N°56 AVRIL 2016 PESSAH’ 5776 Toujours dans l’air du temps depuis 1967 « Une installation de climatisation moderne et performante ne se voit pas et ne s’entend pas ! » Gilles Bourquin - Président Clim Denfert Bourquin est une entreprise indépendante reconnue depuis près de 50 ans dans la réalisation d’installations haut de gamme de climatisation et de traitement de l’air. Sa maîtrise des technologies les plus performantes et les solutions d’intégration font référence (boutiques, hôtels, restaurants, bureaux, professions libérales, appartements, hôtels particuliers, etc.) Au sein de nos showrooms CLIM DENFERT – Paris 16ème et Cannes, vous sont présentées les plus récentes générations de matériels en situation et en fonctionnement réels proposés par les meilleures marques du marché. Vous pourrez ainsi apprécier concrètement leurs performances ainsi que leur esthétique, et vous serez guidés par nos spécialistes dans vos choix techniques et budgétaires. 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Notre communauté a pourtant fait face, comme ce fut le cas après toutes les horreurs que nous avons connues depuis notamment l’assassinat d’Ilan Halimi z’’l il y a dix ans, jusqu’à la tragédie de l’Hypercacher de janvier 2015. Nous restons déterminés, comme toutes les communautés juives en France, à poursuivre le développement de notre vie juive, à continuer d’offrir à tous nos fidèles les meilleures conditions possibles pour rester juif. CONTACTS Pour contacter la synagogue : 01 47 47 78 76 •S ecrétariat au 01 47 47 78 76, ouvert de 9h à 16h lundi, mardi, jeudi, de 9h à 12 le mercredi et de 9h à 12h30 le vendredi. • L e Rabbin Michaël AZOULAY reçoit sur rendez-vous. •P ar mail : [email protected] •S ite de la synagogue : http://www.synaneuilly.com •A dresse : 12, rue Ancelle 92200 Neuilly sur Seine Pour contacter le Centre Communautaire : •A dresse : 44 rue Jacques Dulud 92200 Neuilly sur Seine •P ar tél : 06 43 72 64 25/09 54 38 37 92 •P ar mail : [email protected] http://www.ccjc-neuilly.com Si vous souhaitez recevoir notre newsletter, n’hésitez pas à nous envoyer votre adresse mail. Pour contacter le Gan de Neuilly : •A dresse : 44 rue Jacques Dulud 92200 Neuilly sur Seine •P ar tél : 09 53 22 65 90 Myriam Pizzo, directrice •P ar mail : [email protected] Consistoire : 17, rue Saint-Georges - 75009 PARIS - Tél. : 01 40 82 26 26 •S ite : http://www.consistoire.org Site des Éclaireurs Israélites de France : •h ttp://www.njcmania.com •M ail groupe local : g [email protected] [email protected] 4 N°56 • Avril 2016 Nous n’avons rien cédé, et ne cèderons rien à nos ennemis sur ces points si essentiels pour nous tous. Le programme de nos activités communautaires demeure intense jour après jour, que ce soit à la synagogue ou au Centre communautaire, nos offices et nos cérémonies ne désemplissent pas, notre rabbin, nos permanents et nos administrateurs travaillent sans relâche pour faire vivre notre communauté avec la chaleur et la vitalité que l’on sait. Et par-dessus tout, nous continuons à tout faire pour maintenir un niveau de sécurité maximum aux cotés des militaires qui continuent depuis plus d’un an de nous protéger tous les jours et à qui nous exprimons notre plus profonde reconnaissance. De nouvelles mesures de sécurisation de nos bâtiments ont été prises. Notre vigilance reste entière. Après ces longs mois d’hiver difficiles, les fêtes de Pessa’h seront pour nous tous l’occasion de célébrer la liberté du peuple juif en famille et avec nos proches. Comme chaque année, notre communauté vivra ensemble, unie et soudée, ces si beaux moments de notre calendrier, à travers nos offices et nos sedarim communautaires. J’en profite ici pour souhaiter chaleureusement la bienvenue dans notre communauté à tous les fidèles qui sont de plus en plus nombreux à nous rejoindre. Votre venue nous honore et nous oblige. Mais cette année, fêter ensemble Pessa’h dans la joie et l’unité aura pour nous tous une importance plus grande encore que d’habitude. Cela nous rappellera que nous restons debout, forts et solidaires, comme le Peuple juif l’a toujours été. Cette force et cette solidarité ont aujourd’hui une raisonnante toute particulière. A l’heure où certains décident, par choix, de poursuivre leur destin juif ailleurs, être solidaire pour nous signifie avant tout s’occuper encore davantage de celles et de ceux de nos amis et de nos proches qui décident de rester ici et de continuer à leur permettre de vivre pleinement leur judaïsme au sein de notre communauté. Par votre temps que vous pouvez consacrer à la communauté ou par vos dons, votre générosité et votre amour de la communauté n’ont jamais fait défaut. Plus que jamais, cette générosité est essentielle. Elle est une condition première de la construction de notre avenir commun. Plus que jamais, nous avons chacun besoin de notre communauté, et notre communauté a besoin de chacun d’entre nous. Pessah Cacher Vessamea’h à tous. NEUILLY PARIS OUEST MESSAGE DU PRÉSIDENT DU CONSISTOIRE Joël Mergui « …COMME UN TROUPEAU SANS BERGER » L ’une des questions les plus aigües qui se posent aujourd’hui à notre communauté est celle de sa gouvernance. Comme toute collectivité digne de ce nom, les structures du judaïsme ont besoin d’être dirigées par des hommes et des femmes animés du « feu sacré », guidés par une éthique et une vision, dotés d’un esprit de dévouement « au nom du Ciel – Lechem Chamayim » mis au service d’une cause commune : le maintien et le développement de la vie juive sous toutes ses formes. Cette gouvernance doit nécessairement se renouveler, se réincarner à chaque époque sous des visages nouveaux et des méthodes nouvelles pour faire face aux réalités et aux besoins du moment. Mais notre diaspora est confrontée aujourd’hui à plusieurs phénomènes qui, en se conjuguant, sont venus perturber le cycle naturel de renouvellement de notre leadership : • Après la génération des « pionniers » de la reconstruction d’après-guerre du judaïsme français est venue l’ « armée » des continuateurs formés à l’ombre des géants qui ont fini par se « retirer des affaires » ou faire leur Aliya, couronnement de toute une vie de militantisme au service des autres. Phénomène qui n’a cessé de s’amplifier pour atteindre son paroxysme avec la vague d’émigration actuelle vers Israël qui touche principalement le noyau dur de la communauté, au sein duquel se trouvent de nombreux leaders associatifs dont le remplacement est loin d’être assuré. • La « conscience communautaire » d’aujourd’hui n’est pas aussi développée que celle de la génération des bâtisseurs qui ont baigné dans l’époque glorieuse du sionisme et du bouillonnement idéologico-politique pré et post soixante-huitard. • Mais la cause principale de ce déclin de l’engagement personnel est sans doute à chercher dans le cycle du développement d’une collectivité comme la nôtre dont la phase de refondation des années 50, 60 et 70, fut marquée par l’enthousiasme des commencements à une époque où tout était à reconstruire. Il suffisait 6 N°56 • Avril 2016 à une poignée de rescapés de la Shoah ou de rapatriés d’Afrique du Nord de se retrouver au milieu de la désolation de l’après-guerre pour se galvaniser mutuellement, entamer les chantiers de la renaissance du judaïsme français et relever les défis de la structuration des banlieues et des provinces d’où ont bourgeonné, comme une efflorescence printanière, des centaines de synagogues, associations, écoles, mouvements de jeunesse et commerces cacher en tout genre. Mais aujourd’hui, cinquante ans après l’épopée de ce « far-west » judéo-français, que reste-t-il de cette énergie créative, de ce débordement de générosité des fondateurs ? Certes, l’engagement altruiste et le militantisme pour les mille et une causes du judaïsme existent toujours. Mais, reconnaissons-le, la crise du leadership dont on parle si souvent n’est pas un vain mot, les rangs des volontaires au sein de la vie juive se sont clairsemés, la vitalité de certains mouvements de jeunesse, principal vivier du militantisme juif d’autrefois, n’est plus ce qu’elle était. Le rôle du continuateur est de toute évidence moins exaltant que celui du pionnier : poursuivre le fonctionnement de structures associatives bien huilées n’entraîne pas la même adhésion euphorisante que les challenges des mises en chantiers ex nihilo qui s’imposaient à nos pères fondateurs. Une grande partie des jeunes juifs d’aujourd’hui ont effectivement grandi, depuis leur naissance, trouvant une « table dressée », avec tous les services et commodités communautaires et familiales disponibles. Cela les a peut-être amenés à se contenter de tendre la main et de consommer sans ressentir le besoin de reproduire à leur tour le geste nourricier en faveur des autres. Il nous faut donc trouver le langage adéquat pour sensibiliser et former de nouveaux animateurs « portés par leur cœur », qui s’attacheront à reprendre le flambeau transmis par les anciens et à inscrire leur action dans la durée. C’est dans cette exigence de continuité que réside l’« héroïsme » de la responsabilité qui nous rend comptables des besoins des juifs d’aujourd’hui et nous fait un devoir d’anticiper ceux de leur postérité. Au vu des centaines de communautés qui lui sont affiliées et de ses innombrables services centralisés et décentralisés offerts à tous les publics, le Consistoire représente de loin la plus grande réserve d’acteurs bénévoles et professionnels du judaïsme européen, ce qui, loin de nous endormir sur nos lauriers, nous fait obligation de former, d’impliquer, d’encadrer, de soutenir et de renouveler les effectifs de ces militants hors pair qui sont à la fois le cœur et la colonne vertébrale de la vie juive organisée. Au-delà du don d’argent qui constitue l’un des piliers de la solidarité juive, le don de soi, à travers le volontariat du service communautaire, représente le summum de la bienfaisance. Le rav Léon Askénazi z.l. présentait les travailleurs communautaires d’aujourd’hui comme les Lévites des temps modernes, soulignant ainsi le caractère sacré du sacerdoce de tous ceux qui, inspirés par la grâce divine et le souci du prochain, se mettent au service de leurs frères juifs sous la seule bannière de l’Amour d’Israël. Nous avons là quelques arguments forts pour toucher le cœur de notre jeunesse et de tous ceux qui, quel que soit leur âge, sont animés du désir de donner, dans le but de répondre à l’impérieuse nécessité de la relève des cadres et de la bonne gouvernance de notre peuple. Espérons que cet appel nécessaire au volontariat suscitera quelques vocations dans nos communautés, répondant ainsi à la supplique de Moïse de ne jamais « laisser l’assemblée de D-ieu comme un troupeau sans berger ». Demandez vos Chocolats et Dragées Cacher Beth Din de Paris Votre boutique 22 rue des Huissiers 92200 Neuilly-sur-Seine Tél : 01 46 24 84 04 N°56 • Avril 2016 7 NEUILLY PARIS OUEST MOT DE LA RÉDACTION Philippe Meyer Vice-Président de la Communauté P our nous préparer à la fête de Pessa’h qui arrive, nous avons le privilège et le plaisir de vous proposer dans ce numéro de nombreux et précieux enseignements émanant de figures emblématiques de notre communauté et au-delà : le Grand Rabbin Olivier Kaufmann, directeur du Séminaire Israélite de France, le Grand Rabbin Alexis Blum, notre très cher Rabbin Michaël Azoulay, le Rav Raphaël Sadin, le Docteur Elie Ben Ezra, le Professeur Claude Riveline, M. David Saada et M. Moshé Braun. Nous avons également l’honneur de publier ici les réflexions sur la vie juive du Président du Consistoire, Joël Mergui, qui revient sur l’important sujet de la relève communautaire. Ces enseignements et ces réflexions sont, parmi tant d’autres, le reflet de la richesse et de l’intelligence de notre communauté, et au-delà du peuple juif dans son ensemble. Ce fameux « esprit du judaïsme » dont il est tellement question dans l’actualité, et qui est si bien analysé et mis à l’honneur par Bernard-Henri Lévy dans son dernier livre qu’il est venu présenter à notre communauté le 8 février, un beau moment sur lequel nous revenons dans ces colonnes. C’est cette intelligence juive qui nous a permis à travers l’histoire de construire notre identité, notre peuple et notre communauté, par la solidarité, l’entraide et la transmission. Faite de sensibilité, de questionnement et de mémoire, elle est le fruit de la mixité de nos origines, de l’importance que nous accordons à l’étude des textes, de la nécessité qui a toujours été la nôtre de nous surpasser pour survivre, et de la place centrale que nous donnons à la jeunesse, comme nous le montrons encore dans ce numéro à travers les nombreux articles et témoignages de nos jeunes sur leurs expériences, leurs voyages, leurs découvertes. Ces jeunes sont le cœur même de notre communauté. C’est cette intelligence juive qui nous a permis de vaincre nos ennemis, qui la combattent depuis toujours avec la même haine, de tisser des liens étroits et durables avec nos alliés et nos amis, et de rester nous-mêmes. C’était vrai hier, et nous le rappelons tout au long de notre calendrier, de Pourim à ‘Hanoucca, en passant par Pessa’h qui célèbre cette liberté retrouvée 8 N°56 • Avril 2016 qui a fondé notre peuple. C’est vrai aujourd’hui face aux fanatiques obscurantistes qui rêvent de notre disparition et de celle des valeurs démocratiques et humanistes que nous portons avec d’autres. Ce sera vrai demain. A l’instar de leurs sinistres modèles du passé, qu’il s’agisse des Pharaons, Amalek, Haman, Hitler, et tant d’autres, ces nouveaux fanatiques antijuifs ne parviendront pas davantage à réaliser leurs funestes desseins. Le peuple juif continuera de vivre dans la joie et l’espérance. Pour citer les propos du Président du CRIF Roger Cukierman lors du dernier dîner du CRIF du 7 mars, « Nous sommes un petit peuple qui a traversé tant d’épreuves, tant de persécutions, mais qui n’a jamais cessé de jouer un rôle important dans l’évolution de la pensée, de la science et de la culture. (…) Nous sommes l’un des très rares groupes humains qui ait réussi à préserver sa singularité à travers les siècles ». C’est cette intelligence juive qui nous a permis de diffuser nos valeurs universelles de justice, d’éthique, et de respect de l’autre pour être ce phare du monde qui éclaire, qui guide et qui alerte. Nous n’en tirons ni gloire ni vanité, mais de la fierté et de l’exemplarité. Loin d’être l’objet de la moindre arrogance, elle nous oblige au contraire à davantage d’exigence pour nous-mêmes et à un sens des responsabilités encore plus marqué dans le monde qui nous entoure. Il est de notre devoir à tous, fidèles, parents ou dirigeants communautaires, de tout faire pour protéger, développer, et transmettre cette intelligence juive, cet esprit du judaïsme, au sein de notre communauté, du peuple juif tout entier et de la société, avec dignité et humilité. Ne l’oublions pas. C’est l’héritage de notre passé que nous ont légué nos parents. C’est la garantie de notre avenir, et de celui de nos enfants. Pessa’h Cacher Vessamea’h à tous. Sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français Nous sommes tous les enfants de l’OSE ! Aujourd’hui comme hier l’OSE prend en charge les enfants en grande souffrance, les personnes âgées isolées ou atteintes de la maladie d’Alzheimer, les personnes handicapées, et depuis janvier 2015 les victimes d’attentats. Votre don est indispensable aujourd’hui pour permettre à l’OSE d’être présente pour nous tous, demain. ©onoky www.ose-france.org ❑ OUI, je souhaite aider l’OSE dans sa mission, je fais un don de* : ❑ € (Montant libre) *Votre don est déductible de l’ISF ou de l’Impôt sur le Revenu, un don de 100 € ne vous revient qu’à 25 €. Je renvoie ce bulletin avec un chèque à l’ordre de FJF - Fondation OSE MES à l’adresse suivante : FONDATION OSE-MES - 117 rue du Faubourg du Temple - 75010 Paris Mes coordonnées : ❑ M. ❑ Mme ❑ Mlle Nom : Prénom : Adresse : Ville : Code postal e E-mail : @ N° de téléphone : rr rr rr rr rr rr Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification des données personnelles vous concernant en vous adressant à notre association. BULLETIN DE SOUTIEN ✂ Je renvoie ce bulletin avec un chèque à l’ordre de FJF - Fondation OSE MES à l’adresse suivante : 117 rue du Faubourg du Temple - 75010 Paris NEUILLY PARIS OUEST MESSAGE DU RABBIN Rabbin Michaël Azoulay S ’interrogeant quant à la raison pour laquelle nous chantons ‘Had gadya (« Un seul cabri ») à la fin du séder de Pessa’h, Yossef ‘Haïm de Bagdad (plus connu sous le nom de l’un de ses ouvrages, Ben Ich ‘Haï (1833-1909)), en répondant à cette question, répond du même coup à une autre question plus métaphysique et théologique. A savoir, celle de la justification morale du châtiment des Egyptiens pour avoir assujetti les Hébreux, alors que D.ieu avait déjà décrété cet esclavage bien avant la naissance du peuple hébreu, servitude annoncée lors d’une vision prophétique avec Abraham. L’Egypte ayant été l’instrument de la volonté divine, l’on voit mal à quel titre D.ieu lui en tient-il rigueur ? Ce questionnement repose sur le présupposé d’une « théologie de l’histoire » familière au judaïsme qui est théisme, récusant de ce fait l’idée déiste d’une histoire exclusivement conduite par les hommes. Rappelons tout d’abord que l’auteur et la date du chant araméen de ‘Had gadya sont très mal connus. Toujours est-il que dès la fin du Moyen-Age, il est devenu très populaire chez les juifs achkenazes, avant, à une époque récente, d’être connu des juifs séfarades et orientaux. Ce chant a donné lieu à de multiples interprétations. Nous allons présentement exposer celle du sage irakien (commentaire donné dans son livre, Ora’h haïm, à l’entrée Baroukh chomer). Lorsque le chat dévore le cabri, il commet une injustice, et le chien qui mord le chat a la justice de son côté. Le bâton qui frappe le chien fait donc preuve d’injustice. Et le feu qui consume le bâton agit bien. Il en résulte que l’eau qui éteint le feu n’était pas fondée à agir de la sorte. Le bœuf qui boit l’eau a donc raison de punir la pécheresse, et le boucher qui égorge le bœuf a tort. L’Ange de la Mort a donc raison de le mettre à mort, alors pourquoi le Saint-béni-soit-Il châtie-t-Il l’Ange de la Mort ? En réalité, le bâton a bien fait de battre le chien, car de quel droit ce dernier s’érige t-il en justicier et s’ingère-t-il dans un conflit auquel il est étranger ? Le bâton a donc sanctionné un pécheur. Le feu a donc mal agi en s’en prenant à la verge. Et l’eau a bien fait d’éteindre ce feu coupable. Le bœuf n’aurait donc pas dû l’ingurgiter. Le boucher l’a donc égorgé à juste titre, et l’Ange de la Mort a eu tort de reprendre son âme. Il était donc mérité que D.ieu le châtie. Ainsi, cette allégorie établit la responsabilité des Egyptiens. En effet, D.ieu a certes annoncé à Abraham que sa « postérité » séjournerait « sur une terre étrangère, où elle » serait « asservie et opprimée sur une terre étrangère » (Genèse, 15, 13), mais Il n’a, à aucun moment, nommé le peuple qui se livrerait à cette besogne. L’Egypte n’avait donc pas à s’immiscer dans les desseins de D.ieu, et à se mêler d’une affaire qui ne la regardait pas. Le courroux divin devenait ainsi légitime. Notre auteur en retire à la fois une règle de morale, nous engageant à bien réfléchir avant d’interférer dans les querelles qui nous sont étrangères, et une réponse à tous ceux qui prétendent exécuter les volontés du Très Haut en s’en prenant à son peuple. Pessa’h cacher vessaméa’h ! La rédaction remercie tous les annonceurs qui permettent à notre bulletin de s’autofinancer. Nous demandons à nos lecteurs de les privilégier dans leurs achats. 