MACHINES A COURANT CONTINU ELEMENTS DE COURS Licence GE 3ème année / Parcours SEEC Année 2008-2009 1 Ce document est un support qui ne développe qu’une partie de ce qui sera vu en cours. Sommaire I) Constitution et représentation des machines Rôle des constituants Rotor : Induit, Collecteur, … Stator : Inducteur bobiné / à aimants, …. Vues en coupe transversale ou longitudinale, vue transversale développée, vue développée de l’entrefer II) Mise en Equations et schémas équivalents de la Machine à courant continu A) Tracé des lignes de champs de l’inducteur et de l’induit B) Equations et schémas équivalents A) Machine à courant continu à excitation bobinée et non saturée B) Machine à courant continu à aimant C) Machine à courant continu à excitation bobinée et saturée Sans RMI (Réaction magnétique d’induit) Avec RMI D) Autres imperfections Annexes Réponse dynamique d’une MCC, réponse temporelle à un démarrage direct et réponse fréquentielle Notations Références Quelques données constructeurs 2 I. Constitution et représentation des machines Figure I-1 : Coupe transversale d’une MCC (Conducteurs d’induit non représentés) Figure I-2 : Coupes transversale et longitudinale (Conducteurs d’induit non représentés) Figure I-3 : Coupes transversale et longitudinale (Conducteurs d’induit non représentés) 3 S Figure I-4 : Coupe transversale coté collecteur avec représentation de la connexion des balais Figure I-5 : Identique avec représentation de la connexion des lames de collecteur Figure I-6 : Vue transversale développée de l’entrefer vue du collecteur 4 N Axe stator 4 5 Axe section 1 6 1 S 2 3 4 5 N a b Figure I-7 : Vue développée de l’entrefer Figure I-8 : Vue éclatée d’une MCC 5 6 II. Mise en Equations et schémas équivalents de la Machine à courant continu Dans cette partie, nous ne reprendrons pas la mise en équations de la machine à courant continu, mais nous appliquerons directement les résultats obtenus à l’aide de la machine généralisée que nous adapterons. En effet, la mise en équations directe est un peu plus fastidieuse. A. Tracé des lignes de champs de l’inducteur et de l’induit Dans la machine à courant continu, comme dans la machine généralisée, deux « sources » de champ interagissent : l’induit au rotor et l’inducteur au stator. L’inducteur peut être bobiné ou à aimants (cf. figure II.1). Figure II-1b : Inducteur bobiné (Seule la moitié des lignes de champ est représentée) Figure II-1a : Inducteur à aimants (aimants en forme de tuiles) Figure II-1a: Lignes de champ créées un inducteur à deux paires de pôles L’induit est bobiné et comprend plusieurs enroulements (ou sections) (voir figure I-7). L’induit est alimenté par le collecteur qui assure la répartition des courants dans l’induit : par exemple, à la figure II-2, toutes les encoches de l’induit sous le pôle inducteur de droite ont un courant allant vers l’arrière de la machine et ce quelque soit la position du rotor. Figure II-2 : Lignes de champ créées par un enroulement d’induit à deux pôles. 6 Généralement, les machines à courant continu à aimants sont utilisées en petite puissance (P<10 kW) et les machines bobinées au-delà. Les machines à courant continu sont petit à petit remplacées par des machines alternatives, cependant elles sont encore bien utilisées : - là où la source d’énergie est continue : automobile, outillage portatif, jouets, … - comme servomoteur, du fait de la simplicité de l’ensemble variateur + asservissement, - dans l’électroménager dans sa version moteur universel, - … B. Equations et schémas équivalents Pour la mise en équations de la MCC, nous adopterons l’indice d pour les grandeurs qui concernent l’inducteur et l’indice a pour l’induit. a) Machine à courant continu à excitation bobinée et non saturée Bien que la constitution de la MCC soit plus sophistiquée que celle de la machine généralisée, nous pouvons