N°d'ordre : 02ISAL0044 Année 2002 Thèse Evaluation de la robustesse de circuits intégrés vis-à-vis des décharges électrostatiques Présentée devant L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon Pour obtenir Le grade de docteur Formation doctorale : Dispositifs de l’Electronique Intégrée École doctorale : Electronique, Electrotechnique et Automatique Par Agnès GUILHAUME (Ingénieur) Soutenue le 20 Septembre 2002 devant la Commission d’examen Jury MM. M. BAFLEUR J-P. CHANTE Y. DANTO P. GALY M. LEMITI I. LOMBAËRT-VALOT Directeur de recherche Professeur Professeur Professeur assistant Maître de conférences Chef de service Rapporteur Rapporteur Thèse préparée dans le service Composants Electroniques et Optoélectroniques du Centre Commun de Recherches du groupe EADS France Le réel n’est jamais « ce qu’on pourrait croire » mais il est toujours ce qu’on aurait dû penser. Gaston Bachelard 5HPHUFLHPHQWV 5HPHUFLHPHQWV Le travail présenté dans ce mémoire a été réalisé au Centre Commun de Recherches (CCR) du groupe EADS, en collaboration avec l’INSA de Lyon et le Pôle Universitaire Léonard de Vinci (Paris-La-Défense), dans le cadre d’une convention avec l’ADERA (Association pour le Développement de l’Enseignement et des Recherches auprès des universités, des centres de recherches et des entreprises d’Aquitaine). A l’issue de cette thèse, je souhaite remercier Monsieur M. Lecoq pour m’avoir accueillie dans le département « Techniques de base physique et mathématiques » du CCR. Je tiens également à témoigner toute ma reconnaissance à Madame I. Lombaërt-Valot, responsable du service « Composants électroniques et optoélectroniques » pour les encouragements, le suivi et la confiance qu’elle m’a accordés au cours de ces trois années et des trois années de stage précédentes. Je remercie sincèrement Monsieur B. Foucher pour m’avoir proposé ce sujet et pour m’avoir encadrée dans ce travail. Par ses compétences, ses grandes qualités humaines et ses précieux conseils, il a rendu ce travail particulièrement intéressant. Sans les discussions que nous avons eues, cette étude n’aurait pu aboutir. Je témoigne toute ma reconnaissance à Monsieur JP. Chante, professeur à l’INSA de Lyon, pour avoir accepté de diriger cette thèse. Je remercie également Monsieur P. Galy, chargé de recherche et professeur assistant au Pôle Universitaire Léonard de Vinci, d’avoir co-dirigé ces travaux avec tant d’intérêt et de disponibilité. La clarté de leurs analyses et leurs qualités scientifiques m’ont permis de progresser. Qu’ils trouvent ici le témoignage de ma profonde reconnaissance. J’adresse également mes remerciements aux personnes qui ont accepté de participer à mon jury de thèse : à Madame M. Bafleur, directeur de recherche au LAAS de Toulouse et à Monsieur Y. Danto, professeur à l’IXL de Bordeaux, qui en qualité de rapporteurs, ont jugé mon travail et porté une grande attention à la relecture de ce mémoire, ainsi qu’à Monsieur M. Lemiti, maître de conférence à L’INSA de Lyon. 5HPHUFLHPHQWV Ce travail a été réalisé en étroite collaboration avec la société STMicroelectronics. Je tiens à remercier Monsieur P. Salomé, Mademoiselle C. Richier et les membres de leurs équipes. Ils ont rendu ces échanges possibles et m’ont fait part de leur expérience de fabricants dans le domaine des ESD. Ces semaines passées sur les sites de Crolles et du Polygone ont été très enrichissantes. De nombreux travaux de mesures et de simulations ont aussi été réalisés en collaboration avec Philips Composants à Caen. Je dois beaucoup à Monsieur S. Bardy, Monsieur F. Blanc et à Monsieur S. Dufrenne pour leur accueil, leurs conseils et pour la confiance qu’ils m’ont accordée pendant ces trois années. Je tiens à remercier Monsieur Guerveno et Monsieur Caignard du service Expertise et Technologie Composant de la société MBDA pour leurs observations EMMI. J’en profite également pour témoigner, à l’équipe du service « Composants électroniques et optoélectroniques », ma profonde sympathie : en particulier à Madame C. Munier, qui m’a accueillie au cours de mes premiers stages au CCR et qui a accepté de relire mon manuscrit et à Agnès, Alix, Alain, Christophe, Faresse, Gregor, Guillaume, « Maître » Hieu, Jean-Pierre, Julien, Laëtitia, Olivier, Patrick, Régis, Vincent et aux nombreux stagiaires. Certains d’entre eux sont déjà partis vers d’autres horizons. Pour d’autres, cette année sera décisive, aussi, je leur adresse mes encouragements. Enfin, c’est avec beaucoup d’émotion que je remercie mes parents, mes frères et sœurs, Nicolas et tous mes amis pour le soutien et la confiance qu’ils m’ont toujours accordés. 6RPPDLUH 6RPPDLUH 6RPPDLUH 1 *ORVVDLUH 3 /LVWH GHV ILJXUHV HW WDEOHDX[ 6 ,QWURGXFWLRQ JpQpUDOH 12 *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 1.1 Introduction. 1.2 Modèles de décharges 1.2.1 Tests en qualification 1.2.2 Tests d’aide à la conception 1.2.3 Discussion 1.3 Phénomènes physiques et modes de défaillances associés aux ESD 1.3.1 Effets parasites du boîtier 1.3.2 Réponse d’un transistor MOS à une décharge électrostatique 1.3.3 Modes de défaillances et techniques d’analyses 1.4 Protection des composants électroniques contre les décharges électrostatiques 1.4.1 Protection des circuits intégrés 1.4.2 Structures de protection 1.4.3 Procédés technologiques. 1.5 Conclusions 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 2.1 Introduction 2.2 Procédés de fabrication 2.2.1 Simulation des principales étapes technologiques 2.2.2 Calibrage des résultats 2.2.3 Discussions 2.3 Comportement physique 2.3.1 Formalisme et équations locales 2.3.2 Résolution numérique 2.3.3 Simulation du test TLP 2.3.4 Simulation du test HBM 2.3.5 Simulation du test CDM 2.3.6 Discussions 15 16 16 17 21 24 25 25 26 28 32 32 34 36 39 41 42 43 43 43 44 45 45 51 55 59 60 66 6RPPDLUH 2.4 Circuit et modèles électriques 2.4.1 Modèles électriques classiques 2.4.2 Modèles ESD compacts 2.4.3 Discussions 2.5 Conclusions 69 69 70 71 72 (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 3.1 Introduction 3.2 Transistor GGNMOS 3.2.1 Composant étudié 3.2.2 Mesures expérimentales 3.2.3 Simulations ESD 3.2.4 Discussions 3.3 Comparaison transistor GGNMOS/dispositif LVTSCR 3.3.1 Composant LVTSCR 3.3.2 Mesures expérimentales 3.3.3 Simulations ESD 3.3.4 Discussions 3.4 Conclusion (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 4.1 Introduction 4.1.1 Mesures expérimentales 4.1.2 Simulations physiques 4.2 Thyristors 4.2.1 Dispositifs SCR 4.2.2 Dispositifs LVTSCR 4.2.3 Discussions 4.3 Comparaison de plusieurs composants 4.3.1 Dispositifs SCR, LVTSCR et GGNMOS submicroniques 4.3.2 Composants submicroniques et technologies matures 4.3.3 Discussions 4.4 Conclusion 73 74 74 74 76 83 96 97 97 98 102 107 108 109 110 110 111 114 114 125 136 137 137 137 143 144 &RQFOXVLRQV 146 %LEOLRJUDSKLH 149 $QQH[H FRQILGHQWLHOOH 162 *ORVVDLUH *ORVVDLUH ACS B BV BVCBO BVCEO BVox C Cair CAO CC CCDM Cdiél CDM Cgb Cgd Cgs CHBM CMM CPU DC DUT & ( E EMMI EOS Eox ESD ESD2 ETB FCDM “Anode Cathode Spacing” – distance anode cathode (µm) Base “Breakdown Voltage” – Tension de claquage (V) Tension de claquage collecteur/base émetteur ouvert(V) Tension de claquage collecteur/émetteur base ouverte (V) Tension de claquage de l’oxyde (V) Collecteur Capacité équivalente de l’air (pF) Conception Assistée par Ordinateurs Court-Circuit “Contact CDM” – Test CDM par contact Capacité équivalente d’un diélectrique (pF) “Charged Device Model” – Modèle du composant chargé Capacité grille-substrat (pF) Capacité grille-drain (pF) Capacité grille-source (pF) Capacité de charge du test HBM (100 pF) Capacité de charge du test MM (200 pF) “Central Processing Unit” – Unité centrale de calculs “Direct Current” – Courant continu “Device Under Test” – Composant sous test Champ électrique (V/cm) Emetteur “Emission Microscopy for Multi-Layer Inspection” – Microscope à émission “Electrical Over Stress” – Surcharges électriques Champ électrique critique de l’oxyde (V/cm) “Electro-Static Discharge” – Décharges électrostatiques “Extremely Sensitive ESD Device” – Composants particulièrement sensibles aux ESD Equation de Transport de Boltzmann “Field CDM” – Test CDM par champ *ORVVDLUH FIB GCNMOS GGNMOS HBM HV HVCDM HVHBM HVMM HVTLP I <I> Iav I bd I bs I ds Ileak I pS I pR Ir I t1 I t2 & J L LDD L HBM L MM LVTSCR M MEB MEMS MET MM MOS N/A NMOS NPN PCB PDV PT Q “Focus Ion Beam” – Faisceau d’ions focalisés “Gate Coupled NMOS” – NMOS à grille couplée “Grounded-Gate NMOS” – NMOS grille à la masse “Human Body Model” – Modèle du corps humain “High Voltage” – Haute tension (V) Haute Tension CDM (V) Haute Tension HBM (V) Haute Tension MM (V) Haute Tension TLP (V) Courant (A) Courant moyen (A) Courant d’avalanche (A) Courant substrat-drain (A) Courant substrat-source (A) Courant drain-source (A) Courant de fuite (A) Courant de pic en court-circuit (A) Courant de pic pour 500 Ω Distorsion du courant (A) Courant de 1er claquage (A) Courant de 2nd claquage (A) Densité de courant (A/µm) (cf. p65) Longueur d’une ligne de transmission (m) “Low Diffusion Drain” – Diffusion de drain faiblement dopée Inductance parasite d’un testeur HBM (7,5 µH) Inductance parasite d’un testeur MM (0,5 µH) “Low Voltage Threshold SCR” – SCR à faible tension de déclenchement Facteur de multiplication par avalanche Microscope Electronique à Balayage “MicroElectroMechanical Systems” – Systèmes micro-électromécaniques Microscope Electronique à effet Tunnel “Machine Model”- Modèle de la machine Metal Oxyde Semiconducteur Non Applicable Transistor MOS canal N Transistor bipolaire de type NPN “Printed Circuit Board” – Carte imprimée “Puissance Dissipation Volume” – Volume de dissipation de 3 puissance (µm ) Protection ESD Opérateur de collisions *ORVVDLUH Rb Rd RDUT Rdyn RF RHBM Rin RMM Roscillo Rout Rs SCDM SCR SIMS SOI SPNMOS T TCAD tdS tdR TEM TF TLP Tn Tox Tp trS trR ULSI V <V> Vh Vt1 Vt2 Résistance de substrat (Ω) Résistance de drain (Ω) “DUT Resistance” – Résistance du composant sous test (Ω) Résistance dynamique (Ω) “Radio Frequencies” – Radio Fréquences Résistance de charge HBM (1500 Ω) Résistance de découplage des étages de protection en entrée (Ω) Résistance de charge MM (0 Ω) Résistance interne d’un oscilloscope (Ω) Résistance de découplage des étages de protection en sortie (Ω) Résistance de source (Ω) “Socketed CDM” – Test CDM sur support “Silicon Controlled Rectifier” - Thyristor “Secondary Ion Mass Spectroscopy” – Spectroscopie de masse d’ions secondaires “Silicon On Insulator” – Silicium sur isolant “Substrate Pump NMOS” – NMOS à pompage de substrat Température du réseau (K) “Technological Computer-Aided Design” – Outils de simulations technologiques assistés par ordinateurs Temps de descente en court-circuit (ns) Temps de descente aux bornes d’une résistance de 500 Ω (ns) « Transmission Electronic Microscopy » - Microscopie Electronique à Transmission Température de fusion du matériau (K) “Transmission Line Pulse” – Impulsions générées par une ligne de transmission Température des électrons déthermalisés (K) Epaisseur d’oxyde (µm) Température des trous déthermalisés (K) Temps de montée en court-circuit (ns) Temps de montée aux bornes d’une résistance de 500 Ω (ns) « Ultra-Large-Scale Integration » - Intégration à une échelle ultra large Tension (V) Tension moyenne (V) Tension de maintien (V) Tension de 1er claquage (V) Tension de 2nd claquage (V) /LVWH GHV ILJXUHV HW WDEOHDX[ /LVWHGHVILJXUHV Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 Figure 1.8 Figure 1.9 Figure 1.10 Figure 1.11 Figure 1.12 Figure 2.1 Figure 2.2 Figure 2.3 Figure 2.4 Figure 2.5 Figure 2.6 Figure 2.7 Figure 2.8 Figure 2.9 Figure 2.10 Modèle de décharge du corps humain (HBM) Forme d'onde HBM théorique aux bornes d'un court-circuit pour une tension de 2000 V Forme d'onde MM théorique aux bornes d'un court-circuit pour une tension de 200 V Schéma électrique d'un appareil de tests TLP Représentation schématique d'un appareil de tests FCDM Composant GGNMOS Caractéristiques I=f(V) d'une diode polarisée en inverse et testée en ESD par des décharges d'amplitudes croissantes Schéma de principe d'un circuit intégré en technologie CMOS et des structures ESD nécessaires à sa protection Structures de protection ESD Caractéristiques I=f(V) de structures classiques Réduction d’échelle de la profondeur de jonction, de l’épaisseur d’oxyde et du volume de dissipation d’énergie et effet sur la tenue ESD des composants Evolution des structures de protections ESD en fonction des avancées technologiques Description des principales étapes de simulations Simulation du procédé de fabrication d’un transistor GGNMOS sous Silvaco Illustration, pour un transistor NMOS, de la nécessité d’adapter le maillage aux besoins de simulations Influence des conditions aux limites sur la répartition de la tempéra-ture dans un composant Méthodes de simulation TLP Comparaison des simulations de décharges HBM réalisées aux bornes d’une résistance de 500 Ω et des mesures correspondantes sur un testeur HBM ETS 910 Illustration de la procédure de test FCDM (sur un composant) Schéma de simulation du test FCDM sur un module de calibrage du type de l’ESD Association Séquence de test FCDM Forme d’onde en courant de type FCDM pour une séquence de deux impulsions (positive et négative) /LVWH GHV ILJXUHV HW WDEOHDX[ Figure 2.11 Figure 2.12 Figure 2.13 Figure 2.14 Figure 2.15 Simulations physiques d’une onde FCDM pour différentes tensions HVCDM Circuit électrique équivalent du test FCDM du module de calibation Représentation schématique des mouvements de charges induits par un test FCDM Modèle électrique classique d’un transistor MOS Modèle compact d’un transistor MOS soumis à des ESD Figure 3.1 Figure 3.2 Figure 3.3 Figure 3.4 Figure 3.5 Figure 3.6 Figure 3.7 Figure 3.8 Environnement du transistor GGNMOS sous test Transistor GGNMOS vu de dessus Transistor GGNMOS vu en coupe selon l’axe xx’ Impulsion TLP appliquée sur le drain du transistor GGNMOS (1) Réponse temporelle en tension du transistor GGNMOS (1) et capture de <V> Caractéristique TLP du transistor GGNMOS (1) Observations EMMI Observation au MEB du transistor GGNMOS après gravure HF (48%) pendant 10 minutes x1200 Caractéristique J=f(V) du transistor GGNMOS : méthode de la « rampe » Potentiel électrostatique à l’état initial et pour le point A selon l’axe yy’ du transistor et largeurs des Zones de Charges d’Espace (ZCE) correspondantes Champ électrique aux bornes de la jonction drain/substrat selon l’axe yy’ du transistor pour les points 0, A, B, C, D et E Fonctionnement du transistor GGNMOS au point A Fonctionnement du transistor GGNMOS au point B Influence au cours du temps de la pente en courant sur la tension de drain du transistor GGNMOS et plus spécifiquement sur la valeur de V t1 Evolution de la tension de premier claquage V t1 en fonction de la pente en courant dJ/dt Courbe de tendance associée à la variation de la tension de drain du GGNMOS en fonction du temps Calcul de la capacité équivalente C dans le cas du GGNMOS Fonctionnement du transistor GGNMOS au point E Réponse en tension du transistor GGNMOS aux impulsions TLP carrées de temps de montée 20 ns et de longueur de palier d’impulsions 80 ns. Caractéristique J=f(V) du transistor GGNMOS : méthode TLP Impulsion en courant HBM appliquée sur le drain du transistor GGNMOS Schéma de principe du test FCDM simulé Structure LVTSCR vue de dessus Structure LVTSCR vue en coupe selon l’axe xx’ Impulsions en courant appliquées en entrée des composants GGNMOS (1) et LVTSCR (1) (générateur haute tension HVTLP à 150 V) Réponses temporelles en tension des composants GGNMOS (1) et LVTSCR (1) Paramètres TLP caractéristiques des composants LVTSCR et GGNMOS Observation EMMI d’un transistor LVTSCR « faiblement » défaillant x440 Caractéristique J=f(V) du composant LVTSCR obtenue par la méthode de la « rampe » Distributions de la densité de courant dans le LVTSCR aux points A, B, C et D identifiés sur la figure 3.29 Figure 3.9 Figure 3.10 Figure 3.11 Figure 3.12 Figure 3.13 Figure 3.14 Figure 3.15 Figure 3.16 Figure 3.17 Figure 3.18 Figure 3.19 Figure Figure Figure Figure Figure Figure 3.20 3.21 3.22 3.23 3.24 3.25 Figure 3.26 Figure 3.27 Figure 3.28 Figure 3.29 Figure 3.30 /LVWH GHV ILJXUHV HW WDEOHDX[ Figure 3.31 Figure 3.32 Figure 3.33 Figure 3.34 Figure 4.1 Figure 4.2 Figure 4.3 Figure 4.4 Figure 4.5 Figure 4.6 Figure 4.7 Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure Figure 4.8 4.9 4.10 4.11 4.12 4.13 4.14 4.15 4.16 4.17 4.18 4.19 4.20 Figure 4.21 Figure 4.22 Figure 4.23 Figure 4.24 Figure 4.25 Figure Figure Figure Figure 4.26 4.27 4.28 4.29 Distributions (a) de taux d’ionisation par impacts et (b) de la tempé-rature dans le LVTSCR au point E Réponses en tension d’un composant LVTSCR et d’un transistor GGNMOS à une rampe en courant dJ/dt=2.10 5 A.µm-1 .s-1 Oscillations observées durant les 5 premières nanosecondes de la dé-charge (vue agrandie de la figure précédente) Caractéristiques J=f(V) des composants GGNMOS et LVTSCR : simula-tions TLP Représentation schématique du composant GGNMOS vu en coupe Comparaison des résultats de simulations thermoélectrique et hydro-dynamique aux mesures expérimentales Importance du choix des profils de diffusion pour la simulation des composants submicroniques Composant SCR Schéma électrique équivalent et polarisation du composant SCR Caractéristique J(V) en échelle linéaire du composant SCR : méthode de la « rampe » Caractéristique J(V) en échelle logarithmique du composant SCR : méthode de la « rampe » Fonctionnement du composant SCR au point A Densité de porteurs et champ électrique au point A (selon l’axe zz’) Fonctionnement du composant SCR au point B Densité de porteurs et champ électrique au point B (selon l’axe zz’) Représentation schématique des zones dopées du thyristor PNPN Fonctionnement du composant SCR au point D Densité de porteurs et champ électrique au point D (selon l’axe zz’) Fonctionnement du composant SCR au point E Densité de porteurs et champ électrique au point E (selon l’axe zz’) Echauffement du SCR Fonctionnement du composant SCR au point G Densité de porteurs et champ électrique au point G (selon l’axe zz’) Représentation schématique des composants LVTSCR vus de dessus et définition des paramètres géométriques variables Vue en coupe d’un composant LVTSCR selon l’axe xx’ Schéma électrique équivalent et polarisation du composant LVTSCR Caractéristique J=f(V) en échelle linéaire des composants SCR et LVTSCR (1) simulés par la méthode de la « rampe » Caractéristique J=f(V) en échelle logarithmique des composants SCR et LVTSCR (1) simulés par la méthode de la « rampe » Caractéristique J=f(V) en échelle logarithmique du composant LVTSCR (1) simulé par la méthode de la « rampe » Fonctionnement du composant LVTSCR au point C Distribution de la densité de courant dans le LVTSCR aux points A, B, C D, E, F et G Echauffement du LVTSCR Caractéristiques J=f(V) des composants LVTSCR (mesures TLP expérimentales) /LVWH GHV ILJXUHV HW WDEOHDX[ Figure 4.30 Figure 4.31 Figure 4.32 Figure 4.33 Figure 4.34 Figure 4.35 Figure 4.36 Figure 4.37 Figure 4.38 Figure 4.39 Caractéristiques J=f(V) des composants LVTSCR : simulations par la méthode de la « rampe » (échelle linéaire) Caractéristiques J=f(V) des composants LVTSCR : simulations par la méthode de la « rampe » (échelle log) Caractéristiques J=f(V) linéaires des composants SCR, LVTSCR (1) et GGNMOS simulés par la méthode de la « rampe » Caractéristiques J=f(V) logarithmiques des composants SCR, LVTSCR (1) et GGNMOS simulés par la méthode de la « rampe » Comparaison des caractéristiques J=f(V) de transistors GGNMOS submicroniques et matures (échelle linéaire, méthode de la « rampe ») Comparaison des caractéristiques J=f(V) de transistors GGNMOS submicroniques et matures : simulations par la méthode de la « rampe » (échelle logarithmique) Comparaison des caractéristiques J=f(V) de transistors GGNMOS submicroniques et matures : mesures TLP Comparaison des caractéristiques J=f(V) de dispositifs LVTSCR submicroniques et matures : simulations par la méthode de la « rampe » (échelle linéaire) Comparaison des caractéristiques J=f(V) de dispositifs LVTSCR submicroniques et matures : simulations par la méthode de la « rampe » (échelle log) Comparaison des caractéristiques J=f(V) des dispositifs LVTSCR sub-microniques et matures : mesures TLP /LVWH GHV ILJXUHV HW WDEOHDX[ /LVWHGHVWDEOHDX[ Tableau 1.1 Spécifications de la forme d’onde HBM Tableau 2.1 Tableau 2.2 Données de la norme CDM pour un oscilloscope de 3,5 GHz Synthèse des modèles et méthodes retenus pour la simulation physique de structures de protection ESD Tableau 3.1 Tableau 3.2 Tableau 3.3 Organisation des mesures expérimentales Paramètres TLP caractéristiques des transistors GGNMOS (1) et (2) Grandeurs physiques aux points représentatifs des différents modes de fonctionnement du transistor GGNMOS Tableau 3.4 Extraction des paramètres TLP obtenus par simulations en mode « TLP » et « rampe » et comparaison aux mesures expérimentales ré-alisées sur les transistors GGNMOS référencés (1) et (2) Tableau 3.5 Synthèse des résultats de mesures et de simulations HBM et TLP Tableau 3.6 Organisation des mesures expérimentales Tableau 3.7 Paramètres TLP caractéristiques du dispositif LVTSCR Tableau 3.8 Synthèse des mesures HBM des composants LVTSCR et GGNMOS Tableau 3.9 Synthèse des mesures FCDM des composants LVTSCR et GGNMOS Tableau 3.10 Grandeurs physiques aux points représentatifs des différents modes de fonctionnement du composant LVTSCR Tableau 3.11 Synthèse des résultats de simulation TLP des composants LVTSCR et GGNMOS Tableau 4.1 Tableau 4.2 Tableau 4.3 Tableaux de synthèse des simulations thermodynamique et hydrodynamique et comparaison aux résultats expérimentaux Résultats de simulation par la méthode de la rampe du transistor GGNMOS (profils de dopages réels et non résolution des équations hydrodynamiques) Grandeurs physiques aux points représentatifs des différents modes de fonctionnement du thyristor /LVWH GHV ILJXUHV HW WDEOHDX[ Tableau 4.4 Tableau 4.5 Tableau 4.6 Tableau 4.7 Tableau 4.8 Tableau 4.9 Tableau 4.10 Tableau 4.11 Tableau 4.12 Tableau 4.13 Tableau 4.14 Paramètres ESD caractéristiques du composant SCR (méthode de la « rampe ») Paramètres ESD caractéristiques des composants SCR et LVTSCR (1) simulés par la méthode de la « rampe » Grandeurs physiques aux points représentatifs des différents modes de fonctionnement du dispositif LVTSCR (1) Dimensions caractéristiques des dispositifs LVTSCR Mesures DC et TLP des composants LVTSCR Simulations par la méthode de la « rampe » des composants LVTSCR Paramètres ESD caractéristiques des composants SCR, LVTSCR (1) et GGNMOS 0,18 µm simulés par la méthode de la « rampe » Synthèse des résultats de simulation des transistors GGNMOS submicronique et mature Synthèse des mesures expérimentales DC et TLP des transistors GGNMOS submicronique et mature Synthèse des résultats de simulation des dispositifs LVTSCR submicronique et mature Synthèse des mesures expérimentales DC et TLP des transistors LVTSCR submicronique et mature ,QWURGXFWLRQ JpQpUDOH ,QWURGXFWLRQJpQpUDOH Les équipements électroniques utilisés dans les applications aéronautiques, militaires et spatiales tels que les calculateurs de vols, les dispositifs de sécurité etc… doivent répondre à des objectifs de qualité et de fiabilité très sévères. La fonction assurée par un circuit intégré n’est donc pas un argument technique et commercial suffisant : le fabricant de composants doit aussi s’assurer que ses circuits peuvent supporter des agressions notamment électromagnétiques, électriques ou radiatives externes caractéristiques d’un milieu hostile. Les problèmes liés aux décharges électrostatiques (ESD) sont devenus un souci majeur à la fin des années 1970, date à laquelle la première conférence internationale sur les ESD fut organisée et à partir de laquelle les microprocesseurs commencent à être couramment utilisés [CHAN00]. Une ESD survient lorsque des charges électriques sont transférées entre deux corps soumis à une différence de potentiels. Le risque d’apparition de tels événements est important à chaque étape de la fabrication des composants, pendant leur introduction finale dans un système et pendant la vie des équipements électroniques. Les décharges génèrent des densités de courant et des champs électriques très élevés qui induisent des défauts sévères (circuits détruits) ou, plus sournoisement, créent des sites latents de défaillances au sein des composants. A ce jour, plus de 50% des retours clients sont ainsi attribués aux ESD ou aux surcharges électriques (EOS Electrical Overstresses) [AMER95]. Pour limiter les risques de dégradations, les décharges électrostatiques sont combattues sur deux fronts. D’une part, l’environnement est traité et contrôlé (mise à la masse des surfaces susceptibles de recevoir des composants, utilisation de surfaces et de vêtements antistatiques, ionisation de l’air…). D’autre part, des structures de protection sont incorporées dans les systèmes, dans les équipements, sur les cartes électroniques et dans les circuits intégrés. Leur rôle consiste à évacuer le courant de décharge ou à écrêter la tension sans perturber le fonctionnement normal du circuit. En ce qui concerne les circuits, leur robustesse est augmentée par rapport aux ESD. Toutefois, avec la forte réduction des dimensions et des tensions d’alimentation ,QWURGXFWLRQ JpQpUDOH réalisées sur les circuits intégrés modernes, les problèmes liés aux ESD se sont considérablement aggravés. De plus, les méthodes empiriques et itératives utilisées pour concevoir des structures de protection puis pour qualifier la robustesse des circuits intégrés vis-à-vis des ESD sont de moins en moins adaptées aux contraintes de réduction des temps de développements des nouveaux composants. Aussi, pour assurer la fiabilité de ces composants, les équipementiers et les fabricants ne peuvent plus se limiter aux tests ESD traditionnels. Pour limiter les défaillances associées aux ESD, l’objectif de ce travail est, dans ce contexte, de présenter une approche plus méthodique alliant méthodes de caractérisations expérimentales et simulations physiques pour évaluer la robustesse de structures élémentaires de protection microniques et submicroniques contre les ESD. Ce type de démarche permettra ensuite de mieux comprendre les méthodes de tests ESD et de définir des critères de sélection pour les utilisateurs de composants. Le premier chapitre fait une synthèse des pratiques actuelles. Il tente d’identifier les questions majeures que se posent technologues, concepteurs et utilisateurs de composants. Les différents modèles de décharge, les phénomènes physiques et les modes de défaillances associés aux ESD y sont présentés. Les principes fondamentaux de la protection des composants électroniques contre les décharges électrostatiques y sont également rappelés. Le deuxième chapitre est consacré à la simulation numérique des phénomènes physiques présents lors de décharges électrostatiques. Après un rapide rappel sur la simulation des étapes technologiques de fabrication des composants, le document s’étend plus longuement sur la simulation physique 2D du comportement de composants soumis à une décharge électrostatique. Il présente les modèles empiriques et les équations électro-thermiques que résout le logiciel de calcul. Différents types de tests ESD peuvent être pris en compte par l’outil de simulation. Ce chapitre recense les approximations et leur impact sur la validité des résultats de simulation physique. Le dernier point abordé concerne l’extraction des paramètres ESD. Il fait état des modèles électriques équivalents construits à partir de ces paramètres et utilisés pour les simulations globales des circuits intégrés. Le troisième chapitre présente les travaux relatifs à l’évaluation de la tenue ESD de technologies matures. Deux structures élémentaires de protection contre les décharges y sont étudiées et comparées : un transistor GGNMOS (Grounded Gate NMOS) et un dispositif LVTSCR (Low Voltage Triggering Silicon Controlled Rectifier). Ces travaux posent la question de la représentativité des mesures et de la validité des résultats de simulation. Ils permettent de qualifier l’outil de simulation physique pour des composants microniques soumis à des ESD. Le quatrième chapitre traite de l’évaluation de la tenue ESD de composants submicroniques. Pour la simulation physique, le choix des équations à résoudre (électro ,QWURGXFWLRQ JpQpUDOH thermique seul ou électrothermique et hydrodynamique) se pose pour les composants des technologies 0,18 µm. Des études ont donc été réalisées sur une structure GGNMOS très épurée pour fixer des conditions de simulation adaptées aux contraintes de temps de calcul. Le chapitre illustre ensuite le fonctionnement d’un thyristor classique et compare ce composant à un dispositif LVTSCR et un transistor GGNMOS de même technologie puis il décrit l’impact du facteur d’échelle et des évolutions technologiques sur la robustesse des structures de protection contre les décharges électrostatiques. La conclusion de ce manuscrit reprend ces différents aspects de la protection des composants contre les décharges électrostatiques. Elle est ensuite complétée par une annexe de diffusion restreinte qui donne des recommandations et des critères de sélection des composants utilisables dans des applications aéronautiques, militaires et spatiales. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV *pQpUDOLWpVVXUOHVGpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV ,QWURGXFWLRQ 0RGqOHV GH GpFKDUJHV 7HVWV HQ TXDOLILFDWLRQ 7HVWV G¶DLGH j OD FRQFHSWLRQ 'LVFXVVLRQ 3KpQRPqQHV SK\VLTXHV HW PRGHV GH GpIDLOODQFHV DVVRFLpV DX[ (6' (IIHWV SDUDVLWHV GX ERvWLHU 5pSRQVH G¶XQ WUDQVLVWRU 026 j XQH GpFKDUJH pOHFWURVWDWLTXH 0RGHV GH GpIDLOODQFHV HW WHFKQLTXHV G¶DQDO\VHV 3URWHFWLRQ GHV FRPSRVDQWV pOHFWURQLTXHV FRQWUH OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 3URWHFWLRQ GHV FLUFXLWV LQWpJUpV 6WUXFWXUHV GH SURWHFWLRQ 3URFpGpV WHFKQRORJLTXHV &RQFOXVLRQV &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV ,QWURGXFWLRQ La première partie du document décrit les modèles de tests ESD indispensables en phase de qualification des structures de protections et des circuits intégrés complexes. Ces tests sont complétés par deux autres modèles moins industriels mais respectivement capables de caractériser le fonctionnement de composants élémentaires et de rendre compte de l’effet du boîtier en termes de tenue aux décharges électrostatiques. La partie suivante énonce les phénomènes physiques associés à l’écoulement des charges électriques dans les composants. Elle prend comme exemple le fonctionnement d’un transistor GGNMOS (Grounded Gate NMOS) soumis à une ESD et commente sa caractéristique courant-tension I=f(V). Elle donne également les modes de défaillances spécifiques aux ESD et énumère les techniques d’analyses susceptibles de les révéler. La synthèse s’achève par l’étude des méthodes de protection « on-chip » des circuits intégrés contre les ESD. Des règles sont à respecter pour concevoir des structures de protection adéquates puis pour les insérer sur le circuit intégré à protéger. Une attention particulière sera réservée aux nouvelles technologies et aux évolutions qu’elles entraînent. 