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S DON IS01F6 2 Préparer nos enfants au monde de demain Rendre possible l’excellence pour tous, sans exclusion sociale Développer l’accès à la culture et au patrimoine du judaïsme pour tous les publics Nos priorités pour 2016 • Augmentation des bourses pour élèves et étudiants, en France et en Israël • Expansion du réseau scolaire dans l’ouest parisien : Collège Alliance Enio Gustave Leven (Paris 16ème) et nouveau Groupe scolaire Alliance Rachi (Paris 17ème) • Développement de la Bibliothèque numérique et de l’Université Numérique Européenne des Etudes Juives, avec l’Institut Elie Wiesel • Programme pilote pour renforcer l’apprentissage de l’hébreu SOUTENEZ un judaïsme authentique et ouvert en France, en Israël et dans le monde. Photos : David Paul Carr Don sécurisé en ligne : www.aiu.org Envoyez votre don à l’AIU, 45 rue la Bruyère, 75009 Paris Chèque ISF à l’ordre de : Fondation ENIO Contact : Carine KROITOROU au 01.53.32.80.11- email : [email protected] Réduction d’impôt : don ISF 75%, don IRPP 66%, don entreprise 60% NEUILLY PARIS OUEST VIE JUIVE La Beauté dans le Judaïsme Par le Grand Rabbin Olivier Kaufmann, Directeur du Séminaire Israélite de France A la veille de Pessa’h, nous avons l’habitude d’organiser une clôture de l’étude d’un traité talmudique à l’intention de tous les premiers-nés d’Israël afin de les exempter du jeûne lors d’une séoudat mitsva, repas organisé pour célébrer cette victoire d’une étude aboutie. Lors de cette cérémonie, nous prononçons une petite phrase : Hadran halakh / nous reviendrons vers vous. Ce faisant, nous prenons l’engagement de nous replonger de manière perpétuelle dans nos textes, afin de rafraichir nos connaissances et d’aborder les commentaires avec un enthousiasme sans cesse renouvelé. Le terme hadran, issue de la racine hadar, est un rappel du cédratier. A ce sujet D.ieu nous demande en effet de prendre le premier jour de la fête le fruit d’un bel arbre : péri ets hadar (Lévitique 23, 40). Le Talmud (Soukkot 35a) entreprend l’analyse du terme hébraïque hadar. Les Sages ont conclu qu’il s’agissait du cédratier dont le fruit, le cédrat (étrog) réside en permanence sur ses branches. Le terme dar, cousin du verbe durer ou de l’endurance, implique une idée de pérennité, de constance, à mettre en opposition avec l’apparition ponctuelle et saisonnière des autres fruits. Autrement dit, hiver comme été, par tempête ou grand froid, l’étrog s’accroche à l’arbre et s’épanouit toute l’année. Il faut donc en conclure que ce sont sa ténacité et sa résistance qui lui valent le qualificatif de beau. Beauté et pérennité sont donc en hébreu interchangeables. Les mitsvot constitutives 12 N°56 • Avril 2016 de la fête de Soukkot qui achève le cycle des trois fêtes de pèlerinage inauguré par la fête de Pessa’h concilient deux notions apparemment divergentes : tandis que, d’un côté, nous reconnaissons la nature transitoire de l’existence humaine sur terre à travers l’édification des cabanes fragiles, nous proclamons aussi l’éternité de D.ieu et d’Israël en nous saisissant du cédrat. La concomitance de ces deux contraires étend les bases de notre compréhension du beau. Nos efforts matériels en faveur de la réalisation d’un projet divin et éternel, l’accomplissement de la Torah, président à l’idée que nous nous faisons de la beauté. Chaque civilisation, chaque système philosophique s’attache à définir la beauté. Dans la pensée occidentale, la quête du Beau semble aussi fondamentale que celle du Bien ou du Vrai, et la culture contemporaine en est grandement influencée, puisque la poursuite de cet idéal est considérée comme une vertu. A première vue, tout porte à croire que le judaïsme n’y attache guère d’importance. La phrase tirée des Proverbes (30, 31) hevel hayofi la beauté est vanité - citée régulièrement hors de son contexte, dénote une certaine méfiance, une critique implicite du superficiel. Or la Tora a, sur la question, une conception propre et originale qu’il convient d’explorer : si la beauté est vaine, quand elle est prise sur le vif, instantanée, la femme vaillante, echet ‘hayil, est glorifiée et jugée belle parce qu’elle œuvre corps et âme en faveur d’idéaux immortels. Nous pouvons retrouver cette idée dans une autre mitsva de la Tora, qui a trait au respect dû aux personnes âgées ; Vé’hadarta penei zaken (Lévitique 19, 32), qu’on peut traduire par Honore les personnes âgées. Toutefois le terme hadar signifiant beauté, il faut comprendre que le verset nous incite ici à admirer la beauté que recèle un visage marqué par les ans. Dans nos sociétés modernes, l’esthétique est couramment associée à la jeunesse, et néanmoins la philosophie juive nous enseigne que le hadar est le propre des personnes âgées, précisément parce qu’elles ont triomphé du temps et des vicissitudes de l’existence. D’après Rabbi Naftali Tsvi Berlin, dans son introduction au commentaire de la Tora Haemek Davar, les vertus des patriarches résidaient dans l’attitude qu’ils adoptaient en toutes circonstances avec autrui, qu’ils fussent monothéistes ou idolâtres, recherchant la beauté et le bien-être des représentants des nations et se conduisant à leur égard avec amour. Dans sa quête du beau, Abraham ne s’est pas abstrait du monde, ni de la société qui l’entourait pour améliorer son rapport avec D.ieu ; bien au contraire, en toute chose il faisait preuve de derekh erets et de raffinement ainsi que le définit Rabbi Obadia de Bartenoura : courtoisie, honnêteté et morale dans la conduite de des affaires (massa oumatan). Si Abraham et Sarah occupent une place exceptionnelle dans l’histoire juive, c’est parce que leur relation à D.ieu s’inscrivait dans le prolongement de leur relation à l’homme. Plutôt que de ne s’inquiéter que du sort de leur famille, comme Noé, une fois convaincus de l’importance de leur message, Abraham et Sarah cherchèrent à faire des émules : ils arrivèrent à Canaan accompagnés des « âmes qu’ils formèrent à Haran » (Genèse 12,5). Autrement dit, Abraham et Sarah étaient des faiseurs d’âmes, ayant à cœur de faire le bien, de secourir les voyageurs égarés ou affamés dans le désert. Afin que notre flamme ne s’éteigne jamais, nous devons nous dévouer à ce qui dans l’esprit de nos Sages, respire le beau : tendre vers l’épanouissement du derekh erets entre tous les membres de l’assemblée d’Israël. Formons le vœu que la communauté juive de Neuilly s’illustre toujours par son accueil et sa chaleur, et que l’unité de nos fidèles, et de tout le peuple d’Israël hâte la réalisation des textes prophétiques (lecture de la Haftara du huitième jour de Pessa’h) annonçant l’avènement de la paix pour l’humanité toute entière. Joyeuses fêtes de Pessa’h. L’AFIKOMANE Histoire, sémantique et message Par le Grand Rabbin Alexis Blum L e mot Afikomane se trouve dans le Talmud, mais il n’a pas le sens qu’on lui donne de nos jours. Une des dernières michnayoth du traité Pessa’him1 (chapitre 10, 8 folio 119b) énonce : on ne termine pas (le repas) après avoir mangé l’agneau pascal, par l’afikomane. La Guémara demande : qu’est-ce que l’afikomane ? Rav répond : on ne doit pas se détacher d’un groupe pour rejoindre un autre groupe. Et Chmouel dit : c’est comme par exemple pour moi, mes champignons (ou mes truffes) ou bien des petits oignons pour Abba. Rachi explique : moi, Chmouel, j’ai l’habitude de manger à la fin de mon repas des champignons et Abba des petits oignons. Rachbam (Samuel ben Meir) 12e siècle, petit-fils de Rachi, note qu’Abba est le nom de celui qu’on a surnommé Rav, c’est-à-dire, le rabbin, tout court, titre des maîtres juifs en Babylonie. La Guémara rapporte encore l’avis de Rabbi Yo’hanan selon lequel il ne faut pas conclure le repas de la soirée pascale avec par exemple des dattes, des grains de blé ou des noisettes. Rachbam éclaire la discussion : d’après Rav, le mot afikomane (que les savants s’accordent à expliquer comme un mot grec signifiant dessert) est lu comme l’araméen afikou manaï’hou = « sortez vos affaires » pour les apporter ailleurs. Pour Rav, l’interdiction de l’afikomane correspond à la défense de consommer l’agneau pascal en deux endroits différents mais Rav semble autoriser de prendre au même endroit un dessert même après avoir terminé l’agneau. Mais Chmouel et Rabbi Yo’hanan considèrent qu’après avoir fini la consommation de l’agneau pascal, il n’est plus permis de prendre un afikomane = dessert, serait-ce au même endroit, ce « dessert » pouvant être par exemple des champignons ou des fruits secs. Il lirait afikomane comme signifiant : sortez pour moi de bonnes choses et apportez-les moi. Mais le soir du Séder, après avoir mangé l’agneau, on ne pourrait plus consommer le dessert habituel. Depuis que le Temple de Jérusalem a été détruit par les romains en l’an 70 de notre ère, on ne peut plus sacrifier ni consommer l’agneau pascal. Celui-ci est remplacé par le reste de la matsa intermédiaire que l’on a partagée en deux parties inégales au début du Séder et mis de côté (au moment de Ya’hats). Le texte de la Guémara nous informe que Rav Yéhouda a dit au nom de Chmouel : après avoir mangé la matsa, on ne doit pas « prendre congé » du repas avec un afikomane. Mais Mar Zoutra enseignait au contraire, mais aussi au nom de Chmouel que l’on peut terminer le repas après la matsa avec un afikomane. La halakha, la règle à appliquer aujourd’hui est fixée selon Rav Yéhouda. Il faut terminer le repas avec de la matsa. D’après Rachbam, cette matsa rappelle celle qui accompagnait la consommation de l’agneau pascal. Mais le Roch u u u N°56 • Avril 2016 13 NEUILLY PARIS OUEST VIE JUIVE u u u (Acher ben Yéhiel, 1250-1328) dit que cette matsa rappelle l’agneau pascal lui-même et on applique à cette matsa la règle de ne plus rien manger ensuite comme si c’était la viande de l’agneau. Les Richonim, les Sages du Moyen-Age discutent aussi pour savoir si cette dernière matsa devra ou non être consommée au même endroit que le reste du repas, comme la Tora l’exige pour l’agneau « on le mangera dans une seule maison » (Ex 12, 46). Finalement, il a été décidé qu’il faut manger cette matsa qui clôt aujourd’hui le repas du Séder au même endroit que tout le repas. (Voir choul’hane aroukh ora’h ‘hayim, Rema ch. 478,1) Dans la Hagada même, on dit à l’enfant sage2, il ne faut pas consommer d’afikomane après le Pessa’h (la viande de l’agneau pascal) jusqu’au coucher. Il est évident que l’afikomane dans les textes talmudiques représente quelque chose de négatif qui ne doit pas avoir de place le soir du Séder. Mais les Sages ne sont pas du même avis sur la nature de ce que l’on appelle afikomane. Pour les uns que nous avons cités (Chmouel, Rabbi Yo’hanan), il s’agit de certains aliments délicats à ne pas servir comme dessert après l’agneau pascal. Pour un autre groupe, l’afikomane désigne un type d’activité culturelle ou sociale répréhensible après avoir consommé 14 N°56 • Avril 2016 l’agneau pascal. Rav interdit d’aller d’un groupe à l’autre (T. Bavli Pessa’him 119 b), Rabbi Chimon dit que l’afikomane désigne certaines sortes de chansons (T. Yerouchalmi Pessa’him 10,9). Les recherches historiques semblent justifier cette dernière interprétation. Les Sages craignaient sans doute que le repas du Séder, si semblable au symposium-banquet dans son sens antique chez les grecs. (cf le Banquet de Platon ou Xénophon, repas entrecoupé de discours) ne dégénère comme chez les grecs et les romains par des désordres extravagants, des manifestations d’obscénité frénétique et burlesque, des fêtes nocturnes orgiaques accompagnées d’ivresse publique et de débordements sexuels (cf les Bacchanales et les Saturnales) et la démesure de l’hybris. Le judaïsme ne prône pas l’abstinence. Il est remarquable qu’au cours du Séder une place centrale, choul’han orekh, est attribuée au repas (très attendu). Mais comme l’a dit Maïmonide3 « il est impossible que l’homme étant tourmenté par une douleur, par la faim, la soif, la chaleur ou le froid saisisse même quelque chose du domaine des idées qu’on voudrait lui faire comprendre et comment à plus forte raison pourrait-il en former de son propre mouvement ? » Le judaïsme n’encourage pas l’abstinence mais la tempérance qui permet au jugement rationnel de dominer les désirs. Il faut noter que le terme d’afikomane qui désignait toutes sortes de phénomènes négatifs a fini par désigner le dernier morceau de matsa qui termine le repas pascal4. L’afikomane devenue une chose louable -la matsa finale et obligatoire- n’a pris ce sens que dans les écrits des élèves de Rachi au 11e siècle (Responsa de Rachi 304 p.326). Tant que le sacrifice de l’agneau était possible, l’interdiction de manger quoi que ce soit après l’agneau, devait permettre de garder le plus longtemps possible le goût de cette viande. Aujourd’hui, terminer la soirée pascale avec la matsa afikomane vise à nous faire garder l’année entière le goût de la mitsva, de la pratique religieuse. Le message de l’afikomane. La consommation de l’afikomane est désignée dans le programme du Séder par tsafoun, « ce qui est caché ». En divisant la matsa, on a mangé d’abord le plus petit morceau rappelant le bonheur de la libération de l’exil et de l’esclavage égyptiens. Ce morceau caché (souvent par les enfants qui demandent une « rançon » pour le rendre) fait allusion au bonheur encore caché mais plus grand que les précédents, qui adviendra lors de la libération ultime aux temps messianiques5, l’afikomane est le signe de l’espoir inextinguible d’Israël, exprimé par les prophètes tels Isaïe 52,7 ; « qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de bonnes nouvelles qui annonce le salut. » Pourquoi les pieds sont-ils beaux ? Car ils annoncent la paix et le salut avant qu’ils soient visibles. L’afikomane exprime cette certitude de notre foi en un avenir radieux. 1 Traduction française le Talmud, Traité Pessa’him, Tome II par (le Grand Rabbin) Israël Salzer, ed. Verdier, Lagrasse 1986, p. 375 2 Dans le Talmud de Jérusalem, Pessa’him 10, 4, c’est la réponse faite à l’enfant « Tam » insensé 3 Guide des Egarés livre 3, chapitre 27 4 Nous n’entrerons pas ici dans le détail des controverses rabbiniques concernant la quantité minimale d’afikomane à consommer et de l’heure à ne pas dépasser pour sa consommation (plus ou moins le volume d’une olive, avant ou après le milieu de la nuit) 5 Psaume 31, 20. Dans certaines communautés, en Afrique du Nord, en Iran, en Afghanistan, au Kurdistan, à Salonique et même en Alsace, il existait jadis l’usage de conserver sur soi un morceau d’afikomane pendant une année entière. Cette coutume se rattache peut-être à l’idée superstitieuse que le bout de matsa protègera des maladies, des dangers et du « mauvais œil ». Mais on peut supposer aussi que cette matsa maintiendra chez son gardien l’espoir de la délivrance. La numérisation et l’Egypte pharaonique Par Claude Riveline, Professeur de gestion à l’Ecole des mines de Paris B ientôt, chacun aura, à son poignet, un écran qui lui donnera, outre l’heure, le téléphone, la télévision, Internet, sa tension artérielle et le nombre de pas qu’il a parcourus depuis la veille. Fabuleux ! Chacun pourra ainsi connaître tout sur tous et sur toutes choses. Comme aboutissement d’une humanité qui souffrait d’ignorance et de solitude, le progrès est apparemment féerique. Mais est-ce bien sûr ? En ce qui concerne l’ignorance, ce n’est pas douteux, dans la mesure où l’on a des questions. Mais en ce qui concerne la solitude, bien que nous soyons potentiellement connectés à toute la terre, il est facile de montrer que notre solitude s’est considérablement aggravée, et que la numérisation nous réduit en esclavage, d’où le lien avec l’Egypte pharaonique. J’y vois aussi un lien avec la Tour de Babel et, grâce au talentueux neurologue Lionel Naccache, avec l’épilepsie. Ces rapprochements énigmatiques vont s’éclairer, à la lumière d’une réflexion sur la différence entre connexion et relation. Connexions et relations Considérons deux questions que je pourrais poser à mon épouse. Première ques- tion : quelle heure est-il ? Deuxième question : est-ce que tu m’aimes comme avant ? Il est clair que le rapport que ce début de dialogue va instituer entre nous ne sera pas du tout de même nature. Dans le premier cas, je connaîtrai l’heure, sans plus. Mais dans le second cas, un petit drame s’amorce, car elle se demande pourquoi je demande ça, elle se dit que quelle que soit sa réponse (oui ou non), j’enchaînerai sur autre chose, et cet échange va nous modifier tous les deux, il faut espérer en bien. Mais pour connaître l’heure, je pourrais aussi bien consulter un écran, auquel cas ma solitude restera intacte, alors que si j’interroge ma femme, une minuscule u u u N°56 • Avril 2016 15 NEUILLY PARIS OUEST VIE JUIVE u u u relation humaine s’est amorcée. Mais rien à voir avec le second dialogue, qui illustre une relation. Le premier ressemble à une simple connexion. Il est frappant d’observer le temps que nous passons aujourd’hui, de la petite enfance à l’âge le plus avancé, à contempler des écrans. Dans les cours de récréation, les repas familiaux, les réunions de travail et à l’Assemblée Nationale, chacun regarde un DVD, consulte ses mails, reçoit et envoie des SMS, emmuré dans un rapport à des textes et à des images et coupé de ses camarades, commensaux ou collègues, pourtant présents tout près de lui. Les emails ressemblent à des lettres, et d’ailleurs les remplacent de plus en plus, mais ils sont si rapides à rédiger et à expédier que la plupart des destinataires sont ensevelis sous des avalanches de messages auxquels ils n’ont guère le temps de répondre, dans l’hypothèse où ils les lisent. Ces communications abondantes et fébriles réduisent les relations humaines à des connexions de plus en plus anonymes. Or, l’anonymat est un autre nom de l’esclavage. Esclaves en Egypte pharaonique Les Grecs anciens disaient : l’esclave est une machine qui parle. Ce n’est donc pas à proprement parler une personne, car il n’a pas la disposition de son corps ni de son temps. Tout dépend des ordres de son maître. Aussi est-il privé de tout ce qui lui permettrait d’exprimer une singularité. Il est significatif d’observer que sur les fresques qui ornent les murs des temples et des tombeaux de l’Egypte antique, tous les visages se ressemblent, les théories de personnages aux maintiens hiératiques ne se distinguant que par leurs outils, pelles, pagaies, fourches, etc., qui désignent leurs fonctions. Seuls le Pharaon et ses proches ont droit à un visage singulier. Cette donnée de l’égyptologie est cohérente avec le récit biblique, puisque les personnages égyptiens y sont désignés par leur rôle, jamais par leur nom, sauf Putiphar, beaupère de Joseph. La similitude avec nos contemporains, nourris sans réactions de messages analogues, privés de dialogues autres que télégraphiques, est tentante, et confirmée par un événement comme les gigan- 16 N°56 • Avril 2016 tesques défilés du 11 janvier 2015, où la revendication dominante était « Liberté » accompagnée de l’image d’un crayon, « Je suis Charlie », même si ceux qui le proclamaient ne savaient pas trop ce qu’écrivaient les malheureux journalistes assassinés. Le matraquage d’informations que nous inflige l’hypertrophie des connexions nous réduit à absorber une nourriture intellectuelle uniforme et fade, même si la violence n’en est pas absente. Cette uniformisation suggère l’analogie avec l’épisode biblique de la Tour de Babel. sociaux, qui véhiculent une telle quantité de messages que ceux–ci s’appauvrissent, s’uniformisent et suscitent des aberrations comme des affaissements culturels ou des fanatismes religieux. Face à ces risques de totalitarisme planétaire, il appelle de ses vœux une riche cohabitation entre des singularités traditionnelles soigneusement entretenues et de mondialisations raisonnables, sur des objets qui s’y prêtent et qui n’appauvrissent pas les identités. La tradition juive répond de manière admirable à de telles préoccupations. La langue de la Tour Sortir d’Egypte Le chapitre XI de la Genèse commence par ces mots : « Toute la terre avait les mêmes mots et des paroles semblables ». J’ai formulé jadis1 l’hypothèse que cette langue unique était composée, comme la langue des connexions numériques, de deux mots seulement : zéro et un. Les contemporains de la tour, nous dit le texte, se sont accordés pour atteindre le ciel, à la manière de nos modernes gouvernements qui n’ont à offrir comme perspectives à leurs peuples qu’une croissance économique indéfinie. Le Créateur n’a pas condamné cette entreprise, qui pourtant Le défiait, parce que la paix régnait entre les hommes. Mais c’était une paix sans dialogues, une paix d’esclaves. Alors Il créa la diversité des langues, afin que chacun prenne conscience de la diversité des identités. Il fallut alors déployer des efforts pour communiquer, et les connexions se transformèrent en relations. Mais encore faut-il que les interlocuteurs aient le temps de s’écouter et de se répondre. Après tout, les mails, bien que codés en zéros et uns, véhiculent des messages potentiellement aussi riches que les paroles de toujours. Oui, mais il y en a trop par unités de temps. C’est là qu’intervient la brillante intuition du professeur Naccache. Les Juifs qui pratiquent les commandements de leur tradition ne sortent pas de l’Egypte pharaonique d’aujourd’hui seulement lors de la fête de Pessa’h. Ils s’en échappent chaque semaine, lors du chômage chabatique, où ils éteignent tous leurs écrans pendant vingt-cinq heures, voire même tous les jours, durant les moments consacrés à la prière et à l’étude. Plus de connexions, que des relations. Et pourtant, le peuple juif s’est toujours profondément impliqué dans les questions scientifiques et techniques. Ils ne sont pas sortis d’Egypte les mains vides, puisqu’ils ont emporté les plus précieuses réalisations de l’efficacité égyptienne, les objets d’or et d’argent et les vêtements précieux que l’Eternel avait déjà annoncés à Abraham. De la même manière, les historiens s’accordent pour situer dans l’Egypte antique, où la maîtrise de l’esprit sur la matière était un fait d’expérience grâce à la régularité de crues du Nil, la source de la sagesse grecque, matrice de tous les progrès de la science jusqu’à nos jours. Mais cette maîtrise de la matière, si elle n’est pas accompagnée d’une vigoureuse protection des singularités humaines par des rites et des enseignements appropriés, expose au retour des horreurs de l’esclavage dénoncé par l’Ecriture, sous le visage apparemment innocent des progrès de la numérisation qui comme l’Egypte pharaonique, fournit d’innombrables bienfaits à côté des dégâts qu’elle provoque. L’épilepsie mondiale Dans son dernier essai2, le professeur Naccache part de la remarque que l’activité normale du cerveau est matérialisée par des transports d’électricité entre les neurones. L’épilepsie consiste en une multiplication anarchique de telles communications, qui fait que le sujet est atteint de symptômes violents et qu’il peut perdre toute conscience. L’auteur propose un parallèle avec la multiplication des réseaux 1 - « Le modèle de l’Occident » XVIIe colloque des intellectuels juifs de langue française. PUF 1977, p.21. 