appliquer directement les résultats obtenus sur la MGCC à la MCC dont le fonctionnement respecte les hypothèses utilisées. La principale hypothèse utilisée pour la mise en équations de la machine généralisée est liée au circuit magnétique : pas de saturation magnétique. En reprenant les nouvelles notations, et en tenant compte des pertes Joule liées aux résistances des enroulements, nous obtenons les équations suivantes : dIa Ua Ra.Ia La dt kd .Id . dId Eq. II-1 Ud Rd .Id Ld dt Cm kd .Id .Ia Ces équations peuvent être représentées à l’aide d’un circuit électrique : Ia Id Ra Rd Ua Ud La Ld E=Kd.Id. Figure II-3 : Schéma électrique équivalent de l’induit La tension E est appelée la FEM de rotation. Bilan de puissance en régime permanent : Si on fait un bilan des puissances en jeu dans la MCC, on peut le représenter de la manière suivante : P ja = R a .Ia ² P a = U a .Ia P m = C m . P e m = E .Ia P d = U d .Id P jd = R d .Id ² M C C Figure II-4 : Bilan de puissance de la MCC 7 Remarques : Comme on peut le voir, l’inducteur ne participe pas directement à la conversion d'énergie electromécanique : - la puissance électrique absorbée par l’inducteur est (relativement à l’induit) faible, et entièrement dissipée en chaleur, - l’inducteur peut être remplacé par un aimant (qui n’apporte pas de puissance) mais on perd alors un degré de liberté … Changement d’orientation : Les équations ont été obtenues en convention électrique récepteur et en convention mécanique moteur. Pour passer en convention générateur / frein il suffit de changer l’orientation du courant Ia et du couple Cm (On ne change pas l’orientation de l’inducteur qui est toujours récepteur d’énergie : l’énergie électrique convertie ne transite pas par l’inducteur : comme illustré à la figure II-4). Symbole : Ia Id Ua Cm Ud Figure II-5 : Symbole d’une MCC à inducteur bobiné b) Machine à courant continu à aimants Pour les machines à aimants, le flux créé par l’inducteur est constant. Le comportement est identique à celui de machines à inducteur bobiné lorsque l'excitation Id constante. Dans la mise en équations, on remplace le terme kd.Id par la constante k : dIa k . Ua Ra.Ia La Eq. II-2 dt Cm k .Ia Symbole et schéma équivalent : Ia Ra Ia Cm Ua La Ua E = K . Figure II-5 : Symbole et schéma équivalent d’une MCC à inducteur bobiné 8 c) Machine à courant continu à excitation bobinée et saturée Si on prend en compte la saturation du circuit magnétique, le comportement de la MCC est modifié. En général les machines à aimants saturent peu, nous ne parlerons que de la saturation des machines bobinées ; nous distinguerons deux cas, avec ou sans réaction magnétique d’induit. Sans RMI (Réaction Magnétique d’Induit) Dans ce cas, " seul l’inducteur peut faire saturer la machine " : cette phrase n’a pas de réalité physique mais illustre les hypothèses suivantes : - la relation entre flux inducteur et courant inducteur fait apparaître une saturation, - la relation entre flux induit et courant induit n’en fait pas apparaître (certaines machines, en forte puissance, ont un enroulement supplémentaire – dit de compensation – qui crée un flux antagoniste au flux d’induit, ce qui diminue fortement la RMI). Les équations sont alors modifiées de la manière suivante : dIa Ua Ra.Ia La dt k ( Id ). dId Eq. II-3 Ud Rd .Id Ld dt Cm k ( Id ).Ia La relation k(Id) est non linéaire. Son allure est représentée ci dessous : K Id Id n Figure II-6 : Caractéristique k (Id) Remarques : L’hystérésis est en général peu marqué (grâce à l’entrefer) ; le point nominal est proche du coude de saturation. Avec RMI Pour les machines non compensées et pour un point de fonctionnement proche du fonctionnement nominal, il faut aussi prendre en compte la contribution de l’induit à la saturation de la machine : le coefficient k=E/ dépend de Id et de Ia. Dans la pratique, on préfère faire apparaître cette