Extrait de cours

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Sommaire
Chapitre 1 : Introduction à l’éco-conception et aux problématiques
environnementales...................................................................................5
I.1 Vue d’ensemble de l’éco-conception...................................................5
I.1.1 L’éco-conception « c'est pas sorcier » ..........................................5
I.1.2 Vision simplifiée de l’éco-conception...........................................10
I.2 Les problématiques environnementales abordées en éco-conception 13
I.2.1 La problématique énergétique.................................................15
I.2.2 La problématique du changement climatique...........................31
I.2.3 Autres problématiques environnementales récurrentes en écoconception........................................................................................40
I.3 Notion d’impacts environnementaux.................................................40
Chapitre 2 : L’éco-conception et l’entreprise.........................................54
II.1 Contexte et enjeux industriels..........................................................54
II.1.1 Intérêt économique de l’éco-conception ?..................................54
II.1.2 Conséquences du positionnement sur un marché éco-conçu......58
II.1.3 Contexte réglementaire général.................................................63
II.1.4 Contexte normatif général........................................................65
II.1.5 Contexte industriel, politiques sectorielles et éco-conception.....68
II.2 Organisation industrielle et développement de produits éco-conçus. 72
II.2.1 Aperçu de l’organisation industrielle..........................................72
II.2.2 Cycle de vie d’un projet industriel..............................................75
II.2.3 Place de la conception et de l’éco-conception au sein de
l’organisation industrielle.....................................................................75
II 2.4 Qualité en conception : Le management par les processus.........79
II.2.5 Management du développement d’un nouveau produit..............82
II.2.6 Management environnemental et Eco-conception, l’exemple de
l’ISO 14001..........................................................................................86
II.3 Intégration de l’éco-conception en entreprise...................................89
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II.3.1 Intégration de la dimension « environnementale» dans le
processus de conception......................................................................91
II.3.2 Application d’une méthode d’éco-conception.............................94
II.3 Directives Européennes, rappels réglementaires, implications
industrielles et applications en éco-conception.......................................98
D3E : Fin de vie des produits électriques et électroniques.................98
VHU : Fin de vie des produits de l’automobile..................................100
EUP : Eco-conception des produits consommateurs d’énergie.
« Energy using products »...............................................................105
ErP : Eco-conception des produits liés à la consommation d’énergie.
« Energy Related Product » ............................................................109
Règlement REACH...........................................................................112
Rohs ..............................................................................................113
Directive IPPC.................................................................................114
Meilleures Techniques Disponibles « MTD ».....................................116
Directive emballage........................................................................119
Evolution des réglementations Européennes...................................119
La responsabilité élargie du producteur .........................................120
II.4 Outils d’éco-conception..................................................................121
II.4.1Besoins industriels et outils de conception et éco-conception....121
Introduction....................................................................................121
Point sur l’existant..........................................................................122
Problématique outil.........................................................................122
Différence entre outils de conception et d’éco-conception..............123
II.4.2 Présentation des outils d’éco-conception..................................125
II.4.3 Diverses méthodes de classement des outils d’éco-conception135
Caractéristiques principales des logiciels d’ACV..............................138
Caractéristiques principales des logiciels d’analyse monocritère.....143
Caractéristiques principales de l’approche matricielle :...................143
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Caractéristiques principales de l’approche qualitative :...................145
Caractéristiques principales des méthodes couplées à des outils :. .147
Caractéristiques principales des outils d’aide à la conception
« écologique »................................................................................150
II.4.4 Développement de nouveaux outils en perspective................153
II.4.5 Conclusion concernant l'usage d'outils d'éco-conception........156
II.5 Valorisation de produits..................................................................157
Chapitre 3 : Analyse de cycle de vie et éco-conception.........................163
Introduction :.....................................................................................163
Éléments de contexte........................................................................167
Méthodologie générale de l’ACV.........................................................169
III.1Définition des objectifs et du champ d’étude..................................174
Comment définir le champ de l’étude ?...........................................176
L’unité fonctionnelle.......................................................................179
Frontière du système......................................................................183
Les indicateurs environnementaux..................................................188
III.2 Réaliser un inventaire du cycle de vie............................................192
L’Affectation en ACV.......................................................................201
Les calculs d’incertitudes................................................................209
III.3 Évaluation du cycle de vie (ACVI)..................................................224
III.4 L’interprétation tout au long de l’étude.........................................235
III.5 Communication des résultats........................................................239
III.6 Les méthodes de calcul utilisées en ACV.......................................242
Éléments de compréhension d’une méthode de calcul, usetox,.......246
Présentation générale de la méthode USETOX................................246
Concept général de la méthode USETOX.........................................249
Concepts détaillés..........................................................................253
Spatialisation en ACV.........................................................................261
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Chapitre 4 : Le développement durable appliqué aux techniques de
l’information et de la communication, vu à travers le prisme de l’écoconception ...........................................................................................266
I.En quoi les TIC peuvent elles servir le développement durable ?......266
II. Étude des impacts environnementaux spécifiques aux TIC............274
III. Résultats d’études environnementales effectuées sur les
composants TIC.................................................................................287
IV. Résultats d’études environnementales effectuées sur les services TIC
..........................................................................................................296
V.Influence des innovations technologiques.......................................304
VI. Les TIC sont elles solubles dans la pensée écologique ?...............305
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Chapitre 1 : Introduction à l’éco-conception et aux problématiques
environnementales
I.1 Vue d’ensemble de l’éco-conception
I.1.1 L’éco-conception « c'est pas sorcier »1
Dis Lamy c’est quoi l’éco-conception ? Quelle différence avec la conception ?
La conception d’un produit consiste à inventer ou améliorer un produit existant pour
répondre au besoin d’un client. L’éco-conception a le même objectif mais ajoute des
règles pour intégrer des considérations environnementales afin de réduire les atteintes
à l’environnement.
Ah d’accord je comprends mieux ! Mais dis moi, c’est quoi la différence entre
l’environnement, l’écologie, le développement durable ? Mais, au juste qu’est-ce
qu'on veut préserver ? C’est les Ours Blancs ? Les pandas ? J’ai du mal à
1.Introduction inspirée par l'émission télévisuelle de vulgarisation scientifique , « c'est pas sorcier » .
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OK, on y va !
I.1.2 Vision simplifiée de l’éco-conception
L’étude de l’éco-conception concerne plusieurs champs disciplinaires et englobe de
nombreux thèmes (fig1). L’évaluation environnementale et la conception de produit plus
respectueux de l’environnement constituent les deux disciplines essentielles. A cela s’ajoutent
les aspects organisationnels, l’analyse du contexte avec ses enjeux et la valorisation que
peut en tirer l’entreprise.
Enjeux industriels et sociétaux :
Le contexte externe aux entreprises agit fortement sur leur démarche de
développement de produits5 ou services. Les enjeux industriels et sociétaux d’écoconception sont liés à la fois aux politiques de développement durable et aux
politiques industrielles dans le monde. On distinguera les politiques publiques dont
l’une des déclinaisons est la réglementation appliquée aux entreprises, des politiques
industrielles qui répondent à des stratégies sectorielles. Ces stratégies sectorielles
peuvent viser une meilleure prise en compte de l’impact industriel sur
l’environnement. Par ailleurs la pression sociétale et la prise de conscience de la
dépendance industrielle aux ressources sont venues renforcer la prise en compte de
l’environnement dans le développement de nouveaux produits. C’est dans ce contexte
général qu’émerge l’éco-conception avec des enjeux spécifiques.
Évaluation environnementale :
5 Produit : Dans le texte, ce terme désignera autant les produits industriels que les services ou les procédés eco-conçus.
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Pour éco-concevoir un produit, il faut passer par une phase d’évaluation de son effet
sur l’environnement. Pour expliquer les impacts environnementaux, nous utiliseront,
la définition de l’environnement proposée par la norme internationale Iso14001.
Selon cette norme, l’environnement est le « Milieu dans lequel un organisme
fonctionne, incluant l’air, l’eau, le sol, les ressources naturelles, la faune, la flore, les
êtres humains et leurs interrelations »6. Cette évaluation de l’environnement peut être
effectuée de manière indirecte en utilisant les résultats d’études existantes et en
procédant par analogie. Un bon exemple concerne l’utilisation de règles de sélection
de matériaux. Ces règles découlent d’études approfondies sur les impacts dues aux
matériaux via des analyses de cycle de vie. On notera, par ailleurs, que les entreprises
utilisent fréquemment des évaluations indirectes en procédant aux contrôles
réglementaires en vigueur dans leur domaine. L’éco-concepteur se contentera de les
utiliser sans en connaître les fondements et donc les limites. Cette façon de procéder
est souvent insuffisante du point de vue environnemental mais permet à chaque partis
intéressés, pouvoir public, industriels, associations,… de connaître sans ambiguïté ce
qui est effectivement en place sur le terrain. On privilégiera donc une évaluation
ciblée sur le produit avec des méthodes qui requièrent une expertise
environnementale comme l’analyse de cycle de vie dans la mesure du possible. Les
impacts mis en évidence lors d’étude d’éco-conception peuvent être de type
biologique, parmi eux la toxicité et l’écotoxicité ou encore l’eutrophisation sont bien
connues. Les impacts peuvent être physico-chimiques. Dans ce cas, on identifiera des
phénomènes tels que le réchauffement climatique ou la modification de l’équilibre de
l’eau. Enfin certains impacts résultent d’agrégations de phénomènes physiques et
biologiques et provoquent des conséquences sur une population dans son ensemble.
Pour en rendre compte nous évoqueront notamment la biodiversité ou les effets
cancérigènes de substances.