2 - Lionel Naccache. « L’homme réseau-nable. Du microcosme cérébral au macrocosme social ». Odile Jacob. 2015. Les Dix Plaies d’Égypte - « Makkot » ou « Chefatim » Par le Docteur Elie Ben Ezra Le récit des dix plaies est un des moments les plus animés du Séder de Pessa’h : Tout en déclamant chaque plaie que le Saint, béni soit-t -Il, a infligé aux Égyptiens, nous versons, tour à tour, un peu de vin, symbole de rigueur, suivi d’un peu d’eau, symbole de miséricorde. Cet usage indique que la souffrance des Égyptiens, qui subissaient ces fléaux ne doit nous inspirer que de la compassion. Car, dans l’esprit de la Tora, les plaies ne visaient pas à punir le Pharaon et ses sujets, mais à les amener à reconnaître l’existence de l’Etre Suprême, et à les pousser à se soumettre à Sa volonté. Éduquer les Égyptiens, sanctionner le panthéon de leurs divinités, tel semble être le but de ces fléaux. « Sur tous les dieux de l’Égypte j’exercerai ma justice, Je suis l’Eternel » (Exode XII, 12). Les plaies semaient certes le désordre et la panique en Égypte, mais jamais la mort. Seule la dernière qui se voulait définitive, s’est accompagnée de la mort des premiers nés. Dans le passage suivant de la Hagada, Rabbi Yehouda pointe les initiales hébraïques de ces dix plaies, et en forme les trois acronymes : DETSAKH, ‘ADACH, BEA’HAV Ce faisant, Rabbi Yehouda identifie trois groupes distincts de plaies. Quelle en est la signification ? L’auteur du Keli Yakar (16e siècle) voit dans cette subdivision, l’affirmation des trois principes premiers que Moïse veut inculquer au Pharaon : - L’existence d’un Dieu unique, Créateur du monde. - La Providence et ingérence de Dieu dans l’Histoire. - L’Omnipotence de Dieu. ( ) Chacune des plaies de ces groupes concourt à démontrer la vérité de ces trois principes fondamentaux. I. DETSAKH Ce premier acronyme, regroupe les plaies du Sang ( ), des Grenouilles ( ), et des Poux ( ). Moïse se présente devant le Pharaon et lui annonce, en prélude aux trois plaies de ce groupe : « » « Ainsi a parlé l’Eternel : par ceci tu sauras que Je suis le Seigneur » (Exode VII, 17). Cette affirmation rappelle, par son ton catégorique, la première parole du Décalogue qui vise à inculquer la vérité de l’existence du Créateur et de Son Unicité. Mais en quoi le sang, les grenouilles ou les poux démontrent-ils l’existence de Dieu ? Nous suivrons Avraham Shalom Yehouda (1877-1951), orientaliste, égyptologue et érudit biblique, qui a établi le rapport des plaies et de l’idéologie religieuse égyptienne. 1. Le Sang Cette plaie était dirigée contre la croyance des Égyptiens dans le dieu ‘Hafi, dieu du Nil, qui fertilise l’Égypte par ses crues, procure la vie et l’abondance à ses habitants. Moise, levant son bâton sur le Nil, et transformant ses flots limpides en bourbier rouge-sang, démontre que ‘Hafi assiste, impuissant, à la mort du fleuve, de ses poissons et de ses crocodiles. 2. Les Grenouilles Cette plaie est typique de l’Égypte, et ciblait aussi la cruauté du Pharaon et de ses dieux. Dans le panthéon égyptien, figurait en bonne place, une déesse, patronne des sages-femmes, et symbole de la fécondité. Son nom était ‘Hakat, elle était représentée par l’effigie d’une femme à tête de grenouille. Symbole de multitude (100 000 en hiéroglyphes), des camées à son image ornaient le buste des sages-femmes. L’invasion de ces batraciens sortis du fleuve, est la réponse divine à la cruauté du Pharaon qui a noyé les garçons d’Israël dans le Nil. Le symbole de la bénédiction devenait source de malheur, afin que justice soit faite. ! םיטפש 3. Les Poux כנים Comment Moise a-t-il pensé que cette « plaie » anodine allait-soumettre le Pharaon, et le contraindre à libérer les Hébreux ? Les poux n’ont-ils pas toujours fait partie de l’environnement égyptien, et n’ont-ils pas de tout temps parasité hommes et animaux en Égypte ? C’est que, malgré une infestation généralisée de la population, une caste entière échappait à leur envahissement : celle des prêtres et des magiciens (‘hartoumim). Repliés dans leurs u u u N°56 • Avril 2016 17 NEUILLY PARIS OUEST VIE JUIVE u u u temples, ils observaient une hygiène rigoureuse, multipliaient les ablutions, se rasaient de la tête aux pieds, et officiaient à moitié nus. Aucun risque donc qu’ils soient souillés par ces affreuses bestioles. Et voici que Moïse vient faire régner cette vermine sur tous, y compris sur les prêtres et la confrérie des ‘hartoumim, jusqu’au Pharaon lui-même. Un véritable fléau que leurs sortilèges ne parviennent pas à répliquer, et dans lequel ils allaient devoir voir « le doigt de Dieu ». II. ‘ADACH עד"ש Le deuxième acronyme de Rabbi Yehouda regroupe le בורע, ou invasion des bêtes sauvages, le רבד, ou l’épidémie du bétail domestique, et le ןיחש, ou les pustules. Moïse annonce la survenue de cet ensemble de fléaux, en ajoutant : למען תדע כי אני ה ’ בקרב הארץ « Afin que tu saches que Je suis l’Eternel sur la terre » (Ex.VIII, 18) . En d’autres termes, la finalité de ces nouvelles épreuves, est de convaincre les Égyptiens que l’Eternel n’est pas indifférent à ce qui se passe sur terre. Bien que transcendant, Sa Providence veille et Sa Hachga’ha ()השגהח, sa « surveillance » est totale et universelle. 4. L’invasion des bêtes sauvages ערוב Les bêtes sauvages sévissent sur l’Égypte en semant l’épouvante et l’anarchie. Toute la zoographie sacrée égyptienne, présumée bienveillante et protectrice, devenait subitement, sur ordre de Moïse, dangereuse et agressive. Seul, le minuscule territoire de Gochen, où résident les Hébreux, échappe à cette panique : « והפליתי ביום ההוא את ארץ גושן אשר עמי עומד עליה « Je distinguerai ce jour-là le pays de Gochen sur lequel se trouve mon peuple » (Ex. VIII ,18). Cette distinction est la preuve de la « veille » universelle de Dieu sur chaque détail de la Création. 5. L’épidémie du bétail דבר La peste du bétail domestique qui a suivi n’a fait qu’amplifier le désastre. Elle fut générale, n’épargnant ni le bétail propre au Pharaon, ni les taureaux sacrés du dieu Apis, ni les vaches dédiées à Horus. Là encore, seul le bétail d’Israël échappe à cette épizootie. והפלה ה’ בין מקנה ישראל ובין מקנה מצריים « L’Eternel distinguera le bétail d’Israël de celui des Égyptiens » (Exode IX, 4). Là encore la השגחה, l’ingérence nécessaire de l’Eternel dans l’histoire des hommes se manifeste. 6. Les pustules שחין C’est une affection de la peau, qui s’ulcère et se couvre de pustules douloureuses et repoussantes. Cette maladie affectait indifféremment hommes et animaux, comme les Kinim, mais plus électivement le clergé égyptien et les ‘hartoumim, les magiciens et autres astrologues : le Che’hine les avilissait, et à leur souffrance physique, il ajoutait les marques d’une infamie morale. III. באח"ב Le troisième acronyme de Rabbi Yehouda concerne les quatre dernières plaies. Moïse les annonce à Pharaon, après l’avoir exhorté une fois de plus à « Laisse partir mon peuple » : les plaies des grêlons ברד, des sauterelles, ארבה, des ténèbres, חושך, et celle de la mort des premiers-nés, מכת בכורות, vont s’abattre successivement sur l’Égypte. Et l’Eternel ajoute : )14, ’בעבור תדע כי אין כמוני בכל הארץ )שמות ט « Afin que tu saches qu’il n’y a pas comme Moi sur toute la terre » (Ex. IX, 14) Le Keli Yakar, déjà cité, voit dans ces dernières plaies l’expression de la Toute Puissance de Dieu. 7. Les Grêlons ברד L’omnipotence de Dieu s’exprime à travers cette plaie, car les grêlons présentaient la particularité prodigieuse d’être « une masse de glace embrasée d’une torche de feu » (Ex. IX, 24).. ויהי ברד ואש מתלקחת בתוך הברד Deux éléments antinomiques qui coexistent par la volonté du Tout Puissant, « Afin que tu saches que la terre appartient à l’Eternel » (Ex. IX, 29 ). Moïse annonce que cette plaie va s’abattre sur les champs et les cultures, mais, magnanime, il conseille à Pharaon de mettre à l’abri ses hommes et ses bêtes : la justice divine n’oublie pas de rester miséricordieuse. 8. Les Sauterelles ארבה L’invasion des sauterelles aussi est très récurrente dans les pays d’Orient. Mais elle fut tellement dense qu’elle a voilé « l’œil de la terre » (Ex. X, 5), et que celle-ci fut plongée dans l’obscurité. ותחשך הארץ, וכיסה את עין הארץ « L’œil de la terre » n’est pas forcément une métaphore pour désigner le soleil. Il est, dans la mythologie égyptienne, l’œil du dieu Ra’, le dieu soleil, dieu des dieux, qui scrute tout et à qui rien n’échappe. La densité des sauterelles « éteint » l’œil de la terre, et démontre la vanité des croyances religieuses égyptiennes. Les Ténèbres חושך La plaie des « Ténèbres » qui suit fut aussi fatale pour Ra’, et la nuit fut totale pour les Égyptiens qui « ne purent bouger de leur place, pendant que pour les enfants d’Israël, la lumière brillait dans toutes leurs demeures » (Ex. X, 23). 18 N°56 • Avril 2016 10. La mort des premiers-nés מכת בכורות Cette plaie a frappé tous les premiers-nés מבכור פרעה היושב על כסאו עד בכור השפחה « du premier-né du Pharaon jusqu’à celui de la servante ». Pourquoi seulement le premier-né fut-il la cible decette plaie ? La mythologie égyptienne nous apprend que chaque Pharaon était le fils du dieu Ra’, et de ce fait, était lui-même dieu. Sa divinité était reconnue de tous, au point que lui-même se prosternait devant sa propre statue, et incarnait toutes les parcelles divines de tous les dieux d’Égypte (Ezek. XXIX, 3). La finalité de cette plaie était de frapper le Pharaon, et à travers lui, frapper Ra’, et tous les dieux qui lui étaient inféodés. ’ובכל אלוהי מצריים אעשה שפטים אני ה « J’exercerai ma justice sur les dieux de l’Égypte » C’est la raison pour laquelle seul le premier-né de Pharaon, appelé à régner, a été la cible de cette plaie. Mais s’il était seul à mourir, on aurait pu n’y voir qu’un pur hasard, il fallait donc que tous les premiers-nés meurent, afin que soit réduit à néant le mythe de l’homme dieu, et à travers lui, le régime tyrannique des Pharaons. Ainsi, les plaies qui, a priori, n’apparaissaient que comme une succession de catastrophes étranges et dépourvues de sens, retrouvent à la lumière d’une meilleure connaissance de l’Égypte ancienne et de ses mythes, un ordre sensé et une cohérence rationnelle, qui éclaire le débat entre Moïse et Pharaon et l’un des chapitres mystérieux de la Tora. Lors de la première entrevue de Moïse et Pharaon, ce dernier avait rétorqué, au prophète qui l’exhortait à laisser partir le peuple d’Israël, « Qui est l’Eternel dont j’écouterais la voix ? Je ne sais pas qui est l’Eternel, et je ne lâcherai pas Israël » (Ex. V, 2) ! Dès lors, et à dix reprises, le Texte répétera le message pédagogique que la Tora veut inculquer au Pharaon à travers les Dix Plaies : « L’Égypte saura que Je suis l’Eternel » (Ex. VII, 5) « Par ceci tu sauras que Je suis l’Eternel » (Ex. VII, 17) « Afin que tu saches qu’il n’y a point de tel que le Seigneur notre Dieu » (Ex. VIII, 6). « Pour que vous sachiez que l’Eternel différencie les Hébreux des Égyptiens » (Ex. XI, 7). Au total, dix plaies pour dix leçons « Pour savoir et pour connaître ». N°56 • Avril 2016 19 NEUILLY PARIS OUEST VIE JUIVE Signe intérieur Par David Saada « Le sang sera pour vous un signe sur les maisons là où vous êtes, Je verrai le sang, Je passerai sur vous, et il n’y aura pas de frappe du Destructeur quand Je frapperai le pays d’Egypte. (Chemoth 12,13) A vant que ne s’abatte sur l’Egypte la dixième plaie, la mort des premiers-nés, les enfants d’Israël reçoivent plusieurs commandements dont celui du sacrifice d’un agneau qu’ils doivent consommer dans la nuit. Le sang de ce sacrifice doit être apposé sur le linteau des portes, de manière à fournir un signe de reconnaissance au Mach’hit, à l’ange destructeur, afin que les premiers-nés hébreux soient épargnés. C’est le « passage au-dessus » des maisons d’Israël, témoignage de la protection dont elles jouissent, qui comme on le sait, a donné son nom à la fête de Pessa’h. La lecture que fait le midrach de cet épisode soulève un problème : le sang est appelé « signe pour vous », ce qui implique qu’il n’est pas signe pour les autres. Et par conséquent, enseigne la Mekhilta, le sang devait être apposé à l’intérieur du linteau et non à l’extérieur. Il ne s’agissait donc pas d’un signe de reconnaissance pour le Destructeur. Et d’ailleurs, Dieu (YHVH) avait-Il besoin d’un signe pour pouvoir distinguer les enfants d’Israël des Egyptiens ? Non, bien sûr. Le rapport entre le sang du sacrifice de l’agneau et le « passage au-dessus » des maisons d’Israël n’est donc pas aussi évident qu’il paraît l’être à la lecture du verset. Pour qui est le signe du sang, et que signifie-t-il réellement ? Le sang de la rupture Un rapprochement de commandement de l’apposition du sang sur le linteau avec celui de la circoncision va nous permettre de répondre à ces questions. 20 N°56 • Avril 2016 L’apposition du sang sur le linteau des portes est appelé oth, signe. La brith mila est aussi appelée oth1. Une autre prescription relie les deux mitsvot : l’agneau pascal ne peut être mangé que par des hommes circoncis. Sur le plan de leur réalisation pratique, le point commun entre les deux commandements est le sang. Ce point est particulièrement important. Il est évidemment essentiel dans la procédure du sacrifice pascal, mais il l’est aussi dans la brith mila. Un non juif déjà circoncis qui se convertit au judaïsme doit, pour valider sa conversion, subir une « hatafath dam brith », « l’extraction [de son membre] d’une goutte du sang de l’alliance ». Comment comprendre cette importance donnée au sang ? Le cas du converti déjà circoncis nous permet de le comprendre. C’est le sang qui est, in fine, le symbole de la rupture avec son état de non juif. La brith mila est une rupture avec un état antérieur. Ce commandement donné à Abraham marque son passage irréversible du monde idolâtre à celui de l’alliance. Plus profondément encore : la brith mila, est pratiquée sur l’organe sexuel mâle, qui est un vecteur majeur pour le yetser hara, le mauvais penchant. L’ablation du prépuce, qui produit le sang, marque une rupture d’orientation. Ce qui peut être un vecteur de la faute et du mal doit devenir un vecteur de sainteté et de bien. La sexualité, on l’a compris, n’est pas en soi identifiée au mal par la Torah. Ce qui est porteur de mal, c’est une mauvaise orientation de la sexualité. Orientée différemment, la sexualité est de l’ordre de la sainteté. Le mariage est significativement appelé kidouchin, littéralement sanctification. C’est pourquoi après la circoncision, le garçon est voué à la ‘houpa (le dais nuptial) et aux maassim tovim (les bonnes actions). Le sang de la brith mila marque ainsi une rupture entre une orientation mauvaise et une orientation bonne de la sexualité2. De la profanation à la sanctification L’agneau pascal a une signification très proche de celle de la brith mila, mais sur un autre registre. Le bélier Amon Ra était la divinité centrale du panthéon idolâtre égyptien. En l’immolant, les enfants d’Israël montraient qu’ils avaient rompu avec les croyances de l’Egypte, et que leur foi était désormais orientée vers le Nom. En opérant cette rupture, ils transformaient l’agneau, symbole de l’impureté de l’Egypte, en un symbole de leur consécration à Dieu (YHVH), c’est-à-dire en un symbole de sainteté. Comme pour la brith mila, la rupture et la transformation du mal en bien, le passage de la profanation à la sanctification, se manifestaient par le sang. Et de même que le signe de la circoncision est de l’ordre de l’intimité, le signe de l’agneau pascal est de l’ordre de l’intimité. C’est pourquoi la Torah précise qu’il s’agit d’un signe « pour vous ». Le signe, dans un cas comme dans l’autre, concerne une rupture au plan de l’intériorité, un amoindrissement de la conscience de soi en vue de la rendre disponible pour accueillir la conscience du Nom. On pourrait dire que ce qui s’effectue au plan individuel par la circoncision, se réalise au plan collectif par le sacrifice de l’agneau pascal. Quelle est la différence entre un signe extérieur et un signe intérieur ? Le signe extérieur est destiné à permettre à autrui une identification de l’émetteur du signe. Le signe intérieur est une aide à la prise de conscience par l’émetteur du signe de son identité nouvelle résultant d’une rupture, une prise de conscience de sa propre différence. En l’occurrence les enfants d’Israël, par le sacrifice de l’agneau pascal prenaient conscience du « saut qualitatif » que représentait la sortie d’Egypte. C’est à cette prise de conscience qu’a répondu Dieu (YHVH) en « sautant au-dessus de leurs maisons » pour les épargner de la plaie. 1 - Beréchith 17,11. 