0RGqOHV GH GpFKDUJHV Pour qualifier la tenue d’un composant aux décharges électrostatiques, il est nécessaire de disposer de modèles représentant cet environnement hostile dans lequel évoluent les composants [AMER95][VINS98]. Deux familles de tests sont distinguées dans ce chapitre : • les tests en qualification ou méthodes de caractérisations normées et couramment utilisées chez tous les fabricants de composants et chez certains équipementiers, • les tests d’aide à la conception ou méthodes de caractérisations plus ou moins bien normées et non encore utilisées de manière systématique par tous les fabricants de composants. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 7HVWV HQ TXDOLILFDWLRQ $ 0RGqOH GX FRUSV KXPDLQ Le modèle du corps humain, HBM (Human Body Model), est le test le plus largement utilisé pour qualifier la tenue des composants aux ESD. Depuis son introduction dans les années 1980, il a permis de réduire considérablement le taux de défauts survenus lors de la fabrication puis de l’utilisation des composants. Le test simule la décharge d’une personne chargée sur un composant électronique. Le corps de l’opérateur est modélisé par une capacité placée en série avec la résistance de contact de la peau (fonction de la surface de contact de l’opérateur et de sa résistivité). La sensibilité d’un composant au test HBM est définie par la tension de charge maximum que le circuit intégré peut supporter sans présenter de défaillance notoire. La norme HBM, remise à jour en 1998, décrit [AEC98-a][EIAJ97-a][ESD98] : • les valeurs de la capacité C HBM (100 pF), de la résistance de contact R HBM (1,5 kΩ) et de l’inductance LHBM (7,5 µH) (cf. Figure 1. 1), • la forme de l’onde HBM aux bornes d’un court-circuit ou d’une résistance de 500 Ω (cf. Figure 1. 2 et Tableau 1. 1), • les valeurs maximales de distorsions en courant autorisées1 [LEE99], • la classification des composants selon leur niveau de tenue aux impulsions HBM2. Pour limiter la durée et les coûts des tests HBM industriels, proportionnels au nombre de broches des circuits, tout en garantissant une certaine reproductibilité des mesures, il est conseillé de tester sur un échantillon représentatif : • chaque broche une par une par rapport aux broches d’alimentation, • chaque broche d’entrée/sortie une par une par rapport aux autres broches d’entrée/sortie, 1 Les distorsions de courant sont liées aux capacités et inductances parasites présentes dans les testeurs commerciaux. Classe 1 : composant endommagé par une impulsion HBM inférieure ou égale à 2000 V ; classe 2 : composant qui fonctionne après un test HBM de 2000 V mais qui ne résiste pas à une impulsion de 4000 V ; classe 3 : composant qui fonctionne après un test HBM de 4000 V. 2 &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV • toutes les broches du circuit intégré avec un niveau de tension HBM avant de passer au niveau de tension supérieur. La broche la plus fragile détermine le seuil de défaillance du composant. Les spécifications HBM, données dans les « datasheets » des fabricants, sont mal détaillées car la procédure de test HBM est mal standardisée. Elle impose que les circuits intégrés soient de classe 1, 2 ou 3 mais le pas en tension des tests HBM n’est pas fixé par la norme HBM (il peut être égal ou inférieur à 500 V). Les spécifications ne précisent pas non plus le signe de la tension HBM qui conduit à la défaillance du composant. 5+%0 &+%0 0RGqOH GH GpFKDUJH GX FRUSV KXPDLQ +%0 Ω '87 )LJXUH 22 S) + Ω && +9+%0 /+%0 3 Courant (A) 1,5 1,0 0,5 0,0 0 50 100 150 200 Temps (ns) )LJXUH )RUPH G¶RQGH +%0 WKpRULTXH DX[ ERUQHV G¶XQ FRXUWFLUFXLW SRXU XQH WHQVLRQ GH 9 3 C HBM est la capacité de décharge initialement chargée à la tension HV HBM . Le composant, DUT (Device Under Test), est testé sur un support adapté aux différents boîtiers électroniques. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV +DXWH WHQVLRQ +9+%0 9 &RXUDQW GH SLF HQ FRXUWFLUFXLW ,S6 $ &RXUDQW GH SLF SRXU Ω ,S5 $ 7HPSV GH PRQWpH HQ FRXUWFLUFXLW WU6 QV 7HPSV GH PRQWpH SRXU Ω WU5 QV 7HPSV GH GHVFHQWH HQ FRXUWFLUFXLW WG6 QV 7HPSV GH GHVFHQWH SRXU Ω WG5 QV 'LVWRUVLRQ GX FRXUDQW ,U $ 7DEOHDX 1$ 1$ 1$ GH ,S6 1$ 1$ 1$ GH ,S6 1$ 1$ 1$ GH ,S6 6SpFLILFDWLRQV GH OD IRUPH G¶RQGH +%0 >(,$-D@ GH ,S6 HW ,S5 4 Les tests HBM, décrits précédemment, permettent de qualifier les composants en ESD avant de les monter sur cartes. Lors de leur utilisation, les risques de surcharges électriques EOS doivent aussi être pris en compte. Ils sont générés par des phénomènes transitoires : surtensions d’alimentation, montages sur cartes électroniques, stockage... Pour modéliser ces surcharges électriques, des tests sont réalisés sur équipements au moyen de pistolets de décharges conformément à la norme IEC 6100-4-2 ou à d’autres normes (en fonction du domaine d’application des cartes électroniques). Ces mesures sont également appelées tests HBM. Il reste pourtant à harmoniser les méthodologies de test du composant jusqu’au système sur carte car les niveaux de sévérité des impulsions HBM appliquées sur les circuits intégrés (inférieures ou égales à 8 kV) n’ont rien avoir avec ceux des décharges appliquées sur les systèmes (de 20 à 25 kV par exemple pour les équipements militaires) [AECT91]. La nature des dégradations EOS (seuil de défaillance, localisation) et de leur forme d’onde (durée, amplitude) est en effet très différente de celles de tests HBM car de multiples composants parasites de type RLC se trouvent sur le chemin de la décharge [STAN89]. Avec le pistolet, l’amplitude de la décharge HBM que voit le composant est probablement très inférieure aux 8 kV directement appliqués sur le circuit intégré. 4 La signification du sigle N/A est Non Applicable. Le courant de pic (en A) à travers 1500 Ω est approximativement HV HBM (V)/1500 Ω. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV % 0RGqOH GH OD PDFKLQH Le modèle de la machine, MM (Machine Model), a d’abord été utilisé au Japon puis aux Etats-Unis pour qualifier des composants fabriqués en masse pour l’industrie automobile. Il simule la décharge d’un appareil métallique sur un composant électronique relié à la masse. Le circuit électrique équivalent du testeur MM, identique à celui du testeur HBM, consiste en une capacité de charge de 200 pF en série avec une résistance de surface dont la valeur théorique est nulle. La sensibilité d’un composant au test MM se caractérise comme pour le modèle HBM par la tension de charge de la capacité que le circuit peut supporter sans présenter une quelconque défaillance. La norme MM décrit [AEC98-b][EIAJ97-b][ESD99-a] : • la valeur de la capacité de charge C MM (200 pF), de la résistance de contact RMM (nulle) et de l’inductance LMM (0,5 µH), • la forme de l’onde MM aux bornes d’un court-circuit ou d’une résistance de 500 Ω (cf. Figure 1. 3), • les valeurs maximales de distorsions en courant autorisées, • la classification des composants selon leur niveau de tenue aux impulsions MM5. 4 Courant (A) 2 0 0 50 100 150 200 -2 -4 Temps (ns) )LJXUH )RUPH G¶RQGH 00 WKpRULTXH j WUDYHUV XQ FRXUWFLUFXLW SRXU XQH 6 WHQVLRQ GH 9 5 Classe 1 : composant endommagé par une impulsion MM inférieure ou égale à 100 V ; classe 2 : composant qui fonctionne après un test MM de 100 V mais qui ne résiste pas à une impulsion de 200 V ; classe 3 : composant qui fonctionne après un test MM de 200 V. 6 La forme d’onde MM appliquée à un transistor quelconque est très différente de la forme d’onde théorique. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV L’amplitude de courant maximum et la forme d’onde de la décharge MM la rendent différente de l’impulsion HBM. Elle est en particulier caractérisée par des oscillations sinusoïdales représentatives d’un second ordre amorti. D’autres paramètres tels que la pente dI/dt ou l’énergie imposée par les impulsions MM peuvent être comparables. Ils expliqueraient pourquoi les résultats des tests MM sont souvent corrélés à ceux des tests HBM et pourquoi certains industriels se dispensent de les réaliser. Les résultats des tests MM donnés dans les spécifications des composants devront en outre être considérés avec la même prudence que les données HBM car les procédures de mise en œuvre de ces tests sont aussi peu standardisées. 7HVWV G¶DLGH j OD FRQFHSWLRQ $ 0HVXUHV SDU LPSXOVLRQV FDUUpHV GH FRXUDQW La mise en œuvre des tests « go/no go » de types HBM, MM et EOS est possible en qualification pour tous types de circuits. Ces tests ne permettent par contre pas de caractériser un composant élémentaire ou un circuit intégré du point de vue de sa sensibilité aux ESD. Le test TLP (Transmission Line Pulse) a été introduit dans cet objectif. Il utilise des impulsions carrées de courant d’amplitudes variables pour étudier le fonctionnement de composants élémentaires et déterminer leur susceptibilité aux ESD [BART00][DELA99-a][HENR01-b][KHUR85]. Une ligne de transmission (câble coaxial de 50 Ω) est chargée à travers une résistance de 2,2 MΩ à une tension inférieure ou égale à 10 kV (cf. Figure 1. 4) [DUFR99-a]. Au basculement du relais, la résistance de 50 Ω en parallèle avec le DUT garantit que la résistance du montage sera toujours inférieure à la résistance caractéristique de la ligne coaxiale. Il est ainsi peu probable de perturber la forme finale de l’impulsion par d’éventuelles réflexions parasites dans la ligne de transmission. La conversion de l’impulsion en courant est réalisée par la résistance en série de 700 Ω tant que la résistance interne du composant est très inférieure à 700 Ω. Aucune norme ne décrit le test TLP mais il est tout de même possible de déterminer, grâce à ce test, la robustesse ESD d’un composant. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV Les principales caractéristiques d’une impulsion TLP sont : • sa largeur : déterminée par la longueur du câble (~10 ns/m) et fixée à 100 ns (ordre de grandeur de l’impulsion HBM), • son temps de montée : d’une durée comprise entre 2 et 20 ns, • son amplitude en courant : mesurée au cours du temps à travers une sonde active de courant et visualisée sur un oscilloscope7, • la réponse du DUT en tension : mesurée avec une sonde en tension au cours du temps. Pour chaque niveau d’impulsion TLP, les valeurs moyennes du courant et de la tension correspondante sont extraites aux bornes du DUT. Il est ensuite possible, avec les couples de valeurs [<I>,<V>], de construire une caractéristique <I>=f<V> quasi-stationnaire du composant sous test. Le courant de fuite est enfin mesuré à travers le composant après chaque onde TLP pour vérifier si ce dernier fonctionne. 0 ,W / Ω ,! ,! +97/3 '87 Ω 6RQGH 9 W Ω 9W Ω 9! 9! 6RQGH , W )LJXUH 6FKpPD pOHFWULTXH G¶XQ DSSDUHLO GH WHVWV 7/3 Pour rendre pertinentes les mesures par impulsions carrées, la largeur d’une impulsion TLP est, si possible, fixée égale à celle d’une décharge HBM. Les temps de montée des ondes sont aussi très proches[NOTE98-a]. La suite de ce document comparera les résultats des tests HBM et TLP pour savoir s’il serait possible d’abandonner les mesures HBM au profit de tests TLP « industrialisés ». 7 Le testeur TLP peut être considéré comme une source pure de courant délivrant un courant théorique en ampères égal à la valeur de la haute tension (HVTLP en kV) divisée par 1400 Ω. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV % 0RGqOH GX FRPSRVDQW FKDUJp La décharge électrostatique modélisée par les tests ESD classiques vient de l’appareil de test et va vers le circuit intégré. Il arrive cependant que les composants se chargent par triboélectricité. La constitution des composants (boîtiers, taille de la puce et capacités internes) doit donc être prise en compte dans un nouveau modèle de tests ESD. Le modèle du circuit chargé, CDM (Charged Device Model), représente la décharge propre d’un circuit intégré assemblé dans un boîtier. Dans cette situation, le circuit précédemment chargé, se décharge lorsqu’une de ses pattes se connecte à la masse. La source de l’impulsion est alors constituée par le dispositif lui-même et le rôle du boîtier est bien pris en compte [GOSS97][OLN96]. Le composant, placé pattes en l’air « dead-bug » sur une électrode de charge ou inséré dans un support de test (SCDM Socketed CDM), est chargé : • par un champ électrique lors du test FCDM (Field CDM) (cf. Figure 1. 5), • par contact lors du test CCDM (Contact CDM) [STRI01]. )LJXUH 5HSUpVHQWDWLRQ VFKpPDWLTXH G¶XQ DSSDUHLO GH WHVWV )&'0 >+(15@ Les tests CDM sont définis par une norme JEDEC [EIAJ95] et par une norme de « l’ESD Association » [ESD99-b]. Ces documents décrivent l’onde CDM (intensité du pic de courant, temps de montée…) [CHAI01][HENR00-b][ORYX01] pour plusieurs modules de calibration : • des cylindres métalliques de 25,4 et 8,9 mm de diamètre pour la norme JEDEC, • des cylindres diélectriques (mylar) de 26 et 9 mm de diamètre recouverts d’une métallisation pour la norme de « l’ESD Association ». Ils précisent également les conditions de mise en œuvre : séquences de tests, taille des échantillons représentatifs, classes des composants. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV Il ne sera plus question du standard JEDEC dans le reste de ce document car cette norme ne définit pas la procédure de test CCDM alors que la norme de « l’ESD Association » présente les deux méthodes de tests. Dans la suite de ce manuscrit, les travaux sur le CDM auront pour but de déterminer les différences de comportement liées aux processus de charge FCDM et CCDM. Ils statueront sur la nécessité, à plus ou moins long terme, de qualifier les composants en CDM avec l’un ou l’autre des modèles (ou les deux). A l’heure actuelle, les spécifications des fabricants de composants ne font pas état de mesures CDM. Ces tests ne sont pas utilisés de manière systématique pour la qualification des composants et de telles mesures engendreraient des dépenses considérables. La mise en œuvre des tests CDM est particulièrement longue car le composant stressé ne peut être testé in situ pour les mesures traditionnelles de courant de fuite. De nombreux utilisateurs de composants craignent pourtant que les circuits submicroniques soient particulièrement sensibles aux décharges de type CDM. La démarche à adopter vis-à-vis des tests CDM mérite donc d’être davantage justifiée. 'LVFXVVLRQ Cette présentation des différents modèles de tests ESD permet de définir le contexte de l’étude et de poser plusieurs questions essentielles pour les concepteurs de composants et pour leurs utilisateurs : • Les tests HBM et MM correspondent-ils aux besoins de qualifications ? • Les tests TLP et CDM sont-ils indispensables ? • Les résultats des tests HBM, MM et CDM peuvent-ils être corrélés entre eux et au test TLP [GIES96][NOTE98-a][STAD97] ? • Quel test CDM faut-il privilégier ? En complément des informations recensées dans la littérature, les résultats des mesures et des simulations réalisées dans le cadre de la thèse auront pour objectif de répondre à ces questions et de définir une procédure de test ESD mieux adaptée. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 3KpQRPqQHV SK\VLTXHV HW PRGHV GH GpIDLOODQFHV DVVRFLpV DX[ (6' Dès qu’une décharge électrostatique est initiée, la charge électrique commence à être redistribuée. Ce mouvement de porteurs de charges génère des courants liés à la densité des porteurs et à leur vitesse de déplacement. Il induit des tensions liées aux composants R, L, C des structures traversées. La manière dont le composant supporte ces courants et ces tensions transitoires détermine s’il répond toujours à son cahier des charges. (IIHWV SDUDVLWHV GX ERvWLHU Le rôle du boîtier 8 d’un composant sur sa sensibilité aux ESD est particulièrement complexe. Il est lié à de multiples paramètres : • nature du matériau d’enrobage (plastique, céramique ou métallique), • type du boîtier (DIP, BGA…), • nombre de broches et écartement, • résistance de substrat, • répartition des broches ou des lignes d’alimentation… Mais le poids relatif de ces paramètres n’est pas simple à évaluer et les publications sont en plus assez rares dans ce domaine [DABR98][DUVV95]. La présence de composants parasites de type RLC, induits par le boîtier sur le chemin d’une décharge, modifie l’impulsion ESD appliquée en entrée du composant. La nature du boîtier est également importante pour la tenue des composants aux tests CDM car elle détermine la quantité de charges stockées. Enfin, la répartition des lignes d’alimentations sur le circuit imprimé et la prise de contact du substrat déterminent les différents chemins d’évacuation de l’énergie. Mais tous ces paramètres ne sont pas pris en compte lors de la conception de nouvelles structures ESD, qualifiées pour supporter les formes d’ondes HBM et MM. Ils induisent donc un risque de dégradation prématurée des dispositifs qui pourrait être dissipé grâce au développement des testeurs CDM. 8 Dans le contexte ESD, le boîtier est défini par le matériau d’enrobage, les broches d’interconnexions, les fils du cablage, l’embase, la colle et la puce en silicium. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 5pSRQVH G¶XQ WUDQVLVWRU 026 j XQH GpFKDUJH pOHFWURVWDWLTXH Le point suivant dans le trajet de la charge est son passage dans le circuit intégré. Les transistors NMOS sont souvent utilisés pour dissiper l’énergie induite par d’éventuelles décharges électrostatiques. Les plots d’interconnexions du circuit sont alors reliés au drain tandis que la grille, la source et le substrat sont connectés ensembles à la masse (cf. Figure 1. 6 (a)). De cette manière, le composant est bloqué lors d’une utilisation normale du circuit intégré. Il ne modifie pas la fonctionnalité du circuit. Cette structure de protection sera appelée « Grounded Gate NMOS » (GGNMOS) dans la suite du document. La Figure 1. 6 (b) donne la caractéristique I=f(V) du composant lorsqu’une décharge ESD positive est appliquée sur son contact de drain. Les paragraphes suivants décrivent le fonctionnement d’une telle structure [AMER99]. Ils définissent : • la tension du claquage par avalanche : BV • le point de premier claquage : V t1, It1 • la tension de maintien : Vh • la résistance dynamique : Rdyn • le point de second claquage : Vt2, It2 . 9 6RXUFH *ULOOH , 1 1 , 9W -W 'UDLQ 5G\Q ,QMHFWLRQ GLUHFWH 9W -W 6XEVWUDW 9K D )LJXUH %9 9 E &RPSRVDQW **1026 D 3URFHVVXV GH FRQGXFWLRQ GDQV OH WUDQVLVWRU E &DUDFWpULVWLTXH , I9 W\SLTXH GX FRPSRVDQW >6=(@ Le premier mécanisme de conduction du GGNMOS est le courant de fuite associé aux déplacements de porteurs minoritaires à travers la jonction drain/substrat polarisée en inverse. Si le champ à l’intérieur de la zone désertée n’est pas trop élevé, &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV ce processus conduira tout simplement au courant inverse normal Ileak . Un courant capacitif s’additionne à ce courant de fuite. Il est lié aux capacités de déplétion ou de recouvrement présentes au sein du composant (cf. Figure 3.12). Il peut abaisser la tension de claquage par avalanche dynamique des structures. Si le champ électrique est suffisamment élevé (de l’ordre de 1,5.10 5 V/cm), les électrons et les trous vont acquérir assez d’énergie cinétique pour être susceptibles, par collisions avec les atomes du réseau, de générer de nouvelles paires électrons/trous [GROV75][SZE81]. Au cours de ce processus de multiplication par avalanche (ou d’ionisation par impacts), la conduction du GGNMOS est assurée par le courant d’avalanche de la jonction en inverse : les électrons transitent immédiatement vers le drain tandis que les trous traversent le volume du substrat. Avec l’augmentation du courant, la chute de tension due à la résistance de substrat devient assez grande pour polariser la jonction source/substrat en direct. Des électrons sont alors injectés en grand nombre depuis la source jusqu’au substrat du transistor GGNMOS. La conduction du transistor bipolaire parasite est amorcée. Le drain du transistor GGNMOS représente alors le collecteur du transistor bipolaire N+ /P/N+ parasite, la source l’émetteur et le substrat la base. Ce courant d’électrons majoritaires permet ensuite d’entretenir la conduction du transistor bipolaire avec une multiplication moins importante. La tension aux bornes du dispositif, moteur de la multiplication, diminue donc de Vt1 (tension de 1er claquage) à Vh (tension de maintien du transistor bipolaire) ; c’est ce qui explique le retournement « snapback » observé sur la caractéristique I=f(V) du GGNMOS 9. Le dernier processus de conduction dans le transistor est lié à l’augmentation de température dans le composant. Les propriétés thermiques des semi-conducteurs sont complexes [AMER98][GALY99][SZE81]. La perte de mobilité des porteurs avec la température augmente la résistance électrique R dyn et la génération de paires électron/trou augmente avec la température. Le second claquage (Vt2 , It2 ) ou claquage thermique survient lorsque le nombre de porteurs générés thermiquement n’est plus négligeable devant le dopage initial du silicium [SALO98]. Le courant électrique a alors tendance à se concentrer dans 9 La tension Vt1 peut être identifiée à la tension de claquage BV CB0 d’un transistor bipolaire, la tension V h à la tension BVCE0 [AHAR75]. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV certaines régions privilégiées du composant. Ce phénomène surchauffe localement le silicium. L’emballement thermique ainsi généré peut alors conduire à la formation d’un micro-plasma et à une éventuelle fusion du silicium10 [AMER91]. 0RGHV GH GpIDLOODQFHV HW WHFKQLTXHV G¶DQDO\VHV Après avoir présenté la réponse d’un transistor NMOS soumis une décharge électrostatique, il est nécessaire d’étudier les mécanismes de défaillances associés aux ESD ainsi que les techniques d’analyses permettant de les trouver pour correctement évaluer la robustesse de composants soumis à des décharges électrostatiques et pour trouver des règles de prévention limitant les causes d’agressions. Bien que difficiles à identifier, les mécanismes de défaillances les plus souvent rencontrés sont parfaitement connus. Ils sont pour la plupart induits par des phénomènes de nature thermique et sont localisés dans le silicium, dans les oxydes ou dans les métaux11 [AMER97][LEE99][SALO97][VINS98] : • Le mécanisme de destruction du silicium dépend des profondeurs de jonctions et de l’étendue des structures. Il se caractérise, dans les composants MOS et bipolaires, par des phénomènes de focalisation du courant et par un fort courant de fuite de jonctions polarisées en inverse. Il peut conduire à un court-circuit dans le composant [PIER01]. • La température des porteurs déthermalisés, générée par le claquage d’une jonction polarisée en inverse, peut aussi induire l’injection de porteurs chauds dans les oxydes voisins. Ce mécanisme de défaillance survient à proximité des zones les plus fortement dopées des jonctions. • Les défauts d’oxyde [BARB86] induits par des champs électriques élevés apparaissent quant à eux lorsqu’un signal d’entrée est appliqué sur la grille d’un composant MOS et si le champ électrique à travers l’oxyde dépasse le seuil de claquage du diélectrique12 (V>BVox). Ce type de dégradations est favorisé par la présence de défauts précurseurs dans les oxydes. Il est caractérisé par l’existence d’un chemin de conduction privilégié. 10 La température de fusion du silicium est 1685 K. Température de fusion d’un matériau=T F : T F (silicium)=1688 K, TF (aluminium)=933 K 12 Rigidité diélectrique du SiO2 : E ox =10 7 V/cm avec E ox =BV ox /T ox [SZE81] 11 &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV • La fusion des métallisations est enfin liée à la dissipation de chaleur par effet Joule dans la résistance finie des pistes en aluminium. Ce phénomène est généré par des impulsions en courant d’amplitude et de durée suffisantes. La destruction des interconnexions peut également apparaître suite à la chaleur générée par la présence d’un défaut précurseur dans le silicium ou les oxydes. Deux sujets principaux mobilisent aujourd’hui les industriels des laboratoires d’analyses en microélectronique : • l’identification de signatures de défaillances associées aux agressions électriques ESD et EOS, • la détection de défauts latents susceptibles, après vieillissement, d’induire des dégradations sévères des composants. A l’heure actuelle, l’identification des défauts et de leur origine (EOS, HBM, MM ou CDM) impose de connaître l’histoire du composant (stade de détection de la dégradation, environnement dans lequel évoluait le composant, tests subits…). Ces informations sont souvent confidentielles et difficiles à connaître vu le grand nombre d’intervenants extérieurs ce qui explique la nécessité de créer un herbier de signatures de défaillances associées aux agressions électriques [LAAS02]. Le présence de sites de défaillances latentes ou « défauts latents » induits dans les circuits intégrés par des impulsions ESD est un sujet encore très controversé [CROC84][VINS98]. Ces défauts, évolutifs en fonction du temps, ne sont pas détectables lors des tests de fonctionnalité. Ils conduiraient ensuite à des vieillissements prématurés du composant. Des méthodes expérimentales d’analyses des défauts sont donc indispensables pour détecter et identifier d’éventuelles dégradations ESD. Elles s’organisent après des tests de qualification ESD ou pour une expertise de la façon suivante [AMER96] [URBI87] : 1. Caractérisation électrique du composant (mesures de courants de fuite des « buffers » d’entrée/sortie et tests fonctionnels) 2. Examen optique non-destructif (microscopie optique, microscopie à émission EMMI [RUSS98][SALO97], analyses par faisceaux d'ions focalisés FIB, interférométrie laser [POGA01] ou cristaux liquides) 3. Retrait sélectif des couches constituant le circuit intégré &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 4. Examen optique approfondi (microscopie électronique à balayage MEB, microscopie à transmission MET) La caractérisation électrique de la panne est une étape décisive de l’analyse de défaillance. Il est en effet inconcevable de débuter l’analyse physique sans avoir une connaissance préalable du défaut électrique interne. Elle nécessite de définir un critère électrique de défaillance. Pour les composants du commerce seules les spécifications font foi. Pour les composants non spécifiés, le choix du critère est plus libre et peut conduire à des différences d’interprétations des résultats de tests ESD [AMER97]. La Figure 1. 7 illustre cette difficulté dans le cas d’une diode polarisée en inverse et soumise au cours de sa vie à des décharges ESD d’amplitudes croissantes -de (1) à (3)-. Selon la tension (0,4 V ou 5,5 V) pour laquelle le critère de (10-6 A) est surveillé, différents niveaux de dégradation (ou de claquage) ESD sont obtenus. Par précaution, dès qu’une mesure s’éloigne de la gamme de tolérance de la caractéristique initiale du composant, celui-ci sera déclaré défaillant (cf. p70). , ORJ $ )LJXUH &ULWqUH GH$GpIDLOODQFH &DUDFWpULVWLTXH LQLWLDOH 9 9 &DUDFWpULVWLTXHV , I9 G¶XQH GLRGH SRODULVpH HQ LQYHUVH HW WHVWpH HQ (6' SDU GHV GpFKDUJHV G¶DPSOLWXGHV FURLVVDQWHV j Sur un circuit très intégré de type ULSI comme par exemple une mémoire dynamique comportant plus de 4 millions de cellules élémentaires, il est impossible d’accéder à des défauts aussi localisés que les impacts ESD sans avoir recours à des techniques de visualisation performantes. Une fois le composant désencapsulé, la microscopie optique est immédiate de mise en œuvre mais elle ne permet de localiser que les phénomènes de décoloration ou de fusion des pistes en aluminium. Dans de nombreux cas, cette investigation ne donne que peu de résultats car les couches de surface font écran au défaut. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV L’observation optique est donc complétée par deux examens non-destructifs : la microscopie à émission lumineuse EMMI [AMER95][AMER97][SALO97] et l’utilisation de cristaux liquides nématiques. Ces méthodes qualitatives ont une mise en œuvre et une interprétation complexe liée à la densité d’intégration des composants. Les nombreux niveaux de métaux masquent par exemple souvent l’émission lumineuse en EMMI. L’observation est donc de plus en plus souvent faite en face arrière du silicium ce qui est nécessite d’amincir le substrat. La localisation de la défaillance menée à bien, l’analyse physique approfondie est l’étape qui mène à la compréhension du mécanisme de dégradation. Pour ce faire, les technologues effectuent un retrait sélectif des couches constituant le circuit intégré. Deux moyens sont utilisés : la gravure par chimie sèche et par chimie humide [GUIL99]. La connaissance du procédé de fabrication des composants est très utile pour réaliser à bien ces tâches mais ces informations confidentielles ne sont pas toujours connues (surtout par les utilisateurs de composants). Les composants sont observés entre chaque étape de gravure au microscope optique, au MEB et au TEM. De façon parallèle à l’analyse physique, l’opération de « reverse engineering » est menée systématiquement. Elle aide à comprendre les points de faiblesses d’un circuit intégré du point de vue de sa tenue aux ESD. Toutes ces techniques nécessitent un personnel hautement qualifié. Elles sont de plus longues à mettre en œuvre. Lors de l’expertise de composants défaillants, la démarche précédente en quatre étapes ne permet néanmoins pas toujours de conclure sur l’origine du défaut [KELL95]. La signature physique d’un défaut CDM est bien entendu très différente de celle d’un défaut induit par une surcharge électrique ou EOS. Il n’est par contre pas facile de déterminer, sur les circuits très intégrés d’aujourd’hui, si un défaut EOS a été initié ou non par un défaut ESD précurseur. Il est donc important mais souvent impossible vu le grand nombre d’intervenants extérieurs, de retracer l’historique du composant de sa conception à son utilisation. Il est également recommandé d’analyser plusieurs composants identiques pour s’affranchir des problèmes de reproductibilité liés aux ESD. Pour compléter les tests ESD et les méthodes expérimentales, de plus en plus d’industriels se tournent enfin vers les outils de simulation électriques et physiques. Leurs principes d’utilisation, leurs forces et leurs limites seront présentés dans le chapitre 2 de ce document. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 3URWHFWLRQ GHV FRPSRVDQWV pOHFWURQLTXHV FRQWUH OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV Connaître les consignes données par les responsables qualité ainsi que les démarches adoptées par les technologues et par les concepteurs en termes de protection ESD lors de l’élaboration de nouveaux composants peut aider les équipementiers à définir des critères de sélection de composants robustes sans obligatoirement avoir à tester eux-mêmes les composants. Ce paragraphe présente donc les principes fondamentaux appliqués par les fabricants de semiconducteurs pour protéger leurs composants vis-à-vis des ESD. Il s’agit pour eux de limiter au maximum le risque de décharges dans les salles blanches [CROW01][LEES01][MONT01] et de concevoir des composants capables de dissiper l’énergie des ESD. Pour être efficace, la protection « on-chip » des composants se fait au niveau : du circuit intégré complet, des structures de protections et du procédé technologique. Technologues et concepteurs sont donc amenés à partager leurs connaissances pour répondre ensemble à un cahier des charges sévère dans un domaine complexe en perpétuelle évolution. 3URWHFWLRQ GHV FLUFXLWV LQWpJUpV Les structures élémentaires de protection contre les ESD, optimisées pour chaque technologie, sont insérées sur le circuit intégré à protéger de manière à : • lutter contre les décharges ESD positives et négatives, • ne pas affecter la fonctionnalité du circuit en conditions normales de fonctionnement, • écrêter les hautes tensions et évacuer le courant de décharge, • occuper un minimum de place, • ne pas induire d’étape supplémentaire dans le procédé de fabrication des composants. La Figure 1. 8 montre de façon schématique comment les structures de protections ESD sont généralement positionnées sur le circuit. Trois régions distinctes de la circuit intégré sont protégées : les entrées, les sorties et les alimentations. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV 9 '' 5''L 3URWHFWLRQ G¶HQWUpH 37,' 37,' 5LQ , 37,6 $ 37,6 &¯85 &°XU '8 GX FLUFXLW &,LQWpJUp ,5&8,7 17(*5( 3URWHFWLRQ GHV DOLPHQWDWLRQV 376 % 3URWHFWLRQ GH VRUWLH 37' 5RXW 2 376 566L 9 66 )LJXUH $ 6FKpPD GH SULQFLSH G¶XQ FLUFXLW LQWpJUp HQ WHFKQRORJLH &026 HW GHV 13 VWUXFWXUHV (6' QpFHVVDLUHV j VD SURWHFWLRQ >0(5*@ 3URWHFWLRQ GHV HQWUpHV Les inverseurs d’entrées CMOS sont directement exposés aux contraintes externes telles que les ESD. Une tension supérieure à la tension de claquage des oxydes BVox14, appliquée sur les grilles des transistors, entraîne une défaillance sévère des « buffers » d’entrée. Une proposition pour les protéger consiste à évacuer l’excès de courant vers les lignes d’alimentation VSS et VDD (cf. Figure 1. 8). Il est alors conseillé d’utiliser des structures de protection à deux étages [AMER98][TAIL91]. Ces structures sont constituées d’éléments primaires PTIS1/D1 séparés de composants secondaires PTIS2/D2 par une résistance d’entrée de découplage Rin . Ainsi, la surtension d’une décharge est réduite en deux étapes : l’élément primaire se déclenche rapidement (Vt1 faible) et écrête une première partie du courant puis l’augmentation de courant dans la résistance de découplage Rin fournit une tension suffisante pour activer l’élément secondaire moins rapide mais capable de dissiper davantage de courant (It2 élevé). 13 I est l’entrée du circuit, O sa sortie, VDD et V SS ses lignes d’alimentations. Pour les indices relatifs aux protections ESD (PT) : I est l’entrée, O la sortie, D une protection vers V DD , S une protection vers V SS , 1 l’étage primaire de protection, 2 l’étage secondaire de protection. R in est la résistance de découplage des étages de protection en entrée, R out la résistance de découplage des étages de sortie. R DDi est la ième résistance distribuée de la ligne d’alimentation V DD , R SSi celle de V SS. 14 La tension de claquage BV ox d’un composant mature d’une épaisseur de grille de 50 nm vaut 50 V, celle d’un composant submicronique d’une épaisseur de grille de 10 nm vaut 10 V. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV % 3URWHFWLRQ GHV VRUWLHV L’utilisation de siliciures et de diffusions faiblement dopées LDD, désormais courante en technologie CMOS, rend primordiale la protection des « buffers » de sortie contre les ESD [AMER98] (cf. le point 1.4.3). Pour éviter le déclenchement des transistors bipolaires parasites du circuit de sortie, des structures de protection PTOS/D sont insérées entre le plot de sortie et les lignes d’alimentations. Une résistance R out de découplage complète la protection. Elle limite le courant et force les structures de protection à se déclencher avant les « buffers » de sortie. Par ailleurs, cette résistance diminue la performance du « driver » de sortie. Des compromis seront faits par les concepteurs entre performance des « drivers » et niveau de protection ESD. & 3URWHFWLRQV GHV DOLPHQWDWLRQV De nombreux chemins de conduction électrique sont possibles dans les circuits à fort taux d’intégration actuels. Pour dévier le courant du cœur fonctionnel et éviter d’éventuelles dégradations, il est prudent de positionner une structure de retour à déclenchement rapide entre les deux lignes d’alimentations. Le cas idéal est un écrêteur capable de dissiper de forts niveaux de courants (Rdyn très faibles et It2 grand). En termes de protection ESD, la difficulté est donc de positionner judicieusement des structures de protection adaptées sur un circuit intégré complexe pour prendre en compte les surcharges électriques sans pour cela détériorer le fonctionnement normal du circuit. 6WUXFWXUHV GH SURWHFWLRQ Il est aussi nécessaire de disposer d’un large panel de structures de protection capables de se déclencher plus ou moins rapidement, de limiter la tension générée par les décharges et de tenir des niveaux de courant importants. Ces structures devront remplir l’ensemble de ces conditions dans le respect des spécifications électriques initiales du composant qu’elles protégent. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV $ )HQrWUH GH FRQFHSWLRQ (6' La caractéristique I=f(V) d’une structure de protection idéale se situe dans une fenêtre de conception ESD (cf. Figure 1. 9)[MERG01]. Le seuil inférieur de déclenchement et la tension de maintien des structures de protection sont supérieurs ou égaux à la tension d’alimentation du composant plus une tolérance de 10%. Ainsi, les structures de protections n’affectent pas le fonctionnement normal du composant. La limite supérieure de la fenêtre est quant à elle égale à la tension de claquage BVox de l’oxyde en transitoire moins une tolérance de +10%15. Elle assure la protection des grilles d’entrée des « buffers ». )HQrWUH FRQ FHSWLRQGH(6' , 9 7HQVLRQ G¶DOLPHQWDWLRQ )LJXUH % 7HQVLRQG¶R[\GH GH FODTXDJH 6WUXFWXUHV GH SURWHFWLRQ (6' )HQrWUH GH FRQFHSWLRQ (6' DYHF OHV FD UDFWpULVWLTXHV FODVVLTXHV G¶XQH GLRGH HW G¶XQ WUDQVLVWRU **1026 HQ LQYHUVH 6WUXFWXUHV FODVVLTXHV GH SURWHFWLRQ Les dimensions géométriques, les règles de conception et les principes physiques de fonctionnement des structures de protections ESD les plus classiques (résistances, diodes, transistors MOS et bipolaires, thyristors) sont décrits dans de nombreux articles [ALEX98][AMER95][ISHI97][POLG92][VOLD99][VOLD01]. La Figure 1. 10 compare les caractéristiques I=f(V) typiques de composants classiques de protection polarisés en inverse : une diode PN, un transistor GGNMOS, un transistor NMOS à grille couplée GCNMOS (Gate Coupled NMOS) [AMER94], 15 La tension de claquage BV ox d’un transistor MOS testé en dynamique (par un test CDM par exemple) est inférieure à celle de ce même transistor testé en statique. Il est donc prudent de prendre une tolérance de -10% par rapport à BVox . &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV un transistor MOS à oxyde épais et un thyristors LVTSCR à faible tension de déclenchement (Low Voltage Triggering Silicon Controlled Rectifier) [MERG01]. En accord avec le principe de fenêtre, ces courbes montrent, pour les protections d’entrée d’un circuit intégré (cf. Figure 1. 8), que : • le transistor GCNMOS est un candidat excellent, • les transistors GGNMOS, bipolaire et MOS à oxyde épais font également l’affaire malgré leur seuil de déclenchement élevé, • les thyristors sont préférables pour l’étage secondaire car leur tension de déclenchement est assez élevée. Ils peuvent évacuer des quantités de courant importantes. , 'LRGH LQYHUVH 7UDQVLVWRU **1026 RX ELSRODLUH *&1026 7UDQVLVWRU 026 j R[\GH pSDLV /976&5 9 )LJXUH &DUDFWpULVWLTXHV , I9 GH VWUXFWXUHV FODVVLTXHV >'899@ Quelques principes de prudence sont aussi à appliquer pour assurer la fiabilité des structures ESD et des circuits intégrés qu’elles protégent : • concevoir des structures de protection et des lignes de métallisations suffisamment larges pour évacuer de fortes densités de courant, • éviter les angles fermés et les connexions non uniformes pour limiter les effets de coins, • placer des contacts en nombres suffisants pour permettre la distribution uniforme des courants et limiter les phénomènes de focalisation. 3URFpGpV WHFKQRORJLTXHV La sélection des structures de protection adéquates, les efforts d’optimisation (structures multi-digitées [NOTE97][POLG92], grilles couplées [AMER94], transistors NMOS à pompages de substrat SPNMOS [DUVV01] etc…) et la concep- &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV tion de nouveaux dispositifs [RUSS01] sont également liés aux évolutions des technologies. La diminution des profondeurs de jonctions, des épaisseurs d’oxyde et du volume de dissipation de la puissance générée par les décharges électrostatiques contribue à une détérioration des performances ESD (cf. Figure 1. 11) [AMER95] [VOLD93]. Profondeur de jonction (µm) Epaisseur d'oxyde Tox (nm) Volume de dissipation de puissance PDV (µm^3) Densité de courant de 2nd claquage Jt2 (mA/µm) 100 Echelle relative 10 1 0,1 0,01 0,001 0,1 1 10 Dimensions caractéristiques (µm) )LJXUH 5pGXFWLRQ G¶pFKHOOH GH OD SURIRQGHXU GH MRQFWLRQ GH O¶pSDLVVHXU G¶R[\GH HW GX YROXPH GH GLVVLSDWLRQ G¶pQHUJLH HW HIIHW VXU OD WHQXH (6' GHV FRPSRVDQWV >%2&.@ L’introduction de nouveaux procédés de fabrication peut également sensibiliser les composants aux ESD (cf. Figure 1. 12). C’est le cas notamment des siliciures et des jonctions LDD [AMER94]. Le siliciure TiSi2 , présent dans les technologies MOS avancées, réduit la résistance de ballast des composants [NOTE98-b]. Il améliore ainsi la vitesse des circuits mais son effet sur la tenue des composants aux ESD est défavorable. Le maximum de densité de courant est observé dans les diffusions siliciurées près du coin de la source et du drain. Le composant est alors fragilisé par des phénomènes de focalisation du courant puis par la formation de filaments entre la source et le drain [AMER95]. Une solution pour s’affranchir de ce problème consiste à bloquer la formation de siliciures à proximité de la grille par l’utilisation d’un masque supplémentaire. &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV L’introduction de jonctions graduelles LDD réduit l’intensité du champ électrique vertical près de la région de pincement du drain du transistor MOS ce qui diminue les effets des électrons chauds. Cependant, elle est aussi responsable de la diminution de tenue aux ESD. Les jonctions LDD relativement peu profondes augmentent la densité de courant. C’est pourquoi même si le champ électrique diminue dans la && région LDD, le produit J.E demeure suffisamment important pour fragiliser les dispositifs vis-à-vis des décharges électrostatiques. A cette élévation de puissance est associée une élévation de température. Cette source de chaleur située juste sous la grille peut s’étendre jusqu’au contact de drain et causer sa destruction. Elle peut aussi endommager l’oxyde de grille. 6HXLO GH FODTXDJH +%0 N9 $PLQFLVVHPHQW GHV FRXFKHV pSLWD[LpHV 6&5 UHRSWLPLVp /'' 6LOLFLXUHV HW SXLWV SURIRQGV 6LOLFLXUHV -RQFWLRQV DEUXSWHV )LJXUH **1026 6&5 *&1026 631026 ,VRODWLRQV SDU SXLWV SURIRQGV -RQFWLRQV /'' W DQQpHV 6LOLFLXUHV (YROXWLRQ GHV VWUXFWXUHV GH SURWHFWLRQV (6' HQ IRQFWLRQ GHV DYDQFpHV WHFKQRORJLTXHV >'899@ Il est donc impossible de transférer des structures de protection ESD d’une technologie à une autre en appliquant un simple facteur d’échelle. Les technologies submicroniques ne sont enfin pas seules à être sensibles aux ESD. D’autres composants, connus sous le nom de composants ESD² (ou Extremely Sensitive ESD Device) sont aussi à surveiller car ils n’ont pas de composant de protection in situ. Ils ont pourtant une très faible tension de défaillance (infé- &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV rieur à 50 V pour les mesures DC, HBM, TLP ou CDM) ou un très faible courant de défaillance (inférieur à 50 mA). Parmi ces composants, les plus connus sont : les circuits de radio-fréquences RF [RICH00], les composants sur isolants SOI [VOLD96], les systèmes micro-électroniques MEMS [WALA01] et certains dispositifs optiques [MENE01]. &RQFOXVLRQV Pour répondre aux exigences de fiabilité des équipementiers, les concepteurs, les technologues, les spécialistes en analyses de défaillance et les ingénieurs qualité qui travaillent chez les fabricants de semiconducteurs ne peuvent plus se dispenser de se prémunir contre les décharges électrostatiques. Les ESD sont appliquées de manière aléatoire sur les circuits intégrés. Elles font intervenir des mécanismes de conductions parasites qui peuvent induire des défaillances prématurées des composants. Pour combattre ces agressions électriques, il est indispensable de : • savoir correctement les modéliser, • comprendre les phénomènes physiques et les modes de défaillances qui leur sont associés, • réduire le risque de décharges lié à l’environnement dans lequel les composants évoluent, • protéger les circuits intégrés « in situ » par des structures de protection répondant à un cahier des charges sévères. Le chapitre précédent est revenu sur ces différents aspects. Il a aussi soulevé les difficultés encore existantes pour la protection des composants contre les ESD. Du point de vue des normes et des protocoles de tests ESD, les spécifications du composant au système sur carte ne sont pas assez précises. Elles sont également peu représentatives du fonctionnement physique des composants soumis aux décharges. Enfin, elles sont mal harmonisées et le nombre de normes citées dans les appels d’offre est très élevé. La compréhension des mécanismes physiques associées aux ESD se fait souvent a posteriori au moyen de techniques d’analyse des composants défaillants mais la localisation des dégradations n’est pas toujours possible en particulier s’il s’agit de défauts latents. La dernière difficulté importante révélée par ce chapitre est liée aux rapides progrés de la microélectronique. La réduction des dimensions, l’augmentation de la densité d’intégration et la réduction des temps de développements qui se sont opérées sur les circuits modernes rendent &KDSLWUH *pQpUDOLWpV VXU OHV GpFKDUJHV pOHFWURVWDWLTXHV plus complexe la protection des composants vis-à-vis des ESD. Il est donc impossible de transférer des structures de protection d’une échelle à une autre en appliquant un simple facteur d’échelle et il est impératif d’utiliser des moyens complémentaires pour évaluer rapidement la robustesse des composants soumis à des décharges électrostatiques. Pour soulever ces difficultés, ce premier chapitre recommande aux fabricants de composants de réaliser des tests TLP et peut-être CDM, de préciser les protocoles de mise en œuvre de ces outils de caractérisation et de compléter les analyses expérimentales (tests ESD et analyses physiques des composants) par des simulations numériques. Pour les équipementiers, il s’agira plutôt de s’informer sur les meilleures démarches industrielles en adéquation avec les progrès technologiques. Tous ces travaux passent par l’étude de la robustesse ESD de composants de différentes technologies (matures et submicroniques). &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 6LPXODWLRQQXPpULTXHGHVSKpQRPqQHV SK\VLTXHVDVVRFLpVDX[(6' ,QWURGXFWLRQ 3URFpGpV GH IDEULFDWLRQ 6LPXODWLRQ GHV SULQFLSDOHV pWDSHV WHFKQRORJLTXHV &DOLEUDJH GHV UpVXOWDWV 'LVFXVVLRQV &RPSRUWHPHQW SK\VLTXH )RUPDOLVPH HW pTXDWLRQV ORFDOHV 5pVROXWLRQ QXPpULTXH 6LPXODWLRQ GX WHVW 7/3 6LPXODWLRQ GX WHVW +%0 6LPXODWLRQ GX WHVW &'0 'LVFXVVLRQV &LUFXLW HW PRGqOHV pOHFWULTXHV 0RGqOHV pOHFWULTXHV FODVVLTXHV 0RGqOHV (6' FRPSDFWV 'LVFXVVLRQV &RQFOXVLRQV &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' ,QWURGXFWLRQ Les outils de Conception Assistée par Ordinateurs CAO dédiés à la microélectronique sont utilisés pour simuler : le procédé de fabrication, le comportement physique des composants et leurs circuits électriques équivalents (cf. Figure 2. 1). Les concepteurs de composants attendent de ces logiciels un support pour réduire le temps de mise en œuvre de nouveaux dispositifs. Les utilisateurs de composants recherchent de leur côté à mieux comprendre les phénomènes associés aux ESD pour savoir argumenter leurs choix de composants et leurs demandes en tests. 6LPXODWLRQ GX SURFpGp GH IDEULFDWLRQ HW pGLWLRQ GHV PDVTXHV 6LPSOLILFDWLRQV JpRPpWULTXHV HW GLVFUpWLVDWLRQ VSDWLDOH 6LPXODWLRQV 7&$' 6LPXODWLRQ GX FRPSRUWHPHQW SK\VLTXH $QDO\VH GHV JUDQGHXUV SK\VLTXHV HW H[WUDFWLRQ GHV SDUDPqWUHV (6' ([SORLWDWLRQ GHV UpVXOWDWV 6LPXODWLRQ GX FRPSRUWHPHQW GH PRGqOHV pOHFWULTXHV pTXLYDOHQWV %LEOLRWKqTXHV GH VWUXFWXUHV GH SURWHFWLRQ (6' RSWLPLVpHV )LJXUH 'HVFULSWLRQ GHV SULQFLSDOHV pWDSHV GH VLPXODWLRQV Le sujet central de ce chapitre est la simulation physique du comportement de composants soumis à des décharges électrostatiques. Il est traité après de rapides discussions sur les simulations du procédé de fabrication des composants et avant d’aborder les simulations du comportement de leurs modèles électriques équivalents. Dans ces deux cas, l’objectif est plus de présenter les avantages et les limites des techniques abordées que de rentrer dans des considérations d’ordre purement théorique. Pour la simulation physique, selon le composant étudié et le niveau de précision souhaité, différentes équations sont résolues. Le contexte ESD et les très forts niveaux de courants qui lui sont associés imposent aussi de réaliser certains choix. La validité des résultats obtenus avec ce type de logiciels devra donc être discutée. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Les différentes natures de tests ESD et les méthodes utilisées pour les simuler seront également présentés dans ce chapitre avant d’être appliqués aux cas de composants réels. 3URFpGpV GH IDEULFDWLRQ La connaissance du procédé de fabrication d’un composant est déterminante pour simuler ensuite son comportement électrique. Certains paramètres caractéristiques en ESD tels que la tension de claquage BV, la tension de maintien Vh et le courant de second claquage It2 sont en effet sensibles à de légères modifications des profils de dopage et de la topologie d’une structure. Des écarts sur la distribution des dopants dans le composant risquent donc de produire des divergences entre les résultats des simulations ESD ultérieures et la mesure. 6LPXODWLRQ GHV SULQFLSDOHV pWDSHV WHFKQRORJLTXHV Les logiciels de CAO tels que Dios-ISE ou Silvaco sont utilisés pour simuler, en deux dimensions, tous types de composants semi-conducteurs. Une séquence de commandes est écrite pour modéliser les différentes étapes technologiques (implantations, diffusions, oxydations, métallisations) du procédé de fabrication (cf. Figure 2. 2). La géométrie des masques doit également être définie par des commandes spécifiques ou grâce à l’utilisation d’un logiciel de dessin tel que ProlytISE. Ces données d’entrée sont confidentielles et ne peuvent être connues que grâce à la collaboration des fondeurs de composants. &DOLEUDJH GHV UpVXOWDWV Les paramètres de calibrage sont propres à chaque génération technologique [STRI01]. La méthode débute en principe par des simulations en une dimension du procédé de fabrication d’un composant simple. Dans le cas simple d’un transistor MOS, les profils de dopage du canal, de la source et du drain sont par exemple recherchés. Les résultats sont ensuite comparés aux profils SIMS (de spectroscopie de masse d’ions secondaires) et à des mesures de résistances de surface par la méthode de Van der Pauw. Puis les simulations 2D prennent en compte les paramètres ajustés (angle de tilt, température ou temps de diffusion) [SZE83]. Il reste alors à comparer les contours des oxydes et des siliciures des composants simulés aux vues réelles obtenues par microsections mécaniques ou au moyen d’un faisceau d’ions focalisés (FIB). Un soin particulier doit être donné aux coins de la grille en &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' polysilicium ainsi qu’aux zones cylindriques des diffusions de source et de drain car ils influencent le champ électrique et le claquage par avalanche des jonctions soumises à une décharge électrostatique. &RXFKH pSLWD[LpH *ULOOH HQ SRO\VLOLFXP 6XEVWUDW 2[\GH GH JULOOH &RXFKH pSLWD[LpH HW VXEVWUDW D )RUPDWLRQ GH OD FRXFKH pSLWD[LpH E 'pS{W G¶XQH JULOOH HQ SRO\VLOLFLXP *ULOOH F )RUPDWLRQ GX GUDLQ HW GH OD VRXUFH DXWRDOLJQpV VXU OD JULOOH G 'pS{W GHV R[\GHV G¶LVROHPHQW 'UDLQ 6RXUFH HW 6XEVWUDW I 6WUXFWXUH **1026 DSUqV GpS{W HW JUDYXUH GX PpWDO H 2XYHUWXUH GHV FRQWDFWV )LJXUH *ULOOH 6LPXODWLRQ GX SURFpGp GH IDEULFDWLRQ G¶XQ WUDQVLVWRU **1026 VRXV 6LOYDFR 'LVFXVVLRQV La simulation du procédé de fabrication des composants est une étape déterminante puisqu’elle permet d’obtenir les données d’entrées utilisées ensuite par les logiciels de simulation physique (les deux types de logiciels sont parfaitement compatibles). Souvent réalisée chez les fabricants de semi-conducteurs en parallèle avec la conception, elle permet de donner une estimation des profils de dopage et de la géométrie des composants sans pour autant disposer de véhicules de tests. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Les utilisateurs de composants ont souvent plus de difficultés à réaliser ce type de travaux car les données d’entrée des logiciels sont confidentielles surtout pour les composants les plus récents. Elles décrivent en effet le savoir-faire des technologues et des concepteurs. De plus, la calibrage des résultats nécessite des outils d’analyse complexes tels que le FIB ou le SIMS rarement disponibles chez les utilisateurs de composants électroniques. La constante évolution des procédés de fabrication doit aussi être prise en compte. Il est alors nécessaire de calibrer les simulations pour chaque technologie surtout pour les composants submicroniques dont la validité des modèles physiques disponibles doit également être vérifiée. Il faut enfin préciser que les simulations sont réalisées en deux dimensions. Des mesures expérimentales sont donc indispensables pour corréler les résultats. &RPSRUWHPHQW SK\VLTXH Ce paragraphe s’intéresse aux outils de simulations et aux mécanismes physiques relatifs au fonctionnement des dispositifs semi-conducteurs. Il présente l’impact du choix des paramètres physiques et des conditions aux limites sur la validité des simulations ESD. Il propose ensuite plusieurs méthodes de simulation des tests TLP, HBM et CDM. )RUPDOLVPH HW pTXDWLRQV ORFDOHV Il est indispensable de bien comprendre l’origine des équations électrothermiques que résout le simulateur pour correctement modéliser les phénomènes tout en limitant les temps de calculs. • L’équation de Poisson est rappelée dans un premier temps. Elle relie le potentiel électrostatique à la concentration de porteurs électriques. • La partie suivante revient sur la résolution de l’Equation de Transport de Boltzmann ETB. Elle donne les équations classiques de continuité, de transport et de conservation de l’énergie qui en découlent. • Le sous-paragraphe s’achève enfin par l’expression de l’équation de la chaleur. Couplée aux équations précédentes, elle donne la distribution de la température du réseau du dispositif étudié. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' $ (TXDWLRQ GH 3RLVVRQ & & Toute charge électrique ρ (r ) est source d’un champ électrique E donné par le théorème de Gauss [SZE81] : & & & ρ (&r ) ∇.E(r ) = ε où ε est la constante diélectrique du semi-conducteur. Le champ électrique est dé&& & & & rivé d’un potentiel scalaire ψ(r ) par la relation E(r ) = − ∇ψ(r ) ce qui donne l’équation de Poisson dont l’intégration permet de calculer la variation du potentiel dans un semi-conducteur à partir de la charge électrique : & & ρ (r ) ∆ψ(r ) = − ε Toutes les charges qui existent en un point du semi-conducteur sont prises en compte pour calculer la charge électrique : les charges mobiles (électrons et trous) et les charges fixes localisées sur des donneurs, sur des accepteurs ionisés ou sur des centres profonds. En l’absence de centres profonds ionisés, l’équation de Poisson s’écrit : & + − ε ∆ψ(r ) = − q p−n + N D − N A ( avec : ) q la charge électronique élémentaire, p et n les densités de trous et d’électrons, ND+ et NA- la densité de donneurs et d’accepteurs ionisés. La difficulté réside dans le fait que l’intégration de l’équation locale de Poisson présente rarement des solutions analytiques et nécessite la plupart du temps l’utilisation d’hypothèses simplificatrices. % (TXDWLRQ GH WUDQVSRUW GH %ROW]PDQQ Au lieu de considérer les porteurs de charges individuellement comme dans les simulations de Monte-Carlo, l’ETB les considère de manière collective [BUJ94] & & [CHAN00][GALY00]. La fonction de distribution des porteurs f r , k, t notée f & & & donne la probabilité de trouver une particule dans l’élément de volume [ r , r +d r ] & & & de l’espace des phases [ k, k +dk ] à l’instant [ t, t +dt ]. ( ) &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' & & & ∂f + &r.∇ f + k.∇f = ∂f ∂t ∂t coll & & Le terme de collisions par unité de temps dans un volume [ d r , dk ] traduit les interactions d’un porteur de charge sous contrainte dans son milieu. L’approximation des temps de relaxations (RTA Relaxation Time Approximation) est appliquée pour résoudre l’équation de Boltmann. Elle est valide pour les mécanismes de collisions élastiques ou isotropes (ou pour les deux). Pour des grandeurs physiques f telles que la densité de porteurs ou leur énergie cinétique moyenne, l’approximation se note : ∂f ∂t = coll f -f équilibre =Q τf avec τf le temps de relaxation moyen de la grandeur physique f. Pour un matériau qui conduit des porteurs de charges de masse effective m* constante, l’équation de transport ETB se simplifie ensuite grâce à l’expression de la vitesse, du moment et de l’énergie d’une particule et grâce à l’application du théorème du moment cinétique si : & & & & v = r = 1 ∇εc = ! k la vitesse de groupe de la particule, ! m* & & & p = m*v = !k le moment de la particule, & & !²k² 1 εc = m*v² = l’énergie cinétique de la particule, 2m* & 2& & dp = !k = − qE l’équation fondamentale de la dynamique. dt & q & & ∂f + v& .∇ f − E.∇f = ∂f ∂t ! ∂t coll L’Equation de Transport de Boltzmann est une équation intégro-différentielle qui ne trouve pas de solution analytique simple. La méthode des premiers moments consiste à remplacer la fonction de distribution f de l’équation ETB par les valeurs moyennes dans l’espace et le temps de trois quantités physiques : le nombre de &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' porteurs, leur vitesse et leur énergie1. Les intégrations se font ensuite dans l’espace des phases2, ce qui permet d’accéder aux équations locales : • de conservation de la matière ou d’équilibre des porteurs, • de conservation du mouvement ou d’équilibre des moments, • de conservation de l’énergie ou d’équilibre de l’énergie cinétique. Ce paragraphe ne revient pas en détail sur les étapes de calculs qui conduisent à écrire les trois types d’équations. Il décrit par contre le sens physique de chacune d’elle. Il définit également les conditions dans lesquelles il sera judicieux d’utiliser l’une ou l’autre des équations. Les équations de conservation de la matière (ou de continuité) donnent les conditions de retour à l’équilibre de porteurs de charge électrique (électrons et trous) perturbés par un champ électrique, par un gradient de température ou par des transferts d’énergie [ISE95]. Les taux nets de génération-recombinaison U(n) et U(p), respectivement pour les électrons et pour les trous, sont liés à la mobilité des porteurs et à leur temps de relaxation. Ils sont explicités dans le paragraphe 2.3.2 [CHAN00]. && ∂n = 1 ∇ . j n + U(n ) ∂t q && ∂p = − 1 ∇. j p + U(p ) ∂t q 1 Si Ω est le volume dans lequel se déplacent les porteurs de charges, la valeur moyenne dans l’espace et dans le temps (& ) d’une quantité physique g k est définie par : Pour simplifier les écritures & & & & g (r , t ) = 1 ∑ g k f r , k, t avec ∑ = Ω 3 k Ω k (2π) & g ( r, t ) présente dans l’intégrale volumique. & & Si g k = 1 , g 0 = n r , t = () & & Si g (k )= v , n Si () ( ) & & g1 = v ( r , t ) = ( ) ( est noté 2 (2π)3 2 (2π)3 & & & & g k = ε c , g 2 = w (r , t ) = 2 3 n (2π) & est la concentration moyenne de porteurs & & & v f &r , k, t dk = 2 1 n (2π)3 n & & ε c f &r , k, t dk = 2 n (2π)3 ( ∫ & ∫ dk & ∫ f ( r , k, t ) dk ∫ ) g i , i est alors l’ordre des moments c’est-à-dire la puissance en k ) ∫ ( que moyenne 2 L’équation générale des premiers moments se note : ) ∫ & & & !k f &r , k, t dk est la vitesse moyenne m* & & & 1 !