Étude du produit :
L’étude technique du produit est un préalable à son amélioration. L’amélioration du
produit vise à répondre aux enjeux identifiés lors de l’analyse du contexte d’écoconception. L’évaluation environnementale directe ou indirecte du produit servira de
point de départ à l’amélioration de ses performances environnementales. Par ailleurs,
la plupart des exigences habituelles de conception sont conservées.
Avant l’émergence de l’éco-conception, les principales exigences industrielles pour le
développement de produits étaient d’ordre réglementaire, normatives, de coût, de
marché, de faisabilité techniques de qualité et de délais, traduits en performances
techniques. Aujourd’hui, l’éco-conception ajoute une exigence de performance
environnementale. Cette performance peut se décliner tout le long de la chaîne de
6Environnement : Iso 14001(2004)
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développement et de vie du produit. On peut par exemple améliorer les procédés
d’obtention de pièces, la consommation d’énergie, les performances globales ou
encore optimiser les fonctionnalités. Les pistes d’amélioration sont multiples.
Management d’entreprise :
Les entreprises des pays industrialisés travaillent presque exclusivement dans un
contexte normatif. Ce contexte normatif concerne le produit lui-même et l’entreprise
dans son fonctionnement. Sur la base de ce fonctionnement d’entreprise, l’écoconception nécessite des modifications de l’organisation pour s’intégrer de manière
efficace et pérenne. Nous examinerons les manières d’arriver à cette intégration.
Valorisation de l’éco-conception :
Le fait d’engager une démarche d’éco-conception engendre à priori un avantage pour
la société et la nature. Cette démarche est par conséquent valorisante même si elle
peut aussi, dans certains cas, permettre de pérenniser des solutions incompatibles
avec un développement durable. L’entreprise qui investi dans ce type de démarche
doit également en tirer profit. La valorisation du produit éco-conçu peut se faire via
l’obtention de labels mais aussi par d’autres démarches plus spécifiques à l’organisme
concerné. En tout état de cause la valorisation du produit et de l’entreprise est
l’aboutissement des étapes précédemment décrites. Le marketing intervient souvent
en amont du projet pour définir les objectifs d’éco-conception et positionner le
produit sur le marché mais aussi pour établir une communication adaptée et assurer la
vente du produit éco-conçu.
Illustration de l’éco-conception ( fig2)
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Évaluation rapide de l’énergie perdue à cause du rendement du moteur :
Si on considère que le véhicule réalise 100 km avec une consommation moyenne
de 6 litre / 100 kilomètre, l’énergie qu’il a fourni pour assurer le déplacement est
de 230 Mj11. Compte tenue de son rendement, l’énergie mécanique du véhicule
n’est que de 0,35 x 230 = 80 Mj.
Rq : L’énergie dissipée sous forme de chaleur qui n’est pas mise à profit pour le
déplacement est de 230 – 80 MJ = 150 Mj. Le motoriste va essayer d’améliorer
cette performance sans se soucier des effets indirects de ces améliorations sur les
autres maillons de la chaine énergétique.

Vision « éco-concepteur » : L’évaluation du rendement porte sur l’ensemble des
processus reliant l’énergie primaire à l’usage :
Le pétrole contient une énergie intrinsèque qui, extraite du puits va être transformée
en énergie mécanique après plusieurs étapes de transformation. Le rapport établi entre
l’énergie disponible dans le puits et celle restituée lors du mouvement nous permet
d’évaluer le rendement global du système. (Cependant, le pétrole est composé de
plusieurs composés organiques qui peuvent donner du gazole, de l’essence et d’autres
composés après raffinage. Nous simplifierons le propos en admettant que 100% du
pétrole extrait donne du gas-oil).
Calcul du rendement global pour le transport d’un passager : (Les valeurs retenues
sont des approximations)
 Raffinage du Pétrole => (raf = 0,83)12 (pour donner du gazole )
 Transport et distribution => (raf = 0,82) (valeur calculée d’après une évaluation
moyenne Suisse avec « ecoinvent data » et « impact 2002+ » pour un lieu de
raffinage et livraison spécifique).
 Utilisation d’un moteur thermique diesel = (Th = 0,35)
 Rendement mécanique du véhicule = (VH = 0,90) (valeur arbitraire).
11Valeur basée sur le pouvoir calorifique inférieur du gasoil de 45 Mj / kg soit environ 230 Mj / 6 litres.
Définition du pouvoir calorifique inférieur (PCI) : C’est l’énergie thermique libérée par la réaction de combustion d’un
kilogramme de combustible sous forme de chaleur sensible. ( chaleur sensible : sans changement de phase).Exprimé en Mj/kg
12http://www.encyclo-ecolo.com/Rendement_%C3%A9nerg%C3%A9tique
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
Rendement du transport de la personne c'est-à-dire le rapport de l’énergie
nécessaire au déplacement du véhicule sur celle nécessaire au déplacement de
l’individu sans véhicule (TP = 0,9)*
RQ* : Ce rendement associé à la comparaison entre un véhicule et un individu est
idéalisé. D’une part, les efforts de déplacements du véhicule et de la personne sont
totalement dépendant du profil du parcourt mais aussi du véhicule (Masse,
coefficient aérodynamique, frottement pneus,…) et du comportement notamment du
profil des vitesses de déplacement. On considère parallèlement que le transport idéal
du passager serait lié au transport de sa masse sur le profil du parcourt sans perte
d’énergie. C’est pourquoi ce rendement TP = 0,9 n’est pas justifié ici mais sert
d’exemple plausible.
 Rendement final =  raf = 0,83 X  TR = 0,82 X Th = 0,35 X  VH = 0,90 X  TP = 0,9 = 0,19
(ou 19 % !)
Intérêt en éco-conception :
 Le deuxième calcul du rendement est conforme à l’approche d’analyse en écoconception car il correspond à une évaluation comparative d’un service rendu,
« se déplacer ». Évidemment l’amélioration peut porter sur le moteur thermique
dont le rendement est le plus faible mais l’amélioration peut aussi porter sur
l’ensemble des processus. ( Par exemple nous pouvons être amené à comparer une
voiture thermique à une voiture électrique du point de vue énergétique. Nous
pouvons aussi comparer une voiture légère à une voiture standard mais aussi à
d’autres moyens de transport)
 Ce calcul met en évidence l’énorme potentiel d’amélioration existant pour cette
fonction « se déplacer » dont le rendement est très faible.
Exemple 2 :
Rendement énergétique du service industriel « Recycler des cartons »
Pour la description du service voir la « Fig 4 : Cycle de vie du recyclage d’un
carton »
Calcul :
(Valeurs basées sur des ordres de grandeurs variables selon les technologies mises en
œuvre)
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






Approvisionnement en énergie électrique ( = 0.33)13.
Utilisation d’un moteur asynchrone triphasé ( = 0,90)
Utilisation d’une pompe hydraulique ( = 0,95)
Utilisation d’un circuit hydraulique ( = 0,98)
Utilisation d’un vérin hydraulique « compacteur » ( = 0,99)
Utilisation d’un malaxeur « patte à papier » ( = 0,90)
Utilisation d’un système de traitement (séchage, « laminage »,…) ( = 0,95)
 Pertes énergétiques du système de recyclage du carton = (1-  )= 0,88 (ou 88
%)
Intérêt en éco-conception :
 Prouve la nécessité de sobriété énergétique même dans les « procédés ». Ce n’est
pas parce qu’on recycle qu’il faut surconsommer !
 L’intérêt énergétique, voir environnemental du recyclage est à vérifier par rapport
à d’autres scénarios de traitement d’un emballage en carton. (Incinération,…).
Remarque1 : L’élaboration de moyens technologiques élaborés nécessite en général
beaucoup d’énergie. Il est donc possible de compléter ce bilan énergétique en
considérant le cumul énergétique sur le cycle de vie de chaque étape pour une partie
des infrastructures mises en œuvre.
 Indicateurs énergétiques et unités utilisés
L’énergie primaire et l’énergie finale sont exprimées en joule ou kWh. (1 joule =
1 Watt x 1seconde). La tonne équivalent pétrole ( tep ) est également
fréquemment utilisée pour les carburants ( 1 tep = 11600 kWh ).
3) Évaluation de l’énergie sur le cycle de vie :
Nous partirons d’un cas particulier pour illustrer le propos.
13Source : Association négawatt « dossier de synthèse 2011 » pour énergie France.
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4) Énergie et impacts environnementaux :
Les impacts environnementaux de l’énergie sont liés aux technologies utilisées. Nous
proposons ici quelques indicateurs de catégorie d’impact non exhaustifs, pour les
technologies suivantes :
Transformation d’énergie primaire en énergie finale électrique:
Énergie
primaire
Pétrole
Charbon
Gaz naturel
Énergie
solaire
Énergie du
vent
Hydrauliqu
e
Biomasse
( bois )
Nucléaire
Indicateur quantitatif15
(Non exhaustif)
Indicateur
qualitatif sur site16
(Non exhaustif)
-Réchauffement climatique
-Effet sur respiration des particules dans
l’air.
-Écotoxicité terrestre
Réchauffement climatique
Effet sur respiration des particules dans
l’air.
Effet sur respiration des particules
l’air.
Réchauffement climatique
Effets cancérigènes
Effet sur respiration des particules
l’air.
Réchauffement climatique
Écotoxicité terrestre
Effet sur respiration des particules
l’air.
Réchauffement climatique
Effets non cancérigène sur la santé
Effet sur respiration des particules
l’air.
Réchauffement climatique
Écotoxicité terrestre
Effet sur respiration des particules
l’air.
Écotoxicité terrestre
Effet sur respiration des particules
dans
dans
Espace
disponible
bio
dans
Paysagé…
dans
Perturbation
écosystème
dans
Diversité
essences
dans
Déchets
des
à
très
15Les indicateurs quantitatifs sont issus d’une analyse simplifiée réalisée avec la méthode Impact 2002+ à partir de base de
données « ecoinvent » après une étape de normalisation des résultats. Seuls les trois impacts prépondérants ont été retenus. Les
indicateurs qualitatifs sont donnés à titre d’exemple. D’autres indicateurs peuvent avoir été négligés tel que les émissions de
métaux lourds lors de la combustion du charbon. Une étude approfondie est en réalité nécessaire pour confirmer ce classement.