2 - La brith mila est la première étape de la construction du « réceptacle » destiné à recueillir la lumière primordiale, cf chapitre « Les engendrements de la lumière. » Pessa’h, la liberté Par le Rav Raphaël Sadin L ’esclavage des juifs en Égypte et l’extraordinaire épopée de sa délivrance constituent son humanité même. L’éthique, la responsabilité envers tous les persécutés de la terre ne sont pas des catégories abstraites, fussent-elles intégrées, mais la conséquence directe d’une unicité identitaire qui assigne à la fraternité universelle. De façon paradoxale, la liberté acquise devient pour la tradition judaïque une obligation à la faire partager par tous. Ainsi, la liberté n’est plus vécue comme l’expression d’un épanouissement singulier mais comme une vocation d’excès. Je ne suis libre que dans la mesure où je me soucie de la liberté de tous. Non pas comme principe moral, mais comme la part essentielle de ce qui se manifeste dans la liberté. L’identité réduite à elle-même, crispée sur son droit à être, n’est qu’une figure supplémentaire de l’aliénation. En effet, il n’existe pas de différence fondamentale entre un déterminisme dicté par les forces extérieures à celui qui conditionne de l’intérieur la logique organique d’un des éléments de l’étant. Seule la conversion du souci de soi au souci de l’autre ouvre la perspective d’un arrachement à l’identité. Ce dessaisissement doit être compris comme le secret le plus profond de la psyché juive. Se concevoir d’une modalité qui n’obéit pas à la présence de soi à soi mais qui accepte comme essentielle l’altérité divine constitutive de la subjectivité. Cette caresse du divin dans l’intimité la plus profonde des replis de l’âme anticipe l’allégresse d’une liberté sans référence à la prégnance de l’être. La philosophie classique affirme la liberté, notamment de l’esprit, en posant la conscience comme médiation, c’est-à-dire comme négative. C’est l’une des constantes de réflexion contemporaine que d’inscrire la conscience humaine dans l’arrachement à soi. Échappement aux limites de son être comme garantie de la liberté. Dès lors que l’on attribue à l’esprit humain le pouvoir du négatif vis-à-vis du réel l’environnant, dès lors que la néantisation est à la racine même de l’éclosion du concept on identifie la gestuelle de la liberté. Dans ce cadre, l’existence s’oppose à essence. Le statut particulier de l’humain qui échappe au déterminisme universel inhérent aux mécanismes du réel va susciter toute une série d’idées hantées par l’absence de l’être. Le monde matériel, compris comment un « en-soi » va s’opposer à l’homme vécu comme « pour-soi ». Dans cette perspective, les philosophes vont passer leur temps à la quête de l’être. En se posant tout d’abord la question de la preuve ontologique, c’est-à-dire certifié qu’il a véritablement de l’être. Puis, on se pose la question du siège de l’accès à l’être. Est-il dans le cogito réflexif, où sa perception est-elle pré-réflexive. Mais, rapidement, le philosophe va se trouver enfermé dans une cage dorée ou le maniement des concepts ne lui permet pas de saisir la pulsation poétique de l’essence des choses. Cette infirmité n’est pas seulement due au jargon académique et abstrait de la philosophie mais principalement à une posture intellectuelle où le pouvoir de s’arracher au monde implique que la conscience s’affranchit d’elle-même. C’est la perte d’une spiritualité à l’écoute des pulsations intimes de l’âme qui est à l’origine de l’infirmité philosophique d’appréhender véritablement le cœur de l’être. Or la dialectique talmudique inaugure une figure de la liberté liée à l’exercice de l’intelligence fondamentalement paradoxale. D’un côté, la tradition judaïque atteste que la liberté de la conscience nécessite un écart, un arrachement, une distanciation. Les textes abondent en ce sens. D’un autre, les pratiques du savoir lié à la révélation ou à des perspectives où l’exercice cognitif des perceptions des concepts est intimement lié à la structure non seulement de l’univers mais aussi du verbe divin. Dans cette configuration paradoxale, l’arrachement n’isole pas la conscience dans les limites de ses repères, mais au contraire crée les conditions d’une épiphanie subjective ou les battements du cosmos et de l’intelligence qui la préfigure, est perceptible au plus profond de la psyché. La trace de ce qui a prévalu à l’origine du tout se découvre dans les mouvements cognitifs de toute subjectivité. Cette pratique du savoir n’est possible que par l’exercice quasi quotidien du ‘Hidouche (concept radicalement nouveau et pourtant fidèle à l’herméneutique talmudique). Du vieux vin dans des récipients neufs dit le verset. Comme pour signifier que toute intelligence véritable se doit de faire scintiller l’idée immémoriale vécue comme condition invisible de la possibilité même de l’irruption des concepts. Cependant, ce scintillement n’est pas vécu, ni même rendu possible, par une simple captation. Il ne s’agit pas, comme le pensait Platon, d’accéder à l’idée immaculée dans les mondes supérieurs en prenant le risque d’une détérioration du trouble empirique. Ce qui est en jeu, c’est précisément de pouvoir percevoir dans l’éphémère la trace de l’immuable, dans le factuel la mécanique de l’éternité, dans le questionnement sur le statut des faits le sens de la vérité elle-même. Le Talmud inaugure un mouvement conceptuel où se réconcilient dans la création perpétuelle de nouveaux concepts la vérité en soi et la liberté du subjectif qui se découvre réciproquement dans l’éclat du verbe inspiré par la Révélation. La liberté devient alors le pouvoir de se dire en disant le tout. Et inversement de se découvrir en explorant le fond de l’univers. Ainsi la conscience de l’altérité est nécessaire aussi bien à la conscience qu’à l’être. La conscience doit son existence à l’essence, et inversement l’essence ne déploie son caractère d’être qu’au travers de la conscience. Ce paradoxe permet à la pensée de garder sa liberté dû à la médiation et au travail d’arrachement à la matière tout en préservant le lien ultime en les concepts et la vérité en soi est vécue comme révélation dans l’histoire du peuple d’Israël. C’est cette dynamique qui est la liberté même. La liberté n’est totale que dans la mesure où l’arrachement de l’homme à ses propres limites matérielles ne se solde pas par l’isolement transcendant par rapport au monde. Le caractère déterministe du réel dépassé par la conscience se doit pour éviter de sombrer dans l’égotisme de renouer positivement avec le réel mais dans une invention poétique perpétuelle de la vie. Ce programme existentiel initié par la sagesse talmudique est non seulement liberté mais joie extrême puisée dans la richesse infinie de la vie. N°56 • Avril 2016 21 NEUILLY PARIS OUEST HORAIRES DE PESSAH’ 5776 à la synagogue de Neuilly Jeudi 21 avril au soir Recherche du h’amets à partir de 21h45 Vendredi 22 avril (veille de fête) (Jeûne des premiers-nés de 4h57 à 21h36) Office du matin à 7h00, suivi d’un Siyoum, clôture d’une étude talmudique dispensant du jeûne des premiers-nés. Interdiction de consommer du h’amets à partir de 10h29 Destruction du h’amets avant 11h53 Office du 1er soir de fête à 19h30 1er séder à partir de 21h45 matin soir Samedi 23 avril 9h00 19h45 (1er jour de fête) prière du Tal Pas de séouda chélichite à la synagogue 9h00 20h30 2e séder à partir de 21h47 Dimanche 24 avril (2 jour de fête) Arvit à 21h49 e Lundi 25 avril 7h00 19h30 7h00 19h30 7h00 19h30 7h00 19h30 9h00 19h30 Samedi 30 avril 9h00 20h00 (8e jour de fête) yizkor ( h’ol hamoèd) Mardi 26 avril (h’ol hamoèd) Mercredi 27 avril (h’ol hamoèd) Jeudi 28 avril (h’ol hamoèd, veille de fête) Vendredi 29 avril (7 jour de fête) e IMPORTANT : Le h’amets reste interdit jusqu’à 21h59 COURS DU RABBIN, PESSA’H 5776 Siyyoum vendredi matin 22 avril, du traité Nazir, vers 8h. Samedi 23 avril, 19h : ‘Had gadya : Origine et diverses interprétations de ce chant populaire. Dimanche 24 avril, entre min’ha et ma’ariv, vers 20h45 : Un non-voyant est-il tenu d’accomplir les commandements ? La controverse entre Rabbi Yéhouda et Rabbi Méïr. Samedi 30 avril, 19h : Quelles causes justifient-elles de divorcer ? Le débat entre l’école de Chamaï et l’école de Hillel. 22 N°56 • Avril 2016 PRESCRIPTIONS DE PESSAH’ 5776 Le H’amets Qu’est-ce que le h’amets ? On range sous cette appellation tout produit composé d’une des 5 espèces des céréales suivantes : blé, orge, avoine, épeautre, seigle qui, sous l’action de ferments, de la chaleur, ou de l’humidité, subissent le processus de la fermentation. Tout aliment contenant du h’amets est interdit. L’interdiction du h’amets. La Tora interdit à Pessah’ de consommer du h’amets, même en infime quantité, de voir du h’amets nous appartenant ou d’en posséder, ou d’en tirer tout profit. Conséquences de l’interdiction du h’amets. L’interdiction de consommer du h’amets pendant Pessah’ entraîne la nécessité d’utiliser pour Pessah’ une vaisselle spéciale ou de procéder à la cachérisation des ustensiles « cachérisables ». L’interdiction de posséder et de voir du h’amets pendant Pessah’ entraîne l’obligation de le faire disparaître avant la fête partout où il peut s’en trouver : maison, voiture, résidence secondaire, bureau... 1 - La bédikat h’amets ou recherche du h’amets. Elle a lieu le 13 Nissan au soir à la tombée de la nuit, correspondant cette année au jeudi 21 avril 2016 à partir de 21h45. La bédika se pratique de la manière suivante : • Allumer une bougie • Réciter la bénédiction d’usage (dans les hagadot de Pessah’). On évite de parler au moins le temps de trouver le premier morceau de pain et si possible durant tout le temps de la recherche. • Vérifier à l’aide de la bougie les recoins de chaque pièce en recherchant les éventuelles miettes de h’amets. • Pour ne pas revenir « bredouille » de cette recherche, on a l’usage avant de commencer la bédika de déposer dans chacune des pièces un ou deux morceaux de pain que l’on recherchera. • Ces morceaux de pain seront mis de côté dans une boite ou un chiffon pour être détruits le lendemain. • La recherche est conclue par une déclaration d’annulation pour tout le h’amets que l’on aurait pu oublier quelque part chez soi, ou qui n’aurait pas été vendu. L’annulation doit être dite dans un langage que l’on comprend. Si l’on ne comprend pas l’araméen qui est la langue sémitique choisie par les Sages du Talmud pour l’annulation, il faut lire sa traduction en langue française. (voir la Haggada de Pessah’) • Le h’amets nécessaire au repas du soir et du lendemain matin est soigneusement gardé pour éviter qu’il ne s’éparpille. 2 - La destruction du h’amets : biour h’amets. Elle a lieu le vendredi 22 avril 2016 au matin et doit être achevée avant 11h53. Le h’amets doit être détruit selon un des 3 procédés suivants : de préférence le brûler jusqu’à ce qu’il devienne charbon, sinon l’émietter et le jeter au vent, ou l’émietter et le jeter à la mer ou dans un fleuve. Après cette destruction, une deuxième formule d’annulation est répétée (voir hagada). Dès cet instant, il ne doit plus se trouver en notre possession de trace de h’amets. La vaisselle h’amets, soigneusement nettoyée, doit être rangée dans un placard fermé. Les produits contenant du h’amets impropre à la consommation (cirage, encaustique, colle,…) peuvent être gardés et même utilisés pendant Pessah’. 3 - Le jeûne des premiers-nés. Lorsque la dixième plaie « Makat Béh’orot » frappa les premiers-nés égyptiens, elle épargna les premiers-nés d’Israël. En témoignage de reconnaissance, les premiers-nés juifs jeûnent le jour du 14 Nissan. Cette année, le jeûne tombe le vendredi 22 avril 2016 (Début du jeûne à 4h57 – Fin à 21h36). Si le premier-né a moins de 13 ans, son père jeûnera à sa place. L’usage est que les filles aînées ne jeûnent pas. • Dispense de jeûne : la participation à une séoudat mitsva (repas en l’honneur d’une cérémonie religieuse) dispense du jeûne. Le Rabbin Azoulay organise vendredi 22 avril 2016, après l’office du matin (vers 7h45), un siyoum masseh’ta (achèvement public de l’étude d’un traité du Talmud). 4 - Vente du h’amets La défense de consommer du h’amets entre en vigueur le 14 Nissan au matin à la fin du premier tiers de la journée : cette année le 22 avril 2016 à 10h29. A partir de 11h53, tout h’amets devient inutilisable. Si on ne peut pas consommer ou se débarrasser de tout le h’amets avant Pessah’, on peut recourir au procédé de la vente du h’amets à un non-juif. Cette transaction se pratique au moyen d’un contrat de vente, rédigé dans les formes légales prescrites par le Talmud, qui lui donnent un caractère réel. En général on remet, à cet effet, pleins pouvoirs au rabbin qui agit au nom de tous ceux qui s’adressent à lui. (Pouvoir de vente dans ce bulletin) Cachérisation des ustensiles Il est d’usage d’employer, dans la mesure du possible, durant Pessah’ une vaisselle et une batterie de cuisine réservées exclusivement à cette fête. Toutefois en cas de nécessité, on peut rendre utilisables pour Pessah’ certains ustensiles dont on se sert toute l’année. Il existe deux procédés de cachérisation : → Le liboun, action du feu. Le liboun se pratique en portant l’ustensile à cachériser au rouge, à l’aide d’un chalumeau ou de charbon de bois. La température à atteindre est telle que des étincelles en jaillissent en le frottant. Le liboun s’applique obligatoirement : • Aux ustensiles qui ont absorbé du h’amets sous l’action directe du feu : broches, grils, etc… • Aux plaques, moules de pâtisserie, poêles et autres ustensiles utilisés à sec. → La hagala, action de l’eau bouillante. La hagala s’applique aux ustensiles en métal, matière plastique dure, duralex n’entrant pas dans la catégorie « liboun ». Les ustensiles en terre, en faïence, en porcelaine, en émail, ainsi que les poêles Téfal ne peuvent être cachérisés. Règles à observer pour la hagala : • L’ustensile à cachériser doit être nettoyé soigneusement puis inutilisé pendant 24 heures. • Faire bouillir de l’eau dans un ustensile cacher pour Pessah’ et u u u la maintenir en ébullition. N°56 • Avril 2016 23 NEUILLY PARIS OUEST PRESCRIPTIONS DE PESSAH’ 5776 u u u • Plonger l’ustensile à cachériser dans cette eau (bien veiller à ce qu’elle reste en ébullition même pendant l’immersion). • Retirer l’ustensile à cachériser de l’eau, puis le rincer à l’eau froide – les récipients trop grands, pour pouvoir être plongés dans un autre, sont remplis d’eau à ras bord, jusqu’à ébullition, puis on fait en sorte que cette eau déborde. • La hagala ainsi que le liboun devront se terminer impérativement le vendredi 22 avril 2016 à 10h29. Comment cachériser ? • L’évier : s’il est en inox ou en résine de synthèse, ne pas l’utiliser à chaud pendant 24 heures puis arroser d’eau bouillante et rincer à froid (Irouï). S’il est en faïence émaillée, il n’est pas cachérisable. Pour pouvoir l’utiliser, il faut en recouvrir les parois après le Irouï avec du papier aluminium. • La cuisinière à gaz : Nettoyer les brûleurs, les laisser allumés à plein feu ½ heure au moins. Changer les grilles supportant les casseroles OU les cachériser par le Liboun OU les recouvrir de grillages ou plaques métalliques. • La cuisinière électrique : Faire chauffer les plaques de cuisson pendant ½ heure à la température maximum. Recouvrir de papier d’aluminium la surface confinée entre les plaques. • La cuisinière avec plaque de cuisson en vitrocéramique : Bien nettoyer la plaque, puis la faire chauffer pendant ¼ d’heure à la température maximale. Recouvrir de papier aluminium toute la surface qui n’est pas directement superposée à la source de chaleur. • La cuisinière avec plaque à induction : bien nettoyer, attendre 24 heures, arroser d’eau bouillante, recouvrir la plaque avec une feuille multicuisson ou un disque relais en aluminium et inox, afin qu’il y ait toujours un écran entre la plaque et la casserole. NOTA : L’usage d’une plaque à induction le jour même de Yom Tov n’est possible qu’en maintenant la plaque allumée constamment au moyen d’un disque relais en aluminium et inox qui devra rester sur la plaque jusqu’à la fin de Yom Tov. • Le four à gaz : porter les parois du four au rouge (chalumeau) et faire chauffer durant une heure à température maximum. Si les parois du four sont en émail, le four n’est pas cachérisable. • Le four électrique : Pyroliser le four. La catalyse ne constitue pas un procédé de cachérisation. • Le four à micro-ondes (sans la fonction grill). Bien nettoyer, faire chauffer une casserole cacher le Pessah’ remplie d’eau. Couvrir systématiquement chaque plat que l’on y introduit pendant Pessah’. • La plaque de chabbat : nettoyer la plaque, laisser chauffer pendant 2 heures, recouvrir de papier d’aluminium. • Le réfrigérateur : il doit être bien nettoyé. Il n’est pas nécessaire de recourir à la cachérisation. Recouvrir les clayettes de papier aluminium. • La table de cuisine : bien nettoyer le bois ou le stratifié, arroser d’eau bouillante. Il est recommandé de recouvrir d’une toile cirée. 24 N°56 • Avril 2016 • La table de salle à manger : nettoyer méticuleusement. Recouvrir d’une nappe ou d’une toile cirée. • La cocotte-minute : Dévisser les poignées. Bien nettoyer et faire la Hagala. Pour le couvercle, le changer ou consulter un rabbin. Les ustensiles qui ne sont pas d’une seule pièce (couteaux, casseroles à rivets, etc.) posent un problème de cachérisation, consulter un rabbin. • Le lave-vaisselle : le processus de cachérisation des lave-vaisselle étant particulièrement complexe, il est recommandé de s’abstenir d’utiliser à Pessah’ ceux qui ont déjà servi durant l’année. • Les ustensiles de verre : il existe 2 usages. Usage des séfaradim : laver les ustensiles de verre et les rincer. Usage des achkénazim : les verres à alcool ou utilisés à chaud ne sont pas cachérisables. Les autres seront cachérisés en les immergeant dans l’eau froide pendant 3 jours, l’eau étant renouvelée toutes les 24 heures. Les sédarim auront lieu vendredi soir 22 et samedi soir 23 avril 2016 à la tombée de la nuit (à partir de 21h45). Chaque séder se déroule en 15 étapes (cf. Hagadah de Pessah’) durant lesquelles il ne faudra pas oublier de consommer au minimum 30 grammes de Matsa Chemoura (spécialement surveillée) conformément à l’obligation biblique et de boire les 4 coupes de vin. La matsa et le vin seront consommés accoudé sur le côté gauche. Les repas des samedi et dimanche midi sont prévus. Les commandements de Pessah’ concernent aussi bien les hommes que les femmes. Sans oublier : • Les personnes qui ne passent pas les fêtes de Pessah’ chez elles et qui quittent leur domicile avant la date de la bédikat h’amets (jeudi 21 avril 2016) doivent effectuer la recherche du h’amets la veille de leur départ, à la nuit tombée, sans réciter la bénédiction « al bi’our h’amets » ou déléguer une personne qui procèdera à cette recherche le dimanche soir, dans leur domicile. • Les séfaradim ne mettent pas les téphilin du samedi 23 au samedi 30 avril 2016 inclus. Certains achkénazim les mettent durant h’ol hamoed du lundi 25 au jeudi 28 avril 2016. • On évite de monter au cimetière durant tout le mois de Nissan. • On ne dit pas les supplications (Tah’anounim) durant tout le mois de Nissan. • La Birkat ilanot (bénédiction des arbres) peut être dite durant tout le mois de Nissan mais il est recommandé de la réciter dès le 1er Nissan, c’est-à-dire le dimanche 10 avril 2016. Cette bérakha se trouve à la page 384 du livre de prières Patah’ Eliyahou. • Il ne faudra pas oublier de faire le Erouv Tavchilin jeudi 28 avril 2016 afin de pouvoir cuisiner vendredi 29 avril (Yom Tov et 7e jour de Pessah’) pour les repas du chabbat (vendredi soir 29 et samedi 30 avril, 8e et dernier jour de Pessah’. Le h’amets reste interdit jusqu’au samedi 30 avril 2016 à 21h59. DATES ET HORAIRES À RETENIR : 5 mai 2016 : 12 mai 2016 : Chaque année, en Israël et partout dans le monde, un hommage est rendu lors de Yom HaChoah aux 6 millions de Juifs morts durant la Seconde Guerre mondiale, victimes des nazis et de leurs collaborateurs. En France, 76 000 Juifs - dont 11 400 enfants - ont été déportés vers les camps de la mort. Seuls 2 600 d’entre eux survécurent. Jour anniversaire de la déclaration d’Indépendance de l’Etat d’Israël le 5 Iyar 5708, 14 mai 1948. Yom HaChoah 11 mai 2016 : Yom Hazikaron C’est le jour consacré à commémorer le souvenir de tous ceux qui sont tombés dans la lutte pour la création et la défense de l’Etat d’Israël. Il se déroule durant les 24 heures qui précèdent le Yom Haatsmaout, jour de l’Indépendance d’Israël. A ce moment, la nation toute entière exprime son impérissable gratitude à ses fils et ses filles qui ont donné leurs vies pour l’indépendance et l’existence de l’Etat d’Israël. Yom Haatsmaout 26 mai 2016 : Lag BaOmer C’est un jour de fête dans le calendrier juif qui célèbre l’anniversaire du décès de Rabbi Chimon bar Yo’haï, auteur du Zohar. Il commémore également un autre événement : dans les sept semaines du Omer, allant de Pessa’h à Chavouot, une épidémie frappa les disciples du grand sage Rabbi Akiva. Le jour de Lag BaOmer, (33e jour du Omer) l’épidémie cessa. 