avril 2016 - Centre Communautaire de Neuilly-sur

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N°56
AVRIL 2016
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NEUILLY PARIS OUEST
SOMMAIRE
MESSAGE DU PRÉSIDENT............................................................................. 4
MESSAGE DU PRÉSIDENT DU CONSISTOIRE............................................... 6
6
MOT DE LA RÉDACTION....................................................................... 8
MESSAGE DU RABBIN................................................................................ 10
VIE JUIVE
La Beauté dans le Judaïsme, par le Grand Rabbin Olivier Kaufmann............... 12
L’Afikomane – Histoire, sémantique et message, par le Grand Rabbin Alexis Blum.... 13
La numérisation et l’Égypte pharaonique, par Claude Riveline........................ 15
Les Dix Plaies d’Égypte – « Makkot » ou « Chefatim », par le Docteur Elie Ben Ezra.. 17
Signe intérieur, par David Saada.................................................................. 20
Pessa’h, la liberté, par le Rav Raphaël Sadin................................................... 21
Joël Mergui,
Président du Consistoire
12
DATES ET HORAIRES À RETENIR................................................................. 22
CENTRE COMMUNAUTAIRE...................................................................... 30
ACTUALITÉS
Salon du Livre 2016, par Lise Benkemoun et Rachel Blaustein......................... 36
À la rencontre de tous les humains, par Lise Benkemoun................................ 37
Rencontre et dialogue avec Bernard-Henri Lévy, par Babeth Zweibaum............ 38
Commémoration de l’exécution du groupe Manouchian, par Philippe Meyer.... 40
Un nouveau Sefer Torah à la mémoire de Stéphane Atlani z“l......................... 42
Une action solidaire magnifique.................................................................. 42
Chabbat Yitro : le T.G.M. nous a conduits jusqu’à la Marsa, par Jean-Marcel Nataf... 44
Un dimanche enchanteur, par Ariane Hagege.............................................. 45
Grand Rabbin Olivier
Kaufmann
36
LE COIN DE LA HALAKHA
Qiddouch et lavage rituel des mains, dans quel ordre ?,
par le Rabbin Michaël Azoulay................................................................... 48
JEUNESSE
Une journée à Auschwitz, par Simon Kern.................................................... 49
Amitim : Un voyage inoubliable, par Esther Dahan, Eva Levy et Jasmine Spadaro.... 51
En direct de Séoul, par Rudy Atlani............................................................. 52
Chabbat, un temps inspiré, par Moché Haïm Braun...................................... 53
Salon du livre de Neuilly
TRIBUNE LIBRE
Comment accomplir la mitsvah de donner, par Jean-Marcel Nataf................... 54
CARNET...................................................................................................... 57
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Le magazine de la Communauté juive de Neuilly/Seine
12, rue Ancelle - 92200 Neuilly/Seine
Tèl : 01 47 47 78 76
Directeur de la Publication : Philippe Besnainou
Rédacteur en Chef : Philippe Meyer
Secrétaire de rédaction : Emmanuelle Allouche
Edition Régie publicitaire :
SAB Print / Pascal Karsenti
Tél. : 01.55.90.58.58
Conception graphique / Impression : SAB Print
N°56 • Avril 2016
3
NEUILLY PARIS OUEST
MESSAGE DU PRÉSIDENT
Philippe Besnainou
Président de la communauté
ACIP Neuilly-Ancelle
D
epuis la parution de la dernière édition de ce journal au moment de
‘Hanouca, quelques jours après les attentats du 13 novembre, nous avons
tous vécu des premiers mois de l’année 2016 de doutes et de questionnements, encore sous le choc de cette tragédie.
Notre communauté a pourtant fait face, comme ce fut le cas après toutes les horreurs que nous avons connues depuis notamment l’assassinat d’Ilan Halimi z’’l il y
a dix ans, jusqu’à la tragédie de l’Hypercacher de janvier 2015. Nous restons déterminés, comme toutes les communautés juives en France, à poursuivre le développement de notre vie juive, à continuer d’offrir à tous nos fidèles les meilleures
conditions possibles pour rester juif.
CONTACTS
Pour contacter la synagogue :
01 47 47 78 76
•S
ecrétariat au 01 47 47 78 76, ouvert de 9h à
16h lundi, mardi, jeudi, de 9h à 12 le mercredi
et de 9h à 12h30 le vendredi.
• L e Rabbin Michaël AZOULAY reçoit sur rendez-vous.
•P
ar mail : [email protected]
•S
ite de la synagogue : http://www.synaneuilly.com
•A
dresse : 12, rue Ancelle 92200 Neuilly sur
Seine
Pour contacter le Centre Communautaire :
•A
dresse : 44 rue Jacques Dulud 92200 Neuilly
sur Seine
•P
ar tél : 06 43 72 64 25/09 54 38 37 92
•P
ar mail : [email protected]
http://www.ccjc-neuilly.com
Si vous souhaitez recevoir notre newsletter,
n’hésitez pas à nous envoyer votre adresse mail.
Pour contacter le Gan de Neuilly :
•A
dresse : 44 rue Jacques Dulud 92200 Neuilly
sur Seine
•P
ar tél : 09 53 22 65 90 Myriam Pizzo,
directrice
•P
ar mail : [email protected]
Consistoire : 17, rue Saint-Georges - 75009
PARIS - Tél. : 01 40 82 26 26
•S
ite : http://www.consistoire.org
Site des Éclaireurs Israélites de France :
•h
ttp://www.njcmania.com
•M
ail groupe local : g
[email protected]
[email protected]
4
N°56 • Avril 2016
Nous n’avons rien cédé, et ne cèderons rien à nos ennemis sur ces points si essentiels pour nous tous. Le programme de nos activités communautaires demeure
intense jour après jour, que ce soit à la synagogue ou au Centre communautaire,
nos offices et nos cérémonies ne désemplissent pas, notre rabbin, nos permanents
et nos administrateurs travaillent sans relâche pour faire vivre notre communauté
avec la chaleur et la vitalité que l’on sait. Et par-dessus tout, nous continuons à
tout faire pour maintenir un niveau de sécurité maximum aux cotés des militaires
qui continuent depuis plus d’un an de nous protéger tous les jours et à qui nous
exprimons notre plus profonde reconnaissance. De nouvelles mesures de sécurisation de nos bâtiments ont été prises. Notre vigilance reste entière.
Après ces longs mois d’hiver difficiles, les fêtes de Pessa’h seront pour nous tous
l’occasion de célébrer la liberté du peuple juif en famille et avec nos proches.
Comme chaque année, notre communauté vivra ensemble, unie et soudée, ces si
beaux moments de notre calendrier, à travers nos offices et nos sedarim communautaires. J’en profite ici pour souhaiter chaleureusement la bienvenue dans notre
communauté à tous les fidèles qui sont de plus en plus nombreux à nous rejoindre.
Votre venue nous honore et nous oblige.
Mais cette année, fêter ensemble Pessa’h dans la joie et l’unité aura pour nous tous
une importance plus grande encore que d’habitude. Cela nous rappellera que nous
restons debout, forts et solidaires, comme le Peuple juif l’a toujours été. Cette force
et cette solidarité ont aujourd’hui une raisonnante toute particulière. A l’heure où
certains décident, par choix, de poursuivre leur destin juif ailleurs, être solidaire
pour nous signifie avant tout s’occuper encore davantage de celles et de ceux de
nos amis et de nos proches qui décident de rester ici et de continuer à leur permettre de vivre pleinement leur judaïsme au sein de notre communauté. Par votre
temps que vous pouvez consacrer à la communauté ou par vos dons, votre générosité et votre amour de la communauté n’ont jamais fait défaut. Plus que jamais,
cette générosité est essentielle. Elle est une condition première de la construction
de notre avenir commun. Plus que jamais, nous avons chacun besoin de notre
communauté, et notre communauté a besoin de chacun d’entre nous.
Pessah Cacher Vessamea’h à tous.
NEUILLY PARIS OUEST
MESSAGE DU PRÉSIDENT DU CONSISTOIRE
Joël Mergui
« …COMME UN TROUPEAU SANS BERGER »
L
’une des questions les plus aigües qui se
posent aujourd’hui à notre communauté
est celle de sa gouvernance. Comme toute
collectivité digne de ce nom, les structures du
judaïsme ont besoin d’être dirigées par des
hommes et des femmes animés du « feu sacré »,
guidés par une éthique et une vision, dotés d’un
esprit de dévouement « au nom du Ciel – Lechem
Chamayim » mis au service d’une cause commune : le maintien et le développement de la vie
juive sous toutes ses formes.
Cette gouvernance doit nécessairement se
renouveler, se réincarner à chaque époque sous
des visages nouveaux et des méthodes nouvelles pour faire face aux réalités et aux besoins
du moment.
Mais notre diaspora est confrontée aujourd’hui
à plusieurs phénomènes qui, en se conjuguant,
sont venus perturber le cycle naturel de renouvellement de notre leadership :
•
Après la génération des « pionniers » de la
reconstruction d’après-guerre du judaïsme
français est venue l’ « armée » des continuateurs formés à l’ombre des géants qui ont fini
par se « retirer des affaires » ou faire leur Aliya,
couronnement de toute une vie de militantisme
au service des autres. Phénomène qui n’a cessé
de s’amplifier pour atteindre son paroxysme
avec la vague d’émigration actuelle vers Israël
qui touche principalement le noyau dur de la
communauté, au sein duquel se trouvent de
nombreux leaders associatifs dont le remplacement est loin d’être assuré.
• La « conscience communautaire » d’aujourd’hui n’est pas aussi développée que celle
de la génération des bâtisseurs qui ont baigné dans l’époque glorieuse du sionisme et
du bouillonnement idéologico-politique pré et
post soixante-huitard.
• Mais la cause principale de ce déclin de l’engagement personnel est sans doute à chercher
dans le cycle du développement d’une collectivité comme la nôtre dont la phase de refondation des années 50, 60 et 70, fut marquée par
l’enthousiasme des commencements à une
époque où tout était à reconstruire. Il suffisait
6
N°56 • Avril 2016
à une poignée de rescapés de la Shoah ou de
rapatriés d’Afrique du Nord de se retrouver
au milieu de la désolation de l’après-guerre
pour se galvaniser mutuellement, entamer
les chantiers de la renaissance du judaïsme
français et relever les défis de la structuration
des banlieues et des provinces d’où ont bourgeonné, comme une efflorescence printanière,
des centaines de synagogues, associations,
écoles, mouvements de jeunesse et commerces
cacher en tout genre.
Mais aujourd’hui, cinquante ans après l’épopée
de ce « far-west » judéo-français, que reste-t-il
de cette énergie créative, de ce débordement de
générosité des fondateurs ? Certes, l’engagement altruiste et le militantisme pour les mille
et une causes du judaïsme existent toujours.
Mais, reconnaissons-le, la crise du leadership
dont on parle si souvent n’est pas un vain mot,
les rangs des volontaires au sein de la vie juive
se sont clairsemés, la vitalité de certains mouvements de jeunesse, principal vivier du militantisme juif d’autrefois, n’est plus ce qu’elle
était.
Le rôle du continuateur est de toute évidence
moins exaltant que celui du pionnier : poursuivre le fonctionnement de structures associatives bien huilées n’entraîne pas la même
adhésion euphorisante que les challenges des
mises en chantiers ex nihilo qui s’imposaient à
nos pères fondateurs.
Une grande partie des jeunes juifs d’aujourd’hui
ont effectivement grandi, depuis leur naissance,
trouvant une « table dressée », avec tous les services et commodités communautaires et familiales disponibles. Cela les a peut-être amenés à
se contenter de tendre la main et de consommer
sans ressentir le besoin de reproduire à leur tour
le geste nourricier en faveur des autres.
Il nous faut donc trouver le langage adéquat
pour sensibiliser et former de nouveaux animateurs « portés par leur cœur », qui s’attacheront à reprendre le flambeau transmis par les
anciens et à inscrire leur action dans la durée.
C’est dans cette exigence de continuité que réside
l’« héroïsme » de la responsabilité qui nous rend
comptables des besoins des juifs d’aujourd’hui et
nous fait un devoir d’anticiper ceux de leur postérité.
Au vu des centaines de communautés qui lui sont
affiliées et de ses innombrables services centralisés et décentralisés offerts à tous les publics,
le Consistoire représente de loin la plus grande
réserve d’acteurs bénévoles et professionnels du
judaïsme européen, ce qui, loin de nous endormir
sur nos lauriers, nous fait obligation de former,
d’impliquer, d’encadrer, de soutenir et de renouveler les effectifs de ces militants hors pair qui
sont à la fois le cœur et la colonne vertébrale de
la vie juive organisée.
Au-delà du don d’argent qui constitue l’un des
piliers de la solidarité juive, le don de soi, à travers le volontariat du service communautaire,
représente le summum de la bienfaisance.
Le rav Léon Askénazi z.l. présentait les travailleurs communautaires d’aujourd’hui comme les
Lévites des temps modernes, soulignant ainsi le
caractère sacré du sacerdoce de tous ceux qui,
inspirés par la grâce divine et le souci du prochain, se mettent au service de leurs frères juifs
sous la seule bannière de l’Amour d’Israël.
Nous avons là quelques arguments forts pour
toucher le cœur de notre jeunesse et de tous ceux
qui, quel que soit leur âge, sont animés du désir
de donner, dans le but de répondre à l’impérieuse
nécessité de la relève des cadres et de la bonne
gouvernance de notre peuple.
Espérons que cet appel nécessaire au volontariat suscitera quelques vocations dans nos communautés, répondant ainsi à la supplique de
Moïse de ne jamais « laisser l’assemblée de D-ieu
comme un troupeau sans berger ».
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N°56 • Avril 2016
7
NEUILLY PARIS OUEST
MOT DE LA RÉDACTION
Philippe Meyer
Vice-Président de la Communauté
P
our nous préparer à la fête de Pessa’h qui
arrive, nous avons le privilège et le plaisir de vous proposer dans ce numéro de
nombreux et précieux enseignements émanant de figures emblématiques de notre communauté et au-delà : le Grand Rabbin Olivier
Kaufmann, directeur du Séminaire Israélite de
France, le Grand Rabbin Alexis Blum, notre très
cher Rabbin Michaël Azoulay, le Rav Raphaël
Sadin, le Docteur Elie Ben Ezra, le Professeur
Claude Riveline, M. David Saada et M. Moshé
Braun.
Nous avons également l’honneur de publier ici
les réflexions sur la vie juive du Président du
Consistoire, Joël Mergui, qui revient sur l’important sujet de la relève communautaire.
Ces enseignements et ces réflexions sont, parmi
tant d’autres, le reflet de la richesse et de l’intelligence de notre communauté, et au-delà
du peuple juif dans son ensemble. Ce fameux
« esprit du judaïsme » dont il est tellement
question dans l’actualité, et qui est si bien
analysé et mis à l’honneur par Bernard-Henri
Lévy dans son dernier livre qu’il est venu présenter à notre communauté le 8 février, un
beau moment sur lequel nous revenons dans
ces colonnes.
C’est cette intelligence juive qui nous a permis
à travers l’histoire de construire notre identité,
notre peuple et notre communauté, par la solidarité, l’entraide et la transmission. Faite de
sensibilité, de questionnement et de mémoire,
elle est le fruit de la mixité de nos origines, de
l’importance que nous accordons à l’étude
des textes, de la nécessité qui a toujours été la
nôtre de nous surpasser pour survivre, et de
la place centrale que nous donnons à la jeunesse, comme nous le montrons encore dans
ce numéro à travers les nombreux articles et
témoignages de nos jeunes sur leurs expériences, leurs voyages, leurs découvertes. Ces
jeunes sont le cœur même de notre communauté.
C’est cette intelligence juive qui nous a permis
de vaincre nos ennemis, qui la combattent
depuis toujours avec la même haine, de tisser
des liens étroits et durables avec nos alliés et
nos amis, et de rester nous-mêmes. C’était vrai
hier, et nous le rappelons tout au long de notre
calendrier, de Pourim à ‘Hanoucca, en passant
par Pessa’h qui célèbre cette liberté retrouvée
8
N°56 • Avril 2016
qui a fondé notre peuple. C’est vrai aujourd’hui
face aux fanatiques obscurantistes qui rêvent
de notre disparition et de celle des valeurs
démocratiques et humanistes que nous portons avec d’autres. Ce sera vrai demain. A l’instar de leurs sinistres modèles du passé, qu’il
s’agisse des Pharaons, Amalek, Haman, Hitler,
et tant d’autres, ces nouveaux fanatiques antijuifs ne parviendront pas davantage à réaliser
leurs funestes desseins. Le peuple juif continuera de vivre dans la joie et l’espérance. Pour
citer les propos du Président du CRIF Roger
Cukierman lors du dernier dîner du CRIF du
7 mars, « Nous sommes un petit peuple qui a
traversé tant d’épreuves, tant de persécutions,
mais qui n’a jamais cessé de jouer un rôle
important dans l’évolution de la pensée, de la
science et de la culture. (…) Nous sommes l’un
des très rares groupes humains qui ait réussi à
préserver sa singularité à travers les siècles ».
C’est cette intelligence juive qui nous a permis
de diffuser nos valeurs universelles de justice,
d’éthique, et de respect de l’autre pour être ce
phare du monde qui éclaire, qui guide et qui
alerte. Nous n’en tirons ni gloire ni vanité, mais
de la fierté et de l’exemplarité. Loin d’être l’objet de la moindre arrogance, elle nous oblige
au contraire à davantage d’exigence pour
nous-mêmes et à un sens des responsabilités
encore plus marqué dans le monde qui nous
entoure.
Il est de notre devoir à tous, fidèles, parents
ou dirigeants communautaires, de tout faire
pour protéger, développer, et transmettre cette
intelligence juive, cet esprit du judaïsme, au
sein de notre communauté, du peuple juif tout
entier et de la société, avec dignité et humilité. Ne l’oublions pas. C’est l’héritage de notre
passé que nous ont légué nos parents. C’est
la garantie de notre avenir, et de celui de nos
enfants.
Pessa’h Cacher Vessamea’h à tous.
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NEUILLY PARIS OUEST
MESSAGE DU RABBIN
Rabbin Michaël Azoulay
S
’interrogeant quant à la raison pour
laquelle nous chantons ‘Had gadya
(« Un seul cabri ») à la fin du séder de
Pessa’h, Yossef ‘Haïm de Bagdad (plus connu
sous le nom de l’un de ses ouvrages, Ben Ich
‘Haï (1833-1909)), en répondant à cette question, répond du même coup à une autre question plus métaphysique et théologique. A
savoir, celle de la justification morale du châtiment des Egyptiens pour avoir assujetti les
Hébreux, alors que D.ieu avait déjà décrété cet
esclavage bien avant la naissance du peuple
hébreu, servitude annoncée lors d’une vision
prophétique avec Abraham. L’Egypte ayant
été l’instrument de la volonté divine, l’on voit
mal à quel titre D.ieu lui en tient-il rigueur ?
Ce questionnement repose sur le présupposé
d’une « théologie de l’histoire » familière au
judaïsme qui est théisme, récusant de ce fait
l’idée déiste d’une histoire exclusivement
conduite par les hommes.
Rappelons tout d’abord que l’auteur et la date
du chant araméen de ‘Had gadya sont très
mal connus. Toujours est-il que dès la fin du
Moyen-Age, il est devenu très populaire chez
les juifs achkenazes, avant, à une époque
récente, d’être connu des juifs séfarades et
orientaux. Ce chant a donné lieu à de multiples interprétations. Nous allons présentement
exposer celle du sage irakien (commentaire
donné dans son livre, Ora’h haïm, à l’entrée
Baroukh chomer).
Lorsque le chat dévore le cabri, il commet
une injustice, et le chien qui mord le chat a
la justice de son côté. Le bâton qui frappe le
chien fait donc preuve d’injustice. Et le feu qui
consume le bâton agit bien. Il en résulte que
l’eau qui éteint le feu n’était pas fondée à agir
de la sorte. Le bœuf qui boit l’eau a donc raison de punir la pécheresse, et le boucher qui
égorge le bœuf a tort. L’Ange de la Mort a donc
raison de le mettre à mort, alors pourquoi le
Saint-béni-soit-Il châtie-t-Il l’Ange de la Mort ?
En réalité, le bâton a bien fait de battre le
chien, car de quel droit ce dernier s’érige t-il en
justicier et s’ingère-t-il dans un conflit auquel
il est étranger ?
Le bâton a donc sanctionné un pécheur. Le feu
a donc mal agi en s’en prenant à la verge. Et
l’eau a bien fait d’éteindre ce feu coupable. Le
bœuf n’aurait donc pas dû l’ingurgiter. Le boucher l’a donc égorgé à juste titre, et l’Ange de
la Mort a eu tort de reprendre son âme. Il était
donc mérité que D.ieu le châtie.
