Jeudi 26 mai - Salle Borely 1ère Formation

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Jeudi 26 mai - Salle Borely
1 ère Formation Pratique
de Rythmologie interventionnelle
10:30 ICafé d’accueil
10:45 I Accueil des participants et discours d’ouverture
11:00 IMISE AU POINT SUR LA RYTHMOLOGIE INTERVENTIONNELLE
Modérateurs : C. Barnay & A. Pisapia
11:00 I La maladie de Bouveret, M. Bremondy
11:30 I Le syndrome de WPW, P. Fiorello
12:00 ILa fibrillation Atriale, A. Ferracci & F. Halimi
- Point sur les dernières recommandations
et les nouveaux traitements médicamenteux
- Techniques d’ablations et résultats
13:00 IDéjeuner
14:00 ILes troubles du rythme ventriculaire, J. Seitz & J. Taieb
15:00 ILes prothèses (PM, DAI, CRT), C. Bertrand & J. Faure
16:00 IPause
Session jointe avec le groupe
de rythmologie de la sfc
16:30 ILA MORT SUBITE
Modérateur : J-F. Leclercq & A. Pisapia
16:30 IComment apprécier le risque de mort subite dans la
cardiomyopathie hypertrophique ?, C. Bertrand
17:00 IQuel bilan après une mort subite inexpliquée dans la famille ?,
P. Chevalier
17:30 IDéfibrillation semi-automatique dans les lieux publics :
de l’idée à sa réalisation pratique, P. Ricard
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MISE AU POINT SUR LA RYTHMOLOGIE
INTERVENTIONNELLE
La maladie de Bouveret
11:00  Dr M. Bremondy, Hôpital St Joseph, Marseille
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MISE AU POINT SUR LA RYTHMOLOGIE
INTERVENTIONNELLE
La fibrillation Atriale
12:00  Dr F. Halimi, Hôpital Privé Parly II - 21, rue Moxouris, Le Chesnay
Introduction :
Plus de 6 millions d’Européens souffrent de fibrillation atriale (FA), avec une prévalence qui devrait plus que
doubler dans les 50 prochaines années du fait de l’augmentation de l’espérance de vie (1-2% de la population
générale, <0,5% entre 40-50 ans et jusqu’à 15% à 80 ans). Un accident vasculaire cérébral sur 5 est la
conséquence d’une FA et celle-ci est associée à un doublement du risque de mortalité. Elle est à l’origine d’un
tiers des hospitalisations pour arythmie cardiaque, affecte la qualité de vie et la capacité d’effort, altère la
fonction ventriculaire gauche et pourrait être responsable d’un déclin progressif des fonctions cognitives jusqu’à
la démence vasculaire. Si la controverse a été vive entre contrôle de la fréquence et contrôle du rythme, il
semble intuitivement évident que la seconde option est plus physiologique. Face à l’efficacité décevante des
traitements antiarythmiques préventifs, l’ablation de la FA occupe désormais une place incontournable.
Qui sont les bons candidats à l’ablation de la FA ?