16Ces indicateurs sont proposés à titre d’information mais dépendent des perceptions locales de la population. ( Voir
consultations publiques et déclaration ICPE).
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 T durée d’évaluation du potentiel radiatif
 ex(t) : efficacité radiative d’une molécule x (W m-2 kg-1)
 dg x(t) dégradation du gaz x en fonction du temps
 e co2(t) : efficacité radiative d’une molécule de CO2 (W m-2 kg-1)
 dg CO2(t) dégradation du CO2 en fonction du temps
I.2.3 Autres problématiques environnementales récurrentes en éco-conception
En référence aux indicateurs clés de l’OCDE, les problématiques de la destruction de
la couche d’ozone, de la qualité de l’air et de production de déchets sont souvent
intégrées dans un projet d’éco-conception. S’agissant de la couche d’ozone, ce
phénomène incriminant essentiellement des gaz frigorifiques dans les années 1990
puis des gaz issus de procédés industriels est en passe d’être maîtrisé suite à
l’application efficace du protocole de Montréal43. Concernant la qualité de l’air, les
indicateurs clés de l’OCDE font allusions aux émissions de SOx et NOx. Ces gaz
émis en forte quantité dans l’atmosphère notamment par les procédés de combustion
sont pris en compte au travers de plusieurs indicateurs environnementaux. On pourra
citer l’influence des SO2 et SO3 sur le smog44. En réalité, une préoccupation majeure
est émergente, elle concerne la toxicité de nombreuses substances volatiles. On sait
désormais que la présence de COV45 dans de nombreux produits d’usage courant peut
être toxique. Nous introduirons donc plusieurs indicateurs répondant à cette
problématique. Enfin concernant les déchets, la problématique dépasse largement le
cadre des déchets ménagers. En effet de nombreuses initiatives sont mises en place
depuis une vingtaine d’années pour maîtriser les déchets industriels avec des enjeux
multiples, écologiques, économiques et sociaux importants. Ces diverses
problématiques ne seront pas détaillées, en revanche les indicateurs associés seront
présentés dans le paragraphe suivant.
I.3 Notion d’impacts environnementaux
Les impacts environnementaux sont étudiés grâce à l’usage d’indicateurs. Ces
indicateurs répondent notamment aux problématiques spécifiques
présentées
43Protocole de Montréal : signé par la communauté économique Européenne en 1987.
44Smog : contraction des mots Anglais Smoke et frog, Fumées et brouillard.
45COV : Composés organiques volatiles
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précédemment, énergie, gaz à effet de serre, etc... Ces indicateurs répondent
également à une évaluation de problématiques environnementales plus vastes liées à
l’écologie en général. C’est pourquoi, pour aborder ce chapitre, nous considérons que
l’éco-concepteur à des pré-requis en écologie auxquels il pourra relier les indicateurs
d’éco-conception. De cette façon, l’éco-concepteur peut évaluer dans quelle mesure il
répond aux problématiques écologiques actuelles.
De quel environnement parle t on ?
Une définition simple nous suffit en première approche. Celle proposée par la norme
Iso 14001 (2004) est la suivante : environnement « Milieu dans lequel un
organisme46 fonctionne, incluant l’air, l’eau, le sol, les ressources naturelles, la
flore la faune, les être humains et leurs interrelations ».47
De quels impacts parle-t-on ?
Ce terme regroupe une grande diversité de phénomènes résultant de l’interaction des
activités Humaines avec l’environnement. Ces impacts sont connus grâce au suivi
d’indicateurs. Les familles d’indicateurs, leur modèle et certaines applications vous
seront présentées à l’issue d’une classification générale des pollutions.
Classification des pollutions :
Il existe plusieurs types de classification des pollutions. Nous pouvons classer les
pollutions selon la nature des agents physiques, chimiques, et biologiques qui
modifient le fonctionnement de la nature. Parmi les agents physiques, nous pouvons
citer les rayons ionisants, pour les agents chimiques, les substances toxiques, et pour
les agents biologiques, les micro-organismes pathogènes. Notons également que
l’existence d’un agent polluant ne signifie pas nécessairement l’existence d’un
impact. La question suivante se pose inéluctablement : Comment un agent contamine
t-il un organisme via le milieu ? Dans la cadre spécifique d’une analyse de cycle de
vie, nous parlerons d’impact potentiel sur l’environnement, ne sachant pas si l’agent
incriminé atteindra ou non sa cible.
On trouvera une classification des pollutions dans le tableau suivant.(Tab6)
Nature de la pollution ou de la nuisance
Milieu affectés par la pollution ou la nuisance
Atmosphère Hydrosphère
Sols
46Organisme : Compagnie, société, firme, entreprise, autorité ou institution, ou partie ou combinaison de celle-ci, à
responsabilité limitée ou d’un autre statut, de droit public ou privé, qui a sa propre structure fonctionnelle et administrative.
Norme Iso 14001 (2004)/3.1.16.
47Norme Iso 14001 (2004)/3 : définition, 3.1 Environnement.
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Chapitre 2 : L’éco-conception et l’entreprise
II.1 Contexte et enjeux industriels
La stratégie de développement d’une entreprise est un domaine privilégié des ses
dirigeants.
L’éco-concepteur peut néanmoins jouer un rôle dans les orientations
environnementales de l’entreprise. Il doit servir d’éclaireur sur des sujets émergents
souvent peu maîtrisés par la direction. Cela nécessite quelques points de repère sur les
enjeux stratégiques de l’entreprise vis-à-vis de l’éco-conception.
II.1.1 Intérêt économique de l’éco-conception ?
De part sa nature, l’entreprise doit regarder son intérêt économique direct. Cependant
de nombreuses autres raisons peuvent influencer ces décisions. On identifie, pèle
mêle, les raisons suivantes : Intérêt économique indirect tel que l’accès aux
subventions, intérêt réglementaire pour assurer son droit à produire, intérêt dont
dépend sa maîtrise des ressources naturelles, sa place sur les marchés ''verts'', voire
la préservation de son image face aux pressions sociétales.
Il ne s’agit donc pas d’une obligation pour l’entreprise mais d’une valorisation de
plusieurs axes d’intérêts stratégiques simultanés qui donnent de la cohérence et du
poids pour justifier cette démarche d’éco-conception.
On constate, à contrario, que l’absence de positionnement sur ces sujets peut mettre
en défaut une entreprise. On peut constater parfois un retard d'anticipation par rapport
aux évolutions des appels d'offre des marchés publics pour les PME n’ayant pas eu le
réflexe d'éco-conception. Ces entreprises risquent d’être exclues des marchés publics.
Enfin, certains acteurs de l’industrie ont constaté une émulation engendrée par l’écoconception au sein d’équipes de travail pluridisciplinaires 57. C’est ainsi que des
concours industriels voient le jour. On citera à titre d’exemple le concours ''bateau
bleu'' pour l’éco-conception des bateaux.
Intérêt économique direct et indirect
Peu d’études concernent l’intérêt économique de l’éco-conception qui est pourtant
une démarche volontaire destinée en premier lieu aux entreprises. Nous pouvons
néanmoins évoquer quelques arguments favorables pour justifier une démarche
d’éco-conception. L’illustration suivante montre la comparaison entre coût de
développement et coût global d’un projet. (Fig9)
57Source : Hubert Maire, consultant éco-conception pour l’industrie mécanique.
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Fig. 9 : Coût d’un projet durant son développement 58
Commentaire : La différence entre la faible dépense engagée durant la phase de
développement (pré-étude, étude) et l’engagement important que représente cette
phase pour le coût global du produit (80%) montre qu’à priori l’effort d’écoconception est peu coûteux.
Il faut néanmoins nuancer ces propos du fait que le coût d’utilisation n’est pas pris en
charge par l’entreprise. Parallèlement l’anticipation des frais environnementaux aura
une incidence positive à court terme pour certaines entreprises qui ont une obligation
de maîtrise des pollutions. (Fig 10). Elles éviteront des actions curatives onéreuses,
voire des amendes.
Cependant, les arguments présentés précédemment risquent d’être insuffisants à eux
seuls pour engager l’entreprise.
L’obtention d’appuis financiers extérieurs tout comme l’augmentation des parts de
marché sont quelques fois évoqués59. Dans certains cas, l'amélioration de la sobriété
d'un produit peut être mise en avant. C'est d'autant plus vrai, s'il consomme beaucoup
d’énergie durant sa phase d’usage. L'entreprise peut ainsi valoriser cet avantage.
Les pouvoirs publics, par leur rôle de protection des populations et parce qu’ils
58Boudichon (P). –L’ingénierie simultanée et la gestion d’informations. Hermes, 1994.
59Site Ademe.
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En conclusion : Pour maîtriser les risques, il faut les analyser de manière
systématique et s’entourer de nombreux collaborateurs. Pour ce faire, on pourra
utiliser des méthodologies existantes telles que l'AMDEC.
II.1.3 Contexte réglementaire général
Veille réglementaire
Une entreprise peut être soumise à de nombreuses contraintes réglementaires. La
figure ci-dessous permet d’identifier certaines d’entre elles à partir du bilan réalisé
par les entreprises qui ont une démarche de management environnemental en France.
( Fig 13)
Fig 13 : Exigences légales ou contractuelles identifiées dans le cadre du
management environnemental d’entreprise63.
Commentaire : Seules les exigences légales et contractuelles numérotée 1, 2 et 3 ont
une influence directe sur l’éco-conception des produits.
