Printemps des Sciences 2016 – Bruxelles
Impact de l'élevage sur le climat
ULB – Faculté des Sciences – Département de Géographie
Delhaye Steve, Humé Timothé, Durnez Baptiste, Shutsha Kasongo
Selon le rapport du GIEC de 2014, l'agriculture serait responsable d'environ 15 % des émissions de gaz à effet de serre au
niveau mondial. Cela est même légèrement plus important que la part du transport qui est de 14 %.
Mais comment l'agriculture pollue-t-elle ?
Il faut savoir que l'agriculture émet majoritairement 3 gaz à effet de serre qui ont un impact non négligeable sur le
réchauffement climatique. Ceux-ci sont majoritairement le méthane (CH4), le protoxyde d'azote (N2O) et dans une moindre
mesure le dioxyde de carbone (CO2). De plus, le méthane et le protoxyde d'azote ont un potentiel de réchauffement
nettement plus important que le CO2 (jusqu'à 30 fois pour le méthane et 300 fois pour le protoxyde d'azote).
Les activités agricoles émettant les émissions de gaz à effet de serre sont la fermentation entérique (37%), les sols agricoles
(36%), la riziculture (10%), le brûlage de la biomasse (9%) et la gestion des effluents dû à l'élevage (8%). La partie issue de
l'élevage comprend la fermentation entérique et la gestion des effluents, soit près de la moitié des émissions agricoles.
Tout d'abord intéressons nous à la fermentation entérique. Ces émissions proviennent des ruminants ; ceux-ci ingèrent de
l'herbe qui en arrivant dans leur rumen (premier compartiment du système digestif) est dégradée par des bactéries
méthanogènes qui libèrent alors le méthane sous forme de renvois et de flatulence. En ce qui concerne la gestion des
effluents, ce sont le fumier et le lisier résultant d'un mélange d'excréments d'animaux, d'urine et de litière qui répandu sur
les champs émettent du méthane et du protoxyde d'azote.
Étant donné que les animaux d'élevage sont voués à l'alimentation, il est intéressant d'analyser les pays les plus
consommateurs en viande, participant de ce fait aux émissions de gaz à effet de serre. Premièrement, la consommation de
viande est étroitement liée à la richesse des pays tels que l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Océanie. De plus, nous pouvons
aussi nous apercevoir que la consommation mondiale de viande est en hausse, surtout dans les pays émergents.
Mais heureusement, des pistes existent pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'élevage. Notons
par exemple, la modification des rations données aux bestiaux. Celles-ci permettraient dans certains cas de réduire jusqu’à
30 % les émissions de méthane entérique des bovins, notamment avec l'emploi d'aliments riches en tanins ou en lipides.
D'autre part, certaines études testent actuellement quelques additifs alimentaires, comme des probiotiques ou des micro-
organismes qui pourraient aussi réduire les émissions. Par ailleurs, l'utilisation d'énergies renouvelables dans la production
est aussi un facteur prédominant, ainsi que la méthanisation des effluents qui de plus produit du biogaz. Finalement, chacun
d'entre nous peut également agir en modifiant son propre régime alimentaire et en adoptant par exemple un régime
végétarien ou simplement en diminuant sa consommation de viande.