Les actionnaires de Jean Coutu devront être patients

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LA PRESSE
MONTRÉAL
MERCREDI
13
AVRIL
2005
LA PRESSE AFFAIRES
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LA PRESSE AFFAIRES
Les actionnaires de Jean Coutu
devront être patients
Les profits sont inférieurs aux attentes au troisième trimestre
FRANCIS VAILLES
Les actionnaires du Groupe Jean
Coutu devront faire preuve de patience avant de voir le nouveau réseau américain de pharmacies Eckerd contribuer significativement
aux profits.
Hier, le titre de Jean Coutu a
perdu 2,1 % à la Bourse de Toronto, à 17,80 $, après la publication des résultats du troisième
trimestre terminé le 26 février.
En retranchant l’effet des gains
sur les activités de financement,
le bénéfice par action de l’entreprise a atteint 10 cents US, alors
que les analystes sondés par IBES
s’attendaient à 14 cents US.
1549 pharmacies
absorbées
À l’été 2004, rappelons-le, Jean
Coutu a absorbé 1549 pharmacies
du réseau Eckerd. La direction dit
avoir réalisé d’importants progrès
dans l’intégration des nouvelles
pharmacies au réseau déjà établi
Brooks, mais la transition occasionne d’importants frais, ce qui
expliquerait en partie les résultats plus faibles que les attentes.
Entre autres, les chiffres du trimestre comprennent toujours les
dépenses de deux sièges sociaux
et de deux centres informatiques.
Le siège social d’Eckerd, en Floride, a été fermé au profit de celui
de Brooks, au Rhode Island. Au
total, 1263 personnes ont perdu
leur emploi au passage, sur les
quelque 45 000 employés que
compte l’entreprise aux ÉtatsUnis.
Au cours d’un entretien téléphonique, François-Jean Coutu, président et chef de la direction du
Groupe Jean Coutu, a affirmé que
les gains de synergie de l’acquisition d’Eckerd sont en quelque
sorte décalés dans le temps. Les
investisseurs en verront des signes tangibles au prochain trimestre et au cours de la nouvelle
année financière, qui commence
en juin. « Ça va bien. Les économies vont se reproduire plus tard
dans l’avenir. Graduellement,
nous aurons de meilleurs résultats à fournir », a t-il dit.
En réalité, explique le gestionnaire, l’entreprise a pris le plein
contrôle du processus d’achats
d’Eckerd seulement en février.
Avant, Jean Coutu devait faire
avec les produits achetés par les
anciens propriétaires, l’été dernier. Même chose pour la stratégie de publicité et la distribution
de circulaires, qui va de pair avec
les produits disponibles.
En avril, Jean Coutu a lancé une
nouvelle campagne de publicité
télévisée pour son réseau Eckerd,
misant sur le centenaire de l’entreprise. De nouvelles circulaires
mieux adaptées ont également vu
le jour. La direction y met notamment en valeur le service à la
clientèle, la santé et les produits
d’hygiène et de beauté.
Martin Dufresne, gestionnaire
de portefeuille chez Fiera Capital,
voit plutôt d’un bon oeil les résultats du trimestre et ne s’en fait
pas avec la réaction du marché.
« Dans une acquisition d’une telle importance, on ne peut pas regarder les chiffres à court terme.
C’est un paquebot que Jean Coutu est en train de revirer », dit-il.
Le gestionnaire de portefeuille
regarde plutôt l’amélioration séquentielle des chiffres de l’entreprise depuis l’acquisition d’Eckerd. Au troisième trimestre, les
ventes ont atteint 2,82 milliards
US, en hausse par rapport aux 2,7
milliards US du deuxième trimestre. Même chose pour la marge de
profit brute, passée de 22,6 % à
23,1 %. « Ils ont stoppé l’hémorragie de l’ancienne administration », dit-il.
Le seul point sombre est l’importance des frais généraux et
d’administration, mais « ça se gère », a dit M. Dufresne. Le 7 mars,
le titre boursier de Jean Coutu atteignait 21,16 $, un sommet depuis cinq ans. Depuis, l’action n’a
cessé de reculer, passant sous la
barre des 19 $ à la fin de mars,
puis sous les 18 $, hier. Profitant
de ce recul, et estimant les résultats relativement satisfaisants,
Fiera Capital a racheté des actions de Jean Coutu, hier.
Ventes en croissance
Précisons que les ventes sont en
très forte croissance lorsqu’on
compare le nouveau Jean Coutu,
incluant les pharmacies Eckerd, à
l’ancien, mais les profits ne suivent pas, pour l’instant. Les ventes du troisième trimestre sont
passées de 747 millions US en
2004 à 2,77 milliards US en 2005,
tandis que le bénéfice net n’est en
hausse que de 3,9 millions US, à
39,9 millions US. Reste à voir ce
que l’entreprise présentera au
prochain trimestre.
PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE ©
François-Jean Coutu (notre photo), président et chef de la direction du
Groupe Jean Coutu, a affirmé que les gains de synergie de l’acquisition de la
chaîne de pharmacies américaine Eckerd sont en quelque sorte décalés dans le
temps.
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Quebecor World ferme une usine
à Laval et supprime 150 emplois
PRESSE CANADIENNE
L’imprimeur Quebecor World ferme une usine à Laval, dans le cadre d’une réorganisation qui se
traduira par la suppression de
150 emplois.
L’entreprise a précisé hier, dans
un communiqué transmis après la
clôture des marchés boursiers,
que les activités de prépresse ainsi que de ventes de son usine de
Laval seront transférées ailleurs
au Québec.
Environ 50 employés de l’atelier
de Laval se verront offrir un
transfert dans la région de Montréal. Quelque 150 postes seront
toutefois éliminés dans le cadre
de cette réorganisation des activi-
tés de la division de l’Est de Quebecor World. Les employés ont
été surpris et déçus par la nouvelle.
« Notre atelier de Laval n’a pas
été en mesure de s’imposer dans
l’environnement férocement concurrentiel de l’impression sur
presses à feuilles », a déclaré Richard Tremblay, président de la
division de l’Est de Quebecor
World.
« Ce marché est dominé par des
dizaines d’opérateurs indépendants et a connu des baisses de
prix importantes au cours des
dernières années. Cette décision,
difficile à prendre, s’impose pour
améliorer nos activités et le service offert à notre clientèle », a-t-il
ajouté. Quebecor World compte
environ 2500 employés dans 10
usines au Québec.
L’année dernière, l’entreprise
faisait part de la suppression de
quelque 2200 emplois, principalement aux États-Unis, en raison
de la vive concurrence. L’effectif
de Quebecor World dans le monde atteint 35 000 employés.
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