Conséquences de la guerre 14-18. 1. Conséquences politiques NB : ∃ 3 grands courants 1. libéral (Révolution française) Grande bénéficiaire : la bourgeoisie (remplace la noblesse). 2. démocratique (2 Guerres Mondiales) => lutte pour le suffrage universel, l’égalité, qui aboutira de plus en plus. renforcement de la solidarité par rapport aux gueules cassées, aux veuves, aux orphelins de guerre, aux mutilés vague soulevée par la participation et les pressions des USA 3. nationaliste Progrès du mouvement démocratique (à partir de 1848) Victoire des républiques sur les monarchies A. Au plan interne 1. Système politique extension du système républicain et démocratique. Ecroulement des 4 grands Empires qui font place à des Républiques (Autriche - Hongrie - ...) adoption d'institutions sur le modèle de la France (Turquie, Tchécoslovaquie, ...) // couleurs du drapeau drapeau tchécoslovaque 2. B. Modifications au niveau de la participation au pouvoir (REVOIR Évolution du système électoral en Belgique) élargissement du corps électoral - suppression des dernières réserves ÷ au suffrage universel pur et simple à savoir : le suffrage censitaire (jusqu'en 1893, accepté par les votants cô par les nonvotants). Il semblait normal que ceux qui payent le plus d’impôts sachent à quoi ils sont utilisés. Crainte de la dictature des ignorants, des imbéciles. le suffrage universel au vote plural (censitaires et capacitaires peuvent obtenir une, voire deux voix supplémentaires) -> mis par terre en 1920. le prix de l'enseignement (combat des socialistes de l'époque) l’abaissement progressif du cens, ainsi que de l’âge électoral le rejet des femmes aux urnes (combat des suffragettes) représentation proportionnelle REVOIR Définitions de proportionnelle, apparentement, majoritaire Au plan externe a. Société des Nations (< Wilson) : un événement démocratique Siège à Genève 1 primauté absolue du droit sur la force priorité des accords négociés parlement international. Chaque représentant est élu de la nation. (souveraineté) -> paix et guerre doivent se faire sous contrôle des peuples. Le fonctionnement de la S.D.N est celui d'un Parlement national. Débats, élections, vote à la majorité si ∃ conflit pendant. Seulement Wilson se voit refuser la ratification du traité de Versailles par le Sénat américain. => faiblesse de la SDN : que les USA n’en fassent pas partie. 2. Conséquences économiques A. Au plan interne progrès national : journées de 8h, semaines de 48h 1919 en France 1921 en Belgique B. Au plan externe Bureau International du Travail (siège à Genève) -> pour harmoniser la législation à l’échelle de l’Europe car de trop grandes différences = germes de guerre. Formidable montée en puissance des USA au détriment des puissance européennes. Actuellement première puissance commerciale et financière, en 1913 ils sont débiteurs alors qu'en 1921 déjà, ils sont les créanciers du monde. Avec 30 à 50 ans d'avance sur nous concernant la production de masse l'industrie de guerre le travail à la chaîne (système Ford et Taylor) 3. Conséquences culturelles et sociales La démocratie face aux gueules cassées (amputés, gazés) Reconstruction d'Ypres et de Bailleul, les deux villes martyres du Nord. Les mentalités 1. Au plan politique deux possibilités opposées : soit un nationalisme exacerbé et vengeur soit le pacifisme internationaliste 2. Au plan social brassage de populations favorisé par la guerre ET révolte ÷ parvenus de la guerre solidarité, égalité par la mode (habillement et coiffure), la tv, et la radio : le même message passe dans toutes les maisons. Travail remarquable des femmes (ex, dans les usines d’armement), forcées de prendre en main la fonction de chef de ménage, ainsi que de travailler à l’usine. Changement de pensée vis-à-vis d’elles et émancipation des femmes arrivées plus tard sur le marché du travail. 2 3. Au plan idéologique crise intellectuelle, des valeurs, notions ébranlées (progrès, grandeur de l'Occident), remise en cause de l'ordre social fort rigide d'avant la guerre (empreint d'une relative intolérance), sens du relatif (>< absolu, = mettre en relation, pouvant mener à minimiser) questions sur le sens de la vie ∃ 2 courant principaux : scepticisme et relativisme "Ces gens avaient des excuses que nous n'avons pas (privations et épreuves de la guerre) ». Pour donner un pluralisme des valeurs, l'absence de hiérarchies, la priorité à l'intuition, la critique du matérialisme et du mercantilisme d'une humanité qui a cru qu'elle pourrait tout résoudre, qui s'est laissée asservir par l'avoir et non l'être 4. Vision de l'avenir approches variées : très souvent pessimisme, nostalgie de la « belle époque » OU optimisme de ceux qui sont décidés à construire un monde meilleur et nouveau La religion ≠ l'Église Modernisation du catholicisme dans sa relation au monde critique du conformisme des classes dominantes contre une conception plus absolue de la vérité des milieux bien pensants action de la papauté : concordat (1929) entre la nouvelle Italie et Rome et, plus globalement, le monde moderne ouverture et normalisation groupes sociaux actions auprès des laïques, des ouvriers, des jeunes implications dans la société vis-à-vis des États acceptation du principe de séparation Église/État apparition de concordats (Pie XI) car la signature sur papier induit la possibilité de reprocher à quelqu'un de ne pas respecter son engagement. vis-à-vis des pays de missions vis-à-vis des autres Églises chrétiennes formation d'un clergé indigène retour à une éthique solidement encrée dans la religion exemple retour aux valeurs fondamentales de la civilisation dans le respect des droits de l'homme MAIS dans le respect des droits de Dieu également Autres églises chrétiennes ; "Le vêtement du Christ est déchiré" catholique, orthodoxe (1054), protestante (1520) mouvement oecuménique (réunion de toutes les Églises) La culture Années rugissantes, de tempête Effervescence extraordinaire Les USA (influence du monde) basculent alors définitivement dans le XXème siècle Poussée de l'urbanisation & émersion des banlieues 3 Production en masse & travail à la chaîne Aviation, essor de la voiture, radio, émancipation des femmes, société permissive, recul de la mentalité puritaine (effondrée après 1960) Développement du jazz ∃ 4 courants apparus : nostalgie du temps disparu pessimisme, renoument avec la nature, traditions hédonisme affirmation de l'individu, regus des solutions et productions industrielles anonumes goût du confort voire du luxe sortie de l'anonumat qui résulte d'une approche scientifique pour affirmer sa personnalité volonté de créer un monde nouveau pour une société nouvelle, plus égalitaire art nouveau produit non standardisés artisanat ($) échec favorisation de la sobriété, la géométrie, la transparence avènement de cités jardins * habitat pour tous * logements sociaux évasion fondée sur la révolte devant l'absurdité de la guerre surréalisme Au-delà ou en-deça du conventionnel et des règles imposées, il prône le plaisir et refuse d'être asservi à la raison dans une approche parfois anarchiste. Exemple écriture automatique, frottage en peinture art moderne Nouveau par rapport à une conception sclérosée vis-à-vis de la Renaissance (Raphaël puis plus rien), il abandonne l'art figuratif au profit de l'abstrait. Par rapport à l'Europe, on constate une chute de sa suprématie une montée des USA (sortis vainqueurs, avec une économie relancée) recrudescence de l'exotisme (arts plastiques, musique, danse) retour aux sources, à la nature, à la simplicité, à l'innocence de l'enfance linguistique À partir de Versailles (1919), l'anglais supplante le français et l'allemand (dans le commerce, les sciences, ...) comportements décompression et défoulement nés d'une privation et d'idéaux de jadis (sens du devoir, du sacrifice) bien-être matériel, jouissance du temps présent 4 sentiment que la page est tournée recherche du plaisir valorisation du corps, de la santé, de la forme physique, alimentée par la mode Titre II : Les révolutions russes I. LES ORIGINES ........................................................................................................................................... 6 A. 1. 2. LES PROBLÈMES DE L’ANCIEN RÉGIME................................................................................................... 6 Les conditions géographiques et ethniques ........................................................................... 6 Au plan politique ............................................................................................................................. 