13 INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL APERÇU DU CHAPITRE 13–1 Concepts de base du traitement numérique du signal 13–2 Conversion de signaux analogiques sous forme numérique 13–3 13–4 13–5 Méthodes de conversion analogique-numérique Processeur de signal numérique (DSP) Méthodes de conversion numérique-analogique OBJECTIFS DU CHAPITRE ■ Nommer les éléments essentiels d’un système de traitement numérique du signal. ■ Expliquer comment convertir des signaux analogiques sous forme numérique. ■ Discuter du rôle du filtrage. ■ Décrire un processus d’échantillonnage. ■ Expliquer l’utilité d’une conversion analogique-numérique. ■ Décrire le fonctionnement d’un convertisseur analogiquenumérique (CAN). ■ Discuter de concepts de base d’un processeur de signal numérique (DSP). ■ Décrire l’architecture d’un processeur de signal numérique. ■ Nommer différentes fonctions effectuées par un processeur de signal numérique. ■ Décrire l’utilité d’une conversion numérique-analogique. ■ Décrire le fonctionnement d’un convertisseur numériqueanalogique (CNA). TERMES CLÉS ■ ■ ■ Convertisseur analogique-numérique (CAN) Processeur de signal numérique (DSP) Convertisseur numérique-analogique (CNA) ■ Échantillonnage ■ Fréquence de Nyquist ■ Distorsion de repliement (aliasing) ■ Quantification ■ Cœur de DSP ■ MIP/s ■ Mégaflops ■ MMAC/s ■ Traitement pipeline ■ Extraction ■ Décodage ■ Exécution INTRODUCTION Le traitement numérique du signal est une technologie de pointe utilisée à vaste échelle dans nombre d’applications comme dans les automobiles, les appareils domestiques, industriels, médicaux ou militaires, la reproduction d’images, les télécommunications, l’instrumentation et bien d’autres. Le traitement numérique du signal fait appel aux mathématiques, à la programmation logicielle et à du matériel informatique de traitement pour manipuler des signaux analogiques. Il peut servir à améliorer la qualité d’images, à compresser des données pour un stockage ou des transmissions plus efficaces, dans la synthèse de la parole, pour la reconnaissance vocale et ainsi de suite. Ce chapitre présente un aperçu des nombreuses possibilités du traitement numérique du signal. Une étude approfondie de ce sujet nécessiterait beaucoup plus qu’un simple chapitre; c’est pourquoi nous vous proposons une liste d’ouvrages dédiés au traitement numérique du signal à la fin de ce chapitre. Vous pouvez également obtenir les données et fiches techniques des composants de la famille TMS320 sur le site Web de Texas Instruments à www.ti.com, de même que sur des processeurs de signaux numériques à www.motorola.com et www.analogdevices.com. CIRCUITS LOGIQUES À FONCTION FIXE ADC0804 PROCESSEURS DE SIGNAUX NUMÉRIQUES TMS320C62xx TMS320C64xx TMS320C67xx 743 744 ■ 13–1 INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL CONCEPTS DE BASE DU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL Le traitement numérique du signal permet de convertir des signaux captés sous leur forme analogique naturelle (sons, vidéo et informations de détecteurs) en données numériques et incorpore des techniques de correction et de modification des données de signaux analogiques pour différentes applications. Après l’étude de cette section, vous pourrez Définir un convertisseur analogique-numérique (CAN) ■ Définir un processeur de signal numérique (DSP) ■ Définir un convertisseur numérique-analogique (CNA) ■ Dessiner le schéma de principe d’un système de traitement numérique du signal ■ Un système de traitement numérique du signal convertit d’abord des données analogiques en une suite de niveaux distincts. La forme graphique d’une telle séquence de niveaux représentant les variations du signal analogique ressemble à un escalier, comme le montre la figure 13–1. Le processus de modification du signal analogique en une approximation « en escalier » est accompli par un circuit échantillonneur bloqueur. FIGURE 13–1 Maintien Signal analogique original (onde sinusoïdale) et son approximation « en escalier ». Échantillon FIGURE 13–2 Schéma de principe d’un système de traitement numérique du signal. Signal analogique Filtre antirepliement Chaque niveau maintenu est converti en un code binaire par le CAN. L’approximation en forme d’escalier est ensuite quantifiée en une suite de codes binaires, où chacun de ces codes définit une marche particulière de l’escalier, grâce à un processus appelé conversion analogique-numérique. Le circuit responsable de cette transformation est le convertisseur analogique-numérique (CAN). Une fois converti sous forme numérique, le signal analogique est dirigé vers un processeur de signal numérique (DSP). Un DSP peut effectuer différents traitements sur les données entrantes : élimination d’interférences parasites, augmentation ou réduction en amplitude de certaines fréquences du signal, codage de données pour des transmissions plus sûres, détection et correction d’erreurs dans les codes transmis et ainsi de suite. Un DSP peut servir, entre autres, à corriger des enregistrements sonores, à éliminer l’effet d’écho sur des lignes de communication, à augmenter la précision d’images de tomodensitogrammes pour des diagnostics médicaux plus précis ou à brouiller les conversations au téléphone cellulaire pour le droit au domaine privé. Une fois traités par le DSP, les signaux peuvent être reconvertis en une version améliorée du signal analogique d’origine par un convertisseur numérique-analogique (CNA). La figure 13–2 montre le schéma de principe d’un système de traitement numérique du signal. En réalité, les DSP sont des microprocesseurs spécialisés, sensiblement différents des microprocesseurs d’usage général. Contrairement à ces derniers qui fonctionnent avec des Circuit échantillonneur bloqueur 10110 01101 00011 11100 CAN 10110 01101 00011 11100 DSP CNA Filtre de reconstruction Signal analogique corrigé CONVERSION DE SIGNAUX ANALOGIQUES SOUS FORME NUMÉRIQUE ■ logiciels complexes afin d’accomplir un grand nombre de tâches génériques, les processeurs de signaux numériques servent dans des applications spécialisées. Les DSP peuvent ainsi dévorer d’imposantes quantités de nombres beaucoup plus rapidement et travailler en temps réel, en traitant les informations à mesure qu’elles se produisent grâce à des algorithmes spéciaux. D’une part, le convertisseur analogique-numérique (CAN) d’un système doit être en mesure d’échantillonner les données entrantes à une vitesse suffisante pour calquer toutes les variations importantes de l’amplitude du signal. D’autre part, le DSP doit être capable de suivre la vitesse d’échantillonnage du CAN et accomplir ses calculs à une vitesse égale ou supérieure au flux de données échantillonnées qu’il reçoit. Une fois traitées par le DSP, les données numériques sont dirigées vers un convertisseur numériqueanalogique (CNA) pour être reconverties sous forme analogique. SECTION 13–1 RÉVISION Les réponses se retrouvent à la fin du chapitre. 1. Qu’est-ce qu’un DSP? 2. Que signifie l’abréviation CAN? 3. Que désigne l’abréviation CNA? 4. Quel type de circuit peut transformer un signal analogique sous forme binaire? 5. Quel type de circuit peut transformer un signal numérique sous forme analogique? 13–2 CONVERSION DE SIGNAUX ANALOGIQUES SOUS FORME NUMÉRIQUE Avant de traiter des signaux à l’aide de techniques numériques, il faut d’abord convertir le signal analogique sous une forme numérique. Après l’étude de cette section, vous pourrez ■ Expliquer le processus de base de conversion d’un signal analogique sous forme numérique ■ Décrire l’utilité d’un circuit échantillonneur bloqueur ■ Définir la fréquence de Nyquist ■ Expliquer les causes de la distorsion de repliement (aliasing) et comment l’éliminer ■ Décrire le rôle d’un convertisseur analogique-numérique (CAN) Filtrage et échantillonnage Les deux premiers blocs du schéma de principe de la figure 13–2 correspondent à un filtre anti-repliement et à un circuit échantillonneur bloqueur. Ce dernier circuit joue deux rôles, le premier étant l’échantillonnage. L’échantillonnage désigne le processus de capture d’un nombre suffisant de valeurs discrètes en différents points d’une forme d’onde, afin de la représenter numériquement. Plus le nombre d’échantillons est élevé, plus la forme d’onde sera reproduite avec précision. L’échantillonnage convertit ainsi un signal analogique en une suite d’impulsions, où chacune d’elles représente l’amplitude du signal à un moment précis. La figure 13–3 illustre le principe de l’échantillonnage. Avant d’échantillonner un signal analogique, il faut respecter certains critères afin d’obtenir une représentation fidèle du signal d’origine. À l’exception des ondes sinusoïdales pures, tout signal analogique se compose d’un spectre de fréquences composites appelées harmoniques. Les harmoniques d’un signal analogique sont en fait des ondes sinusoïdales, chacune d’une fréquence et d’une amplitude distincte. C’est ainsi qu’en combinant les harmoniques d’une forme d’onde périodique donnée, on peut obtenir le signal original. Cependant, tout signal à échantillonner doit d’abord traverser un filtre passe-bas anti-repliement pour éliminer les harmoniques de fréquences supérieures à une certaine valeur nommée fréquence de Nyquist. Théorème de l’échantillonnage Notez la présence de deux formes d’ondes d’entrée à la figure 13–3, l’une représentant le signal analogique et l’autre la forme d’onde des impulsions d’échantillonnage. L’une des règles de l’échantillonnage stipule que pour reproduire adéquatement un signal analogique, la vitesse d’échantillonnage doit être 745 746 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL FIGURE 13–3 Principe de l’échantillonnage. Signal d’entrée analogique Circuit d’échantillonnage Impulsions d’échantillonnage Version échantillonnée du signal d’entrée supérieure au double de la composante de fréquence la plus élevée contenue dans le signal analogique, fa(max). En d’autres termes, la fréquence analogique la plus élevée ne doit pas dépasser la moitié du taux d’échantillonnage. L’équation 13–1 donne le calcul pour la fréquence fa(max), connue sous le nom de fréquence de Nyquist. féchantillonnage ≥ 2fa(max) Équation 13–1 FIGURE 13–4 Analogie simple de la théorie de l’échantillonnage. Pour mieux comprendre le théorème de l’échantillonnage, nous pouvons faire appel à la simple analogie d’une balle qui rebondit. Même si cette comparaison n’offre pas une représentation très précise de l’échantillonnage de signaux électriques, elle permet d’illustrer le principe de base. Si vous prenez une seule photo (échantillon) d’une balle alors qu’elle rebondit, comme le montre la figure 13–4 a), vous pouvez voir qu’elle est suspendue au-dessus du sol, mais vous ne pouvez rien déduire de son parcours. Il vous est impossible de déterminer si la balle monte ou descend, ni deviner la courbe de son bond. Maintenant, si vous photographiez cette balle à deux intervalles égaux pendant qu’elle rebondit comme à la partie b), vous obtenez un minimum d’informations sur son mouvement, mais aucune indication sur la courbe de son bond. Ici, vous pourriez déduire que la balle demeure à une certaine hauteur d’une photo à l’autre et que sa hauteur maximale est sans doute supérieure à ce que vous apercevez sur chaque photographie. Enfin, si vous photographiez cette balle quatre fois comme à la partie c), vous pouvez commencer à voir plus clairement la véritable trajectoire de la balle alors qu’elle rebondit. En conséquence, plus vous prenez de photos (échantillons), plus il vous est facile de déterminer le parcours de la balle lors de son bond. a) Échantillon unique du saut d’une balle. b) Deux échantillons d’une balle pendant son saut donne un minimum d’informations sur son déplacement, sans toutefois décrire clairement son parcours. c) Quatre échantillons d’une balle alors qu’elle rebondit crée une image plus précise de sa véritable trajectoire. CONVERSION DE SIGNAUX ANALOGIQUES SOUS FORME NUMÉRIQUE ■ 747 Nécessité du filtrage Il est essentiel de traiter un signal analogique avec un filtre passebas pour extirper les composantes (harmoniques) de fréquences supérieures à la fréquence de Nyquist, afin d’éviter de générer une distorsion de repliement ou aliasing. Un alias désigne un signal parasite qui se produit lorsque le taux d’échantillonnage est inférieur au double de la fréquence du signal échantillonné. Comme la fréquence d’un alias est inférieure à la fréquence la plus élevée du signal échantillonné, elle se retrouve dans le spectre de fréquences du signal analogique et cause inévitablement une distorsion. Le terme alias découle du fait que ce genre de signal parasite « se fait passer » pour une composante du signal d’origine, alors qu’en réalité il ne doit pas en faire partie. Un autre moyen de visualiser la distorsion de repliement est de considérer que les impulsions d’échantillonnage produisent un spectre de fréquences harmoniques au-dessus et au-dessous du taux