Les nouvelles « Guidelines for the management of atrial fibrillation » ont été publiées en 2010 par un collectif
d’experts de l’European Society of Cardiology. Basée sur une revue systématique de la littérature et dans le
but de préciser les « bonnes pratiques », ce document permet de mieux positionner la place de l’ablation
de la FA en Europe. Quatre classes symptomatiques et 4 formes évolutives ont été distinguées. On a défini
d’une part, le «EHRA score» qui permet une quantification des symptômes dus à la FA, d’autre part 4 types
de fibrillations (et non plus 3) avec l’introduction de la forme dite « long-standing persistent », d’une durée
de plus d’un an mais restant accessible à l’ablation. L’ablation de la FA n’est à proposer qu’aux patients
symptomatiques, c’est-à-dire en classe EHRA ≥ II. Les recommandations confirment la place de l’ablation dans
la forme paroxystique en seconde intention, qu’il y ait ou non une cardiopathie sous-jacente et après échec
d’un traitement antiarythmique. La nouveauté c’est qu’on peut désormais la proposer en première intention chez
les sujets jeunes à cœur sain, s’ils ne souhaitent pas prendre de traitement au long cours. L’ablation est aussi
confirmée en seconde intention pour les FA persistantes et désormais les « long-standing persistent », même si
l’on sait que les résultats sont moins bons et peuvent conduire à des procédures multiples. La place de l’ablation
de la FA dans l’insuffisance cardiaque est théoriquement bénéfique puisque la restauration du rythme sinusal
améliore les conditions hémodynamiques, mais elle reste un véritable défi. Plusieurs travaux, comme l’étude A4
ont clairement démontrés la supériorité de l’ablation de la FA comparée aux traitements antiarythmiques, que ce
soit en terme de maintien du rythme sinusal, ou encore de qualité de vie. Il faut pourtant nuancer ces résultats du
fait des complications potentielles liées à ces techniques ablatives. On insiste avant tout sur le risque significatif
d’hémopéricarde, d’accident vasculaire cérébral embolique, sur la redoutable fistule atrio-oesophagienne et
même quelques cas rapportés de décès péri-opératoires. Ces accidents apparaissent en partie opérateurs et
centre-dépendants mais s’élèvent tout de même à 4.5% d’après le « Worldwide Survey » publié par R. Cappato
en 2010, portant sur l’expérience de 2003 à 2006.
Les différentes techniques concurrentes ou complémentaires
L’ablation par courant de radiofréquence est la technique de référence qui a permis l’essor de la rythmologie
interventionnelle moderne. A gauche, il est admis que l’utilisation de cathéters irrigués réduit le risque de
coagulation et de carbonisation, limitant ainsi les complications emboliques. On peut utiliser une approche
radiologique bidimensionnelle classique pour l’isolation simple des veines pulmonaires, mais les systèmes
de cartographie tridimensionnelle se sont imposés rapidement. Une segmentation de l’oreillette gauche est
généralement réalisée avant l’ablation grâce aux données numériques provenant d’un scanner ou d’une IRM
cardiaque. Cette géométrie de référence est comparée voire fusionnée avec celle qui est faite en cours de
procédure par les cathéters positionnés dans l’oreillette gauche préalablement introduits par voie transseptale.
La navigation 3-D permet d’accroitre la précision du geste mais aussi de limiter l’irradiation du patient et
de l’opérateur. Généralement, l’isolation d’une veine pulmonaire est guidée par l’introduction d’un cathéter
circulaire dans le premier centimètre de la veine. Celui-ci permet de confirmer la connexion électrique puis la
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déconnexion progressive en s’orientant sur les zones de conduction résiduelle. Depuis quelques années sont
apparus de nouveaux outils, qu’il s’agisse de cathéters spécialement dessinés pour l’isolation des veines, ou
encore de l’utilisation de nouvelles sources d’énergie. On peut citer le ballon de cryo-ablation qui permet une
isolation par le froid, en respectant la matrice cellulaire après congélation des tissus. Le PVAC (Pulmonary
Vein Ablation Catheter) est un cathéter circulaire qui permet à la fois l’enregistrement des potentiels veineux
et l’ablation par courant de radiofréquence en combinant une énergie uni et bipolaire. On attend beaucoup
de la robotique qui permet en théorie d’améliorer la précision du geste. Le système Hansen* est un robot
« classique » commandé par un « joy-stick », le Stereotaxis* permet une véritable navigation magnétique des
cathéters. Le contrôle de la force d’appui exercée par l’extrémité distale du cathéter d’ablation au point de
contact avec le tissu sera disponible prochainement.
Quelles sont les résultats de l’ablation de la FA ?
Cette question reste délicate et il convient avant tout de définir la notion de succès. S’agit-il d’une éradication
complète et définitive de l’arythmie, d’une diminution significative du nombre des crises, parle-t-on de succès
sans ou avec maintien des antiarythmiques, ce succès est il obtenu en une séance d’ablation ou en plusieurs?