6 a. b. Souveraineté ................................................................................................................................................ 6 Caractères du régime ................................................................................................................................. 6 1. Deux traits hérités de l’empire byzantin ................................................................................................ 6 2. Idéologie officielle..................................................................................................................................... 6 3. Régime autoritaire et policier .................................................................................................................. 6 c. Au plan externe............................................................................................................................................ 7 3. Au plan économique ...................................................................................................................... 7 a. b. c. d. 4. Secteur primaire .......................................................................................................................................... 7 Secteur secondaire ..................................................................................................................................... 7 Secteur tertiaire ........................................................................................................................................... 7 Conclusion .................................................................................................................................................... 7 Au plan social .................................................................................................................................. 7 a. b. c. d. B. 1. 2. La noblesse .................................................................................................................................................. 7 Les paysans ................................................................................................................................................. 7 La classe ouvrière ....................................................................................................................................... 7 La bourgeoisie ............................................................................................................................................. 8 PRINCIPAUX MOUVEMENTS D’OPPOSITION .............................................................................................. 8 Tableau des principaux mouvements ........................................................................................ 8 Notions fondamentales sur le socialisme ................................................................................ 9 a. Socialisme..................................................................................................................................................... 9 Définition ................................................................................................................................................... 9 Contenu ..................................................................................................................................................... 9 Moyen pour y arriver ................................................................................................................................ 9 Evolution.................................................................................................................................................... 9 Caractéristiques des partis ................................................................................................................... 10 b. Socialisme marxiste ................................................................................................................................. 10 1. Idéologie .................................................................................................................................................. 10 2. Dialectique : logique du raisonnement sur base de l’idéologie ....................................................... 11 3. Deux grands courants d’application du marxisme............................................................................. 13 1. 2. 3. 4. 5. II. LES FAITS ................................................................................................................................................. 13 A. 1. 2. B. 1. 2. 3. C. 1. 2. III. LA RÉVOLUTION DE 1905 ....................................................................................................................... 13 Causes et facteurs favorables ................................................................................................... 14 Raisons de l’échec ........................................................................................................................ 14 LA PREMIÈRE RÉVOLUTION (LIBÉRALE) DE 1917 (FIN FÉVRIER OU DÉBUT MARS) ............................... 14 Causes et facteurs favorables ................................................................................................... 14 Déroulement de la révolution ..................................................................................................... 15 Raisons de la réussite ................................................................................................................. 15 LA SECONDE RÉVOLUTION DE 1917 (OCTOBRE)................................................................................... 15 Pourquoi, alors que la première révolution réussit ? .......................................................... 15 Raisons de la réussite ................................................................................................................. 15 LA CONSTRUCTION DU NOUVEAU RÉGIME .................................................................................. 16 A. B. LE RÔLE PERSONNEL DE LÉNINE ........................................................................................................... 16 MISE EN PLACE DE LA DICTATURE (FIN 1917 SOUS LÉNINE) ................................................................ 16 1. Arguments historiques ................................................................................................................ 16 2. Argument idéologique ................................................................................................................. 16 C. LE TROTSKISME ...................................................................................................................................... 17 5 1. 2. 3. Trotski .............................................................................................................................................. 17 Idéologie .......................................................................................................................................... 17 Dissensions entre Trotski, Lénine et Staline ......................................................................... 17 I. Les origines A. Les problèmes de l’Ancien Régime 1. Les conditions géographiques et ethniques Etat immense et très varié : superficie : 42 fois la France population : 129 millions empire (multinational) : 200 nationalités 2. Au plan politique a. Souveraineté Autocratie : monarchie absolue chef = tsar ≈ empereur (dynastie des Romanov depuis 1613) régime différent en fonction de la personnalité du tsar 1894 : Nicolas II - indécis et influençable, surtout par son épouse, elle-même influencée par Raspoutine - intraitable sur son pouvoir absolu b. Caractères du régime 1. Deux traits hérités de l’empire byzantin - centralisé - soumis au tsar - fondé sur la puissance de l’armée, de l’Eglise et de la noblesse Etat Droit divin depuis le XVIe s. et césaro-papisme : o l’Eglise orthodoxe de Russie se considère comme l’héritière de Constantinople (Constantinople sous domination arabe) et le patriarcat de Moscou s’impose protecteur de tous les Slaves orthodoxes o sous l’action de Pierre Le grand, tsar : - poussée de la Russie vers la modernité, loin de l’AR - création du Saint Synode, sous le contrôle de l’Etat, et qui remplace le patriarcat de Moscou Cause : patriarcat trop indépendant 1837 : césaro-papisme : Nicolas II prend officiellement le titre de chef de l’Eglise 2. Idéologie officielle Nationalisme officiel ethnique et religieux fondé sur la prépondérance imposée