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A la suite de l'immunisation, le système immunitaire de la souris va produire des
globules blancs (leucocytes, cellules B) qui eux, vont produire des anticorps contre
l'antigène. Indépendamment de cela, des cellules tumorales ne pouvant plus produire
d'anticorps vont être fabriquées. Puis, les cellules B de la souris vont être fusionnées
avec des cellules B tumorales, et enfin, les cellules ayant réussi leur fusion seront
séparées des autres. Les cellules hybrides en résultant se nomment hybridomes, elles
peuvent théoriquement se diviser à l'infini et produire l'anticorps souhaité (illustration
6.2).
A l'aide de ces hybridomes, les chercheurs peuvent produire la quantité désirée
d'anticorps agissant contre presque toutes les molécules imaginables: hormones,
antigènes bactériens, récepteurs etc. Les avantages des anticorps monoclonaux sont
surtout prédominants dans le traitement du cancer. Tout traitement cancéreux a pour
but de détruire la majeure partie des cellules atteintes par le cancer tout en ayant le
moins d’effets secondaires possibles. Les anticorps monoclonaux peuvent idéalement
remplir ces deux fonctions - mieux en tout cas que les méthodes habituelles telles que
radiothérapie, chimiothérapie ou chirurgie. Lorsqu'une caractéristique particulière se
trouve sur la cellule d'une tumeur, un anticorps monoclonal pourra être développé
exactement contre celle-ci. Les anticorps reconnaissent ainsi de façon idéale les cellules
tumorales et donnent le signal de destruction. Les anticorps ne reconnaissant que la
caractéristique de la cellule tumorale, ils ne pourront guère affecter d'autres cellules. Les
anticorps pourront alors atteindre les colonies de cellules tumorales du corps, les plus
petites comme les invisibles, et les détruire presque sans effets secondaires.
2. Traitement par anticorps tout d'abord problématique
L'utilisation des anticorps monoclonaux au niveau thérapeutique n'eut pas
immédiatement le succès espéré. Les anticorps de souris utilisés agissaient eux-mêmes
comme des antigènes dans l'organisme humain et déclenchaient une réponse
immunitaire. Un important progrès fut réalisé lorsque l'on parvint à développer des
anticorps monoclonaux mieux adaptés au corps humain.
3. Comment fonctionne l'Avastin?
Les tumeurs ont constamment besoin d'oxygène et de substances nutritives pour se
développer. Les tumeurs vont pouvoir s'approvisionner en développant de nouveaux
vaisseaux sanguins. Ce procédé s'appelle angiogenèse.
Des signaux envoyés par la tumeur aux vaisseaux sanguins avoisinants vont initialiser ce
procédé et ce, grâce à la libération du facteur de croissance VEGF. VEGF signifie
«Vascular endothelial growth factor» (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire),
il s’agit d’une molécule de signalisation. Le VEGF assure le développement de vaisseaux
sanguins péri-tumoraux.
L'avastine a dès lors une action inhibitrice de l'angiogénèse en se liant aux molécules
VEGF. Celles-ci ne pourront plus se lier au récepteur VEGF et les vaisseaux sanguins ne
pourront plus se diriger vers la tumeur. L'approvisionnement de la tumeur en oxygène et
en substances nutritives va se réduire et sa croissance sera endiguée.
De nos jours, les anticorps monoclonaux sont utilisés dans le traitement de divers
cancers: certaines formes de lymphome non hodgkinien par exemple mais également
dans le traitement du cancer de l'intestin et du sein.