5 juin 2016 : Yom Yérouchalayim Célèbre la réunification de Jérusalem après la conquête de Jérusalem-Est par Tsahal, au cours de la guerre des Six Jours en 1967. N°56 • Avril 2016 25 26 N°56 • Avril 2016 N°56 • Avril 2016 27 QUESTIONS FRÉQUENTES SUR LA TSEDAKA Gabriel VADNAI Délégué général aux dons et legs de la Fondation CASIP-COJASOR Directeur général de 1974 à 2013 Sur beaucoup de sites Internet, il y a une rubrique « foires aux questions (frequent asked questions) » pour ceux qui sont désorientés ou ne sont pas encore convaincus de l’utilité du produit vendu. Dans le domaine de l’action sociale, de la Tsedaka, des personnes se posent, et posent aux responsables communautaires, des questions, parfois naïves, souvent sceptiques ! Certains y trouvent arguments pour réduire leurs dons ou ne rien donner ! C’est pourquoi je vous propose quelques réponses de la sagesse juive aux « questions les plus fréquentes ». « A quoi bon donner ? La misère est infinie et il n’y a pas de solution aux problèmes sociaux ! Laissons les services publics, tellement plus riches, prendre ces problèmes en charge. » Le ‘Hafets ‘Haïm, Rabbin bien-connu, décédé en 1933, raconte que deux hommes se promenaient le long d’une rivière, lorsqu’ils virent un pont céder. De nombreuses personnes tombèrent dans le tourbillon. L’un des deux hommes se jeta à l’eau pour tenter de sauver ne serait-ce qu’une personne. L’autre lui cria : « C’est inutile, il y a trop de monde. Tu prends des risques pour ta vie, sans certitude de sauver qui que ce soit ! » Le ‘Hafets ‘Haïm conclut : c’est bien ce qu’il fallait faire et il en est de même pour la Tsedaka. Certains disent : « A quoi cela sert-il ? Il y a tellement de pauvres, nous n’arriverons à rien. » Mais, dans le domaine de la Tsedaka aussi, sauver une vie, c’est comme sauver l’humanité. Certaines personnes sollicitées questionnent : « Les “pauvres” ne sont-ils pas responsables de leur situation ? ». Recherchent-ils vraiment du travail ? N’ont-ils pas commis une faute dans la gestion de leur vie ? Sont-ils méritants ? Un rabbi ‘hassidique, David de Schedova, demanda un jour à un homme riche pourquoi il était si peu généreux. Celui-ci répondit : « Je voudrais être sûr que le solliciteur est vraiment pauvre ». « C’est drôle, lui répondit le Rabbi, mais quand Dieu donne de l’argent à un riche, ce n’est pas toujours qu’il en est digne ! Faut-il avoir cette exigence pour le pauvre ? » Puis, il y a ces donateurs, souvent pleins de bonne volonté, qui se plaignent d’être trop sollicités. Ne pourrait-on réduire le nombre des appels, celui des institutions sociales ? Rabbi Yaacov de Radzymin répondit ainsi à un de ses fidèles : « Toi-même tu manges chaque jour ! » « Bien entendu ! Sinon je ne survivrais pas ! » répondit l’homme. « Eh bien, expliqua le Rebbe, le monde lui-même ne subsiste que grâce à à la Tsedaka, à la bonté de Dieu et, comme il nous donne chaque jour nos moyens de subsistance, nous devons donner la Tsedaka tous les jours ! » En tout état de cause, quelles que soient nos réticences à donner à la Tsedaka, rappelons-nous les propos du Baal Chem Tov, le fondateur du Hassidisme : « Il ne faut certes pas faire une mitsva, une bonne action, à contrecœur, mais en ce qui concerne la Tsedaka, peu importe, car l’important est que le pauvre bénéficie de notre générosité ! » LA FONDATION CASIP-COJASOR, LE POINT DE RENCONTRE ENTRE CEUX QUI N’ONT PAS ASSEZ ET CEUX QUI VEULENT AIDER 1809 F O N D A T I O N CASIP-COJASOR POUR UNE SOLIDARITÉ EFFICACE, LÀ OÙ ELLE EST NÉCESSAIRE ! Donnez en confiance à la plus ancienne et la plus importante fondation sociale de la communauté juive PAYEZ MOINS D’IMPÔTS OU PLUS DU TOUT EN VERSANT VOTRE DON • Par internet : www.casip.fr site sécurisé (Caisse d’épargne) • Vous recevez votre reçu cerfa par e-mail en retour en quelques minutes • Toutes cartes de crédit (débit différé pour ceux que cela concerne) • Par chèque adressé 8, rue de Pali-Kao 75020 Paris (reçu par poste ; par e-mail sur demande) • En apportant votre chèque ou votre carte de crédit, durant nos heures de bureau de 9h à 18h (vendredi 14h) Vos dons sont déductibles des impôts (ISF et revenus) jusqu’à 75% de leur montant. Tél. 01 44 62 13 10 • www.casip.fr DEVENEZ MEMBRE centre communautaire & saison FICHE D’INSCRIPTION 2015-2016 NOM 5776 PRÉNOM ADRESSE CODE POSTAL VILLE TEL E-MAIL pour recevoir la newsletter et les infos du centre ATELIER(S) / COURS souhaité(s) RÈGLEMENT cotisation chèques à l’ordre de CINA DATE NAISSANCE FOURNIR UNE PHOTO D'IDENTITÉ POUR VOTRE CARTE par courrier ou par mail [email protected] Cotisation Individuelle : Cotisation Famille (4 pers.) : Cotisation de Soutien : Cotisation de Bienfaiteur : Cotisation Couple : ou CCJC + AMEN 70 euros 210 euros 250 euros 500 euros 140 euros 120 euros > après déduction fiscale : 23,80 € > après déduction fiscale : 71,40 € > après déduction fiscale : 165,00 € > après déduction fiscale : 330,00 € > après déduction fiscale : 40,80 € Cotisation assimilée à un don déductible des impôts à 66%. Un reçu CERFA vous sera délivré avec votre carte de membre. Cotisation 5776, valable de septembre 2015 à septembre 2016. > Directrice : Lise Benkemoun du lundi au jeudi de 9h30 à 18h30 Téléphone : 09 54 38 37 92 ou 06 43 72 64 25 Bureau situé au rez-de-chaussée du CCJC E-mail : [email protected] > Coordination : Emmanuelle Allouche lundi, mardi et jeudi de 9h00 à 16h00 mercredi de 9h00 à 12h00, vendredi de 9h00 à 12h30 Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 6 - Fax : 01 47 47 54 79 Bureau situé au 1er étage de la synagogue E-mail : [email protected] du Centre Jérôme Cahen culturel de Neuilly-Ancelle > Accédez aux 20 ATELIERS ET COURS > Bénéficiez de tarifs préférentiels pour les ÉVÉNEMENTS > Accédez aux MANIFESTATIONS « membres » Vous pouvez aussi adhérer en ligne sur le site : CARTE DE MEMBRE BIENFAÎTEUR CARTE DE MEMBRE www.ccjc-neuilly.com votre photo 2015/2016 57 76 2015/2016 NOM 57 76 PRÉNOM PRÉNOM # # > Direction des réceptions : Moché Taïeb Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 7 ou 06 60 45 90 95 E-mail : [email protected] NOM S.A.B Print VENTE D’ESPACE PUBLICITAIRE La Régie Publicitaire de Neuilly Paris Ouest recherche COMMERCIAL(E) EXPÉRIMENTÉ(E) Contactez : Pascal KARSENTI Tél. : 06 07 52 93 55 - 01 55 90 58 58 Mail : [email protected] Action Sociale Ancelle Action Sociale Ancelle Action Sociale Ancelle La commission d’Action Sociale Ancelle aobjet pourdes objet des visites amicales La Sociale Ancelle a pour visites amicales faites La commission d’Action Sociale Ancelle a pour objet des visites amicales faites Lacommission commissiond’Action d’Action Sociale Ancelle a pour objet des visites amicales faites Des vacances d’été pour chaque enfant auprès de personnes isolées voire abandonnées, ou de familles défavorisé auprès auprès de personnes isolées voire abandonnées, ou de familles défavorisées. auprèsde depersonnes personnesisolées isoléesvoire voireabandonnées, abandonnées,ou oude defamilles famillesdéfavorisées. défavorisées. Nous sommes aujourd’hui 16 bénévoles qui visitons des personnes en de Nous 16 qui visitons des personnes Nous sommes aujourd’hui 16 bénévoles qui visitons des personnes en demand Noussommes sommesaujourd’hui aujourd’hui 16bénévoles bénévoles qui visitons desdu personnesen endemande demand Dès à présent réservez dans vos calendriers la date Nous pourrions encore êtrenombreux, plus nombreux, venez nous rejoindr Nous pourrions encore être plus venez nous rejoindre !!! Nous pourrions encore être plus nombreux, venez nous rejoindre Nous pourrions encore être plus nombreux, venez nous rejoindre Dimanche 29 Mai de 10h à 12h pour un Brunch/Débat «Tu original aimeras ton prochain comme toi-même » Levitique 19 passionnant sur le thème : «Tu ton comme toi-même »»»Levitique «Tu aimeras ton prochain comme toi-même Levitique 19/18 «Tuaimeras aimeras tonetprochain prochain comme toi-même Levitique19/18 19/18 C’est le fil conducteur de nos actions. Ilde suffit de donner duet cœur et un p C’est conducteur de nos actions. IlIlIlsuffit donner du cœur un peu de C’est le fil conducteur de nos actions. suffit de donner du cœur et un peu de C’estle lefil fil conducteur de nos actions. suffit de donner du cœur et un peu de « Quelle place pour le et la responsabilité temps, c’est à la portée delibre-arbitre tous. temps, temps, c’est la portée de tous. temps,c’est c’estàààla laportée portéede detous. tous. individuelle à la lumière des neurosciences « Participez aux projets ASA l’année pour l’année 5776 » «««Participez Participez aux projets ASA pour 5776 Participezaux auxprojets projetsASA ASApour pourl’année l’année5776 5776»»» et de la tradition juive ? » 1° Bar et Bat Mitzva pourles tous les enfants: 1° 1° Bar et Bat Mitzva pour tous enfants: 1°Bar Baret etBat BatMitzva Mitzvapour pourtous tousles lesenfants: enfants: Organisons une cérémonie 5 garçons et pour 5de filles de une pour 555pour garçons et pour Organisons une cérémonie pour garçons et pour filles famille Organisons unecérémonie cérémonie pour garçons etProfesseur pour555filles fillesde defamille famill Ce débatOrganisons sera animé par notre rabbin Michaël Azoulay et le défavorisées défavorisées défavorisées Lioneldéfavorisées Naccache , normalien,tefillins, neurologue, neurophysiologiste et chercheur Offrons-leur talith, sidour, et aidons à l’achat de leur Offrons-leur tefillins, talith, sidour, et aidons àààl’achat de leur tenue Offrons-leur tefillins, talith, sidour, et aidons l’achat de leur tenue Offrons-leur tefillins, talith, sidour, et aidons l’achat de leur tenu en neurosciences fête cognitives . Brunch offert à l’enfant, sa famille et sesau amis au CCJC fête fête Brunch offert l’enfant, sa famille et ses amis CCJC fête... Brunch Brunchoffert offertàààl’enfant, l’enfant,sa safamille familleet etses sesamis amisau auCCJC CCJC La Conférence se tiendra CCJC auenfant profit de : à réaliser son rê 2°vacances Des vacances d’été pourau chaque : «l’opération Aidez-le 2° 2° Des d’été pour chaque enfant Aidez-le réaliser son rêve 2°Des Desvacances vacancesd’été d’étépour pourchaque chaqueenfant enfant:::«««Aidez-le Aidez-leàà àréaliser réaliserson sonrêve rêve»»» Contribuons à envoyer des enfants juifs en colonies de « Aidez-le à réaliser son rêve » Contribuons Contribuons envoyer des enfants juifs en colonies de Contribuonsàààenvoyer envoyerdes desenfants enfantsjuifs juifsen encolonies coloniesde de vacances ou en centre aéré, c’est la joie de l’enfant et le aussi le vacances vacances ou en centre aéré, c’est la joie de l’enfant et aussi vacancesou ouen encentre centreaéré, aéré,c’est c’estla lajoie joiede del’enfant l’enfantet etaussi aussile le repos de la maman repos de la repos de la maman repos deobjectif lamaman maman Notre est d’aider des enfants juifs à partir en colonies de vacances. Cette action fera la joie des enfants, et ramènera le sourire aux mamans. 3°savons Jeunes seulsChabat pour Chabat et Fêtes, Nous qu’au étudiants moment de la rentrée 3° étudiants seuls pour 3° Jeunes étudiants seuls pour et Fêtes, 3°Jeunes Jeunes étudiants seuls pour Chabat Chabatet etFêtes, Fêtes, Vous des jeunes gens le seuls le Chabat ou les fêtes des classes,connaissez il est douloureux de n’avoir jeunes Vous connaissez des Vous connaissez des jeunes gens seuls Chabat ou les fêtes, Vous connaissez des jeunesgens gensseuls seulsle leChabat Chabatou oules lesfêtes, fêtes, Vous souhaitez accueillir des étudiants, faites-vous con à raconter à ses camarades. Vous souhaitez accueillir des faites-vous connaitre Vousrien souhaitez accueillir des étudiants, étudiants, faites-vous connaitre Vous souhaitez accueillir des étudiants, faites-vous connaitre auprès de l’Association et inscrivez-vous sur ladeliste de familles Avecde notre partenaire, le CASIP, nous et auprès l’Association auprès de l’Association et inscrivez-vous sur la liste familles d’acc auprès de l’Association etinscrivez-vous inscrivez-voussur surla laliste listede defamilles famillesd’accu d’acc récoltons des dons qui permettront à des 4° Personnes Âgées « Célébrons ensemble les juives fêtes juives » Bonjou enfants de partir en colonie de vacances 4° Âgées «««Célébrons ensemble 4° Personnes Âgées Célébrons ensemble les fêtes Bonjour, Bonjour, 4°Personnes Personnes Âgées Célébrons ensembleles lesfêtes fêtesjuives juives»»» Bonjour, il y a bien Aidez-nous à identifier les personnes âgées seules de notre ilililyyyaaabien bien juives cet été. Pour beaucoup d’entre eux bien longtemp Aidez-nous àààidentifier personnes âgées Aidez-nous identifier les personnes âgées seules de notre Aidez-nous identifierles les personnes âgéesseules seulesde denotre notre longtemps longtemps longtemps …. et rendons ce Communauté sera un premier contact avec la vie leur visite lors des fêtes juives. …. …. …. Communauté et rendons leur visite lors des fêtes juives. Communauté et rendons leur visite lors des fêtes juives. Communauté et rendons leur visite lors des fêtes juives. juive, le Chabbat,... Bikour Olim au sein des Maisons de retraite, Hôpitaux de Neuilly … Bikour Bikour Olim au sein des Maisons de retraite, Hôpitaux de Neuilly … BikourOlim Olimau ausein seindes desMaisons Maisonsde deretraite, retraite,Hôpitaux Hôpitauxde deNeuilly Neuilly… … 5° Brunch et Conférence en soutien aux Opérations ASA 5° et en soutien aux 5° Brunch et Conférence en soutien aux Opérations ASA 5°Brunch Brunch etConférence Conférence en soutien auxOpérations OpérationsASA ASA Vous pouvez faire un don à l’ordre de Le Dimanche 24 Janvier et le Dimanche 22 Mai 2016 Le 24 Le Dimanche 24 Janvier et le Dimanche 22 Mai 2016 LeDimanche Dimanche 24Janvier Janvier etle leDimanche Dimanche22 22Mai Mai2016 2016 ACIP Neuilly/ASA (reçu et CERFA) Nous savons pouvoir compter sur aide votreet aide et participation votre participa Nous Nous savons pouvoir compter sur votre votre Noussavons savonspouvoir pouvoircompter comptersur survotre votreaide aide et etvotre votreparticipation participation Inscrivez-vous au secrétariat auprès de Dane Abourmad : 01 47 47 78 76 PAF 25 € Comité des bénévoles de L’Action Sociale Ancelle, ASA : Comité bénévoles de L’Action Sociale Ancelle, ASA : Comité des bénévoles de L’Action Sociale Ancelle, ASA : Comitédes des bénévoles de L’Action Sociale Ancelle, ASA : Caroline ATLANI Georges AMARAGGI Georges Amaraggi, Caroline Atlani, Evelyne Saadoun, Natacha Tubiana, Georges Georges Amaraggi, Caroline Atlani, Evelyne Saadoun, Natacha Tubiana, Natha GeorgesAmaraggi, Amaraggi,Caroline CarolineAtlani, Atlani,Evelyne EvelyneSaadoun, Saadoun,Natacha NatachaTubiana, Tubiana,Nathal Natha Levy, José Zerdoun, Roland Béhar, Laurent Chiche, Yanniv Betito, Jean Levy, Levy, José Zerdoun, Roland Béhar, Laurent Chiche, Yanniv Betito, Jean Jacqu Levy,José JoséZerdoun, Zerdoun, Roland RolandBéhar, Béhar,Laurent LaurentChiche, Chiche,Yanniv YannivBetito, Betito,Jean JeanJacqu Jacqu Ghebali, Eva Tordjman, Anne Blum, Sophie Marcus, Patricia Amaraggi, G Ghebali, Ghebali, Eva Tordjman, Anne Blum, Sophie Marcus, Patricia Amaraggi, Gad Ghebali,Eva EvaTordjman, Tordjman,Anne AnneBlum, Blum,Sophie SophieMarcus, Marcus,Patricia PatriciaAmaraggi, Amaraggi,Gad Gad Serezo, Maurice Sellem et Fabien Dahan Serezo, Serezo, Maurice Sellem et Fabien Dahan Serezo,Maurice MauriceSellem Sellemet etFabien FabienDahan Dahan NEUILLY PARIS OUEST ACTUALITÉS Salon du Livre 2016 L’union fait la force ! 4 0 auteurs, 3 tables rondes, des centaines de livres vendus et près de 1 000 visiteurs, la Salon du Livre de Neuilly Ancelle qui avait lieu le 13 mars dernier au CCJC a une fois de plus été un franc succès ! Et nous vous en remercions sincèrement, ainsi que toute l’équipe de bénévoles qui a travaillé d’arrache-pied sur cet évènement. Car il faut bien l’avouer, cette année, plus encore que d’ordinaire, organiser ce salon ne fut pas chose facile… Vous vous en souvenez sans doute, le Salon était prévu initialement le 15 novembre 2015, mais au vu des attentats tragiques du 13 novembre, il avait été décalé. Afin de respecter à la fois le deuil national et l’état d’urgence, cela nous paraissait inconcevable d’organiser cette journée festive au milieu de l’horreur et alors que bien des gens attendaient encore de savoir si leurs proches étaient vivants ou non… On pensait naïvement sans doute, que les auteurs prévus pour le 15 novembre et leurs éditeurs, auraient eu à cœur de nous soutenir et d’être présents Une partie de l’équipe de choc du CCJC 36 N°56 • Avril 2016 la Fraternité ! Et puis, rendons à César ce qui lui appartient, nous avons aussi pu compter sur des personnalités qui nous soutiennent depuis des années, comme Amanda Sthers, Pierre Assouline ou Enrico Macias et sur des gens qui ont des convictions fortes, comme par exemple Mohamed Sifaoui ou Jean Birnbaum. quelques mois plus tard pour cette manifestation que nous avions volontairement placée sous le thème de la Fraternité. Un concept fort et primordial à nos yeux de centre culturel juif, surtout dans la France d’aujourd’hui. Mais l’industrie du livre ne raisonne visiblement pas comme cela… Période de promo finie pour les uns, prolifération des salons, évènements familiaux ou réelle peur pour les autres, puisque ce salon avait lieu dans nos locaux et pas dans un hôtel comme les éditions précédentes. Bref, de nombreux auteurs et éditeurs ne voulaient ou ne pouvaient plus venir, quand ils avaient la politesse de nous répondre… Loin de nous décourager, bien qu’un peu estomaqués par ces refus/silences, nous avons au contraire contacté encore plus de gens ! Que ce soit pour venir dédicacer leurs livres ou pour nous aider. Et là, bonne surprise, à l’opposé de ceux, déjà invités qui ne souhaitaient plus venir, les « nouveaux » qui souvent ne connaissaient pas ou pas bien notre salon répondaient tous oui ! Et se montraient ravis de découvrir un nouveau salon sur Enrico Macias et Mohamed Sifaoui, un bel exemple de fraternité ! Force est de constater que c’est grâce à cette ténacité qui nous caractérise et à la solidarité de notre communauté que le succès fut finalement au rendez-vous ! De l’avis général, il y a désormais plus de sens à organiser le salon dans nos locaux, plus conviviaux et moins impersonnels qu’un hôtel (sans compter les économies substantielles que cela représente). Et cela nous a également permis de montrer au 1er étage une exposition de caricatures de presse sur les attentats, tout à fait en rapport avec le thème de cette édition 2016 et qui a même convaincu les plus jeunes, attirés par les dessins comiques ! Enfin, suite à vos votes, le Prix littéraire Jérôme Cahen a par ailleurs été attribué à « L’Esprit du Judaïsme » de Bernard-Henri Levy qui, ne pouvant être présent le 13 mars, nous avait fait l’amitié de venir le présenter à la synagogue, le 8 février dernier (article dans ce même bulletin). La leçon est claire, n’abandonnons jamais, ne lâchons rien, soyons présents les uns pour les autres, c’est ça la force d’une communauté. Et si on peut le voir dans des moments tragiques, chacun doit aussi avoir à cœur d’être là au quotidien, dans des occasions qui peuvent paraître moins importantes, comme lors de ce rendez-vous annuel autour de la lecture, que nous sommes ravis d’avoir vécu avec vous tous, car nous sommes et pour toujours le Peuple du Livre. D’ici là, bonnes lectures, merci encore et à bientôt ! Lise Benkemoun et Rachel Blaustein A la rencontre de tous les humains ! P our cette quatrième édition de la Semaine « A la rencontre du Judaïsme » en partenariat avec la Mairie de Neuilly, la MJC/N et le FSJU, le thème retenu était la Fraternité. Après un Salon du Livre très fréquenté le dimanche 13 mars, la semaine commençait bien lundi 14, par une conférence inaugurale au Chézy, réunissant le Rabbin Michaël Azoulay, le Professeur Armand Abecassis et le Président du Conseil Français du Culte Musulman, M. Anouar Kbibech. Dans des genres différents et complémentaires, nos trois orateurs ont répondu à un verset qui pose question au sens littéral : « Suis-je le gardien de mon frère ? » On parla bien évidemment beaucoup de ce fratricide que raconte la Bible et qui eut lieu très tôt, entre Caïn et Abel. Mais aussi des raisons de cette violence et notamment de la position de chacun des protagonistes. Abel, par exemple, sommé de se définir par rapport à son frère ce qui est insupportable pour quiconque. Et qui pourtant ne répond rien aux invectives… Enfin, ne parvenant pas vraiment à maîtriser le monde, il s’en retrouve « effacé »… On parla bien sûr beaucoup de l’éducation et de son importance dans cette naissance du concept de Fraternité qui démarre forcément au sein de la famille. Et l’on évoqua évidemment l’homme citoyen, frère