En fait la littérature est ambiguë et on n’a pas toujours comparé les mêmes patients, les mêmes techniques et
les mêmes types de suivis. La question centrale concerne la validation du succès. On sait depuis les travaux de
R.L. Page en 1994 qu’il y a une majorité d’épisodes de FA asymptomatiques et on a appris plus récemment
que la FA était beaucoup moins symptomatique au décours d’une ablation, comme si on avait « dénervé »
l’oreillette gauche; alors comment se fier à une simple disparition des palpitations. Il apparaît que plus on
améliore la qualité du suivi objectif (ECG, Holter-ECG discontinu, Holter-ECG longue durée, « loop-recorder »
externe ou implanté, mémoires d’un pacemaker…) plus on diminue le taux de « succès électrique » et cela chez
des patients qui se sentent parfois améliorés voire guéris, donc avec un « succès clinique » ! Or, la littérature
des années 2000 est basée en bonne partie sur l’évaluation des symptômes après l’ablation et sur des suivis
discontinus assez discutables. Pour les formes les plus focales, les résultats atteignent 80-90% souvent en une
seule procédure, mais pour les autres il faut anticiper des résultats plus décevants et des procédures répétées.
Plusieurs études cliniques en cours permettront de mieux définir et valider le « succès » après ablation de la FA.
Vers une généralisation de la pratique, quel avenir ?
Les techniques ablatives ont pris aujourd’hui une place incontestable dans la prise en charge de la FA.
Elles doivent rester dans la majorité des cas un recours de deuxième intention et s’adresser à des candidats
symptomatiques, bien informés des bénéfices et des risques de la méthode. Les résultats sont encourageants
dans les formes les plus focales mais toujours insuffisants pour les arythmies plus évoluées. Une meilleure
compréhension du processus fibrillatoire est nécessaire et il faut encourager la recherche fondamentale. On
doit poursuivre le développement de nouveaux outils dédiés, qu’il s’agisse de nouveaux cathéters ou de
nouvelles sources d’énergie. On peut compter sur l’amélioration de l’imagerie, de la navigation 3-D, demain
sans doute sur la robotique. Tous nos efforts doivent tendre vers une plus grande sécurité des procédures et une
amélioration des résultats, avec une prise en charge « sur mesure » de l’arythmie pour chacun de nos patients.
Notes
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MISE AU POINT SUR LA RYTHMOLOGIE
INTERVENTIONNELLE
Troubles du rythme ventriculaires
14:00  Dr J. Seitz, Massy & Dr J. Taieb, CH du Pays d’Aix, Aix-en-Provence
RAPPEL GENERAUX
I. M
ECANISME DES TV
Focale (ESV/TV infundibulaires, DVDA…)
Réentrée (micro ou macro réentrée). Le plus souvent sur cicatrice (IDM, DVDA…)
II. TYPE DE TV
TV sur cœur apparemment sain
Bénigne
• TV infundibulaires droites
• TV fasciculaires
Maligne
• TV catécholaminergiques de l’enfant
• Syndrome de Brugada
• Syndrome du QT court
• Syndromes du QT long congénital.
• Repolarisation précoce
• Fibrillation ventriculaire idiopathique
TV sur cardiopathie structurelle
•
•
•
•
Cardiopathie ischémique les plus frequentes
Réentrée de branche à branche
DVDA
Cardiopathie congénitale opérée
ABLATION PAR RADIOFREQUENCE DES TV
TV infundibulaires droite idiopathiques
La majorité des TV infundibulaires sont traitées par ablation avec succès. La cartographie est cependant difficile
et longue en raison de l’aspect tridimensionnel complexe de la chambre de chasse droite. L’apport d’un ECG
12 dérivations en TV ou avec des extrasystoles ventriculaires (ESV) est d’une grande aide pour en réduire la
durée. Habituellement, l’ablation s’effectue durant une TV soutenue. Elle peut être tentée en rythme sinusal en
présence de fréquentes ESV similaires à la morphologie de la TV. Le foyer peut se trouver dans la région du
vasalva accessible uniquement par abord gauche.
TV fasciculaires
Elle se termine habituellement par l’injection de vérapamil, Ce type de TV peut être induit et terminé par
stimulation. Le circuit de réentrée se trouve souvent le long du septum inférieur moyen dans le ventricule gauche
où l’on enregistre un potentiel de Purkinje bien marqué précédent le QRS. L’ablation par RF est souvent efficace
à cet endroit. Des sites d’ablation peuvent être également identifiés le long du septum par des potentiels
diastoliques compatibles avec la portion proximale du circuit de réentrée.