des Slaves : hiérarchie : Russe → Slave → allogène (les autres) caractéristiques pour les Slaves : o propension à se considérer comme les plus forts autres nations contraintes à accepter la russification 3. Régime autoritaire et policier Subsistance de l’absolutisme Cause : réformes mal conduites, compensées par des hésitations et des retours en arrières Répression, censure des journaux et de la littérature, police politique (Okhrana), déportations en Sibérie, … 1861 : affranchissement des serfs Problèmes : - pas de terre où travailler pour les serfs affranchis - endettement rapide 1864 : zemstvos (assemblée locale où toutes les catégories sociales sont représentées) 6 Conséq : diminution des pouvoirs privilégiés 1890 : révision des zemstvos et prépondérance de la noblesse (≈ réaction nobiliaire) c. Au plan externe (Voir guerre 14-18) Tendance impérialiste basée sur le panslavisme (soutien conditionnel et automatique à tout ce qui est Slave et/ou orthodoxe) 3. Au plan économique a. Secteur primaire Secteur prépondérant (80% de la population) La terre appartient le plus souvent à la noblesse, à l’Etat ou à l’Eglise → aucun souci de moderniser les exploitations techniques archaïques et rendements médiocres b. Secteur secondaire essor de l’industrie à partir de 1880 : industrie lourde concentrant la main-d’œuvre facteur favorable : apport de capitaux étrangers main-d’œuvre venue de l’exode rural c. Secteur tertiaire Peu développé essor des chemins de fer (Transsibérien) et réseau fluvial important d. Conclusion prospérité pour certaines villes ↔ certaines régions inexploitées et arriérées grand essor économique et industriel avec le comte Witte (→1906) et Stolypine (→1911) o facteur favorable : emprunts massifs à la France et à la GB o Conséq. : la Russie rattrape son retard progressivement 4. Au plan social a. La noblesse prépondérante dans la société (à la campagne et à la cour) présente à la cour, absente sur ses terres mal vue car pas proche de la population b. Les paysans ignorants et superstitieux sans organisation politique isolés dans leur domaine, sous la dépendance de la noblesse 2 catégories de paysans : o koulak : minorité de paysans aisés, propriétaires de leur terre et de leur matériel o moujik : majorité des paysans sans terre, endetté, très pauvres c. La classe ouvrière origine : révolution industrielle et exode rural conditions de travail épouvantables peu nombreuse (2% population), mais concentrée dans quelques villes/complexes industriels → important pour le marxisme : - ouvriers = acteurs de la révolution - concentration des ouvriers → action possible 7 d. La bourgeoisie origine : révolution industrielle peu nombreuse souhaite du changement, mais impuissante. Causes : o coincée entre le tsar qu’elle veut combattre et la classe ouvrière dont elle a peur o division des points de vue : - slavophile : conserver l’authenticité russe (nationalisme et nostalgie) - occidentaliste : seule solution = imiter l’Occident → adoption du libéralisme pour amener le socialisme plus tard → intelligentzia et décembristes B. Principaux mouvements d’opposition 1. Tableau des principaux mouvements Voir recueil p.17 Subdivisions des partis politiques à cause de désaccords sur les acteurs de la révolution, les moyens utilisés pour y arriver et les buts poursuivis 8 2. Notions fondamentales sur le socialisme a. Socialisme 1. Définition Seule chose commune à tous les socialistes : but : justice sociale et suppression des inégalités moyen : collectivisation des moyens de production 2. Contenu contre l’idée même de divinité, de transcendance → matérialisme contre les conséquences négatives de la Révolution industrielle : conditions misérables de vie et de travail des ouvriers contre l’ensemble du système économique et social de type libéral. Causes : o il est insuffisant o inefficace : crises périodiques → chômage de plus en plus important o injuste : propriété privée des moyens de production par les bourgeois, qui en profitent pour augmenter leur domination sur toute la société, dans tous les domaines (voir Thèse dans le Socialisme marxiste) pour une société totalement nouvelle, fondée sur 3 valeurs prioritaires : o justice o égalité → forme d’humanisme o dignité de tout homme 3. Moyen pour y arriver Organisation de la société à travers la collectivisation des moyens de production (communisme ou socialisme, jusque Lénine) 4. Evolution 1. Réunions périodiques internationales socialistes (depuis 1864) rassemblement des forces socialistes à l’échelle internationale l’union fait la force 1864 : 1ère internationale (association internationale des travailleurs) fondée par Marx à Londres 2. Prépondérance du socialisme de tendance marxiste (1870 – 1880) Avant 1870 : prépondérance du socialisme utopique : les patrons remédient euxmêmes au problème en proposant des réformes et des mesures généreuses mais problèmes non résolus (→ système utopique) 9 → répression de 2 révoltes d’ouvriers en France (1848, 1871) A partir de 1870 : prépondérance du socialisme marxiste : système idéologique o cohérent et logique → socialisme scientifique o global ↔ mesures partielles des utopiques 3. Constitution de partis socialistes politiques (marxistes) (depuis 1880) création récente : il a fallu énormément de temps pour organiser le mouvement ouvrier. Causes : o dispositions légales défavorables : Loi le Chapelier (interdiction de grèves, suppression des corporations) o manque d’instruction et misère chez les ouvriers, incapables de raisonner sur leur propre situation o méfiance par rapport à la politique → refus de toute autorité Cause : la société les oppresse : refus des syndicats, conditions de vie, … o refus de tout compromis avec la bourgeoisie capitaliste engagement d’une élite ouvrière dans la politique, malgré cela : pas de résultat possible sans politique retard sur les autres partis → utilisation de moyens particuliers : o création de coopératives o syndicalisme o grèves 5. Caractéristiques des partis critique globale de la société organisation particulière o au profit des ouvriers o discipline de vote/parti : voter au Sénat ou à la Chambre uniformément → esprit d’équipe → force extraordinaire o - dimension internationale du mouvement : internationalisme : ennemi international = patronat capitaliste pacifisme : ennemi = capitalisme → pas de raison lutter entre nations : - contre la guerre : enrichissement des patrons et appauvrissement des pauvres - contre le colonialisme : domination et exploitation du faible au profit du plus fort à l’échelle internationale b. Socialisme marxiste 1. Idéologie Karl Marx et Friedisch Engels s’appuient sur 2 philosophes allemands : Hegel et Feuerbach. → étude du fonctionnement des sociétés humaines et de l’économie du passé et de leur temps → 3 déductions : 10 1. Les sociétés sont totalement conditionnées par l’action de facteurs matériels (matérialisme) Culture ↑ Religion ↑ superstructure Politique (organisation du pouvoir) Les forces/apports matérielles permettent toutes les activités humaines ↑ Société -----------------------------------------------------Economie (production, commerce) ↑ Fondement = géographie : infrastructure (moteur de changement) conditions matérielles de la vie, 2. L’action des conditions forces matérielles pousse les sociétés humaines à évoluer de manière climatiques absolument inéluctable (déterminisme) Sociétés incapables de modifier le sens de l’évolution d’une manière conséquente : inutilité de n’importe quelle action révolution socialiste possible : il suffit d’accélérer l’évolution dans le même sens 3. L’évolution inéluctable va manifestement dans un sens bien précis : Interconnections croissantes entre les individus, les secteurs économiques, les économies nationales et les Etats : collectivisation (mise en commun) : o activité économique = affaire de tous o tout se passe à une échelle plus grande l’intérêt du groupe prime sur l’intérêt de l’individu : l’évolution ne peut être contrecarrée par des intérêts particuliers ↔ libéralisme et liberté individuelle 2. Dialectique : logique du raisonnement sur base de l’idéologie Dialectique du pendule : 3 étapes d’évolution pour une société Thèse (situation donnée, excessive) ↔ Antithèse (réaction à la thèse → situation opposée, mais toujours excessive) Synthèse (position d’équilibre – vraie solution au problème posé) 11 1. Thèse : dictature de la bourgeoisie capitaliste, classe sociale minoritaire imposant sa domination absolue dans tous les domaines (autoritarisme) Défauts du système capitaliste, basé sur la propriété privée des moyens de production : injuste : domination bourgeoise capitaliste éco : o plus-value annexée par les bourgeois à leur profit (bénéfices importants), au détriment des ouvriers (salaires de misère, maintenus au plus bas) o interdiction de toute participation ouvrière à la gestion Cause : manque d’instruction chez les ouvriers politique et social : o suffrage censitaire et maintien des privilèges o classe minoritaire dominante o nationalisme et colonialisme : orgueil collectif → souhait de dominer les autres par la guerre et pour le profit capitaliste religion réaction socialiste : internationalisme, pacifisme et anticolonialisme instrument de domination au service de la classe dominante Eglise du côté de la droite conservatrice : peur de nouvelles révolutions à son détriment o religion chrétienne = opium du peuple qui éloigne de la réalité : - mépris des biens matériels au profit du spirituel - fatalisme et soumission à l’ordre établi (volonté de Dieu) → frein aux révolte culture : prépondérance de l’art bourgeois : o art officiel, académique, narcissique et élitiste o prolongement du néo-classicisme (sujets religieux, mythologiques) o masque les problèmes d’une partie de la société voué à l’échec à cause de 2 facteurs lutte des classes : o lutte constante entre exploiteurs et exploités o enjeu apparent = le pouvoir véritable enjeu = possession des richesses (éco = base du système) o o contradictions internes du système capitaliste → système fragile pouvant s’effondrer à la moindre crise importante : le système s’effondrera de lui-même Loi offre-demande Libre concurrence constitution d’entreprises de plus en plus vastes, appartenant à quelques grandes sociétés anonymes ruine des petites entreprises chômage important fragilité financière : salaires minimes et pas de réserve financière prolétarisation des ouvriers 12 surproduction (diminution des acheteurs) 2. Antithèse (socialisme) : dictature du prolétariat prise du pouvoir au moyen d’une révolution suppression de la propriété privée des moyens de production → collectivisme/nationalisation/socialisme dictature indispensable pour liquider les anciennes classes dirigeantes 3. Synthèse (communisme) : aboutissement de la dictature du prolétariat suppression des classes (et de la lutte des classes) suppression de toute contrainte, y compris l’Etat règne de l’égalité et de la justice 3. Deux grands courants d’application du marxisme 1. Le réformisme ou révisionnisme ou néo-marxisme (Edouard Bernstein et Jean Jaurès) Courant qui s’impose dans la plupart des partis socialistes occidentaux : marxisme trop effrayant et brutal pour la population alliance avec des gouvernements bourgeois acceptée prise de pouvoir par des élections dans le système en vigueur une fois élu, promotion de mesures légales progressives pour arriver au collectivisme : o nationalisation des secteurs clés o planification de l’économie et de l’organisation sociale o réformes pour plus d’égalité et de justice NB : Dans l’entre-deux-guerres, il y aura une scission entre socialisme occidental (liberté individuelle et démocratie) et socialisme de Lénine (dictature prolongée au nom de l’égalité) 2. Le courant révolutionnaire (Babeuf, Blanqui, Liebknecht, Luxemburg, Lénine) Marxisme-léninisme qui s’impose en Russie : théorie marxiste trop utopiste (chute du capitalisme par lui-même) : il faut favoriser la révolution antithèse amenée o par une révolution violente = seule solution pour sortir de la thèse (↔ révisionnistes) o grâce à un parti socialiste organisé autour d’un noyau de professionnels entraînés et informés à qui l’on confie la révolution Cause : pas de confiance à l’égard des ouvriers, encore trop peu nombreux (acteur normalement principal) l’antithèse doit être prolongée : prolétariat industriel russe encore trop peu nombreux pour que la révolution puisse réussir II. Les faits A. La révolution de 1905 Révolution libérale : 13 contre un régime absolu (tsar) pour la mise en place d’un régime libéral 1. Causes et facteurs favorables crise économique à partir de 1901 défaite russe dans la guerre contre le Japon (1904-05) Conséq. : désorganisation de l’économie paralysie des transports : priorité aux chemins de fer (transport hommes et matériel) difficultés alimentaires alourdissement des impôts misère massacre du Dimanche rouge Cause : revendications incompatibles avec l’AR et impossible de tout intégrer en une fois (création d’une assemblée constituante élue directement, amnistie des prisonniers politiques, séparation de l’Eglise et de l’Etat, …) o o o o Conséq. : o o diminution du prestige du tsar grèves et manifestations illégales (pas de droit de grève) = acte de provocation → situation d’agitation qui durera longtemps 2. Raisons de l’échec opposition désunie à partir d’octobre 1905 : Cause : Manifeste d’octobre libéraux satisfaits (liberté et création de la Douma) → arrêt des protestations révolutionnaires pas assez satisfaits → veulent aller plus loin Conséq. : le tsar retrouve de plus en plus de pouvoirs et supprimera les concessions accordées grâce à son ministre Stolypine o o manque d’organisation et de discipline au sein des socialistes. Causes : o division des partis socialistes (voir tableau) et abandon des libéraux o discours extrême de Lénine → peur dans les partis socialistes et partout ailleurs fidélité au tsar de l’armée russe, essentiellement composée de paysans fidélité au tsar de la petite paysannerie et attitude passive. Causes : o opposée aux grands propriétaires fonciers o hésite à se révolter contre le tsar B. La première révolution (libérale) de 1917 (fin février ou début mars) 1. Causes et facteurs favorables échec et suppression des réformes de 1905 promises aux libéraux Causes : dissolution de la Douma trop progressiste révision du système électorale pour avoir une Douma plus sage Conséq. : déception socialiste (y compris révolutionnaire) o o échec militaire dans la guerre 14-18. Conséq. : désorganisation du pays absence du tsar durant la guerre 14-18 Cause : il est à la tête de ses troupes gouvernement impopulaire et de plus en plus détaché du peuple 14 hivers très rigoureux Conséq. : disette, émeutes de la faim et grèves → début de révolution réorganisation du soviet (moteur de la révolution) en mars : l’armée se joint aux délégués ouvriers propagation de la révolution dans la Russie entière grâce à l’armée et au soviet Conséq. : mutineries : émeutes ~> révolution 2. Déroulement de la révolution 15-03 : - établissement d’un gouvernement provisoire et abdication de Nicolas II - alliance entre la Douma (légal) et 14 chefs du soviet (révolutionnaire) 3. Raisons de la réussite Eléments différents par rapport à 1905 : alliance entre l’armée et les ouvriers alliance de tous les partis révolutionnaires le pouvoir a été arraché au tsar C. La seconde révolution de 1917 (octobre) 1. Pourquoi, alors que la première révolution réussit ? Le gouvernement provisoire est de plus en plus impopulaire : tient ses engagements par rapport aux Alliés → poursuit la guerre de 14-18 non application des réformes désirées : o refus de procéder au partage très attendu des terres o date des élections de l’Assemblée constituante constamment repoussée réaction trop tardive aux manœuvres des Bolcheviks (Lénine), décidés à organiser la vraie révolution 2. Raisons de la réussite manœuvres des Bolcheviks, décidés à entamer la vraie révolution : o propagande : peuple indispensable à la révolution o troubles o Thèses d’avril échec de la dernière grande offensive russe dans la guerre de 14-18 (juillet) Conséq. : diminution de la popularité du gouvernement provisoire dirigé par Kerenski (Menchevik) coup d’Etat manqué de Kornilov (septembre), nommé général par Kerenski Cause du coup d’Etat : gouvernement inefficace et inactif Cause de l’échec : intervention de la Garde rouge (milice d’ouvriers en armes où dominent les Bolcheviks) Conséq. : o o gouvernement discrédité : coup d’Etat organisé par un général nommé par le gouvernement mouvement vers la gauche de tout le pays 15 Cause : augmentation de la popularité des Bolcheviks, qui ont empêché le putsch et qui assurent maintenant la direction du soviet de Petrograd Conséq. : augmentation des partisans d’une révolution socialiste les Bolcheviks et la préparation minutieuse de la révolution par le soviet de Petrograd o comité militaire révolutionnaire o dirigé par Trotski o s’emparera des centres vitaux de Saint-Pétersbourg, puis du pouvoir sans trop de victimes III. La construction du nouveau régime A. Le rôle personnel de Lénine Lénine, sans qui la révolution n’aurait peut-être pas eu lieu, est au service de la