Ainsi, cette allégorie établit la responsabilité
des Egyptiens. En effet, D.ieu a certes annoncé
à Abraham que sa « postérité » séjournerait « sur une terre étrangère, où elle » serait
« asservie et opprimée sur une terre étrangère » (Genèse, 15, 13), mais Il n’a, à aucun
moment, nommé le peuple qui se livrerait à
cette besogne. L’Egypte n’avait donc pas à
s’immiscer dans les desseins de D.ieu, et à se
mêler d’une affaire qui ne la regardait pas. Le
courroux divin devenait ainsi légitime.
Notre auteur en retire à la fois une règle de
morale, nous engageant à bien réfléchir avant
d’interférer dans les querelles qui nous sont
étrangères, et une réponse à tous ceux qui prétendent exécuter les volontés du Très Haut en
s’en prenant à son peuple.
Pessa’h cacher vessaméa’h !
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10 N°56 • Avril 2016
MESSAGE DU RABBIN
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NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
La Beauté dans le Judaïsme
Par le Grand Rabbin Olivier Kaufmann, Directeur du Séminaire Israélite de France
A
la veille
de Pessa’h,
nous avons l’habitude d’organiser une clôture
de l’étude d’un
traité
talmudique à l’intention de tous les premiers-nés
d’Israël afin de les exempter du jeûne lors
d’une séoudat mitsva, repas organisé pour
célébrer cette victoire d’une étude aboutie.
Lors de cette cérémonie, nous prononçons
une petite phrase : Hadran halakh / nous
reviendrons vers vous. Ce faisant, nous
prenons l’engagement de nous replonger
de manière perpétuelle dans nos textes,
afin de rafraichir nos connaissances et
d’aborder les commentaires avec un
enthousiasme sans cesse renouvelé. Le
terme hadran, issue de la racine hadar,
est un rappel du cédratier.
A ce sujet D.ieu nous demande en effet de
prendre le premier jour de la fête le fruit
d’un bel arbre : péri ets hadar (Lévitique 23,
40). Le Talmud (Soukkot 35a) entreprend
l’analyse du terme hébraïque hadar. Les
Sages ont conclu qu’il s’agissait du cédratier dont le fruit, le cédrat (étrog) réside en
permanence sur ses branches. Le terme
dar, cousin du verbe durer ou de l’endurance, implique une idée de pérennité, de
constance, à mettre en opposition avec
l’apparition ponctuelle et saisonnière des
autres fruits. Autrement dit, hiver comme
été, par tempête ou grand froid, l’étrog
s’accroche à l’arbre et s’épanouit toute
l’année. Il faut donc en conclure que ce
sont sa ténacité et sa résistance qui lui
valent le qualificatif de beau.
Beauté et pérennité sont donc en hébreu
interchangeables. Les mitsvot constitutives
12 N°56 • Avril 2016
de la fête de Soukkot qui achève le cycle
des trois fêtes de pèlerinage inauguré par
la fête de Pessa’h concilient deux notions
apparemment divergentes : tandis que,
d’un côté, nous reconnaissons la nature
transitoire de l’existence humaine sur terre
à travers l’édification des cabanes fragiles,
nous proclamons aussi l’éternité de D.ieu et
d’Israël en nous saisissant du cédrat.
La concomitance de ces deux contraires
étend les bases de notre compréhension
du beau. Nos efforts matériels en faveur
de la réalisation d’un projet divin et éternel,
l’accomplissement de la Torah, président à
l’idée que nous nous faisons de la beauté.
Chaque civilisation, chaque système philosophique s’attache à définir la beauté.
Dans la pensée occidentale, la quête du
Beau semble aussi fondamentale que celle
du Bien ou du Vrai, et la culture contemporaine en est grandement influencée,
puisque la poursuite de cet idéal est considérée comme une vertu. A première vue,
tout porte à croire que le judaïsme n’y
attache guère d’importance. La phrase
tirée des Proverbes (30, 31) hevel hayofi la beauté est vanité - citée régulièrement
hors de son contexte, dénote une certaine méfiance, une critique implicite du
superficiel. Or la Tora a, sur la question,
une conception propre et originale qu’il
convient d’explorer : si la beauté est vaine,
quand elle est prise sur le vif, instantanée,
la femme vaillante, echet ‘hayil, est glorifiée et jugée belle parce qu’elle œuvre corps
et âme en faveur d’idéaux immortels.
Nous pouvons retrouver cette idée dans
une autre mitsva de la Tora, qui a trait au
respect dû aux personnes âgées ; Vé’hadarta penei zaken (Lévitique 19, 32),
qu’on peut traduire par Honore les personnes âgées. Toutefois le terme hadar
signifiant beauté, il faut comprendre
que le verset nous incite ici à admirer
la beauté que recèle un visage marqué
par les ans. Dans nos sociétés modernes,
l’esthétique est couramment associée à
la jeunesse, et néanmoins la philosophie
juive nous enseigne que le hadar est le
propre des personnes âgées, précisément
parce qu’elles ont triomphé du temps et
des vicissitudes de l’existence.
D’après Rabbi Naftali Tsvi Berlin, dans
son introduction au commentaire de
la Tora Haemek Davar, les vertus des
patriarches résidaient dans l’attitude
qu’ils adoptaient en toutes circonstances
avec autrui, qu’ils fussent monothéistes
ou idolâtres, recherchant la beauté et le
bien-être des représentants des nations et
se conduisant à leur égard avec amour.
Dans sa quête du beau, Abraham ne s’est
pas abstrait du monde, ni de la société
qui l’entourait pour améliorer son rapport avec D.ieu ; bien au contraire, en
toute chose il faisait preuve de derekh
erets et de raffinement ainsi que le définit
Rabbi Obadia de Bartenoura : courtoisie,
honnêteté et morale dans la conduite de
des affaires (massa oumatan).
Si Abraham et Sarah occupent une place
exceptionnelle dans l’histoire juive, c’est
parce que leur relation à D.ieu s’inscrivait
dans le prolongement de leur relation
à l’homme. Plutôt que de ne s’inquiéter
que du sort de leur famille, comme Noé,
une fois convaincus de l’importance de
leur message, Abraham et Sarah cherchèrent à faire des émules : ils arrivèrent
à Canaan accompagnés des « âmes
qu’ils formèrent à Haran » (Genèse 12,5).
Autrement dit, Abraham et Sarah étaient
des faiseurs d’âmes, ayant à cœur de
faire le bien, de secourir les voyageurs
égarés ou affamés dans le désert.
Afin que notre flamme ne s’éteigne jamais,
nous devons nous dévouer à ce qui dans
l’esprit de nos Sages, respire le beau :
tendre vers l’épanouissement du derekh
erets entre tous les membres de l’assemblée d’Israël. Formons le vœu que la communauté juive de Neuilly s’illustre toujours
par son accueil et sa chaleur, et que l’unité
de nos fidèles, et de tout le peuple d’Israël
hâte la réalisation des textes prophétiques
(lecture de la Haftara du huitième jour de
Pessa’h) annonçant l’avènement de la
paix pour l’humanité toute entière.
Joyeuses fêtes de Pessa’h.
L’AFIKOMANE
Histoire, sémantique et message
Par le Grand Rabbin Alexis Blum
L
e mot Afikomane se
trouve dans
le Talmud, mais
il n’a pas le sens
qu’on lui donne
de nos jours.
Une des dernières michnayoth du traité Pessa’him1
(chapitre 10, 8 folio 119b) énonce : on ne
termine pas (le repas) après avoir mangé
l’agneau pascal, par l’afikomane.
La Guémara demande : qu’est-ce que
l’afikomane ? Rav répond : on ne doit
pas se détacher d’un groupe pour
rejoindre un autre groupe. Et Chmouel
dit : c’est comme par exemple pour
moi, mes champignons (ou mes truffes)
ou bien des petits oignons pour Abba.
Rachi explique 
: moi, Chmouel, j’ai
l’habitude de manger à la fin de mon
repas des champignons et Abba des
petits oignons. Rachbam (Samuel ben
Meir) 12e siècle, petit-fils de Rachi, note
qu’Abba est le nom de celui qu’on a surnommé Rav, c’est-à-dire, le rabbin, tout
court, titre des maîtres juifs en Babylonie. La Guémara rapporte encore l’avis
de Rabbi Yo’hanan selon lequel il ne
faut pas conclure le repas de la soirée
pascale avec par exemple des dattes,
des grains de blé ou des noisettes.
Rachbam éclaire la discussion : d’après
Rav, le mot afikomane (que les savants
s’accordent à expliquer comme un mot
grec signifiant dessert) est lu comme
l’araméen afikou manaï’hou = « sortez
vos affaires » pour les apporter ailleurs.
Pour Rav, l’interdiction de l’afikomane
correspond à la défense de consommer l’agneau pascal en deux endroits
différents mais Rav semble autoriser
de prendre au même endroit un dessert
même après avoir terminé l’agneau.
Mais Chmouel et Rabbi Yo’hanan considèrent qu’après avoir fini la consommation de l’agneau pascal, il n’est
plus permis de prendre un afikomane
= dessert, serait-ce au même endroit, ce
« dessert » pouvant être par exemple
des champignons ou des fruits secs. Il
lirait afikomane comme signifiant : sortez pour moi de bonnes choses et apportez-les moi. Mais le soir du Séder, après
avoir mangé l’agneau, on ne pourrait
plus consommer le dessert habituel.
Depuis que le Temple de Jérusalem
a été détruit par les romains en l’an
70 de notre ère, on ne peut plus sacrifier ni consommer l’agneau pascal.
Celui-ci est remplacé par le reste de la
matsa intermédiaire que l’on a partagée en deux parties inégales au début
du Séder et mis de côté (au moment de
Ya’hats). Le texte de la Guémara nous
informe que Rav Yéhouda a dit au nom
de Chmouel : après avoir mangé la
matsa, on ne doit pas « prendre congé »
du repas avec un afikomane. Mais Mar
Zoutra enseignait au contraire, mais
aussi au nom de Chmouel que l’on peut
terminer le repas après la matsa avec
un afikomane. La halakha, la règle à
appliquer aujourd’hui est fixée selon
Rav Yéhouda. Il faut terminer le repas
avec de la matsa.
D’après Rachbam, cette matsa rappelle
celle qui accompagnait la consommation de l’agneau pascal. Mais le Roch
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N°56 • Avril 2016 13
NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
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(Acher ben Yéhiel, 1250-1328) dit que
cette matsa rappelle l’agneau pascal lui-même et on applique à cette
matsa la règle de ne plus rien manger
ensuite comme si c’était la viande de
l’agneau. Les Richonim, les Sages du
Moyen-Age discutent aussi pour savoir
si cette dernière matsa devra ou non
être consommée au même endroit que
le reste du repas, comme la Tora l’exige
pour l’agneau « on le mangera dans
une seule maison » (Ex 12, 46). Finalement, il a été décidé qu’il faut manger
cette matsa qui clôt aujourd’hui le repas
du Séder au même endroit que tout le
repas. (Voir choul’hane aroukh ora’h
‘hayim, Rema ch. 478,1)
Dans la Hagada même, on dit à l’enfant
sage2, il ne faut pas consommer d’afikomane après le Pessa’h (la viande de
l’agneau pascal) jusqu’au coucher.
Il est évident que l’afikomane dans les
textes talmudiques représente quelque
chose de négatif qui ne doit pas avoir
de place le soir du Séder. Mais les Sages
ne sont pas du même avis sur la nature
de ce que l’on appelle afikomane. Pour
les uns que nous avons cités (Chmouel,
Rabbi Yo’hanan), il s’agit de certains aliments délicats à ne pas servir comme
dessert après l’agneau pascal. Pour
un autre groupe, l’afikomane désigne
un type d’activité culturelle ou sociale
répréhensible après avoir consommé
14 N°56 • Avril 2016
l’agneau pascal. Rav interdit d’aller
d’un groupe à l’autre (T. Bavli Pessa’him
119 b), Rabbi Chimon dit que l’afikomane désigne certaines sortes de chansons (T. Yerouchalmi Pessa’him 10,9).
Les recherches historiques semblent
justifier cette dernière interprétation.
Les Sages craignaient sans doute que
le repas du Séder, si semblable au symposium-banquet dans son sens antique
chez les grecs. (cf le Banquet de Platon ou Xénophon, repas entrecoupé de
discours) ne dégénère comme chez les
grecs et les romains par des désordres
extravagants, des manifestations d’obscénité frénétique et burlesque, des fêtes
nocturnes orgiaques accompagnées
d’ivresse publique et de débordements
sexuels (cf les Bacchanales et les Saturnales) et la démesure de l’hybris. Le
judaïsme ne prône pas l’abstinence. Il
est remarquable qu’au cours du Séder
une place centrale, choul’han orekh,
est attribuée au repas (très attendu).
Mais comme l’a dit Maïmonide3 « il est
impossible que l’homme étant tourmenté par une douleur, par la faim, la
soif, la chaleur ou le froid saisisse même
quelque chose du domaine des idées
qu’on voudrait lui faire comprendre et
comment à plus forte raison pourrait-il
en former de son propre mouvement ? »
Le judaïsme n’encourage pas l’abstinence mais la tempérance qui permet
au jugement rationnel de dominer les
désirs. Il faut noter
que le terme d’afikomane qui désignait
toutes sortes de phénomènes négatifs a
fini par désigner le
dernier morceau de
matsa qui termine le
repas pascal4. L’afikomane
devenue
une chose louable
-la matsa finale et
obligatoire- n’a pris
ce sens que dans les
écrits des élèves de
Rachi au 11e siècle
(Responsa de Rachi
304 p.326).
Tant que le sacrifice
de l’agneau était possible, l’interdiction de
manger quoi que ce soit après l’agneau,
devait permettre de garder le plus longtemps possible le goût de cette viande.
Aujourd’hui, terminer la soirée pascale
avec la matsa afikomane vise à nous
faire garder l’année entière le goût de la
mitsva, de la pratique religieuse.
Le message de l’afikomane.
La consommation de l’afikomane est
désignée dans le programme du Séder
par tsafoun, « ce qui est caché ». En
divisant la matsa, on a mangé d’abord
le plus petit morceau rappelant le bonheur de la libération de l’exil et de l’esclavage égyptiens. Ce morceau caché
(souvent par les enfants qui demandent
une « rançon » pour le rendre) fait allusion au bonheur encore caché mais plus
grand que les précédents, qui adviendra lors de la libération ultime aux
temps messianiques5, l’afikomane est le
signe de l’espoir inextinguible d’Israël,
exprimé par les prophètes tels Isaïe 52,7 ;
« qu’ils sont beaux sur les montagnes,
les pieds du messager qui annonce la
paix, du messager de bonnes nouvelles
qui annonce le salut. »
Pourquoi les pieds sont-ils beaux ? Car
ils annoncent la paix et le salut avant
qu’ils soient visibles. L’afikomane
exprime cette certitude de notre foi en
un avenir radieux.
1 Traduction française le Talmud, Traité
Pessa’him, Tome II par (le Grand Rabbin) Israël
Salzer, ed. Verdier, Lagrasse 1986, p. 375
2 Dans le Talmud de Jérusalem, Pessa’him
10, 4, c’est la réponse faite à l’enfant « Tam »
insensé
3 Guide des Egarés livre 3, chapitre 27
4 Nous n’entrerons pas ici dans le détail
des controverses rabbiniques concernant la
quantité minimale d’afikomane à consommer
et de l’heure à ne pas dépasser pour sa
consommation (plus ou moins le volume
d’une olive, avant ou après le milieu de la nuit)
5 Psaume 31, 20. Dans certaines communautés,
en Afrique du Nord, en Iran, en Afghanistan,
au Kurdistan, à Salonique et même en Alsace,
il existait jadis l’usage de conserver sur soi
un morceau d’afikomane pendant une année
entière. Cette coutume se rattache peut-être
à l’idée superstitieuse que le bout de matsa
protègera des maladies, des dangers et
du « mauvais œil ». Mais on peut supposer
aussi que cette matsa maintiendra chez
son gardien l’espoir de la délivrance.
La numérisation et l’Egypte pharaonique
Par Claude Riveline, Professeur de gestion à l’Ecole des mines de Paris
B
ientôt, chacun aura,
à son poignet, un écran
qui lui donnera,
outre l’heure, le
téléphone, la télévision, Internet, sa
tension artérielle et le nombre de pas qu’il
a parcourus depuis la veille. Fabuleux !
Chacun pourra ainsi connaître tout sur
tous et sur toutes choses. Comme aboutissement d’une humanité qui souffrait
d’ignorance et de solitude, le progrès est
apparemment féerique.
Mais est-ce bien sûr ? En ce qui concerne
l’ignorance, ce n’est pas douteux, dans la
mesure où l’on a des questions. Mais en
ce qui concerne la solitude, bien que nous
soyons potentiellement connectés à toute
la terre, il est facile de montrer que notre
solitude s’est considérablement aggravée, et que la numérisation nous réduit
en esclavage, d’où le lien avec l’Egypte
pharaonique. J’y vois aussi un lien avec la
Tour de Babel et, grâce au talentueux neurologue Lionel Naccache, avec l’épilepsie.
Ces rapprochements énigmatiques vont
s’éclairer, à la lumière d’une réflexion sur
la différence entre connexion et relation.
Connexions et relations
Considérons deux questions que je pourrais poser à mon épouse. Première ques-
tion : quelle heure est-il ? Deuxième question : est-ce que tu m’aimes comme avant ?
Il est clair que le rapport que ce début de
dialogue va instituer entre nous ne sera
pas du tout de même nature. Dans le premier cas, je connaîtrai l’heure, sans plus.
Mais dans le second cas, un petit drame
s’amorce, car elle se demande pourquoi
je demande ça, elle se dit que quelle que
soit sa réponse (oui ou non), j’enchaînerai
sur autre chose, et cet échange va nous
modifier tous les deux, il faut espérer en
bien. Mais pour connaître l’heure, je pourrais aussi bien consulter un écran, auquel
cas ma solitude restera intacte, alors que
si j’interroge ma femme, une minuscule
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N°56 • Avril 2016 15
NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
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relation humaine s’est amorcée. Mais rien
à voir avec le second dialogue, qui illustre
une relation. Le premier ressemble à une
simple connexion.
Il est frappant d’observer le temps que
nous passons aujourd’hui, de la petite
enfance à l’âge le plus avancé, à contempler des écrans. Dans les cours de récréation, les repas familiaux, les réunions de
travail et à l’Assemblée Nationale, chacun
regarde un DVD, consulte ses mails, reçoit
et envoie des SMS, emmuré dans un rapport à des textes et à des images et coupé
de ses camarades, commensaux ou collègues, pourtant présents tout près de lui.
Les emails ressemblent à des lettres, et
d’ailleurs les remplacent de plus en plus,
mais ils sont si rapides à rédiger et à expédier que la plupart des destinataires sont
ensevelis sous des avalanches de messages auxquels ils n’ont guère le temps
de répondre, dans l’hypothèse où ils les
lisent. Ces communications abondantes et
fébriles réduisent les relations humaines à
des connexions de plus en plus anonymes.
Or, l’anonymat est un autre nom de l’esclavage.
Esclaves en Egypte pharaonique
Les Grecs anciens disaient : l’esclave est
une machine qui parle. Ce n’est donc pas
à proprement parler une personne, car il
n’a pas la disposition de son corps ni de
son temps. Tout dépend des ordres de son
maître. Aussi est-il privé de tout ce qui lui
permettrait d’exprimer une singularité.
Il est significatif d’observer que sur les
fresques qui ornent les murs des temples
et des tombeaux de l’Egypte antique, tous
les visages se ressemblent, les théories de
personnages aux maintiens hiératiques ne
se distinguant que par leurs outils, pelles,
pagaies, fourches, etc., qui désignent leurs
fonctions. Seuls le Pharaon et ses proches
ont droit à un visage singulier. Cette donnée de l’égyptologie est cohérente avec
le récit biblique, puisque les personnages
égyptiens y sont désignés par leur rôle,
jamais par leur nom, sauf Putiphar, beaupère de Joseph.
La similitude avec nos contemporains,
nourris sans réactions de messages analogues, privés de dialogues autres que
télégraphiques, est tentante, et confirmée
par un événement comme les gigan-
16 N°56 • Avril 2016
tesques défilés du 11 janvier 2015, où la
revendication dominante était « Liberté »
accompagnée de l’image d’un crayon,
« Je suis Charlie », même si ceux qui le
proclamaient ne savaient pas trop ce
qu’écrivaient les malheureux journalistes
assassinés. Le matraquage d’informations que nous inflige l’hypertrophie des
connexions nous réduit à absorber une
nourriture intellectuelle uniforme et fade,
même si la violence n’en est pas absente.