en humanité avec chacun des habitants de cette planète. On découvrit même de jolies sourates du Coran sur l’accueil de l’autre. Et le public, venu nombreux ce Maryline Sfedj, Philippe Cuesta de la Mairie de Neuilly, Lise Benkemoun, Elie Chouraqui, réalisateur et Arlette Testyler, survivante de la Shoah réunis pour une soirée cinéma émouvante. soir-là repartit avec le sourire et un brin de savoir supplémentaire. Le lendemain soir, mardi 15 mars, on se retrouvait au Village avec l’avant-première du film d’Elie Chouraqui, « L’origine de la Violence », en salles à partir du 27 avril 2016. Tiré d’une histoire vraie, écrite par Fabrice Humbert, le film raconte l’histoire de Nathan Fabre, un jeune professeur qui, se rendant à Buchenwald, y découvre une photo de déporté ressemblant étrangement à son père jeune… Pourtant, il est normand et catholique et jamais, dans sa famille, personne n’a évoqué les camps… Ebranlé par cette découverte, il se lance dans une enquête qui a bouleversé sa vie… Un film réussi, et touchant de l’avis général. Le débat avec le réalisateur, qui suivit la projection, fut, lui aussi, très intéressant et nous conseillons vivement à tous ceux qui n’étaient pas présents au Village d’aller voir ce film, il le mérite ! Arlette et Charles Testyler, anciens déportés ont quant à eux donné le mot de la fin : quand nous ne serons plus là, il restera les films de fiction sur la Shoah et ce sera ça la sépulture de ceux qui sont partis… Un grand moment d’émotion, pour lequel nous étions ravis d’avoir à nos côtés notamment, Philippe Cuesta, le directeur de cabinet du Maire de Neuilly. De gauche à droite : le Professeur Armand Abecassis, le Rabbin Michaël Azoulay et Anouar Kbibech, Président du Conseil Français du Culte Musulman. Le lendemain, la journée avait une tonalité nettement plus festive, puisque nous étions présents à la MJC/N, place Parmentier, pour des ateliers manuels et créatifs avec les enfants. Ils ont pu se faire maquiller, ont appris à écrire leur prénom en hébreu, ont découvert de nombreux objets représentatifs du judaïsme et ont fabriqué masques de Pourim et ballons décorés dans une ambiance très sympathique. Enfin, ils ont goûté les oreilles d’Haman et les ont trouvées franchement bonnes ! Une fois de plus cette semaine a été un vrai bonheur, ne manque plus qu’à convaincre les communes voisines de faire la même chose ! Lise Benkemoun N°56 • Avril 2016 37 NEUILLY PARIS OUEST ACTUALITÉS Rencontre et dialogue avec Bernard-Henri Lévy par Babeth Zweibaum, membre de la Communauté de Neuilly, Déléguée Nationale Evènements B’nai B’rith France. L e B’nai B’rith France, son Président Serge Dahan, avec la Communauté juive de Neuilly, son Rabbin, Michaël Azoulay et son Président Philippe Besnainou, ont été heureux de recevoir Bernard-Henri Lévy. Nous étions réunis lundi 8 février 2016, plus de 300 personnes dans la synagogue de Neuilly transformée pour ce soir là en « Maison de l’Assemblée », la traduction littérale du terme hébraïque Beit Ha Knesset. M. Serge Dahan, Président du B’nai B’rith France, en quelques mots, a ouvert la rencontre heureux de recevoir Bernard-Henri Levy, qui nous a éblouis par la lecture d’extraits de son livre : « L’Esprit du Judaïsme ». Ce livre aurait pu avoir pour titre « Le Génie du Judaïsme », en clin d’œil à Chateaubriand, et ce livre reste paré du mot génie que Bernard-Henri Lévy a su nous transmettre de façon magistrale. Quelle flamme pour honorer et servir cette lettre « J » comme Juif. Pour citer Bernard-Henri Lévy : « Ce que le judaïsme apporte au monde, ce qu’il ajoute, de quoi il enrichit le reste de l’humanité, cette part de poésie et de beauté, ce sens de l’éthique, ce sens de l’humain dont les humains seraient amputés, si ce qu’à Dieu ne plaise, il n’y avait tout d’un coup plus de Juifs. Le Juif est un tout petit fantôme qui accompagne les nations en secret dans leur long cheminement, dans leur rencontre avec elle-même, peut-être dans leur épanouissement ou dans leur rédemption. Il le fait discrètement, il est selon « ta descendance sera comme le sable de la mer, sable qui se mêlerait au limon des nations. C’est le vrai sens de l’élection, « Elu » signifiant « Trésor » en hébreu et la singularité juive est le trésor secret des nations ». Bernard-Henri Lévy explique que « assez surprenant, la langue française doit beaucoup à l’hébreu. Notre idée du droit, des droits de l’homme, du contrat social et républicain doit beaucoup au paradigme du royaume des Hébreux » et dit-il « il y a la colossale affaire Proust, ce juif secret, ce quasi marrane, dont je montre qu’il était un lecteur du Zohar, qu’il a construit toute la Recherche comme une sorte de nouveau Talmud et que son Judaïsme a fonctionné comme un puissant levier pour relever une littérature française qui était en train d’expérimenter toutes les façons qu’a une littérature de « mourir » ». Bernard-Henri Lévy dit de ce livre qu’il est le plus intime de ses livres, livre qu’il a décidé « d’achever là dans l’anxiété et la rage face à cette France qu’il aime tant mais qui est tout de même celle d’Ilan Halimi, du drame de Toulouse, des manifestations pro-palestiniennes où l’on crie « Mort aux Juifs » dans les rues de Paris. Les Juifs ont bien compris qu’en se cachant, on se désarme et qu’en s’affirmant on se renforce ». Il pense que « l’antisémitisme devient une religion planétaire. Il pense, il croit, il le dit : « Nous devons être assez forts pour être sûrs d’être toujours les plus forts » « Cette ancienne haine qui se donne des habits neufs : L’antisionisme en ce qu’il fait d’Israël le seul coupable, Le négationnisme car, en récusant la souffrance du peuple juif, il dessine l’image d’un coupable, La compétition victimaire, qui récuse la souffrance au motif qu’il y en aurait d’autres et accuse les juifs de s’approprier l’exclusivité de la compassion, terme idiot mais terriblement efficace. Trois composantes d’une véritable bombe atomique morale, qui si on les laissait s’assembler donneraient lieu à une explosion » terrible. Cet antisémitisme cherche à trouver les arguments, les mots donnant à sa passion une forme de légitimité, haïr sans en avoir l’air, faire le mal en donnant le sentiment que c’est un bien. Et enfin comme il l’a déjà dit à maintes reprises : « nous avons pour nous rassuu u u 38 N°56 • Avril 2016 Installés depuis plus de 30 ans à Paris, Daguerre-Marée propose le plus large choix de poissons pour vos fêtes. Issus de la pêche côtière, sélectionnés et achetés, chaque matin, en direct des ports, le poisson est sur nos étalages, en moins de 24 heures après débarquement, au meilleur prix ! En dehors des côtes Atlantique françaises, sont proposés thon rouge, mérous, thiofs, poissons d’eau douce et saumon d’Ecosse. Carpaccio, tartare et sashimi de poissons vous seront coupés à la demande ainsi que le saumon fumé d’Ecosse, fumé sur place, d’une saveur et qualité inégalés. SPECIAL FÊTES DE PESSAH REMISE DE 5% sur tous les produits du magasin sur présentation de ce coupon. Valable une seule fois, du Dimanche 24 Avril au Vendredi 29 Avril 2016. Anne-Sophie, Sylvain et toute l’équipe vous souhaitent de très bonnes fêtes. CARPES VIVANTES Commande à passer avant le dimanche 17 Avril. Vos belles carpes miroir, de toute taille, seront préparés avec soin en filets ou en tranches. Pour compléter vos préparations: brochet, sandre, colin et merlan seront de la fête ! Ternes: Denfert-Rochereau: 4 rue Bayen 75017 PARIS 01 43 80 16 29 9 rue Daguerre 75014 PARIS 01 43 22 13 52 www.poissonnerie-daguerre-bayen.fr Horaires d’ouverture: Du Mardi au Samedi de 9h à 19h Dimanche de 9h à 13h NEUILLY PARIS OUEST ACTUALITÉS u u u rer la République Française, Manuel Valls n’a-t-il pas dit : La France sans les Juifs ne serait pas la France ? ». Cette lecture de Bernard-Henri Lévy fut poignante, son timbre était comme venu d’un ailleurs puissant et d’une force que seule la pudeur d’émotion et sa conscience enfouie pendant plus de vingt ans avaient étouffée. C’était une vague déferlante, un tsunami du cœur qui nous a atteints au plus profond de nous-mêmes, émaillé d’une grande simplicité et parfois d’une grande proximité. Dans la synagogue, Bernard-Henri Lévy, l’enfant de Neuilly, imprégné de souvenirs de son père, de la Hazkara de son grandpère, si présents par leur absence en ces lieux, pouvait nous faire vibrer. Il nous a émus jusqu’à nous sentir tous ensemble UN. Ses aïeux peuvent être fiers, il honore si bien le nom de Lévy. Chacun des auditeurs a reçu un livre que Bernard-Henri Lévy avait eu la gentillesse de dédicacer au préalable, trois cents livres que le B’nai B’rith France et son Président Serge Dahan ont offert à chacun des participants à la fin de la soirée. Tous nos remerciements à la Communauté juive de Neuilly, à son Rabbin Michaël Azoulay et à Moché Taïeb, à son Président, Philippe Besnainou et à ses Vice-Présidents : Philippe Meyer et Maurice Sellem et à notre chère Lise Benkemoun. Commémoration de l’exécution du groupe Manouchian L a cérémonie officielle en l’honneur des juifs et arméniens morts pour la France le 21 février 1944, s’est déroulée pour la première fois à la synagogue de Neuilly le 22 février dernier. Il y a 72 ans, les 23 membres du groupe Manouchian, de six nationalités différentes et composé essentiellement d’arméniens et de juifs, étaient assassinés par les nazis quelques mois avant la Libération de Paris. La cérémonie, créée en 2011 et organisée par l’Aumônerie Israélite des Armées et par l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens (ANACRA), s’est déroulée en présence du Grand Rabbin de France Haïm Korsia, du rabbin Michaël Azoulay, du Primat émérite de l’Eglise Apostolique Mgr Norvan Zakarian, de Sergey Azaryan représentant 40 N°56 • Avril 2016 de l’Ambassadeur d’Arménie en France, du président de l’ANACRA Antoine Bagdikian, de l’Aumônier des Armées en Chef du culte israélite le rabbin Joël Jonas, et de plusieurs aumôniers israélites des armées parmi lesquels Moché Taïeb. Le Président de la communauté de Neuilly, Philippe Besnainou, était représenté par Philippe Meyer et Maurice Sellem, Vice-Présidents. Etaient également présents des membres de la commission administrative : Lise Leszczynski, Cathy Rouach et Fabien Dahan, ainsi que la directrice du CCJC Lise Benkemoun. Le rabbin Michaël Azoulay a ouvert la cérémonie en prononçant des mots d’accueil, puis Antoine Bagdikian a relaté l’histoire du génocide des arméniens et de la Shoah et rappelé la communauté de destins et de tragédies des deux communautés. Il a été rappelé que les Jeunes Turcs, avec la complicité de l’Allemagne, ont fait plus de 2 millions de morts entre 1894 et 1923 en comptant les Assyro-Chaldéens. Une différence fut toutefois relevée avec la Shoah qui fit 6 millions de juifs morts : les enfants arméniens survivants de moins de 5 ans auraient été épargnés par les bourreaux. Il a également évoqué le destin de Missak Manouchian, poète, militant communiste et résistant, né en 1906, arrêté le 16 novembre 1944 sur dénonciation et fusillé à 37 ans au fort du Mont-Valérien avec ses 21 camarades. Après la lecture par Mgr Norvan Zakarian puis par Moché Taieb de prières arméniennes et juives, Philippe Meyer procéda à la récitation des noms des 23 martyrs du groupe morts pour la France. Le poème de Louis Aragon « L’Affiche rouge », composé en 1955 en hommage aux 23 résistants exécutés, fut lu par Mme Jacqueline Nataf, aumônier des armées. Dans son intervention, le Grand Rabbin de France a rappelé qu’ « On ne peut pas vivre ensemble en France en opposant les mémoires des uns des autres. C’est impossible ! ». D’où l’importance pour lui de partager ensemble et dans un lieu de culte la mémoire de ces 23 membres du groupe morts pour la France. C’est ainsi que cette mémoire pourra se perpétuer et se transmettre. Il a conclu à travers cet appel : « Être ensemble aujourd’hui c’est être capable de dire jamais nous ne nous tairons lorsque le mal s’accomplira car le silence est toujours complice ou trompeur. Et être ensemble dans la prière, c’est une façon de dire que nous ne nous tairons pas ! ». La cérémonie s’est achevée par la lecture de la prière pour la République par l’aumônier de la zone de défense Est, Philippe Choukroun. Au final, un très beau moment de fraternité digne, fort et émouvant dans le partage de la mémoire, du souvenir et de la douleur. Philippe Meyer Vice-Président de la commission administrative L’ISF vous concerne ? En 2016, la Fondation FSJU a besoin de votre don ISF pour financer des actions sociales et éducatives indispensables, en France et en Israël. En France, la précarité continue de sévir. Le sentiment de vulnérabilité de la communauté s’accentue. Un Fonds d’Urgence Solidarité permet de répondre aux situations de crise, en débloquant les ressources nécessaires en quelques heures. La Fondation FSJU finance également des bourses cantine pour permettre à tous les enfants, sans exception, de déjeuner dans leur école. Pour la Fondation FSJU, la transmission de l’identité, le rayonnement de la culture juive et le renforcement de l’engagement des jeunes sont des missions prioritaires. En Israël, la fracture sociale s’aggrave. La Fondation FSJU participe à un programme d’aide auprès des populations en difficulté. Le programme permet une distribution de produits de première nécessité. Pour les personnes âgées s’ajoutent des bons d’achat pour des médicaments. Des cours sont proposés aux enfants en situation d’échec scolaire. Pour les plus jeunes, des activités d’éveil sont organisées. La Fondation FSJU soutient des actions d’aide aux adolescents en difficulté. Votre don à la Fondation FSJU, sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français, est déductible à 75 % de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune. Pour une information en toute confidentialité Fondation FSJU – Esther Fargeon 01 42 17 11 38 ou [email protected] sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français NEUILLY PARIS OUEST ACTUALITÉS Un nouveau Sefer Torah à la mémoire de Stéphane Atlani z’’l C e fut une très belle cérémonie, à la fois empreinte d’émotion et de joie, qui a vu l’accueil dans la synagogue d’un nouveau Sefer Torah écrit pour la communauté à la mémoire de Stéphane Atlani z’’l qui nous a quittés il y a un peu plus d’un an. De nombreux fidèles et amis de Stéphane Atlani z’’l étaient venus entourer sa famille pour ce moment qui est toujours très important dans la vie d’une communauté. On notait notamment la présence du Rabbin Michaël Azoulay, du Grand Rabbin Alexis Blum, du Docteur Elie Ben Ezra, de nombreux Rabbanim, du Président de la communauté Philippe Besnainou, des Vice-Présidents Maurice Sellem et Philippe Meyer, du secrétaire général et Président d’Honneur Claude Zenouda. Au cours de cette cérémonie animée par Maurice Sellem, dix-huit personnes ont été honorées à venir successivement écrire une des dix-huit dernières lettres du nouveau Sefer Torah avec le Sofer présent, en commençant par le Rabbin Michaël Azoulay et en terminant par Maxime, le fils de Stéphane Atlani z’’l, et par Gérard Sitbon, l’initiateur de la cérémonie. Ces écritures ont été ponctuées par des chants entonnés par Abraham Kohen et les prises de paroles du Rabbin Michaël Azoulay, du Grand Rabbin Alexis Blum, du Docteur Elie Ben Ezra, de Gérard Sitbon et du Rav Bénichou. Tous ont rappelé avec émotion la mémoire de Stéphane Atlani z’’l et son rôle majeur de pilier et d’âme de la communauté que personne n’oubliera. L’intronisation de ce très beau Sefer Torah a été suivie d’un superbe repas au Centre Communautaire qui a permis d’achever de la plus belle façon cet accueil et cet hommage dans la joie et la convivialité de toute la communauté. Une action solidaire magnifique C e dimanche 17 Janvier 2016 fut une journée exceptionnelle. Une action solidaire magnifique entre notre Communauté et le CASIP nous a permis de réaliser cinq Bat Mitsva. Brigitte, Ilana, Jade, Shana et Shirel ont été brillantes et enjouées à la fois. Nous avions comme but de faire une belle fête, et bien cette fête, elles ont su la rendre inoubliable. Nous avons été très heureux de préparer et réaliser cet évènement d’importance, les bénévoles de l’Action Sociale Ancelle (A.S.A.), avec le CASIP, les permanents de la communauté de Neuilly, et ce chacun dans son domaine a œuvré à cette chaîne de solidarité, qui a été exemplaire. Le plus émouvant dans cette réalisation fut le désir général de participer, aussi bien les bénévoles que les permanents, aussi bien les prestataires et les donateurs que le Président et la Commission Administrative. 42 N°56 • Avril 2016 Un bel exemple de solidarité, aider, agir, et faire agir. Après une cérémonie à la synagogue préparée et dirigée par Dane Abourmad, empreinte de solennité et d’émotion, les discours, la remise de diplômes par le Rabbin Azoulay, et la bénédiction par le Grand Rabbin Blum, la journée continua avec un très beau brunch, dans les salons du centre communautaire, et une animation par un formidable DJ, avec des danses et chants notamment israéliens pour une fête qui a comblé tous les participants et leurs familles. Merci à Eva, Lise, Moché, Sophie, Evelyne … Ce dimanche 17 Janvier fut une très belle journée qui restera longtemps dans les mémoires de notre synagogue. A renouveler ! Georges AMARAGGI et Caroline ATLANI Nous tenons à remercier chaleureusement Mme Hercot (Edelweiss) pour les robes, M. Raoul Journo (Genèse Traiteur), Mme Evelyne Layani et Judith Abourmad (Elo Organisation et décoration), Mme Arlette Nebbot, Mme Annie Taïeb, Mme Vanessa Taïeb, M. Pierre Lumbroso pour l’accompagnement musical et M. Jacques Sellam. NEUILLY PARIS OUEST ACTUALITÉS CHABBAT YITRO : Le T.G.M. nous a conduits jusqu’à la Marsa… L a semaine du 25 janvier 2016 était celle où les familles d’origine tunisienne commémorent le jeudi soir dans leurs foyers, la « fête des garçons », qui tombe toujours la semaine où l’on lit à la synagogue la Parachat Yitro, laquelle contient notamment les 10 Commandements. au long des offices les raisons de certaines particularités observées dans la prière. Comme chaque année, notre communauté a organisé plusieurs festivités pour cette occasion et, à chaque évènement, c’est comme si nous passions une étape ou traversions une station de la ligne ferroviaire du « T.G.M. » (Tunis, Goulette, Marsa) pour, à la fin du Chabbat, arriver à destination, au terminus de Marsa-Plage. Nous assistâmes très nombreux à de magnifiques offices de Chabbat célébrés par deux ‘hazanim talentueux, le Rabbin Amos HADDAD et Monsieur Benjamin COHEN, auxquels se joignit bien évidemment notre ministre-officiant, Monsieur Abraham KOHEN. Les airs qui résonnaient dans la synagogue nous faisaient même voyager au-delà de la ligne du « T.G.M. », puisque nous avions l’impression d’aller de Tunis à Djerba en passant par Nabeul et Sfax. Un grand merci à nos officiants qui permirent à certains de se remémorer les airs entendus dans leur enfance et à d’autres, de découvrir une liturgie qui leur était jusqu’à présent inconnue. Rappelons que le Rabbin Amos HADDAD, originaire de Médenine, dans le sud tunisien, est un célèbre cantor qui officia dans son adolescence à l’office des jeunes Par une halte à la station « Goulette Casino » nous nous délectâmes d’un repas organisé le samedi midi, et il convient de féliciter Monsieur Raoul JOURNO, propriétaire de GENESE TRAITEUR, qui servit à table un repas chabbatique où abondance et excellence se côtoyèrent. organisé à la Grande Synagogue de l’avenue de Paris à Tunis, et qu’il se forma ensuite à la ‘hazanout en Angleterre, étudiant notamment les ‘hazanout hispano-portugaise, égyptienne, et syrienne. Il fut d’ailleurs, durant plusieurs années, ministre-officiant de l’oratoire égyptien de la synagogue de la rue de la Victoire dans le 9e arrondissement. La beauté de son office et de sa lecture des 10 Commandements reflétait d’ailleurs le travail et la qualité de la formation qu’il reçut. Quant à Benjamin COHEN, qui officia pour Moussaf, il fut formé dans la plus pure tradition tunisoise à la synagogue de la rue Julien Lacroix à Belleville, et tous deux s’accordèrent merveilleusement pour nous faire voyager au travers de ces airs typiques. Les piyoutim qu’ils chantèrent