²k² f &r , k, t dk est l’énergie cinétin 2m* & ∂ n g i + ∇ n g i v& ∂t [ ] [ ( ) ( ) & ]= n q!E & ∇ gi + g i Q &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Les équations de transport (ou de « drift-diffusion ») traduisent l’équilibre entre le courant d’origine électrique (conduction), le courant associé au gradient de porteurs et le courant lié au gradient de température (diffusion). Elles sont vérifiées dans le cadre des hypothèses de l’équipartition de l’énergie thermique, du temps de relaxation des porteurs -faible devant toutes les autres grandeurs- et si le champ électrique est la seule force extérieure appliquée au dispositif. Elles s’expriment de la façon suivante [ISE95] : & & & & jn = nqµn E + k bµn Tn ∇n + n ∇Tn ( ) & & & & jp = pqµp E − k bµp Tp ∇p + p ∇Tp ( ) Ces équations décrivent de manière rigoureuse les phénomènes de génération et de conduction de chaleur des porteurs de charges dans les semi-conducteurs. Du point de vue de la thermique, les électrons et les trous sont considérés comme des particules distinctes du réseau (ou particules déthermalisées). Ils sont caractérisés par des capacités calorifiques et des conductivités thermiques qui leur sont propres. Les équations précédentes peuvent se simplifier sous certaines conditions. En présence de faibles champs électriques, les températures des porteurs sont thermalisées (Tn=Tp =T). Les équations s’écrivent alors : & & & & jn = nqµ n E + k bµn T ∇n + n ∇T ( ) & & & & jp = pqµpE − k bµp T ∇p + p ∇T ( ) Si en plus la distribution de température est uniforme, le modèle électrothermique se simplifie pour retrouver la forme : & & & jn = nqµn E + k bTµn∇n & & & jp = pqµpE − k bTµp∇p Les équations de conservation de l’énergie (ou hydrodynamiques) prennent en & & compte les flux d’énergie sn et sp [ISE95] : & & & sn = − 5 k bTn jn + nµn∇ (k bTn ) 2 q [ ] [ & & 5 k bTp & sp = jp − pµp ∇ (k bTp ) 2 q ] &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Elles s’écrivent : & & && ∇. sn = nqE.v − 3 n k bTn − k bT + U n' 2 τw n & & && ∇. sp = pqE.v − 3 p k bTp− k bT + U p' 2 τw p avec Un ’, Up’ des termes représentatifs de la variation d’énergie moyenne due aux phénomènes de génération-recombinaison (pour les électrons et pour les trous) et τW le terme de relaxation des énergies moyennes des porteurs excités. Pour les composants microniques, pour lesquels les champs électriques sont faibles et pour lesquels les effets de déthermalisation des porteurs sont insignifiants, la résolution des équations de Poisson et de transport suffisent. Des travaux menés en parallèle de la thèse [GALY00] ont montré que, pour les composants de dimensions caractéristiques inférieures ou égales à 0,10 µ m, les champs électriques internes sont plus importants et les variations spatiales de champs deviennent élevées. Les équations de conservation de l’énergie (ou hydrodynamiques) deviennent alors indispensables à utiliser. & (TXDWLRQ GH OD FKDOHXU La distribution de la température du réseau est donnée par l’équation classique de transfert de la chaleur par conduction [GALY99] tenant compte de la loi de Fourier & & jQ = λQ(T ) ∇T et uniquement d’un terme de génération thermique par effet Joule & & j .E . & & & & ρmCv ∂T = j .E + ∇ λQ (T ) ∇T ∂t [ ] ρ m représente la densité de masse (ou masse volumique) du silicium, CV(T ) sa chaleur spécifique dépendante de la température et λ Q (T ) la conductivité thermique [ISE95]. Cette équation est couplée aux équations de Poisson et de transport quand les modèles thermique ou hydrodynamique sont utilisés. Il est enfin possible de coupler avec ce système d’équations auto-cohérentes la résolution d’équations de Kirchhoff pour décrire un circuit électrique plus complet (composants classiques de type SPICE en entrée de la structure physique simulée avec Dessis-ISE). Le temps de calcul n’est alors pas tellement plus long car la ré- &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' solution des lois de Kirchhoff est bien plus simple que celle des équations des semi-conducteurs. 5pVROXWLRQ QXPpULTXH Les logiciels de simulation du procédé de fabrication et le logiciel physique sont parfaitement compatibles. Néanmoins, certaines étapes doivent être réalisées avant d’aborder la résolution des équations locales présentées dans le paragraphe précédent. $ 'LVFUpWLVDWLRQ VSDWLDOH La résolution des équations locales est d’autant plus complexe que les équations sont non linéaires et couplées. Elles n’admettent pas de solutions analytiques simples. Des calculs numériques doivent donc être réalisés pour surmonter ces difficultés et il est nécessaire de mailler les structures simulées ensuite. La discrétisation spatiale des structures est une opération complexe et déterminante. Le nombre de mailles ne peut être supérieur à 10 000 sans poser des problèmes de temps ou de convergence des calculs. Il est donc nécessaire d’optimiser le maillage et de l’affiner dans les zones de fort gradient de grandeurs physiques du composant. La grille de maillage dépend de la géométrie des composants et des profils de dopage. Elle doit aussi prendre en compte le comportement électrothermique des dispositifs (zones de conduction, points chauds…) connu préalablement par de premières simulations ou par des données expérimentales et/ou bibliographiques. Un transistor MOS ou un dispositif LVTSCR simulé pour fonctionner dans des conditions classiques ne sera donc pas maillé comme un composant soumis à des contraintes ESD (cf. Figure 2. 3). Il est recommandé pour le contexte ESD de mailler très finement à proximité des jonctions. La zone de canal ne nécessite par contre aucun soin particulier en raison du déclenchement « en profondeur » du transistor bipolaire parasite. Les « spacers » (ou espaceurs) et la grille en polysilicium sont aussi parfois omis pour réduire considérablement le temps de calcul. Ce type de choix n’est cependant pas toujours justifié. Il peut modifier la distribution des températures ou des potentiels électriques dans le composant simulé. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' &RQWDFW GH JULOOH +DXWHXU GH EDUULqUH 9 © 6SDFHUV ª &RQWDFW GH JULOOH +DXWHXU GH EDUULqUH pTXLYDOHQWH 9 *ULOOH HQ SRO\VLOLFLXP 2[\GH PLQFH 2[\GH PLQFH D )LJXUH E ,OOXVWUDWLRQ SRXU XQ WUDQVLVWRU 1026 GH OD QpFHVVLWp G¶DGDSWHU OH PDLOODJH DX[ EHVRLQV GH VLPXODWLRQV D RSWLPLVp SRXU GHV VLPXOD WLRQV HQ IRQFWLRQQHPHQW FODVVLTXH E RSWLPLVp SRXU GHV VLWXDWLRQV (6' Ces quelques lignes montrent que les critères de maillage sont subjectifs. Bien que guidé par des objectifs quantifiables, le maillage est parfois difficile à optimiser. Il est en principe préférable de réaliser de premières simulations avec un maillage large puis de resserrer la grille progressivement en fonction des résultats obtenus. Le maillage sera correct lorsque de légères variations du nombre de mailles n’engendreront pas ou peu de variations des résultats de simulations. % &KRL[ GHV PRGqOHV SK\VLTXHV La résolution du problème numérique nécessite, dans la mesure du possible, de choisir des paramètres physiques adaptés au contexte de forte température et de fort courant rencontrés dans le contexte ESD [BUJ94][GROV71][ISE95][SZE81]. La concentration des porteurs est un paramètre essentiel qui détermine en particulier les propriétés du second claquage. Elle est décrite par la statistique de Boltzmann qui est une simplification de la fonction de distribution de Fermi-Dirac [MATH96]. Si le semiconducteur est non dégénéré, ce qui correspond au fonctionnement des composants en début de test ESD, le niveau de Fermi est distant des extrêma des bandes permises (de valence ou de conduction) d’une énergie de plusieurs kT, l’approximation de Boltzmann est alors entièrement justifiée. Pour des &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' injections de courant plus fortes, les températures augmentent (elles sont facilement supérieures à 1000 K) et le semiconducteur devient dégénéré. Il est alors recommandé d’utiliser la fonction de distribution de Fermi-Dirac non activée par défaut. Le rétrécissement de la bande interdite (BGN Band Gap Narrowing) du silicium doit également être pris en considération pour les simulations ESD. La mobilité des porteurs dépend d’un facteur de volume (fonction du dopage) et d’un facteur de surface (fonction de la dispersion due aux phonons et des imperfections de surface). Des formulations empiriques sont utilisées [GALY98] [ISE95]. Elles prennent en compte la concentration des porteurs et la température du réseau. Le terme de mobilité est également lié au champ électrique et à la vitesse de saturation des porteurs qui diminue lorsque la température augmente. Les mécanismes de génération-recombinaison sont aussi très importants. Ils interviennent dans les équations de continuité, de transport et dans l’expression de l’énergie [MATH96]. Les simulations thermoélectriques doivent impérativement tenir compte des processus de : • recombinaison SRH (Shockley Read Hall) ou recombinaison sur les niveaux profonds de la bande interdite du silicium (liée à la durée de vie des porteurs minoritaires), • recombinaison Auger ou recombinaison bande à bande (liée à la température des porteurs et du réseau), • génération par impacts ou production de paires électron-trou par avalanche (liée au dopage et à la tension de polarisation en inverse). Il est important de garder à l’esprit le fait que les coefficients électriques qui permettent dans les équations empiriques de décrire les mécanismes thermiques précédemment évoqués demeurent incertains au-delà de 800 K. Il faudra en tenir compte lors de l’appréciation des résultats en particulier pour les valeurs de très forts courants des caractéristiques I=f(V). &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' & 'pILQLWLRQ GHV FRQGLWLRQV DX[ OLPLWHV Le choix des conditions aux limites en température est important lorsque le modèle électrothermique est utilisé. A l’interface entre le silicium et d’autres matériaux thermiquement conducteurs, l’équation aux dérivées spatiales de Neumann impose & un flux constant de chaleur. Si n est un vecteur normal à l’interface, cette condition de réflexion s’écrit : λQ(T ) ∂T & = h (Text - T ) ∂n avec : h = 1 le coefficient de transfert thermique, R th λQ(T ) la conductivité thermique du silicium. Si l'on considère que les mécanismes de diffusion de la chaleur sont adiabatiques, l'environnement thermique du composant peut être modélisé par une résistance thermique externe Rth. Cette grandeur empirique est généralement positionnée sur le substrat (comprise entre 0,1 et 1 KW-1 cm2 ) et prend en compte [ISE95] : • la résistance thermique du substrat déterminée par la conductivité thermique du silicium λ Q(T) et par l’épaisseur de substrat, • les résistances thermiques d’interfaces entre matériaux (silicium/silicium, silicium/métal ou métal/métal) qui peuvent jouer le rôle de barrière thermique compte tenu des rugosités ou des imperfections du réseau cristallin, • les phénomènes convectifs et radiatifs qui réduisent la température dans le composant [TAIN89], • les effets 3D de dissipation thermique non considérés en deux dimensions. De la valeur de Rth dépend la validité des simulations électrothermiques ultérieures. Pour limiter le risque d’erreurs, une solution consiste à simuler plus précisément tout l’environnement thermique des composants : le substrat, les couches de passivation, le matériau d’enrobage... Mais le logiciel physique n’est pas adapté à ce type de simulations : si le substrat et les couches de passivation peuvent être pris en compte, il n’en est pas de même du matériau d’enrobage du boîtier. Le logiciel donne aussi la possibilité de simplifier l’équation de Neumann dans le cas d’une source idéale de chaleur pour laquelle h tend vers l’infini. Les températures à l’interface sont alors égales (T=T ext ). Cette condition est connue sous le nom de condition de Dirichlet. Elle ne sera pas adoptée pour la suite des simulations car elle modifie la répartition des lignes isothermes dans le composant (cf. Figure 2. 4) &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' . . . . . . D )LJXUH E ,QIOXHQFH GHV FRQGLWLRQV DX[ OLPLWHV VXU OD UpSDUWLWLRQ GH OD WHPSpUD WXUH GDQV XQ FRPSRVDQW D &RQGLWLRQV GH 'LULFKOHW E FRQGLWLRQV GH 1HXPDQQ GHV FRXUEHV GH QLYHDX[ VRQW UHSUpVHQWpHV WRXV OHV . G¶LQFUpPHQW Si les équations de l’hydrodynamique sont résolues, l’équation de Neumann décrit comme pour le modèle électrothermique les conditions aux limites relatives à la température du réseau. Au niveau des contacts électriques, la température des porteurs Tn et Tp est supposée égale à celle du réseau (T n =Tp =T). Ailleurs, des conditions adiabatiques sont vérifiées et le coefficient de transfert thermique h est nul. Ce paragraphe a décrit les différents paramètres qu’il est nécessaire de fixer pour résoudre les équations locales de la micro-électronique. Il sera ensuite indispensable de valider ces choix (étape de calibrage) par des mesures expérimentales pour chaque génération de composants simulés. Cette étape décisive nécessite de disposer de structures tests parfaitement caractérisées, ce qui n’est pas toujours possible. Dans le cas contraire, les résultats des simulations donneront des indications qualitatives sur le comportement des composants soumis à des décharges électrostatiques. 6LPXODWLRQ GX WHVW 7/3 Le principe du test TLP décrit dans le chapitre 1 est simple mais les phénomènes ESD qu’il engendre ne le sont pas pour autant. La simulation physique du comportement électro-thermique de composants soumis à des décharges TLP est donc un premier défi. Une des difficultés rencontrées vient de la nature non-bijective (forme en « S ») des caractéristiques I=f(V). Ce type de courbes est complexe à simuler car elle est constituée d’une région à dérivée nulle dans laquelle le courant varie très peu avec &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' la tension, d’une région à forte dérivée dans laquelle le courant augmente fortement avec la tension et de points de retournements pour lesquels la pente de la courbe change de signe. Les phénomènes thermiques sont aussi complexes à prendre en compte. Ils donneront lieu à des discussions sur la validité des modèles de simulation physique et sur celle des conditions aux limites préalablement déterminées. Deux démarches (cf. Figure 2. 5) seront adoptées pour simuler un test TLP : • la méthode dynamique est une rampe moyenne de courant [GALY98-a], • la méthode quasi-stationnaire simule des échelons carrés de courant. , $ , $ , PD[ , PD[ W QV WI D )LJXUH W QV WI WU E 0pWKRGHV GH VLPXODWLRQ 7/3 D 5DPSH PR\HQQH HW E ,PSXOVLRQV FDUUpHV GH FRXUDQW Pour ces méthodes transitoires, le pas en temps δt entre chaque calcul est fonction de la facilité avec laquelle le simulateur parvient à converger. Des valeurs de δt (minimum et maximum) et un facteur d’incrémentation (positif et négatif) sont en principe imposés lors de la programmation des simulations. De ces données et des modèles de résolutions mathématiques [ISE95] dépendra en partie la convergence des calculs. La méthode de la rampe moyenne de courant consiste à appliquer, sur la broche du composant sous test, un courant dont : • l’amplitude varie linéairement en fonction du temps, • la durée est imposée par le durée du test TLP correspondant (100 ou 120 ns selon le dispositif TLP expérimental), • l’amplitude maximale est suffisamment élevée pour permettre de simuler tous les modes de fonctionnement du composant sous test (y compris le claquage thermique). La tension résultante est mesurée aux bornes du composant. Les valeurs ainsi extraites sont ensuite utilisées pour tracer une courbe I=f(V) continue. Cette mé- &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' thode, rapide d’exécution, est préconisée pour obtenir une première caractéristique et donc une première estimation du comportement de dispositifs soumis à des décharges électrostatiques. Elle sert aussi à vérifier la convergence des calculs. Elle présente néanmoins deux points d’attention : • La caractéristique I=f(V) dépend de la pente d’attaque en courant. • Le temps de relaxation des porteurs mobiles n’est pas pris en compte et l’équilibre thermique du composant n’est jamais atteint. Il est donc indispensable de considérer les paramètres de la courbe I=f(V) ainsi évalués avec prudence. Il n’en reste pas moins que le gain de temps par cette méthode est considérable (environ une journée pour obtenir une caractéristique I=f(V) pour un dispositif de 4000 points lorsque les équations de Poisson et de transport sont résolues, couplées à l’équation de la chaleur) et qu’elle donne des résultats qualitatifs intéressants (cf. chapitres 3 et 4). La méthode des impulsions carrées de courant est davantage conforme à la procédure d’impulsions TLP décrite dans le premier chapitre. Le temps de montée et la largeur des impulsions en courant appliquées sur le composant sont calqués sur les performances du dispositif de test TLP expérimental. De plus, la caractéristique est tracée, comme pour les mesures, avec les valeurs moyennes du couple couranttension extraites dès qu’une certaine stabilité des signaux est obtenue. Les phénomènes thermiques sont donc mieux respectés par cette méthode que par la précédente. Par contre : • la courbe I=f(V) ainsi obtenue est discontinue ce qui pose des difficultés pour le choix des impulsions en courant TLP appliquées (beaucoup plus de points sont nécessaires près des zones de retournement que sur la résistance dynamique du composant), • la durée des calculs est de plus très supérieure. Il est aussi long d’évaluer un point de la caractéristique TLP que d’obtenir la courbe entière avec la méthode de la rampe moyenne. Il est donc beaucoup plus long de simuler une caractéristique TLP complète (au moins vingt points) que de simuler une courbe I=f(V) par la méthode de la « rampe ». La fiabilité des résultats de simulation ainsi que la durée des calculs pour chacune de ces deux méthodes seront discutées dans la suite de ce document pour des composants GGNMOS et LVTSCR de technologies matures (cf. chapitre 3). Pour ce faire, les résultats des simulations seront comparés aux mesures expérimentales correspondantes et/ou complémentaires. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Pour limiter les problèmes de convergence et la durée des calculs, les fabricants de logiciels vantent également les mérites d’autres techniques de simulations. • La simulation par la méthode de la résistance électrique consiste à appliquer une tension continue sur une résistance de 106 Ω placée en série avec le contact du composant simulé. La valeur de courant correspondante est alors calculée dès que le composant atteint l’équilibre électro-thermique. La tension est ensuite incrémentée avec un pas proportionnel à la facilité du simulateur à converger3. Une caractéristique I=f(V), calculée à partir des états stationnaires, peut alors être tracée. Cette méthode présente deux avantages : une certaine rapidité d’exécution et une bonne aptitude à converger. Elle fausse par contre les valeurs de V car contrairement aux mesures TLP, le couple de points (I, V) n’est pas mesuré après un temps de relaxation fixe. L’équilibre thermodynamique est toujours atteint par cette méthode, ce qui n’est pourtant pas le cas lors des mesures expérimentales. • Un module ESD est également proposé par certains fabricants de logiciel [SILV02]. Des algorithmes de calcul permettent alors de contourner les problèmes de convergence liés à la forme en « S » des courbes I=f(V). Le composant sous test est stressé en tension avant le premier retournement puis une source de courant prend le relais. Ces deux méthodes sont assez rapides et simples de mise en œuvre mais elles ne respectent pas la démarche expérimentale. Elles n’ont donc pas été utilisées pour simuler les composants présentés dans cette thèse. Pour ces deux méthodes de simulation du test TLP, comme pour la simulation des modèles de décharges HBM et CDM, le critère de défaillance ESD est défini par la température de fusion du silicium (1680 K). Ce critère, facilement quantifiable, présente l'avantage de faciliter la convergence et de réduire la durée des calculs. En réalité, les signatures de défaillances thermiques (filament très peu résistif ou micro-plasma) ne sont pas aussi localisées. Il faudra donc vérifier sur des exemples concrets les ordres de grandeurs du claquage thermique. 3 Le pas en tension (ou en courant) est calculé avec la formule : V = V0 + k (V1-V0) avec k une variable comprise entre 0 et 1. k est définie par des valeurs minimales, maximales et par des facteurs d’incréments et de décréments. Ce coefficient dépend donc de la convergence des calculs [ISE95]. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 6LPXODWLRQ GX WHVW +%0 Une fois les simulations TLP validées, des simulations du test HBM peuvent être réalisées. Les paramètres caractéristiques des ondes TLP, en particulier le temps de montée et la largeur de l’impulsion, sont en principe comparables à ceux de décharges HBM. Les difficultés à surmonter pour simuler une décharge HBM ne semblent donc guère différentes de celles abordées dans le paragraphe précédent. La description analytique (cf. équation suivante) de la forme d’onde en courant obtenue par la résolution simplifiée du circuit HBM de la Figure 1. 1 ne convient cependant pas pour simuler les décharges HBM [GUIL00]. I (t ) = HVHBM CHBM avec : a = ( ) 2 ω0 exp − R t sinh a² − ω0 t 2 2L HBM a² − ω0 2 R , R = R HBM + R DUT , ω0 = 2 LHBM 1 LHBM CHBM et a > ω0 Les capacités parasites présentes dans les testeurs HBM ne sont en effet pas prises en compte par cette équation qui aurait simplement pu être simulée par un générateur de courant équivalent. De plus, pour de nombreux composants, la résistance R DUT est une grandeur dynamique et de cette grandeur dépend la forme d’onde HBM. C’est par exemple le cas des transistors NMOS pour lesquels : • avant le premier claquage R DUT ~ 106 Ω.µm, • pendant le retournement R DUT est négative, • lorsque le transistor bipolaire parasite fonctionne R DUT ~ 102 Ω.µm, • après le second claquage RDUT est encore une fois négative. Il est donc indispensable, pour simuler le test HBM aux bornes d’un circuit intégré, de coupler au logiciel de simulation physique un module électrique de type RLC série. Des simulations électriques du test HBM ont été réalisées aux bornes d’une résistance de 500 Ω. Elles ne prennent pas en compte le pic en courant et les oscillations parasites mais sont tout de même en assez bon accord avec les mesures expérimentales correspondantes ainsi qu’avec les données de la norme HBM (cf. Figure 2. 6). Elles justifient l’application de la méthode mixte (simulation physique et électrique) à d’autres types de composants (diode, transistor, thyristor…). &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 2.5 1 k V - Mesure 2 k V - Mesure 4 kV - Mesure 1 k V - Simulation 2 kV - Simulation 4 kV - Simulation Courant (A) 2.0 1.5 5 +%0 Ω +9 +%0 1.0 & +%0 / +%0 + Ω 22 S) 0.5 0.0 0 50 100 150 200 Temps (ns) )LJXUH &RPSDUDLVRQ GHV VLPXODWLRQV GH GpFKDUJHV +%0 UpDOLVpHV DX[ ERUQHV G¶XQH UpVLVWDQFH GH Ω HW GHV PHVXUHV FRUUHVSRQGDQWHV VXU XQ WHVWHXU +%0 (76 L’objectif des simulations HBM est en principe, comme pour les mesures expérimentales, d'évaluer la robustesse HBM en kV des composants. Le critère de défaillance utilisé est, comme pour les simulations TLP, la température de fusion du silicium. La simulation donne aussi accès aux grandeurs I et V pour tout instant t. Elle permet ainsi d'évaluer l'énergie déposée par ce type de décharges de manière à traiter la question d’une éventuelle corrélation des tests TLP et HBM. La localisation du point chaud et la distribution d’autres grandeurs physiques seront également analysées dans ce même objectif. 6LPXODWLRQ GX WHVW &'0 La simulation TCAD (Technological Computer-Aided Design) du test CDM est très différente de celle des tests HBM et TLP. Le modèle CDM représente la charge intrinsèque d’un composant et de son environnement (défini par son boîtier, son substrat, ses fils d’interconnexions…) puis sa décharge à travers un chemin de masse très peu résistif. Les mécanismes physiques induits par ce test sont donc plus complexes que ceux induits par les tests ESD classiques pour lesquels la décharge vient de l’extérieur (d’une capacité pour le HBM et d’un générateur de courant idéal pour le TLP). La simulation physique du test CDM est de plus assez peu traitée dans la littérature [DUVV95] [STRI01]. L’objectif recherché pour cette étude sera donc davantage d’utiliser l’outil pour comprendre le fonctionnement physique des composants testés que d'évaluer leur robustesse CDM. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Avant d’aborder le cas de composants réels, la suite du document présente la simulation physique d’une séquence de test FCDM appliquée à un module de calibrage. Le DUT est chargé par induction en présence d’un champ électrique et la comparaison des résultats se fait avec la norme de « l’ESD Association » [ESD99b]. Les déplacements des charges et du courant induits par le test FCDM ont été identifiés et montrent que le test par contact CCDM, pour la mesure d’un module de calibrage, est équivalent en première approximation au test FCDM. La Figure 2. 7 donne le schéma de principe du test FCDM réalisé sur composant4. La Figure 2. 8 illustre ensuite la procédure de simulation du test appliqué au cas d’un module de calibrage. ,QGXFWDQFH SDUDVLWH GH OD VRQGH GH GpFKDUJH 5pVLVWDQFH SDUDVLWH GH OD VRQGH GH GpFKDUJH / &'0 5 &'0 6RQGH GH GpFKDUJH 3ODWHDX GH PDVVH 5 RVFLOOR &RPSRVDQW © 3DWWHV HQ O¶DLU ª 3ODWHDX GH FKDUJH 5pVLVWDQFH pTXLYDOHQWH HQ HQWUpH GH O¶RVFLOORVFRSH 'LpOHFWULTXH 0pWDO 5 5pVLVWDQFH GHVWLQpH j OLPLWHU OH FRXUDQW +9 &'0 +DXWH 7HQVLRQ &'0 )LJXUH ,OOXVWUDWLRQ GH OD SURFpGXUH GH WHVW )&'0 VXU XQ FRPSRVDQW 4 Les mesures expérimentales présentées dans ce document ont été réalisées sur un testeur Orion de la marque Oryx. Pour cet appareil, les DUT sont placés « pattes en l’air ». Aucun composant parasite de type RLC ne vient perturber la forme d’onde CDM comme ce serait le cas pour des tests SCDM. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 3ODWHDX GH PDVVH &RQWDFW $LU % 0RGXOH GH FDOLEUDJH 0pWDO 'LpOHFWULTXH 5 &'0 3ODWHDX GH FKDUJH 'LpOHFWULTXH / &'0 &RQWDFW $ 5 RVFLOOR +9 &'0 )LJXUH 6FKpPD GH VLPXODWLRQ GX WHVW )&'0 VXU XQ PRGXOH GH FDOLEUDJH GX W\SH GH O¶(6' $VVRFLDWLRQ >(6'E@ Par rapport aux mesures expérimentales, diverses simplifications ont cependant été réalisées pour faciliter les simulations [HENR00]. • les plateaux de charge et de masse sont placés en vis-à-vis, • les plateaux cylindriques (7,5 cm de diamètre) et le module de calibrage (9 mm de diamètre) sont modélisés en deux dimensions par des surfaces équivalentes, • la distance comprise entre le plateau de masse et le métal de contact du module de calibrage est définie par la longueur de la sonde de décharge (5,21 mm), • l’air est caractérisé par un matériau de constante diélectrique égale à 1, • la résistance de charge R1 n’est pas simulée pour réduire le temps de charge du module de calibrage. Une séquence de test FCDM (en impulsion double) se simule ensuite de la manière suivante (cf. Figure 2. 9) : 1. Le module de calibrage est placé sur le plateau de charge (interrupteur A sur 0 V/interrupteur B ouvert). 2. La source haute tension HVCDM , de 500 V par exemple, est connectée au plateau de charge (interrupteur A sur 500 V/interrupteur B ouvert). 3. La sonde de décharge contacte la surface métallique du module de calibrage (interrupteur A sur 500 V, interrupteur B fermé). Une impulsion de courant positive et rapide est alors observée (cf. Figure 2. 10). &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 4. La sonde de décharge est relevée (interrupteur A sur 500 V/interrupteur B ouvert). Le module de calibrage est alors chargé négativement. 5. Le plateau de charge est remis à la masse (interrupteur A sur 0 V/interrupteur B ouvert). Le module de calibrage reste chargé négativement. 6. La sonde de décharge contacte la surface métallique du module de calibrage (interrupteur A sur 0 V, interrupteur B fermé). Une impulsion de courant négative et rapide est alors observée (cf. Figure 2. 10). 2QGH 2QGH 9 &'0 9 ,QWHUUXSWHXU $ )HUPp 2XYHUW ,QWHUUXSWHXU % H H H H H H &KDUJH )LJXUH H H W V 'pFKDUJH 6pTXHQFH GH WHVW )&'0 5 Courant (A) 2,5 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 -2,5 -5 Temps (ns) )LJXUH )RUPH G¶RQGH HQ FRXUDQW GH W\SH )&'0 SRXU XQH VpTXHQFH GH GHX[ LPSXOVLRQV SRVLWLYH HW QpJDWLYH &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Les ondes FCDM ainsi simulées sont en accord avec les données de la norme (cf. Figure 2. 11 et Tableau 2. 1). Il est aussi possible, grâce à ces outils, d’étudier l’effet des variations de paramètres du testeur FCDM (vis-à-vis des plateaux, longueur et diamètre de la sonde de décharge…) sur la forme d’onde correspondante [HENR00]. 30 125 V 250 V 500 V 1000 V 1500 V 2000 V 25 Courant (A) 20 15 8 10 5 0 -5 2 -10 0 500 1000 1500 2000 Temps (ps) )LJXUH 6LPXODWLRQV SK\VLTXHV G¶XQH RQGH )&'0 SRXU GLIIpUHQWHV WHQVLRQV +9 &'0 7HQVLRQ GH FKDUJH +9&'0 9 7DEOHDX ,S $ WU SV WG SV 8 2 ,S ,S 'RQQpHV GH OD QRUPH &'0 SRXU XQ RVFLOORVFRSH GH *+] >(6'E@ Pour expliquer les phénomènes physiques associés au test FCDM, le schéma électrique équivalent de la Figure 2. 8 est donné Figure 2. 12. Les condensateurs formés par l’air Cair et le module de calibrage C diel sont en série car la couche supérieure du module est une surface équipotentielle. Deux approximations sont faites : • les effets de bords liés à la capacité parasite Cbord sont négligés, • les raisonnements ne seront faits que pour la phase de charge du module car les impulsions positives et négatives sont parfaitement symétriques. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' & DLU % & ERUG 5 &'0 & GLHO / &'0 $ 5 RVFLOOR +9 &'0 )LJXUH &LUFXLW pOHFWULTXH pTXLYDOHQW GX WHVW )&'0 GX PRGXOH GH FDOLEDWLRQ Dans ces conditions, lorsque la tension HVCDM est fixée à 500 V, les armatures du condensateur plan de la capacité située entre le plateau de masse et le plateau de charge portent les charges –Q0 et +Q0 (cf. Figure 2. 