MERCI JACQUES !
Il est des départs qui laissent de grands vides.
Jacques Weber nous a quittés, juste avant l’arrivée du printemps, imprimant dans nos
souvenirs l’impression de nous retrouver orphelins.
Il n’aurait pas voulu nous déranger ou nous faire de la peine.
Permettez-moi donc d’évoquer ce « grand monsieur », à travers quelques mercis :
Merci pour l’homme qu’il était.
Toujours pressé, parce que toujours il avait un service à rendre, une rencontre à faire. Il
était un homme bon, le cœur sur la main.
Merci pour l’homme engagé qu’il était.
En échangeant avec son fils, je me disais qu’il devait être plus facile de compter les groupes
dans lesquels il n’était pas.
Jacques était de tous les événements : horticole, messe en wallon, journaux,
recommandations des défunts, pensionnés, jeux de cartes, Saint Éloi, Conseil de Fabrique,
paroisse … avec chaque fois un travail de l’ombre à y accomplir.
Toujours présent, toujours efficace, toujours soucieux de bien faire et de se rendre utile,
surtout en coulisse, sans se mettre en avant …
Merci pour son humilité.
Jacques n’était pas l’homme des premières places ou des mises à l’honneur. Il était un homme
simple, sans histoire. Un homme vrai et droit, comme on en rencontre rarement.
Son seul souci, c’était la convivialité et que tous puissent passer un bon moment ensemble.
Merci pour son efficacité.
Il était une encyclopédie flawinnoise. Il connaissait toutes les maisons, ou presque. Il savait
vous dire qui était qui et même qui avait habité la maison avant les occupants actuels.
J’aimais l’entendre, lors des recommandations de la Toussaint. Il connaissait chacun, se
souvenant des noms à ne pas oublier et même de leur histoire familiale.
Les chiffres, les dates, les mots croisés du matin, ses livres d’abonnements … une efficacité,
guidée par une mémoire extraordinaire.
Merci pour ses passions et, entre autres, le jardinage.
C’était son contact privilégié avec la nature dans laquelle il se sentait bien. Mais c’était aussi
une compétence qu’il avait plaisir à partager à travers l’horticole ou à travers les conseils qu’il
aimait semer autour de lui.
Merci pour l’homme de paix et de justice qu’il était.
L’important, c’était que tous s’entendent et vivent en paix. Les conflits étaient sa bête noire,
tout comme les cancans et les paroles malheureuses. Jamais, je ne l’ai entendu dire du mal de
quelqu’un. Et un travers trop visible, il arrivait encore à l’excuser.
Jacques ne supportait, par contre, pas l’injustice. C’est en ce sens qu’il suivait l’actualité et
qu’il construisait son quotidien.
Merci pour l’ami qu’il était.
Jacques, quand il s’engageait avec quelqu’un, c’était à fond, jusqu’à se couper en quatre s’il le
fallait.
Merci pour le mari qu’il était.
Plus de cinquante ans de mariage, aux petits soins pour son épouse qui le secondait tant que
sa santé le lui permettait.
L’image que nous retiendrons de lui, c’est ce bras dessus, bras dessous qui ces derniers
temps, les unissait.
Il était très soucieux de la santé de son épouse, au point d’en prendre soin, comme on le
ferait de quelqu’un de précieux. Bel exemple de fidélité et d’amour.