en chœur avec Abraham KOHEN résonnaient et remplissaient de sim’ha la synagogue, permettant très certainement à nos prières de s’élever plus facilement. Nous partîmes de la station de T.G.M. « Tunis-Nord » vendredi soir, en entonnant immédiatement après le Chir Ha Chirim, les chants Bar Yo’haï et Echet ‘Hayil, comme le veut la tradition tunisienne et le Rabbin Michaël AZOULAY expliqua tout 44 N°56 • Avril 2016 Motsae Chabbat, le « T.G.M. » nous emmena à notre destination finale, à la gare de « Marsa-Plage », pour nous attabler au « SAF SAF ». A l’origine, ce lieu servait de halte aux caravaniers et se transforma en café où l’on se désaltérait de l’eau fraîche d’un puits autour duquel tournait une chamelle qui, harnachée d’une corde enroulée autour d’une poulie fixée au-dessus du puits, permettait d‘y puiser l’eau. Ce lieu typique et populaire permet en toute simplicité de déguster notamment des sandwiches tunisiens, fricassés, chips fraîches, bricks à l’œuf, mais aussi bomboulone (beignets) et glaces, et souvent on y croise des joueurs de cartes. C’est cette ambiance que nous avons recréée au centre communautaire grâce à GENESE TRAITEUR, où certains purent y jouer à la « scoubba » (ou « scoppa »), tout en goûtant les spécialités typiques du SAF SAF, sirotant une citronnade fraîche, en profitant d’un magnifique concert de musique tunisienne et égyptienne donné par Monsieur Benjamin COHEN accompagné de son orchestre. Un succès à renouveler ! Jean-Marcel Nataf Vice-président de la Commission administrative Un dimanche enchanteur L e dimanche 17 janvier 2016, le Centre communautaire Jérôme Cahen a vécu un beau moment musical et amical. La Chorale Robert et Suzanne Meyers avait convié la Compagnie Yid’n Blues de Nancy à partager cette journée. Les 2 ensembles se sont déjà rencontrés à plusieurs reprises que ce soit à Nancy lors des Journées Européennes de la Culture Juive ou que ce soit à Neuilly lors de concerts au théâtre. Denise Bauer, Présidente de la Chorale, a su donner de la convivialité à cette journée que ce soit par des douceurs ou par une organisation parfaite. Elle ouvrit la journée par des paroles de bienvenue. La partie musicale commença par des échauffements musicaux puis Danièle Morali dirigea de main de maître un « adon olam » tonique, joyeux. Rosy Farhat nous fit travailler « Los Bilbilicos ». Ces deux morceaux furent repris lors du concert de l’après-midi. Pas de belles rencontres sans bon repas. Nous pouvons en remercier Moché Taieb de même que nous remercions Raphaël qui sut animer par des chants entraînants l’ensemble des participants. Tout le monde mit la main à la pâte et en deux temps trois mouvements, la salle se transforma en salle de concert. Ce fut la Compagnie Yid’n Blues qui ouvrit le bal nous entraînant par des chants rythmés ou en nous invitant à la rêverie. La chorale Robert et Suzanne Meyers permit à trois jeunes de faire leurs débuts Samuel, Raphaël et Louis. Puis elle présenta quelques chants travaillés actuellement. Cette journée a remporté un vrai succès qui ne manquera pas de susciter des vocations et nous vous attendons tous les mercredis à 19h30 ! Nous remercions vivement Danièle Morali et Rosy Farhat pour ces beaux moments musicaux et leur enthousiasme contagieux. Voilà, chers amis, les merveilleuses impressions que je garde de ce dimanche qui porte bien son nom… Un dimanche enchanteur. Ariane Hagege N°56 • Avril 2016 45 OULAY Marcel AZOULAY 2 52 439 70 39 Cell : +972 52 439 70 39 01 77 50 20 00 De France 01 77 50 20 00 @barnes-international.com [email protected] ISRAËL ISRAËL NEUILLY PARIS OUEST LE COIN DE LA HALAKHA Qiddouch et lavage rituel des mains, dans quel ordre ? Par le Rabbin Michaël Azoulay A u chapitre 271, le paragraphe 12, du Choul’han ‘aroukh (de Rabbi Joseph Caro, 1488-1575) dispose : « Après qu’il ait récité le qiddouch sur un verre, il se lave les mains et récite la bénédiction ‘al nétilat yadayim, et s’il s’est lavé les mains avant le qiddouch, il a exprimé l’idée que le pain fait pour lui l’objet d’une préférence. Il devra alors réciter le qiddouch sur le pain et non sur le vin. » Glose du ReMa (Rabbi Moïse Isserles, 1525 env.-1572) : « Certains disent qu’il convient a priori de se laver les mains avant le qiddouch… et c’est l’usage répandu dans ces pays, qu’il ne faut pas modifier, à l’exception de la nuit de Pessa’h… ». « Dans nos pays on se lave les mains avant Quiddouche, excepté les deux nuits du Séder parce qu’alors l’interruption entre Quiddouche et Hamôtsi serait trop longue (NDLR : en raison de la lecture de la Haggadah). Dans d’autres pays on ne se lave qu’après Quiddouche. » (Choul’hâne aroukh abrégé du Grand Rabbin Ernest Weill). cas, tandis que l’auteur de la Mappah (la « nappe », c’est-à-dire, les annotations de Moïse Isserles) prétend le contraire, dans la mesure où le qiddouch est indissociable du repas (comme si le qiddouch et la bénédiction sur le pain ne faisaient qu’un). Rabbi Isaac Louria Achkenazi (15341572), surnommé ha-Ari haqaddoch (« le saint lion »), insiste sur le fait de réciter le qiddouch avant l’ablution des mains, car, selon la kabbale, le qiddouch à table constitue le prolongement et l’achèvement de ce qui a été fait lors de la prière du soir, tandis que la netilat yadayim (« ablution des mains ») relève d’une autre dimension, à savoir, celle du repas. La controverse entre Joseph Caro et Moïse Isserles concerne la question de savoir si la récitation du qiddouch constitue ou pas une interruption entre l’ablution des mains et la récitation de la bénédiction sur le pain qui inaugure le repas. L’auteur du Choul’han ‘aroukh estime que c’est le Le ‘Hafets ‘Hayyim (Israël, Méïr Ha-Kohen Kagan, 1838-1933) précise dans son ouvrage Michnah berourah (1884-1907), que, dans la mesure où en l’absence de vin, le qiddouch du vendredi soir ne peut être dit que sur du pain, et que dans ce cas, la netilat Yadayim doit nécessairement précéder le qiddouch, il est recommandé a priori de toujours procéder de la sorte, afin d’adopter une conduite unique. Toutefois, le même auteur ajoute que plusieurs A’haronim (les « derniers » décisionnaires, du XVIe siècle à nos jours) ont écrit qu’il était préférable a priori de dire le qiddouch avant de se laver les mains, conformément à l’opinion du Choul’han ‘aroukh, de façon à s’acquitter selon tous les avis, et dans de nombreux endroits, on a adopté leur recommandation. CONSIGNES DE SÉCURITÉ SYNAGOGUE DE NEUILLY ANCELLE - CCJC • Ne laissez jamais les portes ou les fenêtres ouvertes sans surveillance. • Si vous voyez une personne au comportement suspect (ou un véhicule stationné aux abords de la synagogue et du centre communautaire), signalez-la aux policiers, aux agents de sécurité, à un permanent ou à un administrateur de la synagogue. • Si une personne veut rentrer en même temps que vous à la synagogue ou au centre communautaire et que vous avec un doute sur celle-ci, signalez la discrètement à un agent de sécurité, un permanent ou un administrateur. • Si vous voyez un objet abandonné dans la synagogue ou le centre communautaire, n’y touchez pas : prévenez immédiatement un agent de sécurité, un permanent ou un administrateur. • Arrivez à l’heure lors des cours et activités dispensées au centre communautaire. • Ne pas stationner devant la synagogue ou le centre communautaire en dehors des places autorisées. • À la fin des offices et des activités, ne restez pas devant la synagogue ni devant le centre communautaire, évitez tout attroupement et dispersez-vous rapidement. • Acceptez calmement les consignes de sécurité des personnes qui sont là pour vous protéger. • Respectez les personnes qui vous protègent. N’oubliez pas que pendant que vous priez à l’intérieur, ils veillent sur vous à l’extérieur. • Inscrivez-vous aux activités à l’avance et munissez-vous de vos cartes de membres qui désormais comportent aussi votre photo. LA SÉCURITÉ C’EST SIMPLE SI TOUT LE MONDE Y PARTICIPE LA SYNAGOGUE EST VOTRE MAISON, PROTÉGEZ-LA ! LA COMMISSION ADMINISTRATIVE 48 N°56 • Avril 2016 JEUNESSE Une journée à Auschwitz Groupe Eeif de Neuilly Jérôme Cahen L e dimanche 14 février 2016, ce sont 24 animateurs du groupe EEIF de Neuilly Jérôme Cahen qui sont allés visiter Auschwitz. Nous avons pris l’avion tôt le matin direction Cracovie pour visiter en une journée seulement le plus grand camp de concentration et d’extermination de la seconde Guerre mondiale. Accomplir notre devoir de mémoire est une partie importante de notre identité de scout juif, mais c’est aussi dans une démarche de formation et dans un but de transmission que la plupart des animateurs ont effectué ce voyage. La transmission du jeune par le jeune est une des valeurs primordiales de notre mouvement de jeunesse. C’est en me rendant compte que seulement trois animateurs au sein de notre groupe étaient déjà allés en Pologne, que j’ai pensé pour la première fois à organiser le voyage. En parlant autour de moi, j’ai constaté aussi que chaque année nous avions un peu plus de mal à préparer une activité sur la Shoah pendant le camp d’été et que nombreux étaient ceux qui souhaitaient non seulement prendre part au voyage mais aussi m’aider à l’organiser. Le soutien constant de la communauté, mais aussi celui des parents qui appréciaient une telle initiative, nous a encouragés à persévérer et nous a permis d’alléger le budget du voyage. Après plusieurs appels aux dons, une cagnotte participative et des demandes de subventions à de nombreuses associations, nous avons enfin pu mettre en place notre projet. C’est avec l’aide du Mémorial de la Shoah, qui s’est occupé de la partie logistique et de nous fournir des guides sur place, que le voyage a finalement pris forme. Il ne restait plus qu’à s’occuper de la préparation « pédagogique » du voyage. En effet, pour qu’il puisse profiter au maximum à chacun des animateurs, ce voyage se devait d’être préparé en amont. Nous avons donc organisé des visites au Mémorial de la Shoah ainsi qu’une soirée de présentation du camp d’Auschwitz avec un guide de Yad Vachem qui nous a donné des ‘’conseils‘’ pour affronter cette journée. La veille au soir, Samedi 13 février à la sortie de Chabat nous finissions d’organiser les navettes pour aller à l’aéroport à 5h00 le lendemain. Le projet était bouclé, le voyage allait commencer… Simon Kern, 20 ans, animateur depuis 4 ans aux EEIF u u u N°56 • Avril 2016 49 NEUILLY PARIS OUEST JEUNESSE u u u Quelques témoignages : Nathan Bessis Je pense que ce devoir de mémoire, est aux eeif essentiel pour un groupe d’animateurs et va avoir un sérieux impact sur la transmission que nous allons apporter aux enfants de notre groupe local. Helena Benmoussa Le voyage à Auschwitz m’a permis de réaliser à quel point nos frères ont souffert et dans quelles conditions. Ce voyage m’a fait voir le monde différemment. David Poignon Nous avons la chance de vivre, dans de bonnes conditions, afin de faire perpétuer ce souvenir et ne jamais oublier ce qu’ont subi nos ancêtres. C’est en ce sens que le rôle de transmetteur est essentiel pour le peuple juif. La mémoire de la Shoah fait partie de notre histoire, de notre identité. Ce devoir de mémoire est d’autant plus important de nos jours que nous allons être la première génération confrontée au problème de devoir témoigner par nousmême. Jérémy Houri Tout le monde devrait faire ce voyage au moins une fois ! J’avais l’impression de rentrer à l’intérieur des photos de mon vieux livre d’histoire ! Léo Amar Tant de personnes qui savaient ce qui se passait, que ce soit les polonais juste à côté ou les allemands ou les français, et qui n’ont rien fait, c’est toujours pas concevable. Anna Gozlan Après être sortie du camp de la mort, je me sens plus vivante que jamais. C’est un hymne à la vie et la joie que je veux crier. La jeunesse se doit de transmettre pour ne pas oublier. 50 N°56 •Avril 2016 Sacha Anoufa Je recommande à tous les animateurs de faire ce voyage pour transmettre de la meilleure façon possible. Dans mon cas je pense transmettre la Shoah en sensibilisant les enfants sur le nombre de victimes, leur condition de vie et leur exécution. Lisa Cohen Je ne pourrai jamais comprendre ce qu’a été la vie dans les camps, ce qu’ils ont vécu … mais au moins à partir de maintenant, je me rends compte. Je me rends compte à quel point ils ont souffert, à quel point ils étaient maigres. Au regard de la taille du rail qui servait à les enfourner dans les fours crématoires, à quel point il devait faire froid, à quel point c’était sale. Il faut y aller pour se rendre compte, pour se questionner et pouvoir témoigner. Léna Jakubowitz Mon regard en tant qu’éducateur d’enfants sur le sujet a changé : ne pas laisser notre passé être le futur de nos enfants. Je suis ressortie de cette visite profondément émue, touchée, mais aussi grandie. Avoir visité Auschwitz m’a rendue plus vivante que jamais. Amitim : Un voyage inoubliable Récit d’une immersion totale en hébreu et en anglais ! D u 23 au 30 décembre 2015, avait lieu en Israël le séminaire Amitim. Le but était de réunir les jeunes des 4 centres partenaires : le Sid Jacobson center à Long Island-New York, les Ukrainiens de Khelmnitsky, le CCJC de Neuilly et les Israéliens de Beit Hakerem-Jérusalem qui les recevaient. Une semaine entière consacrée à discuter d’identité juive, de points communs, de différences etc. et apprendre à mieux se connaître pour travailler ensemble dans la durée. Evidemment, ce fut le meilleur moyen de créer des amitiés extraordinaires comme le racontent nos ambassadrices, Esther Dahan, Eva Levy et Jasmine Spadaro. Ça ce n’était pas si facile... Nous n’étions pas complètement préparées à ce voyage, au sens où nous ne savions pas comment ça allait se passer, puisque c’était une première ! Nous savions seulement que Lise Benkemoun était persuadée que ce serait une expérience incroyable pour nous. Et elle n’avait pas tort ! Une arrivée fantastique, un accueil merveilleux dès l’aéroport, des gens tout simplement étonnants, des hôtes magnifiques et des journées abracadabrantes, bref, ce fut une réussite totale ! Alors oui, la communication est difficile au début, on n’arrive à prononcer qu’un mot sur trois dans la phrase, on tente des gestes et on se sent vite « bête » quand, en face de nous, la personne ne nous comprend pas, et puis tout le monde se retrouve avec le même souci finalement. Et comme on réalise très vite qu’une semaine c’est très court pour apprendre à connaître des gens extras, on se lance parce qu’on se rend compte que ça nous est égal, de paraître cruche ou pas, si on en ressort plus riches humainement ! Nous avons donc pris le temps de parler de nos vies respectives, d’origines si diverses, et de renforcer notre identité juive autour de débats et d’activités qui ont permis d’échanger et d’apprendre à travers les opinions de tous. Ce fut une ambiance extraordinaire, une cohésion entre jeunes, un esprit familial et surtout un réel sentiment d’appartenir à une même communauté, à un même peuple. Ce fut aussi l’occasion de vivre Israël d’une autre manière, avec un nouveau regard, comme si nous étions israéliens, puisque nous vivions comme eux et chez eux. Et le soir, on n’avait qu’une seule hâte, c’est de tous se retrouver le lendemain ! D’Ein Guedi à Massada, de Jérusalem à Tel-Aviv, du shouk au Kotel jusqu’aux musées de l’Indépendance et de la Dias- pora, cette expérience a été pour nous une de nos plus belles aventures vécues jusqu’ici. Nous en sommes revenues la tête débordant de souvenirs, inséparables encore aujourd’hui de ces nouveaux amis newyorkais, ukrainiens ou israéliens, avec des tas de nouveaux projets et une envie incroyable de tout recommencer. Les américains font actuellement les images de la vidéo que nous partagerons avec vous tous pour que vous viviez aussi un peu à travers nos yeux cette expérience d’unité et de fraternité du peuple juif à travers le monde entier. C’est pour tout cela que nous tenions à remercier chaleureusement toute l’équipe qui était auprès de nous, tout au long de cette aventure, ainsi que les organisateurs de la fédération mondiale des centres communautaires, JCC Global et N°56 • Avril 2016 51 NEUILLY PARIS OUEST JEUNESSE chez nous l’équipe du CCJC, qui a travaillé d’arrache-pied à la réalisation de ce voyage, ainsi que tous ceux qui ont cru en ce projet et qui ont aidé à financer notre séminaire en Israël. si longtemps mis « du cœur » fut un véritable succès ! Nous sommes déjà en train de préparer la suite ! Am Israël Hay ! Esther Dahan, Eva Levy et Jasmine Spadaro Sachez alors que votre objectif, à tous, a été atteint et que ce dans quoi vous avez En direct de Séoul E n plus d’Israël, l’année 1948 a été témoin d’une autre naissance, celle de la Corée du Sud. Depuis cette date, ce pays s’est développé, a été déchiré mais s’est toujours rétabli pour parvenir aujourd’hui au-devant de la scène internationale. En effet, malgré un climat géopolitique embrumé, la Corée du Sud a su répondre aux exigences de la concurrence internationale par sa capacité d’innovation phénoménale, son modèle social unique et son patrimoine historique inestimable. Depuis quelques années, la Corée du Sud est devenue le nouvel abri d’une communauté et d’une culture judaïque grandissante. Même si le pays évolue sous les menaces flambantes et démesurées du dictateur nord-coréen Kim Jung Un, la sécurité nationale est garantie. En plus d’être équi- pée d’un système de vidéo surveillance hautement sophistiqué appelé « CCTV » et qui prévient des éventuels actes de criminalité, la ville met à disposition un système ferroviaire vaste, fluide et performant qui prévoit des masques à gaz à toutes les stations, en cas d’attaque chimique. Aujourd’hui, si le pays est capable d’imposer un modèle social aussi rigoureux qu’inébranlable, tout en aspirant à une harmonie sécuritaire, il prétend au statut d’économie-monde. Désormais, la Corée du Sud n’est plus appréhendée comme un pays émergent mais bien comme une puissance à part entière. Une puissance incarnée par sa ville-monde, Séoul, qui rayonne grâce à un centre économique fructueux, une activité financière en plein essor et un pôle commercial florissant pour ainsi s’insérer dans l’effervescence des échanges impulsés par le phénomène tendanciel de « mondialisation ». Guidée par le fort dynamisme du christianisme qui représente plus d’un tiers de sa population, la religion en Corée du Sud s’abreuve d’un bouddhisme traditionnel qui aspire à la philosophie et la méditation. Toutefois, le judaïsme demeure une source d’inspiration pour la pensée coréenne, et pour preuve, les récentes réformes adoptées par le Ministre de l’Education à la suite d’un plan de refonte des programmes scolaires et qui préconisent l’étude du Talmud. Là-bas, la communauté juive subsiste. Elle gravite autour du centre ‘habad de Séoul dirigé par le Loubavitch Ocher Listman, fidèle émissaire du Rabbi et cousin de notre cher Levi Azimov. Sa joie de vivre contagieuse, ses chants envoûtants et ses enseignements sont propices à l’étude et au partage. Comme souvent, les liqueurs ne manquent pas et comme toujours, les consommateurs non plus… Chaque semaine, des dizaines de juifs, venus des quatre coins du monde, se réunissent au ‘habad. Etudiants, émissaires, expatriés, aventuriers ou simples visiteurs, tous unis dans le même espoir, l’exaltation d’un chabbat transcendant et endiablé. J’ai beaucoup d’estime pour Ocher dont le courage, la foi et la dévotion sont continuellement mis à l’épreuve par un environnement aussi hostile qu’isolé. Chapeau l’artiste ! Rudy Atlani 52 N°56 •Avril 2016 Chabbat, un temps inspiré Par Moché Haïm Braun L es quelques lignes qui suivent sont un bref reflet de l’étude dirigée par Moché Haïm Braun et qui a lieu tous les dimanches matins, avec le groupe de post Bar et Bat Mitsva, nommé Neuilly 13-17. Pour toute information : [email protected] Notre dernière étude fut axée sur le thème du chabat, et inspirée à partir du livre « La trame de la vie » d’Akiva Tatz. « Nous sommes-nous déjà rencontrés ? Ai-je déjà pris le temps de m’inquiéter de toi ? Vers quoi te diriges-tu ? » Telles sont les interrogations de l’individu qui se cherche désespérément. Il s’immobilise, pense, et entame le chemin qui le mènera à lui-même. C’est dans ce moment de