d’échantillonnage, comme le montre la figure 13–5. Si le signal analogique contient des fréquences supérieures à la fréquence de Nyquist, elles empiéteront sur le spectre de la forme d’onde échantillonnée et créeront des interférences. Les composantes de basses fréquences de la forme d’onde d’échantillonnage, ainsi mélangées avec le spectre de la forme d’onde analogique, génèrent une condition d’aliasing. Spectre non filtré des fréquences analogiques FIGURE 13–5 Illustration d’une situation où féchantillonnage < 2fa(max). Spectre du signal d’échantillonnage f L’empiétement cause de la distorsion de repliement féchantillonnage Un filtre passe-bas anti-repliement doit être utilisé afin de limiter le spectre des fréquences du signal analogique à un taux d’échantillonnage donné. Pour éviter une condition d’aliasing, le filtre doit au moins éliminer toutes les fréquences analogiques supérieures à la fréquence minimale du spectre d’échantillonnage, comme le montre la figure 13–6. On peut également contourner la distorsion de repliement en augmentant suffisamment la fréquence d’échantillonnage. Toutefois, le taux d’échantillonnage maximal est habituellement limité par la performance du convertisseur analogique-numérique (CAN) utilisé. Spectre filtré des fréquences analogiques Spectre du signal d’échantillonnage féchantillonnage FIGURE 13–6 En utilisant un filtre passe-bas, les spectres du signal analogique et du signal d’échantillonnage ne se chevauchent plus, pour ainsi éliminer la distorsion de repliement. f Application Un exemple d’application d’échantillonnage se retrouve dans les chaînes audionumériques, qui emploient des taux d’échantillonnage de 32 kHz, 44,1 kHz et 48 kHz (nombre d’échantillons par seconde). Quoique le taux de 48 kHz demeure le plus commun, la vitesse d’échantillonnage de 44,1 kHz sert pour les CD audio et les bandes préenregistrées. Suivant le principe de la fréquence de Nyquist, le taux d’échantillonnage doit être supérieur au double de la fréquence la plus élevée du signal audio. Par conséquent, le taux de 44,1 kHz utilisé pour les CD permet de capturer des fréquences jusqu’à 22 kHz, une limite supérieure à la norme de 20 kHz commune à la majorité du matériel audio. De nombreuses applications ne requièrent pas une réponse en fréquence très large pour obtenir une reproduction sonore acceptable. Par exemple, puisque la voix humaine contient 748 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL quelques harmoniques au-dessus de 10 kHz, elle requiert normalement un taux d’échantillonnage d’au moins 20 kHz. Toutefois, on peut aisément comprendre une conversation lorsque le spectre de fréquences est limité à 4 kHz (avec idéalement un taux d’échantillonnage de 8 kHz). Si par contre le signal sonore n’est pas échantillonné à un taux suffisamment élevé, le niveau de distorsion de repliement devient trop prononcé. Maintien de la valeur échantillonnée Le maintien est l’une des tâches accomplies par le circuit échantillonneur bloqueur, illustré plus tôt dans le schéma de principe de la figure 13–2. Après avoir été filtré et capturé, le niveau échantillonné doit être maintenu à une valeur constante jusqu’à la prise de l’échantillon suivant, de manière à ce que le CAN dispose du temps requis pour traiter la valeur échantillonnée. Cette opération d’échantillonnage et de maintien crée une onde en forme d’escalier, c’est-à-dire une approximation de la forme d’onde d’entrée analogique, comme le montre la figure 13–7. Version échantillonnée du signal d’entrée Échantillonnage Maintien Échantillonneur bloqueur FIGURE 13–7 Conversion analogique-numérique CAN 0 1 0 0 01 0 1 11 0 0 1 0 1 0 . . . . Une conversion analogique-numérique est un traitement qui consiste à convertir la sortie d’un circuit échantillonneur bloqueur en une suite de codes binaires représentant l’amplitude de l’entrée analogique liée à chaque échantillon. Comme un échantillonneur bloqueur garde l’amplitude de l’entrée analogique à un niveau constant entre les impulsions d’échantillonnage, la conversion analogique-numérique peut être accomplie à partir d’une valeur constante et non en suivant les variations du signal analogique durant chaque intervalle de conversion, soit entre les impulsions d’échantillonnage. Le fonctionnement de . . . . . . . Fonctionnement d’un circuit échantillonneur bloqueur. . . . . . Approximation du signal d’entrée par le circuit échantillonneur bloqueur FIGURE 13–8 Fonctionnement de base d’un convertisseur analogique-numérique (CAN). L’illustration montre des codes binaires et un nombre de bits arbitraires, ainsi que la forme d’onde de sortie du CAN qui représente ces codes. CONVERSION DE SIGNAUX ANALOGIQUES SOUS FORME NUMÉRIQUE ■ 749 base d’un convertisseur analogique-numérique (CAN) est illustré à la figure 13–8, où les lignes pointillées désignent les intervalles d’échantillonnage. Quantification Le processus de conversion d’une valeur analogique en un code numérique s’appelle quantification. Durant cette action, le CAN convertit chaque valeur échantillonnée du signal analogique en code binaire. Plus le nombre de bits utilisé pour représenter chaque valeur est élevé, plus la reproduction est conforme à l’original. La figure 13–9 illustre ce principe avec la quantification d’une forme d’onde analogique avec deux bits, c’est-à-dire sur quatre niveaux. Notez que chaque niveau de quantification correspond à un code de deux bits sur l’axe vertical, avec chaque intervalle d’échantillonnage inscrit sur l’axe horizontal. Le tableau 13–1 résume ce processus de quantification sur deux bits. Niveau de quantification (code) FIGURE 13–9 Forme d’onde de sortie d’un circuit échantillonneur bloqueur avec quatre niveaux de quantification. La courbe représente la forme d’onde analogique originale. 3 (11) 2 (10) 1 (01) 0 (00) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Intervalles d’échantillonnage INTERVALLE D’ÉCHANTILLONNAGE NIVEAU DE QUANTIFICATION CODE 1 0 00 2 1 01 3 2 10 4 1 01 5 1 01 6 1 01 7 1 01 8 2 10 9 3 11 10 3 11 11 3 11 12 3 11 13 3 11 Si nous voulons imiter l’action d’un convertisseur numérique-analogique (CNA) en reprenant les codes numériques de deux bits résultants pour reconstruire la forme d’onde originale, nous obtiendrions la forme d’onde illustrée à la figure 13–10. Comme vous pouvez le voir, une précision de seulement deux bits donne une reproduction peu fidèle des valeurs échantillonnées. TABLEAU 13 –1 Quantification sur deux bits de la forme d’onde de la figure 13–9. 750 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL FIGURE 13–10 Forme d’onde de la figure 13–9 reconstruite avec une quantification sur quatre niveaux (deux bits). La courbe représente la forme d’onde analogique originale. Valeurs binaires 11 10 01 00 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Intervalles d’échantillonnage Examinons maintenant comment l’usage d’un plus grand nombre de bits peut améliorer la précision. La figure 13–11 illustre la même forme d’onde, mais reproduite cette fois sur seize niveaux distincts (quatre bits). Le tableau 13–2 résume cette quantification sur quatre bits. FIGURE 13–11 Forme d’onde de sortie d’un circuit échantillonneur bloqueur avec seize niveaux de quantification. La courbe représente la forme d’onde analogique originale. Niveau de quantification (code) 15 (1111) 14 (1110) 13 (1101) 12 (1100) 11 (1011) 10 (1010) 9 (1001) 8 (1000) 7 (0111) 6 (0110) 5 (0101) 4 (0100) 3 (0011) 2 (0010) 1 (0001) 0 (0000) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Intervalles d’échantillonnage TABLEAU 13 –2 Quantification sur quatre bits de la forme d’onde de la figure 13–11. INTERVALLE D’ÉCHANTILLONNAGE NIVEAU DE QUANTIFICATION CODE 1 0 0000 2 5 0101 3 8 1000 4 7 0111 5 5 0101 6 4 0100 7 6 0110 8 10 1010 9 14 1110 10 15 1111 11 15 1111 12 15 1111 13 14 1110 MÉTHODES DE CONVERSION ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE ■ 751 Si nous reprenions les codes numériques de quatre bits résultants pour reconstruire la forme d’onde d’origine, nous obtiendrions la forme d’onde illustrée à la figure 13–12. Vous constatez ici que le résultat est beaucoup plus proche de la forme d’onde originale, comparativement à la quantification à quatre niveaux de la figure 13–10. L’emploi d’un plus grand nombre de bits pour la quantification assure donc une reproduction plus fidèle. La précision de la plupart des CAN à CI varie de huit à 24 bits. En outre, certains circuits comportent même une fonction d’échantillonneur bloqueur. Valeurs binaires Forme d’onde de la figure 13–11 reconstruite avec une quantification sur seize niveaux (quatre bits). La courbe représente la forme d’onde analogique originale. 1111 1110 1101 1100 1011 1010 1001 1000 0111 0110 0101 0100 0011 0010 0001 0000 1 SECTION 13–2 RÉVISION FIGURE 13–12 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Intervalles d’échantillonnage 1. Que signifie le terme échantillonnage? 2. Pourquoi faut-il maintenir le niveau d’une valeur échantillonnée? 3. Si la composante de fréquence la plus élevée d’un signal analogique est de 20 kHz, quel est le taux d’échantillonnage minimal? 4. Que signifie le terme quantification? 5. Quel paramètre détermine la précision d’une quantification? 13–3 MÉTHODES DE CONVERSION ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE Nous avons vu qu’une conversion analogique-numérique permet de convertir une quantité analogique sous forme numérique. Ce processus est requis pour transformer des données mesurées en codes numériques, avant de les traiter ou de les stocker. Cette section présente divers types communs de CAN. Nous examinons aussi deux importants paramètres des CAN : la résolution, qui désigne le nombre de bits, et la capacité de traitement, c’est-à-dire le taux d’échantillonnage qu’un CAN peut supporter. Après l’étude de cette section, vous pourrez Décrire un amplificateur opérationnel (ampli-op) de base ■ Expliquer comment utiliser un ampli-op comme amplificateur inverseur ou comme comparateur ■ Décrire le fonctionnement d’un CAN simultané ■ Discuter de CAN à double pente ■ Décrire le fonctionnement d’un CAN à approximations successives ■ Décrire un CAN deltasigma ■ Discuter de la vérification d’un CAN pour identifier un code manquant, un code inexact ou une erreur de décalage ■ 752 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL Vue d’ensemble d’un amplificateur opérationnel (ampli-op) Avant de commencer notre étude du convertisseur analogique-numérique (CAN), examinons brièvement un élément commun à la plupart des CAN et que l’on retrouve aussi dans le convertisseur numérique-analogique (CNA) : l’amplificateur opérationnel ou ampli-op. Un ampli-op est un amplificateur linéaire muni de deux entrées (l’une inverseuse et l’autre sans inversion) et une sortie. Un ampli-op se caractérise par un gain en tension très élevé, une impédance d’entrée très élevée et une impédance de sortie très faible. La figure 13–13 a) montre le symbole d’un ampli-op. La configuration permettant de faire fonctionner un ampliop comme un amplificateur inverseur est illustrée à la partie b). La résistance de rétroaction Rr et la résistance d’entrée Re déterminent le gain en tension conformément à la formule de l’équation 13–2, où Vsor/Ven représente le gain en tension en boucle fermée. Une boucle fermée fait référence à une rétroaction produite par le réacheminement de la sortie vers l’entrée par le biais de la résistance Rr . Le signe négatif indique une inversion. Vsor Rr = Ven Re Équation 13–2 Dans la configuration d’amplificateur inverseur, la tension à l’entrée inverseuse de l’ampli-op est environ égale au potentiel de la masse (0 V), puisque la rétroaction et le gain en boucle ouverte extrêmement élevé du composant limitent la tension différentielle entre les deux entrées à une valeur très faible. Comme l’entrée sans inversion est branchée à la masse, l’entrée inverseuse vaut à peu près 0 V; c’est ce qu’on appelle la masse virtuelle. La figure 13–13 c) illustre la configuration d’un ampli-op câblé pour fonctionner comme un comparateur, dans laquelle deux tensions sont appliquées aux entrées. Lorsque les niveaux de ces tensions diffèrent, même par une très faible quantité, l’ampli-op est actionné dans l’un ou l’autre de ses états de saturation de sortie. Ces états produisent un niveau de sortie HAUT ou BAS, selon la tension d’entrée la plus élevée. Rr Entrée inverseuse Sortie Re – Ven ≈0V + Ven1 – Ven2 + Vsor Vsor Représente l’impédance d’entrée interne élevée Entrée sans inversion a) Symbole d’un ampli-op – + b) Ampli-op utilisé comme amplificateur inverseur, avec un gain égal à Rr /Re c) Ampli-op utilisé comme un comparateur FIGURE 13–13 Amplificateur opérationnel (ampli-op). Convertisseur analogique-numérique simultané (flash) La méthode de conversion simultanée ou flash utilise des comparateurs pour opposer la tension d’entrée analogique à différentes tensions de référence. Lorsque la tension d’entrée excède