LES
Cycles et les récurrences
•J
en géologie
PAU
Ma x LOHEST
ICxtrait (les Annales de la Soc géologique de Belgique,
t. X XXV , Mémoires.
LIÈGE
IM P R IM E R IE H . V A IL L A N T -C A RM A N N E
(S. A.)
W, l ue Sldalberi, ti
1908
S. 67 '
-s. 71
6
-Sf
6
.SV
JLn Société, en décidant l'impression dun travail, laisse à lautour la
responsabilité de ses opinions.
(Art. des statuts, re]>roduit en exécution de l’art, /f du règlement.]
¡¡a > ***/.-. $
: . ' S
îneejco
Les cycles et les currences en géologie,
l’Ali
JMa x J_ o h e s t .
Eu parcourant le récent traité de géologie de M. Ilaug, j ai
constaté avec satisfaction que le premier chapitre de cet impor
tant ouvrage était intitulé : le Cycle des phénomènes géologiques.
Cette notion de lévolution de là matière minérale dans une série
de cycles est peut-être, en effet, le résultat le plus intéressant
des dernières recherches géologiques. Il ne surprendra guère
les géologues belges, MM. Rutot et Van den Broeclc, ayant,
depuis longtemps, basé sur la notion des cycles sédimentaires
une classification des dépôts tertiaires. Ayant eu moi-même
loccasion, il y a une vingtaine d’années, détudier certains cycles
et récurrences de nos terrains primaires, je nai cessé dattirer
lattention de mes élèves sur cette interprétation des phénomènes
géologiques.
Mais comme je.pense que certains membres de notre Société
sont encore peu au courant de cette méthode, je résumerai, sous
forme de conférence et le plus brièvement possible, mes opinions
à ce sujet, assez différentes dailleurs de celles que lon rencontre
généralement dans les traités. Basées à la fois sur des obser
vations personnelles et sur la lecture dun grand nombre darticles,
elles constituent pour moi une conviction. Leur exposé détaillé
prendrait limportance dun cours. Je me contenterai donc de les
exposer brièvement, ce qui me dispensera de refaire l'historique
de la question et dentrer à ce sujet dans des considérations qui
viendraient prendre dans nos Annales une place généralement
mieux occupée.
M 2C
On peut mettre à la base des études géologiques le principe
fondamental suivant : La terre a été primitivement à létat de
fusion ignée et se contracte en se refroidissant.
Si lon cherche en effet, soit la raison des plis de nos montagnes,
soit une explication de la présence de fossiles marins à une grande
hauteur au dessus du niveau actuel de la mer, on arrive toujours
à cette conclusion : la terre se contracte, les rivages de la mer
nont pas toujours occupé la même place.
Cette contraction lente de la terre a pour effet dengendrer des
dénivellations à la surface. L eau, au contraire, qui sest précipitée
à la surface du globe dès que le refroidissement le lui a permis,
désagrège et finit par niveler toutes les protubérances produites.
Le fait paraît bien établi par les observations ; tous les conti
nents disparaîtraient et auraient disparu depuis longtemps sous
laction des eaux si la contraction du globe ne s’y opposait. La
terre, telle quelle nous apparaît avec ses continents, ses dépres
sions océaniques, nest en somme que le résultat final dune lutte
entre deux forces : la première, la contraction du globe due à son
refroidissement qui a pour tendance de faire surgir des eaux de
nouveaux continents ; la seconde : laction désagrégeante des eaux
qui tend à les faire disparaître.
Ces actions à tendances différentes, très lentes, qui échappent
encore pour ainsi dire à toute observation directe, agissent simul
tanément, et en les étudiant nous verrons quelles paraissent,
lune comme l’autre, opérer leurs effets dans une série de cycles.
Cl a s s i f i c a t i o n r é s u m é e d e s r o c h e s .
La croûte terrestre est formée de roches, ce terme étant pris
dans le sens le plus étendu. Pour le géologue, le sable, l’argile,
les limons sont des roches.
Or, on peut aisément classer toutes les roches connues en deux
groupes. Dun cô celui des roches sédi inc niai ces formées ou
déposées dans les eaux se présentant en couches superposées et
qui se répartissent elles-mêmes en trois catégories dont nous
étudierons successivement la formation :
i° Les roches constituées déléments roulés ou détritiques
(sable, argile, grès, schiste, quartzite, phyllade).
M 23
LosS roches formées déments précipités dune solution soit
par évaporation, soit par l’action des organismes : calcaire, sel,
gypse, certains minerais de fer, de cuivre, etc. et certaines roches
siliceuses.
3° Les roches formées par une accumulation de débris végé
taux, anthracite, houille.»lignite, tourbe.
L ’autre groupe beaucoup moins important , réparti sur une
faible partie du domaine continental, est constitué par des roches
dans lesquelles on observe des cristaux bien Be finis : ce sont les
roches volcaniques^ platoniques ou cruptires provenant du refroi
dissement dune matière en fusion. Elles ont é rejetées à la
surface du sol par les volcans, ou sont souvent’contenues dans des
fentes et des crevasses qui traversent les roches sédimentaircs.
Cy c l e d e s r o c h e s s é d im e n t a ir h S a é l é m e n ts r o u l é s
OU D ÉTRITIQUES.
L ’étude des éments qui constituent ces roches démontre à
lévidence quelles proviennent, en dernière analyse, de la désagré
gation dune roche cristalline mère. Les géologues sont toutefois
loin dètre daccord sur la nature précise de celle-ci.
Sappuyant sur des considérations physiques et chimiques, ils
admettent que cette roche primitive devait avant tout être com
posées de quartz et de feldspath, pouvant lui-même renfermer du
" calcium à létat de silicate.
Partons donc dune roche semblable et voyons comment on
peut en dériver toutes les roches sédimentaircs de cette première
catégorie.
Si lon observe, dans locéan, les dépôts qui seffectuent au fond
de la mer, au voisinage dune roche cristalline renfermant essen
tiellement du quart/, et du feldspath, on trouve successivement,
en sécartant de la côte et sous une profondeur deau de plus en
plus grande : des cailloux, du sable, de largile, de la boue
calcaire.
Les cailloux proviennent de la désagrégation de la roche cris
talline elle-même, le sable de la trituration du quartz, largile de
la désagrégation du feldspath, le calcaire de la dissolution par
leau chargée danhydride carbonique, du carbonate calcique que
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !