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RÉQUISITION POUR MOTIF PSYCHIATRIQUE EN STRUCTURE D’URGENCE
psychologique, psychiatrique ou juridique et de lui proposer une rencontre avec
les associations d’aide aux victimes (5). Il est également essentiel d’informer la
victime de ses droits et en particulier lui expliquer l’importance de se constituer
« partie civile », afin qu’elle puisse être informée des avancées de l’enquête et
prétendre le cas échéant à une indemnisation.
3.2. Le certificat médical de retentissement psychologique
La rédaction du certificat médical répond à certains impératifs que rappellent les
recommandations de la Haute Autorité de Santé de 2011 (1). Il est du devoir du
médecin de cerner et de traduire ce qui, de l’observable chez la victime examinée,
est utile et nécessaire au travail de la justice. Dès lors que le certificat est remis aux
autorités judiciaires, il devient une pièce de procédure à part entière. Il doit donc
être particulièrement minutieux et détaillé d’autant qu’il servira parfois au
magistrat à qualifier l’infraction (6).
Si le médecin est libre de la rédaction du contenu du certificat, il se doit de ne
rapporter que ce qu’il a constaté. Il ne lui appartient pas d’apprécier la véracité des
faits ni de les imputer à l’auteur désigné par la victime. Le médecin devrait éviter
de mentionner l’auteur des faits, l’identité ou le lien de parenté entre l’auteur
supposé des faits et la victime, et ne doit pas se prononcer sur le caractère
volontaire ou involontaire des violences. Il est recommandé d’exprimer au présent
de l’indicatif les constatations faites et objectivées. Par contre, le médecin doit
mentionner les doléances de la victime au conditionnel ou en les indiquant entre
guillemets : « la victime déclare… », ou « la victime allègue… », ou encore :
« selon les dires de la victime… », sans interprétation ni tri. Il est également
nécessaire de ne pas affirmer l’existence d’un lien de causalité entre les troubles
constatées et les faits allégués. Le médecin doit veiller à éviter les omissions ou la
surdescription dénaturant les faits, et à ne pas interpréter ceux-ci. Par exemple, le
médecin ne doit pas employer de mots connotés, tels que « harcèlement », qui
relèvent d’un diagnostic finalisé d’ordre juridique.
Le certificat peut être rédigé sur papier libre ou sur un formulaire préétabli. Rédigé
en français, il doit comporter l’identification du médecin signataire (nom, prénom,
adresse, numéro d’inscription à l’Ordre des médecins) et la prestation de serment
si le médecin a été requis par une autorité judiciaire et qu’il ne figure pas sur une
liste d’experts, l’identification (nom, prénom, date de naissance) de la victime, du
représentant légal ou d’un traducteur éventuel. En cas de doute sur l’identité de
la victime, le médecin notera l’identité alléguée par celle-ci, sous la forme «
me
déclare se nommer... ». Le certificat doit également mentionner les circonstances
de sa rédaction (ici, sur réquisition) et indiquer le nom et la fonction du requérant.
Tous les certificats doivent être signés par le médecin et comporter la date, l’heure
et le lieu de l’examen, et de la rédaction du certificat (qui peuvent avoir lieu à des
moments différents). Le médecin en conservera toujours un double, notamment
car il peut être sollicité plusieurs mois après le constat pour venir apporter son
témoignage devant une juridiction (6).