révolution marxiste avec une intransigeance quasi fanatique : marxisme ≈ foi action principale = communiquer sa foi avec un désintéressement absolu : travaille pour ce qu’il croit être l’intérêt des Russes, dans le sens d’une évolution inéluctable (déterminisme) jamais de compromis exception : après la réussite de la révolution, mise en place d’une nouvelle politique éco (NEP) Cause : libéralisation légère de l’économie pour redresser le pays et motiver le peuple B. Mise en place de la dictature (fin 1917 sous Lénine) 1. Arguments historiques parti unique nécessaire Cause : acquis de la révolution menacés : o ennemis à l’intérieur : autres révolutionnaires → élections au suffrage universel pour une Assemblée constituante (décembre 17) : victoire du parti paysan révolutionnaire non marxiste (SR) Conséq. : - dissolution de l’assemblée - restriction des compétences du soviet - suppression des autres partis → parti unique ennemis à l’extérieur : guerre de 14 non terminée : US, GB, France veulent récupérer leurs investissements en Russie prolongation nécessaire de la dictature du prolétariat à cause de la situation russe : o retard économique et social o peuple pas assez conscient de sa situation → le gouvernement doit travailler à leur place o 2. Argument idéologique dictature du prolétariat nécessaire : o seul moyen pour supprimer la dictature capitaliste o but à long terme : nouvelle démocratie (communisme) pas de démocratie ni dans le pays, ni au niveau des syndicats, ni dans le parti socialiste Causes : - malhonnête de parler de démocratie alors qu’il y a domination de la bourgeoisie - but à long terme = démocratie nouvelle 16 Conséq. : Lénine a de plus en plus d’opposants C. Le trotskisme 1. Trotski de famille juive pendant longtemps, il joue le rôle de médiateur entre Mencheviks et Bolcheviks juillet 1917 : il se rallie aux Bolcheviks 2. Idéologie 3 idées dominantes sur lesquelles le trotskisme est basé : révolution socialiste à déclencher immédiatement o par l’action des ouvriers o sans transition (révolution libérale) notion de révolution permanente : pouvoir constamment remettre en question le régime établi → logique et séduisant mission révolutionnaire universelle : révolution russe = étape dans la révolution mondiale → consolider le socialisme en Russie et, en même temps, le répandre en Europe où les ouvriers sont plus nombreux et conscients de leur situation → permet de renforcer énormément la révolution 3. Dissensions entre Trotski, Lénine et Staline Lénine et Staline s’opposent à l’essentiel des idées de Trotski : révolution immédiate acceptée → réussite révolution permanente refusée Cause : il faut des bases stables pour réaliser qqch de solide (2 extrêmes : stabilité → immobilisme ou mouvement constant → fragilité révolution universelle nuancée : consolider le socialisme dans un pays où ça a réussi, puis le répandre ailleurs NB : les révolutions socialistes en Europe ont échoué (1919) Les dissensions augmentent surtout avec Staline : mise en place d’une bureaucratie de plus en plus puissante, renforçant le totalitarisme : ce n’est pas le projet de Lénine, mais il est de plus en plus impuissant Trotski s’y oppose, mais il est exclu de ses fonctions, dépoté, exilé, puis assassiné (1940) La crise politique des démocraties dans l’entre-deux-guerres I. CAUSES ET SYMPTÔMES .................................................................................................................... 18 A. B. C. D. FACTEUR PSYCHOLOGIQUE – MENTALITÉS........................................................................................... 18 CONSÉQUENCES DE LA CRISE ÉCONOMIQUES....................................................................................... 18 CONSÉQUENCES ET EFFETS DE LA MONTÉE DES RÉGIMES AUTORITAIRES .......................................... 19 CONJONCTION DES PROBLÈMES INTERNES ET EXTERNES .................................................................... 19 17 II. LA CRISE DANS LES JEUNES ETATS OU LES DÉMOCRATIES RÉCENTES ......................... 19 A. B. C. D. CAUSES COMMUNES ET SPÉCIFIQUES À CES JEUNES ETATS ............................................................... 19 AVÈNEMENT DES RÉGIMES AUTORITAIRES A118 .................................................................................. 20 L’EXCEPTION TCHÈQUE .......................................................................................................................... 20 LE CAS DE LA BELGIQUE........................................................................................................................ 21 1. Aspects économiques et sociaux ............................................................................................. 21 a. b. 2. III. A partir du Moyen Age ............................................................................................................................. 21 A partir du XVIIIe siècle ........................................................................................................................... 21 Aspects politiques ........................................................................................................................ 21 LA CRISE DANS LES ANCIENNES DÉMOCRATIES ...................................................................... 22 A. 1. LES NOUVELLES FORCES POLITIQUES ................................................................................................... 22 La situation d’avant 1914 – 1918 ............................................................................................... 22 a. b. 2. 3. Puissance du pouvoir face aux forces politiques............................................................................. 22 Faible politisation de la population ...................................................................................................... 22 1. Obstacles à la politisation ..................................................................................................................... 22 2. Facteurs favorables à la politisation après 1918 ............................................................................... 22 Les syndicats ................................................................................................................................. 22 Les nouveaux partis ..................................................................................................................... 22 a. b. c. Les partis de masse ................................................................................................................................. 22 Les partis à programme autoritaire ...................................................................................................... 23 L’exemple belge ........................................................................................................................................ 23 1. Partis de masse...................................................................................................................................... 23 2. Fractionnement des partis existants.................................................................................................... 23 3. Avènements de partis extrémistes à tendance fasciste ................................................................... 23 4. B. C. Les groupes de pression politique extérieurs au Parlement ............................................. 23 AFFAIBLISSEMENT DU LIBÉRALISME SUITE AU RENFORCEMENT DU RÔLE DE L’ETAT ......................... 24 DÉSÉQUILIBRE ENTRE LES POUVOIRS EXÉCUTIFS ET LÉGISLATIFS ...................................................... 24 1. Pouvoir à prépondérance législative ....................................................................................... 24 2. Pouvoir à prépondérance exécutive ........................................................................................ 24 IV. CONCLUSION GÉNÉRALE .............................................................................................................. 