Nous examinerons uniquement les réglementations européennes qui sont les plus
influentes. Tous les aspects réglementaires auxquels sont liés les produits n’ont pas
nécessairement d’effet sur leur éco-conception.
63 Extrait de cours sur le management environnemental. H.Maire 2012
Page 63 / 305
En revanche, le cadre réglementaire européen est fondamental pour comprendre le
contexte de développement de l’éco-conception. Les directives, dites ''nouvelles
approches'', avec la responsabilité étendue du producteur (REP) et la politique
intégrée des produits (PIP), ont eu et ont encore un rôle moteur dans le
développement de l’éco-conception.
Nous examinerons ces ''nouvelles approches'' dans le chapitre consacré aux directives.
En résumé, au niveau européen, il y a des incitations financières, techniques,
scientifiques et de marché pour faciliter l’émergence de produits ''verts''. Ces
incitations ayant des déclinaisons multiples dans les différents pays de l’union.
Par exemple : En France, il y a une incitation au traitement des produits en fin de vie
grâce à un mécanisme de filières de traitement, avec un partenariat public et privé
financé par des eco-organismes.
Textes applicables à l’éco-conception (Europe et France)
Textes
Directive cadre
2009/125/CE sur
l’éco-conception
Directive
2008/98/CE
Directive
2002/95/CE
« RoHS » +
Directive
2002/96/CE
« DEEE »
Champs
d’application
Produits « liés à
l’énergie ».
Objectifs réglementaires



Déchets au sens de
l’article L541-1-1 du
code de
l’environnement.

Déchets
d’équipements
électriques et
électroniques.






Règlement
1907/2006/CE
Page 64 / 305
Fabrication, mise sur
le marché et

Fixation d’exigences.
Anticipation fin de vie.
Limitation des impacts de
la production à élimination.
Responsabilité du
producteur pour
l’élimination des déchets.
Anticipation fin de vie.
Recherche de performances
environnementales.
Réduire la toxicité et la
quantité d’EEE mis sur le
marché.
Promouvoir la réutilisation
et le recyclage.
Responsabilité le
producteur pour la prise en
charge du coût
environnemental dès la
conception.
Recherche de performance
environnementale.
Collecter des informations
pour combler le déficit de
Commentaires
Transposition dans
le code de
l’environnement,
ordonnance du 17
décembre 2010
Liste des
équipements :
article R543-172
du code de
l’environnement.
(Nombreux autres
article et arrêtés.
ex : L.541-10-2)
Des implications en
conception.
Des implications
pour l’élimination.
Enregistrement des
substances par
location. Le produit reste la propriété de l’entreprise qui assure sa maintenance et
répare l’appareil comme bon lui semble. Les gains peuvent être à la fois économiques
et environnementaux pour les deux partis.
II.2 Organisation industrielle et développement de produits écoconçus
II.2.1 Aperçu de l’organisation industrielle
Fig 16 : Contexte industriel en éco-conception72.
L’intégration de l’éco-conception dans l’entreprise nécessite une organisation
spécifique. Dans ce modèle d’organisation, interviennent des éléments de contexte
nouveaux tels que les réglementations environnementales, vus dans le chapitre
précèdent. Il faut impérativement tenir compte de l’organisation déjà en place. Cette
organisation est souvent la principale caractéristique du savoir faire de l’entreprise. Il
faut donc intervenir délicatement afin de ne pas perturber le bon fonctionnement de
l’organisme.
Dans le paragraphe suivant, nous allons rappeler, de manière basique, les étapes d’un
projet et celle de la conception. Comme nous venons de le dire, l’épine dorsale de
l’entreprise étant son organisation, il semble impératif de présenter quelques
72Cours éco-conception H.Maire 2013
Page 72 / 305
procédures qualités utilisées en conception. Ces procédures sont des cas particuliers
de mise en œuvre dans la conception d’appareils d’analyse in vitro. Notons que
lorsque l’entreprise dispose d’une démarche environnementale celle-ci favorise
l’intégration de l’éco-conception. Nous proposons donc un rappel sur l’essentiel de la
norme ISO 14001, norme environnementale la plus utilisée actuellement. Puis, nous
examinerons la complexité de l’intégration de l’éco-conception avant d'exposer un
exemple concret dans l’industrie du froid.
Contexte et perception de l’évolution de l’organisation industrielle
L’organisation industrielle va dépendre de son contexte. Une organisation simple va
permettre une bonne adaptation à la versatilité du marché ou aux changements de
réglementations. Le changement de contexte socio-politique et environnemental est
lent et influe à priori peu sur l’organisation quotidienne de l’entreprise. En revanche,
une bonne organisation va permettre une diffusion efficace des nouvelles procédures
de travail en éco-conception. Cette organisation peut le cas échéant faciliter la
planification des changements. La ''conduite du changement'' reste ainsi maîtrisée.
Organisation d’entreprise et démarche qualité
Le développement de la qualité en entreprise est à la base de l’organisation
industrielle occidentale et le recours à des normes de qualité est fonction du produit.
Les produits complexes, de grande série ou à forte valeur ajoutée, nécessitent le plus
souvent des organisations industrielles sophistiquées dans le cadre des normes ISO
9000.
Il faut souligner que les normes ne doivent pas imposer aux employés et à l’entreprise
la manière de travailler mais plutôt les aider à optimiser leur fonctionnement ( le
compromis entre des procédures lourdes accompagnées d’une grande base
documentaire et une souplesse d’organisation vivante est souvent difficile à trouver).
De nombreuses autres normes sont également utilisées pour améliorer le
fonctionnement des entreprises ; il s’agit des normes de management
environnemental, de sécurité, de pratiques sociales, ou plus récemment de
développement durable.(Fig 14).
Savoir faire d’entreprise
Les savoirs faire en conception sont très variés et pour mettre au point un produit
complexe, l’entreprise doit maîtriser de nombreuses disciplines techniques. A titre
Page 73 / 305
parallèlement Il faut aider l’entreprise à progresser sur le chemin du
développement durable pour que l’éco-conception ne soit pas la seule approche
environnementale.
La figure suivante résume l'idée principale de cette méthode. (Fig 25)
Fig 25 : Structure du mécanisme du cheval de Troie Méthodologique 81
A titre d’exemple, nous allons décrire l’intégration de l’éco-conception chez un
fabricant de matériel frigorifique. Cette intégration s’inspire de ce qui vient d’être
décrit.
II.3.2 Application d’une méthode d’éco-conception
L’image suivante représente le processus d’éco-conception utilisé par le bureau
d’étude du fabricant de compresseur frigorifique (Fig 26). Ce processus utilise, la
méthode MAIECO, l’outil ATEP82 et un outil d’analyse de cycle de vie dédié. Afin
d’assurer l’intégration, il a fallu sensibiliser et former une équipe de projet
pluridisciplinaire pour assurer sa diffusion transversale.
Ce processus de formation a la particularité d'utiliser Atep-Maieco pour réaliser une
évaluation en cours de formation. (ATEP-MAIECO est décrit dans le chapitre
consacré aux outils d’éco-conception).
81 Carillo : eco-conception dans les PME
82MAIECO ET ATEP, CETIM.
Page 94 / 305
Page 95 / 305
On notera que la direction de l’entreprise est impliquée dans le processus en routine.
L’équipe projet doit subsister après réalisation du premier projet. En réalité elle peut
être modifiée en fonction du besoin tout en conservant la capitalisation des
connaissances. L’ACV peut ou non être réalisée selon qu’on veut éditer un profil
environnemental reconnu ou bien que l’étude est à usage interne.
II.3 Directives Européennes, rappels réglementaires, implications
industrielles et applications en éco-conception
Listes des directives en relation potentielle avec l’éco-conception
Il existe de nombreuses directives européennes liées à l’éco-conception. Ces
directives Européennes doivent être transcrites en droit Français pour être mise en
œuvre. Voici une liste des directives qu’il faut connaître pour envisager l’écoconception dans les divers secteurs industriels :
1. D3E : Fin de vie des produits électriques et électroniques.
2. VHU : Fin de vie des produits de l’automobile.
3. EUP : Eco-conception des produits consommateurs d’énergie.
4. Reach : Traçabilité des substances chimiques dans l’industrie.
5. Rohs : Réduction des substances dangereuses.
6. IPPC : Maîtrise et prévention intégrée des pollutions.
7. Directive « emballages ».
8. PIP : Politique intégré des produits.
Pour chacune des directives, nous allons faire un rappel réglementaire très court et
surtout montrer les implications possibles sur la conception des produits. Certains
exemples seront utilisés pour illustrer ces propos.
D3E : Fin de vie des produits électriques et électroniques.
Références réglementaires
Directive 2002/96/CE
Modification : Résolution législative du Parlement européen du 19 janvier 2012 sur la
position du Conseil en première lecture en vue de l'adoption de la directive du Parlement
européen et du Conseil concernant les déchets d'équipements électriques et électroniques
(DEEE) (Refonte) (07906/2/2011 – C7-0250/2011 – 2008/0241(COD))
Page 98 / 305
Liens avec les directives européennes :
 2002/95/CE relative à la limitation des substances dangereuses dans les équipements
électriques et électroniques. (LSD ou RoHS)
 2005/32/CE concernant l’éco-conception des produits consommant de l’énergie.
Champ d’application : Gros appareils ménagers. Petits appareils ménagers. Équipements
informatiques et de télécommunications. Matériel grand public. Matériel d'éclairage. Outils
électriques et électroniques. Jouets, équipements de loisir et de sport. Dispositifs médicaux.
Instruments de surveillance et de contrôle. Distributeurs automatiques.
Droit Français :
Articles L.541-10-2 et R. 543-172 à R. 543-206 du code de l’environnement.