Cette uniformisation suggère l’analogie
avec l’épisode biblique de la Tour de Babel.
sociaux, qui véhiculent une telle quantité
de messages que ceux–ci s’appauvrissent,
s’uniformisent et suscitent des aberrations
comme des affaissements culturels ou des
fanatismes religieux. Face à ces risques de
totalitarisme planétaire, il appelle de ses
vœux une riche cohabitation entre des singularités traditionnelles soigneusement
entretenues et de mondialisations raisonnables, sur des objets qui s’y prêtent et qui
n’appauvrissent pas les identités.
La tradition juive répond de manière
admirable à de telles préoccupations.
La langue de la Tour
Sortir d’Egypte
Le chapitre XI de la Genèse commence par
ces mots : « Toute la terre avait les mêmes
mots et des paroles semblables ». J’ai formulé jadis1 l’hypothèse que cette langue
unique était composée, comme la langue
des connexions numériques, de deux mots
seulement : zéro et un. Les contemporains
de la tour, nous dit le texte, se sont accordés
pour atteindre le ciel, à la manière de nos
modernes gouvernements qui n’ont à offrir
comme perspectives à leurs peuples qu’une
croissance économique indéfinie. Le Créateur n’a pas condamné cette entreprise, qui
pourtant Le défiait, parce que la paix régnait
entre les hommes. Mais c’était une paix
sans dialogues, une paix d’esclaves. Alors Il
créa la diversité des langues, afin que chacun prenne conscience de la diversité des
identités. Il fallut alors déployer des efforts
pour communiquer, et les connexions se
transformèrent en relations.
Mais encore faut-il que les interlocuteurs aient le temps de s’écouter et de se
répondre. Après tout, les mails, bien que
codés en zéros et uns, véhiculent des messages potentiellement aussi riches que les
paroles de toujours. Oui, mais il y en a trop
par unités de temps. C’est là qu’intervient la
brillante intuition du professeur Naccache.
Les Juifs qui pratiquent les commandements de leur tradition ne sortent pas de
l’Egypte pharaonique d’aujourd’hui seulement lors de la fête de Pessa’h. Ils s’en
échappent chaque semaine, lors du chômage chabatique, où ils éteignent tous
leurs écrans pendant vingt-cinq heures,
voire même tous les jours, durant les
moments consacrés à la prière et à l’étude.
Plus de connexions, que des relations.
Et pourtant, le peuple juif s’est toujours
profondément impliqué dans les questions
scientifiques et techniques. Ils ne sont pas
sortis d’Egypte les mains vides, puisqu’ils
ont emporté les plus précieuses réalisations
de l’efficacité égyptienne, les objets d’or
et d’argent et les vêtements précieux que
l’Eternel avait déjà annoncés à Abraham.
De la même manière, les historiens
s’accordent pour situer dans l’Egypte
antique, où la maîtrise de l’esprit sur la
matière était un fait d’expérience grâce
à la régularité de crues du Nil, la source
de la sagesse grecque, matrice de tous les
progrès de la science jusqu’à nos jours.
Mais cette maîtrise de la matière, si elle
n’est pas accompagnée d’une vigoureuse
protection des singularités humaines par
des rites et des enseignements appropriés,
expose au retour des horreurs de l’esclavage dénoncé par l’Ecriture, sous le visage
apparemment innocent des progrès de la
numérisation qui comme l’Egypte pharaonique, fournit d’innombrables bienfaits à côté des dégâts qu’elle provoque.
L’épilepsie mondiale
Dans son dernier essai2, le professeur Naccache part de la remarque que l’activité
normale du cerveau est matérialisée par
des transports d’électricité entre les neurones. L’épilepsie consiste en une multiplication anarchique de telles communications, qui fait que le sujet est atteint de
symptômes violents et qu’il peut perdre
toute conscience. L’auteur propose un
parallèle avec la multiplication des réseaux
1 - « Le modèle de l’Occident » XVIIe colloque
des intellectuels juifs de langue française. PUF
1977, p.21.
2 - Lionel Naccache. « L’homme réseau-nable.
Du microcosme cérébral au macrocosme
social ». Odile Jacob. 2015.
Les Dix Plaies d’Égypte - « Makkot »
ou « Chefatim »
Par le Docteur Elie Ben Ezra
Le récit des dix plaies est un des moments les plus animés du
Séder de Pessa’h :
Tout en déclamant chaque plaie que le Saint, béni soit-t -Il, a
infligé aux Égyptiens, nous versons, tour à tour, un peu de vin,
symbole de rigueur, suivi d’un peu d’eau, symbole de miséricorde. Cet usage indique que la souffrance des Égyptiens, qui
subissaient ces fléaux ne doit nous inspirer que de la compassion. Car, dans l’esprit de la Tora, les plaies ne visaient pas à
punir le Pharaon et ses sujets, mais à les amener à reconnaître
l’existence de l’Etre Suprême, et à les pousser à se soumettre à
Sa volonté. Éduquer les Égyptiens, sanctionner le panthéon de
leurs divinités, tel semble être le but de ces fléaux.
« Sur tous les dieux de l’Égypte j’exercerai ma justice, Je suis
l’Eternel » (Exode XII, 12).
Les plaies semaient certes le désordre et la panique en Égypte,
mais jamais la mort. Seule la dernière qui se voulait définitive,
s’est accompagnée de la mort des premiers nés.
Dans le passage suivant de la Hagada, Rabbi Yehouda pointe
les initiales hébraïques de ces dix plaies, et en forme les trois
acronymes :
DETSAKH, ‘ADACH, BEA’HAV
Ce faisant, Rabbi Yehouda identifie trois groupes distincts de
plaies. Quelle en est la signification ? L’auteur du Keli Yakar
(16e siècle) voit dans cette subdivision, l’affirmation des trois
principes premiers que Moïse veut inculquer au Pharaon :
- L’existence d’un Dieu unique, Créateur du monde.
- La Providence et ingérence de Dieu dans l’Histoire.
- L’Omnipotence de Dieu. (
)
Chacune des plaies de ces groupes concourt à démontrer la
vérité de ces trois principes fondamentaux.
I. DETSAKH
Ce premier acronyme, regroupe les plaies du Sang ( ), des
Grenouilles (
), et des Poux (
). Moïse se présente
devant le Pharaon et lui annonce, en prélude aux trois plaies
de ce groupe :
«
»
« Ainsi a parlé l’Eternel : par ceci tu sauras que Je suis le Seigneur » (Exode VII, 17).
Cette affirmation rappelle, par son ton catégorique, la première parole du Décalogue qui vise à inculquer la vérité de
l’existence du Créateur et de Son Unicité. Mais en quoi le sang,
les grenouilles ou les poux démontrent-ils l’existence de Dieu ?
Nous suivrons Avraham Shalom Yehouda (1877-1951), orientaliste, égyptologue et érudit biblique, qui a établi le rapport des
plaies et de l’idéologie religieuse égyptienne.
1. Le Sang
Cette plaie était dirigée contre la croyance des Égyptiens dans
le dieu ‘Hafi, dieu du Nil, qui fertilise l’Égypte par ses crues,
procure la vie et l’abondance à ses habitants. Moise, levant
son bâton sur le Nil, et transformant ses flots limpides en
bourbier rouge-sang, démontre que ‘Hafi assiste, impuissant,
à la mort du fleuve, de ses poissons et de ses crocodiles.
2. Les Grenouilles
Cette plaie est typique de l’Égypte, et ciblait aussi la cruauté
du Pharaon et de ses dieux.
Dans le panthéon égyptien, figurait en bonne place, une
déesse, patronne des sages-femmes, et symbole de la
fécondité. Son nom était ‘Hakat, elle était représentée par l’effigie d’une femme à tête de grenouille. Symbole de multitude
(100 000 en hiéroglyphes), des camées à son image ornaient
le buste des sages-femmes. L’invasion de ces batraciens sortis
du fleuve, est la réponse divine à la cruauté du Pharaon qui a
noyé les garçons d’Israël dans le Nil. Le symbole de la bénédiction devenait source de malheur, afin que justice soit faite.
‫! םיטפש‬
3. Les Poux ‫כנים‬
Comment Moise a-t-il pensé que cette « plaie » anodine
allait-soumettre le Pharaon, et le contraindre à libérer les
Hébreux ? Les poux n’ont-ils pas toujours fait partie de l’environnement égyptien, et n’ont-ils pas de tout temps parasité
hommes et animaux en Égypte ?
C’est que, malgré une infestation généralisée de la population, une caste entière échappait à leur envahissement : celle
des prêtres et des magiciens (‘hartoumim). Repliés dans leurs
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NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
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temples, ils observaient une hygiène rigoureuse, multipliaient
les ablutions, se rasaient de la tête aux pieds, et officiaient à
moitié nus. Aucun risque donc qu’ils soient souillés par ces
affreuses bestioles. Et voici que Moïse vient faire régner cette
vermine sur tous, y compris sur les prêtres et la confrérie des
‘hartoumim, jusqu’au Pharaon lui-même. Un véritable fléau
que leurs sortilèges ne parviennent pas à répliquer, et dans
lequel ils allaient devoir voir « le doigt de Dieu ».
II. ‘ADACH ‫עד"ש‬
Le deuxième acronyme de Rabbi Yehouda regroupe le ‫בורע‬, ou
invasion des bêtes sauvages, le ‫רבד‬, ou l’épidémie du bétail
domestique, et le ‫ןיחש‬, ou les pustules.
Moïse annonce la survenue de cet ensemble de fléaux, en
ajoutant :
‫למען תדע כי אני ה ’ בקרב הארץ‬
« Afin que tu saches que Je suis l’Eternel sur la terre » (Ex.VIII, 18) .
En d’autres termes, la finalité de ces nouvelles épreuves, est de
convaincre les Égyptiens que l’Eternel n’est pas indifférent à ce
qui se passe sur terre. Bien que transcendant, Sa Providence
veille et Sa Hachga’ha (‫)השגהח‬, sa « surveillance » est totale
et universelle.
4. L’invasion des bêtes sauvages ‫ערוב‬
Les bêtes sauvages sévissent sur l’Égypte en semant l’épouvante et l’anarchie. Toute la zoographie sacrée égyptienne,
présumée bienveillante et protectrice, devenait subitement,
sur ordre de Moïse, dangereuse et agressive. Seul, le minuscule territoire de Gochen, où résident les Hébreux, échappe à
cette panique :
« ‫והפליתי ביום ההוא את ארץ גושן אשר עמי עומד עליה‬
« Je distinguerai ce jour-là le pays de Gochen sur lequel se
trouve mon peuple » (Ex. VIII ,18).
Cette distinction est la preuve de la « veille » universelle de
Dieu sur chaque détail de la Création.
5. L’épidémie du bétail ‫דבר‬
La peste du bétail domestique qui a suivi n’a fait qu’amplifier
le désastre. Elle fut générale, n’épargnant ni le bétail propre
au Pharaon, ni les taureaux sacrés du dieu Apis, ni les vaches
dédiées à Horus. Là encore, seul le bétail d’Israël échappe à
cette épizootie.
‫ והפלה ה’ בין מקנה ישראל ובין מקנה מצריים‬ « L’Eternel distinguera le bétail d’Israël de celui des Égyptiens » (Exode IX, 4). Là encore la ‫השגחה‬, l’ingérence nécessaire
de l’Eternel dans l’histoire des hommes se manifeste.
6. Les pustules ‫שחין‬
C’est une affection de la peau, qui s’ulcère et se couvre de pustules douloureuses et repoussantes. Cette maladie affectait
indifféremment hommes et animaux, comme les Kinim, mais
plus électivement le clergé égyptien et les ‘hartoumim, les
magiciens et autres astrologues : le Che’hine les avilissait, et à
leur souffrance physique, il ajoutait les marques d’une infamie
morale.
III. ‫באח"ב‬
Le troisième acronyme de Rabbi Yehouda concerne les quatre
dernières plaies. Moïse les annonce à Pharaon, après l’avoir
exhorté une fois de plus à « Laisse partir mon peuple » : les
plaies des grêlons ‫ברד‬, des sauterelles, ‫ארבה‬, des ténèbres,
‫חושך‬, et celle de la mort des premiers-nés, ‫מכת בכורות‬, vont
s’abattre successivement sur l’Égypte. Et l’Eternel ajoute :
)14, ’‫בעבור תדע כי אין כמוני בכל הארץ )שמות ט‬
« Afin que tu saches qu’il n’y a pas comme Moi sur toute la
terre » (Ex. IX, 14)
Le Keli Yakar, déjà cité, voit dans ces dernières plaies l’expression de la Toute Puissance de Dieu.
7. Les Grêlons ‫ברד‬
L’omnipotence de Dieu s’exprime à travers cette plaie, car les
grêlons présentaient la particularité prodigieuse d’être « une
masse de glace embrasée d’une torche de feu » (Ex. IX, 24)..
‫ויהי ברד ואש מתלקחת בתוך הברד‬
Deux éléments antinomiques qui coexistent par la volonté du
Tout Puissant, « Afin que tu saches que la terre appartient à
l’Eternel » (Ex. IX, 29 ).
Moïse annonce que cette plaie va s’abattre sur les champs
et les cultures, mais, magnanime, il conseille à Pharaon de
mettre à l’abri ses hommes et ses bêtes : la justice divine n’oublie pas de rester miséricordieuse.
8. Les Sauterelles ‫ארבה‬
L’invasion des sauterelles aussi est très récurrente dans les
pays d’Orient. Mais elle fut tellement dense qu’elle a voilé
« l’œil de la terre » (Ex. X, 5), et que celle-ci fut plongée dans
l’obscurité.
‫ ותחשך הארץ‬, ‫ וכיסה את עין הארץ‬ « L’œil de la terre » n’est pas forcément une métaphore pour
désigner le soleil. Il est, dans la mythologie égyptienne, l’œil
du dieu Ra’, le dieu soleil, dieu des dieux, qui scrute tout et à
qui rien n’échappe. La densité des sauterelles « éteint » l’œil de
la terre, et démontre la vanité des croyances religieuses égyptiennes. Les Ténèbres ‫חושך‬
La plaie des « Ténèbres » qui suit fut aussi fatale pour Ra’, et
la nuit fut totale pour les Égyptiens qui « ne purent bouger de
leur place, pendant que pour les enfants d’Israël, la lumière
brillait dans toutes leurs demeures » (Ex. X, 23).
18 N°56 • Avril 2016
10. La mort des premiers-nés ‫מכת בכורות‬
Cette plaie a frappé tous les premiers-nés ‫מבכור פרעה היושב על כסאו עד בכור השפחה‬
« du premier-né du Pharaon jusqu’à celui de la servante ».
Pourquoi seulement le premier-né fut-il la cible decette plaie ?
La mythologie égyptienne nous apprend que chaque Pharaon était le fils du dieu Ra’, et de ce fait, était lui-même dieu.
Sa divinité était reconnue de tous, au point que lui-même se
prosternait devant sa propre statue, et incarnait toutes les
parcelles divines de tous les dieux d’Égypte (Ezek. XXIX, 3). La
finalité de cette plaie était de frapper le Pharaon, et à travers
lui, frapper Ra’, et tous les dieux qui lui étaient inféodés.
’‫ובכל אלוהי מצריים אעשה שפטים אני ה‬
« J’exercerai ma justice sur les dieux de l’Égypte » C’est la raison pour laquelle seul le premier-né de Pharaon,
appelé à régner, a été la cible de cette plaie. Mais s’il était seul
à mourir, on aurait pu n’y voir qu’un pur hasard, il fallait donc
que tous les premiers-nés meurent, afin que soit réduit à néant
le mythe de l’homme dieu, et à travers lui, le régime tyrannique des Pharaons. Ainsi, les plaies qui, a priori, n’apparaissaient que comme
une succession de catastrophes étranges et dépourvues de
sens, retrouvent à la lumière d’une meilleure connaissance
de l’Égypte ancienne et de ses mythes, un ordre sensé et une
cohérence rationnelle, qui éclaire le débat entre Moïse et Pharaon et l’un des chapitres mystérieux de la Tora.
Lors de la première entrevue de Moïse et Pharaon, ce dernier
avait rétorqué, au prophète qui l’exhortait à laisser partir le
peuple d’Israël, « Qui est l’Eternel dont j’écouterais la voix ?
Je ne sais pas qui est l’Eternel, et je ne lâcherai pas Israël »
(Ex. V, 2) !
Dès lors, et à dix reprises, le Texte répétera le message pédagogique que la Tora veut inculquer au Pharaon à travers les
Dix Plaies :
« L’Égypte saura que Je suis l’Eternel » (Ex. VII, 5)
« Par ceci tu sauras que Je suis l’Eternel » (Ex. VII, 17)
« Afin que tu saches qu’il n’y a point de tel que le Seigneur
notre Dieu » (Ex. VIII, 6).
« Pour que vous sachiez que l’Eternel différencie les Hébreux
des Égyptiens » (Ex. XI, 7).
Au total, dix plaies pour dix leçons « Pour savoir et pour
connaître ».
N°56 • Avril 2016 19
NEUILLY PARIS OUEST
VIE JUIVE
Signe intérieur
Par David Saada
« Le sang sera
pour vous un
signe sur les
maisons là où
vous êtes, Je
verrai le sang,
Je passerai
sur vous, et il n’y aura pas de frappe
du Destructeur quand Je frapperai le
pays d’Egypte.
(Chemoth 12,13)
A
vant que ne s’abatte sur l’Egypte
la dixième plaie, la mort des premiers-nés, les enfants d’Israël
reçoivent plusieurs commandements
dont celui du sacrifice d’un agneau qu’ils
doivent consommer dans la nuit. Le sang
de ce sacrifice doit être apposé sur le linteau des portes, de manière à fournir un
signe de reconnaissance au Mach’hit,
à l’ange destructeur, afin que les premiers-nés hébreux soient épargnés. C’est
le « passage au-dessus » des maisons
d’Israël, témoignage de la protection dont
elles jouissent, qui comme on le sait, a
donné son nom à la fête de Pessa’h. La
lecture que fait le midrach de cet épisode
soulève un problème : le sang est appelé
« signe pour vous », ce qui implique qu’il
n’est pas signe pour les autres. Et par
conséquent, enseigne la Mekhilta, le sang
devait être apposé à l’intérieur du linteau
et non à l’extérieur. Il ne s’agissait donc
pas d’un signe de reconnaissance pour
le Destructeur. Et d’ailleurs, Dieu (YHVH)
avait-Il besoin d’un signe pour pouvoir
distinguer les enfants d’Israël des Egyptiens ? Non, bien sûr. Le rapport entre le
sang du sacrifice de l’agneau et le « passage au-dessus » des maisons d’Israël
n’est donc pas aussi évident qu’il paraît
l’être à la lecture du verset. Pour qui est
le signe du sang, et que signifie-t-il réellement ?
Le sang de la rupture
Un rapprochement de commandement
de l’apposition du sang sur le linteau
avec celui de la circoncision va nous
permettre de répondre à ces questions.
20 N°56 • Avril 2016
L’apposition du sang sur le linteau des
portes est appelé oth, signe. La brith mila
est aussi appelée oth1. Une autre prescription relie les deux mitsvot : l’agneau
pascal ne peut être mangé que par des
hommes circoncis. Sur le plan de leur réalisation pratique, le point commun entre
les deux commandements est le sang.
Ce point est particulièrement important.
Il est évidemment essentiel dans la procédure du sacrifice pascal, mais il l’est
aussi dans la brith mila. Un non juif déjà
circoncis qui se convertit au judaïsme
doit, pour valider sa conversion, subir une
« hatafath dam brith », « l’extraction [de
son membre] d’une goutte du sang de
l’alliance ». Comment comprendre cette
importance donnée au sang ? Le cas du
converti déjà circoncis nous permet de le
comprendre. C’est le sang qui est, in fine,
le symbole de la rupture avec son état de
non juif. La brith mila est une rupture avec
un état antérieur. Ce commandement
donné à Abraham marque son passage
irréversible du monde idolâtre à celui de
l’alliance. Plus profondément encore :
la brith mila, est pratiquée sur l’organe
sexuel mâle, qui est un vecteur majeur
pour le yetser hara, le mauvais penchant.
L’ablation du prépuce, qui produit le sang,
marque une rupture d’orientation. Ce qui
peut être un vecteur de la faute et du mal
doit devenir un vecteur de sainteté et de
bien. La sexualité, on l’a compris, n’est pas
en soi identifiée au mal par la Torah. Ce
qui est porteur de mal, c’est une mauvaise
orientation de la sexualité. Orientée différemment, la sexualité est de l’ordre de la
sainteté. Le mariage est significativement
appelé kidouchin, littéralement sanctification. C’est pourquoi après la circoncision, le garçon est voué à la ‘houpa (le
dais nuptial) et aux maassim tovim (les
bonnes actions). Le sang de la brith mila
marque ainsi une rupture entre une orientation mauvaise et une orientation bonne
de la sexualité2.
De la profanation à la sanctification
L’agneau pascal a une signification très
proche de celle de la brith mila, mais sur
un autre registre. Le bélier Amon Ra était
la divinité centrale du panthéon idolâtre
égyptien. En l’immolant, les enfants d’Israël montraient qu’ils avaient rompu
avec les croyances de l’Egypte, et que leur
foi était désormais orientée vers le Nom.
En opérant cette rupture, ils transformaient l’agneau, symbole de l’impureté
de l’Egypte, en un symbole de leur consécration à Dieu (YHVH), c’est-à-dire en
un symbole de sainteté. Comme pour la
brith mila, la rupture et la transformation
du mal en bien, le passage de la profanation à la sanctification, se manifestaient
par le sang. Et de même que le signe de
la circoncision est de l’ordre de l’intimité,
le signe de l’agneau pascal est de l’ordre
de l’intimité. C’est pourquoi la Torah précise qu’il s’agit d’un signe « pour vous ».
Le signe, dans un cas comme dans l’autre,
concerne une rupture au plan de l’intériorité, un amoindrissement de la conscience
de soi en vue de la rendre disponible pour
accueillir la conscience du Nom. On pourrait dire que ce qui s’effectue au plan individuel par la circoncision, se réalise au
plan collectif par le sacrifice de l’agneau
pascal. Quelle est la différence entre un
signe extérieur et un signe intérieur ? Le
signe extérieur est destiné à permettre
à autrui une identification de l’émetteur
du signe. Le signe intérieur est une aide à
la prise de conscience par l’émetteur du
signe de son identité nouvelle résultant
d’une rupture, une prise de conscience
de sa propre différence. En l’occurrence
les enfants d’Israël, par le sacrifice de
l’agneau pascal prenaient conscience
du « saut qualitatif » que représentait
la sortie d’Egypte. C’est à cette prise de
conscience qu’a répondu Dieu (YHVH) en
« sautant au-dessus de leurs maisons »
pour les épargner de la plaie.
1 - Beréchith 17,11.
2 - La brith mila est la première étape de
la construction du « réceptacle » destiné à
recueillir la lumière primordiale, cf chapitre
« Les engendrements de la lumière. »
Pessa’h, la liberté
Par le Rav Raphaël Sadin
L
’esclavage
des
juifs
en Égypte
et l’extraordinaire épopée de
sa délivrance
constituent son humanité même. L’éthique,
la responsabilité envers tous les persécutés
de la terre ne sont pas des catégories abstraites, fussent-elles intégrées, mais la conséquence directe d’une unicité identitaire qui
assigne à la fraternité universelle. De façon
paradoxale, la liberté acquise devient pour
la tradition judaïque une obligation à la faire
partager par tous. Ainsi, la liberté n’est plus
vécue comme l’expression d’un épanouissement singulier mais comme une vocation
d’excès. Je ne suis libre que dans la mesure
où je me soucie de la liberté de tous. Non
pas comme principe moral, mais comme la
part essentielle de ce qui se manifeste dans
la liberté. L’identité réduite à elle-même, crispée sur son droit à être, n’est qu’une figure
supplémentaire de l’aliénation. En effet, il
n’existe pas de différence fondamentale entre
un déterminisme dicté par les forces extérieures à celui qui conditionne de l’intérieur
la logique organique d’un des éléments de
l’étant. Seule la conversion du souci de soi
au souci de l’autre ouvre la perspective d’un
arrachement à l’identité. Ce dessaisissement
doit être compris comme le secret le plus profond de la psyché juive. Se concevoir d’une
modalité qui n’obéit pas à la présence de soi
à soi mais qui accepte comme essentielle l’altérité divine constitutive de la subjectivité.
Cette caresse du divin dans l’intimité la plus
profonde des replis de l’âme anticipe l’allégresse d’une liberté sans référence à la prégnance de l’être.
La philosophie classique affirme la liberté,
notamment de l’esprit, en posant la conscience
comme médiation, c’est-à-dire comme négative. C’est l’une des constantes de réflexion
contemporaine que d’inscrire la conscience
humaine dans l’arrachement à soi. Échappement aux limites de son être comme garantie
de la liberté. Dès lors que l’on attribue à l’esprit
humain le pouvoir du négatif vis-à-vis du réel
l’environnant, dès lors que la néantisation est
à la racine même de l’éclosion du concept
on identifie la gestuelle de la liberté. Dans ce
cadre, l’existence s’oppose à essence. Le statut
particulier de l’humain qui échappe au déterminisme universel inhérent aux mécanismes
du réel va susciter toute une série d’idées hantées par l’absence de l’être.
Le monde matériel, compris comment un
« en-soi » va s’opposer à l’homme vécu
comme « pour-soi ».
Dans cette perspective, les philosophes vont
passer leur temps à la quête de l’être. En se
posant tout d’abord la question de la preuve
ontologique, c’est-à-dire certifié qu’il a véritablement de l’être. Puis, on se pose la question
du siège de l’accès à l’être. Est-il dans le cogito
réflexif, où sa perception est-elle pré-réflexive.
Mais, rapidement, le philosophe va se trouver enfermé dans une cage dorée ou le
maniement des concepts ne lui permet pas
de saisir la pulsation poétique de l’essence
des choses. Cette infirmité n’est pas seulement due au jargon académique et abstrait
de la philosophie mais principalement à une
posture intellectuelle où le pouvoir de s’arracher au monde implique que la conscience
s’affranchit d’elle-même. C’est la perte d’une
spiritualité à l’écoute des pulsations intimes
de l’âme qui est à l’origine de l’infirmité philosophique d’appréhender véritablement le
cœur de l’être.
Or la dialectique talmudique inaugure une
figure de la liberté liée à l’exercice de l’intelligence fondamentalement paradoxale.
D’un côté, la tradition judaïque atteste que
la liberté de la conscience nécessite un écart,
un arrachement, une distanciation. Les textes
abondent en ce sens. D’un autre, les pratiques
du savoir lié à la révélation ou à des perspectives où l’exercice cognitif des perceptions des
concepts est intimement lié à la structure non
seulement de l’univers mais aussi du verbe
divin. Dans cette configuration paradoxale,
l’arrachement n’isole pas la conscience dans
les limites de ses repères, mais au contraire
crée les conditions d’une épiphanie subjective
ou les battements du cosmos et de l’intelligence qui la préfigure, est perceptible au plus
profond de la psyché. La trace de ce qui a prévalu à l’origine du tout se découvre dans les
mouvements cognitifs de toute subjectivité.
Cette pratique du savoir n’est possible que
par l’exercice quasi quotidien du ‘Hidouche
(concept radicalement nouveau et pourtant
fidèle à l’herméneutique talmudique). Du
vieux vin dans des récipients neufs dit le verset.
Comme pour signifier que toute intelligence
véritable se doit de faire scintiller l’idée immémoriale vécue comme condition invisible de
la possibilité même de l’irruption des concepts.
Cependant, ce scintillement n’est pas vécu, ni
même rendu possible, par une simple captation. Il ne s’agit pas, comme le pensait Platon,
d’accéder à l’idée immaculée dans les mondes
supérieurs en prenant le risque d’une détérioration du trouble empirique.
Ce qui est en jeu, c’est précisément de pouvoir percevoir dans l’éphémère la trace de
l’immuable, dans le factuel la mécanique
de l’éternité, dans le questionnement sur le
statut des faits le sens de la vérité elle-même.
Le Talmud inaugure un mouvement conceptuel où se réconcilient dans la création perpétuelle de nouveaux concepts la vérité en soi
et la liberté du subjectif qui se découvre réciproquement dans l’éclat du verbe inspiré par
la Révélation.
La liberté devient alors le pouvoir de se dire
en disant le tout. Et inversement de se découvrir en explorant le fond de l’univers. Ainsi la
conscience de l’altérité est nécessaire aussi
bien à la conscience qu’à l’être. La conscience
doit son existence à l’essence, et inversement
l’essence ne déploie son caractère d’être qu’au
travers de la conscience. Ce paradoxe permet à la pensée de garder sa liberté dû à la
médiation et au travail d’arrachement à la
matière tout en préservant le lien ultime en les
concepts et la vérité en soi est vécue comme
révélation dans l’histoire du peuple d’Israël.
C’est cette dynamique qui est la liberté même.
La liberté n’est totale que dans la mesure
où l’arrachement de l’homme à ses propres
limites matérielles ne se solde pas par l’isolement transcendant par rapport au monde.
Le caractère déterministe du réel dépassé par
la conscience se doit pour éviter de sombrer
dans l’égotisme de renouer positivement
avec le réel mais dans une invention poétique
perpétuelle de la vie. Ce programme existentiel initié par la sagesse talmudique est non
seulement liberté mais joie extrême puisée
dans la richesse infinie de la vie.
N°56 • Avril 2016 21
NEUILLY PARIS OUEST
HORAIRES DE PESSAH’ 5776
à la synagogue de Neuilly
Jeudi 21 avril au soir
Recherche du h’amets à partir de 21h45
Vendredi 22 avril (veille de fête)
(Jeûne des premiers-nés de 4h57 à 21h36)
Office du matin à 7h00, suivi d’un Siyoum,
clôture d’une étude talmudique dispensant du jeûne des premiers-nés.
Interdiction de consommer du h’amets à partir de 10h29
Destruction du h’amets avant 11h53
Office du 1er soir de fête à 19h30
1er séder à partir de 21h45
matin
soir
Samedi 23 avril
9h00
19h45
(1er jour de fête)
prière du Tal
Pas de séouda chélichite à la synagogue
9h00
20h30
2e séder à partir de 21h47
Dimanche 24 avril
(2 jour de fête)
Arvit à 21h49
e
Lundi 25 avril
7h00
19h30
7h00
19h30
7h00
19h30
7h00
19h30
9h00
19h30
Samedi 30 avril
9h00
20h00
(8e jour de fête)
yizkor
( h’ol hamoèd)
Mardi 26 avril
(h’ol hamoèd)
Mercredi 27 avril
(h’ol hamoèd)
Jeudi 28 avril
(h’ol hamoèd, veille de fête)
Vendredi 29 avril
(7 jour de fête)
e
IMPORTANT : Le h’amets reste interdit jusqu’à 21h59
COURS DU RABBIN, PESSA’H 5776
Siyyoum vendredi matin 22 avril, du traité Nazir, vers 8h.
Samedi 23 avril, 19h :
‘Had gadya : Origine et diverses interprétations de ce chant populaire.
Dimanche 24 avril, entre min’ha et ma’ariv, vers 20h45 :
Un non-voyant est-il tenu d’accomplir les commandements ? La controverse entre Rabbi Yéhouda et Rabbi Méïr.
Samedi 30 avril, 19h :
Quelles causes justifient-elles de divorcer ?
Le débat entre l’école de Chamaï et l’école de Hillel.
22 N°56 • Avril 2016
PRESCRIPTIONS DE PESSAH’ 5776
Le H’amets
Qu’est-ce que le h’amets ?
On range sous cette appellation tout produit composé d’une des
5 espèces des céréales suivantes : blé, orge, avoine, épeautre,
seigle qui, sous l’action de ferments, de la chaleur, ou de l’humidité, subissent le processus de la fermentation. Tout aliment
contenant du h’amets est interdit.
L’interdiction du h’amets.
La Tora interdit à Pessah’ de consommer du h’amets, même en
infime quantité, de voir du h’amets nous appartenant ou d’en
posséder, ou d’en tirer tout profit.
Conséquences de l’interdiction du h’amets.
L’interdiction de consommer du h’amets pendant Pessah’
entraîne la nécessité d’utiliser pour Pessah’ une vaisselle spéciale ou de procéder à la cachérisation des ustensiles « cachérisables ».
L’interdiction de posséder et de voir du h’amets pendant Pessah’
entraîne l’obligation de le faire disparaître avant la fête partout
où il peut s’en trouver : maison, voiture, résidence secondaire,
bureau...
1 - La bédikat h’amets ou recherche du h’amets.
Elle a lieu le 13 Nissan au soir à la tombée de la nuit, correspondant cette année au jeudi 21 avril 2016 à partir de 21h45. La
bédika se pratique de la manière suivante :
• Allumer une bougie
• Réciter la bénédiction d’usage (dans les hagadot de Pessah’).
On évite de parler au moins le temps de trouver le premier
morceau de pain et si possible durant tout le temps de la
recherche.
• Vérifier à l’aide de la bougie les recoins de chaque pièce en
recherchant les éventuelles miettes de h’amets.
• Pour ne pas revenir « bredouille » de cette recherche, on a
l’usage avant de commencer la bédika de déposer dans chacune des pièces un ou deux morceaux de pain que l’on recherchera.
• Ces morceaux de pain seront mis de côté dans une boite ou un
chiffon pour être détruits le lendemain.
• La recherche est conclue par une déclaration d’annulation
pour tout le h’amets que l’on aurait pu oublier quelque part
chez soi, ou qui n’aurait pas été vendu. L’annulation doit être
dite dans un langage que l’on comprend. Si l’on ne comprend
pas l’araméen qui est la langue sémitique choisie par les
Sages du Talmud pour l’annulation, il faut lire sa traduction
en langue française. (voir la Haggada de Pessah’)
• Le h’amets nécessaire au repas du soir et du lendemain matin
est soigneusement gardé pour éviter qu’il ne s’éparpille.
2 - La destruction du h’amets : biour h’amets.
Elle a lieu le vendredi 22 avril 2016 au matin et doit être achevée avant 11h53. Le h’amets doit être détruit selon un des 3 procédés suivants : de préférence le brûler jusqu’à ce qu’il devienne
charbon, sinon l’émietter et le jeter au vent, ou l’émietter et le
jeter à la mer ou dans un fleuve. Après cette destruction, une
deuxième formule d’annulation est répétée (voir hagada). Dès
cet instant, il ne doit plus se trouver en notre possession de trace
de h’amets. La vaisselle h’amets, soigneusement nettoyée, doit
être rangée dans un placard fermé. Les produits contenant du
h’amets impropre à la consommation (cirage, encaustique,
colle,…) peuvent être gardés et même utilisés pendant Pessah’.
3 - Le jeûne des premiers-nés.
Lorsque la dixième plaie « Makat Béh’orot » frappa les premiers-nés égyptiens, elle épargna les premiers-nés d’Israël. En
témoignage de reconnaissance, les premiers-nés juifs jeûnent
le jour du 14 Nissan. Cette année, le jeûne tombe le vendredi
22 avril 2016 (Début du jeûne à 4h57 – Fin à 21h36). Si le premier-né a moins de 13 ans, son père jeûnera à sa place. L’usage
est que les filles aînées ne jeûnent pas.
• Dispense de jeûne : la participation à une séoudat mitsva
(repas en l’honneur d’une cérémonie religieuse) dispense du
jeûne. Le Rabbin Azoulay organise vendredi 22 avril 2016,
après l’office du matin (vers 7h45), un siyoum masseh’ta
(achèvement public de l’étude d’un traité du Talmud).
4 - Vente du h’amets
La défense de consommer du h’amets entre en vigueur le 14 Nissan au matin à la fin du premier tiers de la journée : cette année
le 22 avril 2016 à 10h29. A partir de 11h53, tout h’amets devient
inutilisable. Si on ne peut pas consommer ou se débarrasser de
tout le h’amets avant Pessah’, on peut recourir au procédé de
la vente du h’amets à un non-juif. Cette transaction se pratique
au moyen d’un contrat de vente, rédigé dans les formes légales
prescrites par le Talmud, qui lui donnent un caractère réel. En
général on remet, à cet effet, pleins pouvoirs au rabbin qui agit
au nom de tous ceux qui s’adressent à lui. (Pouvoir de vente
dans ce bulletin)
Cachérisation des ustensiles
Il est d’usage d’employer, dans la mesure du possible, durant
Pessah’ une vaisselle et une batterie de cuisine réservées exclusivement à cette fête.
Toutefois en cas de nécessité, on peut rendre utilisables pour
Pessah’ certains ustensiles dont on se sert toute l’année.
Il existe deux procédés de cachérisation :
→ Le liboun, action du feu. Le liboun se pratique en portant
l’ustensile à cachériser au rouge, à l’aide d’un chalumeau ou
de charbon de bois. La température à atteindre est telle que des
étincelles en jaillissent en le frottant. Le liboun s’applique obligatoirement :
• Aux ustensiles qui ont absorbé du h’amets sous l’action directe
du feu : broches, grils, etc…
• Aux plaques, moules de pâtisserie, poêles et autres ustensiles
utilisés à sec.
→ La hagala, action de l’eau bouillante. La hagala s’applique
aux ustensiles en métal, matière plastique dure, duralex n’entrant pas dans la catégorie « liboun ». Les ustensiles en terre,
en faïence, en porcelaine, en émail, ainsi que les poêles Téfal ne
peuvent être cachérisés.
Règles à observer pour la hagala :
• L’ustensile à cachériser doit être nettoyé soigneusement puis
inutilisé pendant 24 heures.
• Faire bouillir de l’eau dans un ustensile cacher pour Pessah’ et
u u u
la maintenir en ébullition.
N°56 • Avril 2016 23
NEUILLY PARIS OUEST
PRESCRIPTIONS DE PESSAH’ 5776
u u u
• Plonger l’ustensile à cachériser dans cette eau (bien veiller à
ce qu’elle reste en ébullition même pendant l’immersion).
• Retirer l’ustensile à cachériser de l’eau, puis le rincer à l’eau
froide – les récipients trop grands, pour pouvoir être plongés
dans un autre, sont remplis d’eau à ras bord, jusqu’à ébullition, puis on fait en sorte que cette eau déborde.
• La hagala ainsi que le liboun devront se terminer impérativement le vendredi 22 avril 2016 à 10h29.
Comment cachériser ?
• L’évier : s’il est en inox ou en résine de synthèse, ne pas l’utiliser
à chaud pendant 24 heures puis arroser d’eau bouillante et
rincer à froid (Irouï).
S’il est en faïence émaillée, il n’est pas cachérisable. Pour pouvoir l’utiliser, il faut en recouvrir les parois après le Irouï avec
du papier aluminium.
• La cuisinière à gaz :
Nettoyer les brûleurs, les laisser allumés à plein feu ½ heure
au moins.
Changer les grilles supportant les casseroles OU les cachériser par le Liboun OU les recouvrir de grillages ou plaques
métalliques.
• La cuisinière électrique : Faire chauffer les plaques de cuisson
pendant ½ heure à la température maximum. Recouvrir de
papier d’aluminium la surface confinée entre les plaques.
• La cuisinière avec plaque de cuisson en vitrocéramique : Bien
nettoyer la plaque, puis la faire chauffer pendant ¼ d’heure
à la température maximale. Recouvrir de papier aluminium
toute la surface qui n’est pas directement superposée à la
source de chaleur.
• La cuisinière avec plaque à induction : bien nettoyer, attendre
24 heures, arroser d’eau bouillante, recouvrir la plaque avec
une feuille multicuisson ou un disque relais en aluminium
et inox, afin qu’il y ait toujours un écran entre la plaque et
la casserole. NOTA : L’usage d’une plaque à induction le jour
même de Yom Tov n’est possible qu’en maintenant la plaque
allumée constamment au moyen d’un disque relais en aluminium et inox qui devra rester sur la plaque jusqu’à la fin de
Yom Tov.
• Le four à gaz : porter les parois du four au rouge (chalumeau)
et faire chauffer durant une heure à température maximum.
Si les parois du four sont en émail, le four n’est pas cachérisable.
• Le four électrique : Pyroliser le four. La catalyse ne constitue
pas un procédé de cachérisation.
• Le four à micro-ondes (sans la fonction grill). Bien nettoyer,
faire chauffer une casserole cacher le Pessah’ remplie d’eau.
Couvrir systématiquement chaque plat que l’on y introduit
pendant Pessah’.
• La plaque de chabbat : nettoyer la plaque, laisser chauffer
pendant 2 heures, recouvrir de papier d’aluminium.
• Le réfrigérateur : il doit être bien nettoyé. Il n’est pas nécessaire de recourir à la cachérisation. Recouvrir les clayettes de
papier aluminium.
• La table de cuisine : bien nettoyer le bois ou le stratifié, arroser
d’eau bouillante. Il est recommandé de recouvrir d’une toile cirée.
24 N°56 • Avril 2016
•
La table de salle à manger : nettoyer méticuleusement.
Recouvrir d’une nappe ou d’une toile cirée.
• La cocotte-minute : Dévisser les poignées. Bien nettoyer et
faire la Hagala. Pour le couvercle, le changer ou consulter un
rabbin. Les ustensiles qui ne sont pas d’une seule pièce (couteaux, casseroles à rivets, etc.) posent un problème de cachérisation, consulter un rabbin.
• Le lave-vaisselle : le processus de cachérisation des lave-vaisselle étant particulièrement complexe, il est recommandé de
s’abstenir d’utiliser à Pessah’ ceux qui ont déjà servi durant
l’année.