vie nommé Chabbat, et qui avait pu lui paraître dans un premier temps, parsemé d’interdits de toutes sortes, qu’enfin il sort la tête de l’eau ! Tora résonne – raisonne – tel un Chabbat humanisé. A ses côtés, on se sent proche de la vérité, et donc de l’objectif que nous devons atteindre. Le Chabbat est également un avant-goût de notre olam haba – monde à venir –. De la même manière que nous disposons de 6 jours de travail, et que le 7e est Chabbat, ainsi il nous est enseigné : « Nos années sont de 70 ans… » ; il y a un temps de réalisation de notre potentiel, et ensuite vient le moment du profit. A l’entrée de Chabbat, les choses restent en l’état ; aucune évolution matérielle ne sera tolérée durant environ 25 heures. Lorsque nous quittons ce monde, notre état d’âme correspond à ce que nous sommes au moment du passage vers notre Chabbat éternel. Ainsi, il nous est conseillé de profiter pleinement et avec sérénité de chaque instant et d’y trouver le moyen de se relier au divin. La veille de Chabbat va être vécue comme une préparation à notre propre mort. Nous nous lavons, nous coupons les ongles, mettons nos plus beaux habits, et tous ces préparatifs se concluront juste avant le coucher du soleil. Au moment de la transition, plus aucun préparatif n’est envisageable. Nous sommes alors ce que nous avons fait de nous-mêmes et aucune modification n’y sera ajoutée. Le Chabbat éternel peut alors commencer ! Cette chaleureuse sensation d’être l’enveloppe dès les premiers instants de Chabbat. Chabbat correspond au septième jour, mais signifie également « semaine ». Car il est à la fois le résultat de ce qui a été façonné durant une semaine, et celle-ci va à son tour être nourrie de ce qui a composé mon Chabbat. Le septième jour est le moment de vérité face à soi. Durant une journée, les illusions véhiculées par notre monde, sont mises à l’écart. Ce sont d’ailleurs les 39 travaux qui servirent à la construction du tabernacle – maquette de l’univers – qui sont interdits durant Chabbat. Hachem a arrêté sa création et nous arrêtons les activités créatrices de « son » monde. Les actions de l’être humain se justifient par l’objectif qu’il doit atteindre, car une machine dont la seule production serait sa propre maintenance serait une totale absurdité. Notre but est de nous parfaire et de trouver notre sérénité et notre plénitude dans le cadre de la Tora. Ainsi, le sage est nommé « Chabbat », car celui qui se remplit de N°56 • Avril 2016 53 NEUILLY PARIS OUEST TRIBUNE LIBRE Comment accomplir la mitsvah de donner par Jean-Marcel Nataf, Vice-président de la Communauté ACIP Neuilly-Ancelle, Membre élu du Comité Directeur du F.S.J.U. N ous avons toutes et tous été bercés par la chanson « Donnez, Donnez, et D.ieu vous le rendra » et nous serions sans doute capables de la chanter en chœur. Mais il ne s’agit pas d’une simple chanson, mais de paroles qui constituent à la fois le rappel d’une injonction biblique et une source de profonde méditation. Par ce simple refrain, Enrico MACIAS, toujours généreux et impliqué chaque année dans la campagne nationale pour la Tsedaka1, nous permet en effet de percevoir l’importance de cette mitsvah2 de donner conformément à nos textes et à la tradition juive (I). Il convient, cependant, de réfléchir à la façon de donner. Il ne suffit pas, en effet, de donner. Encore faut-il savoir comment et à qui donner. Le rôle d’un responsable communautaire est de savoir et de souvent devoir prononcer des arbitrages en la matière, et ce rôle est parfois difficile à assumer. Un extrait de la Guemara3, dans le Traité Baba Metsia (81, a), nous donne justement les clés pour savoir comment bien accomplir cette mitsvah (II). De l’importance de la mitsva de donner Il convient de resituer l’importance de la mitsvah de la Tsedaka au travers des textes et sources bibliques. Dans la michna4 de Pirkei avoth, les « Maximes des pères », on lit que « Le monde repose sur trois piliers : l’étude, la prière et la charité ». Le premier pilier est l’étude de la Torah, le second est constitué par le culte et les sacrifices dans le Temple, et le troisième qui retiendra notre réflexion, est constitué par les œuvres de bienfaisance cette terminologie recouvrant, la charité, la générosité et l’hospitalité. La tradition et l’histoire juive nous offrent multitude d’exemples où ces trois piliers apparaissent effectivement comme des axes communautaires majeurs. Où qu’elles se soient trouvées, en Orient, en Occident, en Afrique du Nord, en Asie, sur le continent américain, et quelles que soient les époques, les Juifs n’ont eu de cesse : - de créer des yechivoth, centres d’études de la Torah et du Talmud (1er pilier), - de créer des synagogues et oratoires pour permettre au kahal5 de prier (2e pilier) - et de faire appel à la générosité des plus fortunés pour sub- 54 N°56 • Avril 2016 venir aux besoins d’une communauté souvent, et malheureusement, majoritairement constituée d’indigents ou de familles ayant de grandes difficultés à assurer leur quotidien (3e pilier). En France, au début des années 1980, certains professionnels et responsables d’institutions communautaires, prirent conscience qu’au sortir des « 30 glorieuses », la Communauté était confrontée à de nouveaux problèmes sociaux majeurs. Il convient de saluer et rappeler le rôle de notre ami David SAADA, ancien Directeur général du Fonds Social Juif Unifié (F.S.J.U.) qui œuvra pour faire prendre conscience de cette douloureuse réalité, de Jo TOLEDANO alors Directeur de l’Action Sociale du F.S.J.U qui proposa la nécessité de faire appel à la générosité en faisant connaître les problèmes de pauvreté que connaissait la Communauté, et à Marcel GOLDSTEIN (za’l), qui fut le premier président de la campagne nationale pour la Tsedaka, lequel fit d’ailleurs ajouter le mot « nationale » pour bien faire prendre conscience qu’il s’agissait d’une réalité nationale. D’autres institutions telles le CASIP et le Consistoire de Paris avaient de leur côté commencé à lancer des appels à leurs adhérents. Sous l’impulsion du président David de ROTHSCHILD et de David SAADA, il fut décidé d’unifier ces appels dans le cadre d’une vaste campagne. Ce fut le mérite de Moïse COHEN, à l’époque Président du Consistoire de Paris, qui reconnut le rôle et la prééminence du F.S.J.U d’y faire participer les forces consistoriales en ouvrant notamment les synagogues pour les appels et la réception des dons. Cet effort d’union entre le Consistoire de Paris et le F.S.J.U., au travers de la campagne nationale pour la Tsedaka, a été poursuivi et amplifié par les présidents successifs de la campagne, Fernand SLAMA, Ariel GOLDMANN, Jo ZRIHEN, Gil TAIEB, Soly LEVY, et aujourd’hui Gérard GARÇON. Ce faisant, et ainsi qu’il a été rappelé brièvement, ces hommes de bonne volonté s’inscrivaient dans la plus pure tradition en respectant les enseignements de la Torah en la matière. Il convient de se souvenir, en premier lieu, du premier verset de la parachat Noa’h : « », « Voici les générations de Noa’h : Noa’h était un homme juste, intègre dans sa génération » (Genèse. 6,9). TRIBUNE LIBRE Lorsque le texte parle des « générations de Noa’h », on pourrait s’attendre, comme dans d’autres parachiyot6, à une longue litanie de la liste de ses descendants. Or, contre toute attente, il n’en est rien, et le verset poursuit en nous disant que Noa’h était un juste, ce qui n’a pas de lien apparent avec la première partie du verset. C’est, comme souvent, l’étude des commentaires de Rachi qui nous donne la clé de cette rédaction : « » « Pour t’enseigner que l’essentiel des générations des tsadikim, ce sont les bonnes actions. » L’impératif biblique est donc d’accomplir de « bonnes actions », auxquelles participe tout naturellement la mitsvah de donner, c’est-à-dire de « faire la Tsedaka ». On lit d’ailleurs dans les Tehilim7 (106,3) : « », « Heureux ceux qui gardent la loi, celui qui fait la Tsedaka à tout instant. ». Il est matériellement impossible de donner « à tout instant », mais on peut probablement en déduire l’importance de la Tsedaka qu’il convient de satisfaire « à tout instant » c’est-à-dire, le plus souvent possible. Celle-ci est d’ailleurs rappelée formellement dans la paracha Re’eh, où Moïse rappelle aux Hébreux : différents se présentent au moins 2 chabbatot par mois pour lancer des appels aux dons pour telles ou telles yechivoth ou œuvres. Dans nos synagogues consistoriales aucun appel au don ne peut avoir lieu sans l’autorisation préalable du Consistoire de Paris qui ne manque pas d’en vérifier l’opportunité et la destination réelle. Cette procédure est-elle respectée partout ? Chaque mois nous recevons des invitations pour soutenir telle ou telle cause, telle ou telle association, lesquelles œuvrent parfois pour satisfaire les mêmes besoins, et c’est à chaque fois à celle qui réussira à mobiliser le plus grand nombre de donateurs que sa concurrente…si tant est que l’on n’ose en la matière parler de « concurrence ». Nous recevons également très régulièrement par courrier, sms ou par mails des invitations à venir assister à des cours de rabbins souvent venus de l’étranger, dans des appartements mis à leur disposition par des fidèles ou dans des salles louées pour l’occasion, pour aider leurs kollel ou yechiva. Si cela est louable, il n’en demeure pas moins que « trop d’appels aux dons tuent les dons » et empêchent de satisfaire aux recommandations de nos Sages. u u u « Que s’il y a chez toi un indigent, d’entre tes frères, dans l’une de tes villes, au pays que l’Éternel, ton Dieu, te destine, tu n’endurciras point ton cœur, ni ne fermeras ta main à ton frère nécessiteux » (Deutéronome, 15, 7). La Guemara, dans le traité Baba Batra, 9a, rappelle que la mitsvah de la tsedaka est d’importance égale que toutes les autres mitsvoth, et que celui qui donne la Tsedaka, reçoit la providence divine (Baba Batra, 10a). On perçoit, ici, l’écho de la chanson citée en introduction qui, loin d’être anodine, est un véritable rappel de l’importance et des bienfaits de la mitsvah de donner, tels qu’énoncés dans la Guemara Baba Batra, 10a. De la bonne façon de donner A toute règle répondent, bien évidemment, des procédures à respecter pour satisfaire à l’impératif qui vient d’être rappelé. Cela est bien évidemment nécessaire, et tout système organisé a besoin de lois, de règles, sous peine que certains besoins ne soient pas, ou mal, satisfaits. Bien avant la théorie du Contrat Social ou De l’Esprit des Lois qui rappellent la nécessité de prévoir des règles, nos sages ont légiféré en la matière. Pourtant, on peut regretter que ces règles ne soient plus ou peu observées, certaines dérives contribuant à aggraver la situation de la Communauté. Il est rapporté par certains de nos coreligionnaires que dans certains lieux de culte, des émissaires et/ou rabbins à chaque fois YAN IV ÉTÉ 2016 FRANCE-ISRAËL- ANGLETERRE-GRÈCE ESPAGNE-USA -C ANADA -CIRCUIT EUROPE 18 séjours dans 3 continents différents, l’été 2016 est prêt à vous accueillir avec YANIV ! En juillet et en août, venez découvrir nos voyages alliant aventure, sport, rencontres et ambiance. Des animateurs engagés, jeunes et diplômés du BAFA. Des directeurs expérimentés et diplômés du BAFD. 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Il est simplement question, ici, de rappeler qu’il convient de privilégier sa propre communauté, trop souvent délaissée au profit d’œuvres, certes honorables, mais parfois lointaines, et peut-être d’unifier nos efforts au lieu de les diversifier au travers d’associations jumelles, mais trop souvent concurrentes. C’est ainsi que nous parviendrons à aider à la fois notre communauté et ceux qui sont réellement dans le besoin. La communauté juive de France n’est en effet pas épargnée par la crise, et les besoins alimentaires, sanitaires ou sociaux sont les mêmes que pour la collectivité nationale. Lors de sa visite dans notre synagogue il y a quelques semaines, le nouveau Président de la Campagne nationale de la Tsedaka, le Docteur Gérard GARÇON, nous parlait du cas d’une coreligionnaire fréquentant une association créée sur le modèle des restaurants du cœur et qui, vendredi midi, sachant que l’association ne rouvrirait que le dimanche midi, ne consommait qu’une partie de son plateau pour garder de quoi manger le chabbat et tenir jusqu’au dimanche. Cela se passait à Paris en novembre 2015… Que dire des besoins pour aider les enfants de familles défavorisées, les enfants et adultes handicapés, nos « anciens » du « 4e âge » qui n’ont pas toujours de place dans des foyers et sont trop souvent isolés et sans ressources, d’anciens déportés également isolés et dans le besoin, et la liste n’est malheureusement pas terminée. J’espère que ces quelques pistes de réflexion permettront un « recentrage » ou le suivi d’une « méthodologie » des dons. Il convient, tout naturellement, en matière cultuelle de privilégier les dons à votre Communauté en donnant au Consistoire de Paris et d’Ile-de-France (ACIP) qui les affectera sur le compte de la synagogue de la rue Ancelle. Donner tout au long de l’année à sa synagogue est une obligation religieuse pour permettre de servir l’entretien du culte. Le Consistoire conserve les excédents pour aider des communautés défavorisées, notamment dans des quartiers ou banlieues difficiles. On peut donner à tout moment, toute l’année, mais les dons pour sa synagogue sont normalement les seuls autorisés lors d’une montée à la Torah. Sachez que grâce à vos dons, le Consistoire entretient en effet les synagogues et oratoires de Paris et d’Ile-de-France, règle les salaires des rabbins, hazanim et personnels communautaires, entretient les bâtiments cultuels (etc.), dans le respect de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, et des limites de ses compétences légales et statutaires. Pour la Tsedaka – dont la campagne est terminée au jour de la publication de cet article, et dont les dons ne sont pas affectés à l’exercice du culte – ainsi que dans les autres domaines, il convient de donner au Fonds Social Juif Unifié (F.S.J.U.) qui fédère, en 2015, 245 associations dans les champs du social, de la culture, des écoles, de la jeunesse et de la vie associative. Il soutient, par ses services et subventions, 346 programmes associatifs. Notre Centre Communautaire Jérôme Cahen (C.C.J.C.) en est un partenaire privilégié, que ce soit par des subventions allouées à la réalisation de projets communautaires ou culturels, ou par la mise à disposition de moyens tels que, par exemple, la refonte gratuite de son site Internet, l’organisation de conférences ou le prêt d’expositions itinérantes que nous accueillons au C.C.J.C. Les grandes institutions comptent sur nous tous dans leurs domaines respectifs de compétences, mais avant elles, ce sont certains de nos coreligionnaires de France qui ont besoin de nous. J’espère que cette lecture nous permettra de ne pas les oublier et de nous recentrer avec méthodologie, dans le respect des règles fixées par nos Sages, pour aider avant tout NOTRE propre Communauté. 1. Générosité. 2. Obligation religieuse. 3. Commentaire de la Michna. 4. Compilation d’opinions et de débats légaux figurant dans le Talmud, lequel est composé de la Michna et de la Guemara. 5. Membres de la communauté juive. 6. Section hebdomadaire de lecture de la Torah. 7. Psaumes de David. 56 N°56 • Avril 2016 NEUILLY PARIS OUEST CARNET Naissances • Aron chez M. et Mme Jérémie DUKAN • Julie Keren chez Nathalie et Lionel BENHAIM • Adam chez M. et Mme SELLEM • Gabin Jonas chez M. et Mme Jacob COHEN • Jane Edith Esther chez M. et Mme Julien COHEN-SOLAL Ezra Kohen 23 11 2015 • Alexis SAADA 30 11 2015 • Noé UZAN 3 12 2015 • Nathaniel ZERAH • Charles SULTAN 5 12 2016 • Elie NEBOT 8 12 2015 • Gad ENCAOUA 10 12 2015 • Simon BENMAYOR 11 12 2015 • David ABEHSERA 13 12 2015 • Alan CHEMLA ATTIA 14 12 2015 • Eliott SARFATI • Harel Moché chez M. et Mme KLETZKINE • Jérémie chez Mme BIGLE et M. BERNARDIN • Margot chez Audrey et Julien NIZARD • Mila Ilana chez M. et Mme Alexandre HELLER • Nathanael chez M. et Mme Jérémy GANEM • Dalia Yaël chez M. et Mme Daniel MARHELY • Benjamin chez M. et Mme TABOULET • Yaacov chez M. et Mme BISMUTH • Ethan chez Benjamin et Sharone SEBBAN • Julia Rivka chez Joëlle et Franck MAZIERE Bar Mitsva 22 11 2015 • Elie CURIEL • Elisa chez M. et Mme SOUIED • Jonas chez Jonathan et Jennifer HAKOUN • Ezra chez M. et Mme Abraham KOHEN, ‘hazan de notre communauté 20 11 2015 • Elias TIMSIT • Nathan Isaac chez M. et Mme Benjamin COHEN 17 12 2015 • Nathanael HOURI • Max BENICHOU 21 12 2015 • Aaron TEDESCHI 25 12 2015 • Alon BISMUTH 28 12 2015 • Jérémie ALLOUL 31 12 2015 • Samuel RIVELINE • Sacha ABITBOL • Gary KLAJER 7 01 2016 • Simon SEBAAGH • Joshua GIAMI 14 01 2016 • Nicolas CHICHE • Solal ZANA 18 01 2016 • Jonas BARANES • Raphaël NAKACHE 21 01 2016 • Raphaël SEITZ 25 01 2016 • Alexandre FRANKEN Le trait d’humour « Il y deux sortes d’orateurs : celui dont on sait à l’avance ce qu’il va dire et celui dont on ne sait pas, après qu’il ait terminé, ce qu’il a voulu dire. » Chmouël Yossef Agnon. 31 01 2016 • Mathis COHEN 11 02 2016 • Axel BENHAMOU 15 02 2016 • Adiel LEVY 28 03 2016 • Joachim TAIEB Samuel Riveline 31 03 2016 • Jacques LEVY 18 02 2016 • Isaac TAPIRO Sacha Abitbol 28 02 2016 • Eyal BENDENNOUNE 29 02 2016 • Ruben SEBBAGH • Ariel MEYER 3 03 2016 • Jonas CHEMLA 10 03 2016 • Jonas OHAYON 17 03 2016 • Ruben ZOUARI • Lirone LUSSATO 21 03 2016 • Raphaël IFERGAN Ethan Merran Nathanael Houri u u u N°56 • Avril 2016 57 NEUILLY PARIS OUEST CARNET u u u Bat Mitsva 15 11 2015 • Clara et Hanna BELHASSEN 13 12 2015 • Esther KRIEF Judith Desaint Elsa Chemla lara Cahen Victoria Souied 24 01 2016 • Victoria SOUIED 7 02 2016 • Carla TEMIM 14 02 2016 • Eva COHEN 9 01 2016 • Lara CAHEN 20 03 2016 • Priscilla LEVYNE 17 01 2016 • Shana BENATTAR • Shirel BITTON • Ilana BOCCARA • Jade COHEN • Brigitte HAGEGE Mariages 6 09 2015 • David OHAYON • Diana BOUKHRIS 8 10 2015 • Benjamin BRUNNER • Charlotte AUDRAN à la synagogue de Chasseloup-Laubat • Yoann KESLASSY • Laura BERREBI à la synagogue des Tournelles • Samuel MADAR • Emmanuelle MAAREK à la synagogue de la Victoire Décès 6 12 2015 • Romain MIRABELLI • Ilana SITBON • Salomon MARCIANO • Stacy NATAF 20 12 2015 • Franck TAPIRO • Charlotte ROSIER 24 12 2015 • Franck NAKACHE • Gloria AMZALLAG au Pavillon d’Armenonville 27 12 2015 • Grégory David AYOUN • Eva SONTAG 28 01 2016 • David PEREZ • Alexandra ASSEDOU 20 03 2016 • Alain David MALKA • Betty ELBAZ 14 02 2016 • Stanley NAHON • Anne-Lise BOUAZIZ • Grégory GLIKSMAN • Sandra BENSADOUN 28 02 2016 • Binyamin KOOHEN-CHOUHET • Eden DAYAN 6 03 2016 • Axel TARTOUR • Claire CALONE 13 03 2016 • Michaël ELIEZER • Lara JAUDEL 27 03 2016 • Dan BENMOUSSA • Pauline WEIZMANN • Franck BAROUK • Ingrid BRAKHA La Communauté adresse ses vœux de bonheur aux jeunes mariés. Nous apprenons avec tristesse la disparition de : Guy KTORZA, Dany KURCBARD, Jacob COHEN, Marguerite LEGMANN, Thierry BELLANGER, Claude GEISMAR, Ida TOKARZ, Violette FATTAL, Moïse CHECOURY, Léon ZAUBERMAN, Patrick BENSABAT, Herbert ZYSERMAN, Sion LEVY, David BETITO, Jacques BANET, Jacques DIMENSCHSTEIN, Gérard et Sylviane LEVY, Marc Olivier WORMSER, Maurice JABES, Didier PHILIPPE, Jean LIEZER, Paul LAIK, Charles NAPARSTEK, David OLIVIER ZEITOUN, Charles ZERAT. La Communauté adresse ses plus sincères condoléances aux familles. 58 N°56 • Avril 2016 Les agences c o n s u Lta n t s I m m o b I L I e r acheter vendre louer C o n s u l t a n t s I m m o b i l i e r P a s s y - Tr o c a d é r o PariS 16 1 place du Costa Rica 75016 PARIS PariS 17 54 rue Jouffroy d’Abbans 75017 PARIS PariS 8 79 boulevard de Courcelles 75008 PARIS PariS 15 62 avenue Félix Faure 75015 PARIS 01 42 88 96 96 01 47 66 29 29 01 48 88 02 02 01 44 26 22 22 10 Adresses à l’ouest de Paris pour trouver la vôtre PariS 7 268 Bd Saint-Germain 75007 PARIS consultants-immobilier.com 01 45 67 25 25 Neuilly St-JameS 27 rue de la Ferme 92200 NEUILLY-SUR-SEINE 01 41 43 99 99 ServiCe loCatioN 1 place du Costa Rica 75016 PARIS BoulogNe 79 avenue J.-B. Clément 92100 BOULOGNE levalloiS 77 rue Voltaire 92300 LEVALLOIS-PERRET Neuilly ChartreS 27 rue de Chartres 92200 NEUILLY-SUR-SEINE 01 42 88 96 75 01 41 22 99 99 01 47 30 53 53 01 41 92 09 09 bis