la tension de référence d’un comparateur donné, un niveau HAUT est produit à sa sortie. La figure 13–14 illustre un convertisseur de trois bits utilisant sept circuits de comparateurs. Notez qu’un comparateur n’est pas requis pour la condition où il n’y a que des zéros. Un convertisseur quatre bits de ce type nécessite donc quinze comparateurs. En général, il faut une quantité de comparateurs égale à 2n – 1 pour obtenir un code binaire composé de n bits. Le nombre de bits utilisé dans un CAN définit sa résolution. Le grand nombre de comparateurs nécessaires pour obtenir un nombre binaire de taille modeste demeure l’un des inconvénients du CAN simultané. Son principal avantage réside dans son temps de conversion très rapide, en raison de sa capacité de traitement élevée. La tension de référence de chaque comparateur est déterminée par un circuit à diviseur de tension résistif. La sortie de chaque comparateur est connectée à l’entrée d’un codeur de priorité. Lorsqu’une impulsion est produite à l’entrée de validation, le codeur prend un échantillon et produit un code de trois bits proportionnel à la valeur de l’entrée analogique. Ce code est déterminé par l’entrée de poids le plus fort couramment au niveau HAUT. MÉTHODES DE CONVERSION ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE +VREF Comparateurs à ampli-op R Entrée du circuit échantillonneur bloqueur + – R + Codeur de priorité – R 7 + 6 – R 5 + 4 – 3 2 R R + 1 – 0 1 D0 2 D1 4 D2 Sortie binaire parallèle VAL + – R + Impulsions de validation – R FIGURE 13–14 CAN simultané de trois bits. La vitesse des impulsions d’échantillonnage et le nombre de bits déterminent l’exactitude avec laquelle la séquence de codes binaires représente la variation du signal à l’entrée analogique du CAN. Il faut normalement une impulsion de validation pour chaque niveau échantillonné du signal d’entrée. EXEMPLE 13–1 Déterminez le code binaire de sortie du CAN simultané de trois bits en réponse au signal analogique d’entrée de la figure 13–15 et aux impulsions de validation du codeur illustrées. Pour cet exemple, VREF 8 V. FIGURE 13–15 Échantillonnage de valeurs sur une forme d’onde pour une conversion en codes binaires. V 8 7 6 Tension 5 d’entrée 4 analogique 3 2 1 t Impulsions de validation ■ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 753 754 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL Solution La séquence numérique résultante à la sortie est énumérée ci-dessous et illustrée sur le diagramme de formes d’ondes de la figure 13–16 par rapport aux impulsions d’échantillonnage. 100, 110, 111, 110, 100, 010, 000, 001, 011, 101, 110, 111 Impulsions de validation 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 D2 D1 D0 100 110 111 110 100 010 000 001 011 101 110 111 FIGURE 13–16 Sortie numérique résultante pour les valeurs du circuit échantillonneur bloqueur. La sortie D0 correspond au bit le moins significatif du code binaire de trois bits. Exercice connexe* Si la fréquence des impulsions de validation est diminuée de moitié à la figure 13–15, déterminez les nombres binaires représentés par la séquence numérique résultante de sortie pour six impulsions. Certaines informations sont-elles perdues? *Les réponses sont données à la fin du chapitre. Convertisseur analogique-numérique à double pente Le CAN à double pente est un convertisseur d’usage répandu dans les multimètres numériques et autres appareils de mesure communs. Un intégrateur sert à générer la rampe à double pente. Le schéma de principe d’un CAN à double pente est montré à la figure 13–17. FIGURE 13–17 CAN à double pente de base. Entrée analogique (Ven) INT C HORLOGE R – A1 – + C A2 + –VREF Intégrateur (générateur de rampes) Commande d’interruption R Compteur n Comparateur Remise à zéro Logique de commande VAL Verrous D7 D6 D5 D4 D3 D2 D1 D0 Sortie binaire ou DCB MÉTHODES DE CONVERSION ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE ■ La figure 13–18 illustre une conversion à double pente. Supposons que le compteur est initialement à l’état RESET et que la sortie de l’intégrateur vaut zéro. Une tension d’entrée positive est ensuite appliquée à l’entrée via l’interrupteur (INT), conformément à la I Ven + – HORLOGE C INT – ≈0 V R – A1 + A2 HAUT Compte jusqu’à n puis se réinitialise R + –VREF C Intervalle fixe n t = n comptes 0 Tension variable Pente variable –V Logique de commande a) Rampe allant vers le négatif à intervalle fixe, pendant laquelle le compteur compte jusqu’à n. Verrous VAL D7 D6 D5 D4 D3 D2 D1 D0 C Ven + – HORLOGE R – INT ≈0 V –V A1 – HAUT C A2 + Compteur réinitialisé R + –VREF n Logique de commande b) Fin de l’intervalle fixe, alors que le compteur émet une impulsion à la logique de commande pour connecter la tension –VREF à l’entrée. Verrous VAL D7 D6 D5 D4 D3 D2 D1 D0 Ven + I – HORLOGE C – INT ≈0 V R A1 – + C A2 R Compte jusqu’à ce que la rampe soit égale à 0 n + –VREF Temps variable 0 –V Rampe à pente fixe Logique de commande c) Rampe allant vers le positif à pente fixe, pendant laquelle le compteur recommence à compter. Lorsque la rampe atteint 0 V, le compteur s’arrête et sa sortie est chargée dans les verrous. FIGURE 13–18 Conversion à double pente. Compte chargé dans les verrous VAL D7 D6 D5 D4 D3 D2 D1 D0 755 756 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL sélection de la logique de commande. Comme l’entrée inverseuse de A1 est au niveau de la masse virtuelle et que la tension Ven demeure constante pendant un certain temps, le courant traversant la résistance d’entrée R et le condensateur C sera constant. Ce dernier se chargera de façon linéaire en raison de la constance du courant et produira une rampe de tension linéaire allant vers le négatif à la sortie de A1, comme l’illustre la figure 13–18 a). Lorsque le compteur atteint un compte particulier, il est réinitialisé et la logique de commande connecte la tension de référence négative VREF à l’entrée de A1, comme le montre la figure 13–18 b). À ce moment, le condensateur est chargé à une tension négative (–V) proportionnelle à la tension analogique de l’entrée. Ensuite, le condensateur commence à se décharger de façon linéaire en raison du courant constant de VREF, tel qu’illustré à la figure 13–18 c). Ce déchargement linéaire produit une rampe allant vers le positif à la sortie de A1, débutant à –V et dont la pente constante est indépendante de la tension de charge. À mesure que le condensateur se décharge, le compteur amorce sa séquence à partir de l’état RESET. Le temps de décharge du condensateur jusqu’à 0 dépend de la tension –V initiale (proportionnelle à Ven), puisque le taux de déchargement (pente) est constant. Lorsque la tension de l’intégrateur (A1) atteint zéro, le comparateur (A2) passe au niveau BAS et bloque le signal d’horloge vers le compteur. Le compte binaire est alors verrouillé, ce qui complète un cycle de conversion. Le compte binaire est proportionnel à Ven puisque le temps de déchargement du condensateur ne dépend que de la tension –V. Convertisseur analogique-numérique à approximations successives La méthode de conversion analogique-numérique sans doute la plus répandue est celle par approximations successives. Elle est beaucoup plus rapide que les autres méthodes, à l’exception de la méthode simultanée (flash). Le temps requis par ce type de conversion est toujours le même, peu importe la valeur de l’entrée analogique. La figure 13–19 illustre le diagramme d’ensemble d’un CAN à approximations successives de quatre bits contenant un CNA (que nous étudierons à la section 13–5), un registre à approximations successives (RAS) et un comparateur. Examinons maintenant son fonctionnement. Les bits d’entrée du CNA sont validés (mis à l’état 1) un à la fois, en commençant par le bit le plus significatif (MSB). À mesure que chaque bit est validé, le comparateur produit une sortie indiquant si la tension analogique de l’entrée est supérieure ou inférieure à la sortie du CNA. Si la sortie du CNA est plus élevée que l’entrée analogique, la sortie du comparateur passe au niveau BAS et réinitialise le bit dans le registre. Si la sortie est inférieure à l’entrée analogique, le bit égal à 1 est conservé dans le registre. Le système Vsor Convertisseur numériqueanalogique (CNA) D0 D1 Signal d’entrée – + Comparateur D2 D3 (LSB) (MSB) D RAS HORLOGE FIGURE 13–19 CAN à approximations successives. Sortie binaire parallèle C Sortie binaire série MÉTHODES DE CONVERSION ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE commence avec le bit le plus significatif et poursuit avec les bits des rangs décroissants suivants. Le cycle de conversion est complet lorsque tous les bits du CNA ont été traités. Afin de mieux comprendre le fonctionnement du CAN à approximations successives, examinons l’exemple spécifique d’une conversion de quatre bits. La figure 13–20 illustre la conversion étape par étape d’une tension analogique constante à l’entrée (dans le cas présent, 5,1 V). Supposons que le CNA possède les caractéristiques de sortie suivantes : Vsor 8 V pour le bit de poids 23 (MSB), Vsor 4 V pour le bit de poids 22, Vsor 2 V pour le bit de poids 21 et Vsor 1 V pour le bit de poids 20 (LSB). +8 V – + +5,1 V +4 V CNA 23 22 21 20 1 0 0 0 – + +5,1 V BAS D C 1 23 1 22 0 21 0 20 0 RAS CNA 23 22 21 20 0 1 0 0 HAUT D C 2 Bit réinitialisé +6 V +5 V CNA 20 0 RAS BAS D C 23 0 2 2 1 21 20 1 0 RAS CNA 23 22 21 20 0 1 0 1 – + +5,1 V 4 HAUT D C 23 0 22 1 Bit réinitialisé c) Essai du bit de poids 21 21 0 Bit conservé 23 22 21 20 0 1 1 0 – + 3 22 1 b) Essai du bit de poids 22 a) Essai du MSB +5,1 V 23 0 21 0 20 1 RAS Bit conservé d) Essai du LSB (conversion complétée) FIGURE 13–20 Conversion par approximations successives. La figure 13–20 a) illustre la première étape du cycle de conversion avec le bit de poids le plus fort (MSB) égal à 1. La sortie du CNA vaut 8 V. Comme cette tension est supérieure à l’entrée analogique de 5,1 V, la sortie du comparateur passe au niveau BAS et réinitialise le MSB à 0 dans le registre à approximations successives (RAS). La figure 13–20 b) montre la deuxième étape du cycle de conversion avec le bit de poids 22 égal à 1. Comme la tension de sortie du CNA de 4 V est inférieure à l’entrée analogique de 5,1 V, la sortie du comparateur passe au niveau HAUT et ce bit est conservé dans le RAS. La figure 13–20 c) illustre la troisième étape du cycle de conversion avec le bit de poids 21 égal à 1. La sortie du CNA vaut 6 V car un 1 est présent à l’entrée du bit de poids 22 et à l’entrée du bit de poids 21 : 4 V 2 V 6 V. Comme cette tension est supérieure à l’entrée analogique de 5,1 V, la sortie du comparateur passe au niveau BAS et réinitialise ce bit à 0. La figure 13–20 d) montre la quatrième et dernière étape du cycle de conversion avec le bit de poids 20 égal à 1. La sortie du CNA vaut 5 V, car un 1 est présent à l’entrée du bit de poids 22 et à l’entrée du bit de poids 20 : 4 V 1 V 5 V. Le traitement de ces quatre bits complète ainsi le cycle de conversion. Le code binaire contenu dans le registre à ce moment est 0101, c’est-à-dire la valeur binaire approximative de l’entrée analogique de 5,1 V. L’ajout d’un plus grand nombre de bits permettrait évidemment d’obtenir un résultat plus précis. Un autre cycle de conversion peut maintenant s’amorcer en répétant le même processus de base. Le RAS est réinitialisé au début de chaque cycle. ■ 757 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL CONVERTISSEUR ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE ADC0804 Le composant ADC0804 est un exemple de CI contenant un CAN à approximations successives. La figure 13–21 montre son diagramme de base. Ce circuit fonctionne à partir d’une tension d’alimentation de 5 V et possède une résolution de huit bits avec un temps de conversion de 100 µs. Il contient aussi un générateur de signal d’horloge intégré. Les sorties de données sont à trois états et peuvent être mises en interface avec les bus d’un système à microprocesseur. FIGURE 13–21 VCC Convertisseur analogiquenumérique ADC0804. (20) CS RD WR ENTRÉE HORLOGE Ven+ Entrée analogique Ven– REF/2 (1) (2) (3) (4) (6) (7) (9) ADC0804 ∆ ∆ ∆ ∆ ∆ ∆ ∆ ∆ 758 (8) MASSE analogique (5) (19) (18) (17) (16) (15) (14) (13) (12) (11) INTR SORTIE HORLOGE D0 D1 D2 Sorties D3 de données D4 numériques D5 D6 D7 (10) MASSE numérique Le fonctionnement du circuit ADC0804 équivaut à celui d’un réseau de CNA à 256 résistances. La logique par approximations successives traverse le réseau pour égaler la tension d’entrée différentielle (Ven – Ven– ) en déterminant une sortie dans le réseau résistif. Le bit le plus significatif est testé en premier. Après huit comparaisons (64 périodes de signal d’horloge), un code binaire de huit bits est transféré aux verrous de sortie et la sortie d’interruption (INTR) passe au niveau BAS. Le composant peut aussi fonctionner en mode libre en connectant la sortie INTR à l’entrée d’écriture (WR) et en maintenant la broche de démarrage de