Cargo est la transposition ‘jeune public’ de la pièce Ether créée le
26 novembre à l’Agora de Boulazac, actuellement en tournée sur
les saison 2015-2016 et 2016-2017.
Ce faisant Cargo marque la volonté pour la compagnie de
poursuivre plus en avant l’expérimentation visuelle, graphique et
numérique engagée dans cette précédente création : tant au
point d’un renouvellement et d’une poursuite des recherches déjà
engagées, qu’à l’endroit d’une invitation. Celle d’une promesse
que nous nous étions alors faite sur les sentiers des résidences de
création d’Ether…
Celle de se laisser le champ libre à revenir goûter et manipuler tout
un versant de ‘découvertes’ non-exploités, recherches délaissées
par souci de cohérence, inventions remises au goût du lendemain,
inspirations et astuces qui ne trouvent pas toujours leur place au
lieu-dit de l’aventure.
Aussi qui dit ‘jeune public’ et ‘transposition’ ne signie en aucun cas
pour nous un aller-simple par les chemins de traverse, le raccourci,
l’abrégé…
Bien au contraire, il s’agirait plutôt d’allers-retours, d’allers et de
retours dans les sentiers, parmi les gures du détournement, du
retournement, de la déviation et de l’oblique. Des cheminements…
Que peut-on faire dire à ces images que nous n’avons encore su/
pu/cru opérer ?
Que peut-on faire faire de ces corps dans ces images ?
Ces corps sans ces images ?
Nos images sans corps ? Des corps imagés ?
Quoi de plus périlleux que de venir se frotter à un public de
‘regardeurs’ candides, à des regards dit en construction…
d’un public qui n’en est pas tout à fait un ; au mieux une catégorie.
Un public jeune ? Un jeune-public ? un public avant tout…
Aller à la rencontre d’un monde.
Celui de l’enfance, celui des enfants.
Celui des infans et des inéloquents.
Celui des petits, des chiards, mioches ou braillards…
Celui que l’on cherche à raisonner…
Où l’on apprend trop souvent “à se taire et écouter“.
A qui l’on promet d’inculquer.
A qui l’on promet d’amuser.
A qui l’on promet monts émerveillés.
Cargo n’est pas une promesse faite à l’enfance. Moins encore aux
enfants. Il est une promesse faite à nous-même.
Une promesse de donner à voir la somme d’un travail à un public.
D’un travail : la somme et la soustraction.
D’un public : qu’importe sa catégorie.
D’un endroit, un lieu, un théâtre d’où l’on voit les sens s’éveiller
D’où l’on devine les sens au réveil.
Nous aurons donc à souhait les mêmes exigences, comme les
mêmes aspirations à prolonger un travail déjà engagé.
Car c’est une manière de ‘faire durer’. Pour nous, de durer.
Et de durée il s’agira dans Cargo. Tout comme d’espace et de
corps, d’animé et d’allumé. Et d’éteindre.
De silence et de pause. De noir et de lumière.
De ‘magie’, aussi. Et d’un pixel de fantaisie.
Cargo une station ‘jeune public’
mais une station avant tout dans le parcours du collectif a.a.O
Et c’est ce qui lui confère déjà sa singularité.
note d’intention