13). La couche métallique du module de calibrage acquiert donc par influence les charges +Q0 et –Q0 opposées à celles des armatures correspondantes. Avec les valeurs des capacités de l’air et du module de calibrage, il est possible d’évaluer la charge Q0 [SUZU98]. C air = ε 0 S e air C diel = ε diel ε 0 S e diel Q 0 = (C air + C diel ). HVCDM La couche métallique du module de calibrage est ensuite connectée à la masse via la sonde de décharge. La neutralité de la capacité C air impose une circulation de charges : 1. des trous +Q0 quittent la couche métallique, 2. des électrons sont générés par la haute tension HVCDM. Un courant d’électrons et de trous I=dQ/dt, de signe positif, circule donc du module de calibrage vers la sonde de décharge. A l’équilibre, les armatures du condensateur portent les charges +Q 1 et –Q1 déterminées par : Q1 = Cdiel . HVCDM &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 4 & DLU 4 4 6RQGH GH GpFKDUJH 4 & GLpO & GLpO 4 )LJXUH H 4 , 5HSUpVHQWDWLRQ VFKpPDWLTXH GHV PRXYHPHQWV GH FKDUJHV LQGXLWV SDU XQ WHVW )&'0 La comparaison des charges Q1 et Q0 montre que, si C air<<C diel, le courant est essentiellement lié au départ des charges +Q0 de la couche métallique. Cette constatation justifie, pour la simulation du module de calibrage, de négliger la couche d’air. La situation est alors équivalente à celle du test CCDM pour lequel le module de calibrage est chargé par contact via une résistance élevée5. Ce type de simplifications n’est pas indispensable pour la simulation du module de calibrage car les temps de calculs sont très courts. De tels raisonnements s’ils peuvent être tenus dans le cas de composants réels permettront par contre de simplifier et d’accélérer les calculs. Ils seront utilisés dans le chapitre suivant pour l’étude d’un cas concret. 'LVFXVVLRQV Les paragraphes précédents ont montré les potentialités des simulations physiques. Au-delà des résultats numériques de nature courant/tension, il est possible pour les simulations transitoires TLP, HBM et CDM de visualiser au cours du temps la distribution de certaines grandeurs physiques au sein de la structure étudiée telles 5 La résistance de 1 MΩ permet d’allonger le temps de charge et de protéger le composant contre les risques de défaillance susceptibles de se produire pendant le processus de charge. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' que : la température du réseau (et/ou celle des porteurs déthermalisés), le potentiel électrostatique, le champ électrique, les courants de déplacements des porteurs, les taux d’ionisations par impacts… Toutes ces informations permettent de mieux cerner le fonctionnement (déclenchement de composants parasites, défaillances d’origine thermique, dissipation énergétique…) de dispositifs élémentaires soumis à des décharges ESD. La méthodologie et les conditions de simulations physiques utilisées pour cette étude des structures de protections ESD sont synthétisées dans le Tableau 2. 2. Les avantages et les limites de chacun des paramètres sont également discutés. Ils expliqueront certains comportements observés dans les chapitres 3 et 4 lors de l'étude de cas concrets. Avant de présenter les résultats de simulation obtenus au cours de cette thèse, il faut cependant souligner que les utilisateurs et les concepteurs de composants tardent à utiliser ces outils numériques pour de multiples raisons : • les informations relatives au procédé de fabrication, indispensables pour les simulations physiques sont confidentielles et difficiles à obtenir, • la simulation des évènements ESD est influencée par le choix des modèles physiques (mobilité, génération-recombinaison…), • presque tous les modèles physiques sont définis dans un domaine limité (c’est en particulier le cas pour les paramètres dépendant de la température), • le choix des conditions aux limites électriques et thermiques de même que celui des éléments parasites externes aux composants simulés est déterminant, • les simulations et l’interprétation des résultats doivent être réalisés par un personnel qualifié, • la durée en temps CPU des calculs numériques et la mémoire allouée par les ordinateurs pour résoudre les équations différentielles limitent enfin la complexité et la précision des problèmes traités. Mais les rapides progrès de l’informatique (réduction des temps de calculs, augmentation de la mémoire, meilleure répartition des tâches…) et les travaux de recherche permettent de faire régulièrement évoluer les logiciels de simulation grâce à de nouveaux modèles physiques. L’utilisation des logiciels de simulation physique est donc amenée à se généraliser surtout pour les fondeurs ou pour les concepteurs de composants. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' 0RGqOHV HW PpWKRGHV UHWHQXHV $YDQWDJHV 5DPSH PR\HQQH GH FRXUDQW (QYLURQQHPHQW 6WUXFWXUH pOpPHQWDLUH GH SURWHFWLRQ (6' 6RXUFHV (6' 7/3 ,PSXOVLRQV FDUUpHV GH FRXUDQW • (YDOXDWLRQ UDSLGH GH OD FRQYHUJHQFH GHV FDOFXOV • &DUDFWpULVWLTXH , I9 FRQWLQXH • qUH HVWLPDWLRQ GX FRPSRUWHPHQW (6' • 0pWKRGH FRQIRUPH j OD SURFpGXUH GH WHVW 7/3 • 'LIIXVLRQ GH OD FKDOHXU SULVH HQ FRPSWH SHQGDQW OH SDOOLHU • ,QIOXHQFH GH G-GW VXU OHV SDUDPqWUHV (6' • (TXLOLEUH WKHUPLTXH MDPDLV DWWHLQW • &DUDFWpULVWLTXH , I9 GLVFRQWLQXH • 'XUpH GHV FDOFXOV • 0RGqOH G XQH VRXUFH LGpDOH GH FRXUDQW +%0 6LPXODWLRQ PL[WH pOHFWULTXH HW SK\VLTXH • (YDOXDWLRQ GH OD UREXVWHVVH +%0 HQ N9 • 3DV GH UHSUpVHQWDWLRQ , I9 • 'XUpH GHV FDOFXOV • 2VFLOODWLRQV SDUDVLWHV QRQ SULVHV HQ FRPSWH &'0 6LPXODWLRQ PL[WH pOHFWULTXH HW SK\VLTXH • (YDOXDWLRQ GH OD UREXVWHVVH &'0 HQ 9 GH '87 • 'XUpH GHV FDOFXOV • 0pFDQLVPH GH FKDUJH LPSRVVLEOH j SUHQGUH HQ 'LPHQVLRQV ' (TXDWLRQV ORFDOHV 3RLVVRQ'ULIW'LIIXVLRQ&KDOHXU 'LVFUpWLVDWLRQ VSDWLDOH )RQFWLRQ GH OD JpRPpWULH HW GHV JUDGLHQWV GH JUDQGHXUV SK\VLTXHV 0RGqOHV SK\VLTXHV QpFHVVDLUHV SRXU O (6' /LPLWHV FKDUJpV SDU FRQWDFW FRPSWH SRXU OH WHVW )&'0 • &RQYHUJHQFH HW GXUpH GHV FDOFXOV • 2UGUHV GH JUDQGHXUV YpULILpV • (TXDWLRQ GH O K\GURG\QDPLTXH QRQ DFWLYpH • 'XUpH GHV FDOFXOV • &RQYHUJHQFH HW GXUpH GHV FDOFXOV • 3DV G H[WUDSRODWLRQ SRVVLEOH HQ ' • (TXDWLRQV GH O K\GURG\QDPLTXH j UpVRXGUH SRXU OHV WHFKQRORJLHV LQIpULHXUHV RX pJDOHV j P • 'RQQpHV GH PHVXUHV GH ELEOLRJUDSKLH RX HUV UpVXOWDWV GH VLPXODWLRQ LQGLVSHQVDEOHV • %ROW]PDQQ QRQ DSSOLFDEOH SRXU OHV VHPL &RQFHQWUDWLRQ GHV SRUWHXUV (TXDWLRQ GH )HUPL HW %DQG *DS 1DUURZLQJ HIIHFW %*1 0RELOLWp GHV SRUWHXUV )RQFWLRQ GH 7 GRSDJH YLWHVVH GH VDWXUDWLRQ GHV SRUWHXUV • /RL HPSLULTXH 0DVHWWL • 0RGqOHV LQFHUWDLQV DXGHOj GH . &ODTXDJH 5HFRPELQDLVRQV 65+ $XJHU HW JpQpUDWLRQ SDU LPSDFWV • 0RGqOHV LQFHUWDLQV DXGHOj GH . &ULWqUH GH GpIDLOODQFH (6' 7HPSpUDWXUH GH IXVLRQ GX VLOLFLXP . &KRL[ GHV PDWpULDX[ 2[\GH GH JULOOH HW SDUWLH DFWLYH GX VLOLFLXP VHXOV j rWUH VLPXOpV 7KHUPLTXH )OX[ FRQVWDQW GH FKDOHXU DX[ LQWHUIDFHV HQWUH PDWpULDX[ 8WLOLVDWLRQ G XQH UpVLVWDQFH WKHUPLTXH H[WHUQH SRVLWLRQQpH VXU OH VXEVWUDW (OHFWULTXH 3DV GH PRGqOHV 5/& pTXLYDOHQWV 7DEOHDX FRQGXFWHXUV GpJpQpUpV IRUWH LQMHFWLRQ • &ULWqUH IDFLOHPHQW TXDQWLILDEOH • 2UGUHV GH JUDQGHXUV YpULILpV • 'XUpH GHV FDOFXOV • &RQYHUJHQFH HW GXUpH GHV FDOFXOV • 3KpQRPqQHV SK\VLTXHV LPSRUWDQWV ORFDOLVpV ORLQ GHV pOHFWURGHV WKHUPLTXHV • 'LIIXVLRQ DGLDEDWLTXH GH OD FKDOHXU • 6LJQDWXUHV GH GpIDLOODQFHV WKHUPLTXHV QRQ SRQFWXHOOHV ILODPHQW SHX UpVLVWLI RX PLFUR SODVPD • 0DXYDLVH SULVH HQ FRPSWH GHV SKpQRPqQHV WKHUPLTXHV HW pOHFWULTXHV • 5 WK HVW XQH JUDQGHXU HPSLULTXH • &DV WUqV VLPSOLILp 6\QWKqVH GHV PRGqOHV HW PpWKRGHV UHWHQXV SRXU OD VLPXODWLRQ SK\VLTXH GH VWUXFWXUHV GH SURWHFWLRQ (6' &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' &LUFXLW HW PRGqOHV pOHFWULTXHV La simulation physique est un outil efficace pour l’étude des structures isolées de protection contre les ESD. Il est cependant important d’élargir les travaux aux cas de dispositifs à plusieurs étages de protection puis au reste du circuit intégré pour vérifier que les protections n’interfèrent pas avec le fonctionnement normal du circuit et qu’elles ne dégradent pas les performances du composant. Il est donc nécessaire de disposer d’un modèle électrique équivalent. 0RGqOHV pOHFWULTXHV FODVVLTXHV Les composants semi-conducteurs les plus répandus (diodes, transistors, amplificateurs opérationnels…) sont simulés par des circuits électriques constitués de sources de courant et de tension, de résistances, de capacités, d’inductances… (cf. Figure 2. 14 la modélisation électrique d’un transistor NMOS). 'UDLQ 5G & JG *ULOOH & JE , GV , EG 6XEVWUDW , EV 5E & JV 5V 6RXUFH )LJXUH 0RGqOH pOHFWULTXH FODVVLTXH G¶XQ WUDQVLVWRU 026 Les logiciels commerciaux de type SPICE [MASS93] disposent de modèles par défaut des composants représentatifs des conditions de petits signaux, grands signaux, polarisation en direct ou en inverse… pour lesquels les utilisateurs n’ont qu’à spécifier la valeur des paramètres propres à la technologie des composants. &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' Mais ces modèles ne tiennent pas compte : • des phénomènes de claquage par avalanche, • du retournement des structures MOS suite au premier claquage, • du régime fort courant, • des aspects thermiques et du second claquage. 0RGqOHV (6' FRPSDFWV La solution proposée par les spécialistes ESD [BERT01][MERG99-a][MERG99b][MERG00][MERG01][RAMA96][SALO99][WOLF98] est donc d’adapter ces modèles et de constituer des bibliothèques de structures de protection pour chaque technologie. Ce travail nécessite le couplage entre simulations 2D et mesures électriques. Il passe par l’extraction de paramètres physiques critiques nécessaires à la simulation du fonctionnement électrique des composants de protection. Dans le cas d’une structure GGNMOS, un transistor bipolaire parasite et une diode sont disposés en parallèle avec le transistor MOS (cf. Figure 2. 15). 'UDLQ 026 %,32/$,5( ',2'( &RXSODJH GH JULOOH , DY % *ULOOH 5E 6RXUFH )LJXUH & ( 6XEVWUDW 0RGqOH FRPSDFW G¶XQ WUDQVLVWRU 026 VRXPLV j GHV (6' Pour simuler le phénomène d’avalanche, une source de courant par avalanche Iav est placée entre le collecteur et la base du transistor bipolaire. Elle s’exprime en fonction du facteur de multiplication par avalanche M et du courant Ids : Iav = M . Ids &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' L’équation de Miller donne quant à elle une expression empirique du facteur de multiplication [SZE81]. M dépend du claquage par avalanche BV CB de la jonction collecteur base et d’un facteur n d’efficacité du phénomène d’ionisation par impact dans la région de désertion : M= 1 1− V BVCB ( ) n Deux conditions sont ensuite nécessaires pour modéliser le premier retournement ou « snapback » de la structure et rendre passant le transistor bipolaire parasite. • Le gain β en courant du transistor et le facteur M doivent être tels que : β . ( M-1 ) ≥ 1 • Le courant d’avalanche Iav généré à travers la résistance de base (ou de substrat) Rb est suffisant pour polariser en direct la jonction émetteur base : 0,8 V Iav = VBE, on ≈ Rb Rb Avec l’apparition de porteurs supplémentaires en provenance de l’émetteur, un niveau constant de génération par avalanche peut être maintenu pour un champ électrique plus faible. La tension de collecteur devient alors égale à la tension de maintien Vh. Les paramètres requis pour la construction de ces modèles compacts sont : • sensibles aux procédés technologiques (profils de dopage) et aux dimensions géométriques obtenus par simulations du procédé de fabrication des composants, • liés au comportement physique interne des dispositifs comme par exemple le temps de transit des porteurs dans la base (estimé de manière théorique), • représentatifs du fonctionnement en mode bipolaire parasite et extraits de la caractéristique I=f(V) des composants. 'LVFXVVLRQV Les concepteurs de composants attendent beaucoup des modèles ESD compacts. Ils sont la suite logique des travaux de simulations TCAD. Ils devraient à terme permettre de ne plus se limiter à l’étude de structures élémentaires de protection ESD &KDSLWUH 6LPXODWLRQ QXPpULTXH GHV SKpQRPqQHV SK\VLTXHV DVVRFLpV DX[ (6' et d’étendre les travaux de simulations ESD aux cas de composants intégrés complexes ou de cartes électroniques. De premiers résultats ont été obtenus et sont présentés dans la littérature [BERT01][MERG01]. Ils montrent que la mise en place des modèles n’est pas une tâche simple. Une fois l’étape de programmation du logiciel terminée, il faut calibrer les modèles pour chaque composant et pour chaque technologie tout en limitant le nombre de mesures expérimentales. Il faut également préciser que ces modèles ne peuvent pas encore être utilisés pour prévoir le niveau de défaillance des composants car ils ne tiennent pas compte des phénomènes thermiques. Il n’est donc pas possible d’observer (It2 , Vt2 ) sur les caractéristiques I=f(V). &RQFOXVLRQV Ce chapitre s’est efforcé de donner les principes fondamentaux de la simulation des phénomènes physiques associés aux ESD. Trois outils numériques ont été présentés. Ils permettent de simuler le procédé de fabrication d’un composant puis son comportement physique lorsqu’il est soumis à une décharge. Conjointement aux mesures expérimentales, les résultats de simulations physiques sont ensuite utilisés pour mettre en place des bibliothèques de modèles électriques compacts des composants. Les outils de simulations complètent les mesures expérimentales sur les ESD mais diverses questions ont été soulevées dans ce chapitre. Elles concernent surtout la validité des simulations. Elles doivent se poser pour chaque étape de simulation. Pour les simulations physiques, premier outil d’investigation de cette thèse, le choix des équations, des conditions aux limites, des modèles physiques mais aussi la description des méthodes de tests ESD sont critiques. Ils devront donc être justifiés a priori de manière théorique et a posteriori par des mesures expérimentales. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV (YDOXDWLRQGHODWHQXH(6'GH WHFKQRORJLHVPDWXUHV ,QWURGXFWLRQ 7UDQVLVWRU **1026 &RPSRVDQW pWXGLp 0HVXUHV H[SpULPHQWDOHV 6LPXODWLRQV (6' 'LVFXVVLRQV &RPSDUDLVRQ WUDQVLVWRU **1026GLVSRVLWLI /976&5 &RPSRVDQW /976&5 0HVXUHV H[SpULPHQWDOHV 6LPXODWLRQV (6' 'LVFXVVLRQV &RQFOXVLRQ &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV ,QWURGXFWLRQ Ce chapitre présente les travaux relatifs à l’évaluation de la tenue ESD de composants matures fabriqués selon le même procédé technologique. Deux structures élémentaires classiques de protection sont étudiées : un transistor GGNMOS et un dispositif LVTSCR. Les outils utilisés pour cette investigation sont des moyens de mesures statiques, des testeurs ESD (TLP, HBM et FCDM) et le logiciel de simulation physique (ISE) présentés dans le chapitre précédent [ISE95]. La sensibilité du transistor GGNMOS aux différents tests ESD sera tout d’abord évaluée. Ce travail permet de décrire les mécanismes physiques associés à l’application d’une décharge électrostatique sur ce composant et de valider les résultats des simulations physiques. Puis, les deux composants seront comparés du point de vue de leur robustesse ESD en vue de dégager des critères de fiabilité (robustesse et coût). 7UDQVLVWRU **1026 &RPSRVDQW pWXGLp Le boîtier des composants sous test est en céramique avec un capot métallique non scellé et le transistor GGNMOS est implanté sur un substrat en silicium parmi d’autres structures élémentaires de protection ESD (cf. Figure 3. 1). D )LJXUH E (QYLURQQHPHQW GX WUDQVLVWRU **1026 VRXV WHVW(6' D [ ERvWLHU FpUDPLTXH [ E VWUXFWXUHV pOpPHQWDLUHV GH SURWHFWLRQ &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Les grandeurs caractéristiques du transistor GGNMOS étudié dans ce paragraphe (cf. Figure 3. 2 et Figure 3. 3) sont [DUFR99-b][SEMA98] : • la largeur W du composant : W=60 µm, • l’écart Ds entre le contact de drain et la grille en polysilicium : Ds=7,0 µ m, • la largeur de grille Lg du composant : Lg=2,5 µm, • l’écart Xs entre le contact de source et la grille en polysilicium : Xs=2,0 µ m. 6RXUFH HW 6XEVWUDW *ULOOH 'UDLQ 1 3 [ 'UDLQ [¶ : 0pWDO 6RXUFH 3RO\VLOLFLXP &RQWDFW 'V /J *ULOOH ;V )LJXUH D E 7UDQVLVWRU **1026 YX GH GHVVXV DFDUDFWpULVWLTXHV YXH RSWLTXH [ E UHSUp VHQWDWLRQ VFKpPDWLTXH HW JUDQGHXUV GX FRPSRVDQW 6RXUFH HW 6XEVWUDW *ULOOH 'UDLQ 1 1 \ 3 HSL \¶ 'V /J ;V 3 VXE E D )LJXUH 7UDQVLVWRU **1026 YX HQGXFRXSH VHORQGHO¶D[H [[¶ DGXGRQQpHV GH VRUWLH GX ORJLFLHO GH VLPXODWLRQ SURFpGp IDEULFDWLRQ FRPSRVDQW 6LO YDFR E GLPHQVLRQV FDUDFWpULVWLTXHV GX FRPSRVDQW &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 0HVXUHV H[SpULPHQWDOHV Les mesures expérimentales sont indispensables pour évaluer la robustesse du transistor GGNMOS vis-à-vis des ESD. Elles ont été réalisées sur un lot de sept composants identiques (cf. Tableau 3. 1). **1026 0HVXUH 7DEOHDX 6WDWLTXH (00, 7/3 7/3 +%0 +%0 )&'0 )&'0 (00, 2UJDQLVDWLRQ GHV PHVXUHV H[SpULPHQWDOHV Elles seront complétées par des simulations physiques en deux dimensions. La troisième dimension n’étant pas simulée, les résultats des mesures expérimentales seront donnés par unité de longueur pour la densité de courant TLP (A.µm-1 ), pour la résistivité (Ω.µ m) et pour la densité de tension HBM (V.µm-1 ). Ces notations sont admises dans l’industrie où l’on considère que l’impulsion HBM est équivalente, au point de second claquage, à une source de courant. D’ores et déjà, l’étude se place donc dans le cadre d’une approximation occultant la troisième dimension ce qui conduit à s’affranchir des effets de coins mais limite la durée des calculs [LITZ00]. $ 0HVXUH GH SDUDPqWUHV VWDWLTXHV Une mesure de la tension de claquage (BV) ou tension de déclenchement statique du transistor GGNMOS est réalisée avant d'acquérir la caractéristique TLP pour obtenir de premiers ordres de grandeurs. Elle est effectuée à l’aide d’un analyseur de paramètres de type HP4145 piloté en courant. Elle vaut 17,5 V pour un courant inverse de 10 µ A. % 7HVW 7/3 Le banc de mesures TLP est propre à chaque fabricant de composants. Celui utilisé pour tester les composants matures, génère des décharges définies par un temps de montée de 20 ns et par une longueur de palier de 80 ns. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Avec ce dispositif expérimental, le courant et la tension aux bornes du composant sont mesurés après stabilisation entre 90 et 100 ns (cf. Figure 3. 4 et Figure 3. 5). Les couples de points moyens (<J>, <V>) peuvent donc être extraits entre ces deux instants pour construire la caractéristique TLP du transistor GGNMOS (cf. Figure 3. 6). Densité de courant (A.µm-1) Pour assurer une marge de sécurité et éviter que la structure de protection ne se déclenche de manière intempestive, le critère de défaillance, défini pour le test TLP comme pour les tests HBM et FCDM, est le courant de fuite mesuré à une tension égale à la tension d’alimentation plus 10% (5,5 V). Pour le composant GGNMOS étudié ici, un défaut « sévère » se caractérise par un courant supérieur à 1 µ A, un défaut « léger » par un courant de fuite compris entre 10 nA et 1 µ A. La procédure suivante est appliquée sur deux composants identiques référencés GGNMOS (1) et GGNMOS (2) pour vérifier la reproductibilité des résultats : 1. Mesure du courant de fuite 2. Test ESD 3. Mesure du courant de fuite La décharge est ensuite incrémentée en amplitude puis le test se poursuit jusqu’à la défaillance irréversible du composant (cf. Tableau 3. 2). 1,0E-03 -! 5,0E-04 0,0E+00 0 25 50 75 100 Temps (ns) )LJXUH ,PSXOVLRQ 7/3 DSSOLTXpH VXU OH GUDLQ GX WUDQVLVWRU **1026 &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 18 16 14 9! Tension (V) 12 10 8 6 4 2 0 0 25 50 75 100 Temps (ns) 5pSRQVH GH 9! WHPSRUHOOH HQ WHQVLRQ GX WUDQVLVWRU **1026 HW FDSWXUH -1 Densité de courant (A.µm ) )LJXUH 0,02 y = 0,0035x - 0,0316 R2 = 0,9878 0,01 0,00 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH 7/3 GX WUDQVLVWRU **1026 %9 9 **1026 **1026 GH GLVSHUVLRQ 7DEOHDX 9 9 W 9 9 K ρ G\Q P - $P 9 9 3 :P Ω. W W W 3DUDPqWUHV 7/3 FDUDFWpULVWLTXHV GHV WUDQVLVWRUV **1026 HW &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Pour des technologies matures, le procédé de fabrication des composants est stable. La sensibilité des appareils de mesures et la présence de résistances et de capacités parasites explique les écarts de tension de maintien Vh et de résistivité dynamique ρdyn des composants (1) et (2). Pour les deux transistors GGNMOS, le tableau de synthèse des paramètres TLP caractéristiques montre aussi que la tension de premier retournement Vt1 est : • supérieure à la tension d’alimentation du transistor GGNMOS (5,5 V), • inférieure à la tension de claquage de l’oxyde BVox (de l’ordre de 50 V). Ces deux propriétés sont intéressantes en termes de protection ESD. Le premier point assure que le transistor GGNMOS ne se déclenchera pas lors du fonctionnement normal du circuit intégré qu’il protège. Le deuxième élimine le risque de claquage prématuré des oxydes de grille pour des entrées logiques CMOS. La tension de maintien Vh et la résistivité dynamique ρdyn sont par contre élevées ce qui entraîne une densité de courant Jt2 assez faible (0,02 A.µm-1 ) qui conduit à une dissipation de puissance Pt2 d’environ 0,25 W.µm-1 . Le composant n’est pas robuste vis-à-vis des décharges ESD supérieures à 0,02 A.µm-1 . & 7HVW +%0 Le test HBM est réalisé sur un appareil industriel de type « Verifier2 » par pas de 250 V sur deux composants. La robustesse HBM du composant, pour des impulsions de signe positif, est de : • 2,5 kV (ou 42 V.µ m -1 ) pour le GGNMOS (3), • 3 kV (ou 50 V.µ m -1 ) pour le GGNMOS (4). Selon la norme JEDEC [EIAJ97-a], il s’agit donc d’un composant de classe 2. Les impulsions HBM ont un temps de montée (8 ns) très différent de celui des décharges induites par le dispositif de test TLP (20 ns). Des travaux précédents sur la corrélation des tests HBM et TLP [NOTE98-a] ont montré que si les temps de montée étaient les mêmes, le facteur de corrélation des tests (k=HVHBM/J t2 ) serait approximativement égal à 1500 Ω (valeur de la résistance d’entrée du modèle HBM). Dans les conditions expérimentales utilisées ici pour mesurer le transistor GGNMOS, le rapport k=HVHBM GGNMOS(3)/J t2 GGNMOS(1) est égal à 2100 Ω . Pour des niveaux de courant équivalents, les mesures TLP sont donc moins sévères que les tests HBM correspondants. Ces développements considèrent qu’au point de second claquage l’impulsion HBM est créée par une source de courant. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Qu’en est-il de l’énergie dissipée par les composants défaillants pour les deux types de tests ? Il est indispensable pour répondre à cette question d’enregistrer les courbes J(t) et V(t) temporelles ce qui est impossible pour les forts niveaux de courant HBM (risque de détérioration du matériel de mesures). ' 7HVW )&'0 Le test FCDM est effectué sur un appareil « ORYX » de type « Orion ». Pour favoriser la charge capacitive du boîtier céramique, le capot métallique est enlevé et le composant est placé à l’envers sur le plateau capacitif du testeur. Des séquences de test FCDM à deux impulsions (positive/négative) décrites dans le chapitre 2 ont été appliquées par pas de 100 V. La robustesse FCDM du composant est de : • 1,4 kV (ou 24 V.µ m -1 ) pour le GGNMOS (5), • 1,6 kV (ou 27 V.µ m -1 ) pour le GGNMOS (6). si l’on considère, comme pour le test HBM, qu’au point de second claquage l’impulsion CDM est créée par une source de courant. Des observations EMMI ont ensuite été réalisées sur le transistor GGNMOS (0), encore fonctionnel, puis sur le transistor GGNMOS (6) (cf. Figure 3. 7). Le composant (6), testé en FCDM avant l’observation EMMI, présente un courant de fuite (300 nA pour 5,5 V) mais il n’est pas en court-circuit. Le taux d’émission observé est proportionnel à la génération par impact des porteurs ionisés [AMER95][AMER97][SALO97]. Il dépend : • du courant d’alimentation appliqué sur le drain des composants, • du temps d’observation, • de la présence de pistes en aluminium, • du mode de fonctionnement des composants (inverse, direct, bipolaire…), • de la présence de chemins préférentiels du courant (perçage ou fusion du silicium). Le transistor (0), de référence (cf. Tableau 3. 1), génère des porteurs ionisés par impacts sur toute la largeur de la jonction drain/substrat pour un courant statique de 400 µ A. Lors du fonctionnement normal du composant, aucun point d’émission privilégiée n’a été observé. Le transistor encaisse bien le courant car les mécanismes de conduction sont homogènes sur la largeur du dispositif. Par contre, lorsque le composant est « faiblement » défaillant, il génère des porteurs préférentielle &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV ment en un seul point pour un courant seize fois plus faible (25 µ A). Ce comportement qui implique un défaut « latent » peut être qualifié de défiabilisation. D )LJXUH E 2EVHUYDWLRQV (00,**1026 D GXWUDQVLVWRU **1026 GH UpIpUHQFH E GX WUDQVLVWRU © IDLEOHPHQW ª GpIDLOODQW [ [ Des inspections au Microscope Electronique à Balayage (MEB) de transistors GGNMOS en court-circuit suite à l’application de tests FCDM ont ensuite été réalisées pour localiser les défauts liés aux ESD. Les dégradations du composant apparaissent après gravure par voie humide de la couche de passivation, des métaux et des oxydes d’isolement (HF 48% pendant 10 minutes). La Figure 3. 8 montre une zone de silicium fortement dopée localisée à proximité de la grille du côté du drain. Cette zone représente un chemin préférentiel de circulation du courant susceptible de se transformer en court-circuit entre le drain et la grille. Ces observations montrent qu’il est impossible d’extrapoler les résultats des simulations 2D à des valeurs 3D en multipliant les grandeurs surfaciques par la largeur du composant. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV &RQWDFWV GH GUDLQ ([WHQVLRQ GH GUDLQ *ULOOH &RQWDFWV GH VRXUFH HW GH VXEVWUDW )LJXUH 2EVHUYDWLRQ DX 0(% [ GX WUDQVLVWRU **1026 DSUqV JUDYXUH +) SHQGDQW PLQXWHV Les résultats des tests FCDM sont intéressants dans la mesure où ils montrent que le composant est robuste vis-à-vis du FCDM. Ils donnent aussi une signature de la défaillance consécutive à l’application de ce test. Il est néanmoins nécessaire de préciser que les conditions expérimentales adoptées ici (boîtier non standards, structure élémentaire de protection ESD) ne sont pas représentatives des situations rencontrées par les circuits intégrés, ce qui constitue une limite de validité de ces travaux. Le rôle du boîtier et l’influence des composants voisins ne sont absolument pas pris en compte. Des études complémentaires seraient donc nécessaires sur des circuits intégrés protégés par des transistors GGNMOS pour savoir si les défauts physiques associés au FCDM sont localisés dans le cœur du circuit ou sur ses structures de protection. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 6LPXODWLRQV (6' Les simulations ESD 2D du transistor GGNMOS complètent les mesures expérimentales [GALY98-a,b][GALY99-b][STRI95]. Elles sont utilisées pour comprendre les différents mécanismes de fonctionnement du GGNMOS et pour évaluer la sensibilité du composant aux différents tests ESD : TLP, HBM et FCDM. $ 7HVW 7/3 Le paragraphe suivant présente les résultats de simulations « rampe » et « TLP » du transistor GGNMOS. L’objectif est triple : • mieux comprendre le principe de fonctionnement du transistor GGNMOS dans sa phase de protection [AMER95][DABR98][MATH93][SZE81][WILK97], • extraire les paramètres ESD (Vt1, Vh , ρdyn , Vt2, J t2 ) obtenus par chacune des méthodes et évaluer leur validité, • comparer les avantages et les inconvénients de ces deux techniques de simulation. Principe de fonctionnement du transistor GGNMOS : Méthode de simulation : La méthode de la « rampe » est utilisée dans un premier temps pour expliciter le fonctionnement du composant lorsque celui-ci est soumis à des décharges électrostatiques. Il est nécessaire d’appliquer une densité de courant suffisante pour parvenir à visualiser l’ensemble des modes de fonctionnement du transistor (claquage thermique y compris). Quant à la durée de l’impulsion, elle est fixée à 100 ns c’est-à-dire à la durée des test TLP expérimentaux. La Figure 3. 9 est obtenue pour une densité de courant maximale de 0,02 A.µm -1 atteinte en 100 ns. Le logiciel de simulation permet de visualiser en certains points (0, A, B, C, D, E) la distribution : du potentiel électrostatique, du champ électrique, du taux de génération par impacts, de la densité de courant et de la température du réseau (cf. Tableau 3. 3). Des observations 1D de ces grandeurs physiques ont aussi été réalisées selon l’axe yy’ (cf. Figure 3. 3). Elles illustrent les principes de fonctionnement du transistor GGNMOS [VOLD94]. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Les paramètres ESD classiques sont aussi donnés ensuite. Ils seront discutés et comparés aux mesures expérimentales une fois les différents modes de fonctionnement du transistor GGNMOS décrits. ( -1 Densité de courant (A.µm ) 0,020 0,015 ' 0,010 0,005 & $ % 0,000 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH WUDQVLVWRU V **1026 PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW- I9 GX$P W QV - $P 9 9 7 . PD[ 7DEOHDX $ % & ' ( *UDQGHXUV SK\VLTXHVGXDX[ SRLQWV UHSUpVHQWDWLIV GH IRQFWLRQQHPHQW WUDQVLVWRU **1026 GHV GLIIpUHQWV PRGHV Transistor GGNMOS bloqué (points 0 et A) : L’évolution du potentiel électrostatique entre l’état initial 0 et le point A montre que la jonction N+/P (drain/substrat) est polarisée en inverse et que la jonction P/N+ (substrat/source) est polarisée en direct (cf. Figure 3. 10). Le champ électrique maximum à travers la jonction drain/substrat est égal à 6,5.10 5 V.cm-1 (cf. Figure 3. 11), une valeur encore insuffisante pour provoquer sa mise en avalanche [SZE81]. Le transistor bipolaire parasite N+ /P/N+ est donc bloqué. Le courant dans le composant (cf. Figure 3. 12) est dû au déplacement des porteurs à travers les capacités réprésentées ci-après. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Potentiel électrostatique (V) 7 6 =&( SRLQW $ =&( SRLQW $ 0 A 5 4 3 =&( SRLQW =&( SRLQW 2 1 0 -1 Distance (µm) )LJXUH 3RWHQWLHO pOHFWURVWDWLTXH j O¶pWDW LQLWLDO GH HW SRXU OH SRLQW $ VHORQ O¶D[HFRU \\¶ GX WUDQVLVWRU HW ODUJHXUV GHV =RQHV &KDUJHV G¶(VSDFH =&( UHVSRQGDQWHV Champ électrique (V/cm) 1,0E+06 0 A B C D E 7,5E+05 5,0E+05 2,5E+05 0,0E+00 )LJXUH Distance (µm) &KDPS pOHFWULTXHSRXU DX[ ERUQHV GH OD $MRQFWLRQ VHORQ O¶D[H \\¶ GX WUDQVLVWRU OHV SRLQWV % & 'GUDLQVXEVWUDW HW ( / 29 2 9 &RXUDQW FDSDFLWLI 9 GUDLQ & JG 'UDLQ & JE 6RXUFH & GE & GE 6XEVWUDW )LJXUH D E )RQFWLRQQHPHQW GX WUDQVLVWRU **1026 DX SRLQWDX$VHLQ DGXGLVWULEXWLRQ GH OD/ GHQVLWp GH FRXUDQW E FDSDFLWpV SUpVHQWHV FRPSRVDQW OD GLVWDQFH GH UHFRXYUHPHQW GHFDSDFLWp OD JULOOHJULOOHGUDLQ VXU OH GUDLQHW&& ODHW OD FDSDFLWp OHVHVWFDSDFLWpV GUDLQVXEVWUDW & JULOOHVXEVWUDW 29 GE JG JE &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Claquage par avalanche et premier retournement (point B) : La Figure 3. 