• Les ustensiles de verre : il existe 2 usages. Usage des séfaradim : laver les ustensiles de verre et les rincer. Usage des achkénazim : les verres à alcool ou utilisés à chaud ne sont pas
cachérisables. Les autres seront cachérisés en les immergeant
dans l’eau froide pendant 3 jours, l’eau étant renouvelée
toutes les 24 heures.
Les sédarim auront lieu vendredi soir 22 et samedi soir 23 avril
2016 à la tombée de la nuit (à partir de 21h45). Chaque séder
se déroule en 15 étapes (cf. Hagadah de Pessah’) durant lesquelles il ne faudra pas oublier de consommer au minimum
30 grammes de Matsa Chemoura (spécialement surveillée)
conformément à l’obligation biblique et de boire les 4 coupes
de vin. La matsa et le vin seront consommés accoudé sur le côté
gauche. Les repas des samedi et dimanche midi sont prévus.
Les commandements de Pessah’ concernent aussi bien les
hommes que les femmes.
Sans oublier :
• Les personnes qui ne passent pas les fêtes de Pessah’ chez
elles et qui quittent leur domicile avant la date de la bédikat
h’amets (jeudi 21 avril 2016) doivent effectuer la recherche du
h’amets la veille de leur départ, à la nuit tombée, sans réciter
la bénédiction « al bi’our h’amets » ou déléguer une personne
qui procèdera à cette recherche le dimanche soir, dans leur
domicile.
• Les séfaradim ne mettent pas les téphilin du samedi 23 au
samedi 30 avril 2016 inclus. Certains achkénazim les mettent
durant h’ol hamoed du lundi 25 au jeudi 28 avril 2016.
• On évite de monter au cimetière durant tout le mois de Nissan.
• On ne dit pas les supplications (Tah’anounim) durant tout le
mois de Nissan.
• La Birkat ilanot (bénédiction des arbres) peut être dite durant
tout le mois de Nissan mais il est recommandé de la réciter
dès le 1er Nissan, c’est-à-dire le dimanche 10 avril 2016. Cette
bérakha se trouve à la page 384 du livre de prières Patah’
Eliyahou.
• Il ne faudra pas oublier de faire le Erouv Tavchilin jeudi
28 avril 2016 afin de pouvoir cuisiner vendredi 29 avril (Yom
Tov et 7e jour de Pessah’) pour les repas du chabbat (vendredi
soir 29 et samedi 30 avril, 8e et dernier jour de Pessah’.
Le h’amets reste interdit jusqu’au samedi 30 avril 2016 à
21h59.
DATES ET HORAIRES À RETENIR :
5 mai 2016 :
12 mai 2016 :
Chaque année, en Israël et partout dans le monde, un hommage est rendu lors de Yom HaChoah aux 6 millions de Juifs
morts durant la Seconde Guerre mondiale, victimes des nazis
et de leurs collaborateurs. En France, 76 000 Juifs - dont
11 400 enfants - ont été déportés vers les camps de la mort. Seuls
2 600 d’entre eux survécurent.
Jour anniversaire de la déclaration d’Indépendance de l’Etat
d’Israël le 5 Iyar 5708, 14 mai 1948.
Yom HaChoah
11 mai 2016 :
Yom Hazikaron
C’est le jour consacré à commémorer le souvenir de tous ceux
qui sont tombés dans la lutte pour la création et la défense
de l’Etat d’Israël. Il se déroule durant les 24 heures qui précèdent le Yom Haatsmaout, jour de l’Indépendance d’Israël.
A ce moment, la nation toute entière exprime son impérissable
gratitude à ses fils et ses filles qui ont donné leurs vies pour
l’indépendance et l’existence de l’Etat d’Israël.
Yom Haatsmaout
26 mai 2016 :
Lag BaOmer
C’est un jour de fête dans le calendrier juif qui célèbre l’anniversaire du décès de Rabbi Chimon bar Yo’haï, auteur du
Zohar. Il commémore également un autre événement : dans
les sept semaines du Omer, allant de Pessa’h à Chavouot,
une épidémie frappa les disciples du grand sage Rabbi Akiva.
Le jour de Lag BaOmer, (33e jour du Omer) l’épidémie cessa.
5 juin 2016 :
Yom Yérouchalayim
Célèbre la réunification de Jérusalem après la conquête de
Jérusalem-Est par Tsahal, au cours de la guerre des Six Jours
en 1967.
N°56 • Avril 2016 25
26 N°56 • Avril 2016
N°56 • Avril 2016 27
QUESTIONS FRÉQUENTES SUR LA TSEDAKA
Gabriel VADNAI
Délégué général aux dons et legs
de la Fondation CASIP-COJASOR
Directeur général de 1974 à 2013
Sur beaucoup de sites Internet, il y a une rubrique « foires aux questions (frequent asked questions) » pour
ceux qui sont désorientés ou ne sont pas encore convaincus de l’utilité du produit vendu. Dans le domaine
de l’action sociale, de la Tsedaka, des personnes se posent, et posent aux responsables communautaires,
des questions, parfois naïves, souvent sceptiques ! Certains y trouvent arguments pour réduire leurs dons
ou ne rien donner !
C’est pourquoi je vous propose quelques réponses de la sagesse juive aux « questions les plus fréquentes ».
« A quoi bon donner ? La misère est infinie et il n’y a pas de solution aux problèmes sociaux !
Laissons les services publics, tellement plus riches, prendre ces problèmes en charge. »
Le ‘Hafets ‘Haïm, Rabbin bien-connu, décédé en 1933, raconte que deux hommes se promenaient le long
d’une rivière, lorsqu’ils virent un pont céder. De nombreuses personnes tombèrent dans le tourbillon. L’un
des deux hommes se jeta à l’eau pour tenter de sauver ne serait-ce qu’une personne. L’autre lui cria :
« C’est inutile, il y a trop de monde. Tu prends des risques pour ta vie, sans certitude de sauver qui que
ce soit ! » Le ‘Hafets ‘Haïm conclut : c’est bien ce qu’il fallait faire et il en est de même pour la Tsedaka.
Certains disent : « A quoi cela sert-il ? Il y a tellement de pauvres, nous n’arriverons à rien. » Mais, dans
le domaine de la Tsedaka aussi, sauver une vie, c’est comme sauver l’humanité.
Certaines personnes sollicitées questionnent : « Les “pauvres” ne sont-ils pas responsables de
leur situation ? ». Recherchent-ils vraiment du travail ? N’ont-ils pas commis une faute dans la
gestion de leur vie ? Sont-ils méritants ?
Un rabbi ‘hassidique, David de Schedova, demanda un jour à un homme riche pourquoi il était si peu
généreux. Celui-ci répondit : « Je voudrais être sûr que le solliciteur est vraiment pauvre ». « C’est drôle,
lui répondit le Rabbi, mais quand Dieu donne de l’argent à un riche, ce n’est pas toujours qu’il en est
digne ! Faut-il avoir cette exigence pour le pauvre ? »
Puis, il y a ces donateurs, souvent pleins de bonne volonté, qui se plaignent d’être trop sollicités.
Ne pourrait-on réduire le nombre des appels, celui des institutions sociales ?
Rabbi Yaacov de Radzymin répondit ainsi à un de ses fidèles : « Toi-même tu manges chaque jour ! »
« Bien entendu ! Sinon je ne survivrais pas ! » répondit l’homme. « Eh bien, expliqua le Rebbe, le monde
lui-même ne subsiste que grâce à à la Tsedaka, à la bonté de Dieu et, comme il nous donne chaque jour
nos moyens de subsistance, nous devons donner la Tsedaka tous les jours ! »
En tout état de cause, quelles que soient nos réticences à donner à la Tsedaka, rappelons-nous les propos
du Baal Chem Tov, le fondateur du Hassidisme : « Il ne faut certes pas faire une mitsva, une bonne action,
à contrecœur, mais en ce qui concerne la Tsedaka, peu importe, car l’important est que le pauvre bénéficie de notre générosité ! »
LA FONDATION CASIP-COJASOR,
LE POINT DE RENCONTRE ENTRE CEUX
QUI N’ONT PAS ASSEZ ET CEUX QUI VEULENT AIDER
1809
F O N D A T I O N
CASIP-COJASOR
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chèques à l’ordre de CINA
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Cotisation Individuelle :
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Cotisation de Soutien :
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70 euros
210 euros
250 euros
500 euros
140 euros
120 euros
> après déduction fiscale : 23,80 €
> après déduction fiscale : 71,40 €
> après déduction fiscale : 165,00 €
> après déduction fiscale : 330,00 €
> après déduction fiscale : 40,80 €
Cotisation assimilée à un don déductible des impôts à 66%.
Un reçu CERFA vous sera délivré avec votre carte de membre.
Cotisation 5776, valable de septembre 2015 à septembre 2016.
> Directrice : Lise Benkemoun
du lundi au jeudi de 9h30 à 18h30
Téléphone : 09 54 38 37 92 ou 06 43 72 64 25
Bureau situé au rez-de-chaussée du CCJC
E-mail : [email protected]
> Coordination : Emmanuelle Allouche
lundi, mardi et jeudi de 9h00 à 16h00
mercredi de 9h00 à 12h00, vendredi de 9h00 à 12h30
Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 6 - Fax : 01 47 47 54 79
Bureau situé au 1er étage de la synagogue
E-mail : [email protected]
du Centre Jérôme Cahen
culturel de Neuilly-Ancelle
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> Direction des réceptions : Moché Taïeb
Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 7 ou 06 60 45 90 95
E-mail : [email protected]
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VENTE D’ESPACE PUBLICITAIRE
La Régie Publicitaire de Neuilly Paris Ouest recherche
COMMERCIAL(E) EXPÉRIMENTÉ(E)
Contactez : Pascal KARSENTI
Tél. : 06 07 52 93 55 - 01 55 90 58 58
Mail : [email protected]
Action
Sociale
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Dimanche 29 Mai de 10h à 12h pour un Brunch/Débat
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19
passionnant
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Cette action fera la joie des enfants, et ramènera le sourire aux mamans.
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fêtes
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juives.
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pouvez
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Mai 2016
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Dimanche
22
Mai
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Sociale
Ancelle,
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Sociale
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Evelyne
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Natacha
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Natha
GeorgesAmaraggi,
Amaraggi,Caroline
CarolineAtlani,
Atlani,Evelyne
EvelyneSaadoun,
Saadoun,Natacha
NatachaTubiana,
Tubiana,Nathal
Natha
Levy,
José
Zerdoun,
Roland
Béhar,
Laurent
Chiche,
Yanniv
Betito,
Jean
Levy,
Levy,
José
Zerdoun,
Roland
Béhar,
Laurent
Chiche,
Yanniv
Betito,
Jean
Jacqu
Levy,José
JoséZerdoun,
Zerdoun, Roland
RolandBéhar,
Béhar,Laurent
LaurentChiche,
Chiche,Yanniv
YannivBetito,
Betito,Jean
JeanJacqu
Jacqu
Ghebali,
Eva Tordjman,
Anne Blum,
Sophie
Marcus,
Patricia
Amaraggi,
G
Ghebali,
Ghebali,
Eva
Tordjman,
Anne
Blum,
Sophie
Marcus,
Patricia
Amaraggi,
Gad
Ghebali,Eva
EvaTordjman,
Tordjman,Anne
AnneBlum,
Blum,Sophie
SophieMarcus,
Marcus,Patricia
PatriciaAmaraggi,
Amaraggi,Gad
Gad
Serezo,
Maurice
Sellem
et Fabien
Dahan
Serezo,
Serezo,
Maurice
Sellem
et
Fabien
Dahan
Serezo,Maurice
MauriceSellem
Sellemet
etFabien
FabienDahan
Dahan
NEUILLY PARIS OUEST
ACTUALITÉS
Salon du Livre 2016
L’union fait la force !
4
0 auteurs, 3 tables rondes, des
centaines de livres vendus et près
de 1 000 visiteurs, la Salon du
Livre de Neuilly Ancelle qui avait lieu le
13 mars dernier au CCJC a une fois de
plus été un franc succès ! Et nous vous
en remercions sincèrement, ainsi que
toute l’équipe de bénévoles qui a travaillé d’arrache-pied sur cet évènement.
Car il faut bien l’avouer, cette année,
plus encore que d’ordinaire, organiser ce
salon ne fut pas chose facile…
Vous vous en souvenez sans doute,
le Salon était prévu initialement le
15 novembre 2015, mais au vu des
attentats tragiques du 13 novembre, il
avait été décalé. Afin de respecter à la
fois le deuil national et l’état d’urgence,
cela nous paraissait inconcevable d’organiser cette journée festive au milieu
de l’horreur et alors que bien des gens
attendaient encore de savoir si leurs
proches étaient vivants ou non… On
pensait naïvement sans doute, que les
auteurs prévus pour le 15 novembre
et leurs éditeurs, auraient eu à cœur
de nous soutenir et d’être présents
Une partie de l’équipe de choc du CCJC
36 N°56 • Avril 2016
la Fraternité ! Et puis, rendons à César
ce qui lui appartient, nous avons aussi
pu compter sur des personnalités qui
nous soutiennent depuis des années,
comme Amanda Sthers, Pierre Assouline ou Enrico Macias et sur des gens
qui ont des convictions fortes, comme
par exemple Mohamed Sifaoui ou Jean
Birnbaum.
quelques mois plus tard pour cette
manifestation que nous avions volontairement placée sous le thème de la
Fraternité. Un concept fort et primordial à nos yeux de centre culturel juif,
surtout dans la France d’aujourd’hui.
Mais l’industrie du livre ne raisonne visiblement pas comme cela… Période de
promo finie pour les uns, prolifération
des salons, évènements familiaux ou
réelle peur pour les autres, puisque ce
salon avait lieu dans nos locaux et pas
dans un hôtel comme les éditions précédentes. Bref, de nombreux auteurs et
éditeurs ne voulaient ou ne pouvaient
plus venir, quand ils avaient la politesse de nous répondre… Loin de nous
décourager, bien qu’un peu estomaqués
par ces refus/silences, nous avons au
contraire contacté encore plus de gens !
Que ce soit pour venir dédicacer leurs
livres ou pour nous aider. Et là, bonne
surprise, à l’opposé de ceux, déjà invités qui ne souhaitaient plus venir, les
« nouveaux » qui souvent ne connaissaient pas ou pas bien notre salon
répondaient tous oui ! Et se montraient
ravis de découvrir un nouveau salon sur
Enrico Macias et Mohamed Sifaoui, un bel
exemple de fraternité !
Force est de constater que c’est grâce à
cette ténacité qui nous caractérise et à la
solidarité de notre communauté que le
succès fut finalement au rendez-vous !
De l’avis général, il y a désormais plus
de sens à organiser le salon dans nos
locaux, plus conviviaux et moins impersonnels qu’un hôtel (sans compter
les économies substantielles que cela
représente). Et cela nous a également
permis de montrer au 1er étage une
exposition de caricatures de presse sur
les attentats, tout à fait en rapport avec
le thème de cette édition 2016 et qui a
même convaincu les plus jeunes, attirés
par les dessins comiques ! Enfin, suite à
vos votes, le Prix littéraire Jérôme Cahen
a par ailleurs été attribué à « L’Esprit
du Judaïsme » de Bernard-Henri Levy
qui, ne pouvant être présent le 13 mars,
nous avait fait l’amitié de venir le présenter à la synagogue, le 8 février dernier (article dans ce même bulletin).
La leçon est claire, n’abandonnons
jamais, ne lâchons rien, soyons présents
les uns pour les autres, c’est ça la force
d’une communauté. Et si on peut le voir
dans des moments tragiques, chacun
doit aussi avoir à cœur d’être là au quotidien, dans des occasions qui peuvent
paraître moins importantes, comme lors
de ce rendez-vous annuel autour de la
lecture, que nous sommes ravis d’avoir
vécu avec vous tous, car nous sommes
et pour toujours le Peuple du Livre. D’ici
là, bonnes lectures, merci encore et à
bientôt !
Lise Benkemoun et Rachel Blaustein
A la rencontre de tous les humains !
P
our cette quatrième édition de
la Semaine « A la rencontre du
Judaïsme » en partenariat avec
la Mairie de Neuilly, la MJC/N et le
FSJU, le thème retenu était la Fraternité.
Après un Salon du Livre très fréquenté
le dimanche 13 mars, la semaine commençait bien lundi 14, par une conférence inaugurale au Chézy, réunissant
le Rabbin Michaël Azoulay, le Professeur Armand Abecassis et le Président
du Conseil Français du Culte Musulman, M. Anouar Kbibech. Dans des
genres différents et complémentaires,
nos trois orateurs ont répondu à un
verset qui pose question au sens littéral : « Suis-je le gardien de mon frère ? »
On parla bien évidemment beaucoup
de ce fratricide que raconte la Bible et
qui eut lieu très tôt, entre Caïn et Abel.
Mais aussi des raisons de cette violence
et notamment de la position de chacun
des protagonistes. Abel, par exemple,
sommé de se définir par rapport à son
frère ce qui est insupportable pour quiconque. Et qui pourtant ne répond rien
aux invectives… Enfin, ne parvenant
pas vraiment à maîtriser le monde, il
s’en retrouve « effacé »… On parla bien
sûr beaucoup de l’éducation et de son
importance dans cette naissance du
concept de Fraternité qui démarre forcément au sein de la famille. Et l’on évoqua évidemment l’homme citoyen, frère
en humanité avec chacun des habitants
de cette planète. On découvrit même de
jolies sourates du Coran sur l’accueil de
l’autre. Et le public, venu nombreux ce
Maryline Sfedj, Philippe Cuesta de la Mairie
de Neuilly, Lise Benkemoun, Elie Chouraqui,
réalisateur et Arlette Testyler, survivante de la
Shoah réunis pour une soirée cinéma émouvante.
soir-là repartit avec le sourire et un brin
de savoir supplémentaire.
Le lendemain soir, mardi 15 mars, on se
retrouvait au Village avec l’avant-première du film d’Elie Chouraqui, « L’origine de la Violence », en salles à partir du 27 avril 2016. Tiré d’une histoire
vraie, écrite par Fabrice Humbert, le
film raconte l’histoire de Nathan Fabre,
un jeune professeur qui, se rendant à
Buchenwald, y découvre une photo
de déporté ressemblant étrangement
à son père jeune… Pourtant, il est normand et catholique et jamais, dans sa
famille, personne n’a évoqué les camps…
Ebranlé par cette découverte, il se lance
dans une enquête qui a bouleversé sa
vie… Un film réussi, et touchant de l’avis
général. Le débat avec le réalisateur,
qui suivit la projection, fut, lui aussi, très
intéressant et nous conseillons vivement
à tous ceux qui n’étaient pas présents au
Village d’aller voir ce film, il le mérite !
Arlette et Charles Testyler, anciens
déportés ont quant à eux donné le mot
de la fin : quand nous ne serons plus là,
il restera les films de fiction sur la Shoah
et ce sera ça la sépulture de ceux qui sont
partis… Un grand moment d’émotion,
pour lequel nous étions ravis d’avoir à
nos côtés notamment, Philippe Cuesta, le
directeur de cabinet du Maire de Neuilly.
De gauche à droite : le Professeur Armand
Abecassis, le Rabbin Michaël Azoulay et Anouar
Kbibech, Président du Conseil Français du Culte
Musulman.
Le lendemain, la journée avait une
tonalité nettement plus festive, puisque
nous étions présents à la MJC/N, place
Parmentier, pour des ateliers manuels
et créatifs avec les enfants. Ils ont pu
se faire maquiller, ont appris à écrire
leur prénom en hébreu, ont découvert
de nombreux objets représentatifs du
judaïsme et ont fabriqué masques de
Pourim et ballons décorés dans une
ambiance très sympathique. Enfin, ils
ont goûté les oreilles d’Haman et les ont
trouvées franchement bonnes !
Une fois de plus cette semaine a été
un vrai bonheur, ne manque plus qu’à
convaincre les communes voisines de
faire la même chose !
Lise Benkemoun
N°56 • Avril 2016 37
NEUILLY PARIS OUEST
ACTUALITÉS
Rencontre et dialogue
avec Bernard-Henri Lévy
par Babeth Zweibaum, membre de la Communauté de Neuilly,
Déléguée Nationale Evènements B’nai B’rith France.
L
e B’nai B’rith France, son Président
Serge Dahan, avec la Communauté juive de Neuilly, son Rabbin,
Michaël Azoulay et son Président Philippe
Besnainou, ont été heureux de recevoir
Bernard-Henri Lévy.
Nous étions réunis lundi 8 février 2016,
plus de 300 personnes dans la synagogue
de Neuilly transformée pour ce soir là en
« Maison de l’Assemblée », la traduction littérale du terme hébraïque Beit Ha Knesset.