24 I. Causes et symptômes A. Facteur psychologique – Mentalités Pour beaucoup de gens, la démocratie semble inadaptée aux réalités et aux problèmes de l’aprèsguerre. => Bouleversement du domaine politique. B. Conséquences de la crise économiques 3 types de conséquences-réactions : solution aux problèmes éco = intervention de l’Etat= solutions étatiques ou dirigistes. o solution fréquente (New Deal sous Roosevelt) o relance de l’économie par l’Etat : travaux publics, … o Conséq. : rôle accru de l’Etat, diminution de la liberté critique globale du système économique et politique dans son ensemble : système impuissant face à la crise → système à remplacer au niveau de la mentalité, réflexe d’exclusion, xénophobie et recherche de bouc émissaire face aux problèmes (chômage, faillites, …) : Conséq. : o repli sur soi, égoïsme collectif o nationalisme économique : mesures étatiques et protectionnistes. NB : Afin d’éviter les conflits au sortir de la guerre, les pays de l’Europe occidentale décidèrent de mettre en commun leurs économies nationales à travers la CECA, Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (Traités de Rome, 1957) 18 C. Conséquences et effets de la montée des régimes autoritaires Des régimes autoritaires et totalitaires émergent un peu partout : • totalitaires : Russie, Italie, Allemagne • autoritaire : Japon, Europe orientale et méridionale Deux réactions pour les divers Etats : • soit on est séduit par ces régimes ◊ apparemment solides, ordonnés, unis ◊ permettant le redressement économique (presque plus de chômage, modernisation) ◊ exaltant la fierté nationale ◊ retournant aux valeurs traditionnelles (famille, patrie, travail) Conséq. : désaffection par rapport à la démocratie considérée comme décadente et création d’un Etat fort • soit on a peur d’être contaminé par ces régimes Conséq. : création d’un Etat fort pour pouvoir se défendre en cas de besoin Dans les 2 cas, résultat identique : Etat fort → Etat moins libéral/démocratique D. Conjonction des problèmes internes et externes La crise politique serait sans doute moins forte, s’il n’y avait pas une double attaque de la démocratie aux plans interne et externe. Problèmes internes : • facteurs diminuant la politisation de la population (voir plus loin) • crise économique (sauf pour l’URSS) Problèmes externes : • crise économique (sauf pour l’URSS) • crise politique (régimes autoritaires en plein essor réussissant mieux que les démocraties) II. La crise dans les jeunes Etats ou les démocraties récentes Jeunes Etats : Europe de l’est et du sud Jeune démocratie : Espagne (attention, pas un jeune Etat ! Guerre civile de 1936-1939 qui est en qq sorte une répétition générale de la Seconde Guerre Mondiale) Allemagne et Italie : régimes autoritaires A. Causes communes et spécifiques à ces jeunes Etats 1. Nations mal préparées à une participation au pouvoir Cause : victimes d’un sous-développement politique, économique, social et culturel. politique o régime précédent souvent autoritaire (domination étrangère) o le peuple vit cloisonné → peu de contact → insuffisamment politisé, informé, engagé dans la politique → pas de véritable opinion publique 19 Causes : suffrage censitaire : politique ne concerne pas les paysans enseignement ni obligatoire, ni gratuit → analphabète journaux très chers et peu nombreux il faut avoir les moyens pour avoir le loisir de s’informer développement insuffisant des transports économique o industrialisation insuffisante (révolution industrielle peu ou non entamée) o déficit de la bourgeoisie créée par la révolution industrielle et acteur de l’évolution -> (pas de bourgeoisie très riche, assez nbse, critique,…) social : société semblable à celle d’AR o grands propriétaires terriens o nombreux artisans et paysans pauvres o différences sociales importantes o déficit de la classe moyenne (et donc des cadres des partis politiques et de l’administration) culturel : instruction insuffisante et peu développée (gens illettrés et analphabètes) Cause : handicap social : très petite élite intellectuelle + les paysans ne se sentent pas concernés par la politique, pas d’opinion publique (pas accès aux journaux),… 2. Etat affaibli par des rivalités, des particularismes ethniques ou régionales → source de tensions et d’épreuves pour la démocratie (ex : Tchécoslovaquie) B. Avènement des régimes autoritaires Localisation : A118 totalitaire (dictature) : Allemagne (1933), Russie (1917), Italie (1922) autoritaire : Pologne (1926), Roumanie (1938), Autriche (1934), Hongrie (A920), Yougoslavie (1929), Grèce (1936), Turquie (1920) C. L’exception tchèque Tchécoslovaquie = enclave démocratique jusqu’en 1938 (Conférence de Munich) Cause de la résistance de la Tchécoslovaquie face aux régimes autoritaires : idem handicaps des jeunes Etats, mais dans le sens opposé : politique : peuple habitué à la discussion et à la participation au pouvoir via des Assemblée économique : industrialisation social : o société plus complexe et diversifiée o bourgeoisie libérale importante et aisée o classe ouvrière consciente et syndicalisée culturel : instruction élémentaire largement diffusée Au niveau des acteurs : forces politiques en mesure de soutenir la démocratie, et de revendiquer l’autonomie, voire l’indépendance : parti politique : les Jeunes Tchèques (réclament l’indépendance et le suffrage universel)) les Sokols, société de gymnastique nationaliste très active à partir de 1862 président Masaryk, fondateur de la Tchécoslovaquie indépendante, 1er président de la République, et membre des Jeunes Tchèques. Il voulait réaliser l’union des Ruthènes, Sudète, Juifs, Tchèques, Slovaques 20 D. Le cas de la Belgique La Belgique est un Etat jeune qui a longtemps connu des dominations étrangères → handicap potentiel favorable à l’autoritarisme Mais, la Belgique possède des atouts favorables à la démocratie : 1. Aspects économiques et sociaux a. A partir du Moyen Age Forces sociales importantes, obstacles au pouvoir du prince et à sa volonté de centralisation, mais en même temps, instruments de la centralisation : haut clergé o riche, influent, instruit o défenseur des droits de l’homme o recherchés par le prince : gestionnaires et conseillers compétents haute bourgeoisie o riche, dynamique, cultivée et critique o suffisamment nombreuse pour défendre ses intérêts o recherchée et préférée par le prince par rapport à la noblesse (études universitaires) o intérêts : - liberté nécessaire à leur commerce - en échange de leur aide matérielle et de leur appui, ils revendiquent l’octroi de droits et de garanties contre l’absolutisme b. A partir du XVIIIe siècle Mouvement amplifié à partir du XVIIIe s. : prospérité économique à partir du XIXe s. : Belgique très avancée dans la Révolution industrielle Conséq. : essor d’une bourgeoisie capable de préserver ses conquêtes contre l’absolutisme de revendiquer des droits 2. Aspects politiques les princes régnaient de droit, et non pas par conquête o doivent être reconnus par les Etats (assemblée représentative) de chaque principauté o exception : annexion par la France (XVIIIe), invasions allemandes pas de régime autoritaire absolu : o monarchie tempérée par une constitution, des droits et des privilèges o exceptions ayant provoqué des révolutions : Philippe II, Joseph II, Guillaume Ier participation possible au pouvoir via des assemblées représentatives particularismes, régionalisme développés depuis le Moyen Age et patriotisme de plus en plus grand Cause : réaction face à des agressions internes et externes pas de problèmes ethniques internes partisans d’un régime autoritaire divisés et minoritaires 21 III. La crise dans les anciennes démocraties A. Les nouvelles forces politiques Divers groupes de pressions faisant peu à peu reculer l’Etat 1. La situation d’avant 1914 – 1918 a. Puissance du pouvoir de l’Etat face aux forces politiques Etat – forces politiques, corps intermédiaires – individus Etat : malgré la décentralisation, Etat plus puissant que les groupes qui n’existent plus Corps intermédiaires : susceptibles de participer au pouvoir supprimés par les libéraux lors de la révolution française. Cause : groupe contraire o à la liberté : influence du groupe o à l’égalité : privilèges du groupe o au bien commun : corporatisme : tendance à privilégier des intérêts particuliers (groupe) o au progrès : conservatisme car risque de perdre ses intérêts si progrès b. Faible politisation de la population Jusqu’en 1918, la participation au pouvoir est réservée à une série de notables 1. Obstacles à la politisation conditions de travail difficiles niveau d’instruction insuffisant (enseignement élémentaire ni obligatoire, ni gratuit) enfants destinés à aider leurs parents dans les champs et dans les mines isolés dans leur village possibilité de déplacement rare (transport peu développé) possibilité d’ouverture d’esprit rare (pas de congé payé jusqu’en 1936) 2. Facteurs favorables à la politisation après 1918 essor mouvement syndical (1880) Avantage : moyen de dialogue pour régler les problèmes pacifiquement Désavantage : risque de revendications exorbitantes création de coopératives création de partis politiques