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TV par réentrée de branche à branche
TV monomorphe qui implique un circuit de macro-réentrée utilisant les branches et le septum interventriculaire.
Habituellement, l’onde d’excitation remonte la branche gauche, descend la branche droite puis passe à travers
le septum interventriculaire pour « réentrer » dans la branche gauche. Sur l’ECG de surface, on constate un
retard droit (aspect de bloc de branche gauche). Dans de rares cas, l’onde d’excitation circule dans l’autre sens
avec à l’ECG un retard gauche (aspect de bloc de branche droit). Les TV par réentrée de branche à branche
se rencontrent habituellement lors d’anomalie cardiaque sous-jacente. L’ablation par RF de la branche droite,
technique simple, est devenue la méthode de choix, depuis sa première utilisation en 1989. Son succès peut
être confirmé par l’apparition d’un bloc de branche droit. Les complications sont rares. L’apparition d’un bloc
atrioventriculaire complet nécessitant un pacemaker se produit dans 10 à 15% des cas. Les patients avec une
TV par réentrée de branche à branche ne sont pas à l’abri d’autres TV. L’implantation d’un défibrillateur devrait
être évaluée au cas par cas.
TV par réentrée sur cicatrice : IDM, DVDA…
Les zones de cicatrice myocardique responsable de TV contiennent des régions de fibrose dense et inexcitable,
responsable de bloc de conduction, et des régions de myocarde survivant, voie potentielle pour une réentrée.
L’arrangement géométrique approprié des voies autour et à travers les cicatrices crée la réentrée. Les isthmes
entre les cicatrices ou entre la cicatrice et un anneau valvulaire sont la cible de l’ablation dont le but est
d’abolir la conduction à travers ces « isthmes ». Les zones de cicatrices peuvent être identifiées au cours d’une
cartographie en rythme sinusal. Elles correspondent à des zones où les signaux sont de basse amplitude et
« fragmentés ». La morphologie du QRS des TV suggère souvent le quadrant de la zone de cicatrice qui contient
la sortie du circuit de réentrée. La cartographie par stimulation permet parfois de localiser le site d’activation
de la TV par comparaison de la morphologie du QRS stimulé avec la TV clinique.
Sur l’ECG de surface, on rencontre de nombreuses morphologies différentes en fonction de la localisation et de
l’étendue de la zone cicatricielle . Après ablation d’une TV cliniquement unique, la plupart des patients peuvent
avoir d’autres TV inductibles de morphologie différente. Cibler une TV unique, clinique a l’avantage de limiter
le nombre de tirs de RF et de réduire le risque de la procédure, mais expose, durant le suivi, à la survenue de
nouvelles TV correspondant à de nouveaux « circuits ». La plupart des patients ont déjà ou vont bénéficier de
l’implantation d’un défibrillateur. L’ablation permet alors une diminution importante du nombre de thérapies par
le défibrillateur.
Causes d’échecs de l’ablation par cathéter
La localisation profonde du circuit de réentrée dans le sous-endocarde est une cause majeure d’échec d’ablation
endocardique par RF. On peut recourir à une cartographie épicardique (via le sinus coronaire et les veines
cardiaques ou par voie épicardique directe) pour identifier les portions sous-endocardiques des circuits de
réentrée.
Parfois, suite à de multiples tirs, le développement d’un œdème rend la pénétration de la RF difficile dans le
myocarde profond. Une reprise après plusieurs semaines permet parfois de compléter l’ablation.
En cas de TV instables une cartographie peut être difficile à réaliser, et l’ablation beaucoup plus complexe,
l’ablation peut se faire après une cartographie en rythme sinusal qui cible la zone de cicatrice. L’équipe
Bordelaise a développé récemment une stratégie qui consiste à cibler en rythme sinusal toutes les zones de
potentiels tardifs. Cette procédure permet de traiter par ablation des TV instables ou multiples.
Notes
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