M. Serge Dahan, Président du B’nai B’rith
France, en quelques mots, a ouvert la rencontre heureux de recevoir Bernard-Henri
Levy, qui nous a éblouis par la lecture
d’extraits de son livre 
: « L’Esprit du
Judaïsme ».
Ce livre aurait pu avoir pour titre « Le
Génie du Judaïsme », en clin d’œil à Chateaubriand, et ce livre reste paré du mot
génie que Bernard-Henri Lévy a su nous
transmettre de façon magistrale. Quelle
flamme pour honorer et servir cette lettre
« J » comme Juif.
Pour citer Bernard-Henri Lévy :
« Ce que le judaïsme apporte au monde,
ce qu’il ajoute, de quoi il enrichit le reste
de l’humanité, cette part de poésie et
de beauté, ce sens de l’éthique, ce sens
de l’humain dont les humains seraient
amputés, si ce qu’à Dieu ne plaise, il n’y
avait tout d’un coup plus de Juifs.
Le Juif est un tout petit fantôme qui accompagne les nations en secret dans leur long
cheminement, dans leur rencontre avec
elle-même, peut-être dans leur épanouissement ou dans leur rédemption. Il le fait
discrètement, il est selon « ta descendance
sera comme le sable de la mer, sable qui
se mêlerait au limon des nations. C’est le
vrai sens de l’élection, « Elu » signifiant
« Trésor » en hébreu et la singularité juive
est le trésor secret des nations ».
Bernard-Henri Lévy explique que « assez
surprenant, la langue française doit beaucoup à l’hébreu.
Notre idée du droit, des droits de l’homme,
du contrat social et républicain doit
beaucoup au paradigme du royaume
des Hébreux » et dit-il « il y a la colossale affaire Proust, ce juif secret, ce quasi
marrane, dont je montre qu’il était un
lecteur du Zohar, qu’il a construit toute la
Recherche comme une sorte de nouveau
Talmud et que son Judaïsme a fonctionné
comme un puissant levier pour relever
une littérature française qui était en train
d’expérimenter toutes les façons qu’a une
littérature de « mourir » ».
Bernard-Henri Lévy dit de ce livre qu’il
est le plus intime de ses livres, livre qu’il
a décidé « d’achever là dans l’anxiété
et la rage face à cette France qu’il aime
tant mais qui est tout de même celle
d’Ilan Halimi, du drame de Toulouse, des
manifestations pro-palestiniennes où l’on
crie « Mort aux Juifs » dans les rues de
Paris. Les Juifs ont bien compris qu’en se
cachant, on se désarme et qu’en s’affirmant on se renforce ».
Il pense que « l’antisémitisme devient une
religion planétaire. Il pense, il croit, il le
dit :
« Nous devons être assez forts pour être
sûrs d’être toujours les plus forts »
« Cette ancienne haine qui se donne des
habits neufs :
L’antisionisme en ce qu’il fait d’Israël le
seul coupable,
Le négationnisme car, en récusant la souffrance du peuple juif, il dessine l’image
d’un coupable,
La compétition victimaire, qui récuse
la souffrance au motif qu’il y en aurait
d’autres et accuse les juifs de s’approprier
l’exclusivité de la compassion, terme idiot
mais terriblement efficace.
Trois composantes d’une véritable bombe
atomique morale, qui si on les laissait
s’assembler donneraient lieu à une explosion » terrible.
Cet antisémitisme cherche à trouver les
arguments, les mots donnant à sa passion une forme de légitimité, haïr sans en
avoir l’air, faire le mal en donnant le sentiment que c’est un bien.
Et enfin comme il l’a déjà dit à maintes
reprises : « nous avons pour nous rassuu u u
38 N°56 • Avril 2016
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Dimanche de 9h à 13h
NEUILLY PARIS OUEST
ACTUALITÉS
u u u
rer la République Française, Manuel Valls
n’a-t-il pas dit : La France sans les Juifs ne
serait pas la France ? ».
Cette lecture de Bernard-Henri Lévy fut poignante, son timbre était comme venu d’un
ailleurs puissant et d’une force que seule la
pudeur d’émotion et sa conscience enfouie
pendant plus de vingt ans avaient étouffée.
C’était une vague déferlante, un tsunami
du cœur qui nous a atteints au plus profond de nous-mêmes, émaillé d’une
grande simplicité et parfois d’une grande
proximité.
Dans la synagogue, Bernard-Henri Lévy,
l’enfant de Neuilly, imprégné de souvenirs
de son père, de la Hazkara de son grandpère, si présents par leur absence en ces
lieux, pouvait nous faire vibrer. Il nous a
émus jusqu’à nous sentir tous ensemble UN.
Ses aïeux peuvent être fiers, il honore si
bien le nom de Lévy.
Chacun des auditeurs a reçu un livre que
Bernard-Henri Lévy avait eu la gentillesse
de dédicacer au préalable, trois cents
livres que le B’nai B’rith France et son Président Serge Dahan ont offert à chacun
des participants à la fin de la soirée.
Tous nos remerciements à la Communauté
juive de Neuilly, à son Rabbin Michaël
Azoulay et à Moché Taïeb, à son Président,
Philippe Besnainou et à ses Vice-Présidents : Philippe Meyer et Maurice Sellem et
à notre chère Lise Benkemoun.
Commémoration de l’exécution
du groupe Manouchian
L
a cérémonie officielle en l’honneur
des juifs et arméniens morts pour la
France le 21 février 1944, s’est déroulée
pour la première fois à la synagogue de
Neuilly le 22 février dernier. Il y a 72 ans, les
23 membres du groupe Manouchian, de six
nationalités différentes et composé essentiellement d’arméniens et de juifs, étaient
assassinés par les nazis quelques mois
avant la Libération de Paris.
La cérémonie, créée en 2011 et organisée
par l’Aumônerie Israélite des Armées et
par l’Association Nationale des Anciens
Combattants et Résistants Arméniens
(ANACRA), s’est déroulée en présence du
Grand Rabbin de France Haïm Korsia, du
rabbin Michaël Azoulay, du Primat émérite de l’Eglise Apostolique Mgr Norvan
Zakarian, de Sergey Azaryan représentant
40 N°56 • Avril 2016
de l’Ambassadeur d’Arménie en France, du
président de l’ANACRA Antoine Bagdikian,
de l’Aumônier des Armées en Chef du culte
israélite le rabbin Joël Jonas, et de plusieurs
aumôniers israélites des armées parmi lesquels Moché Taïeb. Le Président de la communauté de Neuilly, Philippe Besnainou,
était représenté par Philippe Meyer et Maurice Sellem, Vice-Présidents. Etaient également présents des membres de la commission administrative : Lise Leszczynski, Cathy
Rouach et Fabien Dahan, ainsi que la directrice du CCJC Lise Benkemoun.
Le rabbin Michaël Azoulay a ouvert la cérémonie en prononçant des mots d’accueil,
puis Antoine Bagdikian a relaté l’histoire du
génocide des arméniens et de la Shoah et
rappelé la communauté de destins et de tragédies des deux communautés. Il a été rappelé que les Jeunes Turcs, avec la complicité
de l’Allemagne, ont fait plus de 2 millions
de morts entre 1894 et 1923 en comptant
les Assyro-Chaldéens. Une différence fut
toutefois relevée avec la Shoah qui fit 6 millions de juifs morts : les enfants arméniens
survivants de moins de 5 ans auraient été
épargnés par les bourreaux. Il a également
évoqué le destin de Missak Manouchian,
poète, militant communiste et résistant,
né en 1906, arrêté le 16 novembre 1944
sur dénonciation et fusillé à 37 ans au fort
du Mont-Valérien avec ses 21 camarades.
Après la lecture par Mgr Norvan Zakarian
puis par Moché Taieb de prières arméniennes et juives, Philippe Meyer procéda
à la récitation des noms des 23 martyrs du
groupe morts pour la France. Le poème de
Louis Aragon « L’Affiche rouge », composé
en 1955 en hommage aux 23 résistants
exécutés, fut lu par Mme Jacqueline Nataf,
aumônier des armées.
Dans son intervention, le Grand Rabbin
de France a rappelé qu’ « On ne peut pas
vivre ensemble en France en opposant les
mémoires des uns des autres. C’est impossible ! ». D’où l’importance pour lui de partager ensemble et dans un lieu de culte la
mémoire de ces 23 membres du groupe
morts pour la France. C’est ainsi que cette
mémoire pourra se perpétuer et se transmettre. Il a conclu à travers cet appel : « Être
ensemble aujourd’hui c’est être capable de
dire jamais nous ne nous tairons lorsque le
mal s’accomplira car le silence est toujours
complice ou trompeur. Et être ensemble
dans la prière, c’est une façon de dire que
nous ne nous tairons pas ! ».
La cérémonie s’est achevée par la lecture
de la prière pour la République par l’aumônier de la zone de défense Est, Philippe
Choukroun. Au final, un très beau moment
de fraternité digne, fort et émouvant dans le
partage de la mémoire, du souvenir et de la
douleur.
Philippe Meyer
Vice-Président
de la commission administrative
L’ISF
vous concerne ?
En 2016, la Fondation FSJU a besoin de votre don ISF pour financer des actions
sociales et éducatives indispensables, en France et en Israël.
En France, la précarité continue de sévir. Le sentiment de vulnérabilité de la communauté
s’accentue. Un Fonds d’Urgence Solidarité permet de répondre aux situations de crise, en
débloquant les ressources nécessaires en quelques heures. La Fondation FSJU finance également
des bourses cantine pour permettre à tous les enfants, sans exception, de déjeuner dans leur
école. Pour la Fondation FSJU, la transmission de l’identité, le rayonnement
de la culture juive et le renforcement de l’engagement des jeunes sont
des missions prioritaires.
En Israël, la fracture sociale s’aggrave. La Fondation FSJU
participe à un programme d’aide auprès des populations en
difficulté. Le programme permet une distribution de produits
de première nécessité. Pour les personnes âgées s’ajoutent
des bons d’achat pour des médicaments. Des cours sont
proposés aux enfants en situation d’échec scolaire. Pour
les plus jeunes, des activités d’éveil sont organisées. La
Fondation FSJU soutient des actions d’aide aux adolescents
en difficulté.
Votre don à la Fondation FSJU, sous l’égide de la Fondation
du Judaïsme Français, est déductible à 75 % de l’Impôt de
Solidarité sur la Fortune.
Pour une information
en toute confidentialité
Fondation FSJU – Esther Fargeon
01 42 17 11 38 ou [email protected]
sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français
NEUILLY PARIS OUEST
ACTUALITÉS
Un nouveau Sefer Torah
à la mémoire de Stéphane Atlani z’’l
C
e fut une très belle cérémonie,
à la fois empreinte d’émotion et
de joie, qui a vu l’accueil dans la
synagogue d’un nouveau Sefer Torah écrit
pour la communauté à la mémoire de Stéphane Atlani z’’l qui nous a quittés il y a un
peu plus d’un an. De nombreux fidèles et
amis de Stéphane Atlani z’’l étaient venus
entourer sa famille pour ce moment qui est
toujours très important dans la vie d’une
communauté. On notait notamment la
présence du Rabbin Michaël Azoulay, du
Grand Rabbin Alexis Blum, du Docteur
Elie Ben Ezra, de nombreux Rabbanim, du
Président de la communauté Philippe Besnainou, des Vice-Présidents Maurice Sellem
et Philippe Meyer, du secrétaire général et
Président d’Honneur Claude Zenouda.
Au cours de cette cérémonie animée par
Maurice Sellem, dix-huit personnes ont été
honorées à venir successivement écrire une
des dix-huit dernières lettres du nouveau
Sefer Torah avec le Sofer présent, en commençant par le Rabbin Michaël Azoulay
et en terminant par Maxime, le fils de Stéphane Atlani z’’l, et par Gérard Sitbon, l’initiateur de la cérémonie. Ces écritures ont
été ponctuées par des chants entonnés par
Abraham Kohen et les prises de paroles du
Rabbin Michaël Azoulay, du Grand Rabbin
Alexis Blum, du Docteur Elie Ben Ezra, de
Gérard Sitbon et du Rav Bénichou. Tous ont
rappelé avec émotion la mémoire de Stéphane Atlani z’’l et son rôle majeur de pilier
et d’âme de la communauté que personne
n’oubliera. L’intronisation de ce très beau
Sefer Torah a été suivie d’un superbe repas
au Centre Communautaire qui a permis
d’achever de la plus belle façon cet accueil
et cet hommage dans la joie et la convivialité de toute la communauté.
Une action solidaire magnifique
C
e dimanche 17 Janvier 2016 fut
une journée exceptionnelle. Une
action solidaire magnifique entre
notre Communauté et le CASIP nous a permis de réaliser cinq Bat Mitsva.
Brigitte, Ilana, Jade, Shana et Shirel ont été
brillantes et enjouées à la fois. Nous avions
comme but de faire une belle fête, et bien
cette fête, elles ont su la rendre inoubliable.
Nous avons été très heureux de préparer
et réaliser cet évènement d’importance,
les bénévoles de l’Action Sociale Ancelle
(A.S.A.), avec le CASIP, les permanents de
la communauté de Neuilly, et ce chacun
dans son domaine a œuvré à cette chaîne
de solidarité, qui a été exemplaire.
Le plus émouvant dans cette réalisation fut
le désir général de participer, aussi bien les
bénévoles que les permanents, aussi bien
les prestataires et les donateurs que le Président et la Commission Administrative.
42 N°56 • Avril 2016
Un bel exemple de solidarité,
aider, agir, et faire agir.
Après une cérémonie à la synagogue
préparée et dirigée par Dane Abourmad,
empreinte de solennité et d’émotion, les
discours, la remise de diplômes par le Rabbin Azoulay, et la bénédiction par le Grand
Rabbin Blum, la journée continua avec un
très beau brunch, dans les salons du centre
communautaire, et une animation par un
formidable DJ, avec des danses et chants
notamment israéliens pour une fête qui
a comblé tous les participants et leurs
familles.
Merci à Eva, Lise, Moché, Sophie, Evelyne
…
Ce dimanche 17 Janvier fut une très belle
journée qui restera longtemps dans les
mémoires de notre synagogue.
A renouveler !
Georges AMARAGGI et Caroline ATLANI
Nous tenons à remercier chaleureusement Mme Hercot (Edelweiss) pour les
robes, M. Raoul Journo (Genèse Traiteur),
Mme Evelyne Layani et Judith Abourmad (Elo Organisation et décoration),
Mme Arlette Nebbot, Mme Annie Taïeb,
Mme Vanessa Taïeb, M. Pierre Lumbroso
pour l’accompagnement musical et
M. Jacques Sellam.
NEUILLY PARIS OUEST
ACTUALITÉS
CHABBAT YITRO : Le T.G.M.
nous a conduits jusqu’à la Marsa…
L
a semaine du 25 janvier 2016 était
celle où les familles d’origine tunisienne commémorent le jeudi soir
dans leurs foyers, la « fête des garçons », qui tombe toujours la semaine
où l’on lit à la synagogue la Parachat
Yitro, laquelle contient notamment les
10 Commandements.
au long des offices les raisons de certaines
particularités observées dans la prière.
Comme chaque année, notre communauté a organisé plusieurs festivités pour
cette occasion et, à chaque évènement,
c’est comme si nous passions une étape
ou traversions une station de la ligne
ferroviaire du « T.G.M. » (Tunis, Goulette,
Marsa) pour, à la fin du Chabbat, arriver à
destination, au terminus de Marsa-Plage.
Nous assistâmes très nombreux à de
magnifiques offices de Chabbat célébrés
par deux ‘hazanim talentueux, le Rabbin
Amos HADDAD et Monsieur Benjamin
COHEN, auxquels se joignit bien évidemment notre ministre-officiant, Monsieur
Abraham KOHEN. Les airs qui résonnaient
dans la synagogue nous faisaient même
voyager au-delà de la ligne du « T.G.M. »,
puisque nous avions l’impression d’aller
de Tunis à Djerba en passant par Nabeul
et Sfax. Un grand merci à nos officiants
qui permirent à certains de se remémorer
les airs entendus dans leur enfance et à
d’autres, de découvrir une liturgie qui leur
était jusqu’à présent inconnue.
Rappelons que le Rabbin Amos HADDAD, originaire de Médenine, dans le sud
tunisien, est un célèbre cantor qui officia
dans son adolescence à l’office des jeunes
Par une halte à la station « Goulette
Casino » nous nous délectâmes d’un repas
organisé le samedi midi, et il convient de
féliciter Monsieur Raoul JOURNO, propriétaire de GENESE TRAITEUR, qui servit
à table un repas chabbatique où abondance et excellence se côtoyèrent.
organisé à la Grande Synagogue de l’avenue de Paris à Tunis, et qu’il se forma
ensuite à la ‘hazanout en Angleterre,
étudiant notamment les ‘hazanout hispano-portugaise, égyptienne, et syrienne.
Il fut d’ailleurs, durant plusieurs années,
ministre-officiant de l’oratoire égyptien de
la synagogue de la rue de la Victoire dans
le 9e arrondissement. La beauté de son
office et de sa lecture des 10 Commandements reflétait d’ailleurs le travail et la
qualité de la formation qu’il reçut.
Quant à Benjamin COHEN, qui officia
pour Moussaf, il fut formé dans la plus
pure tradition tunisoise à la synagogue de
la rue Julien Lacroix à Belleville, et tous
deux s’accordèrent merveilleusement
pour nous faire voyager au travers de ces
airs typiques. Les piyoutim qu’ils chantèrent en chœur avec Abraham KOHEN
résonnaient et remplissaient de sim’ha la
synagogue, permettant très certainement
à nos prières de s’élever plus facilement.
Nous partîmes de la station de T.G.M.
« Tunis-Nord » vendredi soir, en entonnant immédiatement après le Chir Ha Chirim, les chants Bar Yo’haï et Echet ‘Hayil,
comme le veut la tradition tunisienne et le
Rabbin Michaël AZOULAY expliqua tout
44 N°56 • Avril 2016
Motsae Chabbat, le « 
T.G.M. 
» nous
emmena à notre destination finale, à la gare
de « Marsa-Plage », pour nous attabler au
« SAF SAF ». A l’origine, ce lieu servait de
halte aux caravaniers et se transforma en
café où l’on se désaltérait de l’eau fraîche
d’un puits autour duquel tournait une chamelle qui, harnachée d’une corde enroulée
autour d’une poulie fixée au-dessus du puits,
permettait d‘y puiser l’eau. Ce lieu typique
et populaire permet en toute simplicité
de déguster notamment des sandwiches
tunisiens, fricassés, chips fraîches, bricks à
l’œuf, mais aussi bomboulone (beignets) et
glaces, et souvent on y croise des joueurs de
cartes. C’est cette ambiance que nous avons
recréée au centre communautaire grâce à
GENESE TRAITEUR, où certains purent y
jouer à la « scoubba » (ou « scoppa »), tout
en goûtant les spécialités typiques du SAF
SAF, sirotant une citronnade fraîche, en profitant d’un magnifique concert de musique
tunisienne et égyptienne donné par Monsieur Benjamin COHEN accompagné de son
orchestre.
Un succès à renouveler !
Jean-Marcel Nataf
Vice-président
de la Commission administrative
Un dimanche enchanteur
L
e dimanche 17 janvier 2016, le Centre
communautaire Jérôme Cahen a vécu
un beau moment musical et amical.
La Chorale Robert et Suzanne Meyers
avait convié la Compagnie Yid’n Blues de
Nancy à partager cette journée.
Les 2 ensembles se sont déjà rencontrés à
plusieurs reprises que ce soit à Nancy lors
des Journées Européennes de la Culture
Juive ou que ce soit à Neuilly lors de
concerts au théâtre.
Denise Bauer, Présidente de la Chorale, a
su donner de la convivialité à cette journée que ce soit par des douceurs ou par
une organisation parfaite. Elle ouvrit la
journée par des paroles de bienvenue.
La partie musicale commença par des
échauffements musicaux puis Danièle
Morali dirigea de main de maître un
« 
adon olam 
» tonique, joyeux. Rosy
Farhat nous fit travailler « Los Bilbilicos ».
Ces deux morceaux furent repris lors du
concert de l’après-midi.
Pas de belles rencontres sans bon repas.
Nous pouvons en remercier Moché Taieb
de même que nous remercions Raphaël
qui sut animer par des chants entraînants
l’ensemble des participants.
Tout le monde mit la main à la pâte et en
deux temps trois mouvements, la salle se
transforma en salle de concert.
Ce fut la Compagnie Yid’n Blues qui ouvrit
le bal nous entraînant par des chants
rythmés ou en nous invitant à la rêverie.
La chorale Robert et Suzanne Meyers permit à trois jeunes de faire leurs débuts
Samuel, Raphaël et Louis. Puis elle présenta
quelques chants travaillés actuellement.