socialistes : o encadrement des foules o amélioration des conditions de vie politique révolution bolchevique de 1917 : victoire mondiale du socialisme ~> modèle démocratisation résultant d’évènements graves qui poussent les gens à agir o guerre mondiale o crise éco de 1929 o avènement des régimes autoritaires Conséq. : plus solidaire et égalitaire plus de transparence dans la politique avènement du suffrage universel pur et simple progrès de l’instruction progrès techniques → presse à bon marché 2. Les syndicats 3. Les nouveaux partis a. Les partis de masse Surtout partis socialistes, o o recrutent des centaines de milliers d’adhérents et de membres 22 proximité avec le peuple : maisons du peuple, coopératives, … grande efficacité : solidarité et discipline de vote pour une démocratisation du système Conséq. : bouleversement de la vie politique : il faut intégrer et discuter avec un nouveau parti b. Les partis à programme autoritaire c. L’exemple belge 1. Partis de masse 2. Fractionnement des partis existants Deux types de fractionnements : par sécession : o socialistes → communistes o catholiques → autonomistes flamands → extrémistes à tendance fasciste par division interne du parti (ailes) 3. Avènements de partis extrémistes à tendance fasciste = 1 solution par rapport aux crises En Flandre Mouvement nationaliste flamand (1931 : VERbond der DIEtsch National SOLidaristen) o nostalgie o régime autoritaire dirigé par une élite nouvelle Vlaamsch Nationaal Verbond – VNV (1933) o Etat flamand indépendant o intransigeant au niveau linguistique Conséq. : pression sur les autres partis : « Vous êtes de mauvais Flamands, vous ne défendez pas la Flandre » Question flamande de plus en plus accrue En Wallonie Avènement du rexisme : mouvement belge francophone d’extrême droite, réactionnaire, à tendance fasciste né dans les années 30, dans le milieu étudiant de Louvain programme : o refonte de l’Etat autour du roi o parti unique dirigé par un chef aux pouvoirs dictatoriaux o pour une Belgique fédérale (bizarre pour des nationalistes) o insistance sur le nationalisme, la pureté et les valeurs authentiques (famille, …) o redressement économique et retour à l’ordre Alliance : mouvement nationaliste flamand et rexisme (195) Succès important : en 1936, 25% des sièges occupés par les nationalistes flamands ou rexistes 4. Les groupes de pression politique extérieurs au Parlement Ligues : association de gens qui en ont assez du régime mais qui ne veulent pas former de parti → organisation de meetings, de manifestations, … Très gênant pour le régime : très difficile de les combattre met en évidence les inconvénients du régime en vigueur élément de discrédit par rapport au régime : ils ne jouent pas le jeu classique du parlementarisme 23 B. Affaiblissement du libéralisme suite au renforcement du rôle de l’Etat Voir conséquences et effets de la montée des régimes autoritaires Renforcement de l’Etat soit pour s’aligner sur les régimes autoritaires soit pour se défendre contre les régimes autoritaires soit pour sortir de la crise économique (interventionnisme) C. Déséquilibre entre les pouvoirs exécutifs et législatifs 1. Pouvoir à prépondérance législative (> exécutif) Localisation : France, GB gouvernement dépendant complètement des Chambres instable : question de confiance régulièrement posée → responsabilité ministérielle → démission de l’ensemble du gouvernement → nouvelles élections 2. Pouvoir à prépondérance exécutive (> législatif) Deux situations possibles : le gouvernement obtient des Chambres des pouvoirs législatifs pour les exercer à leur place → au détriment des députés, et donc de la nation (pas de séparation des pouvoirs ! ) situation de crise → délégation de certains pouvoirs à l’Exécutif pendant un certain temps pour sortir de la crise → délimitation au niveau des matières traitables et de la durée des pouvoirs NB : impossible aux USA car séparation des pouvoirs très poussée. Néanmoins, le pouvoir fédéral l’emporte sur le pouvoir de chaque Etat. IV. Conclusion générale Les rapports entre l’Etat et les groupes politiques se sont fort modifiés, souvent au désavantage de l’Etat : - rôle et responsabilités de l’Etat fortement accrues : on attend beaucoup plus de l’Etat - Etat en manque de moyens, à cause de : Faiblesse du pouvoir législatif ou exécutif (suffrage universel, nouveaux partis, déséquilibres, …) Etat divisé à l’intérieur de lui-même entre pouvoirs qui se combattent Etat assiégé par des forces politiques et sociales (partis socialistes, ligues, …) Multiplication des partis Suffrage universel 24 FASCISME : I. Nature du Fascisme 1. Définition : Vient de l’Italien fascio qui veut dire le faisceau qui était l’attribut des licteurs romains antiques, repris comme emblème de la force, de l’unité et de l’autorité. Régime politique de type totalitaire, conçu comme une dictature de salut public et servi par un Etat-providence Dirigé par un chef unique et charismatique, caractérisé par un nationalisme mégalomane, susceptible, xénophobe et volontiers agressif. Au début c’est Mussolini qui crée les faisceaux italiens de combat en 1919 1921, congrès de Rome, le mouvement est transformé en un parti politique (Parti National Fasciste) 2. Eléments constitutifs : A. Principale composante du Fascisme : Etat-Nation dirigé par un chef Statolâtrie : culte de l’Etat (éléments anti-chrétien, ils veulent dénoncer et condamner le pape qui est chef de l’Eglise dans un autre Etat) 3 grandes valeurs : Fidélité : foi inébranlable en l’Etat-Nation qui justifie une telle fidélité Grandeur de la nation : - Etat-Nation appélé à exercer sa suprématie - Tout sacrifier pour la grandeur de l’Etat - Impérialisme (empire colonial) l’Italie étend ses possessions en Afrique l’Allemagne veut les peuples slaves (poussée vers l’Est) réalimentation de l’irrédentisme et du pangermanisme Unité : - condition de la grandeur - véritable obsession - Implications : a) Totalitarisme : devoir pour l’Etat d’assurer cette unité Unité politique : refus de tous les groupes internationaux (mvt libéraux, franc-maçonnerie, Eglise, Juifs,…ce qui n’a pas de patrie, ce qi est supranational) Unité sociale : - culte du chef : (guide suprême) inégalité sociale = un fait (pour l’extrême droite), il ne cherche pas à supprimer les classes sociales à la différence des socialistes société hiérarchisée - culte à l’aide de propagande 25 - dictature - toutes les structures fonctionnent à partir du chef vers le bas et à chaque échelon il y a un chef ce qui est très efficace Embrigadement des individus : - la collectivité doit primer (anti-individualisme) - le régime s’occupe de nous (activités collectives, loisirs collectifs) On passe tout notre temps avec le peuple que le régime encadre sans cesse Unité économique : - autarcie - corporatisme pour empêcher tt conflit entre les classes (plus de syndicats,…) (<==> Socialisme) Unité culturelle : - néo-classicisme en architecture fait pour impressionner, imposer, manifester la puissance du régime NB : il existe des ressemblances artistiques ac l’art stalinien (musclé, impressionnant, plus de réalisme car ils prétendent détenir la vérité et donc le message doit être claire et proche de leur réalité, peu de romantisme,…) b) Régime policier qui va assurer l’unité nationale car il est humainement impossible d’avoir spontanément une telle unité camps de concentration : le premier est ouvert en 1933 à Dachau qui servent a rééduquer (le travail rend libre) pour réintégrer la société. Prétentions et apparences démocratiques : Principe de souveraineté : Chef tient son pouvoir du peuple (élection, plébiscite) légitimité du chef différente de la légitimité du souverain d’ancien régime (héritage + lieutenant de Dieu) 1. Antécédents biographiques : Mussolini : dirige le quotidien socialiste « Aventi » (quotidien du parti national) Intitulé du parti Nazi : NSDAP (parti des travailleurs socialistes national allemand) Socialiste dans sa présentation Drapeau nazi = adaptation du drapeau socialiste 2. Programme : - Italien et Allemand apparaissent en 19-20 - éléments de gauches : Vote à 18 Nationalisme des services publics, grandes entreprises Salaire minimum grandissent Moins d’heure de travail Participation des ouvriers à la gestion de la société Milice nationale remplaçant l’armée 3. réalisations sociales : o politique familiale, état providence, groupement,… 26 3. Implications : A. Anti-parlementarisme o Si on veut défendre des valeurs, il faut savoir ce qu’elles représentent et peuvent encaisser, les Nazis ne sont pas partisans du parlementarisme car il suppose une assemblée où l’on