produit 1 et celui sur le produit 2.(exemple : Produit 1, tournage de la pièce 1 et produit 2, fraisage de la pièce 2). Mais ceci devient impossible si une même machine permet le fraisage et le Page 199 / 305 la part d’infrastructure ? Exemple d’imprécision : Les erreurs de mesure réalisées en usine lors des suivis de consommation. Les données probables ou imprécises sont traitées avec des lois statistiques ou de probabilité en fonction de l’échantillon à disposition. Les données possibles ou floues sont rarement traitées de manière scientifique. Toutefois des données provenant des sciences Humaines, sociales ou économiques peuvent fournir des valeurs d’échantillonnage quantifiées utilisables en ACV. Illustration Théorie des intervalles : valeur A+/-x + valeur B+/-y => [A-x + B-y ; A+x + B+y ] On a peu de chance de cumuler les erreurs max et min, on a donc tendance à surestimer l’incertitude en procédant ainsi. Théorie des probabilités : Réalisé sur un nombre d’échantillon suffisant. Plus réaliste que la théorie des intervalles. Lors du traitement statistique des données, les scientifiques utilisent fréquemment les fonctions de distribution basées sur des lois « normales » ou « log-normales » dès lors que les données sont en nombre suffisant. loi normale Fonction de densité de probabilité (FDP) d’une distribution Gaussienne Page 208 / 305 Loi Log-normale Autres méthodes d’évaluation des incertitudes Il faut avoir conscience que l’ensemble des paramètres incertains est difficile à modéliser avec des données mathématiques. On peut être amené à compléter notre approche probabiliste par une approche qualitative. La matrice pedigree a été développée à cet effet. On peut intégrer des informations qualitatives résultant de programmes de recherche. A titre d’exemple, les incertitudes sur le modèle Impact 2002+ est proposé en illustration. Midpoint catégorie Uncertainties for Damage catégory fate exposure and effetct Uncertainties for Uncertainties for fate exposure and fate exposure and effetct effetct Humain toxicity High (higher for Human health (Carcinogens+non non-carcinogens -carcinogens) than for crcinogens) High Respiratory (inorganics) Low Human health Low Ionizing radiations High Human health High Ozone depletion layer Medium Human health Medium Photochemical Medium oxidation (=Respiratory (organics) for human health) Human health Medium Aquatic ecotoxicity High Ecosystem quality Medium Terrestrial ecotoxicity Very High Ecosystem quality High Ecosystem quality N/a Terrestrial High acidification/nutrif ication Ecosystem quality Medium Aquatic acidification Low Ecosystem quality Medium Aquatic eutrophication Low Ecosystem quality Medium Land occupation High Ecosystem quality Low Water turbined Low Ecosystem quality Medium Page 215 / 305 Medium (since in general dominated by respiratory inorganics) High Fig 79: Proposition de méthodologie d’intégration des incertitudes en ACV 136. III.3 Évaluation du cycle de vie (ACVI) Référence normative Iso 14044 : 3.4 Évaluation de l’impact du cycle de vie ACVI « Phase de l’analyse du cyc de vie destinée à comprendre et évaluer l’ampleur et l’importance des impacts potentiels d’u système de produits sur l’environnement au cours de son cycle de vie ». Illustration Fig 80 : Évaluation de l’impact du cycle de vie.137 Commentaire Éléments obligatoires : Les éléments obligatoires, au sens de la norme, permettent d'établir des résultats en minimisant l'influence de choix de valeur. Selon cette 136Leroy et al, 2009 137 Iso 14040 : 2006/ 5.4.2 Page 220 / 305 Illustration Fig 85 : Résultat d'impact de deux produits (A et B) comparés en pourcentage pour chaque catégorie d'impact. Référence normative Iso 14044 : 4.4.3 Éléments facultatifs de l’ACVI « … Normalisation, Regroupement, Pondération, Analyse de la qualité des données». Commentaire Ces éléments sont facultatifs car ils vont au-delà du résultat « scientifique » brut mais ils sont portant bien utiles. La normalisation consiste à exprimer les résultats d’indicateur par rapport à une valeur normée.