conversion (CS) à un niveau BAS. Pour démarrer le CI peu importe les conditions, on place un niveau BAS à l’entrée WR lorsque le composant est mis sous tension. Un niveau BAS subséquent sur CS interrompt le cycle de conversion. Lorsque l’entrée WR passe au niveau BAS, le registre à approximations successives (RAS) et le registre à décalage de huit bits sont réinitialisés. Le CAN demeure à l’état RESET aussi longtemps qu’un niveau BAS est maintenu aux entrées CS et WR . La conversion s’amorce entre une et huit périodes de signal d’horloge après la transition de niveau BAS à niveau HAUT de CS ou de WR . Lorsqu’un niveau BAS est appliqué aux entrées CS et RD, le verrou de sortie à trois états est validé et le code de sortie est placé sur les lignes de D0 à D7. Lorsque l’une ou l’autre des entrées CS ou RD passe au niveau HAUT, les sorties de D0 à D7 sont bloquées. Convertisseur analogique-numérique sigma-delta L’appellation sigma-delta désigne une méthode de conversion analogique-numérique très répandue, surtout dans les télécommunications utilisant des signaux audio. Ce type de conversion emploie la modulation delta, qui quantifie la différence (augmentation ou diminution en amplitude) entre deux échantillons subséquents, au lieu d’utiliser la valeur absolue des échantillons comme dans les autres techniques de conversion analogiquenumérique. La modulation delta est une méthode de quantification à un bit. La sortie d’un modulateur delta génère un flux de données monobit où le nombre relatif de 1 et de 0 indique le niveau d’amplitude du signal d’entrée. La quantité de 1 générés pendant un certain nombre de cycles établit l’amplitude du signal durant cet intervalle. Le nombre maximal de 1 correspond à la tension d’entrée positive maximale, tandis qu’une MÉTHODES DE CONVERSION ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE ■ 759 quantité de 1 égale à la moitié du maximum indique une tension d’entrée nulle. De même, l’absence de 1 correspond à la tension d’entrée négative maximale, comme l’illustre la figure 13–22. Supposons que 4 096 bits de valeur 1 sont produits au cours de l’intervalle où la tension du signal est à son maximum positif. Comme le zéro correspond au point à michemin dans l’échelle dynamique du signal d’entrée, 2 048 bits de valeur 1 seront générés durant l’intervalle où le signal vaut zéro. Le nombre de 1 varie ainsi proportionnellement pour les autres niveaux intermédiaires. +MAX Signal d’entrée de l’échantillonneur bloqueur FIGURE 13–22 Conversion analogique-numérique sigma-delta. 0 –MAX Sortie quantifiée du convertisseur sigma-delta 2 048 bits de valeur 1 4 096 bits de valeur 1 Aucun bit de valeur 1 Diagramme d’ensemble d’un CAN sigma-delta Le schéma de principe illustré à la figure 13–23 accomplit la conversion montrée à la figure 13–22. Les signaux analogiques de l’entrée et du flux de bits quantifié du CNA placé dans la boucle de rétroaction sont appliqués au point de somme (Σ). Le signal de différence d’amplitude () en provenance de Σ est dirigé dans l’intégrateur, tandis que le CNA d’un bit augmente ou diminue le nombre de 1 en conséquence. Cette action tente de garder le signal quantifié de rétroaction à la même valeur que le signal analogique de l’entrée. Un quantificateur d’un bit regroupe essentiellement un comparateur et un verrou. Signal d’entrée analogique Point de somme + ∆ Σ Quantificateur d’un bit Intégrateur – FIGURE 13–23 Diagramme d’ensemble d’un CAN sigma-delta. La sortie quantifiée génère un flux de données monobit. CNA Une méthode particulière permettant de compléter le processus de conversion sigma-delta consiste à convertir le flux de données monobit en une série de codes binaires, comme le montre la figure 13–24. Le compteur compte les 1 générés dans le flux de données quantifié lors d’intervalles successifs. Le code dans le compteur représente alors l’amplitude du signal Signal d’entrée analogique Point de somme + ∆ Σ Quantificateur d’un bit Intégrateur – CNA d’un bit Compteur de n bits FIGURE 13–24 Type particulier de CAN sigma-delta. Verrou . . . . . . . . . . Sortie des codes binaires 760 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL d’entrée analogique correspondant à chacun des intervalles, tandis que ces codes sont décalés dans le verrou pour un stockage temporaire. La sortie du verrou correspond donc à une série de codes de n bits, qui représentent le signal analogique dans son intégralité. Une autre méthode, qui emploie un filtre de décimation numérique pour produire la sortie au lieu d’un compteur et d’un verrou, n’entre pas dans les limites de ce livre. Vérification d’un convertisseur analogique-numérique La figure 13–25 illustre une méthode de vérification d’un CAN. Ce banc d’essai utilise un CNA pour convertir la sortie du CAN sous une forme analogique afin de la comparer au signal de la source d’entrée. Le signal de test produit par la source et appliqué à l’entrée du CAN possède une forme de rampe linéaire. La séquence binaire résultante à la sortie du CAN est ensuite appliquée à l’entrée d’un CNA, puis convertie en un signal en forme d’escalier. Les rampes d’entrée et de sortie sont ensuite comparées pour identifier les possibles erreurs. SAVE/RECALL MEASURE ACQUIRE UTILITY CURSOR DISPLAY AUTOSET MENUS Rampe analogique d’entrée CAN Code binaire VERTICAL POSITION CNA Source de signal de test POSITION RUN/STOP HORIZONTAL TRIGGER POSITION LEVEL MATH MENU CURSOR 1 0 1 2 HARDCOPY Sortie analogique HOLDOFF CURSOR 2 TRIGGER MENU CH 1 MENU CH 2 MENU HORIZONTAL MENU VOLTS/DIV VOLTS/DIV SEC/DIV 5V 5V SET LEVEL TO 50% FORCE TRIGGER TRIGGER VIEW PROBE COMP 5V 2 mV CH 1 2 mV CH 2 5s 5 ns EXT TRIG n FIGURE 13–25 Méthode de vérification d’un CAN. Erreurs de conversion analogique-numérique Nous utilisons une fois de plus une conversion de quatre bits pour illustrer les principes. Supposons que le signal de test à l’entrée est une rampe linéaire idéale. a) Code manquant b) Codes inexacts FIGURE 13–26 Erreurs de conversion analogique-numérique. 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Entrée analogique 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0000 0001 0000 0001 0100 0101 0100 0101 1000 1001 1000 1001 1100 1101 1100 1101 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1000 1010 1011 1100 1101 1110 1111 Code manquant La sortie en forme d’escalier de la figure 13–26 a) indique que le code binaire 1001 n’apparaît pas à la sortie du CAN. Notez que la valeur 1000 se poursuit durant deux intervalles et que la sortie passe ensuite directement à la valeur 1010. c) Erreur de décalage MÉTHODES DE CONVERSION ANALOGIQUE-NUMÉRIQUE ■ 761 Dans un CAN simultané, par exemple, une défaillance d’un des comparateurs pourrait causer une erreur de code manquant. Codes inexacts La sortie en forme d’escalier de la figure 13–26 b) montre que plusieurs mots de code binaire produits à la sortie du CAN sont inexacts. Dans ce cas particulier, une analyse indique que la ligne du bit de poids 21 semble bloquée sur un niveau BAS (0) constant. Erreur de décalage La figure 13–26 c) illustre une condition de décalage. Dans cette situation, le CAN interprète une valeur de tension d’entrée analogique plus élevée que sa véritable valeur. EXEMPLE 13–2 Le CAN flash de quatre bits illustré à la figure 13–27 a) est vérifié sur un banc d’essai identique à celui de la figure 13–25. La figure 13–27 b) montre la sortie analogique reconstruite résultante. Identifiez le problème et la cause la plus probable de cette défaillance. Rampe analogique d’entrée + – 15 + – 14 1 2 4 8 + – 3 + – 2 + – 1 0 VAL 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0000 0001 0010 0010 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 VREF b) a) FIGURE 13–27 Solution Le code binaire 0011 est manquant à la sortie du CAN, comme on peut le remarquer dans la forme d’onde de sortie. Il est probable que la sortie du comparateur 3 soit bloquée sur un niveau BAS constant. Exercice connexe Redessinez la sortie analogique du CAN de la figure 13–27 a) lors d’un banc d’essai identique à celui de la figure 13–25 si le comparateur 8 est bloqué sur un niveau de sortie HAUT constant. 762 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL SECTION 13–3 RÉVISION 13–4 1. Quelle est la méthode de conversion analogique-numérique la plus rapide? 2. Quelle méthode de conversion analogique-numérique produit un flux de données monobit? 3. Un convertisseur à approximations successives possède-t-il un temps de conversion fixe? 4. Nommez deux types d’erreurs pouvant être mesurées à la sortie d’un CAN. PROCESSEUR DE SIGNAL NUMÉRIQUE (DSP) Essentiellement, un processeur de signal numérique (DSP) désigne un type spécial de microprocesseur capable de traiter des données en temps réel. Il se destine à des applications de traitement de données numériques représentant des signaux analogiques. Comme tout microprocesseur, un DSP comprend une unité centrale de traitement (UCT) et des unités de mémoire, en plus de nombreuses fonctions d’interfaçage. Chaque fois que vous vous servez de votre téléphone cellulaire, vous utilisez un DSP et ce n’est là qu’une de ses nombreuses applications. Après l’étude de cette section, vous pourrez Expliquer les concepts de base d’un processeur de signal numérique (DSP) Énumérer différentes applications de DSP ■ Décrire les principales fonctions d’un DSP ■ Discuter des DSP de la famille de circuits TMS320C6000 ■ ■ Le processeur de signal numérique ou DSP (digital signal processor), cœur de tout système de traitement des signaux, reçoit ses données d’entrée d’un CAN et produit une sortie qui est acheminée vers un CNA, comme le montre la figure 13–28. Nous avons vu qu’un CAN transforme une forme d’onde analogique en une série de codes binaires. Ces données, qui sont ensuite acheminées et traitées par le DSP, aboutissent à un CNA pour retrouver leur forme analogique d’origine. FIGURE 13–28 Un processeur de signal numérique (DSP) comporte une entrée numérique et produit une sortie numérique. Entrée numérique du CAN Entrée analogique CAN Sortie numérique vers le CNA DSP CNA Sortie analogique Programmation d’un processeur de signal numérique (DSP) Les processeurs de signaux numériques (DSP) sont typiquement programmés en langage assembleur ou en C. Comme l’exécution de programmes écrits en langage assembleur est habituellement plus rapide et que la vitesse est un paramètre crucial dans la plupart des applications de DSP, le langage assembleur sert beaucoup plus dans les DSP que dans les microprocesseurs d’usage général. En outre, les programmes et jeux d’instructions pour DSP sont généralement plus beaucoup plus simples que ceux des microprocesseurs traditionnels, puisqu’ils servent à des applications très spécialisées. Applications de DSP Contrairement aux microprocesseurs d’usage général, les DSP traitent habituellement les données en temps réel, c’est-à-dire à mesure qu’elles sont produites. La plupart des applications utilisant des DSP ne peuvent tolérer de délai important, d’où la nécessité d’une très grande rapidité d’exécution pour ces composants. Les applications pour DSP sont très nombreuses : ordinateurs multimédia, caméras numériques, lecteurs de disques compacts, unités de disques durs, modems, télévision et ainsi de suite. PROCESSEUR DE SIGNAL NUMÉRIQUE (DSP) Les DSP sont indispensables dans les applications de compression et de décompression de signaux. Par exemple, la musique d’un disque compact est toujours sous forme compressée afin d’utiliser un minimum d’espace. Ces données doivent toutefois être décompressées avant d’être reproduites. De même, les téléphones cellulaires utilisent également la compression des signaux pour permettre un maximum d’appels simultanés dans chaque station ou cellule locale. Télécommunications Le domaine des télécommunications implique le transfert de nombre de types d’informations d’un emplacement à un autre, comme les conversations téléphoniques, les signaux de télédiffusion et les données numériques. Parmi d’autres fonctions, les DSP simplifient le multiplexage de nombreux signaux sur les canaux de transmission, puisqu’il est facile de multiplexer et de démultiplexer des informations sous forme numérique. Un DSP utilisé comme élément de transmission dans un système de télécommunications peut servir à compresser les signaux vocaux numérisés tout en conservant leur largeur de bande passante. Le terme compression désigne ici un processus de réduction du taux de données. La conversion d’un signal de voix s’effectue généralement à 8 000 échantillons par seconde, en prenant comme référence une fréquence de Nyquist de 4 kHz. Si l’on utilise huit bits pour coder chaque échantillon, le débit atteint alors 64 kbit/s. En général, la compression d’un débit des données de 64 kbit/s à 32 kbit/s n’implique aucune réduction de la qualité sonore. Par contre, une compression jusqu’à 8 kbit/s ajoute un niveau de distorsion facilement perceptible au contenu sonore. Certaines