Arrêtés d’applications du 6 décembre 2005 relatif à la responsabilité de l’enlèvement et du
traitement
Arrêté du 23 décembre 2009 relatif aux éco-organismes.
Arrêté du 30 Juin 2009 relatif à la déclaration des équipements mis sur le marché.
L’essentiel
Cette directive fixe des exigences pour les producteurs et distributeurs de produits
électriques et électroniques.
Ces exigences sont les suivantes :
 Traitement sélectif de certains composants
 Participation à l’organisation de la collecte
 Application de la responsabilité du producteur
 Financement de la collecte.
Implications en éco-conception




Marquage des produits pour la traçabilité des pièces.
Traitement séparés de certains composants « dangereux ».
Démontage des piles et accumulateurs.
Démontage des câbles facilités.
Exemple de travail sur le choix des matériaux en vue du recyclage





Choix de matériaux spécifiques (recyclable, renouvelables, valorisables…).
Association de matériaux compatibles au recyclage.
Fixation réversibles.
Démontage rapide d’ensembles (électrique, métallique, plastique, ).
Marquage de pièces.
Page 99 / 305


Conception collaborative avec les partenaires.
Recherche et développement.
ErP : Eco-conception des produits liés à la consommation d’énergie. « Energy
Related Product »
Références réglementaires
Droit Européen : Directive 2009/125/CE
Liens d’autres textes Européens :
Cette directive est complémentaire à : Directives 92/75/CEE (étiquetage énergie),
Règlement 1980/2000 (label écologique), Directive 2002/96/CE (DEEE), Directive
2002/95/CE (substances dangereuses), Directive 2006/121/CE (Étiquetage des substances
dangereuses adapté à REACH) ; Règlement 106/2008 (étiquetage relatif à l’énergie) ;
Décision 768/2008/CE ; Règlement 765/2008.
Cette directive est une évolution de la directive : 2005/32/CE dont l’expérience sert de base
à « l’ErP ».
Règlement N° 206/2012 ( Climatiseurs et ventilateurs) ;
Champ d’application : Produits liés à l’énergie, hors transport des personnes et
marchandises y compris les pièces intégrées dans le produit.
Droit Français : Pas de transposition en 2012
L’essentiel
Recenser les principales sources de pollution des produits liés à l’énergie et éviter les
transferts d’impact lors de leur amélioration. C’est une approche préventive selon le
principe de l’analyse de cycle de vie.
Les produits visés par la directive sont les suivants :
 Utilisant de l’énergie pendant leur utilisation
 Appartenant aux systèmes de transfert d’énergie
 Système de mesure d’énergie
 Produits de la construction (énergie « grise »)
 Certains produits consommateurs d’eau
 Les produits dont l’énergie finale est électrique sont particulièrement visé compte
tenue de l’évolution rapide du secteur.
Les objectifs politiques sont ceux du sixième programme d’action communautaire pour
Page 109 / 305
l’environnement et notamment :
 La lutte contre le changement climatique dans le cadre des engagements vis-à-vis de
Kyoto.
 La maîtrise de la dépendance énergétique.
 La diminution de l’usage des ressources naturelles.
Les objectifs environnementaux principaux:
 Réduire les gaz à effet de serre.
 Respect des législations environnementales en vigueur, en particulier celle relatives
aux substances toxiques.
Les préconisations :
 Informer les utilisateurs au sujet des performances environnementales du produit
(profil écologique).
 Conseiller l’utilisateur pour un bon usage du produit (installer, utiliser, entretenir,
éliminer, réparer, adapter).
 Échanger des informations entre fournisseurs de composants et sous ensembles et
producteur.( Manipulation, utilisation er recyclage du produit).
 Informer les installations de traitement (démontage, recyclage, élimination).
 Mettre en œuvre une démarche d’éco-conception pour minimiser les impacts sur le
cycle de vie des produits. (Mise en œuvre des normes Iso 14040 , Prise en compte
des aspects sanitaires, sociaux et économiques induits par le cycle de vie du
produit).
 Privilégié les solutions efficientes c'est-à-dire qui optimisent le rapport GES / coût
ou encore ressources / coût.
 Réduire la consommation énergétique des produits en mode veille ou arrêt.
 Encourager le travail collaboratif des parties intéressées.
 Privilégier l’autorégulation industrielle sans exclure l’émergence de règles
contraignantes.
 Mise en place de normes établissant des méthodes de mesure et d’essai pour
contribuer à l’élaboration de profils écologiques.
 Échanger des informations environnementales et d’éco-conception via les
autorités de surveillance des marchés Européens.(organisme public ou privé)
 Maîtriser les coûts.
 Prendre en considération des exigences environnementales spécifiques à certains
produits du marché qui ont été analysé du point de vue technique, environnemental
et économique. (Par exemple : consommation d’eau).
 Fixer l’objectif de consommation d’énergie en fonctionnement a partir du coût le
plus bas pour l’utilisateur. (Coût utilisateur basé sur l’ensemble des coûts sur le
cycle de vie auxquels il participe).
 Effectuer des mesures de sensibilité pour l’énergie et l’eau. Ces mesures doivent
porter sur les paramètres tels que : le prix de l’énergie/eau, le coût des matières
Page 110 / 305
connu.
II.4 Outils d’éco-conception
Fig 28 : Outils d’éco-conception87.
II.4.1Besoins industriels et outils de conception et éco-conception
Introduction
Dans l’industrie et dans la recherche, les outils informatiques jouent un rôle important
dans le traitement des données scientifiques et techniques. De même, le
développement de l’éco-conception a rendu incontournable la création de logiciels
dédiés pour l’industrie et la recherche afin de répondre par de nouveaux moyens à de
nouveaux besoins.
Les éco-concepteurs ont recourt à des outils variés qui ne répondent pas tous aux
mêmes besoins. Aujourd’hui, ces outils ne sont pas pleinement satisfaisants pour les
utilisateurs même si leur évolution est rapide. Dés lors, on peut se demander quels
sont les besoins auxquels doivent répondre ces outils. Pour définir ces besoins,
plusieurs points de vue peuvent être adoptés. Celui du concepteur, celui du spécialiste
en environnement et celui des autres parties intéressées.
87H.Maire cours éco-conception 2013
Page 121 / 305
Point sur l’existant
Faisons un point sur l’existant pour ces trois typologies de ''parties intéressées''88.
- Pour le concepteur, il existe de nombreux produits mis sur le marché. Certains
groupes industriels développent également des logiciels spécifiques à leur besoins.
Parmi tous ces outils, on retrouve les logiciels de CAO (conception assistée par
ordinateur), les logiciels de calcul, les logiciels d’échange de données techniques, les
logiciels de modélisation physique et technique…
- En environnement, les besoins sont très différents. Les outils sont destinés à faciliter
l’analyse environnementale, l’aide à l’amélioration ou à la décision, la prise en
compte de la réglementation, la maîtrise des risques environnementaux.
- Pour les autres parties intéressées, les outils sont trop vastes pour les énumérer. Ce
qui apparaît délicat c’est de les prendre en compte au cas par cas pour faciliter
l’intégration de l’éco-conception au sein de l’organisme.
Problématique outil
La problématique induite par la réunion des différents utilisateurs avec leurs besoins
spécifiques peut s’énoncer ainsi : « Comment prendre en compte les impacts
environnementaux d’un projet lors de la conception en assurant l’efficacité
industrielle ?»
Pour tenter de répondre à cette problématique, nous examinerons les sujets
suivants :
 La différence entre outils d’éco-conception et outils de conception
 Une présentation rapide d’outil d’éco conception
 Les critères généraux de classement des outils d’éco-conception
 Le classement des outils d’éco-conception destinés à l’évaluation de produit
 Le classement des outils d’éco-conception destinés à l’amélioration de produit
 Le classement des outils d’éco-conception selon les thèmes environnementaux
actuels
 Les développements à prévoir pour ces outils.
88parties intéressées :
Page 122 / 305
Différence entre outils de conception et d’éco-conception
La conception de produits s’appuie sur des outils adaptés pour chaque étape du
développement du produit. Ces outils, le plus souvent informatiques permettent de
réaliser de la conception collaborative. Pour impliquer des équipes pluridisciplinaires
et transversales, l’utilisation des systèmes de conception assistée par ordinateur
constitue un atout majeur. Des logiciels tel que « Inventor » du fabriquant Autodesk
ou encore « Catia » de Dassault sont adaptés aux études du mécaniciens, et des
métiers connexes. De même on retrouve des systèmes de CAO en électronique tel que
« Orcade ». Tous ces logiciels apportent des supports pour plusieurs compétences
métier. L’éco-concepteur peut être amené à utiliser ce type d’outils mais ce n’est pas
sont cœur de métier. Ce dont à besoin l’éco-concepteur c’est avant tout de savoir
évaluer l’impact du produit sur l’environnement. Dans un deuxième temps l’analyse
de ces impacts va le mener à proposer des améliorations potentielles. L’écoconcepteur ne va pas nécessairement contribuer à la réalisation des améliorations
dans les détails. Les données qu’il doit maîtriser serviront de données d’entré aux
concepteurs utilisant notamment les systèmes de conception assistée par ordinateur.
(Tab 21).
Tab 21 : Regard croisé sur les outils de conception et d’éco-conception
Page 123 / 305
Fig33 : Classement multicritère par problématiques industrielles 101.
Positionnement d’outils d’éco-conception selon des exigences liées au
développement de produits industriels
101 H.Maire : Étude pour le CETIM en 2008.
Page 134 / 305
Niveau 3 = nombreuses
études servant de base à l'outil
Fig 36 : Études scientifiques liées aux outils.