(fig88) Le regroupement agrège plusieurs indicateurs afin de donner une information plus générale sur les dommages environnementaux. (fig89) La pondération résulte souvent d’avis d’experts qui amplifient ou réduisent l’importance d’un phénomène environnemental en fonction de choix de valeur. (fig) L’analyse de la qualité des données est systématique en ACV mais peut être complétée ou facilitée par des considérations complémentaires, par exemple, en guidant le processus itératif,… Page 227 / 305 Fig 93 : Le défi des méthodes de calcul de toxicité et écotoxicité. Éléments de compréhension d’une méthode de calcul, usetox, Introduction Les méthodes de calculs disponibles en ACV sont multiples. CML, CML 2000, Impact 2002+, Ecoindicateur 95, 99, Recipe, Usetox, … Les deux principales approches couramment utilisées sont issues de CML et de Ecoindicateur 99. La méthode Impact 2002+, très utilisée, est issue pour partie de ces deux méthodes. Mais nous allons examiner une méthode plus récente centrée sur seulement deux indicateurs pour illustrer ce qu’est une méthode de calcul. Présentation générale de la méthode USETOX Qu’est-ce que c’est ? C’est une méthode d’évaluation de la toxicité et de l’écotoxicité aquatique. Pourquoi cette méthode d’évaluation ? Page 241 / 305 Étape 3.2 : Les plantes et les animaux peuvent être ingérés par un individu ou une population, de manière directe ou transformée (fromage, lait,…). On constate que l’Homme peut être exposé à l’étape 1.2 et à l’étape 3.1. Étape 3.3: L’homme peut être exposé par voix oral, nasal, dermique. La pathologie va notamment dépendre du type de substance, de la voix d’absorption et de la dose d’exposition. Analyse de l'effet Étape 4 : L’exposition à une concentration de polluant par les plantes et les animaux va induire des dommages sur les espèces. ( Ici uniquement les espèces aquatiques sont analysées). De même la dose absorbée par l’Homme induira des pathologies variées. ( Elles sont dissociées en effet potentiel « cancérigène » et effet potentiel « non cancérigène »). L'effet sur la cible va donc dépendre de la concentration, des voies d'exposition et des seuils d'effet des substances. Facteurs de caractérisation dans Usetox : Rappelons que nous cherchons à établir, par une valeur chiffrée, un lien entre les substances émises par une activité et l'effet correspondant, c'est la caractérisation. La détermination de ce facteur de caractérisation diffère s'il s'agit de la toxicité ou de l'éco-toxicité aquatique. De façon assez générale, l'ACV établi la valeur d'impact à partir de la masse de substance et l'usage d'un facteur de caractérisation. Principe de calcul pour la toxicité et l'éco toxicité dans usetox: I=M ×FC Avec : I : le niveau d’impact M : la masse de substance dans le compartiment environnemental. ( Habituellement en ACV c'est la masse de substance émise dans l’environnement provenant des données d’inventaire) FC : facteur de caractérisation calculé à partir des modèles de caractérisation tel USEtox. Page 247 / 305 Fig 96 : Partitioning among three phases155. Le coefficient KOW permet d’évaluer le caractère liposoluble d’une substance. Ce caractère liposoluble est significatif de la rémanence ou persistance de la substance. Il faut noter également que le devenir d’une substance dans les milieux dépend fortement de sa mobilité et de sa persistance. Pour le facteur de devenir, FF, un travail de laboratoire a permis d’établir les coefficients propres à chaque substance. Ces données sont les données d’entrée du modèle telles que Kow, Kaw, Koa. Détermination des masses et concentration dans les compartiments. La masse de substance dans un compartiment environnemental est définie de la sorte : M = FF x E avec FF : Facteur de devenir ( J-1) E : Émissions paramétrées par l'utilisateur (kg . J -1) M : Masse (kg) Pour une substance qui chemine de l'air urbain au sol agricole global nous obtiendront : Mair U, Sol Agri G = FFair U, Sol Agri G x Eair U, Sol Agri G 155Ralph K. Rosenbaum Quantitative Sustainability Assessment. DTU Management Engineering Page 252 / 305 Chapitre 4 : Le développement durable appliqué aux techniques de l’information et de la communication, vu à travers le prisme de l’écoconception . Les techniques de l’information et de la communication (TIC) incluent les secteurs de la micro-électronique, de l’informatique et des télécommunications. Plusieurs questions écologiques se posent à leur sujet: - En quoi les TIC peuvent elles servir le développement durable ? -Quelles sont les études environnementales spécifiques aux TIC et les impacts environnementaux connus? -Quelle est l'influence des innovations technologiques sur leur bilan écologiques ? - Les TIC sont elles solubles dans la pensée écologique ? -… Dans ce chapitre nous proposons un début de réponse à ces questions. I.En quoi les TIC peuvent elles servir le développement durable ? Plusieurs réponses sont a examinées. Tout d’abord on peut parler du rôle des TIC dans l’observation et l’analyse de données spécifiques à l’environnement. On peut évoquer également leurs rôle dans la gestion et la protection de l’environnement, dans la diffusion du savoir relatif à l’environnement, dans la gestion optimisée de l’énergie et la diminution des impacts environnementaux afférents. Plusieurs rapports d’étude tendent à prouver l’intérêt des TIC dans la diminution des gaz à effet de serre en émission direct mais aussi à l’amélioration de l’économie, répondant ainsi à deux piliers du développement durable. 