applications, qui n’impliquent que la reconnaissance de mots et où la qualité sonore importe peu, utilisent une compression de 2 kbit/s. Un DSP utilisé comme élément de réception dans un système de télécommunications peut décompresser les données et restaurer le signal sous sa forme d’origine. Le phénomène d’écho, problème commun à de nombreuses connexions téléphoniques interurbaines, se produit lorsqu’un signal vocal est renvoyé avec un délai. Sur des distances plus courtes, ce retard est quasi imperceptible. Toutefois, ce délai responsable de l’effet d’écho augmente à mesure que la distance croît entre l’émetteur et le récepteur. Un DSP peut aisément éliminer cet écho indésirable et garantir une communication vocale impeccable. Traitement de la musique Les DSP sont couramment employés dans le domaine de la musique pour filtrer, ajouter, extraire ou éditer des signaux lors de la préparation et de l’enregistrement de trames sonores ou d’œuvres musicales. Une autre application courante des DSP consiste à ajouter divers effets d’écho ou de réverbération pour améliorer l’acoustique restreinte d’un studio d’enregistrement ou afin de simuler des environnements d’écoute idéaux comme de grandes salles de concert. Synthèse de la parole et reconnaissance vocale Les DSP sont utilisés dans la synthèse de la parole et pour la reconnaissance vocale, afin de rehausser la convivialité des communications entre l’homme et la machine. La méthode la plus courante de production de parole synthétique utilise des enregistrements numériques. Une voix humaine est d’abord enregistrée et stockée sous une forme numérique et habituellement compressée. Lors de la lecture, les données vocales stockées sont décompressées et restaurées sous leur forme analogique d’origine. Le stockage d’une heure de parole nécessite environ trois mégaoctets de mémoire. La reconnaissance vocale est une tâche beaucoup plus complexe que la synthèse de la parole. Les DSP sont ici employés pour isoler et analyser chaque mot contenu dans un signal vocal. Divers paramètres sont ensuite identifiés dans chaque mot perçu et comparés avec de nombreux exemples de mots stockés pour déterminer la plus proche similitude. La plupart des systèmes sont limités, au mieux, à quelques centaines de mots. De plus, des pauses sont habituellement requises entre chaque mot et le système doit d’abord être « formé » pour la voix particulière d’une seule personne. Les recherches incessantes dans le domaine de la reconnaissance vocale lui promettent toutefois un bel avenir dans de nombreuses applications commerciales. Radar Dans les applications de radiodétection, les DSP permettent d’augmenter la précision des évaluations de distance en utilisant des techniques de compression de données. Avec leurs fonctions de filtrage, les DSP aident aussi à diminuer le bruit pour augmenter la portée des radars et optimiser leur habileté à détecter des cibles spécifiques. Les DSP sont également employés de manière similaire avec les systèmes de sonar. Traitement des images Les DSP sont employés dans des applications de traitement des images comme la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique. La tomodensitométrie, très répandue dans le domaine médical, permet de scruter n’importe quelle partie du ■ 763 NOTE INFORMATIQUE Les cartes de son utilisées dans les ordinateurs emploient un CAN pour convertir les ondes sonores provenant du microphone, du lecteur CD ou d’une autre source en signaux numériques. Le CAN est branché à un processeur de signal numérique (DSP). À partir d’instructions provenant d’une mémoire ROM, le DSP compresse les signaux numériques de façon à minimiser l’espace de stockage sur disque. Le DSP dirige ensuite les données compressées au processeur de l’ordinateur, qui à son tour stocke les données sur disque dur ou sur CD-ROM. Pour lire un son enregistré, le processeur récupère les données stockées et les dirige jusqu’au DSP, qui les décompresse et les achemine vers un CNA. La sortie du CNA, qui contient la reproduction du signal sonore original, est finalement dirigée vers des haut-parleurs. 764 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL corps humain en appliquant des rayons X dans plusieurs directions. Les signaux résultants sont ensuite convertis en codes numériques et stockés pour produire des graphiques semblables à des tranches de corps humain. Ces images, d’une grande précision, aident les médecins à poser de meilleurs diagnostics. Au lieu d’utiliser des rayons X, l’imagerie par résonance magnétique se sert de champs magnétiques et d’ondes radio pour scruter le corps humain. Cette autre application très courante du domaine médical offre une excellente précision pour distinguer différents types de tissus et la circulation sanguine dans les artères. L’imagerie par résonance magnétique dépend entièrement de méthodes de traitement numérique du signal. Dans d’autres applications comme les vidéophones, la télévision numérique et autres médias d’images animées, les DSP emploient la compression d’images pour réduire le nombre de bits requis et assurer la rentabilité de ces systèmes. Filtrage On utilise souvent les DSP comme filtres pour séparer divers types de signaux combinés, éliminer les interférences et le bruit ou pour restaurer des signaux déformés. Même si les filtres analogiques sont toujours utiles dans certaines applications, les filtres numériques sont habituellement supérieurs en termes de performance. L’un des inconvénients du filtre numérique est son temps d’exécution, qui crée un délai entre l’application du signal analogique à son entrée et la production d’un signal à sa sortie. Les filtres analogiques n’ont pas ce problème, puisqu’une réponse apparaît à leur sortie aussitôt qu’un signal est appliqué à leur entrée. En outre, les filtres analogiques sont moins dispendieux que leurs homologues numériques. Toutefois, la performance du filtre numérique est de loin supérieure dans de nombreuses applications. Les DSP dans la téléphonie cellulaire Le téléphone cellulaire figure parmi l’une des importantes applications des DSP. La figure 13–29 montre le schéma de principe d’un téléphone cellulaire numérique. Un codec (codeurdécodeur) de voix contient, entre autres choses, un CAN et un CNA pour effectuer les conversions entre les signaux vocaux analogiques et le format voix numérique. La plupart des applications de téléphonie cellulaire emploient la conversion sigma-delta. Lors d’une transmission, le signal vocal d’un microphone est converti sous forme numérique par le CAN du codec, puis acheminé et traité par le DSP. Le signal numérique sortant du DSP est ensuite dirigé vers une section RF (radiofréquence) à des fins de modulation et transformé à la fréquence radio requise pour la transmission. Lors de la réception, le signal RF renfermant les données vocales est capté par une antenne, démodulé, transformé en codes numériques, puis traité par un DSP. La sortie numérique du DSP, acheminée vers un codec, est restaurée sous forme de signaux vocaux par le CNA, puis amplifiée et dirigée vers un haut-parleur. Antenne Codec Microphone Amplificateur Filtre CAN Section RF DSP Amplificateur Filtre CNA Haut-parleur Clavier Bloc de contrôle Afficheur FIGURE 13–29 Schéma de principe d’un téléphone cellulaire. (modulation, démodulation, conversion des fréquences et amplificateur RF) PROCESSEUR DE SIGNAL NUMÉRIQUE (DSP) Fonctions accomplies par un DSP Dans une application de téléphonie cellulaire, un DSP peut accomplir de nombreuses fonctions pour rehausser et faciliter la réception et la transmission des signaux vocaux. La liste suivante énumère quelques-unes de ces fonctions. ■ Compression de la parole Le taux du signal vocal numérique est réduit de façon significative pour satisfaire les exigences en largeur de bande passante. ■ Décompression de la parole Le taux du signal vocal numérique reçu est restauré à sa vitesse d’origine pour reproduire le signal vocal analogique. ■ Acheminement du protocole Le téléphone cellulaire communique avec la station la plus proche pour établir l’emplacement de l’appareil, allouer les intervalles de temps et de fréquence, puis établir le transfert intercellulaire vers une autre station, tandis que le téléphone se déplace dans une autre cellule. ■ Détection et correction d’erreurs Lors d’une transmission, des codes de détection et de correction d’erreurs sont générés pour corriger les erreurs induites dans le canal RF au cours de la réception, à cause du bruit et des interférences. ■ Cryptage Le cryptage permet de modifier les signaux numériques pour assurer des transmissions sécurisées. Lors de la réception, les données cryptées sont déchiffrées et restaurées sous leur forme d’origine. Architecture de base d’un DSP Nous avons vu qu’un DSP est un microprocesseur spécialisé dont la vitesse est optimisée afin de traiter des données en temps réel. Nombre de DSP sont basés sur l’architecture Harvard, qui comprend une unité centrale de traitement (UCT) et deux mémoires, soit une pour les données et l’autre pour le programme, comme le montre la figure 13–30. Bus d’adresse Bus d’adresse Mémoire des données Mémoire du programme UCT Bus de données Bus d’instructions DSP spécifiques : la famille de composants TMS320C6000 Plusieurs fabricants comme Texas Instruments, Motorola et Analog Devices manufacturent des DSP. Ces composants sont disponibles pour des traitements en virgule fixe et en virgule flottante. Au chapitre 2, nous avons vu que ces deux méthodes diffèrent dans la façon dont les nombres sont stockés et traités. Tous les DSP à traitement en virgule flottante peuvent également manipuler les calculs en virgule fixe. Les DSP en virgule fixe sont moins dispendieux que les versions en virgule flottante et fonctionnent généralement plus rapidement. Notez aussi que l’architecture des DSP peut varier de façon significative, même pour des composants d’une même famille. Examinons brièvement une série particulière de DSP pour comprendre l’architecture générale d’un processeur de signal numérique. Parmi les DSP de la série TMS320C6000, on retrouve les composants TMS320C62xx, TMS320C64xx et TMS320C67xx, tous membres de la famille TMS320 de Texas Instruments. La figure 13–31 illustre un schéma de principe pour ce type d’éléments. Chaque DSP renferme une unité centrale de traitement (UCT), que l’on désigne parfois de cœur de DSP, contenant 64 registres de 32 bits d’usage général (composants C64xx) ou 32 registres de 32 bits d’usage général (éléments C62xx et C67xx). Les composants C67xx sont capables de traiter des opérations en virgule flottante, tandis que les circuits C62xx et C64xx sont des éléments en virgule fixe. Chaque DSP comprend huit unités fonctionnelles contenant chacune deux multiplicateurs de 16 bits et six unités arithmétiques et logiques (UAL). Le tableau 13–3 résume FIGURE 13–30 De nombreux DSP utilisent une architecture Harvard à deux mémoires. ■ 765 766 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL Mémoire cache et mémoire du programme (adresse de 32 bits, données de 256 bits) UCT (coeur de DSP) Extraction de programme Registres de commande Répartition d’instructions Décodage d’instructions DMA EMIF Chemin de données A Chemin de données B Fichier de registre A Fichier de registre B .L1 .S1 .M1 .D1 .D2 .M2 .S2 .L2 Logique de commande Test Évaluation Mémoire cache et mémoire des données (adresse de 32 bits, données de 8, 16, 32 ou 64 bits) Interruptions Périphériques supplémentaires FIGURE 13–31 Diagramme d’ensemble d’un DSP de la série TMS320C6000. les performances respectives des DSP de la série C6000 en MIP/s (million d’instructions par seconde), en mégaflops (million d’opérations en virgule flottante par seconde) et en MMAC/s (millions de multiplications par seconde). TABLEAU 13 –3 Performance de traitement des données des DSP de la série TMS320C6000. DSP T YPE APPLICATION VITESSE DE TRAITEMENT TAUX DE MULTIPLICATION/ ACCUMUL ATION C62xx Virgule fixe Usage général 1 200 à 2 400 MIP/s 300 à 600 MMAC/s C64xx Virgule fixe Usage spécialisé 3 200 à 4 800 MIP/s 1 600 à 2 400 MMAC/s C67xx Virgule flottante Usage général 600 à 1 000 mégaflops 200 à 333 MMAC/s Chemins de données dans l’UCT Dans l’UCT, les sections d’extraction, de répartition et de décodage d’instructions peuvent fournir huit instructions de 32 bits aux unités fonctionnelles durant chaque cycle du signal d’horloge. L’UCT se divise en deux chemins de données et le traitement des instructions est effectué à la fois dans les voies de données A et B. Chaque chemin de données contient la moitié des registres d’usage général (16 dans les C62xx et C67xx ou 32 dans les C64xx) et quatre unités fonctionnelles. Le registre de commande et la logique de commande servent à configurer et à contrôler les différentes opérations du processeur. Unités fonctionnelles Chaque chemin de données regroupe quatre unités fonctionnelles. Les unités M (identifiées .M1 et .M2 à