Caractéristiques principales des logiciels d’ACV
Quelque soit le logiciel d'ACV, on constate que l’interface correspond très peu aux
outils habituels du concepteur. On constate également que les bases de données
manquent de richesse et de transparence. Enfin les méthodes de calcul sont souvent
inachevées donc scientifiquement peu robustes. En revanche, la validité d’une ACV
repose moins sur la qualité des logiciels que sur la bonne réalisation méthodologique.
Les principales caractéristiques des logiciels d’ACV peuvent se résumer par
trois fonctions essentielles:
1. Une base de données qui contient les substances émisses ou utilisées par un
processus industriel.
2. Une méthode d’évaluation qui associe un coefficient d’impact à chaque
substance.
3. Un éditeur d’éco-profil environnemental qui permet de visualiser l’origine des
impacts.
Illustration :
1er Fonction d'un logiciel d'ACV
Page 138 / 305
2iéme Fonction d'un logiciel d'ACV
abondante ou rare
Bruit
4
3
3
6
3
Odeurs
2
2
2
4
2
Tondeuse électrique
Extraction
fabrication
Production Transport Utilisation Fin de vie
matière
1er
Émission dans l'air
4
2
4
2
4
Émission dans l'eau
2
5
1
3
2
Émission dans le sol
1
1
2
3
3
Déchets
.
4
1
3
4
Épuisement des ressources
naturelles , quantité utilisée,
origine renouvelable ou non,
abondante ou rare
2
1
2
4
1
Bruit
3
3
3
5
3
Odeurs
2
2
2
1
2
Tondeuse électrique
Tondeuse thermique
Tab 30 : ESQCV comparée entre une tondeuse à gazon à moteur thermique et une
tondeuse électrique.
Caractéristiques principales des méthodes couplées à des outils :
Les méthodes d’éco-conception servent à faire travailler tous les acteurs impliqués
dans l’entreprise. La méthode Mapeco décrite ci-dessous est un exemple d’outil
intégré utilisé de manière transversale dans l’entreprise. ( Fig 39)
Page 145 / 305
Fig 45 : Étiquette utilisée pour l’électroménager et pour les télévisions
Valorisation d’un réfrigérateur par un Ecolabel Européen.
Pour répondre à l’objectif de consommation de l’Ecolabel, le réfrigérateur congélateur doit atteindre
une consommation inférieure à la consommation correspondant à un EEI de 42. L’EEI (Energy
Efficiency Index) d’un appareil de froid est déterminé de la manière suivante :
EEI=
AC
x 100
SCa
Ou AC est la consommation énergétique annuelle de l’appareil, et SC est la consommation de
référence de la catégorie (réfrigérateur simple, réfrigérateur-congélateur 1 porte, congélateur, etc.) ,
définie par la directive. Pour les appareils de la catégorie du produit considéré, la consommation de
référence est calculée en tenant compte des dimensions et des particularités techniques du produit de
la manière suivante :
(
SCa=0,77 x FrostFree x BuiltIn x V freezer x
25−Tfreezer
25−Tfridge
+Vfridge x
+ 303
20
20
(Les volumes sont en litre et les températures en degrés Celsius). Dans le cas du modèle que nous
étudions, les variables FrostFree (présence d’un système à air ventilé), BuiltIn (appareil conçu pour
cuisine intégrée de largeur <58cm) valent 1 et la variable Chill (présence d’un troisième
compartiment à légumes de plus de 15 litres) vaut 0. On a pour ce modèle : Vfreezer = 100L ;
Tfreezer = -18°C ; Vfridge = 195L ; Tfridge = 5°C Ce qui donne : SCa = 622 kWh
Page 160 / 305
)
Chapitre 3 : Analyse de cycle de vie et éco-conception
Introduction :
Ce chapitre a pour objectif de présenter les principales étapes d’une analyse de cycle
de vie. Nous ferons systématiquement référence à la norme internationale en vigueur
dans ce domaine. Des exemples d’application ainsi que des figures et tableaux
illustreront les explications et seront commentés. Enfin nous informons le lecteur sur
les limites d’analyse dues à des problèmes conceptuelles, pratiques ou liées à l’état
des connaissances.
Qu’est-ce que l’analyse de cycle de vie (ACV)119 ?
Référence normative :
Iso 14040 : 3.2, analyse du cycle de vie, ACV120 « compilation et évaluation des
intrants, des extrants et des impacts environnementaux potentiels d'un système de
produits au cours de son cycle de vie ». Cela signifie qu’on va relever toutes les
émissions polluantes et les ressources naturelles utilisées par le produit tout au long
de sa vie afin d’établir les impacts environnementaux que cela est susceptible de
provoquer.
Illustration :
Fig 46 : Illustration des intrants et extrants à l’origine des impacts environnementaux
d’une étape de cycle de vie.
Commentaire :
Pour chaque étape du cycle de vie, production, utilisation,… toutes les activités
sont décomposées en processus afin d’examiner les impacts environnementaux
engendrés par tous les processus mis en œuvre durant la vie du produit. A titre
d’exemple, tous les intrants et tous les extrants d’un processus de découpage de tôle
seront comptabilisés et serviront ultérieurement à évaluer les impacts du processus.
Limites
 L’analyse de cycle de vie peut être associée à d’autres évaluations
environnementales pour compléter l’étude. Nous pouvons par exemple utiliser
119ACV : Acronyme de Analyse de Cycle de Vie.
120Source : ISO 14040 – Management environnemental – Analyse du cycle de vie – principes et cadre, 2006.
Page 162 / 305
Mais l’ACV peut aussi être utilisé pour comparer des résultats d’inventaire
d’intrants et d’extrants entre deux produits, sans connaitre les impacts
environnementaux potentiellement associés à ces données. (On parle, dans ce cas,
de comparaison d’inventaire de cycle de vie (ICV).
Illustration :
Fig 47 : Trois impacts environnementaux engendrés par trois étapes du cycle de vie
d’un produit électronique « grand public ».
Commentaire :
L’usage de l’ACV est de plus en plus fréquent. Les données obtenues par analyse
peuvent servir à comparer des produits, des systèmes industriels ou encore des
services entre eux. De nombreux matériaux de construction sont ainsi comparables
grâce à des fiches standard de comparaison122. L’analyse de cycle de vie permet
aussi d’orienter des décisions de type « politique », par exemple lorsqu’il faut
évaluer le déploiement d’une technique à forte incidence sur un territoire comme
celle des biocarburants. Les données environnementales associées à des données
économiques et réglementaires peuvent constituer la base d’un processus d’aide à
la décision pour les pouvoirs publics. Les résultats d’analyse de cycle de vie sont
quelques fois comparés à des valeurs de seuils réglementaires ou des valeurs de
référence pour informer sur la performance environnementale d’un système ou
produit. L’application de l’analyse de cycle de vie dans le traitement des déchets
vie souvent des objectifs réglementaires. Elles sont pratiquées par des organismes
de recherche qui rendent compte de l’amélioration des performances des systèmes
de traitement à partir d’un état des lieux initiale. Enfin l’analyse de cycle de vie est
utilisée régulièrement dans le domaine mercatique comme l’illustre le cas des
écolabels Européens.
122Ces fiches sont souvent établies à l’issue d’une analyse de cycle de vie selon la norme Française NF-P01 qui est différente de
la norme Internationales Iso 14040.
Page 164 / 305
Objectif de l’étude : Nous cherchons à évaluer les impacts environnementaux
engendrés par une bouilloire choisie dans la gamme du fabriquant afin de constituer
un modèle de référence. Ce modèle de référence sera utilisé par le fabriquant pour
participer à l’établissement de critères d’écolabel.
Fig 53: Exemple d'objectif à atteindre : Créer un modèle de référence comme base
d'établissement de critères d'écolabel.
Commentaire :
Pour illustrer ce paragraphe, nous allons partir d’un cas concret et le commenter.
Imaginons une entreprise qui conçoit du matériel électroménager et qui souhaite
déployer une politique marketing de produit « vert ». Cette entreprise veut
introduire l’éco-conception dans ses pratiques. Pour améliorer le produit et prouver
ses qualités environnementales auprès d’un organisme de labellisation, l’ACV
semble une méthodologie adaptée. Appliquons l’ACV à une bouilloire électrique
conçue chez ce fabriquant.
Comment définir l’objectif de l’étude ?
En répondant aux questions suivantes on peut définir un objectif:
 Quelle est l’application envisagée ? Par exemple, l’application envisagée à
l’issue de l’analyse est d’éditer un rapport conforme aux normes iso et
Page 172 / 305
la méthode. Il faut tout de même décrire et expliquer rapidement ce que sont le
« système de produit » et les fonctions du système car les fonctions du système 125
de produit doivent être définies clairement dans le cas d’études comparatives.
Autrement dit, l’ensemble des fonctions intervenant dans le cycle de vie du produit,
et pas seulement les fonctions du produit.
Comment définir correctement les fonctions du produit ? La démarche la plus
utilisée dans l’industrie est de mettre en œuvre l’analyse fonctionnelle. Souvent,
l’éco-concepteur n’aura qu’à reprendre la définition fonctionnelle déjà réalisée dans
l’entreprise. L’analyse fonctionnelle du besoin et l’analyse fonctionnelle technique
sont des techniques de communication normalisée. ( Norme NF EN 1325 – NF X
50-153 ). Un exemple commenté d’analyse fonctionnelle est proposé en annexe.
Comment définir correctement les fonctions du « système de produit » ?
Rappelons que l’analyse de cycle de vie ne s’intéresse pas uniquement à la
production de l’objet et à son utilisation, tous les processus qui interviennent dans
la réalisation des fonctions du système doivent être inclues depuis l’extraction de
matière première et la fourniture d’énergie jusqu’à la mise au rebut du produit.