discute, s’empoigne. Ce qui est opposé à l’unité et la grandeur que veulent les Nazis Spectacle d’inefficacité Spectacle de désunion Spectacle de problèmes Indigne et inefficace d’une très grand nation o Prétention et apparence démocratique : Ils ne peuvent pas admettre les gens représentant le peuple … ???? Ils prétendent avoir mis au point une démocratie nouvelle, moderne par opposition aux démocraties occidentales comme la Belgique, la France,… qui sont selon eux dépassés par les évènements. B. Anti-intellectualisme et romantisme Nos régimes sont fondés sur un système que l’on espère rationnel, fondé sur la raison. (les lois sont défendues, argumentées, votées math) Le régime fasciste s’adresse plus à l’esprit, à l’instinct, fait appel à la force physique, à l’instinct. Il est fondé sur l’art de la propagande, les discours emportent les foules. A ne pas mettre sur le dos d’une Allemagne belliqueuse, il ne faut pas faire de stéréotypes. C. Anti-libéralisme, anti-individualisme Parallélisme avec le Stalinisme : le groupe doit l’emporter sur l’individu unité et force sinon inefficacité et inertie de la masse C’est le but qui compte D. Elitisme Une élite est appelée par le parti unique, une élite différent d’antan Le fascisme n’est pas une doctrine mais un mouvement nationaliste Le fascisme met en place une société hiérarchisée qui a donc besoin d’une certaine élite. L’élite est composée de personnes combatives, fanatiquement dévoué à leur chef et leur force. E. Anti-christianisme (Hitlérisme essentiellement) il travaille contre Dieu, à l’encontre de sa volonté et de son travail de création. Le fascisme est opposé à toute forme de religion car : A. Athéisme : refus du statut de créature, négation du père, le fasciste se prend pour le créateur lui-même l’homme retombe au centre du pêché originel, ils se prétendent l’égal de Dieu. Ils essayent d’imposer une sorte de nouvelle religion or le Père est un pôle indispensable à l’équilibre qui créé et fait respecter les repères créé par ce Père. B. Perte de toute humanité: A partir de cet athéisme on est insensible, on se coupe de toute valeur incompatibles avec les valeurs fondamentales (justice, liberté, égalité,…) Opposition ressentie de la par des libéraux, des démocrates,… de l’Eglise L’insensibilité met en place une valorisation du muscle, pour se prouver qu’ils sont capables de faire qq chose au nom de leur nation >< Chrétiens Danger de culte effréné de la performance qui marginalise certaine personne - - 27 C. Statolâtrie : Néologisme pour parler de l’idolâtrie de l’Etat, du lien entre Etat et nation D. Culte du Chef : Exige une fidélité inconditionnelle qui peut aller à l’encontre de l’individu Culte de la puissance et de la force : F. Racisme : Existe en premier lieu du côté des Nazis Loi du plus fort ils se donnent des droits parce qu’ils se jugent les plus forts Pour eux, le peuple allemand Doit s’imposer. avant de parler d’antichristiannisme, nous pouvons parler d’anti humanisme !!! E. 4. Variantes nationales Italie : Les italiens font sans cesse référence à l’empire romain représentant l’âge d’or de l’Italie (pour l’Espagne, époque de Charles Quint) Irrédentisme Dictature sans doute totalitaire (surtout à partir de 1937), mais qui ne présenta jamais le caractère systématique et fanatique de l’hitlérisme (ou du stalinisme), y compris pour le racisme antisémite qui ne commence qu’en 1938 Allemagne : 1. Hitlérisme en général : Son objectif essentiel est de fonder un Empire millénaire florissant et universellement respecté : ceci suppose : De régénérer la race germanique en lui redonnant sa pureté originelle, au détriment de tous les éléments réputés corrupteurs (eugénisme, exclusion, ségrégation,…). Cet intégrisme raciste est la seule vraie spécificité de l’hitlérisme, son dogme fondamental en quelque sorte. Pangermanisme (regrouper tous les peuples allemands dans le même Reich) De faire alliance avec un maximum d’Etats et d’organisations pour participer à la croisade de régénération de la race blanche De mettre hors d’état de nuire tous ses ennemis, et en particulier les grands groupes multinationaux à l’origine de tous les maux contemporains (bolchévisme) De conquérir, piller et asservir impitoyablement les Etats récalcitrants D’offrir par la conquête à la race des seigneurs un espace vital plus décent pour l’expansion à laquelle elle a droit en vertu de sa mission civilisatrice, et cela au détriment des peuples slaves, de race inférieure (qui pourrons rester en place et même en vie à condition de se mettre au service de leurs nouveaux maîtres.) 2. L’Antisémitisme Nazi : a) Les antécédents récupérés : L’antijudaïsme séculaire de l’Europe chrétienne est mis à contribution, avec l’accent sur les principaux griefs faits aux Juifs au 19è : tous sont considérés comme des révolutionnaires, des capitalistes exploiteurs, des apatrides visant la conquête du monde Depuis la fin du 19è, un racisme pseudo scientifique qui prétend s’appuyer sur les théories de Darwin b) La nouveauté radicale de l’antisémitisme hitlérien : 28 Tout Juif constitue une menace mortelle pour la race aryenne, et cela au plan biologique : sa race constitue, de par son existence même au sein de la Nation, un risque de contamination qui engendrerait à brève échéance la dégénérescence et la mort de la race supérieure. == MAL ABSOLU La mise en œuvre, sur base de ce racisme biologique, d’une politique d’extermination systématique, présentée comme la solution définitive du problème juif. La conférence de Wannsee , à Berlin, le 20 janvier 1942, précisera le programme : rayer de la carte 11 millions de Juifs d’Europe ! Exécutions massives par la SS qui suivait la Wehrmacht dans son invasion de l’URSS Dès la fin 1941, aménagement de camps conçu exprès. Mort des juifs par asphyxie. II. Les Facteurs de réussite du fascisme. a) Tradition nationaliste b) Frustration issue de la première guerre mondiale (révolution de la gauche, traité de Versailles, non obtention de toute les terres irrédentes…) c) Bouleversements sociaux suite aux crises économiques (misères,… vont amener les foules vers le sauveur (Hitler)) d) La gravité du danger communiste (Allemagne proche du danger rouge des communistes russes) e) La crise politique de la démocratie f) Les réactions maladroites et inefficaces des forces démocratiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur (les grands groupes sont désunis, ils se disputent donc ils ne savent pas contrer le fascisme g) Les méthodes fascistes : 1. dès avant l’arrivée au pouvoir : Surenchère de la gauche (mesures proposées qui sont plus à gauche qu’à gauche) Anesthésie de la droite (moins de grève) Propagandes (les SS et les SA passent dans les rues font de la pub, veulent avoir de nouvelle recrues, se moquent maltraitent Intimidation terroriste 2. la tactique : la révolution légale par un dictateur plébiscité : Le putsch de Munich a raté, il va en prison et écrit Mein Kampf. A sa sortie de prison il va une révolution légale. Le fascisme n’est pas révolutionnaire. (Nuit des longs couteaux) 3. Après l’arrivée au pouvoir : facteurs de renforcement du régime Les plébiscites Les réalisations économiques et sociales (résorption du chômage, grands travaux publics) La mise au pas l’embrigadement des individus : 1. suppression des partis et de toute opposition (Long Couteaux) 2. oppression et répression policière 3. une éducation nouvelle : les mouvements de jeunesse du parti unique 4. l’enseignement mis au pas 5. la culture bâillonnée et confisquée (on ne peut rien dire) 6. les medias au service du régime : la propagande 7. le monde du travail réorganisé (corporatisme) 8. les loisirs collectifs organisés 9. tentative de subordination, puis persécution des Eglises. 29 III. Le Fascisme, fauteur de guerre. 1. nationalisme impérialiste: A. Orgueil et mégalomanie des chefs. B. Volonté de revanche et d’hégémonie, attisée par l’exaltation de la force, de l’aventure et jouant sur la fibre nationaliste (irrédentisme, pangermanisme). 2. une économie sous pression : Autarcie, accords de troc (clearing), contrôle des prix et salaires, augmentation des impôts, grands travaux publics et armement. Relance précaire car fondée sur le préfinancement (traites), un mark surévalué et un endettement important. Seules des conquêtes (d’ailleurs programmées) assorties d’un pillage à grande échelle pourront redresser la situation (d’où le point suivant). 3. Le réarmement (Allemagne). 4. une société mobilisée et frustrée : A. Agriculteurs. B. Femmes. C. Classes moyennes. D. Grand patronat. E. Ouvriers. F. Dissidents et leurs proches. 30