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Cérémonie des
Vœux aux Entreprises
Lundi 9 janvier 2017
Comme vous tous, et comme l’a si bien écrit le grand écrivain Amin
Maalouf, « j’ai chéri jusqu’au bout le siècle de ma jeunesse ; la fin du
millénaire avait été grandiose, enveloppée d’une ivresse noble,
contagieuse, ravageuse, messianique. Nous avions tous cru alors que
la grâce allait toucher, de proche en proche, la terre entière. Et que
toutes les nations pourraient bientôt vivre dans la paix, la liberté,
l’abondance. Désormais l’histoire ne serait plus écrite par les
généraux, les idéologues, les despotes, mais par les astrophysiciens et
les biologistes. L’humanité rassasiée n’aurait plus d’autres héros que
les inventeurs et les amuseurs ».
J’ai voulu, en préambule de mon propos, retranscrire ces quelques
lignes de ce grand écrivain de notre Académie Française. Au passage
de l’an 2000, notre seule crainte ne résidait-elle pas dans l’angoisse
d’un simple bug informatique ?
Quelques secondes, juste un frisson, que les mages de Polytechnique,
les informaticiens, les agrégés de mathématiques auraient réglé
aussitôt.
Tout s’est arrêté un 11 septembre. Le doute a envahi le monde. La
planète s’est alors rabougrie, obscurcie, par un déferlement de haine.