Idéalement, la description fine de chaque processus conduit à une connaissance des
processus élémentaires mesurables (Par exemple, mesure de l’énergie consommée
par la machine qui a servit au fraisage du socle de la bouilloire correspondant à un
processus élémentaire « Usinage-fraisage »). Ce raisonnement nous amène à un
niveau de décomposition et de définition de processus qui tends vers l’infini avec
comme perspective la définition complète de la techno-sphère qui peut interagir
avec notre produit. Le sandwich consommé par l’employé de l’entreprise qui fourni
l’énergie doit il être pris en compte ? Nous verrons dans l’étude des frontières, qu’il
existe des règles pour limiter l’investigation.
Limites
 Dans le cas de comparaison entre deux produits, il est quelquefois nécessaire de
prendre des processus différents. (exemple de la voiture électrique (centrale
nucléaire) et essence (approvisionnement en pétrole). Il y a là une difficulté
spécifique car il ne s’agit que d’une approche grossière des deux modèles
énergétique. Si le poids des deux modèles énergétiques est fort dans le résultat
final, il faudra les étudier en détail. Ainsi l’étude initiale d’une voiture
deviendra l’étude de la production d’énergie !
 Pour simplifier les comparaisons entre deux produits, on pourrait être tenter de
ne comparer que ce qui fait leur différence. Ceci présente un risque majeur du
125Système de produit : Ensemble de processus élémentaires comportant des flux de produits et des flux élémentaires,
remplissant une ou plusieurs fonctions définies, qui sert de modèle au cycle de vie d’un produit. Iso 14040.
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Référence normative :
Iso 14040 : 3.19 Processus élémentaire « Plus petite partie prise en compte dans l'inventai
du cycle de vie pour laquelle les données d'entrée et de sortie sont quantifiées ».
Commentaire
Le processus élémentaire correspond au niveau de détail nécessaire pour réaliser la
quantification des données utiles à l'analyse. Cela signifie qu'on va recueillir des
informations comme la matière première consommée par les machines de
production ou encore les émissions induites par un procédé de fabrication etc...Les
processus élémentaires s'enchaînent les uns aux autres pour obtenir une
représentation complète des activités impliquées dans l'analyse. Le cumul des
données de chaque processus élémentaire nous donne les flux de chaque matière
première, substance, etc... (fig 56, 57,58)
Illustration
Processus élémentaires générique
Enchaînement des processus élémentaires.
Exemple de processus élémentaire
« fabrication d’alumine »127.
Processus élémentaire correspondant à
l'action « chauffer l'eau dans une bouilloire »
Fig 58 : Les Processus élémentaires.
127(tiré du document OFEFP 250 [Habersatter et Feker, 1998]
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Ecotoxicité aquatique (Eau douce)
.kg 1,4 DB eq
Toxicité humaine
.kg 1,4 DB eq
Respiratory inorganics (émission de particules)
.kg PM 2,5 eq
Ecotoxicité terrestre
.kg 1,4 DB eq
Effets cancérigènes
DALY
Ecotoxicité marine
.kg 1,4 DB eq
Oxydation photochimique
.kg C2H4
Tab 36 : Exemple de catégorie d'indicateur avec leurs unités et le milieu de diffusion
associé
Illustration d’une méthode de calcul
Fig 61 : Méthode d’évaluation « Impact 2002 » constituée de 10 indicateurs d’impact
et 4 indicateurs d’impact finaux.
Exemple appliqué
Indicateurs quantifiables pour un écolabel de cafetière électrique :128
 La consommation d’énergie. (indicateur de flux)
128Source ( extrait ) : http://www.ecolabels.fr/fr/recherche-avancee/categories-de-produits-ou-services-certifies
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Fig 62 : Étape d’inventaire du cycle de vie, travail sur les données.
Référence normative
Iso 14044 : 4.3 Inventaire du cycle de vie (ICV). « La définition des objectifs et
du champ d'une étude fournit le plan initial pour la réalisation de la phase
d'inventaire du cycle de vie d'une ACV. Lors de l'exécution du plan de l'inventaire
du cycle de vie, il convient que les étapes opérationnelles décrites à la Figure 63
soient suivies (noter que certaines étapes du processus itératif ne sont pas
présentées à la Figure 63) ».
Illustration
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les intrants et les extrants de matière première. En réalité, la plupart des processus
industriels donnent lieu à plus d’un produit et ils recyclent les produits
intermédiaires ou mis au rebut comme matières premières. Il convient de
considérer le besoin de règles d’affectation pour les systèmes introduisant des
produits multiples et pour les systèmes de recyclage ».
Commentaire
Les problèmes d’affectation interviennent pour les coproductions,
les
cotraitements et les revalorisations. De façon générale, il s’agit d’assigner la part
de chacun des produits intervenant dans un système à ce qui en est la cause. Qui est
responsable de la pollution dans l’évaluation du traitement des déchets collectifs ?
Les bouteilles en PVC ? Les emballages ?...A qui doit-on affecter les pollutions de
l’extraction du pétrole ? Aux automobiles ? Aux camions ? aux emballages en
plastiques ? Ce problème est traité aussi en économie et nous verrons que cela peut
également être utile dans notre analyse. Dans la mesure du possible, il faut éviter
l’affectation car elle est controversée.
Illustration
Fig 64 : Problème d’affectation.
Commentaire
Comment éviter l’affectation? Le processus élémentaire est la plus petite
décomposition suffisante pour recueillir des données (Par exemple : système
d’usinage de pièces mécaniques dont on peut mesurer les intrants (consommation
d’énergie,…) et les extrants (Effluents de lubrifiants,…)). Il est quelques fois
possible de décomposer ce processus de manière encore plus fine en deux sous
processus pour différencier le travail effectué sur le produit 1 et celui sur le produit
2.(exemple : Produit 1, tournage de la pièce 1 et produit 2, fraisage de la pièce 2).
Mais ceci devient impossible si une même machine permet le fraisage et le
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la part d’infrastructure ?
Exemple d’imprécision : Les erreurs de mesure réalisées en usine lors des suivis de
consommation.
Les données probables ou imprécises sont traitées avec des lois statistiques ou de
probabilité en fonction de l’échantillon à disposition. Les données possibles ou
floues sont rarement traitées de manière scientifique. Toutefois des données
provenant des sciences Humaines, sociales ou économiques peuvent fournir des
valeurs d’échantillonnage quantifiées utilisables en ACV.
Illustration
Théorie des intervalles : valeur A+/-x + valeur B+/-y => [A-x + B-y ; A+x + B+y ]
 On a peu de chance de cumuler les erreurs max et min, on a donc
tendance à surestimer l’incertitude en procédant ainsi.
Théorie des probabilités :
 Réalisé sur un nombre d’échantillon suffisant.
 Plus réaliste que la théorie des intervalles.
Lors du traitement statistique des données, les scientifiques utilisent fréquemment les fonctions de
distribution basées sur des lois « normales » ou « log-normales » dès lors que les données sont en
nombre suffisant.
loi normale
Fonction de densité de probabilité (FDP) d’une
distribution Gaussienne
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Loi Log-normale
Autres méthodes d’évaluation des incertitudes
Il faut avoir conscience que l’ensemble des paramètres incertains est difficile à
modéliser avec des données mathématiques. On peut être amené à compléter notre
approche probabiliste par une approche qualitative. La matrice pedigree a été
développée à cet effet. On peut intégrer des informations qualitatives résultant de
programmes de recherche. A titre d’exemple, les incertitudes sur le modèle Impact
2002+ est proposé en illustration.
Midpoint catégorie Uncertainties for Damage catégory
fate exposure and
effetct
Uncertainties for Uncertainties for
fate exposure and fate exposure and
effetct
effetct
Humain toxicity
High (higher for Human health
(Carcinogens+non non-carcinogens
-carcinogens)
than
for
crcinogens)
High
Respiratory
(inorganics)
Low
Human health
Low
Ionizing radiations High
Human health
High
Ozone
depletion
layer Medium
Human health
Medium
Photochemical
Medium
oxidation
(=Respiratory
(organics)
for
human health)
Human health
Medium
Aquatic
ecotoxicity
High
Ecosystem quality Medium
Terrestrial
ecotoxicity
Very High
Ecosystem quality High
Ecosystem quality N/a
Terrestrial
High
acidification/nutrif
ication
Ecosystem quality Medium
Aquatic
acidification
Low
Ecosystem quality Medium
Aquatic
eutrophication
Low
Ecosystem quality Medium
Land occupation
High
Ecosystem quality Low
Water turbined
Low
Ecosystem quality Medium
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Medium (since in
general dominated
by
respiratory
inorganics)
High
Fig 79: Proposition de méthodologie d’intégration des incertitudes en ACV 136.
III.3 Évaluation du cycle de vie (ACVI)
Référence normative
Iso 14044 : 3.4 Évaluation de l’impact du cycle de vie ACVI « Phase de l’analyse du cyc
de vie destinée à comprendre et évaluer l’ampleur et l’importance des impacts potentiels d’u
système de produits sur l’environnement au cours de son cycle de vie ».
Illustration
Fig 80 : Évaluation de l’impact du cycle de vie.137
Commentaire
Éléments obligatoires : Les éléments obligatoires, au sens de la norme, permettent
d'établir des résultats en minimisant l'influence de choix de valeur. Selon cette
136Leroy et al, 2009
137 Iso 14040 : 2006/ 5.4.2
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Illustration
Fig 85 : Résultat d'impact de deux produits (A et B) comparés en pourcentage pour
chaque catégorie d'impact.
Référence normative
Iso 14044 : 4.4.3 Éléments facultatifs de l’ACVI « … Normalisation,
Regroupement, Pondération, Analyse de la qualité des données».
Commentaire
Ces éléments sont facultatifs car ils vont au-delà du résultat « scientifique » brut
mais ils sont portant bien utiles.