Cette journée a remporté un vrai succès qui ne manquera pas de susciter des
vocations et nous vous attendons tous les
mercredis à 19h30 !
Nous remercions vivement Danièle Morali
et Rosy Farhat pour ces beaux moments
musicaux et leur enthousiasme contagieux.
Voilà, chers amis, les merveilleuses
impressions que je garde de ce dimanche
qui porte bien son nom…
Un dimanche enchanteur.
Ariane Hagege
N°56 • Avril 2016 45
OULAY
Marcel AZOULAY
2 52 439 70 39
Cell : +972 52 439 70 39
01 77 50 20 00
De France 01 77 50 20 00
@barnes-international.com
[email protected]
ISRAËL ISRAËL
NEUILLY PARIS OUEST
LE COIN DE LA HALAKHA
Qiddouch et lavage rituel des mains,
dans quel ordre ?
Par le Rabbin Michaël Azoulay
A
u chapitre 271, le paragraphe 12,
du Choul’han ‘aroukh (de Rabbi
Joseph Caro, 1488-1575) dispose : « Après qu’il ait récité le qiddouch
sur un verre, il se lave les mains et récite
la bénédiction ‘al nétilat yadayim, et s’il
s’est lavé les mains avant le qiddouch, il a
exprimé l’idée que le pain fait pour lui l’objet d’une préférence. Il devra alors réciter
le qiddouch sur le pain et non sur le vin. »
Glose du ReMa (Rabbi Moïse Isserles, 1525
env.-1572) : « Certains disent qu’il convient
a priori de se laver les mains avant le
qiddouch… et c’est l’usage répandu dans
ces pays, qu’il ne faut pas modifier, à l’exception de la nuit de Pessa’h… ».
« Dans nos pays on se lave les mains
avant Quiddouche, excepté les deux nuits
du Séder parce qu’alors l’interruption
entre Quiddouche et Hamôtsi serait trop
longue (NDLR : en raison de la lecture
de la Haggadah). Dans d’autres pays
on ne se lave qu’après Quiddouche. »
(Choul’hâne aroukh abrégé du Grand
Rabbin Ernest Weill).
cas, tandis que l’auteur de la Mappah (la
« nappe », c’est-à-dire, les annotations de
Moïse Isserles) prétend le contraire, dans
la mesure où le qiddouch est indissociable
du repas (comme si le qiddouch et la
bénédiction sur le pain ne faisaient qu’un).
Rabbi Isaac Louria Achkenazi (15341572), surnommé ha-Ari haqaddoch (« le
saint lion »), insiste sur le fait de réciter
le qiddouch avant l’ablution des mains,
car, selon la kabbale, le qiddouch à table
constitue le prolongement et l’achèvement de ce qui a été fait lors de la prière
du soir, tandis que la netilat yadayim
(« 
ablution des mains 
») relève d’une
autre dimension, à savoir, celle du repas.
La controverse entre Joseph Caro et Moïse
Isserles concerne la question de savoir
si la récitation du qiddouch constitue ou
pas une interruption entre l’ablution des
mains et la récitation de la bénédiction
sur le pain qui inaugure le repas. L’auteur
du Choul’han ‘aroukh estime que c’est le
Le ‘Hafets ‘Hayyim (Israël, Méïr Ha-Kohen
Kagan, 1838-1933) précise dans son
ouvrage Michnah berourah (1884-1907),
que, dans la mesure où en l’absence de
vin, le qiddouch du vendredi soir ne peut
être dit que sur du pain, et que dans ce cas,
la netilat Yadayim doit nécessairement
précéder le qiddouch, il est recommandé
a priori de toujours procéder de la sorte,
afin d’adopter une conduite unique.
Toutefois, le même auteur ajoute que
plusieurs A’haronim (les « derniers » décisionnaires, du XVIe siècle à nos jours) ont
écrit qu’il était préférable a priori de dire
le qiddouch avant de se laver les mains,
conformément à l’opinion du Choul’han
‘aroukh, de façon à s’acquitter selon tous
les avis, et dans de nombreux endroits, on
a adopté leur recommandation.
CONSIGNES DE SÉCURITÉ
SYNAGOGUE DE NEUILLY ANCELLE - CCJC
• Ne laissez jamais les portes ou les fenêtres ouvertes sans surveillance.
• Si vous voyez une personne au comportement suspect (ou un véhicule stationné aux abords de la synagogue et du centre communautaire),
signalez-la aux policiers, aux agents de sécurité, à un permanent ou à un administrateur de la synagogue.
• Si une personne veut rentrer en même temps que vous à la synagogue ou au centre communautaire et que vous avec un doute sur celle-ci,
signalez la discrètement à un agent de sécurité, un permanent ou un administrateur.
• Si vous voyez un objet abandonné dans la synagogue ou le centre communautaire, n’y touchez pas : prévenez immédiatement un agent
de sécurité, un permanent ou un administrateur.
• Arrivez à l’heure lors des cours et activités dispensées au centre communautaire.
• Ne pas stationner devant la synagogue ou le centre communautaire en dehors des places autorisées.
• À la fin des offices et des activités, ne restez pas devant la synagogue ni devant le centre communautaire, évitez tout attroupement et
dispersez-vous rapidement.
• Acceptez calmement les consignes de sécurité des personnes qui sont là pour vous protéger.
• Respectez les personnes qui vous protègent. N’oubliez pas que pendant que vous priez à l’intérieur, ils veillent sur vous à l’extérieur.
• Inscrivez-vous aux activités à l’avance et munissez-vous de vos cartes de membres qui désormais comportent aussi votre photo.
LA SÉCURITÉ C’EST SIMPLE SI TOUT LE MONDE Y PARTICIPE
LA SYNAGOGUE EST VOTRE MAISON, PROTÉGEZ-LA !
LA COMMISSION ADMINISTRATIVE
48 N°56 • Avril 2016
JEUNESSE
Une journée à Auschwitz
Groupe Eeif de Neuilly Jérôme Cahen
L
e dimanche 14 février 2016, ce sont
24 animateurs du groupe EEIF de
Neuilly Jérôme Cahen qui sont
allés visiter Auschwitz. Nous avons pris
l’avion tôt le matin direction Cracovie
pour visiter en une journée seulement
le plus grand camp de concentration et
d’extermination de la seconde Guerre
mondiale. Accomplir notre devoir de
mémoire est une partie importante de
notre identité de scout juif, mais c’est
aussi dans une démarche de formation
et dans un but de transmission que la
plupart des animateurs ont effectué ce
voyage. La transmission du jeune par le
jeune est une des valeurs primordiales
de notre mouvement de jeunesse.
C’est en me rendant compte que seulement trois animateurs au sein de notre
groupe étaient déjà allés en Pologne,
que j’ai pensé pour la première fois à
organiser le voyage. En parlant autour
de moi, j’ai constaté aussi que chaque
année nous avions un peu plus de mal
à préparer une activité sur la Shoah
pendant le camp d’été et que nombreux
étaient ceux qui souhaitaient non seulement prendre part au voyage mais
aussi m’aider à l’organiser.
Le soutien constant de la communauté,
mais aussi celui des parents qui appréciaient une telle initiative, nous a encouragés à persévérer et nous a permis d’alléger le budget du voyage. Après plusieurs
appels aux dons, une cagnotte participative et des demandes de subventions à
de nombreuses associations, nous avons
enfin pu mettre en place notre projet. C’est
avec l’aide du Mémorial de la Shoah, qui
s’est occupé de la partie logistique et de
nous fournir des guides sur place, que le
voyage a finalement pris forme.
Il ne restait plus qu’à s’occuper de
la préparation « pédagogique » du
voyage. En effet, pour qu’il puisse profiter au maximum à chacun des animateurs, ce voyage se devait d’être préparé
en amont. Nous avons donc organisé
des visites au Mémorial de la Shoah
ainsi qu’une soirée de présentation du
camp d’Auschwitz avec un guide de Yad
Vachem qui nous a donné des ‘’conseils‘’
pour affronter cette journée.
La veille au soir, Samedi 13 février à la
sortie de Chabat nous finissions d’organiser les navettes pour aller à l’aéroport
à 5h00 le lendemain. Le projet était bouclé, le voyage allait commencer…
Simon Kern, 20 ans,
animateur depuis 4 ans aux EEIF
u u u
N°56 • Avril 2016 49
NEUILLY PARIS OUEST
JEUNESSE
u u u
Quelques témoignages :
Nathan Bessis
Je pense que ce devoir de mémoire, est
aux eeif essentiel pour un groupe d’animateurs et va avoir un sérieux impact sur
la transmission que nous allons apporter
aux enfants de notre groupe local.
Helena Benmoussa
Le voyage à Auschwitz m’a permis de réaliser à quel point nos frères ont souffert et
dans quelles conditions. Ce voyage m’a
fait voir le monde différemment.
David Poignon
Nous avons la chance de vivre, dans de
bonnes conditions, afin de faire perpétuer
ce souvenir et ne jamais oublier ce qu’ont
subi nos ancêtres. C’est en ce sens que le
rôle de transmetteur est essentiel pour le
peuple juif. La mémoire de la Shoah fait
partie de notre histoire, de notre identité.
Ce devoir de mémoire est d’autant plus
important de nos jours que nous allons
être la première génération confrontée au
problème de devoir témoigner par nousmême.
Jérémy Houri
Tout le monde devrait faire ce voyage au
moins une fois ! J’avais l’impression de
rentrer à l’intérieur des photos de mon
vieux livre d’histoire !
Léo Amar
Tant de personnes qui savaient ce qui se
passait, que ce soit les polonais juste à
côté ou les allemands ou les français,
et qui n’ont rien fait, c’est toujours pas
concevable.
Anna Gozlan
Après être sortie du camp de la mort, je
me sens plus vivante que jamais. C’est un
hymne à la vie et la joie que je veux crier.
La jeunesse se doit de transmettre pour ne
pas oublier.
50 N°56 •Avril 2016
Sacha Anoufa
Je recommande à tous les animateurs de faire ce voyage pour transmettre
de la meilleure façon possible. Dans mon cas je pense transmettre la Shoah
en sensibilisant les enfants sur le nombre de victimes, leur condition de vie
et leur exécution.
Lisa Cohen Je ne pourrai jamais comprendre ce qu’a été la vie dans les camps, ce qu’ils
ont vécu … mais au moins à partir de maintenant, je me rends compte. Je me
rends compte à quel point ils ont souffert, à quel point ils étaient maigres.
Au regard de la taille du rail qui servait à les enfourner dans les fours crématoires, à quel point il devait faire froid, à quel point c’était sale. Il faut y aller
pour se rendre compte, pour se questionner et pouvoir témoigner.
Léna Jakubowitz
Mon regard en tant qu’éducateur d’enfants sur le sujet a changé : ne pas
laisser notre passé être le futur de nos enfants. Je suis ressortie de cette visite
profondément émue, touchée, mais aussi grandie. Avoir visité Auschwitz m’a
rendue plus vivante que jamais.
Amitim : Un voyage inoubliable
Récit d’une immersion totale en hébreu
et en anglais !
D
u 23 au 30 décembre 2015, avait
lieu en Israël le séminaire Amitim.
Le but était de réunir les jeunes des
4 centres partenaires : le Sid Jacobson
center à Long Island-New York, les Ukrainiens de Khelmnitsky, le CCJC de Neuilly
et les Israéliens de Beit Hakerem-Jérusalem qui les recevaient. Une semaine
entière consacrée à discuter d’identité
juive, de points communs, de différences
etc. et apprendre à mieux se connaître
pour travailler ensemble dans la durée.
Evidemment, ce fut le meilleur moyen de
créer des amitiés extraordinaires comme
le racontent nos ambassadrices, Esther
Dahan, Eva Levy et Jasmine Spadaro.
Ça ce n’était pas si facile... Nous n’étions
pas complètement préparées à ce voyage,
au sens où nous ne savions pas comment
ça allait se passer, puisque c’était une
première ! Nous savions seulement que
Lise Benkemoun était persuadée que ce
serait une expérience incroyable pour
nous. Et elle n’avait pas tort ! Une arrivée fantastique, un accueil merveilleux
dès l’aéroport, des gens tout simplement
étonnants, des hôtes magnifiques et des
journées abracadabrantes, bref, ce fut
une réussite totale !
Alors oui, la communication est difficile
au début, on n’arrive à prononcer qu’un
mot sur trois dans la phrase, on tente des
gestes et on se sent vite
« bête » quand, en face de
nous, la personne ne nous
comprend pas, et puis tout
le monde se retrouve avec
le même souci finalement.
Et comme on réalise très
vite qu’une semaine c’est
très court pour apprendre à
connaître des gens extras,
on se lance parce qu’on se
rend compte que ça nous
est égal, de paraître cruche
ou pas, si on en ressort plus
riches humainement !
Nous avons donc pris le temps de parler de nos vies respectives, d’origines si
diverses, et de renforcer notre identité
juive autour de débats et d’activités qui
ont permis d’échanger et d’apprendre à
travers les opinions de tous.
Ce fut une ambiance extraordinaire, une
cohésion entre jeunes, un esprit familial
et surtout un réel sentiment d’appartenir
à une même communauté, à un même
peuple.
Ce fut aussi l’occasion de vivre Israël
d’une autre manière, avec un nouveau
regard, comme si nous étions israéliens,
puisque nous vivions comme eux et chez
eux. Et le soir, on n’avait qu’une seule
hâte, c’est de tous se retrouver le lendemain !
D’Ein Guedi à Massada, de Jérusalem
à Tel-Aviv, du shouk au Kotel jusqu’aux
musées de l’Indépendance et de la Dias-
pora, cette expérience a été pour nous
une de nos plus belles aventures vécues
jusqu’ici.
Nous en sommes revenues la tête débordant de souvenirs, inséparables encore
aujourd’hui de ces nouveaux amis newyorkais, ukrainiens ou israéliens, avec
des tas de nouveaux projets et une envie
incroyable de tout recommencer. Les
américains font actuellement les images
de la vidéo que nous partagerons avec
vous tous pour que vous viviez aussi un
peu à travers nos yeux cette expérience
d’unité et de fraternité du peuple juif à
travers le monde entier.
C’est pour tout cela que nous tenions à
remercier chaleureusement toute l’équipe
qui était auprès de nous, tout au long
de cette aventure, ainsi que les organisateurs de la fédération mondiale des
centres communautaires, JCC Global et
N°56 • Avril 2016 51
NEUILLY PARIS OUEST
JEUNESSE
chez nous l’équipe du CCJC, qui a travaillé d’arrache-pied à la réalisation de
ce voyage, ainsi que tous ceux qui ont
cru en ce projet et qui ont aidé à financer
notre séminaire en Israël.
si longtemps mis « du cœur » fut un véritable succès ! Nous sommes déjà en train
de préparer la suite !
Am Israël Hay !
Esther Dahan, Eva Levy
et Jasmine Spadaro
Sachez alors que votre objectif, à tous, a
été atteint et que ce dans quoi vous avez
En direct de Séoul
E
n plus d’Israël, l’année 1948 a été
témoin d’une autre naissance, celle
de la Corée du Sud. Depuis cette
date, ce pays s’est développé, a été déchiré
mais s’est toujours rétabli pour parvenir
aujourd’hui au-devant de la scène internationale. En effet, malgré un climat géopolitique embrumé, la Corée du Sud a su
répondre aux exigences de la concurrence
internationale par sa capacité d’innovation phénoménale, son modèle social
unique et son patrimoine historique inestimable. Depuis quelques années, la Corée
du Sud est devenue le nouvel abri d’une
communauté et d’une culture judaïque
grandissante.
Même si le pays évolue sous les menaces
flambantes et démesurées du dictateur
nord-coréen Kim Jung Un, la sécurité
nationale est garantie. En plus d’être équi-
pée d’un système de vidéo surveillance
hautement sophistiqué appelé « CCTV »
et qui prévient des éventuels actes de
criminalité, la ville met à disposition un
système ferroviaire vaste, fluide et performant qui prévoit des masques à gaz
à toutes les stations, en cas d’attaque
chimique.
Aujourd’hui, si le pays est capable d’imposer un modèle social aussi rigoureux
qu’inébranlable, tout en aspirant à une
harmonie sécuritaire, il prétend au statut
d’économie-monde. Désormais, la Corée
du Sud n’est plus appréhendée comme
un pays émergent mais bien comme une
puissance à part entière. Une puissance
incarnée par sa ville-monde, Séoul, qui
rayonne grâce à un centre économique
fructueux, une activité financière en plein
essor et un pôle commercial florissant
pour ainsi s’insérer dans l’effervescence
des échanges impulsés par le phénomène
tendanciel de « mondialisation ».
Guidée par le fort dynamisme du christianisme qui représente plus d’un tiers de sa
population, la religion en Corée du Sud
s’abreuve d’un bouddhisme traditionnel
qui aspire à la philosophie et la méditation.
Toutefois, le judaïsme demeure une source
d’inspiration pour la pensée coréenne,
et pour preuve, les récentes réformes
adoptées par le Ministre de l’Education
à la suite d’un plan de refonte des programmes scolaires et qui préconisent
l’étude du Talmud.
Là-bas, la communauté juive subsiste.
Elle gravite autour du centre ‘habad de
Séoul dirigé par le Loubavitch Ocher Listman, fidèle émissaire du Rabbi et cousin
de notre cher Levi Azimov. Sa joie de vivre
contagieuse, ses chants envoûtants et ses
enseignements sont propices à l’étude et
au partage.
Comme souvent, les liqueurs ne
manquent pas et comme toujours, les
consommateurs non plus… Chaque
semaine, des dizaines de juifs, venus des
quatre coins du monde, se réunissent au
‘habad. Etudiants, émissaires, expatriés,
aventuriers ou simples visiteurs, tous unis
dans le même espoir, l’exaltation d’un
chabbat transcendant et endiablé.
J’ai beaucoup d’estime pour Ocher dont le
courage, la foi et la dévotion sont continuellement mis à l’épreuve par un environnement aussi hostile qu’isolé. Chapeau l’artiste !
Rudy Atlani
52 N°56 •Avril 2016
Chabbat, un temps inspiré
Par Moché Haïm Braun
L
es quelques lignes qui suivent sont
un bref reflet de l’étude dirigée par
Moché Haïm Braun et qui a lieu tous
les dimanches matins, avec le groupe de
post Bar et Bat Mitsva, nommé Neuilly
13-17.
Pour toute information :
[email protected]
Notre dernière étude fut axée sur le thème
du chabat, et inspirée à partir du livre « La
trame de la vie » d’Akiva Tatz.
« Nous sommes-nous déjà rencontrés ?
Ai-je déjà pris le temps de m’inquiéter de
toi ? Vers quoi te diriges-tu ? »
Telles sont les interrogations de l’individu
qui se cherche désespérément.
Il s’immobilise, pense, et entame le chemin
qui le mènera à lui-même.
C’est dans ce moment de vie nommé Chabbat, et qui avait pu lui paraître dans un premier temps, parsemé d’interdits de toutes
sortes, qu’enfin il sort la tête de l’eau !
Tora résonne – raisonne – tel un Chabbat
humanisé. A ses côtés, on se sent proche
de la vérité, et donc de l’objectif que nous
devons atteindre.
Le Chabbat est également un avant-goût
de notre olam haba – monde à venir –.
De la même manière que nous disposons de 6 jours de travail, et que le 7e est
Chabbat, ainsi il nous est enseigné : « Nos
années sont de 70 ans… » ; il y a un temps
de réalisation de notre potentiel, et ensuite
vient le moment du profit.
A l’entrée de Chabbat, les choses restent en
l’état ; aucune évolution matérielle ne sera
tolérée durant environ 25 heures.
Lorsque nous quittons ce monde, notre état
d’âme correspond à ce que nous sommes
au moment du passage vers notre Chabbat éternel.
Ainsi, il nous est conseillé de profiter pleinement et avec sérénité de chaque instant et
d’y trouver le moyen de se relier au divin.
La veille de Chabbat va être vécue comme
une préparation à notre propre mort.
Nous nous lavons, nous coupons les
ongles, mettons nos plus beaux habits,
et tous ces préparatifs se concluront juste
avant le coucher du soleil.
Au moment de la transition, plus aucun
préparatif n’est envisageable. Nous
sommes alors ce que nous avons fait de
nous-mêmes et aucune modification n’y
sera ajoutée. Le Chabbat éternel peut alors
commencer !
Cette chaleureuse sensation d’être l’enveloppe dès les premiers instants de Chabbat.
Chabbat correspond au septième jour,
mais signifie également « semaine ».
Car il est à la fois le résultat de ce qui a été
façonné durant une semaine, et celle-ci va
à son tour être nourrie de ce qui a composé mon Chabbat.
Le septième jour est le moment de vérité
face à soi. Durant une journée, les illusions
véhiculées par notre monde, sont mises à
l’écart.