13 correspond à l’extraction physique de la réponse à l’instant B. Elle met en évidence le fort taux d’ionisation par impacts près de la jonction en inverse N+/P (drain/substrat), la conduction par avalanche de cette jonction et le déclenchement du transistor bipolaire latéral parasite N+ /P/N+ (drain/substrat/source) [AMER95]. La caractéristique J=f(V) obtenue par la méthode de la « rampe » ne permet pas de distinguer, pour le transistor GGNMOS, la tension de claquage de la jonction drain/substrat (BV) du point de premier retournement (V t1 , J t1 ) à cause des oscillations et car Vt1 est liée au rapport dJ/dt. Pour la suite de ce document, la tension Vt1 obtenue par simulation correspondra, par hypothèse, à la tension maximale observée. BV à la tension obtenue par simulation quasi-stationnaire. )RQFWLRQQHPHQW GX WUDQVLVWRU EL SRODLUH SDUDVLWH 1 31 )LJXUH )RUW WDX[ G¶LRQLVDWLRQ SDU LPSDFWV D E )RQFWLRQQHPHQW GX WUDQVLVWRU **1026GXDXWDX[ SRLQWG¶LRQLVDWLRQ % D GLVWULEXWLRQ GH OD GHQVLWp GH FRXUDQW E GLVWULEXWLRQ SDU LPSDFWV Des simulations ont été réalisées pour mieux étudier l’impact des variations dJ/dt sur le déclenchement du transistor GGNMOS (cf. Figure 3. 14). La courbe des tensions Vt1 en fonction de dJ/dt est linéaire (cf. Figure 3. 15). Elle montre qu’une augmentation de dJ/dt (ou de la densité de courant pour un temps de montée constant) induit une augmentation de la tension de drain aux bornes du composant. Expérimentalement, le dJ/dt du test statique est très petit devant celui du TLP. La tension de claquage d’un composant GGNMOS mesurée dans des conditions statiques est donc inférieure à la tension maximale mesurée aux bornes du composant testé en TLP. Les mesures expérimentales de la tension de claquage BV (17,5 V) et de la tension de premier retournement Vt1 (18 V) sont en parfait accord avec les résultats de simulation. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 15 Tension (V) G-GW $P V 10 2,50E+05 3,75E+05 5,00E+05 6,25E+05 7,50E+05 5 8,75E+05 0 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 Temps (ns) )LJXUH ,QIOXHQFH DX FRXUV GX WHPSV HWGHSOXV OD SHQWH HQ FRXUDQW VXU VXU ODOD YDOHXU WHQVLRQGHGH9 GUDLQ GX WUDQVLVWRU **1026 VSpFLILTXHPHQW W 14,5 Tension (V) 14,0 Simulation Courbe de tendance 13,5 13,0 y = 2E-06x + 12,432 2 R = 0,9914 12,5 12,0 2,0E+05 4,0E+05 6,0E+05 -1 )LJXUH 8,0E+05 -1 dJ/dt (A.µm .s ) (YROXWLRQ OD WHQVLRQ GH SUHPLHU FODTXDJH 9 HQ IRQFWLRQ GH OD SHQWH HQ FRXUDQWGHG-GW W L’origine des oscillations est plus complexe à expliquer. Elles sont observées lors de la simulation du transistor MOS (cf. courbes V(t) de la Figure 3. 14) alors qu’elles ne le sont pas pour des simulations de transistors bipolaires et de jonctions PN. Le développement suivant aura pour objectif de montrer que le courant dans le transistor GGNMOS, en début de test TLP, est principalement lié à des phénomènes d’origine capacitive. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Sachant que la densité de courant J(t) et la tension de drain V(t) aux bornes d’une capacité C sont liées par la relation : J(t ) = C dV(t ) dt et qu’appliquer une rampe en courant revient à écrire : dJ(t ) = α où α est une constante en A.µm -1 .s-1 . dt Si la capacité est exprimée en F/µm pour les simulations 2D et qu’elle est supposée indépendante de la tension V(t) et du temps t : d²V(t ) dt² β V(t ) = α t² + t + γ 2C C α=C et par suite : avec β (exprimé en A.µ m -1 ) et γ (exprimé en V) des constantes d’intégrations fonctions des conditions initiales imposées sur le composant. Pour vérifier la validité de l’hypothèse précédente, les courbes de tendance de la réponse en tension du transistor GGNMOS à une rampe en courant ont été évaluées pour plusieurs valeurs fixes de dJ/dt. La Figure 3. 16 est obtenue pour dJ/dt=2,5.105 A.µ m -1.s -1 par une expression polynomiale d’ordre 2 en parfait accord avec l’équation (3. 4) [BOSE01]. 10 Simulation Tension (V) Courbe de tendance 2 y = 2E+19x - 2E+09x + 0,0813 2 R = 0,9999 5 0 0,0E+00 )LJXUH 2,0E-10 4,0E-10 6,0E-10 8,0E-10 Temps (s) &RXUEH OD YDULDWLRQ OD WHQVLRQ $PGHVGUDLQ GX **1026GHHQWHQGDQFH IRQFWLRQDVVRFLpH GX WHPSVj DYHF G-GW GH &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Il est ensuite possible de déterminer la valeur de la capacité équivalente C du transistor GGNMOS de 1 µ m de largeur en traçant la courbe α/(2C)=f(α). La Figure 3. 17 montre qu’une seule capacité intervient et que C=0,0062 pF/µm indépendemment de dJ/dt. 1,0E+20 (dJ/dt)/2C (A.µm-1.s-1.F-1) Simulations Courbe de tendance 7,5E+19 5,0E+19 y = 8E+13x - 57646 R2 = 1 2,5E+19 0,0E+00 0,0E+00 2,0E+05 4,0E+05 6,0E+05 -1 )LJXUH 8,0E+05 1,0E+06 1,2E+06 -1 dJ/dt (A.µm .s ) &DOFXO GH OD FDSDFLWp pTXLYDOHQWH & GDQV OH FDV GX **1026 Fonctionnement du transistor bipolaire (points C et D) : Au point C, le courant d’électrons majoritaires injectés dans le collecteur du transistor bipolaire permet ensuite d’entretenir un taux élevé de génération par impact (1,6.107 V.cm -1) pour une tension plus faible appliquée aux bornes du transistor GGNMOS (8,9 V) (cf. Tableau 3. 3). C’est la phase de premier retournement de la structure. Emballement thermique (point E) : En régime de forte injection, la température n’est plus homogène dans le transistor. Elle s’élève à proximité du site de plus forte génération de porteurs dans le composant (cf. Figure 3. 18). Elle s’élève à 597 K au point D (cf. Tableau 3. 3) alors qu’elle était restée sensiblement égale à 300 K pendant le fonctionnement bloqué du transistor GGNMOS (point A), pendant le déclenchement de l’avalanche (point B) et pendant le mécanisme de retournement (point C). &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 7UqV IDLEOH WDX[ G¶LRQLVDWLRQ SDU LPSDFWV 3RLQW FKDXG 7 PD[ . D )LJXUH E )RQFWLRQQHPHQW GX SDU WUDQVLVWRU **1026 DX SRLQWGH( ODDWHPSpUDWXUH GLVWULEXWLRQGXGX WDX[ GH JpQpUDWLRQ LPSDFW E GLVWULEXWLRQ UpVHDX Les effets du gradient en température deviennent non négligeables devant les autres composantes du courant. La génération par impact de paires électrons/trous n’est plus indispensable et le transport des porteurs (électrons et trous) au sein du transistor bipolaire devient de plus en plus important ce qui provoque un mécanisme d’emballement thermique caractérisé par la formation d’une zone très peu résistive [AMER91][AMER95]. Le critère de défaillance, en simulation « rampe » et « TLP », est défini par la température de fusion du silicium (1680 K). Cette condition n’est pas totalement satisfaisante car il est en fait nécessaire d’avoir un volume de silicium en fusion suffisant pour aboutir à un défaut irréversible c’est-à-dire à la formation d’un microplasma. Ce critère de température limite néanmoins la durée des calculs. Il donne des ordres de grandeurs et ne représente qu'une approximation minime par rapport à celles déjà réalisées pour la description des phénomènes thermiques. Si les calculs sont poursuivis après cette température, la Figure 3. 19 montre que le second claquage est également caractérisé par une deuxième chute brutale de tension. Pour les tests transitoires « rampe » et « TLP », le 2nd claquage est atteint plus ou moins rapidement selon la densité de courant appliquée. La valeur du couple (Vt2 , J t2), tout comme celle de la résistivité ρdyn , sont donc à considérer avec prudence. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV QG FODTXDJH 15 Tension (V) 9! 'HQVLWp GH FRXUDQW $P 10 0,0150 0,0175 0,0200 5 0 0 )LJXUH 25 50 75 100 Temps (ns) 5pSRQVH **1026GHDX[SDOLHU LPSXOVLRQV 7/3 FDUUpHV GH WHPSVHQGHWHQVLRQ PRQWpHGXWUDQVLVWRU QV HW GH ORQJXHXU G¶LPSXOVLRQV QV Extraction des paramètres de simulations TLP : Pour valider les travaux et sélectionner la méthodologie de simulation la plus efficace, le Tableau 3. 4 fait la synthèse des : • résultats des simulations en mode quasi-statique ou « TLP » (cf. Figure 3. 20), • paramètres TLP obtenus en mode dynamique ou « rampe » pour un dJ/dt de 2.105 A.µ m -1 .s -1 (cf. Figure 3. 9), • données expérimentales relatives au transistor GGNMOS référencés (1) et (2) (cf. Figure 3. 6). 9 9 6LPXODWLRQ © 7/3 ª 6LPXODWLRQ © 5DPSH ª 0HVXUHV **1026 0HVXUHV **1026 W 7DEOHDX 9 9 K ρ G\Q P - $P 9 9 3 :P Ω. W W W ([WUDFWLRQ SDUDPqWUHV 7/3 REWHQXVDX[SDUPHVXUHV VLPXODWLRQV HQ PRGH ©UpDOLVpHV 7/3 ª HWVXUGHV © UDPSH ª HW FRPSDUDLVRQ H[SpULPHQWDOHV OHV WUDQVLVWRUV **1026 UpIpUHQFpV HW La Figure 3. 20 est la caractéristique J=f(V) du transistor GGNMOS simulée en mode « TLP » c’est-à-dire suite à l’application d’échelons en courant d’amplitudes croissantes. Le temps de montée et la largeur des impulsions simulées sont les mêmes que celles des mesures TLP expérimentales. Le choix du nombre d’impulsions TLP est arbitré par le souci de correctement simuler les phénomènes &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV -1 Densité de courant (A.µm ) de retournement. Il y aura donc davantage de points de calculs à proximité des premiers et seconds claquage que sur la résistance dynamique du composant. 0,015 0,010 0,005 0,000 0 )LJXUH 5 10 15 20 Tension (V) &DUDFWpULVWLTXH - I9 GXGXWUDQVLVWRU PRQWpH QV ORQJXHXU SDOLHU **1026 QV PpWKRGH 7/3 WHPSV GH Discussions : Les grandeurs ESD répertoriées dans le Tableau 3. 4 et les données discutées dans le paragraphe précédent montrent que : • les différents modes de fonctionnement du transistor GGNMOS sont bien simulés par les méthodes de la « rampe » et « TLP » (cf. Figure 3. 9 et Figure 3. 20) donnant l’allure des caractéristiques J=f(V). Elles permettent dans les deux cas d’extraire les paramètres ESD classiques tels que Vt1 , Vh, ρdyn et J t2 ), • l’outil de modélisation permet de comprendre certains mécanismes difficiles à observer expérimentalement (cf. l’évaluation de la capacité équivalente C du transistor GGNMOS). D’un point de vue quantitatif, la validité des résultats de simulation se discute davantage : • la caractéristique J=f(V) dépend de la pente en courant dJ/dt appliquée pour la méthode de la « rampe », • les points de premier et deuxième retournement ne sont pas forcément bien simulés par le test TLP qui est discontinu, • les phénomènes capacitifs et l'effet des résistances de substrat ne sont pas assez bien pris en compte ce qui explique les écarts entre Vt1 simulée et mesurée, &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV • les impulsions carrées de courant utilisées pour les simulations TLP ne prennent pas en compte les composants parasites de type RLC (tête de mesure TLP, boîtier des dispositifs) qui modifient la forme d’onde TLP expérimentale, • les conditions aux limites en température et en courant ne sont pas calibrées, • les modèles physiques ne sont pas valides pour les hautes températures (après 800 K) [ISE95], • la simulation 2D n’est pas équivalente à une simulation 3D divisée par la largeur W du composant (cf. Figure 3. 8 montrant la présence d’un chemin de conduction privilégié du courant) [ALES02]. Il semble donc difficile d’accorder un crédit absolu aux valeurs numériques obtenues par simulation. Les résultats qualitatifs sont par contre très intéressants. Ils permettent de comprendre le fonctionnement du transistor GGNMOS, de comparer cette structure de protection à d’autres dispositifs de protection et d’étudier l’influence des dimensions géométriques du composant sur son comportement physique. % 7HVW +%0 Les simulations HBM sont effectuées en mode mixte comme indiqué dans le chapitre 2. Les courbes temporelles J(t) et V(t) sont enregistrées entre 0 et 100 ns. Elles permettent de retrouver les différents modes de fonctionnement du transistor GGNMOS. Les valeurs moyennnes <V> et <J> entre 90 ns et 100 ns ne sont, par contre, finalement pas utilisées pour tracer une caractéristique <J>=f(<V>) comme elles l’étaient pour le test TLP car pendant cette période l’impulsion HBM n’est pas stationnaire (cf. Figure 3. 21). -1 Densité de courant (A.µm ) 0,04 0,03 0,02 0,01 0,00 0 )LJXUH 25 50 75 100 Temps (ns) ,PSXOVLRQ HQ FRXUDQW +%0 DSSOLTXpH 9POH GUDLQ GX WUDQVLVWRU **1026 SRXU XQH WHQVLRQ +9 VXU +%0 &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Le coefficient de corrélation entre la robustesse HBM (HVHBM) et le courant de second claquage J t2 est intéressant à comparer aux valeurs mesurées précédemment (cf. Tableau 3. 5). La différence de 400 Ω s’explique par les incertitudes liées aux simulations déjà décrites dans le paragraphe sur le TLP. &RHIILFLHQW GH ( Q-P - $P +9 9P FRUUpODWLRQ W 6LPXODWLRQV +%0 6LPXODWLRQV 7/3 0HVXUHV +%0 **1026 0HVXUHV 7/3 **1026 7DEOHDX +%0 Ω W 6\QWKqVH GHV UpVXOWDWV GH PHVXUHV HW GH VLPXODWLRQV +%0 HW 7/3 L’outil de simulation permet aussi de calculer l’énergie déposée dans le transistor GGNMOS lorsque survient la défaillance. Il est pour cela nécessaire d’évaluer numériquement les intégrales temporelles des courbes de puissance instantannée J(t)*V(t). Les résultats ainsi obtenus montrent que les énergies déposées par les tests TLP et HBM sont du même ordre de grandeur. Ce qui distingue les deux méthodes de tests, pour le composant GGNMOS étudié, n’est donc pas l’énergie apportée par l’impulsion ESD mais le paramètre dJ/dt c’est-à-dire le front de montée des différents types de décharges en courant. & 7HVW )&'0 Le paragraphe du chapitre 2 sur le FCDM (2. 3. 5) a démontré qu’en première approximation, il n’était pas nécessaire de simuler la charge de la capacité d’étalonnage soumise à un champ électrique externe et que dans ce cas les tests FCDM et CCDM étaient équivalents. Il a également été précisé que le courant est essentiellement lié au déplacement des charges +Q0 de la couche métallique (cf. Figure 2. 13). Dans le cas du test FCDM d’un composant réel tel que le transistor GGNMOS, la prise en compte, en simulation, des phénomènes de charge est bien plus complexe encore. Les dimensions du composant sont négligeables devant celles des plateaux de charge du testeur, ce qui nécessite un nombre de mailles de calcul important et rend complexe la convergence de ces derniers. Le logiciel de simulation n’est pas &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV bien adapté à ce type de simulations d’autant moins que les contraintes CDM, en particulier le temps de montée de l’impulsion, sont particulièrement « sévères ». En première approximation toutefois, la simulation FCDM du transistor GGNMOS a été entreprise en mode mixte avec l’électrode de substrat reliée à la capacité de décharge CDM et l’électrode de drain utilisée comme broche de décharge (cf. Figure 3. 22). Dans ces conditions, comme en simulation HBM, il n’est pas possible d’extraire une caractéristique <J>=f(<V>) car l’impulsion CDM n’est absolument pas stationnaire. Les simulations permettent par contre de prendre en compte le rapide temps de montée de l’impulsion CDM et d'évaluer la robustesse CDM du composant (défaillance thermique à 1680 K). -! 5 &'0 '87 9! / &'0 5 RVFLOOR +9 &'0 )LJXUH 6FKpPD GH SULQFLSH GX WHVW )&'0 VLPXOp Les résultats à retenir des simulations CDM du transistor GGNMOS sont une robustesse de 500 V (8 V.µ m -1 ) et une localisation du point chaud à la jonction drain/substrat du transistor GGNMOS comme pour les tests TLP et HBM. La défaillance est donc observée pour une tension inférieure d’un facteur trois à celle mesurée expérimentalement mais les phénomènes de charge du composant et le rôle du boîtier n’ont pas été pris en compte ce qui peut expliquer la différence des résultats. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 'LVFXVVLRQV L’outil de simulation est utile et validé pour les tests HBM et TLP. Il aide à mieux comprendre le fonctionnement interne du transistor GGNMOS lorsque celui-ci est soumis à une décharge électrostatique. Il permet aussi de retrouver les ordres de grandeurs des principaux paramètres mesurés expérimentalement et d’évaluer ainsi la robustesse ESD du composant. Il est à utiliser en complément des mesures expérimentales mais ne doit pas les remplacer car la validité des simulations thermiques reste imparfaite. Il est par contre difficile de simuler le test FCDM beaucoup plus complexe dans le principe que les méthodes ESD classiques. L’absence de prise en compte des propriétés électriques et thermiques du boîtier des composants est dommageable et les défauts FCDM sont davantage localisés dans le cœur des circuits intégrés qu’au niveau des structures de protection ESD [VERH01]. Il n'en reste pas moins qu'il est important de caractériser la réponse de composants élémentaires (GGNMOS, LVTSCR…) au CDM pour savoir si le temps de transit des porteurs est tel que les structures ESD se déclenchent. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV &RPSDUDLVRQ WUDQVLVWRU **1026GLVSRVLWLI /976&5 Ce paragraphe ne commente pas les mécanismes de fonctionnement du LVTSCR (décrits par la suite pour des composants submicroniques). Il s’attache à comparer les caractéristiques ESD d’un dispositif LVTSCR à celles d’une structure de protection d’une même technologie, le transistor GGNMOS précédemment étudié. Pour ce faire, le composant LVTSCR a été mesuré et simulé exactement dans les mêmes conditions que le transistor GGNMOS [GUIL01-a][GUIL01-b]. &RPSRVDQW /976&5 Les grandeurs caractéristiques du dispositif LVTSCR étudié dans ce paragraphe (cf. Figure 3. 23 et Figure 3. 24) sont [DUFR99-b][SEMA98] : • la largeur W du composant : W=60 µm, • la longueur A du LOCOS : A=1,6 µm, • l’écart B entre le LOCOS et la grille en polysilicium : B=3,5 µ m, • la longueur Lg de grille : Lg=2,5 µm. La surface occupée sur la puce est identique pour les composants LVTSCR et GGNMOS. Le choix de l’une ou l’autre des structures de protection se fait donc sur d’autres critères. *ULOOH &DWKRGH $QRGH 1 3 [ $QRGH [¶ : 1 ZHOO 0pWDO &DWKRGH 3RO\VLOLFLXP &RQWDFW $ % *ULOOH /J D )LJXUH E 6WUXFWXUH YXH GHHW GHVVXV DFDUDFWpULVWLTXHV YXH RSWLTXH [ E UHSUp VHQWDWLRQ /976&5 VFKpPDWLTXH JUDQGHXUV GX FRPSRVDQW &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 1 *ULOOH /2&26 $QRGH &DWKRGH HW 6XEVWUDW 3 1 1 3 1 ZHOO 3 HSL $ % /J %1 3 %XON )LJXUH D E 6WUXFWXUH /976&5 YXH HQ GHFRXSH VHORQGHO¶D[H [[¶ D6LOYDFR GRQQpHV GHEVRUWLH GX ORJLFLHO GH VLPXODWLRQ SURFpGp IDEULFDWLRQ GL PHQVLRQV FDUDFWpULVWLTXHV GX FRPSRVDQW 0HVXUHV H[SpULPHQWDOHV Les mesures expérimentales ont été réalisées sur un lot de sept composants identiques (cf. Tableau 3. 6). /976&5 0HVXUH 7DEOHDX $ 6WDWLTXH (00, 7/3 7/3 +%0 +%0 )&'0 )&'0 (00, 2UJDQLVDWLRQ GHV PHVXUHV H[SpULPHQWDOHV 0HVXUH GH SDUDPqWUHV VWDWLTXHV La tension de claquage (BV) ou tension de déclenchement statique est estimée à 17,5 V pour un courant inverse de 10 µA. % 7HVW 7/3 La Figure 3. 25 donne les courbes de densité de courant relatives aux composants GGNMOS (1) et LVTSCR (1) pour une haute tension TLP (HV TLP) de 150 V (2,5 V.µ m-1). Ces courbes montrent que le transistor GGNMOS est plus résistif que le composant LVTSCR. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Densité de courant (A.µm -1) 1,5E-03 1,0E-03 -! 5,0E-04 LVTSCR GGNMOS 0,0E+00 0 25 50 75 100 Temps (ns) )LJXUH ,PSXOVLRQV HQ FRXUDQW DSSOLTXpHV HQ WHQVLRQ HQWUpH GHV j 9 **1026 HW /976&5 JpQpUDWHXU KDXWH +9 FRPSRVDQWV 7/3 Les temps de montée et la largeur des impulsions sont tout à fait comparables. De plus, la densité de courant est stable pour les deux dispositifs entre 90 et 100 ns. La réponse en tension des composants au test TLP est par contre très différente (cf. Figure 3. 26) pour le transistor GGNMOS et le dispositif LVTSCR. L’amplitude de <V> mesurée entre 90 et 100 ns est dix fois plus grande pour le GGNMOS que pour le LVTSCR et les oscillations sont très importantes pendant les trente premières nanosecondes de la mesure du LVTSCR. 20 LVTSCR GGNMOS 9! Tension (V) 15 10 5 0 0 25 50 75 100 -5 )LJXUH 5pSRQVHV /976&5 WHPSRUHOOHV HQ WHQVLRQ GHV FRPSRVDQWV **1026 HW Temps (ns) Les thyristors sont conçus pour dériver le courant, les transistors GGNMOS pour l’écrêter. Il n’est donc pas surprenant d’obtenir deux caractéristiques TLP très différentes (cf. Figure 3. 27 et Tableau 3. 7). &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Densité de courant (A.µm -1) 0,07 y = 0,0053x - 0,0091 R2 = 0,9931 GGNMOS 0,06 LVTSCR 0,05 0,04 0,03 y = 0,0035x - 0,0316 2 R = 0,9878 0,02 0,01 0,00 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH /976&5 /976&5 **1026 **1026 7DEOHDX • • 3DUDPqWUHV 7/3 FDUDFWpULVWLTXHV GHV FRPSRVDQWV /976&5 HW **1026 %9 9 9 9 W 9 9 K ρ G\Q P - $P 9 9 3 :P 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW Ω. W W W 3DUDPqWUHV 7/3 FDUDFWpULVWLTXHV GX GLVSRVLWLI /976&5 La tension Vt1 est légèrement plus basse pour le transistor GGNMOS que pour le composant LVTSCR. Le GGNMOS se déclenche donc pour des tensions à peine plus faibles que celles du LVTSCR. La tension de maintien Vh et la résistivité dynamique ρdyn sont plus faibles pour le LVTSCR que pour le GGNMOS. Ces deux paramètres se répercutent ensuite sur la densité de courant de 2 nd claquage J t2 (non atteinte pour le LVTSCR). Le composant LVTSCR pourra encaisser énormément d’énergie de décharge. Il est si robuste que le générateur de haute tension HVTLP, limité à 3 A, ne permet pas de détruire thermiquement les composants sous tests. A cet instant de l’étude, il est important de préciser que ces tendances ne sont valables que si les composants GGNMOS et LVTSCR sont réalisés dans un même procédé de fabrication. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV % 7HVW +%0 Les tests HBM confirment la robustesse des structures LVTSCR (cf. Tableau 3. 8). Aucune défaillance de composants LVTSCR n’a pu être observée à 8 kV (ou 133 V.µ m -1) alors que le transistor GGNMOS (3) était endommagé à 2,5 kV (ou 42 V.µ m-1 ) et le transistor GGNMOS (4) à 3 kV (ou 50 V.µm-1 ). +9 9P +%0 7DEOHDX & /976&5 /976&5 **1026 **1026 ! ! 6\QWKqVH GHV PHVXUHV +%0 GHV FRPSRVDQWV /976&5 HW **1026 7HVW )&'0 La tension de claquage FCDM du dispositif LVTSCR est donnée pour deux composants dans le Tableau 3. 9 qui montre que la structure LVTSCR est plus robuste vis-à-vis du test FCDM que le transistor GGNMOS. +9 7DEOHDX )&'0 9P /976&5 /976&5 **1026 **1026 6\QWKqVH GHV PHVXUHV )&'0 GHV FRPSRVDQWV /976&5 HW **1026 Les mesures FCDM sont complétées par des observations EMMI. La Figure 3. 28 relative au composant LVTSCR (6) montre que les zones de forte émission sont localisées en deux points et correspondent aux chemins de conduction préférentiels du courant dans le composant comme dans le cas du transistor GGNMOS testé en FCDM. Après gravure en chimie humide de la couche de passivation (HF 48% pendant 5 minutes), des oxydes d’isolement et des métaux du composant, aucun défaut physique « sévère » n’a pu être identifié au MEB. Le courant de fuite de 380 nA peut provenir des oxydes d’isolement, de l’oxyde de grille ou du substrat et les défauts qu’il entraîne sont peut-être localisés dans le volume du composant. Ils n’ont cependant pas été observés après révélation des zones fortement dopées du silicium (solution chimique « Wright Etch » : 60 ml HF 40%, 30 ml HNO3 70%, 60 ml CH3COOH, 2 g (Cu(NO3 )2 +3 H2 O), 60 ml H2 O pendant 8 s) [GUIL99]. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV )LJXUH 2EVHUYDWLRQ (00, G¶XQ WUDQVLVWRU /976&5 © IDLEOHPHQW ª GpIDLOODQW [ 6LPXODWLRQV (6' Ce sous-paragraphe applique les méthodes de simulations « rampe » et « TLP » au cas plus complexe du dispositif LVTSCR [DELA99-b]. Les résultats sont ensuite comparés aux simulations du transistor GGNMOS. Principe de fonctionnement du dispositif LVTSCR : La méthode de la « rampe » est utilisée pour décrire le fonctionnement du composant soumis à une ESD et pour vérifier la convergence des calculs. La Figure 3. 29 donne l’allure de la caractéristique J=f(V) et précise les points (A, B, C, D, E) d’extraction des grandeurs physiques (cf. Tableau 3. 10). Le rapport dJ/dt (8.105 A/µ m/s) de la rampe est choisi supérieur à celui du transistor GGNMOS (2.105 A/µ m/s) pour parvenir à visualiser tous les modes de fonctionnement du LVTSCR. On verra dans la suite de ce sous-paragraphe que, pour le dispositif LVTSCR, compte tenu du temps de transit des porteurs dans la base du transitor P +/Nwell/P epi, le choix de la rampe dynamique dJ/dt modifie très fortement les valeurs des paramètres ESD caractéristiques tels que la valeur de la tension de maintien Vh ou de la résistivité dynamique ρdyn . &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV Sans entrer dans les détails de fonctionnement du composant LVTSCR (cf. chapitre suivant), les vues de distribution de la densité de courant (cf. Figure 3. 30) montrent que le déclenchement du composant LVTSCR est initié, comme pour le transistor GGNMOS, par la mise en avalanche d’une jonction N + /P (N+ /P epi ) très inversée. Le premier transistor NPN (N + /Pepi /N+ ) s’active ensuite de la même manière que le transistor bipolaire parasite du composant GGNMOS puis c’est au tour du transistor PNP (P+/Nwell/P epi ) de s’enclencher. Le LVTSCR fonctionne alors comme un thyristor dont le schéma équivalent sera donné dans le chapitre suivant. Le volume dans lequel le courant circule est moins localisé en surface dans le LVTSCR que dans le GGNMOS ce qui explique pourquoi le thyristor évacue mieux les fortes énergies que le transistor GGNMOS. 0,10 Densité de courant (A.µm-1) E 0,08 0,05 D 0,03 C A O B 0,00 0 5 10 15 20 25 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH I9 GX FRPSRVDQW $P V/976&5 REWHQXH SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª-G-GW W QV - $P 9 9 7 . PD[ $ % & ' ( 7DEOHDX *UDQGHXUV SK\VLTXHVGXDX[ SRLQWV UHSUpVHQWDWLIV GH IRQFWLRQQHPHQW FRPSRVDQW /976&5 GHV GLIIpUHQWV PRGHV &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV &RXUDQW GH IXLWH 'pFOHQFKHPHQW GX WUDQVLVWRU ELSRODLUH SDUDVLWH 1 3 HSL 1 $ % 7UDQVLVWRU ELSRODLUH 1 3 HSL 1 IRQFWLRQQHO 7UDQVLVWRU ELSRODLUH 1 ZHOO 3 HSL 1 7UDQVLVWRU ELSRODLUH SDUDVLWH 3 1 ZHOO 3 HSL & )LJXUH ' 'LVWULEXWLRQV GH ODVXUGHQVLWp FRXUDQW GDQV OH /976&5 DX[ SRLQWV $ % & HW ' LGHQWLILpV OD ILJXUHGH Les vues des distributions du taux d’ionisation par impacts et de la température au point E (cf. Figure 3. 31) montrent les zones de génération-recombinaison et le lieu du point chaud en fin de test TLP. Le défaut potentiel est localisé plus en profondeur dans le composant LVTSCR que dans le cas du transistor GGNMOS. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV *HUPH WKHUPLTXH 7 PD[ . =RQHV GH IRUW WDX[ GH JpQpUDWLRQ SDU LPSDFWV D )LJXUH E 'LVWULEXWLRQV GH WDX[DX G¶LRQLVDWLRQ UDWXUH GDQV OHD/976&5 SRLQW ( SDU LPSDFWV HW E GH OD WHPSp Comparaison LVTSCR/GGNMOS : La simulation d’une même rampe de courant (dJ/dt=2.105 A.µm-1 .s -1 ) appliquée en entrée des deux composants (cf. Figure 3. 32 et Figure 3. 33) ne montre aucune différence de comportement du transistor GGNMOS et du composant LVTSCR liée au facteur temps. LVTSCR GGNMOS Tension (V) 15 10 5 0 0 )LJXUH 25 50 75 100 Temps (ns) 5pSRQVHV FRPSRVDQW G¶XQ VWUDQVLVWRU **1026 jHQXQHWHQVLRQ UDPSHG¶XQ HQ FRXUDQW G-GW/976&5 HW$P &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 20 LVTSCR GGNMOS Tension (V) 15 10 5 0 0 )LJXUH 1 2 3 4 5 Temps (ns) 2VFLOODWLRQV OHV SUpFpGHQWH SUHPLqUHV QDQRVHFRQGHV GH OD Gp FKDUJH YXH REVHUYpHV DJUDQGLH GHGXUDQW OD ILJXUH De tels calculs confirment par contre le fait que, pour la technologie mature dans laquelle sont fabriqués ces deux composants, la tension de premier claquage Vt1 est plus faible pour le transistor GGNMOS que pour le LVTSCR. Le GGNMOS se retourne donc et fonctionne comme une protection ESD avant le LVTSCR. Il faut également souligner le fait que la tension de maintien Vh obtenue pour une rampe dJ/dt de 2.105 A.µ m-1 .s-1 est inférieure de 3 V à celle obtenue pour une rampe de 8.105 A.µ m -1.s -1 . Les résultats des simulations en mode « rampe » du composant LVTSCR sont donc fortement liés à la dynamique dJ/dt. Ils permettent de rapidement décrire le fonctionnement du dispositif mais ne peuvent pas être considérés de manière quantitative. Des simulations en mode « TLP » ont donc été réalisées puis comparées aux mesures expérimentales des deux types de composants (cf Figure 3. 34 et Tableau 3. 11). La tension de maintien obtenue par cette méthode s’approche davantage des résultats de mesure. Pour les résistivités dynamiques, l’écart d’un facteur deux entre les résultats de simulations et les mesures s’explique par les approximations (conditions aux limites, prise en compte des phénomènes thermiques…) précédemment décrites (cf. Tableau 2.2). Cet écart ne remet pas en cause la validation qualitative des travaux relatifs à la technologie BICMOS. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV 0,100 -1 Densité de courant (A.µm ) GGNMOS LVTSCR 0,075 0,050 0,025 0,000 0 )LJXUH 5 10 15 20 Tension (V) &DUDFWpULVWLTXHV -GHI9 GHV FRPSRVDQWV **1026 GX HW /976&5 VLPXOD WLRQV 7/3 WHPSV PRQWpH GH QV HW ORQJXHXU SDOLHU G¶LPSXOVLRQ GH QV /976&5 **1026 6LPXODWLRQV /976&5 ³5DPSH´ **1026 /976&5 /976&5 0HVXUHV **1026 **1026 6LPXODWLRQV ³7/3´ 9 9 W 9 9 K ρ G\Q P - $P 9 9 3 :P 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW Ω. W W W 7DEOHDX 6\QWKqVH **1026 GHV UpVXOWDWV GH VLPXODWLRQ 7/3 GHV FRPSRVDQWV /976&5 HW 'LVFXVVLRQV Les mesures et les simulations des deux composants ont révélé une meilleure robustesse des dispositifs LVTSCR aux ESD (cf. le courant de second claquage plus grand pour les structures LVTSCR). La densité de courant est mieux répartie dans le volume de ces dispositifs. Il en est de même de la localisation potentielle des défauts : plus en profondeur pour les LVTSCR que pour les GGNMOS. Du point de vue du déclenchement des structures (Vt1 ), les transistors GGNMOS sont par contre plus rapides que les dispositifs LVTSCR. De plus, la faible tension de maintien (inférieure à la tension d'alimentation des composants) les rend sensi &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH WHFKQRORJLHV PDWXUHV ble au « Latch-up » c'est-à-dire au verrouillage indésiré de la structure ESD en mode de fonctionnement normal du circuit intégré. Il est donc souvent nécessaire d’utiliser ces deux dispositifs dans une protection à deux étages (cf. Figure 1.8) pour bénéficier de leurs avantages respectifs. Le LVTSCR est dans ce cas souvent utilisé comme étage primaire et le GGNMOS comme étage secondaire. Ils sont généralement séparés par une résistance. &RQFOXVLRQ L’étude expérimentale et la simulation physique du transistor GGNMOS ont dans un premier temps permis : • de mieux comprendre ses différents modes de fonctionnement, • d’évaluer sa robustesse ESD, • de valider qualitativement les travaux de simulation, • de montrer les difficultés liées au test FCDM. Ces méthodes ont ensuite été appliquées à un composant LVTSCR de même technologie. Les avantages comparés des structures LVTSCR et GGNMOS s’énoncent de la manière suivante : • La densité de courant de second claquage J t2 est supérieure pour le LVTSCR. Ce composant est donc plus robuste que le transistor GGNMOS vis-à-vis des ESD. • La tension de déclenchement BV et le point de premier retournement Vt1 sont supérieurs pour le LVTSCR. Le composant GGNMOS fonctionne comme une protection ESD pour des niveaux de surtensions inférieurs, ce qui assure une meilleure protection des oxydes minces particulièrement fragiles. • La tension de maintien Vh du composant LVTSCR est inférieure à la tension d'alimentation du composant ce qui le rend sensible au « Latch-up ». Un autre facteur intervient en principe dans la sélection d’une structure de protection plutôt qu’une autre. Il s’agit de l’encombrement des structures sur la puce et des capacités parasites ramenées par la protection (risque de bruit et de surconsommation). La surface occupée était la même pour les deux composants étudiés dans ce chapitre mais en général, les composants LVTSCR sont plus volumineux que les transistors GGNMOS ce qui peut rendre leur utilisation difficile. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV (YDOXDWLRQGHODWHQXH(6'GH WHFKQRORJLHVVXEPLFURQLTXHV ,QWURGXFWLRQ 0HVXUHV H[SpULPHQWDOHV 6LPXODWLRQV SK\VLTXHV 7K\ULVWRUV 'LVSRVLWLIV 6&5 'LVSRVLWLIV /976&5 'LVFXVVLRQV &RPSDUDLVRQ GH SOXVLHXUV FRPSRVDQWV 'LVSRVLWLIV 6&5 /976&5 HW **1026 VXEPLFURQLTXHV &RPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV HW WHFKQRORJLHV PDWXUHV 'LVFXVVLRQV &RQFOXVLRQ &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV ,QWURGXFWLRQ Les mesures expérimentales et les simulations numériques précédentes ont montré les principales qualités des dispositifs LVTSCR en termes de protection ESD. Pour mieux appréhender le principe de fonctionnement de ces structures, ce chapitre étudie un thyristor submicronique simple : le SCR. Des simulations de ce composant ont été entreprises. Elles permettent d’expliquer les mesures expérimentales et les simulations de composants LVTSCR de dimensions variables caractérisés par une longueur de grille minimale Lg de 0,18 µm. Les résultats seront ensuite comparés à ceux d’un transistor GGNMOS submicronique de même technologie puis à ceux des composants matures [BOCK98][FOUC98]. Mais avant d’étudier ces exemples concrets, il est nécessaire de revenir sur les conditions de mesures et de simulations légèrement différentes, pour les technologies submicroniques, de celles adoptées auparavant pour les composants matures. 0HVXUHV H[SpULPHQWDOHV Les mesures expérimentales réalisées sur les composants 0,18 µ m sont les mêmes que celles utilisées pour les technologies matures à l’exception des tests TLP car les bancs de mesures TLP sont propres à chaque fabricant de composants. Pour tout le chapitre 4 : • les formes d’ondes TLP expérimentales sont caractérisées par un temps de montée de 8 ns et une longueur de palier d’impulsion de 200 ns, • l’extraction de la tension moyenne <V> et du courant moyen <I>, pour les mesures TLP, sont réalisées sur les vingt dernières nanosecondes. L’incertitude sur les mesures TLP est, comme pour les composants matures, difficile à évaluer. La reproductibilité et le niveau de précision des mesures n’ont pas pu être évalués. Ils dépendent de la stabilité du procédé de fabrication des composants et du niveau de précision du dispositif expérimental (présences de résistances parasites dans les interconnexions, sensibilité des appareils de mesures…). Dans le cadre du respect des accords de confidentialités entre les différents partenaires de cette thèse, la totalité des informations relatives au procédé de fabrication des composants ne sera pas donnée. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV 6LPXODWLRQV SK\VLTXHV Avant d’étudier le mode de fonctionnement des composants SCR et LVTSCR, il est nécessaire de choisir les conditions de simulations utilisées pour les technologies 0,18 µ m. De ce choix dépend la validation qualitative et quantitative des travaux de simulations des composants submicroniques. Pour les technologies 0,18 µm, la question de la résolution des équations hydrodynamiques se pose davantage que pour les composants matures car les gradients de concentration des porteurs sont abruptes [CHAN00][GALY00]. Deux types de simulations (thermoélectrique et hydrodynamique/thermoélectrique) ont donc été réalisées sur un transistor GGNMOS 0,18 µm pour valider le choix des équations physiques à résoudre ensuite. Pour limiter les temps de calculs, elles ont été effectuées sur un composant épuré et construit à partir de dopages analytiques équivalents (fonctions erreurs complémentaires ou erfc). Elles seront comparées aux mesures expérimentales d’un transistor GGNMOS de mêmes dimensions de manière à valider ou à remettre en cause le choix des équations physiques à résoudre. Les grandeurs caractéristiques de ce transistor sont représentées sur la Figure 4. 1. La longueur de grille Lg est égale à 0,18 µ m et la distance Ds entre le contact de drain et la grille à 3 µ m. L'absence de régions LDD (Low Doped Drain) s'explique, sur cette structure, par l'utilisation d'un masque supplémentaire lors de la fabrication des composants. Le transistor résiste ainsi mieux aux décharges électrostatiques (cf. p30). /J ;6 '6 6RXUFH )LJXUH 'UDLQ 5HSUpVHQWDWLRQ VFKpPDWLTXH GX FRPSRVDQW **1026 YX HQ FRXSH Les courbes J=f(V) obtenues par simulations avec la méthode de la rampe pour une densité de courant dJ/dt de 3.105 A.µm-1 .s-1 sont données sur la Figure 4. 2 et sur le &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Tableau 4. 1. Cette rampe en courant a été choisie de manière à observer tous les modes de fonctionnement du transistor GGNMOS. Densité de courant (A.µm-1) 0,015 Simulation thermoélectrique Simulation hydrodynamique Mesures expérimentales 0,010 0,005 0,000 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH 6LPXODWLRQ WKHUPRpOHFWULTXH 6LPXODWLRQ K\GURG\QDPLTXH 0HVXUHV 7/3 7DEOHDX &RPSDUDLVRQ GHV UpVXOWDWV GH VLPXODWLRQV WKHUPRpOHFWULTXH HW K\GUR G\QDPLTXH DX[ PHVXUHV H[SpULPHQWDOHV /HV VLPXODWLRQV WKHUPRpOHF WULTXHV RQW pWp UpDOLVpHV DYHF XQH UDPSH HQ FRXUDQW G-GW GH $P V 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 7DEOHDX[ GH V\QWKqVH GHV VLPXODWLRQV WKHUPRG\QDPLTXH HW K\GURG\ QDPLTXH HW FRPSDUDLVRQ DX[ UpVXOWDWV H[SpULPHQWDX[ Les simulations précédentes ont ensuite été comparées à celles réalisées sur un transistor GGNMOS de mêmes dimensions mais simulé préalablement avec le logiciel DIOS ISE qui prend en compte le procédé de fabrication du composant. La Figure 4. 2 et la Figure 4. 3 montrent que, pour des composants réalisés en technologies 0,18 µ m, la prise en compte des profils de dopants réels est plus importante que la résolution des équations de l’hydrodynamique. La suite des travaux sur les composants 0,18 µm utilisera donc des profils de dopages réels des composants et les équations de l’hydrodynamique ne seront pas résolues (cf. Tableau 4. 2 pour les données relatives au transistor GGNMOS) car les modèles thermoélectriques éprouvés ont déjà donné de bons résultats et car la durée des calculs est presque cinq fois moins longue si les équations de l’hydrodynamique ne sont pas résolues. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Simulation thermoélectrique profils réels Simulation thermoélectrique profils en erfc Simulation hydrodynamique profils en erfc -1 Densité de courant (A.µm ) 0,015 0,010 0,005 0,000 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH **1026 7DEOHDX ,PSRUWDQFH GX FKRL[ GHV SURILOV GH GLIIXVLRQ SRXU OD VLPXODWLRQ GHV FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 5pVXOWDWV GH VLPXODWLRQ SDU OD PpWKRGH GH OD UDPSH GX WUDQVLVWRU **1026 SURILOV GH GRSDJHV UpHOV HW QRQ UpVROXWLRQ GHV pTXDWLRQV K\ GURG\QDPLTXHV Il faut également préciser que pour limiter les temps de calculs et privilégier le nombre de composants étudiés à l’obtention de résultats quantitatifs : • les dispositifs simulés ont été simplifiés (oxydes d’isolements ignorés, substrat et boîtier modélisés par une électrode thermique équivalente) ce qui fausse les grandeurs liées à la température (J t2, ρdyn …)1., • les simulations physiques des composants submicroniques ont été réalisées avec des rampes en courant dJ/dt de 106 A.µm-1 .s -1 pour les thyristors et de 3.105 A.µ m -1 .s -1 pour le transistor GGNMOS plutôt qu’avec la méthode de simulation « TLP »2 (cf. les problèmes liés à la dynamique de la rampe exposés dans le chapitre précédent pour le composant LVTSCR). Par contre, pour des composants réalisés dans des technologies inférieures à 0,1 µ m, des travaux menés dans le cadre de contrats de recherches universitaires montrent qu’il serait nécessaire d’utiliser les équations de l’hydrodynamique de manière plus systématique [GALY00]. 1 Ce type d’hypothèse peut modifier la localisation du point chaud si celui-ci est situé en surface des composants ou à proximité des électrodes thermiques. 2 La valeur des rampes en courant dJ/dt appliquées sur le transistor GGNMOS et sur les thyristors a été choisi de manière à simuler les différents modes de fonctionnement des composants. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV 7K\ULVWRUV 'LVSRVLWLIV 6&5 Ce sous-paragraphe donne les résultats des simulations électrothermiques d’un thyristor classique de technologie 0,18 µm. L’objectif recherché est une meilleure compréhension des mécanismes physiques qui gouvernent la conduction de composants LVTSCR grâce à l’étude d’un dispositif plus simple : le SCR [SZE81] [MATH93]. La Figure 4. 4 est une représentation de dessus et une vue en coupe suivant l’axe xx’ du thyristor. Le paramètre géométrique caractéristique d’un tel composant SCR est la distance entre l’anode et la cathode : ACS≈0,9 µ m. Cette distance est définie par la longueur du LOCOS qui sépare l’anode et la cathode. Elle est égale, pour ce composant, à 5 fois la longueur de grille minimale. ] 1 1 3 3 &DWKRGH $QRGH 1 ZHOO 1 3 [¶ [ 1 ZHOO : 3 HSL ]¶ 0pWDO &RQWDFW 3 EXON $&6 D )LJXUH E &RPSRVDQW 6&5 D UHSUpVHQWDWLRQ VFKpPDWLTXH GX FRPSRVDQW E YXH HQ FRXSH VHORQ O¶D[H [[¶ Le dispositif peut aussi être décrit par son schéma électrique équivalent (cf. Figure 4. 5). La structure est consituée de deux transistors complémentaires imbriqués tête-bêche. Les conditions de polarisation adoptées pour la simulation sont égale- &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV ment précisées sur la figure. La cathode est reliée à la masse et l’anode est portée au potentiel V par une densité de courant J de 0,1 A.µm-1 atteinte en 100 ns. $QRGH 1 &DWKRGH 51 1 1 ZHOO 3 HSL 9 1 ZHOO 3 )LJXUH 53 3 3 HSL 6FKpPD pOHFWULTXH pTXLYDOHQW HW SRODULVDWLRQ GX FRPSRVDQW 6&5 Suite à cette première description du composant SCR, le texte présente le principe physique de fonctionnement du dispositif soumis à une agression électrostatique [DELA99][MATH93]. Il donne également les paramètres ESD extraits en fin de simulations TLP. $ 3ULQFLSH GH IRQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW 6&5 La réponse du SCR à une rampe en courant de 106 A.µm-1 .s -1 est décrite par la caractéristique J=f(V) donnée en échelle linéaire sur la Figure 4. 6. Des extractions de certains paramètres physiques ont aussi été réalisées en certains points de cette courbe (cf. Figure 4. 7 en échelle logarithmique et Tableau 4. 3). Ils permettent d’expliquer les différents modes de fonctionnement du composant. Densité de courant (A.µm -1) 0,100 0,075 0,050 0,025 0,000 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH -9 HQ pFKHOOH OLQpDLUH GX FRPSRVDQW 6&5 PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW $P V &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV 1,0E-01 -1 Densité de courant (A.µm ) * ) 1,0E-02 ( ' 1,0E-03 & 1,0E-04 % $ 1,0E-05 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH -9 HQ pFKHOOH ORJDULWKPLTXH GX FRPSRVDQW 6&5 PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW $P V $ % & ' ( ) * W QV - $P 9 9 7 PD[ . 7DEOHDX *UDQGHXUV SK\VLTXHV DX[ SRLQWV UHSUpVHQWDWLIV GHV GLIIpUHQWV PRGHV GH IRQFWLRQQHPHQW GX WK\ULVWRU Composant SCR bloqué (points 0 et A) : Le point 0 correspond à l’état initial (0 ns) du composant sous test. Le thyristor n’est pas polarisé, sa température est égale à la température ambiante et le champ électrique observé résulte des hauteurs de barrières des jonctions PN à l’équilibre dans le composant. Au point A, c’est-à-dire pour les très faibles densités de courant, la jonction Nwell/P epi du thyristor est polarisée en inverse (cf. Figure 4. 8). La courbe de densité de porteurs selon l’axe zz’ (cf. Figure 4. 9) est caractéristique d’un transistor PNP non passant. La génération de porteurs par impacts, localisée à proximité de la jonction la plus abrupte, reste assez faible (≈ 3.1021 cm -3 .s -1 ). Le champ électrique maximal (2,1.10 5 V.cm-1 ) est donc insuffisant pour induire le claquage par avalanche de la jonction Nwell/P epi et le courant direct du thyristor P+ /Nwell/P epi /N+ est limité au courant de saturation de la jonction N well/P epi en inverse. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV -RQFWLRQ 1 ZHOO 3 HSL IDLEOHPHQW SRODULVpH HQ LQYHUVH =RQH GH FKDPS pOHFWULTXH ( PD[LPDO D E 'HQVLWp GH FRXUDQW GH IXLWH *pQpUDWLRQ GH SDLUHV pOHFWURQWURX SDU DYDODQFKH F )LJXUH G )RQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW 6&5 DX SRLQW $ GLVWULEXWLRQ D GX SRWHQWLHO pOHFWURVWDWLTXH E GX FKDPS pOHFWULTXH F GX WDX[ GH Jp QpUDWLRQ SDU LPSDFWV HW G GH OD GHQVLWp GH FRXUDQW 1,0E+06 -3 Densité de porteurs (cm ) 1,0E+05 1,0E+04 1,0E+03 Champ électrique (V.cm -1) Electrons Trous Champ E 1,0E+02 Distance (µm) )LJXUH 'HQVLWp GH SRUWHXUV HW FKDPS pOHFWULTXH DX SRLQW $ VHORQ O¶D[H ]]¶ &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Fonctionnement du transistor NPN (points B et C) : Le basculement de l’état bloqué vers l’état passant se produit au point B. La diode Nwell/P epi est alors devenue très fortement polarisée en inverse et la différence de potentiel de cette jonction est d’environ 20 V (cf. Figure 4. 10). -RQFWLRQ IRUWHPHQW SRODULVpH HQ LQYHUVH &KDPS ( FULWLTXH D E 7UDQVLVWRU 1 ZHOO 3 HSL 1 0XOWLSOLFDWLRQ GHV SDLUHV pOHFWURQWURX SDU DYDODQFKH F )LJXUH G )RQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW 6&5 DX SRLQW % GLVWULEXWLRQ D GX SRWHQWLHO pOHFWURVWDWLTXH E GX FKDPS pOHFWULTXH F GX WDX[ GH Jp QpUDWLRQ SDU LPSDFWV HW G GH OD GHQVLWp GH FRXUDQW Dans ces conditions, le taux de porteurs ionisés par impacts (1,8.1028 cm -3 .s -1 ) et le champ électrique local à proximité de la jonction (3,7.10 5 V.cm-1 ) induisent son claquage par avalanche. Ceci permet l’injection de trous dans la zone P epi et le déclenchement du transistor bipolaire Nwell/P epi /N+ qui s’ensuit. Le deuxième transistor (P+ /Nwell/P epi ) est par contre toujours bloqué (cf. Figure 4. 11 et Figure 4. 12). Cette situation perdure au point C pour lequel un seul transistor bipolaire conduit ce qui s’explique par le temps de transit des porteurs dans la base du transistor bipolaire le plus lent (le transistor P + /Nwell/Pepi ). &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV 1,0E+06 1,0E+05 1,0E+04 1,0E+03 Champ électrique (V.cm -1) Densité de porteurs (cm -3) Electrons Trous Champ E 1,0E+02 Distance (µm) )LJXUH 'HQVLWp GH SRUWHXUV HW FKDPS pOHFWULTXH DX SRLQW % VHORQ O¶D[H ]]¶ 9 3 1 ZHOO 1 3 HSL $QRGH &DWKRGH GLUHFWH )LJXUH LQYHUVH GLUHFWH 5HSUpVHQWDWLRQ VFKpPDWLTXH GHV ]RQHV GRSpHV GX WK\ULVWRU 3131 Fonctionnement du thyristor PNPN (point D) : L’étape suivante (point D) est caractérisée par le déclenchement du transistor P+ /Nwell/P epi (cf. Figure 4. 13 et Figure 4. 14). Elle est rendue possible par la conduction du transistor Nwell/P epi /N+ , devenue plus efficace encore qu’au point C. Le maintien du phénomène d’avalanche dans la zone de charge d’espace de la jonction Nwell/P epi est tel que la multiplication des porteurs amplifie l’effet transistor et le fonctionnement en mode direct du thyristor P + /Nwell/P epi/N+ . A cet instant du texte, l’importance du paramètre ACS sur la caractéristique J=f(V) des dispositifs SCR est démontrée. Les gains β PNP et β NPN des deux transistors sont directement liés à cette distance qui détermine le fonctionnement en mode direct du thyristor P+/Nwell/P epi /N+ . Il faut aussi noter que la faible tension de maintien Vh, inférieure à la tension d'alimentation, rend le composant particulièrement sensible au «Latch-up». &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV -RQFWLRQ 1 ZHOO 3 HSL SRODULVpH HQ LQYHUVH =RQH GH FKDPS pOHFWULTXH PD[LPXP D E *pQpUDWLRQ GH SDLUHV pOHFWURQWURX SDU DYDODQFKH 7UDQVLVWRU 3 1 ZHOO 3 HSL F )LJXUH 7UDQVLVWRU 1 ZHOO 3 HSL 1 G )RQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW 6&5 DX SRLQW ' GLVWULEXWLRQ D GX SRWHQWLHO pOHFWURVWDWLTXH E GX FKDPS pOHFWULTXH F GX WDX[ GH Jp QpUDWLRQ SDU LPSDFWV HW G GH OD GHQVLWp GH FRXUDQW 1,0E+06 -3 1,0E+05 1,0E+04 1,0E+03 Champ électrique (V.cm-1) Densité de porteurs (cm ) Electrons Trous Champ E 1,0E+02 Distance (µm) )LJXUH 'HQVLWp GH SRUWHXUV HW FKDPS pOHFWULTXH DX SRLQW ' VHORQ O¶D[H ]]¶ &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Conduction de la diode PIN (point E) : Quand l’injection augmente, la proportion des porteurs minoritaires par rapport aux porteurs majoritaires augmente (cf. Figure 4. 15). Une région quasi-neutre constituée d’autant d’électrons que de trous s’est formée au point E (cf. Figure 4. 16). Le composant se comporte alors comme une diode P + IN+ (P+ /Intrinsèque/N+ ) et sa tension de fonctionnement est proche de celle d’une jonction PN classique. La génération par avalanche de porteurs n’est alors plus du tout indispensable pour maintenir la conduction du courant et le champ électrique maximal est presque égal à celui observé à l’état initial (1,2.10 5 V.cm -1 au point E à comparer avec 1,1.105 V.cm -1 au point 0). &KXWH GX FKDPS pOHFWULTXH j SUR[LPLWp GH OD MRQFWLRQ 1 ZHOO 3 HSL $XFXQH GLIIpUHQFH GH SRWHQWLHOV HQWUH OHV UpJLRQV 1 ZHOO HW 3 HSL D E 7UqV IDLEOH WDX[ GH JpQpUDWLRQ SDU LPSDFWV 'LRGH 3 ,1 F )LJXUH G )RQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW 6&5 DX SRLQW ( GLVWULEXWLRQ D GX SRWHQWLHO pOHFWURVWDWLTXH E GX FKDPS pOHFWULTXH F GX WDX[ GH Jp QpUDWLRQ SDU LPSDFWV HW G GH OD GHQVLWp GH FRXUDQW &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV 1,0E+06 -3 1,0E+05 1,0E+04 1,0E+03 Champ électrique (V.cm-1) Densité de porteurs (cm ) Electrons Trous Champ E =RQH GH TXDVLQHXWUDOLWp 1,0E+02 Distance (µm) )LJXUH 'HQVLWp GH SRUWHXUV HW FKDPS pOHFWULTXH DX SRLQW ( VHORQ O¶D[H ]]¶ Echauffement du composant (points F et G) : L’effet cumulatif du processus entraîne ensuite, à partir du point F, un très faible échauffement (Tmax=310 K) du composant (cf. Figure 4. 17). Au point G, la chaleur devient plus importante mais le température maximale atteinte (Tmax=373 K) reste très inférieure à la température critique de fusion du silicium (pour une densité de courant déjà élevée : 0,05 A.µm -1 ). Ceci signifie que le thyristor ne se met réellement à chauffer que lorsque la jonction P + IN+ fonctionne depuis un certain temps. 900 20 800 Tension (V) 15 700 10 600 ) * 500 5 400 0 0 25 50 75 Température maximale (K) Tension Température *HUPH WKHUPLTXH 7 PD[ . 300 100 Temps (ns) E D )LJXUH (FKDXIIHPHQW GX 6&5 D pYROXWLRQ GH OD WHPSpUDWXUH PD[LPDOH GX UpVHDX 7 PD[ DX FRXUV GH OD UDPSH HQ FRXUDQW E GLVWULEXWLRQ GH OD WHPSpUDWXUH GX UpVHDX 7 DX SRLQW * &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV La chaleur au point G est répartie dans le volume du composant avec un germe thermique localisé dans la région intrinsèque de la diode PIN. Elle est liée au nombre important de paires électrons-trous et à leur mouvement (cf. les sites de forte densité de courant représentés sur la Figure 4. 18 et la région intrinsèque de la diode PIN observée sur la Figure 4. 19). 3DV GH GLIIpUHQFH GH SRWHQWLHO DX[ ERUQHV GH OD MRQFWLRQ 1 ZHOO 3 HSL 7UqV IDLEOH FKDPS pOHFWULTXH GDQV OD =&( GH OD MRQFWLRQ 1 ZHOO 3 HSL D E 7UqV IDLEOH WDX[ GH JpQpUDWLRQ SDU LPSDFWV GDQV OD =&( GH OD MRQFWLRQ 1 ZHOO 3 HSL =RQH GH IRUWH GHQVLWp GH FRXUDQW F )LJXUH G )RQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW 6&5 DX SRLQW * GLVWULEXWLRQ D GX SRWHQWLHO pOHFWURVWDWLTXH E GX FKDPS pOHFWULTXH F GX WDX[ GH Jp QpUDWLRQ SDU LPSDFWV HW G GH OD GHQVLWp GH FRXUDQW En fin de rampe (pour t=100 ns), la température maximale atteinte par le composant est de 845 K. Ces résultats de simulation indiquent que le thyristor est fonctionnel après l’application d’une densité de courant de 0,1 A.µm-1 atteinte en 100 ns. Il serait donc nécessaire d’appliquer un dJ/dt plus sévère pour évaluer le niveau de second claquage de ce composant. Pour de telles densités de courant, il faut néanmoins rappeler que le choix de certains modéles de simulations physiques est discutable compte tenu de la très forte injection de porteurs dans le composant. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Dans de telles conditions, l’utilisation de la fonction de distribution de FermiDirac et la modélisation des phénomènes de rétrécissement de la bande interdite du silicium (Band Gap Narrowing) auraient été nécessaires malgré leur effet sur la durée et la convergence des calculs. 1,0E+06 1,0E+05 1,0E+04 1,0E+03 Champ électrique (V.cm-1) Densité de porteurs (cm -3) Electrons Trous Champ E 1,0E+02 Distance (µm) )LJXUH % 'HQVLWp GH SRUWHXUV HW FKDPS pOHFWULTXH DX SRLQW * VHORQ O¶D[H ]]¶ ([WUDFWLRQ GHV SDUDPqWUHV GH VLPXODWLRQ 7/3 Les paramètres ESD, extraits en fin de simulation du SCR, sont donnés dans le Tableau 4. 4. Avec une rampe en courant dJ/dt de 106 A.µm-1 .s -1 , le second claquage n’a pas été atteint après 100 ns de simulation. Le thyristor est donc particulièrement robuste vis-à-vis des ESD. 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 7DEOHDX 3DUDPqWUHV (6' FDUDFWpULVWLTXHV GX FRPSRVDQW 6&5 REWHQXV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW $P V Outre le risque de «Latch-up», cette composant est fragilisé vis-à-vis des ESD de par sa tension de premier retournement V t1. Cette grandeur, qui dépend du dopage c’est-à-dire de la technologie de fabrication, est élevée (19,6 V). Le risque de venir endommager les oxydes minces de composants situés en série avec le thyristor n’est donc pas négligeable, en particulier si celui-ci est agressé par un transitoire dJ/dt sévère comme par exemple lors d’impulsions CDM. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Sans disposer de pièces à tester, il a été possible avec l’outil de simulation physique de mieux comprendre le mode de fonctionnement des dispositifs SCR. Cette structure ressemble, en plus simple, à un thyristor légèrement modifié et déjà présenté pour les technologies matures : le LVTSCR. L’étude suivante sur les composants LVTSCR, de plus en plus souvent utilisés comme structures de protection ESD, est ainsi plus facile à aborder. Pour ces travaux, plusieurs dispositifs LVTSCR ont été testés expérimentalement puis simulés dans les mêmes conditions exactement que celles adoptées pour le composant SCR. Les avantages et les inconvénients des structures LVTSCR sont discutés dans la suite de ce chapitre et des comparaisons sont faites entre des dispositifs SCR, LVTSCR et GGNMOS, tous réalisés en technologie 0,18 µ m. 'LVSRVLWLIV /976&5 La première partie de ce sous-paragraphe compare les paramètres ESD de dispositifs SCR et LVTSCR simulés par la méthode de la « rampe » afin d’expliquer le mode de fonctionnement des composants LVTSCR soumis à des décharges électrostatiques. Des mesures DC et TLP de composants LVTSCR de dimensions géométriques variables ont également été réalisées. Elles permettront de déterminer le degré de confiance qui peut être accordé aux travaux de simulations pour ces technologies submicroniques compte tenu du choix des modèles physiques et des approximations réalisées. La Figure 4. 20 et la Figure 4. 21 donnent respectivement une représentation de dessus et une vue en coupe du composant étudié dans un premier temps et référencé LVTSCR (1). Comme pour le dispositif SCR, le paramètre caractéristique d’un tel composant est la distance ACS entre l’anode et la cathode : ACS≈1,5 µ m. Cette grandeur valait 0,9 µ m pour le thyristor classique. Elle est ici plus grande car elle n’est plus définie seulement par la longueur d’un LOCOS mais aussi par celle de la longueur de grille Lg du transistor MOS et par la longueur de la diffusion N+ située entre la grille et le LOCOS niché dans le caisson N well. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV *ULOOH $QRGH &DWKRGH 1 3 [¶ [ 1 ZHOO 0pWDO 3RO\VLOLFLXP &RQWDFW ' /J $&6 )LJXUH 5HSUpVHQWDWLRQ VFKpPDWLTXH GHV FRPSRVDQWV YXV GH GHVVXV HW GpILQL WLRQ GHV SDUDPqWUHV JpRPpWULTXHV YDULDEOHV $QRGH 1 &DWKRGH 3 1 1 3 3 HSL 1 ZHOO 3 VXE )LJXUH 9XH HQ FRXSH G¶XQ FRPSRVDQW /976&5 VHORQ O¶D[H [[¶ Le schéma électrique équivalent du composant LVTSCR est, mise à part la présence du transistor MOS, le même que celui du composant SCR (cf. Figure 4. 22). Pour les mesures expérimentales (statiques et TLP) comme pour les simulations thermoélectriques, la cathode du dispositif LVTSCR est reliée à la masse et l’anode est portée au potentiel V par une densité de courant J. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV &DWKRGH $QRGH 51 1 9 1 1 3 HSL 1 ZHOO 3 )LJXUH $ 53 3 3 HSL 6FKpPD pOHFWULTXH pTXLYDOHQW HW SRODULVDWLRQ GX FRPSRVDQW /976&5 3ULQFLSH GH IRQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW /976&5 Avant d’aborder le mode de fonctionnement du composant LVTSCR, il est important de rappeler ce qui distingue ce composant du dispositif SCR précédemment étudié. Les différences sont d’ordres technologiques et dimensionnels : • les composants LVTSCR sont caractérisés par la présence d’un transistor NMOS et de régions N+ très dopées, • la distance ACS entre l’anode et la cathode du dispositif LVTSCR (1,5 µ m) est nettement plus grande que celle du thyristor classique (0,9 µ m). La simulation du dispositif LVTSCR référencé (1) a été réalisée dans les mêmes conditions exactement que celles adoptées pour simuler le composant SCR : par la méthode de la « rampe » avec une densité de courant dJ/dt=10 6 A.µm-1 .s -1 . La comparaison des composants SCR et LVTSCR est donc possible (cf. Figure 4. 23, Figure 4. 24 et Tableau 4. 5). -1 Densité de courant (A.µm ) 0,125 SCR LVTSCR 0,100 0,075 0,050 0,025 0,000 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH - I9 HQ pFKHOOH OLQpDLUH GHV FRPSRVDQWV 6&5 HW /976&5 VLPXOpV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª DYHF XQH SHQWH G-GW $P V &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV SCR LVTSCR -1 Densité de courant (A.µm ) 1,0E-01 1,0E-02 1,0E-03 1,0E-04 1,0E-05 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH - I9 HQ pFKHOOH ORJDULWKPLTXH GHV FRPSRVDQWV 6&5 HW /976&5 VLPXOpV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª DYHF G-GW $P V 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P /976&5 6&5 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 7DEOHDX 3DUDPqWUHV (6' FDUDFWpULVWLTXHV GHV FRPSRVDQWV 6&5 HW /976&5 VLPXOpV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW $P V Deux différences de fonctionnement physique des dispositifs sont ainsi observées par simulation : • La tension de premier retournement Vt1 du composant LVTSCR est inférieure de 9 V à celle du dispositif SCR. Compte tenu du dopage élevé de la zone N+ , le mécanisme de claquage par avalanche se déclenche pour une tension nettement plus faible pour le composant LVTSCR. Le risque d’endommager les oxydes minces des transistors MOS, situés après la structure de protection ESD, sera moins grand s’il s’agit d’un dispositif LVTSCR que s’il s’agit d’un thyristor plus classique. • la densité de courant du second claquage J t2 est atteinte à 0,063 A.µm -1 pour le dispositif LVTSCR c’est-à-dire pour une densité de courant plus faible que dans le cas du composant SCR (pour lequel le point de claquage thermique n’avait pas été atteint). Le composant LVTSCR est donc moins robuste vis-àvis des impulsions de fortes densités de courant que le dispositif SCR. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Pour mieux expliquer ces différences de comportements, des extractions de paramètres physiques ont été réalisées. Elles sont données dans la suite de ce document (cf. Figure 4. 25 et Tableau 4. 6). * -1 Densité de courant (A.µm ) 1,0E-01 1,0E-02 ) ( 1,0E-03 ' & $ 1,0E-04 % 2 1,0E-05 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXH - I9 HQ pFKHOOH ORJDULWKPLTXH GX FRPSRVDQW /976&5 PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW $P V $ % & ' ( ) * W QV - $P 9 9 7 PD[ . 7DEOHDX *UDQGHXUV SK\VLTXHV DX[ SRLQWV UHSUpVHQWDWLIV GHV GLIIpUHQWV PRGHV GH IRQFWLRQQHPHQW GX GLVSRVLWLI /976&5 La Figure 4. 26 illustre pourquoi le premier retournement du composant LVTSCR se produit pour une tension inférieure à celle du thyristor. Au point C, le champ électrique est plus intense dans la zone de charge d’espace de la jonction N + /P epi que dans celle de la jonction Nwell/P epi . Le taux de génération par impacts est donc principalement localisé dans la zone désertée de la jonction N+ /P epi. Cette jonction est davantage dopée que la jonction N well/P epi du SCR donc sa tension de claquage sera également plus faible. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV &KDPS pOHFWULTXH pOHYp ]RQH IRUWH PHQW GRSpH =RQH GH IRUW WDX[ GH JpQpUDWLRQ SDU LPSDFWV &KDPS pOHFWULTXH SOXV IDLEOH ]RQH SOXV IDLEOHPHQW GRSpH D E =RQH GH SOXV IRUWH GLIIpUHQFH GH SRWHQWLHO F )LJXUH )RQFWLRQQHPHQW GX FRPSRVDQW /976&5 DX SRLQW & GLVWULEXWLRQ D GX FKDPS pOHFWULTXH E GX WDX[ GH JpQpUDWLRQ SDU LPSDFWV F GX SR WHQWLHO pOHFWURVWDWLTXH Le principe de fonctionnement du dispositif LVTSCR ressemble à celui du SCR par bien des aspects. Le lecteur pourra se reporter à la Figure 4. 27 de ce document pour visualiser ses principales étapes caractéristiques : • le composant est bloqué pour les points O et A, • le point B est caractérisé par le claquage de la jonction N+ /P epi fortement polarisée en inverse, • le transistor bipolaire, base et émetteur commun, N+ /P epi/N+ se déclenche au point C, • les transistors bipolaires N + /Pepi /N+ et Nwell/P epi /N+ fonctionnent en parallèle au point D car les jonctions N+ /Pepi et Nwell/P epi n’ont pas claqué pour la même différence de potentiel, • au point E, le transistor bipolaire P+ /Nwell/P epi se déclenche à son tour et le thyristor P+/Nwell/P epi/N+ devient passant, • la densité de porteurs dans les bases actives des transistors est ensuite telle que le composant LVTSCR devient équivalent à une diode P+ IN+ aux points F et G. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV &ODTXDJH GH OD MRQFWLRQ 1 3 HSL &RXUDQW GH IXLWH $ % 7UDQVLVWRU 1 3 HSL 1 7UDQVLVWRU 1 3 HSL 1 7UDQVLVWRU 1 ZHOO 3 HSL 1 & ' 7UDQVLVWRU 1 3 HSL 1 'LRGH 3 ,1 7UDQVLVWRU 1 ZHOO 3 HSL 1 7UDQVLVWRU 3 1 ZHOO 3 HSL ( ) 'LRGH 3 ,1 * )LJXUH 'LVWULEXWLRQ GH OD GHQVLWp GH FRXUDQW GDQV OH /976&5 DX[ SRLQWV $ % & ' ( ) HW * &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV L’échauffement du composant LVTSCR est lié, comme dans le cas du thyristor, au nombre important de paires électrons-trous et à leur mouvement. La Figure 4. 28 montre que la chaleur est répartie dans le volume de la structure et que trois points sont particulièrement chauds : • le premier germe thermique est localisé dans la base du transistor bipolaire N+/P epi/N+ c’est-à-dire dans la région quasi-neutre de la diode équivalente P+ IN+ (point A), • le deuxième point chaud est situé à proximité de la zone de claquage par avalanche de la jonction N+ /Pepi (point B), • le troisième est près de la jonction P + /Nwell (point C). 15 1700 Tension 1300 Tension (V) 10 ) * 1100 'pIDLOODQFH WKHUPLTXH 900 5 700 500 0 Température maximale (K) 1500 Température & % $ 300 0 25 50 75 Temps (ns) D )LJXUH E (FKDXIIHPHQW GX /976&5 D 7HPSpUDWXUH PD[LPDOH 7 PD[ DX FRXUV GH OD UDPSH HQ FRXUDQW E GLVWULEXWLRQ GH OD WHPSpUDWXUH GX UpVHDX 7 DX SRLQW GH GpIDLOODQFH WKHUPLTXH Suite à l’application de cette rampe en courant de 10 6 A.µm-1 .s -1 , le point de second claquage (Jt2, Vt2) est atteint pour le composant LVTSCR à 0,063 A.µm-1 alors qu’il ne l’était pas pour le dispositif SCR. Pourtant, la distance anodecathode du LVTSCR est plus grande que celle du SCR. Le LVTSCR devrait donc être plus solide vis-à-vis des ESD que le thyristor. Les différences de comportement de ces deux composants sont probablement liées aux résistances R N et RP du dispositif LVTSCR (supérieures à celles du composant SCR). Elles induisent des mécanismes de conduction latérale, de focalisation du courant et d’échauffement. Mais ces comportements ne sont pas simples à considérer. Il a donc été décidé de compléter l’étude comparative des composants SCR et LVTSCR par une analyse de l’influence des dimensions géométriques de structures LVTSCR sur leur fonctionnement en présence de décharges électrostatiques. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV % ,QIOXHQFH GHV JUDQGHXUV JpRPpWULTXHV VXU OH IRQFWLRQQHPHQW GHV FRPSRVDQWV /976&5 Les dimensions des différents dispositifs LVTSCR étudiés ci-après sont données dans le Tableau 4. 7. La largeur D du LOCOS est égale à des valeurs multiples de la longueur de grille Lg du transistor MOS. Les quatre composants sont donc caractérisés par différentes distances ACS anode-cathode. /976&5 / J P 7DEOHDX ' P $&6 P 'LPHQVLRQV FDUDFWpULVWLTXHV GHV GLVSRVLWLIV /976&5 Chacun de ces composant a été testé expérimentalement en statique (mesure de la tension d’avalanche) et en quasi-statique (test TLP). Les résultats de ces mesures sont données sur la Figure 4. 29 et sur le Tableau 4. 8. 1 2 3 4 -1 Densité de courant (A.µm ) 0,04 0,03 0,02 0,01 0,00 0,0 2,5 5,0 7,5 10,0 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXHV - I9 GHV FRPSRVDQWV /976&5 PHVXUHV 7/3 H[Sp ULPHQWDOHV &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV /976&5 %9 9 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 7DEOHDX 0HVXUHV '& HW 7/3 GHV FRPSRVDQWV /976&5 Compte-tenu des erreurs admises pour les mesures expérimentales DC et TLP, il est difficile d’identifier l’influence des grandeurs géométriques sur le fonctionnement des dispositifs LVTSCR. Néanmoins les résultats montrent que : • la tension de claquage par avalanche BV est indépendante de la distance anode cathode ACS et de la longueur de grille Lg du transistor MOS ce qui prouve, une fois encore, que le claquage par avalanche est imposé par le dopage de la jonction N+/P epi et qu’il est indépendant du fonctionnement physique du composant LVTSCR, • la tension de maintien Vh augmente lorsque la distance ACS augmente car cette tension est liée aux temps de transit des porteurs dans les bases des transistors bipolaires P+/Nwell/P epi et N+ /Pepi /N+ (par l’intermédiaire du gain β PNP et β NPN de chacun de ces deux transistors), • la résistivité dynamique ρdyn et la tension de second claquage Vt2 augmentent lorsque la distance ACS augmente car ρdyn dépend de la résistance série RN directement proportionnelle à la distance ACS (et si ρdyn augmente, Vt2 augmente). Les composants ont ensuite été simulés par la méthode de la « rampe » avec une densité de courant dJ/dt=106 A.µm-1 .s-1 . La Figure 4. 30, la Figure 4. 31 et le Tableau 4. 9 montrent que : • la dépendance de la tension de maintien Vh et de la tension de second claquage Vt2 avec la distance anode-cathode ACS se retrouve pour tous les dispositifs LVTSCR, • la densité de courant de second claquage Jt2 diminue lorsque la distance ACS augmente. Ce comportement n’avait pas été observé en mesures mais il est en accord avec le fait que, pour une même rampe en courant dJ/dt (0,1 A.µm -1 .s -1 ), le composant LVTSCR (de plus grande distance anode-cathode) a atteint le point de claquage thermique alors que le dispositif SCR est resté fonctionnel. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Le composant LVTSCR (4) est le moins robuste vis-à-vis des décharges ESD. Pour les autres dispositifs, les écarts de comportements sont très faibles et bien que le composant référencé (1) soit le plus efficace en termes de protection ESD (tension de maintien Vh la plus faible, densité de courant Jt2 la plus forte, résistivité dynamique ρdyn la plus faible), la sélection de l’une ou l’autre des structures n’est pas critique. 1 2 3 4 -1 Densité de courant (A.µm ) 0,075 0,050 0,025 0,000 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXHV - I9 GHV FRPSRVDQWV /976&5 VLPXODWLRQV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW $P V pFKHOOH OLQpDLUH 1 2 3 4 -1 Densité de courant (A.µm ) 1,0E-01 1,0E-02 1,0E-03 1,0E-04 1,0E-05 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXHV - I9 GHV FRPSRVDQWV /976&5 VLPXODWLRQV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª G-GW $P V pFKHOOH ORJDULWKPL TXH &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV &RPSRVDQWV 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 7DEOHDX 6LPXODWLRQV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª GHV FRPSRVDQWV /976&5 G-GW $P V 'LVFXVVLRQV Avec la réduction des dimensions, les calculs numériques s’avèrent plus complexes. Les équations de l’hydrodynamique n’ont pas été utilisées car elles posent des problèmes de convergence. Il a de plus fallu simplifier fortement les structures (oxydes d’isolement ignorés, substrat et boîtier modélisés par une électrode équivalente) pour limiter la durée des calculs. Malgré tout, les outils de simulation physique se sont révélés très efficaces pour : • comprendre les mécanismes de fonctionnement des thyristors submicroniques, • étudier l’impact des variations de dimensions géométriques sur le comportement des composants, • évaluer rapidement des ordres de grandeurs et les comparer aux mesures expérimentales correspondantes. Le tableau 2.2 est ainsi validé et avec ce choix de conditions aux limites, il est ensuite possible de comparer la robustesse de structures de protection différentes mais de même technologie ainsi que celle de dispositifs identiques mais de technologies différentes. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV &RPSDUDLVRQ GH SOXVLHXUV FRPSRVDQWV Après cette étude approfondie sur les dispositifs LVTSCR et sur leurs différents modes de fonctionnement, il est important de recentrer l’étude pour répondre aux objectifs d’évaluation de la robustesse de structures élémentaires de protection ESD. Deux catégories de composants sont étudiés : des composants différents fabriqués dans une même technologie (dispositifs SCR, LVTSCR et GGNMOS submicroniques) et des composants identiques réalisées dans des technologies différentes (mature et submicronique). 'LVSRVLWLIV 6&5 /976&5 HW **1026 VXEPLFURQLTXHV Les caractéristiques J=f(V) de dispositifs SCR, LVTSCR et GGNMOS, tous conçus en technologie 0,18 µm sont représentées en échelles linéaires et logarithmiques sur la Figure 4. 32 et sur la Figure 4. 33. Les paramètres ESD classiques de ces composants sont également résumés dans le Tableau 4. 10 : • le composant SCR est la structure la plus robuste vis-à-vis des forts courants (J t2 la plus élevée) mais elle est aussi la plus difficile à déclencher (V t1 la plus élevée) et la plus sensible au «Latch-up» (Vh le plus faible), • le transistor GGNMOS est sensible aux fortes densités de courant (J t2 la plus faible) mais il est aussi le plus facile à déclencher (V t1 la moins élevée), • le dispositif LVTSCR est un bon compromis par rapport aux deux composants précédents (J t2 GGNMOS<J t2 LVTSCR <J t2 SCR et Vt1 GGNMOS<Vt1 LVTSCR <Vt1 SCR ). -1 Densité de courant (A.µm ) 0,125 SCR LVTSCR GGNMOS 0,100 0,075 0,050 0,025 0,000 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXHV - I9 OLQpDLUHV GHV FRPSRVDQWV 6&5 /976&5 HW **1026 VLPXOpV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV SCR LVTSCR GGNMOS -1 Densité de courant (A.µm ) 1,0E-01 1,0E-02 1,0E-03 1,0E-04 1,0E-05 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &DUDFWpULVWLTXHV - I9 ORJDULWKPLTXHV GHV FRPSRVDQWV 6&5 /976&5 HW **1026 VLPXOpV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P 6&5 /976&5 **1026 7DEOHDX - W $P 9 W 9 3 W :P 1RQ DWWHLQW 3DUDPqWUHV (6' FDUDFWpULVWLTXHV GHV FRPSRVDQWV 6&5 /976&5 HW **1026 P VLPXOpV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª Ces résultats de simulations issus de calculs numériques simplifiés au maximum permettent d’évaluer rapidement la robustesse de plusieurs composants d’une même technologie. Il est ensuite possible de sélectionner l’une ou l’autre des structures, ou deux d’entre elles, en fonction du circuit intégré qu’elles protègent au regard de son utilisation (téléphonie, automobile, aéronautique…) et après caractérisation d’autres paramètres tels que la fréquence de travail du composant ou la surface en silicium disponible. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV &RPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV HW WHFKQRORJLHV PDWXUHV Ce paragraphe compare les résultats des simulations de composants submicroniques et de technologies matures pour étudier l’impact des évolutions technologiques sur la robustesse des structures de protection ESD. Le facteur d’échelle entre les deux technologies étudiées au cours de cette thèse est considérable : les composants dits « matures » ont une longueur de grille minimale de 1,2 µ m, les composants submicroniques de 0,18 µm soit un facteur d’échelle de 0,15 [CHAN00] [GALY02]. $ 7UDQVLVWRUV **1026 Pour les transistors GGNMOS, la Figure 4. 34, la Figure 4. 35 et le Tableau 4. 11 montrent que la diminution des profondeurs de jonctions, des épaisseurs d’oxydes et du volume de dissipation de la puissance générée par les ESD contribue à : • une réduction de la tension de premier retournement V t1 , de la tension de maintien Vh et de la densité de courant J t2, • une augmentation de la résistivité dynamique ρdyn . 0,020 GGNMOS mature -1 Densité de courant (A.µm ) GGNMOS submicronique 0,015 0,010 0,005 0,000 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH &RPSDUDLVRQ GHV FDUDFWpULVWLTXHV - I9 GH WUDQVLVWRUV **1026 VXE PLFURQLTXHV HW PDWXUHV pFKHOOH OLQpDLUH PpWKRGH GH OD © UDPSH ª La réduction des tensions de premier retournement et de maintien va dans le sens d’une meilleure protection ESD. Le transistor GGNMOS submicronique se déclenche plus rapidement que le composant mature, ce qui est important car les oxydes des composants situés en série avec la structure de protection GGNMOS sont plus minces et donc plus susceptibles de claquer pour les technologies submicroniques. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV L’augmentation de la résistivité dynamique ρdyn et la réduction de la densité de courant Jt2 n’est par contre pas favorable. Le GGNMOS submicronique sera défaillant pour des décharges ESD inférieures d’un facteur 1,7 à celles du composant mature alors que le volume de dissipation de l’énergie ESD a été considérablement réduit pour une longueur de grille du composant submicronique qui est tout de même 7 fois plus courte que celle du transistor mature. Le facteur d’échelle n’a donc pas été respecté ce qui est plutôt positif. 1,0E-01 GGNMOS mature -1 Densité de courant (A.µm ) GGNMOS submicronique 1,0E-02 1,0E-03 1,0E-04 1,0E-05 0 5 10 15 Tension (V) )LJXUH &RPSDUDLVRQ GHV FDUDFWpULVWLTXHV - I9 GH WUDQVLVWRUV **1026 VXE PLFURQLTXHV HW PDWXUHV VLPXODWLRQV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª pFKHOOH ORJDULWKPLTXH **1026 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 6XEPLFURQLTXH 0DWXUH 7DEOHDX 6\QWKqVH GHV UpVXOWDWV GH VLPXODWLRQ GHV WUDQVLVWRUV **1026 VXEPL FURQLTXH HW PDWXUH Il faut cependant préciser que les simulations précédentes ne tiennent pas compte de l’utilisation de siliciure pour les technologies submicroniques. Le siliciure, présent dans les technologies MOS avancées, réduit pourtant la tenue des composants aux ESD. Il est donc possible que les résultats du transistor GGNMOS submicronique soient légèrement optimistes. Il faut également préciser que les approximations liées à la non prise en compte de la troisième dimension sont plus grandes pour les composants submicroniques que pour les technologies matures. Pour cette raison des comparaisons ont aussi été réalisées entre les mesures expérimentales (DC et TLP) des deux transistors (cf. Figure 4. 36 et Tableau 4. 12). &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Les mesures expérimentales confirment les comportements respectifs des deux générations technologiques de composants (cf. Figure 4. 36 et Tableau 4. 12). -1 Densité de courant (A.µm ) 0,025 0,020 0,015 0,010 GGNMOS submicronique GGNMOS mature 0,005 0,000 0 5 10 15 20 25 Tension (V) )LJXUH &RPSDUDLVRQ GHV FDUDFWpULVWLTXHV - I9 GH WUDQVLVWRUV **1026 VXE PLFURQLTXHV HW PDWXUHV PHVXUHV 7/3 **1026 %9 9 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 6XEPLFURQLTXH 0DWXUH 7DEOHDX % 6\QWKqVH GHV PHVXUHV H[SpULPHQWDOHV '& HW 7/3 GHV WUDQVLVWRUV **1026 VXEPLFURQLTXH HW PDWXUH &RPSRVDQWV /976&5 Les résultats de simulation (cf. Figure 4. 37, Figure 4. 38 et Tableau 4. 13) montrent que pour les dispositifs LVTSCR, la réduction des échelles contribue à une réduction de la tension de premier retournement Vt1 , de la tension de maintien Vh , de la résistivité dynamique ρdyn et de la densité de courant J t2 . Ceci signifie que, pour deux composants différents (un transistor GGNMOS et un dispositif LVTSCR), le passage d’une technologie mature à une technologie avancée induit des modifications analogues des caractéristiques J=f(V) des composants. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV 0,100 LVTSCR mature -1 Densité de courant (A.µm ) LVTSCR submicronique 0,075 0,050 0,025 0,000 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &RPSDUDLVRQ GHV FDUDFWpULVWLTXHV - I9 GH GLVSRVLWLIV /976&5 VXEPL FURQLTXHV HW PDWXUHV VLPXODWLRQV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª pFKHOOH OLQpDLUH Densité de courant (A.µm -1) 1,0E-01 LVTSCR submicronique LVTSCR mature 1,0E-02 1,0E-03 1,0E-04 1,0E-05 0 5 10 15 20 Tension (V) )LJXUH &RPSDUDLVRQ GHV FDUDFWpULVWLTXHV - I9 GH GLVSRVLWLIV /976&5 VXEPL FURQLTXHV HW PDWXUHV VLPXODWLRQV SDU OD PpWKRGH GH OD © UDPSH ª pFKHOOH ORJDULWKPLTXH /976&5 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 6XEPLFURQLTXH 0DWXUH 7DEOHDX 6\QWKqVH GHV UpVXOWDWV GH VLPXODWLRQ GHV GLVSRVLWLIV /976&5 VXEPL FURQLTXH HW PDWXUH Les mesures expérimentales (cf. Figure 4. 39 et Tableau 4. 14) confirment ces résultats mais l’écart entre les tensions de maintien V h des LVTSCR submicroniques et matures n’est pas aussi significatif qu’il ne l’était en simulation. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV • • Les résultats de tension de maintien obtenus par simulations sont très dépendants de la rampe en courant dJ/dt utilisée, Vh passe, pour le dispositif LVTSCR mature, de 5,5 V pour un dJ/dt de 8.10 5 A.µm-1 à 2,5 V pour un dJ/dt de 2.105 A.µ m -1, Le dispositif expérimental employé pour tester les composants matures était différent de celui utilisé pour les technologies submicroniques. Le temps de montée des impulsions TLP était de 20 ns pour les composants matures et de 8 ns pour les dispositifs submicroniques alors que le chapitre 3 a montré l’importance de la dynamique thermique. LVTSCR submicronique -1 Densité de courant (A.µm ) 0,075 LVTSCR mature 0,050 0,025 0,000 0 5 10 15 20 25 Tension (V) )LJXUH &RPSDUDLVRQ GHV FDUDFWpULVWLTXHV - I9 GHV GLVSRVLWLIV /976&5 VXE PLFURQLTXHV HW PDWXUHV PHVXUHV 7/3 /976&5 %9 9 9 W 9 9 K 9 ρ G\Q Ω P - W $P 9 W 9 3 W :P 6XEPLFURQLTXH 0DWXUH 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 1RQ DWWHLQW 7DEOHDX 6\QWKqVH GHV PHVXUHV H[SpULPHQWDOHV '& HW 7/3 GHV WUDQVLVWRUV /976&5 VXEPLFURQLTXH HW PDWXUH 'LVFXVVLRQV Pour les composants submicroniques comme pour les composants matures, des discussions peuvent être entreprises à propos de la validité des résultats expérimentaux et de simulation. &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV Expérimentalement, les difficultés (bruits associés aux interconnexions, niveau de précision des appareils de mesure…) sont les mêmes quels que soient les composants étudiés. Par contre, si cela avait été possible, il aurait été préférable de comparer des composants de générations technologiques différentes testés avec des bancs de mesures identiques car certains paramètres tels que le temps de montée des impulsions TLP ont un impact sur la caractéristique expérimentale J=f(V) des composants. Les simplifications utilisées pour simuler le comportement des composants vis-àvis de décharges ESD (simplification de la géométrie des composants, méthode de la « rampe »…) sont aussi discutables (et cette fois-ci, plus encore que pour les composants matures) mais elles présentent l’avantage de résoudre les problèmes de convergence et de limiter la durée des calculs. Ces travaux avaient pour objectif principal la compréhension de mécanismes physiques complexes et la possibilité de comparer les comportements de plusieurs structures de protection soumises à des décharges électrostatiques identiques. Malgré leurs limites, les mesures expérimentales et les résultats de simulations rendent cette tâche possible. &RQFOXVLRQ Les mesures expérimentales et les simulations 2D ont montré que la robustesse des structures de protections élémentaires vis-à-vis des ESD est liée au mode de fonctionnement des dispositifs et à la génération technologique à laquelle ils appartiennent. Les résultats à retenir pour des composants SCR, LVTSCR et GGNMOS réalisés selon le même procédé de fabrication sont les suivants (cf. Figure 4. 32, Figure 4. 33 et Tableau 4. 12) : • Vt1 GGNMOS<Vt1 LVTSCR <Vt1 SCR ce qui signifie que la tension de déclenchement la plus favorable est celle des transistors GGNMOS. • Vh GGNMOS>Vh LVTSCR >Vh SCR et ρdyn GGNMOS>ρdyn LVTSCR >ρdyn SCR donc les composants SCR sont les dispositifs qui, une fois les structures déclenchées et pour une densité de courant donnée, dissipent le moins de puissance au sein des composants. Ils sont aussi les plus sensibles au «Latch-up» c'est-à-dire au &KDSLWUH (YDOXDWLRQ GH OD WHQXH (6' GH FRPSRVDQWV VXEPLFURQLTXHV verrouillage indésiré du composant élémentaire en mode de fonctionnement normal du circuit intégré. • J t2 GGNMOS<J t2 LVTSCR <J t2 SCR donc le transistor GGNMOS est la structure la plus sensible des trois aux fortes densités de courant. L’utilisation des dispositifs LVTSCR représente donc un bon compromis par rapport à celle des composants GGNMOS et SCR. Meilleure encore est la mise en parallèle des structures GGNMOS et LVTSCR car, dans ce cas, les avantages des deux structures élémentaires peuvent être utilisés. La comparaison des dispositifs de générations technologiques différentes a montré que les structures de protection, inférieures d’un facteur 7 aux composants matures, sont aussi plus sensibles aux décharges électrostatiques. Un transistor GGNMOS submicronique est par exemple défaillant pour des décharges ESD inférieures d’un facteur 1,7 à celles d’un composant mature (cf. Tableau 4. 11). Pour cette raison, les technologues et les concepteurs de composants doivent créer de nouvelles structures toujours plus robustes (comme par exemple pour le passage du SCR au LVTSCR). Les résultats montrent en outre que : • le facteur d’échelle n’est pas conservé, • les tensions de premier retournement Vt1 et de maintien V h des composants submicroniques sont plus faibles que celles des composants matures ce qui est favorable pour la protection du cœur des circuits intégrés. Lors de la réduction des dimensions, toutes les évolutions ne sont donc pas désastreuses en termes de protection des composants contre les ESD. &RQFOXVLRQV &RQFOXVLRQV Dans un contexte de réduction des temps de développement de nouveaux composants et de forte diminution des dimensions et des tensions d’alimentation, la robustesse des circuits intégrés vis-à-vis des décharges électrostatiques doit être évaluée méthodiquement par les fabricants de semi-conducteurs. Il faut en particulier pouvoir détecter la présence de sites latents de défaillances susceptibles d’évoluer ultérieurement. Pour l’utilisateur de composants, il est nécessaire de disposer d’éléments techniques sur lesquels fonder une politique de sélection des composants, des fabricants et des tests à appliquer ou à recommander. Les tests ESD industriels tels les mesures HBM et MM ne sont plus suffisants pour s’assurer de la fiabilité des composants. Ils imposent certes des contraintes de tenues en tension mais ne tiennent pas compte des différents modes de fonctionnement des composants. Les équipementiers et les fabricants de semiconducteurs doivent donc trouver de nouvelles méthodologies d’évaluation des composants et de leurs protections. La simulation physique présente de multiples avantages par rapport aux méthodes de caractérisations conventionnelles : • la possibilité de fournir des informations sur des quantités physiques inaccessibles par la mesure (densités de courant, champs électriques, température) mais indispensables à la compréhension de mécanismes aussi complexes que ceux de l’ESD, • l’opportunité d’étudier le comportement dynamique des structures soumises à des formes d’impulsions différentes, • l’acquisition rapide des résultats en comparaison du temps de mise en œuvre de nouveaux composants, • la prise en compte facile des variations de dessins des masques et des évolutions technologiques. &RQFOXVLRQV La mise en œuvre des calculs impose néanmoins d’appliquer plusieurs approximations : • les résultats des simulations sont influencés par le choix des modèles physiques (mobilité, génération-recombinaison…), • le choix des conditions aux limites, électriques et thermiques, est déterminant mais très difficile à définir, • la durée des calculs numériques et la mémoire allouée par les ordinateurs pour résoudre les équations différentielles limitent la complexité et la précision des problèmes traités, • les simulations 2D ne reproduisent pas les phénomènes de focalisation du courant dans le composant. Pour la caractérisation expérimentale, les mesures TLP sont utilisées afin de pallier les insuffisances des tests HBM et MM. Elles donnent des informations sur le comportement dynamique des structures de protection et c’est à partir des caractéristiques TLP que sont extraits les paramètres électriques critiques pour l’ESD. L’incertitude sur les mesures TLP n’est pas non plus négligeable. Elle a pour origine la sensibilité des appareils de mesure et le problème de bruit des interconnexions externes et internes à la puce. Malgré les approximations énumérées ci-dessus, les résultats des simulations physiques ont été validés de manière qualitative. Ils donnent des ordres de grandeurs de la robustesse ESD, complètent les mesures expérimentales des circuits intégrés mais ne peuvent en aucun cas les remplacer. En mesures expérimentales comme en simulation physique, l’objectif de ce travail a donc davantage été de décrire des comportements et d’obtenir des ordres de grandeurs de la robustesse ESD que de calibrer les travaux pour trouver des résultats quantitatifs. Cette démarche a permis de montrer que la robustesse des structures élémentaires de protection ESD est liée à la conception des dispositifs, à leurs principes de fonctionnement et à la génération technologique à laquelle ils appartiennent. Les structures SCR, LVTSCR et GGNMOS, réalisées dans le même procédé de fabrication (BICMOS 0,18 µm), n’ont pas la même robustesse vis-à-vis des évènements ESD. Les résultats des mesures expérimentales et des simulations des trois composants montrent que l’utilisation de dispositifs LVTSCR représente un bon compromis par rapport à celle des structures GGNMOS et SCR. Un tel dispositif se déclenche pour une tension supérieure à celle du transistor GGNMOS mais il est aussi moins sensible aux fortes densités de courant. Une autre solution consiste à mettre en parallèle ces deux dispositifs pour profiter de leurs avantages respectifs. &RQFOXVLRQV Des composants submicroniques et des composants matures ont ensuite été comparés. Des différences de robustesses importantes sont observées pour les deux familles de dispositifs : les composants submicroniques se déclenchent pour des tensions plus faibles que les dispositifs matures. Par ailleurs, leur niveau de claquage thermique est inférieur ce qui les rend plus fragiles vis-à-vis des ESD. Les travaux ont également montré que le facteur d’échelle n’est pas conservé. Ceci signifie que les composants submicroniques sont plus solides que ce qui aurait pu être imaginé. Lors de la réduction des dimensions, toutes les évolutions ne sont donc pas désastreuses en termes de protection des composants contre les ESD. Les échanges avec les fabricants de composants, les équipementiers, les ingénieurs des laboratoires d’analyse, les universitaires ainsi que les travaux de caractérisations et de simulations menés dans le cadre de cette thèse ont permis de rédiger des recommandations pour la sélection de composants robustes vis-à-vis des ESD. Au terme de cette étude, les perspectives de travaux futurs dans le domaine des ESD sont importantes : • Il reste à harmoniser les méthodologies de test, du composant jusqu’au système sur carte. Un travail important est donc nécessaire sur les normes et sur les protocoles de test ESD. Il peut être étendu à d’autres formes de perturbations électriques, en particulier aux EOS (Electrical OverStress) et aux EMI (ElectroMagnetic Interferences). Des démarches sont actuellement en cours pour mettre en place, sur ce sujet et au sein du RMNT (Réseau de Micro- et NanoTechnologies), un groupe d’industriels regroupant des fabricants de semiconducteurs, des équipementiers et des laboratoires d’analyses. • L’étude de structures élémentaires de protection est une bonne méthode pour comprendre les mécanismes physiques associés aux décharges électrostatiques mais elle doit être suivie par des mesures et des simulations de circuits plus complexes en particulier pour la compréhension des mécanismes associés au test CDM. • L’identification des signatures et des mécanismes de défaillances liés aux agressions électriques est aussi un projet fédérateur. Il s’agit pour les industriels d’élaborer une base de données et des règles de prévention limitant les agressions. La validation des signatures devrait alors être effectuée par reproduction de la défaillance sur des véhicules de tests. • En simulation physique, des travaux restent nécessaires pour mieux calibrer les résultats par rapport aux mesures physiques. Ils passent par l’extension des domaines de validité des modèles, la meilleure prise en compte des conditions aux limites, l’utilisation des équations de l’hydrodynamique et la simulation d’une troisième dimension. Enfin, l’extraction des paramètres devrait permettre de développer des modèles de composants, de leurs boîtiers et des cartes sur lesquelles ils seront reportés pour évaluer la robustesse du composant jusqu’à la carte électronique complète. %LEOLRJUDSKLH %LEOLRJUDSKLH [AEC98-a] $872027,9( (/(&7521,&6 &281&,/ Human Body Model Electrostatic Discharge test. AEC-Q100-002-REV-C, 1998, 12 p. [AEC98-b] Machine Model Electrostatic Discharge test. AEC-Q100-003-REV-C, 1998, 11 p. 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Elle s’applique à des structures de protection ESD (transistor GGNMOS, thyristor SCR, dispositif LVTSCR) microniques et submicroniques. Elle explicite le mode de fonctionnement physique des dispositifs et elle renseigne sur l’impact des évolutions technologiques sur la robustesse ESD. Les travaux se terminent par des recommandations destinées aux utilisateurs de composants et relatives au choix de composants fiables vis-à-vis des décharges électrostatiques. Les tests ESD les plus utiles sont également définis. Mots clés: décharges électrostatiques, ESD, protection, circuits intégrés, simulation physique, GGNMOS, LVTSCR, TLP Assessment of the robustness of integrated circuits against electrostatic discharges Abstract The aim of this dissertation is to define criteria to select proper devices to withstand ElectroStatic Discharges (ESD). The industrial tests (HBM, MM) do not take into account the dynamic behaviour of devices and the users of electronic components are puzzled by the variety of new ESD tests (TLP, CDM…). A methodical approach, allying experimental characterisations and physical simulations, was thus presented and validated. It was applied to elementary structures of ESD protection (GGNMOS, SCR, LVTSCR) built either with the same technology or with different technologies (micronic and submicronic). We were then able to compare the current-voltage characteristics and the physical behaviour of those devices. This work gives data on the impact of the process evolutions on the ESD ruggedness and on the most useful ESD tests. It also helps to define pieces of advice dedicated to users of components and related to the choice of highly protected devices. Key words: electrostatic discharges, ESD, protection, integrated circuits, device simulation GGNMOS, LVTSCR, TLP