La normalisation consiste à exprimer les résultats d’indicateur par rapport à une
valeur normée.(fig88)
Le regroupement agrège plusieurs indicateurs afin de donner une information plus
générale sur les dommages environnementaux. (fig89)
La pondération résulte souvent d’avis d’experts qui amplifient ou réduisent
l’importance d’un phénomène environnemental en fonction de choix de valeur.
(fig)
L’analyse de la qualité des données est systématique en ACV mais peut être
complétée ou facilitée par des considérations complémentaires, par exemple, en
guidant le processus itératif,…
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Fig 93 : Le défi des méthodes de calcul de toxicité et écotoxicité.
Éléments de compréhension d’une méthode de calcul, usetox,
Introduction
Les méthodes de calculs disponibles en ACV sont multiples. CML, CML 2000,
Impact 2002+, Ecoindicateur 95, 99, Recipe, Usetox, … Les deux principales
approches couramment utilisées sont issues de CML et de Ecoindicateur 99. La
méthode Impact 2002+, très utilisée, est issue pour partie de ces deux méthodes. Mais
nous allons examiner une méthode plus récente centrée sur seulement deux
indicateurs pour illustrer ce qu’est une méthode de calcul.
Présentation générale de la méthode USETOX
Qu’est-ce que c’est ?
C’est une méthode d’évaluation de la toxicité et de l’écotoxicité aquatique.
Pourquoi cette méthode d’évaluation ?
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Étape 3.2 : Les plantes et les animaux peuvent être ingérés par un individu ou une
population, de manière directe ou transformée (fromage, lait,…). On constate que
l’Homme peut être exposé à l’étape 1.2 et à l’étape 3.1.
Étape 3.3: L’homme peut être exposé par voix oral, nasal, dermique. La pathologie
va notamment dépendre du type de substance, de la voix d’absorption et de la dose
d’exposition.
Analyse de l'effet
Étape 4 : L’exposition à une concentration de polluant par les plantes et les animaux
va induire des dommages sur les espèces. ( Ici uniquement les espèces aquatiques
sont analysées). De même la dose absorbée par l’Homme induira des pathologies
variées. ( Elles sont dissociées en effet potentiel « cancérigène » et effet potentiel
« non cancérigène »). L'effet sur la cible va donc dépendre de la concentration, des
voies d'exposition et des seuils d'effet des substances.
Facteurs de caractérisation dans Usetox :
Rappelons que nous cherchons à établir, par une valeur chiffrée, un lien entre les
substances émises par une activité et l'effet correspondant, c'est la caractérisation. La
détermination de ce facteur de caractérisation diffère s'il s'agit de la toxicité ou de
l'éco-toxicité aquatique. De façon assez générale, l'ACV établi la valeur d'impact à
partir de la masse de substance et l'usage d'un facteur de caractérisation.
Principe de calcul pour la toxicité et l'éco toxicité dans usetox:
I=M ×FC
Avec :
I : le niveau d’impact
M : la masse de substance dans le compartiment environnemental. ( Habituellement
en ACV c'est la masse de substance émise dans l’environnement provenant des
données d’inventaire)
FC : facteur de caractérisation calculé à partir des modèles de caractérisation tel
USEtox.
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Fig 96 : Partitioning among three phases155.
Le coefficient KOW permet d’évaluer le caractère liposoluble d’une substance. Ce
caractère liposoluble est significatif de la rémanence ou persistance de la substance. Il
faut noter également que le devenir d’une substance dans les milieux dépend
fortement de sa mobilité et de sa persistance. Pour le facteur de devenir, FF, un travail
de laboratoire a permis d’établir les coefficients propres à chaque substance. Ces
données sont les données d’entrée du modèle telles que Kow, Kaw, Koa.
Détermination des masses et concentration dans les compartiments.
La masse de substance dans un compartiment environnemental est définie de la
sorte :
M = FF x E
avec
FF : Facteur de devenir ( J-1)
E : Émissions paramétrées par l'utilisateur (kg . J -1)
M : Masse (kg)
Pour une substance qui chemine de l'air urbain au sol agricole global nous
obtiendront :
Mair U, Sol Agri G = FFair U, Sol Agri G x Eair U, Sol Agri G
155Ralph K. Rosenbaum Quantitative Sustainability Assessment. DTU Management Engineering
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Chapitre 4 : Le développement durable appliqué aux techniques de
l’information et de la communication, vu à travers le prisme de l’écoconception .
Les techniques de l’information et de la communication (TIC) incluent les secteurs de
la micro-électronique, de l’informatique et des télécommunications. Plusieurs
questions écologiques se posent à leur sujet:
- En quoi les TIC peuvent elles servir le développement durable ?
-Quelles sont les études environnementales spécifiques aux TIC et les impacts
environnementaux connus?
-Quelle est l'influence des innovations technologiques sur leur bilan écologiques ?
- Les TIC sont elles solubles dans la pensée écologique ?
-…
Dans ce chapitre nous proposons un début de réponse à ces questions.
I.En quoi les TIC peuvent elles servir le développement durable ?
Plusieurs réponses sont a examinées. Tout d’abord on peut parler du rôle des TIC
dans l’observation et l’analyse de données spécifiques à l’environnement. On peut
évoquer également leurs rôle dans la gestion et la protection de l’environnement, dans
la diffusion du savoir relatif à l’environnement, dans la gestion optimisée de l’énergie
et la diminution des impacts environnementaux afférents.
Plusieurs rapports d’étude tendent à prouver l’intérêt des TIC dans la diminution des
gaz à effet de serre en émission direct mais aussi à l’amélioration de l’économie,
répondant ainsi à deux piliers du développement durable. 167
Dans ce paragraphe, nous proposons un examen simplifié des apports des TIC dans le
contexte d'un développement durable c'est à dire du point de vu environnemental,
social et économique.
I.1 Apport des TIC pour le développement
environnementaux :
durable,
aspects plutôt
167Rapports : Smart 2020 et wwf-Ecofys mais aussi des publications : Laitner (2008) ; Romm (1999) ; Fuhr et al (2007) ; ITU
(2008).
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_ Charge du téléphone :
- 45 minutes / jour en mode actif (charge).
- 10 heures / jour en mode off : pas de charge, chargeur branché.
- 13 heures et 15 minutes / jour déconnecté : chargeur débranché.
_ On considère que lorsque le téléphone arrive en fin de vie, il est abandonné dans un ''tiroir'' !
Dans un premier temps, aucun traitement fin de vie n’est pris en compte pour l'étude du cycle de vie.
Le référentiel d’étude :
Basée sur une démarche Iso 14040. Origine des données inconnue. Méthodes de calcul utilisées
CML, EPS, EcoIndicator95, 99, …
Résultat quantifié :
Visualisation des contributions des trois principales étapes :
Fig : Présentation des résultats d'analyse de cycle de vie du téléphone portable.
Commentaire sur les résultats :
Pour les sept indicateurs environnementaux présentés, l’étape de fabrication est très largement en
cause. On peut faire remarquer qu’une analyse de cycle de vie souffre souvent d’une grande
incertitude sur les résultats. Ici l'incertitude n'est pas présentée mais cela n’affecte en rien la
conclusion de cette étude car les valeurs d'indicateurs sont très élevées pour la fabrication par rapport
au transport et à l'utilisation.
Sous ensembles responsables des impacts de la fabrication :
Une étude plus approfondie a ensuite permis d’identifier les éléments du téléphone qui sont
responsables de la majorité des impacts liés à la phase de fabrication. Ceux-ci sont par ordre
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Alors, les logiciels sont-ils verts ? La réponse n’est pas encore établie 218. En tout état
de cause, réaliser un document textuel simple avec un logiciel complexe doté de
fonctionnalités avancées n’est pas pertinent.
IV.2 Le traitement des données :
Le traitement électronique des données se fait via le réseau de communication, les
serveurs et ''clients légers'', or on constate une augmentation des infrastructures car il
y a une hausse de la demande en téléphonie mobile. En ce qui concerne le traitement
des données, plusieurs paramètres provoquent l’augmentation des impacts
environnementaux. La complexité croissante des réseaux, l’utilisation en parallèle de
réseaux de deuxième et troisième génération mais aussi l’augmentation du nombre de
souscripteurs et du volume des données téléchargées jouent un rôle important 219. Des
ACV tendent à prouver que les impacts proviennent de l’énergie de production de
composants et de l’usage des stations émettrices-réceptrices. Une étude de l’Ademe
montre également que la plupart des impacts de cette phase vient du temps passé sur
internet et du stockage de données indexées par les moteurs de recherche. Le stockage
des messages est responsable de la quasi-totalité des émissions du centre de données
émetteur220 .
A travers plusieurs études, le centre de données apparaît comme problématique. En
Europe l’énergie utilisée par les centres de données serait équivalente à la
consommation d’électricité de l’Italie221 (56 Twh/an).
IV.3 Internet :
Une recherche sur internet augmente beaucoup la consommation d’électricité du fait
des publicités222 . Il faudrait pouvoir évaluer l’ensemble des serveurs impliqués pour
donner l'image de la consommation d’une requête car, étant donné la complexité, il
218Capra E., Francalanci C., Slaughter S.A. (2012). Is Software “Green”? Application Development Environments and Energy
Efficiency in Open Source Applications. Information and Software Technology, 54(1): 60-71.
219 ( Scharnhorst, 2005b).
220Le Guern Y., Farrant L., Bio Intelligence Service (2011b). Analyse comparée des impacts environnementaux de la
communication par voie électronique Volet clé USB : Synthèse. BIO Intelligence Service, Paris ; ADEME, Angers, 11p.
http://ademe.typepad.fr/files/acv_ntic_synthese_cle_usb.pdf
221Aylin K. (2008). How to reduce data center energy consumption, environmental impact and power costs.
Management Magazines: Premises and Facilities Management http://www.fmlink.com/article.cgi?
type=Magazine&pub=Premises%20&%20Facilities%20Management&id=40709&mode=source
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Facilities
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