dépendance au courant d’induit Ia de la manière suivante : k ( Id , Ia) k ( Id , Ia 0) k ( Id , Ia) Eq. II-4 9 Dans cette relation, apparaît le coefficient k à vide k ( Id , Ia 0) et la variation de k due à la RMI : k ( Id , Ia) . En cas de saturation, la RMI est toujours démagnétisante comme l’illustre les figures II-7 à II-9 : Inducteur seul Induit seul Inducteur et Induit Figure II-7 : Composition des lignes de champs d’inducteur et d’induit En effet, en présence de saturation, l’augmentation de l’induction sous une corne polaire est plus faible que la diminution comme l’illustre la figure II-9. Figure II-8 : Forces magnétomotrices de l’induit et l’inducteur dans l’entrefer Figure II-9 : Force magnétomotrice totale dans l’entrefer avec ou sans saturation Comme la RMI est démagnétisante on aura : k ( Id , Ia) k ( Id , Ia 0) Eq. II-5 En cas de RMI, le comportement de la machine est différent - mais dépasse le cadre de ce document. 10 Remarques : - La RMI est faible pour les machines à aimants. En moyenne et forte puissances, les machines sont à excitation bobinée et souvent compensées : un enroulement supplémentaire parcouru par le courant Ia est ajouté au stator dans les pôles inducteurs et créé un champ dans l’entrefer qui s’oppose au champ de l’induit : l’effet de la RMI est alors réduit. Figure II-10 : Enroulement de compensation pour une machine tétrapolaire Figure II-11: Encoches dans un pôle inducteur pour enroulement de compensation d)Les autres sources d’imperfections : Les pertes mécaniques, les pertes fer, les pertes dues aux fuites magnétiques, la chute de tension aux balais, la commutation au collecteur, le décalage des balais, les modifications en fonction de la température, … 11 Annexe 1 : Réponse dynamique d’une MCC : Réponse temporelle à un démarrage direct Réponse fréquentielle d’une MCC alimentée en tension Exemple : Soit : Te = 3,3 ms et fe= 47 Hz Ua=120 V ; Ra = 0,6 ; La = 2 mH ; Tm= 2,24 s et fm = 0,071 Hz k = 0,85 Nm/A ; J= 0,076 kg/m² ; Tem= 61 ms et fem= 2,6 Hz f = 0,039 Nm/(rd/s) 140 Ia (A ) U a /R a (rd/s) 180 120 160 100 140 120 80 100 60 80 40 60 20 40 t (s) 0 20 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0.45 t (s) 0.5 0 Réponse en vitesse à un échelon de tension 20. log10 ( 1 ) Ra 0 .0 5 f k2 Ra. f 0 .1 5 0 .2 0 .2 5 0 .3 I a /U a (d B ) 0 .4 f (H z) fm fe + 2 0 d B /d é c ) 0 .3 5 -2 0 d B /d é c /U a (d B ) 20. log10 ( k k2 Ra. f -2 0 d B /d é c ) f (H z ) -4 0 d B /d é c Représentation des courbes de gain (en Bode) entre : - Courant et tension d’induit en haut - Vitesse et tension d’induit en bas 12 0 .4 5 0 .5 Réponse en courant à un échelon de tension fem 20. log10 ( 0 .1 Annexe 2 : Synoptique Servo variateur Parvex 120 W – 8 KW – modèle RTS Dans ce synoptique, on voit : Pour la partie puissance : - le redresseur, - le module de dissipation, - le hacheur. Pour la partie commande : - une partie MLI (Modulation Largeur d’impulsions) avec isolation galvanique, - une partie surveillance de defauts (survitesse, température, courant, tension du bus continu), - une partie boucles d’asservissement : - boucle de vitesse (avec ou sans capteur de vitesse) avec boucle interne de courant, - ou boucle de couple (courant). 13 Annexe 3 : Notations Grandeurs Electriques Induit : Grandeurs temporelles : o Ua : tension d’induit o Ia : courant d’induit o Pa : puissance électrique de l’induit o E : fem de l’induit o es : fem dans une section o eb : chute de tension aux balais Constantes o Ra : Résistance d’induit o La : inductance propre d’induit Inducteur Grandeurs temporelles : o Ud : tension d’inducteur o Id : courant d’inducteur (dit courant d’excitation) o Pd : puissance recue par l’inducteur Constantes o Rd : résistance d’inducteur o Ld : inductance propre de l’inducteur Grandeurs electro mécaniques Constantes o K : constante dite de couple ou de FEM o Kd : Kd = KId pour les machines à excitation bobinée et non saturée Grandeurs magnétiques Grandeurs temporelles : o B : induction magnétique o H : champ magnétique o : flux magnétique dans une bobine o : flux magnétique au travers d’une surface o sa : flux dans une section d’induit créé par l’induit seul o sd : flux dans une section d’induit créé par l’inducteur seul o d : flux sous un pole inducteur Grandeur mécaniques Grandeurs temporelles : o Cm : couple moteur o Cr : couple résistant o Cu : Couple utile o Cp : couple de pertes o Co : couple de frottements secs o Cf : couple de frottements visqueux o Pm : puissance mécanique o : vitesse de rotation (USI) o N : vitesse de rotation (tr/min) o m : position angulaire du rotor par rapport au stator o : position angulaire d’un point M de l’entrefer par rapport au stator Constantes o J : moment d'inertie Divers o : Rendement o o Pj : pertes Joule Pf : pertes fer 14 o o o Psup : pertes supplémentaires Pu : puissance utile Pabs : puissance absorbée Remarques : pour toutes les grandeurs temporelles les indices n, o, d indiquent respectivement un fonctionnement nominal, à vide, au démarrage. Annexe 4 : Références Certaines figures sont issues des livres ou de documents accessibles sur les sites listés ci dessous. "Electrotechnique Industrielle" – Séguier, Notelet - Ed. Tec & Doc "Techniques de l'ingénieur" – Art. D437 – Jean Ancel "Techniques de l'ingénieur" – Art. D438 - P. de Fursac "Construction du matériel électrique" – Boyer, Norbert, Philippe – Ed. la Capitelle “Rotating electric machinery and transformer technology “ - D.V. RICHARDSON - Prentice-Hall, 1987. Site 3EI : Article « Choix d’une Machine à courant continu » - Philippe Lebrun – 1999 http://www.lesite3ei.com/ Site 3EI : présentation Powerpoint : « Machine à courant continu » - Lycée P. de Coubertin http://www.lesite3ei.com/ Cours en ligne Licence PHYTEM / Ecole Normale Supérieure de Cachan http://www.phytem.ens-cachan.fr/coursenligne1A.htm site Xavier Cotton http://perso.wanadoo.fr/xcotton/electron/coursetdocs.htm Cours de Conception d’actionneur ; Bernard Multon ; Ecole Normale Supérieure de Cachan http://www.mecatronique.bretagne.ens-cachan.fr/html/0305.html Diaporama cours Machines électriques ; F. Thollon http://pedagogie.ac-montpellier.fr/scphysiques/academie/index.htm Cours Entrainements réglés ; Michel Etique ; Institut d’Automatisation Industrielle –Haute Ecole d’Ingénierie et Gestion http://files.iai.heig-vd.ch/Enseignement/Supports%20de%20cours/ Cours Automatisation Industrielle ; Bernard Schneider et Alain Beuret ; Institut d’Automatisation Industrielle –Haute Ecole d’Ingénierie et Gestion http://files.iai.heig-vd.ch/Enseignement/Supports%20de%20cours/ 15 Annexe 4 : Quelques données constructeurs en 2004 : Grandeurs mécaniques Nn No Nmax à vide tr/min tr/min tr/min Induit Inducteur Pn n Uan Ian Ra La Pdn W % V A m mH W 30 0,5 0,05 2800 22 6,4 1100 620 750 0,007 4800 6500 70 Idn ou Vdn A ou V Rd k H V/(rd/s) aimants 0,006 << 1 aimants 0.030 aimants 0,48 3000 1300 84 180 8,6 900 10 3000 3500 86 310 12,6 430 15 4100 85 120 40 0,28 4,4 50 1,4 A 190 V 1500 1580 1920 2110 4000 10200 87 460 25.5 570 11.5 400 1920 3380 4000 10200 87 460 25.5 680 6.5 1930 2000 2100 562000 94 460 1300 8,2 0,13 Quelques autres fabricants : www.asirobicon.fr www.dunkermotoren.de www.baldor.com www.bonfiglioli.com/motori_uk.html www.siemens.com/automation www.valeo-swf-motoren.de www.maxonmotor.com Ld 0,85 3,2 25 0,65 2A 100 2 400 2A 100 2 5500 27 7.5 2,22 Exemple de plaque signalétique : 16 Remarques Fabricant / moteur www.douglasmotors.com/ A125 Servomoteur www.parvex.com/ disque AXEM F9-12 www.leroy-somer.com MFA 80 VL www.leroy-somer.com Non compensée MF112 VL ENCO Non compensée www.leroy-somer.com Non compensée LSK 1324 VL La même que ci dessus compensée mais compensée www.leroy-somer.com compensée LSK 2804C L 17