la figure 13–31) sont des multiplicateurs dédiés. Les unités L (.L1 et .L2) sont en charge des opérations arithmétiques et logiques, tandis que les PROCESSEUR DE SIGNAL NUMÉRIQUE (DSP) ■ unités S (.S1 et .S2) ont des fonctions de comparaison et de décalage. Enfin, les unités D (.D1 et .D2) effectuent des tâches de chargement et de stockage. Traitement pipeline Un pipeline permet le traitement simultané de plusieurs instructions. Un traitement pipeline comprend trois étapes de manipulation des instructions : extraction, décodage et exécution. Huit instructions sont extraites simultanément de la mémoire du programme avant d’être décodées et exécutées. Lors de l’extraction, les huit instructions (communément désignées de paquet) sont prélevées de la mémoire en quatre phases, comme l’illustre la figure 13–32. ■ ■ ■ ■ Génération d’une adresse de programme Une adresse de programme est générée par l’UCT. Envoi d’une adresse de programme L’adresse de programme est transmise en mémoire. Attente d’un accès de programme Une opération de lecture en mémoire se produit. Réception d’un paquet de programme L’UCT reçoit un paquet d’instructions. Génération d’une adresse de programme Envoi d’une adresse de programme Attente d’un accès de programme Réception d’un paquet de programme FIGURE 13–32 Les quatre phases d’extraction d’un traitement pipeline. La figure 13–33 montre les deux phases de l’étape de décodage d’un traitement pipeline. La phase de répartition prépare les paquets d’instructions pour leur exécution tout en les affectant aux unités fonctionnelles appropriées, tandis que la phase suivante décode les instructions. Répartition FIGURE 13–33 Les deux phases de décodage d’un traitement pipeline. Décodage La phase d’exécution d’un traitement pipeline implique, comme son nom l’indique, la mise à exécution des instructions décodées. Cette étape peut comprendre jusqu’à cinq phases (de E1 à E5), comme le montre la figure 13–34. Le nombre de phases requis pour chaque exécution dépend du type d’instruction, en ce sens que chaque instruction ne nécessite pas nécessairement cinq phases. L’étape d’exécution implique, entre autres choses, l’obtention de données de la mémoire. E1 E2 E3 E4 E5 Mémoire interne et interfaces d’un DSP La figure 13–31 illustre qu’un DSP comprend deux mémoires internes : l’une pour les données et l’autre pour le programme. La mémoire de programme, dont l’architecture est organisée par paquets de 256 bits (huit instructions de 32 bits), possède une capacité de 64 ko. La mémoire de données, qui elle aussi peut stocker 64 ko, permet des accès par longueurs de mots de 8, 16, 32 ou 64 bits, selon le type de composant utilisé. L’accès aux deux mémoires internes s’effectue avec des adresses de 32 bits. L’accès direct à la mémoire (DMA) sert à transférer les données sans passer par l’UCT. En outre, une interface de mémoire externe (EMIF) permet de relier des mémoires externes pour certaines applications. Des interfaces supplémentaires sont également disponibles pour les ports série ou pour relier d’autres périphériques externes. Minuteries Chaque DSP comprend deux minuteries d’usage général qui peuvent servir pour le chronométrage d’événements, le comptage, la génération d’impulsions, le contrôle d’interruptions de l’UCT et ainsi de suite. FIGURE 13–34 Les cinq phases d’exécution d’un traitement pipeline. 767 768 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL Boîtiers Ces processeurs particuliers, de technologie CMOS, sont disponibles dans des boîtiers à billes de 352 broches, comme l’illustre la figure 13–35. Repère de la broche A1 AF AE AD AC AB AA Y W V U T R P N M L K J H G F E D C B A 1 3 2 a) Vue de dessus 5 4 7 6 9 8 11 13 15 17 19 21 23 25 10 12 14 16 18 20 22 24 26 b) Vue de dessous c) Vue de côté FIGURE 13–35 Boîtier à billes de 352 broches. SECTION 13–4 RÉVISION 1. Qu’entend-on par architecture de Harvard? 2. Qu’est-ce qu’un cœur de DSP? 3. Nommez deux catégories de DSP en termes de type de nombres traités. 4. Nommez les deux types de mémoires internes d’un DSP. 5. Définissez les unités suivantes : a) MIP/s b) mégaflops 6. Décrivez brièvement l’action d’un traitement pipeline. c) MMAC/s. 7. Nommez les trois étapes d’un traitement pipeline. 8. Que se produit-il lors de la phase d’extraction? 13–5 MÉTHODES DE CONVERSION NUMÉRIQUE-ANALOGIQUE La conversion numérique-analogique est une partie importante de tout système de traitement numérique. Après avoir été traitées par un DSP, les données numériques sont restaurées sous forme analogique. Dans cette section, nous examinons le fonctionnement théorique de deux types de convertisseurs numérique-analogique (CNA) de base et leurs caractéristiques de performance. Après l’étude de cette section, vous pourrez Expliquer le fonctionnement d’un CNA à entrées de poids binaires ■ Expliquer le fonctionnement d’un CNA à réseau R/2R ■ Discuter de la résolution, de la précision, de la linéarité et du temps d’établissement d’un CNA ■ Discuter de la vérification d’un CNA pour identifier des erreurs de monotonicité, de linéarité différentielle, de gain ou de décalage ■ MÉTHODES DE CONVERSION NUMÉRIQUE-ANALOGIQUE ■ 769 Convertisseur numérique-analogique à entrées de poids binaires Une des méthodes de conversion numérique-analogique emploie un réseau de résistances, dans lequel les valeurs des résistances représentent les poids binaires des bits d’entrée du code numérique. La figure 13–36 illustre un CNA de quatre bits de ce type. Chacune des résistances d’entrée est traversée ou non par un courant selon le niveau de la tension d’entrée. Si la tension d’entrée est nulle (0 binaire), le courant vaut également zéro. Si la tension d’entrée est un niveau HAUT (1 binaire), la quantité de courant dépend de la valeur de la résistance d’entrée et diffère pour chacune d’elles. V I 0 = –– 8R 2 V I 1 = –– 4R 21 V I 2 = –– 2R 22 V I 3 = –– R 23 0 Vsor = Ir R r Rr 8R V + V 4R V 2R I0 R FIGURE 13–36 Convertisseur numérique-analogique à entrées de poids binaires de quatre bits. – Ir – I1 I=0 V Vsor + I2 I3 Comme le courant traversant l’entrée inverseuse (–) de l’ampli-op est pratiquement nul, tous les courants d’entrée s’additionnent et traversent Rr . En outre, comme l’entrée inverseuse est à 0 V (masse virtuelle), la chute de tension aux bornes de Rr correspond à la tension de sortie. Par conséquent, Vsor Ir Rr . Les valeurs des résistances d’entrée choisies doivent être inversement proportionnelles aux poids binaires des bits d’entrée correspondants. La résistance de valeur la plus faible (R) correspond à l’entrée de poids binaire le plus fort (23). Les autres résistances forment des multiples de R, c’est-à-dire 2R, 4R et 8R, et correspondent aux poids binaires respectifs 22, 21 et 20. Les courants d’entrée sont également proportionnels aux poids binaires. Par conséquent, la tension de sortie est proportionnelle à la somme des poids binaires, puisque la somme des courants d’entrée traverse Rr . L’un des inconvénients de ce type de CNA est le nombre important de valeurs de résistances différentes. Par exemple, un convertisseur de huit bits implique l’utilisation de huit résistances, de valeurs variant de R à 128R, conformément à la répartition des poids binaires. Pire encore, une telle échelle de valeurs de résistances implique une tolérance nominale de 1/255, soit moins de 0,4 %, si l’on veut assurer une conversion précise de l’entrée. Il va sans dire que ce type de CNA serait très difficile à produire à grande échelle. EXEMPLE 13–3 Déterminez la sortie du CNA à la figure 13–37 a) si les formes d’ondes représentant une séquence de nombres de quatre bits à la figure 13–37 b) sont appliquées aux entrées. L’entrée D0 correspond au bit le moins significatif (LSB). 200 k⍀ D0 Rr 100 k⍀ D0 10 k⍀ D1 – 50 k⍀ Vsor D2 + 25 k⍀ D3 D1 D2 D3 b) a) FIGURE 13–37 +5 V 0 +5 V 0 +5 V 0 +5 V 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 770 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL Solution Déterminez d’abord le courant pour chaque entrée pondérée. Comme l’entrée inverseuse (–) de l’ampli-op est à 0 V (masse virtuelle) et qu’un 1 binaire correspond à 5 V, le courant de chaque résistance d’entrée est égal à 5 V divisé par sa valeur en ohms. 5V = 0,025 mA 200 k 5V I1 = = 0,05 mA 100 k 5V I2 = = 0,1 mA 50 k 5V = 0,2 mA I3 = 25 k I0 = Le courant traversant l’entrée avec inversion de l’ampli-op est pratiquement nul, en raison de son impédance extrêmement élevée. Par conséquent, on suppose que tout le courant traverse la résistance de rétroaction Rr . Comme l’une des bornes de Rr est à 0 V (masse virtuelle), la chute de tension aux bornes de Rr est égale à la tension de sortie, soit une tension négative par rapport à la masse virtuelle. Vsor(D0) = (10 k)(-0,025 mA) = -0,25 V Vsor(D1) = (10 k)(-0,05 mA) = -0,5 V Vsor(D2) = (10 k)(-0,1 mA) = -1 V Vsor(D3) = (10 k)(-0,2 mA) = -2 V 0000 1111 1110 1101 1100 1011 1010 1001 1000 0111 0110 0101 0100 0 0011 Sortie du CNA de la figure 13–37. 0010 FIGURE 13–38 0001 0000 La figure 13–37 b) montre que le premier code d’entrée binaire est 0000, qui produit une tension de sortie de 0 V. Le code d’entrée suivant est 0001 et génère une tension de sortie de –0,25 V. Le code suivant est 0010 et produit une tension de sortie de –0,5 V. Vient ensuite le code 0011, qui génère une tension de sortie de –0,25 V –0,5 V –0,75 V. Chaque code binaire successif augmente donc la tension de sortie de –0,25 V. En conséquence, cette séquence binaire ascendante d’entrée cause une forme d’onde de sortie en escalier passant de 0 V à –3,75 V par échelons de –0,25 V, comme l’illustre la figure 13–38. Entrée binaire –0,25 –0,50 –0,75 –1,00 –1,25 –1,50 –1,75 –2,00 –2,25 –2,50 –2,75 –3,00 –3,25 –3,50 –3,75 Vsor (V) Exercice connexe Inversez les formes d’ondes d’entrée du CNA de la figure 13–37 (D3 devient D0, D2 devient D1, D1 devient D2, D0 devient D3) et déterminez la sortie. MÉTHODES DE CONVERSION NUMÉRIQUE-ANALOGIQUE ■ 771 Convertisseur numérique-analogique à réseau R/2R Une autre méthode de conversion numérique-analogique est le réseau R/2R, tel qu’illustré à la figure 13–39 avec un exemple à quatre bits. Cette méthode résout l’un des problèmes liés au CNA à entrées de poids binaires, car elle ne requiert que deux valeurs de résistances. Entrées D0 D1 D2 D3 R1 2R R3 2R R5 2R R7 2R R2 R4 R6 R8 2R R R R Convertisseur numérique-analogique à réseau R/2R. R r = 2R – Vsor + On commence en présumant que l’entrée D3 est au niveau HAUT (5 V) et que les autres sont au niveau BAS (masse ou 0 V). Cette condition représente ici le nombre binaire 1000. Une analyse de ce circuit permet de démontrer qu’il peut se simplifier sous la forme équivalente illustrée à la figure 13–40 a). Presque aucun courant ne traverse la résistance équivalente 2R puisque l’entrée inverseuse est branchée à la masse virtuelle. Par conséquent, tout le courant (I 5 V/2R) traversant R7 circule aussi dans Rr pour donner une tension de sortie de –5 V. L’entrée inverseuse (–) de l’ampli-op reste à environ 0 V en raison de la rétroaction négative. Tout le courant traverse donc Rr plutôt que l’entrée inverseuse. La figure 13–40 b) montre le circuit équivalent lorsque l’entrée D2 est à 5 V et que les autres sont au niveau de la masse. Cette condition représente le nombre 0100. En appliquant le théorème de Thévenin* et en regardant à partir de R8, nous obtenons 2,5 V en série avec R, tel qu’illustré. Le courant résultant qui traverse Rr vaut donc I 2,5 V/2R, ce qui donne une tension de sortie de –2,5 V. N’oubliez pas qu’aucun courant ne pénètre l’entrée inverseuse de l’ampli-op, ni la résistance équivalente jusqu’à la masse, puisque la chute de tension est à 0 V en raison de la masse virtuelle. La figure 13–40 c) illustre le circuit équivalent lorsque l’entrée D1 vaut 5 V et que les autres sont à la masse. Cette condition représente le nombre 0010. L’équivalent Thévenin vu de R8 est une tension de 1,25 V en série avec R, comme le montre la figure. Le courant traversant Rr vaut donc I 1,25 V/2R, pour une tension de sortie de –1,25 V. La figure 13–40 d) montre le circuit équivalent lorsque D0 est à 5 V et que les autres sont à la masse. Cette condition correspond au nombre binaire 0001. L’équivalent Thévenin vu de R8 donne une tension de 0,625 V en série avec R. Le courant résultant qui traverse Rr vaut donc I 0,625 V/2R, soit une tension de sortie –0,625 V. Notez que chaque entrée successive de poids plus faible produit une tension de sortie diminuée de moitié, afin que la tension de sortie demeure proportionnelle au poids binaire des bits d’entrée. Caractéristiques de performance des CNA Les caractéristiques de performance d’un convertisseur numérique-analogique incluent sa résolution, sa précision, sa linéarité, sa monotonicité et son temps d’établissement. Examinons-les brièvement. ■ FIGURE 13–39 Résolution La résolution d’un CNA est la réciproque du nombre maximal de pas discrets à la sortie (valeurs différentes de