167 Dans ce paragraphe, nous proposons un examen simplifié des apports des TIC dans le contexte d'un développement durable c'est à dire du point de vu environnemental, social et économique. I.1 Apport des TIC pour le développement environnementaux : durable, aspects plutôt 167Rapports : Smart 2020 et wwf-Ecofys mais aussi des publications : Laitner (2008) ; Romm (1999) ; Fuhr et al (2007) ; ITU (2008). Page 261 / 305 _ Charge du téléphone : - 45 minutes / jour en mode actif (charge). - 10 heures / jour en mode off : pas de charge, chargeur branché. - 13 heures et 15 minutes / jour déconnecté : chargeur débranché. _ On considère que lorsque le téléphone arrive en fin de vie, il est abandonné dans un ''tiroir'' ! Dans un premier temps, aucun traitement fin de vie n’est pris en compte pour l'étude du cycle de vie. Le référentiel d’étude : Basée sur une démarche Iso 14040. Origine des données inconnue. Méthodes de calcul utilisées CML, EPS, EcoIndicator95, 99, … Résultat quantifié : Visualisation des contributions des trois principales étapes : Fig : Présentation des résultats d'analyse de cycle de vie du téléphone portable. Commentaire sur les résultats : Pour les sept indicateurs environnementaux présentés, l’étape de fabrication est très largement en cause. On peut faire remarquer qu’une analyse de cycle de vie souffre souvent d’une grande incertitude sur les résultats. Ici l'incertitude n'est pas présentée mais cela n’affecte en rien la conclusion de cette étude car les valeurs d'indicateurs sont très élevées pour la fabrication par rapport au transport et à l'utilisation. Sous ensembles responsables des impacts de la fabrication : Une étude plus approfondie a ensuite permis d’identifier les éléments du téléphone qui sont responsables de la majorité des impacts liés à la phase de fabrication. Ceux-ci sont par ordre Page 287 / 305 Alors, les logiciels sont-ils verts ? La réponse n’est pas encore établie 218. En tout état de cause, réaliser un document textuel simple avec un logiciel complexe doté de fonctionnalités avancées n’est pas pertinent. IV.2 Le traitement des données : Le traitement électronique des données se fait via le réseau de communication, les serveurs et ''clients légers'', or on constate une augmentation des infrastructures car il y a une hausse de la demande en téléphonie mobile. En ce qui concerne le traitement des données, plusieurs paramètres provoquent l’augmentation des impacts environnementaux. La complexité croissante des réseaux, l’utilisation en parallèle de réseaux de deuxième et troisième génération mais aussi l’augmentation du nombre de souscripteurs et du volume des données téléchargées jouent un rôle important 219. Des ACV tendent à prouver que les impacts proviennent de l’énergie de production de composants et de l’usage des stations émettrices-réceptrices. Une étude de l’Ademe montre également que la plupart des impacts de cette phase vient du temps passé sur internet et du stockage de données indexées par les moteurs de recherche. Le stockage des messages est responsable de la quasi-totalité des émissions du centre de données émetteur220 . A travers plusieurs études, le centre de données apparaît comme problématique. En Europe l’énergie utilisée par les centres de données serait équivalente à la consommation d’électricité de l’Italie221 (56 Twh/an). IV.3 Internet : Une recherche sur internet augmente beaucoup la consommation d’électricité du fait des publicités222 . Il faudrait pouvoir évaluer l’ensemble des serveurs impliqués pour donner l'image de la consommation d’une requête car, étant donné la complexité, il 218Capra E., Francalanci C., Slaughter S.A. (2012). Is Software “Green”? Application Development Environments and Energy Efficiency in Open Source Applications. Information and Software Technology, 54(1): 60-71. 219 ( Scharnhorst, 2005b). 220Le Guern Y., Farrant L., Bio Intelligence Service (2011b). Analyse comparée des impacts environnementaux de la communication par voie électronique Volet clé USB : Synthèse. BIO Intelligence Service, Paris ; ADEME, Angers, 11p. http://ademe.typepad.fr/files/acv_ntic_synthese_cle_usb.pdf 221Aylin K. (2008). How to reduce data center energy consumption, environmental impact and power costs. Management Magazines: Premises and Facilities Management http://www.fmlink.com/article.cgi? type=Magazine&pub=Premises%20&%20Facilities%20Management&id=40709&mode=source Page 292 / 305 Facilities