Ce sont d’ailleurs les 39 travaux qui servirent à la construction du tabernacle
– maquette de l’univers – qui sont interdits
durant Chabbat.
Hachem a arrêté sa création et nous arrêtons les activités créatrices de « son »
monde.
Les actions de l’être humain se justifient
par l’objectif qu’il doit atteindre, car une
machine dont la seule production serait
sa propre maintenance serait une totale
absurdité.
Notre but est de nous parfaire et de trouver notre sérénité et notre plénitude dans le
cadre de la Tora. Ainsi, le sage est nommé
« Chabbat », car celui qui se remplit de
N°56 • Avril 2016 53
NEUILLY PARIS OUEST
TRIBUNE LIBRE
Comment accomplir la mitsvah
de donner
par Jean-Marcel Nataf, Vice-président de la Communauté ACIP Neuilly-Ancelle,
Membre élu du Comité Directeur du F.S.J.U.
N
ous avons toutes et tous été bercés par la chanson
« Donnez, Donnez, et D.ieu vous le rendra » et nous
serions sans doute capables de la chanter en chœur.
Mais il ne s’agit pas d’une simple chanson, mais de paroles qui
constituent à la fois le rappel d’une injonction biblique et une
source de profonde méditation. Par ce simple refrain, Enrico
MACIAS, toujours généreux et impliqué chaque année dans la
campagne nationale pour la Tsedaka1, nous permet en effet
de percevoir l’importance de cette mitsvah2 de donner conformément à nos textes et à la tradition juive (I).
Il convient, cependant, de réfléchir à la façon de donner. Il ne
suffit pas, en effet, de donner. Encore faut-il savoir comment
et à qui donner. Le rôle d’un responsable communautaire est
de savoir et de souvent devoir prononcer des arbitrages en la
matière, et ce rôle est parfois difficile à assumer. Un extrait de
la Guemara3, dans le Traité Baba Metsia (81, a), nous donne
justement les clés pour savoir comment bien accomplir cette
mitsvah (II).
De l’importance de la mitsva de donner
Il convient de resituer l’importance de la mitsvah de la Tsedaka
au travers des textes et sources bibliques. Dans la michna4 de
Pirkei avoth, les « Maximes des pères », on lit que « Le monde
repose sur trois piliers : l’étude, la prière et la charité ». Le premier pilier est l’étude de la Torah, le second est constitué par le
culte et les sacrifices dans le Temple, et le troisième qui retiendra notre réflexion, est constitué par les œuvres de bienfaisance cette terminologie recouvrant, la charité, la générosité
et l’hospitalité.
La tradition et l’histoire juive nous offrent multitude d’exemples
où ces trois piliers apparaissent effectivement comme des axes
communautaires majeurs. Où qu’elles se soient trouvées, en
Orient, en Occident, en Afrique du Nord, en Asie, sur le continent américain, et quelles que soient les époques, les Juifs
n’ont eu de cesse :
- de créer des yechivoth, centres d’études de la Torah et du Talmud (1er pilier),
- de créer des synagogues et oratoires pour permettre au
kahal5 de prier (2e pilier)
- et de faire appel à la générosité des plus fortunés pour sub-
54 N°56 • Avril 2016
venir aux besoins d’une communauté souvent, et malheureusement, majoritairement constituée d’indigents ou de familles
ayant de grandes difficultés à assurer leur quotidien (3e pilier).
En France, au début des années 1980, certains professionnels et responsables d’institutions communautaires, prirent
conscience qu’au sortir des « 30 glorieuses », la Communauté
était confrontée à de nouveaux problèmes sociaux majeurs.
Il convient de saluer et rappeler le rôle de notre ami David
SAADA, ancien Directeur général du Fonds Social Juif Unifié
(F.S.J.U.) qui œuvra pour faire prendre conscience de cette douloureuse réalité, de Jo TOLEDANO alors Directeur de l’Action
Sociale du F.S.J.U qui proposa la nécessité de faire appel à la
générosité en faisant connaître les problèmes de pauvreté que
connaissait la Communauté, et à Marcel GOLDSTEIN (za’l),
qui fut le premier président de la campagne nationale pour
la Tsedaka, lequel fit d’ailleurs ajouter le mot « nationale »
pour bien faire prendre conscience qu’il s’agissait d’une réalité
nationale. D’autres institutions telles le CASIP et le Consistoire de Paris avaient de leur côté commencé à lancer des
appels à leurs adhérents. Sous l’impulsion du président David
de ROTHSCHILD et de David SAADA, il fut décidé d’unifier ces
appels dans le cadre d’une vaste campagne. Ce fut le mérite
de Moïse COHEN, à l’époque Président du Consistoire de Paris,
qui reconnut le rôle et la prééminence du F.S.J.U d’y faire participer les forces consistoriales en ouvrant notamment les
synagogues pour les appels et la réception des dons. Cet effort
d’union entre le Consistoire de Paris et le F.S.J.U., au travers
de la campagne nationale pour la Tsedaka, a été poursuivi
et amplifié par les présidents successifs de la campagne, Fernand SLAMA, Ariel GOLDMANN, Jo ZRIHEN, Gil TAIEB, Soly
LEVY, et aujourd’hui Gérard GARÇON.
Ce faisant, et ainsi qu’il a été rappelé brièvement, ces hommes
de bonne volonté s’inscrivaient dans la plus pure tradition en
respectant les enseignements de la Torah en la matière.
Il convient de se souvenir, en premier lieu, du premier verset de
la parachat Noa’h :
« »,
« Voici les générations de Noa’h : Noa’h était un homme juste,
intègre dans sa génération » (Genèse. 6,9).
TRIBUNE LIBRE
Lorsque le texte parle des « générations de Noa’h », on pourrait
s’attendre, comme dans d’autres parachiyot6, à une longue
litanie de la liste de ses descendants. Or, contre toute attente,
il n’en est rien, et le verset poursuit en nous disant que Noa’h
était un juste, ce qui n’a pas de lien apparent avec la première
partie du verset. C’est, comme souvent, l’étude des commentaires de Rachi qui nous donne la clé de cette rédaction :
« »
« Pour t’enseigner que l’essentiel des générations des tsadikim, ce sont les bonnes actions. »
L’impératif biblique est donc d’accomplir de « bonnes actions »,
auxquelles participe tout naturellement la mitsvah de donner,
c’est-à-dire de « faire la Tsedaka ».
On lit d’ailleurs dans les Tehilim7 (106,3) :
« », « Heureux ceux qui
gardent la loi, celui qui fait la Tsedaka à tout instant. ». Il est
matériellement impossible de donner « à tout instant », mais
on peut probablement en déduire l’importance de la Tsedaka
qu’il convient de satisfaire « à tout instant » c’est-à-dire, le plus
souvent possible. Celle-ci est d’ailleurs rappelée formellement
dans la paracha Re’eh, où Moïse rappelle aux Hébreux :
différents se présentent au moins 2 chabbatot par mois pour
lancer des appels aux dons pour telles ou telles yechivoth ou
œuvres. Dans nos synagogues consistoriales aucun appel au
don ne peut avoir lieu sans l’autorisation préalable du Consistoire de Paris qui ne manque pas d’en vérifier l’opportunité et la
destination réelle. Cette procédure est-elle respectée partout ?
Chaque mois nous recevons des invitations pour soutenir telle
ou telle cause, telle ou telle association, lesquelles œuvrent
parfois pour satisfaire les mêmes besoins, et c’est à chaque
fois à celle qui réussira à mobiliser le plus grand nombre de
donateurs que sa concurrente…si tant est que l’on n’ose en la
matière parler de « concurrence ». Nous recevons également
très régulièrement par courrier, sms ou par mails des invitations à venir assister à des cours de rabbins souvent venus de
l’étranger, dans des appartements mis à leur disposition par
des fidèles ou dans des salles louées pour l’occasion, pour aider
leurs kollel ou yechiva. Si cela est louable, il n’en demeure
pas moins que « trop d’appels aux dons tuent les dons » et
empêchent de satisfaire aux recommandations de nos Sages.
u u u
« Que s’il y a chez toi un indigent, d’entre tes frères, dans l’une
de tes villes, au pays que l’Éternel, ton Dieu, te destine, tu
n’endurciras point ton cœur, ni ne fermeras ta main à ton frère
nécessiteux » (Deutéronome, 15, 7).
La Guemara, dans le traité Baba Batra, 9a, rappelle que la
mitsvah de la tsedaka est d’importance égale que toutes les
autres mitsvoth, et que celui qui donne la Tsedaka, reçoit la
providence divine (Baba Batra, 10a).
On perçoit, ici, l’écho de la chanson citée en introduction qui,
loin d’être anodine, est un véritable rappel de l’importance et
des bienfaits de la mitsvah de donner, tels qu’énoncés dans la
Guemara Baba Batra, 10a.
De la bonne façon de donner
A toute règle répondent, bien évidemment, des procédures à
respecter pour satisfaire à l’impératif qui vient d’être rappelé.
Cela est bien évidemment nécessaire, et tout système organisé
a besoin de lois, de règles, sous peine que certains besoins ne
soient pas, ou mal, satisfaits. Bien avant la théorie du Contrat
Social ou De l’Esprit des Lois qui rappellent la nécessité de prévoir des règles, nos sages ont légiféré en la matière.
Pourtant, on peut regretter que ces règles ne soient plus ou peu
observées, certaines dérives contribuant à aggraver la situation de la Communauté.
Il est rapporté par certains de nos coreligionnaires que dans certains lieux de culte, des émissaires et/ou rabbins à chaque fois
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N°56 • Avril 2016 55
NEUILLY PARIS OUEST
TRIBUNE LIBRE
u u u
En effet, il ne faudrait pas pour autant oublier les besoins de notre
propre communauté.
Et c’est justement là qu’il convient de rappeler les enseignements
tirés de la Guémara, Baba Metsia 81 a, dans laquelle il est très
clairement dit que dans une situation de pénurie (mah’sor), il
faut se soucier d’abord des personnes proches qui se trouvent
dans le besoin. L’analyse du texte signifie donc par analogie, qu’il
convient de toujours donner la priorité à sa ville et à sa communauté avant les autres.
Loin s’en faut que ces quelques lignes soient un appel à négliger
certaines causes, ou l’aide à apporter à Israël. Il est simplement
question, ici, de rappeler qu’il convient de privilégier sa propre
communauté, trop souvent délaissée au profit d’œuvres, certes
honorables, mais parfois lointaines, et peut-être d’unifier nos
efforts au lieu de les diversifier au travers d’associations jumelles,
mais trop souvent concurrentes. C’est ainsi que nous parviendrons à aider à la fois notre communauté et ceux qui sont réellement dans le besoin.
La communauté juive de France n’est en effet pas épargnée par
la crise, et les besoins alimentaires, sanitaires ou sociaux sont les
mêmes que pour la collectivité nationale. Lors de sa visite dans
notre synagogue il y a quelques semaines, le nouveau Président
de la Campagne nationale de la Tsedaka, le Docteur Gérard
GARÇON, nous parlait du cas d’une coreligionnaire fréquentant
une association créée sur le modèle des restaurants du cœur et
qui, vendredi midi, sachant que l’association ne rouvrirait que le
dimanche midi, ne consommait qu’une partie de son plateau pour
garder de quoi manger le chabbat et tenir jusqu’au dimanche.
Cela se passait à Paris en novembre 2015…
Que dire des besoins pour aider les enfants de familles défavorisées, les enfants et adultes handicapés, nos « anciens » du « 4e
âge » qui n’ont pas toujours de place dans des foyers et sont trop
souvent isolés et sans ressources, d’anciens déportés également
isolés et dans le besoin, et la liste n’est malheureusement pas terminée.
J’espère que ces quelques pistes de réflexion permettront un
« recentrage » ou le suivi d’une « méthodologie » des dons.
Il convient, tout naturellement, en matière cultuelle de privilégier les dons à votre Communauté en donnant au Consistoire de
Paris et d’Ile-de-France (ACIP) qui les affectera sur le compte de
la synagogue de la rue Ancelle. Donner tout au long de l’année
à sa synagogue est une obligation religieuse pour permettre de
servir l’entretien du culte. Le Consistoire conserve les excédents
pour aider des communautés défavorisées, notamment dans des
quartiers ou banlieues difficiles. On peut donner à tout moment,
toute l’année, mais les dons pour sa synagogue sont normalement les seuls autorisés lors d’une montée à la Torah. Sachez que
grâce à vos dons, le Consistoire entretient en effet les synagogues et oratoires de Paris et d’Ile-de-France, règle les salaires des
rabbins, hazanim et personnels communautaires, entretient les
bâtiments cultuels (etc.), dans le respect de la loi du 9 décembre
1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, et des limites de ses
compétences légales et statutaires.
Pour la Tsedaka – dont la campagne est terminée au jour de
la publication de cet article, et dont les dons ne sont pas affectés à l’exercice du culte – ainsi que dans les autres domaines,
il convient de donner au Fonds Social Juif Unifié (F.S.J.U.) qui
fédère, en 2015, 245 associations dans les champs du social, de la
culture, des écoles, de la jeunesse et de la vie associative. Il soutient, par ses services et subventions, 346 programmes associatifs. Notre Centre Communautaire Jérôme Cahen (C.C.J.C.) en est
un partenaire privilégié, que ce soit par des subventions allouées
à la réalisation de projets communautaires ou culturels, ou par
la mise à disposition de moyens tels que, par exemple, la refonte
gratuite de son site Internet, l’organisation de conférences ou le
prêt d’expositions itinérantes que nous accueillons au C.C.J.C.
Les grandes institutions comptent sur nous tous dans leurs
domaines respectifs de compétences, mais avant elles, ce sont
certains de nos coreligionnaires de France qui ont besoin de nous.
J’espère que cette lecture nous permettra de ne pas les oublier et de
nous recentrer avec méthodologie, dans le respect des règles fixées
par nos Sages, pour aider avant tout NOTRE propre Communauté.
1. Générosité.
2. Obligation religieuse.
3. Commentaire de la Michna.
4. Compilation d’opinions et de débats légaux figurant dans le Talmud,
lequel est composé de la Michna et de la Guemara.
5. Membres de la communauté juive.
6. Section hebdomadaire de lecture de la Torah.
7. Psaumes de David.
56 N°56 • Avril 2016
NEUILLY PARIS OUEST
CARNET
Naissances
• Aron chez M. et Mme Jérémie DUKAN
• Julie Keren chez Nathalie et Lionel BENHAIM
• Adam chez M. et Mme SELLEM
• Gabin Jonas chez M. et Mme Jacob COHEN
• Jane Edith Esther chez M. et Mme Julien
COHEN-SOLAL
Ezra Kohen
23 11 2015
• Alexis SAADA
30 11 2015
• Noé UZAN
3 12 2015
• Nathaniel ZERAH
• Charles SULTAN
5 12 2016
• Elie NEBOT
8 12 2015
• Gad ENCAOUA
10 12 2015
• Simon BENMAYOR
11 12 2015
• David ABEHSERA
13 12 2015
• Alan CHEMLA
ATTIA
14 12 2015
• Eliott SARFATI
• Harel Moché chez M. et Mme KLETZKINE
• Jérémie chez Mme BIGLE et M. BERNARDIN
• Margot chez Audrey et Julien NIZARD
• Mila Ilana chez M. et Mme Alexandre HELLER
• Nathanael chez M. et Mme Jérémy GANEM
• Dalia Yaël chez M. et Mme Daniel MARHELY
• Benjamin chez M. et Mme TABOULET
• Yaacov chez M. et Mme BISMUTH
• Ethan chez Benjamin et Sharone SEBBAN
• Julia Rivka chez Joëlle et Franck MAZIERE
Bar Mitsva
22 11 2015
• Elie CURIEL
• Elisa chez M. et Mme SOUIED
• Jonas chez Jonathan et Jennifer HAKOUN
• Ezra chez M. et Mme Abraham KOHEN, ‘hazan
de notre communauté
20 11 2015
• Elias TIMSIT
• Nathan Isaac chez M. et Mme Benjamin
COHEN
17 12 2015
• Nathanael HOURI
• Max BENICHOU
21 12 2015
• Aaron TEDESCHI
25 12 2015
• Alon BISMUTH
28 12 2015
• Jérémie ALLOUL
31 12 2015
• Samuel RIVELINE
• Sacha ABITBOL
• Gary KLAJER
7 01 2016
• Simon SEBAAGH
• Joshua GIAMI
14 01 2016
• Nicolas CHICHE
• Solal ZANA
18 01 2016
• Jonas BARANES
• Raphaël NAKACHE
21 01 2016
• Raphaël SEITZ
25 01 2016
• Alexandre FRANKEN
Le trait d’humour
« Il y deux sortes d’orateurs : celui
dont on sait à l’avance ce qu’il va
dire et celui dont on ne sait pas,
après qu’il ait terminé, ce qu’il a
voulu dire. » Chmouël Yossef Agnon.
31 01 2016
• Mathis COHEN
11 02 2016
• Axel BENHAMOU
15 02 2016
• Adiel LEVY
28 03 2016
• Joachim TAIEB
Samuel
Riveline
31 03 2016
• Jacques LEVY
18 02 2016
• Isaac TAPIRO
Sacha
Abitbol
28 02 2016
• Eyal BENDENNOUNE
29 02 2016
• Ruben SEBBAGH
• Ariel MEYER
3 03 2016
• Jonas CHEMLA
10 03 2016
• Jonas OHAYON
17 03 2016
• Ruben ZOUARI
• Lirone LUSSATO
21 03 2016
• Raphaël IFERGAN
Ethan
Merran
Nathanael
Houri
u u u
N°56 • Avril 2016 57
NEUILLY PARIS OUEST
CARNET
u u u
Bat Mitsva
15 11 2015
• Clara et Hanna BELHASSEN
13 12 2015
• Esther KRIEF
Judith
Desaint
Elsa Chemla
lara Cahen
Victoria Souied
24 01 2016
• Victoria SOUIED
7 02 2016
• Carla TEMIM
14 02 2016
• Eva COHEN
9 01 2016
• Lara CAHEN
20 03 2016
• Priscilla LEVYNE
17 01 2016
• Shana BENATTAR
• Shirel BITTON
• Ilana BOCCARA
• Jade COHEN
• Brigitte HAGEGE
Mariages
6 09 2015
• David OHAYON
• Diana BOUKHRIS
8 10 2015
• Benjamin BRUNNER
• Charlotte AUDRAN
à la synagogue de
Chasseloup-Laubat
• Yoann KESLASSY
• Laura BERREBI à la
synagogue des Tournelles
• Samuel MADAR
• Emmanuelle MAAREK
à la synagogue de
la Victoire
Décès
6 12 2015
• Romain MIRABELLI
• Ilana SITBON
• Salomon MARCIANO
• Stacy NATAF
20 12 2015
• Franck TAPIRO
• Charlotte ROSIER
24 12 2015
• Franck NAKACHE
• Gloria AMZALLAG au
Pavillon d’Armenonville
27 12 2015
• Grégory David AYOUN
• Eva SONTAG
28 01 2016
• David PEREZ
• Alexandra ASSEDOU
20 03 2016
• Alain David MALKA
• Betty ELBAZ
14 02 2016
• Stanley NAHON
• Anne-Lise BOUAZIZ
• Grégory GLIKSMAN
• Sandra BENSADOUN
28 02 2016
• Binyamin KOOHEN-CHOUHET
• Eden DAYAN
6 03 2016
• Axel TARTOUR
• Claire CALONE
13 03 2016
• Michaël ELIEZER
• Lara JAUDEL
27 03 2016
• Dan BENMOUSSA
• Pauline WEIZMANN
• Franck BAROUK
• Ingrid BRAKHA
La Communauté adresse
ses vœux de bonheur aux
jeunes mariés.
Nous apprenons avec tristesse la disparition de :
Guy KTORZA, Dany KURCBARD, Jacob COHEN, Marguerite LEGMANN, Thierry BELLANGER,
Claude GEISMAR, Ida TOKARZ, Violette FATTAL, Moïse CHECOURY, Léon ZAUBERMAN,
Patrick BENSABAT, Herbert ZYSERMAN, Sion LEVY, David BETITO, Jacques BANET,
Jacques DIMENSCHSTEIN, Gérard et Sylviane LEVY, Marc Olivier WORMSER, Maurice JABES,
Didier PHILIPPE, Jean LIEZER, Paul LAIK, Charles NAPARSTEK, David OLIVIER ZEITOUN,
Charles ZERAT.
La Communauté adresse ses plus sincères condoléances aux familles.
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Les
agences
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75008 PARIS
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62 avenue Félix Faure
75015 PARIS
01 42 88 96 96
01 47 66 29 29
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92200 NEUILLY-SUR-SEINE
01 42 88 96 75
01 41 22 99 99
01 47 30 53 53
01 41 92 09 09
bis
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