zéro). Ce paramètre dépend donc du nombre de bits d’entrée. Par exemple, un CNA de quatre bits possède une résolution de 1 divisé par 24 – 1, soit un pourcentage de (1/15)100 6,67 %. Le nombre de valeurs discrètes différentes de zéro est égal à 2n – 1, où n représente le nombre de bits. La résolution peut également s’exprimer en nombre de bits convertis. *Le théorème de Thévenin stipule que l’on peut minimiser n’importe quel circuit en une source de tension équivalente en série avec une résistance équivalente. ■ 772 INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL +5V D3 = 1 5V I = ––– 2R R7 2R Rr + 2R – – Résistance équivalente avec D2 , D1 et D0 à la masse, RÉQ = 2R 共 兲 5 V 2R = –5 V Vsor = –IR r = – –––– 2R ≈0V + a) Circuit équivalent pour D3 = 1, D2 = 0, D1 = 0 et D0 = 0 +5V D2 = 1 Rr R5 2R 2R 2,5 V I = –––– 2R + R8 VTH + 2,5 V – R RÉQ = 2R R7 2R RTH R8 R R I≅0 2R – – + ≈0V + R7 2R D0 = 0 D1 = 0 Rr Vsor = –IR r 共 兲 2,5 V = – ––––– 2R = –2,5 V 2R D3 = 0 b) Circuit équivalent pour D3 = 0, D2 = 1, D1 = 0 et D0 = 0 +5V D1 = 1 Rr R3 2R 2R 1,25 V I = ––––– 2R Rr – + R6 R8 VTH + 1,25 V – R R5 2R RÉQ = 2R R R7 2R 2R RTH R8 R R I≅0 – + ≈0V + Vsor = –IR r R7 2R D0 = 0 D2 = 0 共 兲 1,25 V = – –––––– 2R = –1,25 V 2R D3 = 0 c) Circuit équivalent pour D3 = 0, D2 = 0, D1 = 1 et D0 = 0 +5V D0 = 1 R1 2R R4 R2 2R + 2R R6 R8 – R 0,625 V I = ––––––– Rr 2R Rr R3 2R R R5 2R R ≈0V R7 2R + VTH + 0,625 V RTH R8 R R I≅0 D2 = 0 + Vsor = –IR r 共 兲 0,625 V 2R = –0,625 V = – ––––––– 2R D3 = 0 d) Circuit équivalent pour D3 = 0, D2 = 0, D1 = 0 et D0 = 1 – – ≈0V R7 2R D1 = 0 2R FIGURE 13–40 Analyse d’un convertisseur numérique-analogique à réseau R/2R. MÉTHODES DE CONVERSION NUMÉRIQUE-ANALOGIQUE ■ Précision La précision est une comparaison entre la sortie réelle d’un CNA et la sortie idéale prévue. Elle s’exprime en pourcentage de la tension de sortie à pleine échelle (maximale). Par exemple, si la sortie pleine échelle d’un convertisseur vaut 10 V et que sa précision est de ± 0,1 %, l’erreur maximale de tension de sortie vaut (10V)(0,001) 10 mV. Idéalement, la précision ne devrait jamais dépasser ± 1/2 du bit le moins significatif. Pour un convertisseur de huit bits, le bit le moins significatif vaut 0,39 % de l’échelle maximale. La précision devrait être approximativement de ± 0,2 %. ■ Linéarité Une erreur de linéarité est une déviation de la sortie réelle d’un CNA par rapport à sa sortie idéale en ligne droite, causée par une légère inégalité de ses composants internes. Par exemple, une erreur de décalage correspond à la tension mesurée à la sortie lorsque tous les bits d’entrée sont des zéros. ■ Monotonicité Un CNA est monotonique si sa sortie en forme d’escalier ne comporte aucune marche de descente lorsque l’entrée parcourt les valeurs de 0 à la pleine échelle. ■ Temps d’établissement Le temps d’établissement désigne l’intervalle requis par le CNA pour se stabiliser à ± 1/2 LSB de sa valeur finale lorsqu’un changement se produit dans le code d’entrée. EXEMPLE 13–4 Déterminez la résolution en pourcentage des convertisseurs suivants : a) CNA de huit bits b) CNA de 12 bits a) Pour le convertisseur de huit bits, Solution 1 1 * 100 = 0,392 % * 100 = 255 28 - 1 b) Pour le convertisseur de 12 bits, 1 1 * 100 = 0,0244 % * 100 = 4095 212 - 1 Calculez la résolution d’un CNA de 16 bits. Exercice connexe Vérification d’un convertisseur numérique-analogique La figure 13–41 illustre un banc d’essai pour vérifier un CNA. Cette méthode de base consiste à appliquer une séquence de codes binaires aux entrées tout en observant la sortie résultante. Cette séquence de codes binaires, d’ordre ascendant, doit couvrir la pleine échelle des valeurs comprises entre 0 et 2n – 1, où n représente le nombre de bits. SAVE/RECALL MEASURE ACQUIRE UTILITY CURSOR DISPLAY AUTOSET MENUS Codes binaires VERTICAL POSITION CNA Source de séquence binaire de test 0 1 2 0 à 2n – 1 n RUN/STOP HORIZONTAL TRIGGER POSITION LEVEL MATH MENU CURSOR 1 HOLDOFF CURSOR 2 TRIGGER MENU Sortie analogique CH 1 MENU CH 2 MENU HORIZONTAL MENU VOLTS/DIV VOLTS/DIV SEC/DIV 5V 5V SET LEVEL TO 50% FORCE TRIGGER TRIGGER VIEW PROBE COMP 5V POSITION HARDCOPY FIGURE 13–41 Banc d’essai pour vérifier un convertisseur analogique-numérique. 2 mV CH 1 2 mV CH 2 5s 5 ns EXT TRIG ■ 773 774 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL La sortie idéale est une rampe en forme d’escalier en ligne droite, comme on peut le voir sur la figure. La résolution s’accroît à mesure que le nombre de bits du code binaire augmente. En d’autres termes, le nombre de marches formant l’escalier augmente et la sortie ressemble de plus en plus à une rampe linéaire en ligne droite. Erreurs de conversion numérique-analogique Plusieurs types d’erreurs sont possibles dans une conversion numérique-analogique. La figure 13–42 montre quelques exemples pour une conversion de quatre bits. Une telle conversion produit un total de 15 pas discrets. Chaque graphique sur la figure montre la rampe en forme d’escalier idéale et les sorties inexactes. Erreur de monotonicité Les marches de descente illustrées à la figure 13–42 a) indiquent que la performance du convertisseur n’est pas monotonique. Dans ce cas particulier, l’erreur se produit parce que le bit de poids 21 du code binaire est interprété comme étant un 0 constant. En d’autres termes, un court-circuit provoque un niveau BAS constant sur la ligne d’entrée de ce bit. Erreur de linéarité différentielle La figure 13–42 b) montre une erreur dans la linéarité différentielle du convertisseur. Ce type de problème produit des pas d’une amplitude moins élevée que la normale pour certains codes d’entrée. Ici, cette défaillance résulte d’un poids de bit 22 insuffisant, causé par une résistance d’entrée défectueuse. Nous pourrions également être en présence du cas inverse, dans lequel certains pas seraient d’une amplitude trop élevée à cause d’un poids binaire particulier trop grand. 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Idéale Entrée binaire Sortie analogique 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Gain trop élevé Gain trop faible c) Gain trop élevé ou trop faible (en vert) Entrée binaire b) Erreur de linéarité différentielle (en vert) a) Erreur de monotonicité (en vert) 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Sortie analogique 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 Erreurs de conversion numérique-analogique. Sortie analogique Entrée binaire Sortie analogique 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 FIGURE 13–42 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 d) Erreur de décalage (en vert) Entrée binaire MÉTHODES DE CONVERSION NUMÉRIQUE-ANALOGIQUE ■ Gain trop faible ou trop élevé La figure 13–42 c) montre des erreurs de sortie causées par un gain trop faible ou trop élevé. Dans le cas du gain trop faible, toutes les amplitudes des pas sont inférieures à la valeur idéale. Dans le cas du gain trop élevé, toutes les amplitudes des pas sont supérieures à la valeur idéale. Cette situation peut être causée par une résistance de rétroaction défectueuse dans le circuit d’ampli-op. Erreur de décalage La figure 13–42 d) illustre une erreur de décalage. Notez, lorsque l’entrée binaire est de 0000, que la tension de sortie est différente de zéro. Cette quantité de décalage est d’ailleurs identique pour tous les échelons de la conversion. Ce type de problème est souvent causé par un ampli-op défectueux ou mal ajusté. EXEMPLE 13–5 Un CNA donne la sortie illustrée à la figure 13–43 lorsqu’une séquence binaire ascendante de quatre bits est appliquée à ses entrées. Identifiez le type d’erreur et suggérez une démarche pour corriger le problème. FIGURE 13–43 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Solution 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 Sortie analogique Entrée binaire L’exécution du CNA de cet exemple n’est pas monotonique. Une analyse de la sortie révèle que le composant convertit plutôt la séquence ci-dessous et non la séquence binaire ascendante précédemment discutée. 0010, 0011, 0010, 0011, 0110, 0111, 0110, 0111, 1010, 1011, 1010, 1011, 1110, 1111, 1110, 1111 Il semble que le bit de poids 21 soit bloqué sur un niveau HAUT (1) constant. Pour trouver le problème, mesurez la tension à la broche d’entrée de ce bit sur le composant. Si les niveaux varient, le problème se situe à l’intérieur du CNA et il faut alors le remplacer. Si par contre la broche n’indique aucune variation et qu’elle demeure à un niveau HAUT constant, il y a un court-circuit entre V et cette broche quelque part sur le circuit. Exercice connexe Déterminez la sortie du CNA lorsqu’une séquence binaire ascendante de quatre bits est appliquée aux entrées et que le bit de poids 20 est bloqué sur un niveau HAUT constant. Filtre de reconstruction La sortie d’un CNA donne une approximation en forme d’escalier d’un signal analogique original préalablement traité par un DSP. L’emploi d’un filtre de reconstruction (parfois qualifié de post-filtre) permet d’aplanir la sortie du CNA en éliminant les fréquences élevées causées par les transitions rapides des « marches de l’escalier », comme on peut le distinguer sur la figure 13–44. 775 776 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL Filtre de reconstruction Sortie du CNA Sortie analogique finale FIGURE 13–44 Un filtre de reconstruction permet d’adoucir la sortie d’un CNA. SECTION 13–5 RÉVISION 1. Nommez le principal inconvénient du CNA à entrées de poids binaires. 2. Quelle est la résolution d’un CNA de quatre bits? 3. Comment peut-on détecter une erreur de monotonicité dans un CNA? 4. Quel sera l’effet d’un gain trop faible à la sortie d’un CNA? RÉSUMÉ GLOSSAIRE ■ Le traitement numérique du signal implique la numérisation de signaux analogiques, souvent en temps réel, dans le but d’en modifier ou d’en améliorer le contenu. ■ En général, un système de traitement numérique du signal comprend un filtre anti-repliement, un circuit échantillonneur bloqueur, un convertisseur analogique-numérique (CAN), un processeur de signal numérique (DSP), un convertisseur numérique-analogique (CNA) et un filtre de reconstruction. ■ L’échantillonnage est le processus de conversion d’un signal analogique en une série d’impulsions et où chacune d’elles représente l’amplitude du signal à un instant précis. ■ Le théorème de l’échantillonnage stipule que le taux d’échantillonnage doit être au moins deux fois supérieur à la fréquence la plus élevée à échantillonner (fréquence de Nyquist). ■ Une conversion analogique-numérique transforme un signal analogique en codes numériques. ■ Parmi les différents types de CAN, on retrouve le CAN simultané (flash), le CAN à double pente, le CAN à approximations successives et le CAN sigma-delta. ■ Un processeur numérique de signal (DSP) est un microprocesseur spécialisé dont on a optimisé la vitesse afin de traiter des données en temps réel. ■ La plupart des DSP sont basés sur l’architecture Harvard, qui comprend une mémoire de données et une mémoire de programme. ■ Un traitement pipeline comprend trois étapes : l’extraction, le décodage et l’exécution. ■ Une conversion numérique-analogique transforme une série de codes numériques représentant un signal analogique sous sa forme d’origine. ■ Parmi les différents types de CNA, on retrouve le CNA à entrées de poids binaires et le CNA à réseau R/2R. Ces termes se retrouvent également dans le glossaire à la fin du livre. Cœur de DSP Autre terme pour l’unité centrale de traitement d’un DSP. Convertisseur analogique-numérique (CAN) analogique en informations numériques. Composant qui permet de convertir un signal Convertisseur numérique-analogique (CNA) Composant qui permet de convertir des informations numériques en un signal analogique. Décodage Étape d’un traitement pipeline dans un DSP, au cours de laquelle des instructions sont attribuées à des unités fonctionnelles, puis décodées. AUTOTEST ■ 777 Distorsion de repliement (aliasing) Effet créé lorsqu’un signal est échantillonné à une vitesse inférieure à la moitié de la fréquence de Nyquist. La distorsion de repliement génère des fréquences parasites qui interfèrent avec la fréquence du signal. DSP Processeur de signal numérique qui traite les données en temps réel. Échantillonnage Processus de capture d’un nombre suffisant de valeurs discrètes en différents points d’une forme d’onde pour représenter celle-ci numériquement. Exécution Étape d’un traitement pipeline au cours de laquelle des instructions décodées sont mises à exécution. Extraction Étape d’un traitement pipeline au cours de laquelle une instruction est extraite de la mémoire de programme. Fréquence de Nyquist Fréquence de signal la plus élevée pouvant être échantillonnée à une vitesse spécifique. Fréquence égale ou inférieure au double du taux d’échantillonnage. Mégaflops Million d’opérations en virgule flottante par seconde. MIP/s Million d’instructions par seconde. MMAC/s Million de multiplications par seconde. Quantification Processus par lequel un code binaire est attribué à chaque valeur échantillonnée lors d’une conversion analogique-numérique. Traitement pipeline Composante d’une architecture de DSP qui permet le traitement simultané de multiples instructions. AUTOTEST Les réponses se retrouvent en fin de chapitre. 