I.1.2.1. La phosphatation amorphe
Ce type de phosphatation a été dénommé dégraissage-passivation ou plus récemment
phosphatation amorphe au fer par opposition à la phosphatation cristalline au zinc. Cette
technique est principalement utilisée par aspersion dans le but de préparer les surfaces
métalliques à la mise en peinture, mais les propriétés d’anticorrosion sont médiocres. Dans le cas
de l’immersion, il faut généralement procéder à un dégraissage préalable [KOU-04a] et à un post
traitement de passivation de type chromique (composé fer/ chrome à structure de spinelle qui
joue le rôle d’inhibiteur de corrosion). Les couches obtenues, essentiellement composées de
vivianite Fe3(PO4)2*8H2O et d’oxyde de fer Fe2O3, sont souples et présentent une bonne aptitude
à la déformation ainsi qu’un niveau d’adhérence maximal sur le substrat. Ceci permet d’appliquer
une peinture ou un vernis sur un support devant présenter des hautes caractéristiques de
résistance aux chocs ou au pliage.
Les mécanismes qui interviennent dans la phosphatation-passivation des aciers sont
différents de ceux généralement admis pour la phosphatation cristalline. D’après Lorin [LOR-73],
on assiste à la formation transitoire d’une couche passive d’oxyde de fer (pouvant contenir FeO,
Fe2O3 ), qui est ensuite transformée en phosphate selon la réaction :
Eq.I. 1 2H2PO4- + 3FeO → Fe3(PO4)2 + H2O + 2OH -
La formation d’ions OH- nécessite la stabilisation du pH du bain par l’ajout d’un correcteur
contenant de l’acide orthophosphorique ou des acides organiques.
Le poids du revêtement varie de 0,5 à 1 g/m2 en fonction du temps de traitement, de la
température, de la composition du bain et de l’état de surface du métal. Les épaisseurs,
difficilement mesurables, sont estimées entre 0,2 et 0,8 µm. Les couleurs des revêtements vont
des tons grisâtres au bleu très soutenu en passant par bleu clair, bleu vert, violacé etc.
I.1.2.2. La phosphatation cristalline
La fonction principale de la phosphatation cristalline est l’anticorrosion. Le métal support
est isolé contre les agents atmosphériques responsables de la corrosion par la présence des
couches de cristaux de phosphates mélangés. Ces derniers réalisent un bon ancrage de la peinture
grâce aux interstices inter cristallins [BOU-94].
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