1. L’abréviation CAN désigne un a) codeur alphanumérique b) convertisseur analogique-numérique c) composant analogique de numérisation d) comparateur analogique-numérique 2. L’abréviation CNA désigne un a) composant de numérisation analogique b) codeur numérique analytique c) comparateur numérique-analogique d) convertisseur numérique-analogique 3. Un système de traitement numérique du signal fonctionne normalement a) en temps réel b) en temps imaginaire c) en temps compressé d) en temps informatique 4. L’échantillonnage d’un signal analogique produit a) une série d’impulsions proportionnelles à l’amplitude du signal b) une série d’impulsions proportionnelles à la fréquence du signal c) des codes numériques qui représentent l’amplitude du signal analogique d) des codes numériques qui représentent la durée de chaque échantillon 5. Selon le théorème de l’échantillonnage, le taux d’échantillonnage doit toujours a) être inférieur à la moitié de la fréquence la plus élevée du signal b) être supérieur au double de la fréquence la plus élevée du signal c) être inférieur à la moitié de la fréquence la moins élevée du signal d) être supérieur à la fréquence la moins élevée du signal 6. L’opération de maintien se produit a) avant chaque échantillon b) au cours de chaque échantillon c) après la conversion analogique-numérique d) tout de suite après un échantillon 7. Le processus de quantification a) convertit la sortie de l’échantillonneur bloqueur en codes binaires b) convertit les impulsions d’échantillonnage en niveaux discrets c) convertit une séquence de codes binaires en un signal analogique reconstruit d) filtre les fréquences indésirables avant l’amorce de l’échantillonnage 778 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL 8. En général, on peut reconstruire un signal analogique plus précis avec a) plus de niveaux de quantification b) moins de niveaux de quantification c) un taux d’échantillonnage plus élevé d) un taux d’échantillonnage moins élevé e) a et c 9. Un convertisseur analogique-numérique simultané (flash) emploie a) des compteurs b) des amplis-op c) un intégrateur d) des bascules e) a et c 10. Un convertisseur analogique-numérique à double pente utilise a) un compteur b) des amplis-op c) un intégrateur d) un différentiateur e) a et c 11. La sortie d’un convertisseur analogique-numérique sigma-delta renferme a) des codes binaires parallèles b) des données à bits multiples c) des données monobit d) une tension différentielle 12. L’architecture Harvard comprend a) une UCT et une mémoire principale b) une UCT et deux mémoires de données c) une UCT, une mémoire de programme et une mémoire de données d) une UCT et deux fichiers de registres 13. Le nombre minimal de registres d’usage général contenus dans un DSP de la série TMS320C6000 est a) 32 b) 64 c) 16 d) 8 14. Chacune des deux mémoires internes des composants de la série TMS320C6000 ont une capacité de a) 1 Mo b) 512 ko c) 64 ko d) 32 ko 15. Combien d’instructions sont traitées simultanément lors d’un traitement pipeline dans un composant de la série TMS320C6000? a) huit b) quatre c) deux d) une 16. L’étape de traitement pipeline pendant laquelle des instructions sont recouvrées de la mémoire se nomme a) exécution b) accumulation c) décodage d) extraction 17. Dans un convertisseur numérique-analogique à entrées de poids binaires, les résistances des entrées a) déterminent l’amplitude du signal analogique b) déterminent le poids des entrées numériques c) limitent la consommation d’énergie d) éliminent l’effet de charge de la source 18. Un convertisseur numérique-analogique à réseau R/2R comprend a) quatre valeurs de résistances b) une valeur de résistance c) deux valeurs de résistances d) autant de valeurs de résistances qu’il y a d’entrées PROBLÈMES SECTION 13–1 Les réponses aux problèmes à numéros impairs se retrouvent à la fin du livre. Concepts de base du traitement numérique du signal 1. Quel est le rôle d’une conversion analogique-numérique? PROBLÈMES ■ 779 2. Inscrivez les noms appropriés dans chacun des blocs fonctionnels sur le schéma de principe du système de traitement numérique du signal à la figure 13–45. FIGURE 13–45 3. Quelle est l’utilité d’une conversion numérique-analogique? SECTION 13–2 Conversion de signaux analogiques sous forme numérique 4. La forme d’onde de la figure 13–46 est appliquée à un circuit d’échantillonnage à toutes les 3 ms. Illustrez la sortie du circuit d’échantillonnage s’il existe une correspondance de tension d’un à un entre l’entrée et la sortie. V 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 t (ms) FIGURE 13–46 5. La sortie du circuit d’échantillonnage du problème 4 est appliquée à un circuit de maintien (échantillonneur bloqueur). Illustrez la sortie du circuit de maintien. 6. Si la sortie du circuit échantillonneur bloqueur du problème 5 est quantifiée sur deux bits, quelle sera la séquence de codes binaires résultante? 7. Répétez le problème 6 en utilisant une quantification de quatre bits. 8. a) Reconstruisez le signal analogique à partir de la quantification de deux bits du problème 6. b) Reconstruisez le signal analogique à partir de la quantification de quatre bits du problème 7. 9. Dessinez la fonction analogique représentée par la séquence de nombres binaires suivante : 1111, 1110, 1101, 1100, 1010, 1001, 1000, 0111, 0110, 0101, 0100, 0101, 0110, 0111, 1000, 1001, 1010, 1011, 1100, 1100, 1100, 1011, 1010, 1001. SECTION 13–3 Méthodes de conversion analogique-numérique 10. La tension à l’entrée d’un certain amplificateur inverseur à ampli-op est de 10 mV et la sortie vaut 2 V. Quel est le gain en tension en boucle fermée? 11. Pour obtenir un gain en tension en boucle fermée de 330 avec un amplificateur inverseur, quelle valeur de résistance de rétroaction doit-on utiliser si Re 1,0 kΩ? 780 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL 12. Déterminez le code binaire à la sortie d’un CAN simultané de trois bits pour le signal d’entrée analogique illustré à la figure 13–47. FIGURE 13–47 V 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 t ( µ s) 13. Répétez le problème 12 avec la forme d’onde analogique de la figure 13–48. FIGURE 13–48 V 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 t ( µ s) 14. La sortie maximale d’un certain CAN à approximations successives vaut 8 V. Si l’on applique une tension constante de 6 V à l’entrée analogique, déterminez la séquence d’états binaires du registre à approximations successives (RAS). 15. Répétez le problème 14 avec un CAN à approximations successives de quatre bits. 16. Un CAN produit la séquence de nombres binaires suivante lorsqu’un signal analogique est appliqué à son entrée : 0000, 0001, 0010, 0011, 0100, 0101, 0110, 0111, 0110, 0101, 0100, 0011, 0010, 0001, 0000. a) Reconstruisez l’entrée à partir des données numériques. b) À quoi ressemblerait la sortie reconstruite si une défaillance du CAN fait en sorte que le code 0111 est manquant? SECTION 13–4 Processeur de signal numérique (DSP) 17. Un DSP de type TMS320C62xx utilise des instructions de 32 bits et fonctionne à 2 000 MIP/s. Combien d’octets le DSP traite-t-il en une seconde? 18. Si la fréquence du signal d’horloge d’un DSP de type TMS320C64xx est de 400 MHz, quelle quantité d’instructions ce composant peut-il fournir aux unités fonctionnelles de l’UCT en une seconde? 19. Combien d’opérations en virgule flottante un DSP peut-il traiter en une seconde s’il est paramétré à 1 000 mégaflops? 20. Énumérez et décrivez les quatre phases d’une opération d’extraction dans un DSP de la série TMS320C6000. 21. Énumérez et décrivez les deux phases d’une opération de décodage dans un DSP de la série TMS320C6000. SECTION 13–5 Méthodes de conversion numérique-analogique 22. La résistance d’entrée de poids le plus faible du CNA de quatre bits à la figure 13–36 possède une valeur de 10 kΩ. Quelles doivent être les valeurs des autres résistances d’entrée? PROBLÈMES ■ 781 23. Déterminez la sortie du CNA à la figure 13–49 a) si la séquence de nombres de quatre bits de la partie b) est appliquée à ses entrées. Les entrées de données utilisent un niveau BAS de 0 V et un niveau HAUT de 5 V. FIGURE 13–49 200 k⍀ 10 k⍀ D0 D0 100 k⍀ D1 D1 – 50 k⍀ Sortie D2 D2 + 25 k⍀ D3 D3 a) b) 24. Répétez le problème 23 pour les entrées illustrées à la figure 13–50. FIGURE 13–50 D0 D1 D2 D3 25. Déterminez la résolution de chacun des CNA suivants et exprimez-la en pourcentage : a) 3 bits b) 10 bits c) 18 bits 26. Développez un circuit capable de générer une séquence de test de huit bits pour le banc d’essai illustré à la figure 13–41. 27. Une défaillance dans un CNA de quatre bits fait en sorte que son MSB demeure bloqué à un niveau BAS (0) constant. Dessinez la sortie analogique du CNA lorsqu’une séquence binaire ascendante est appliquée à ses entrées. 28. On observe la sortie illustrée à la figure 13–51 lorsqu’une séquence binaire ascendante est appliquée aux entrées d’un CNA de quatre bits. Quel est le problème? FIGURE 13–51 Sortie 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 Entrée binaire 782 ■ INTRODUCTION AU TRAITEMENT NUMÉRIQUE DU SIGNAL RÉPONSES RÉVISIONS DE SECTION SECTION 13–1 Concepts de base du traitement numérique du signal 1. Le sigle DSP désigne un processeur de signal numérique. 2. Le terme CAN signifie convertisseur analogique-numérique. 3. Le terme CNA signifie convertisseur numérique-analogique. 4. Un convertisseur analogique-numérique transforme un signal analogique sous forme numérique. 5. Un convertisseur numérique-analogique transforme un signal numérique sous forme analogique. SECTION 13–2 Conversion de signaux analogiques sous forme numérique 1. L’échantillonnage désigne le processus de conversion d’un signal analogique en une série d’impulsions pour représenter son amplitude. 2. Le niveau d’une valeur échantillonnée doit être maintenu pour donner le temps au convertisseur de transformer la valeur en code binaire. 3. Le taux d’échantillonnage minimal est de 40 kHz. 4. La quantification désigne le processus de conversion d’un niveau échantillonné en un code binaire. 5. Le nombre de bits détermine la précision d’une quantification. SECTION 13–3 Méthodes de conversion analogique-numérique 1. La méthode simultanée (flash) est la plus rapide. 2. La méthode sigma-delta produit un flux de données monobit. 3. Oui, un convertisseur à approximations successives possède un temps de conversion fixe. 4. Des codes manquants, inexacts ou décalés sont des erreurs pouvant être captées à la sortie d’un CAN. SECTION 13–4 Processeur de signal numérique (DSP) 1. L’architecture de Harvard implique l’emploi d’une UCT, d’une mémoire de données et d’une mémoire de programme. 2. Le cœur d’un DSP désigne une UCT. 3. Les DSP en virgule fixe et les DSP en virgule flottante. 4. Les deux types sont la mémoire de données et la mémoire de programme. 5. a) MIP/s : million d’instructions par seconde. b) mégaflops : million d’opérations en virgule flottante par seconde. c) MMAC/s : million de multiplications par seconde. 6. Le traitement pipeline permet de traiter simultanément plusieurs instructions. 7. Les étapes d’un traitement pipeline sont l’extraction, le décodage et l’exécution. 8. Lors de l’extraction, des instructions sont récupérées dans la mémoire de programme. SECTION 13–5 Méthodes de conversion numérique-analogique 1. Chaque résistance d’un CNA à entrées de poids binaires possède une valeur différente. 2. (1/(24 – 1))100 % 6,67 % 3. Une marche de descente indique une erreur de monotonicité dans un CNA. 4. Les amplitudes des pas seront inférieures aux valeurs idéales. RÉPONSES 0000 1000 0100 1100 0010 1010 0110 1110 0001 1001 0101 1101 0011 1011 0111 1111 D3 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 D2 FIGURE 13–52 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 FIGURE 13–53 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 D1 0 –0,25 –0,50 –0,75 –1,00 –1,25 –1,50 –1,75 –2,00 –2,25 –2,50 –2,75 –3,00 –3,25 –3,50 –3,75 783 Sortie analogique D0 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 ■ Entrée binaire FIGURE 13–54 EXERCICES CONNEXES 13–1 100, 111, 100, 000, 011, 110. Oui, certaines informations sont perdues. 13–2 Voir la figure 13–52. 13–3 Voir la figure 13–53. 13–4 (1/(216 – 1))100 % 0,00153 % 13–5 Voir la figure 13–54. AUTOTEST 1. b) 2. d) 3. a) 4. a) 5. b) 6. d) 7. a) 8. e) 9. b) 10. e) 11. c) 12. c) 13. a) 14. c) 15. a) 16. d) 17. b) 18. c) Références Dahnoun, Naim. Digital Signal Processing Implementation Using the TMS320C6000 DSP Platform. Reading, Mass.: Addison-Wesley Longman. 2000. 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