ARTICLE DE R EVUE Progrès en Urologie (1992), 2, 949-970 L'hyperplasie bénigne de la prostate: un survol des options de traitement Mostafa M. ELHILALI, Seif M. HAMDY Département d'Urologie, Université McGill, Montréal, Québec, Canada L'incidence d'évidence microscopique d'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) augmente avec l'âge passant de 8% durant la 4ème décennie pour atteindre 90% à la 9ème décennie [10]. Cependant, la grande majorité des hommes ne ressentent pas la nécessité de recourir à un traitement. Aux États -Unis, on considère qu'approximativement 25% des hommes ayant atteint l'âge de 80 ans ont eu recours à un traitement contre l'HBP [2], représentant ainsi 25% du total des soins dispensés par les urologues américains [45]. Environ 90% des pati ents qui subis sent une pros tatectomie optent pour la résection transuréthrale de la prostate (RTUP) [78]. On rapporte qu'approximativement 400.000 RTUP sont pratiquées annuellement aux État s-Unis [46], représentant ainsi 40% de toutes les chirurgies maj eures exercées par les urologues américains [45]. Malgré l'intérêt prononcé des urologues à maintenir la primauté de cette approche comme étant le standard de référence pour le traitement de l'HBP, plusieurs arguments sont maintenant apportés afin de changer la pratique courante du traitement contre l'HBP. Le fardeau fi nanci er que constit ue la pratique de la RTUP dans le budget des soins de la santé est sans doute un argument dont il faut tenir compte. Aux États-Unis seulement, on estime à 4 milliards de dollars les coûts annuels de cette chirurgie [46]. De plus, des doutes raisonnables quant aux indications, à l'efficacité et à la sécurité de cette approche c h i r u rgica le ont inci té le s pa rti s concernés (patients, urologues, les gouvernements et les compagnies d'assurances) à réévaluer l'approche thérapeutique pour le traitement de l'HBP. Il a été montré que chez 40% des patients présentant des symptômes d'hyperplasie bénigne de la prostate, l'état de santé s'améliore de façon spontanée même sans avoir subi d'intervention chirurgicale. L'analyse de paramètres objectifs confirment une perception d'amélioration chez 50% de ces patients [49]. Il semble qu'un groupe relativement important de patients ne requièrent qu'un simple traitement symptomatique sans qu'aucune chirurgie ne soit nécessaire. Il semble donc qu'un nombre considérable de patients ayant subi une intervention chirurgicale auraient pu connaître la même amélioration de leur état de santé par l'utilisation d'une thérapie efficace mais moins invasive. Malgré le fait que la RTUP soit considérée comme l'option préconisée pour le traitement des symptômes de l'hyperplasie bénigne de la prostate, certains patients ne semblent pas satisfaits des résultats. LEPOR et R IGAUD ont évalué l'efficacité de la RTUP chez 32 patients présentant une hyperplasie modérée. Ils ont rapporté que, dans la période post opératoire (3-21 mois), 16% des patients ont obtenu des résultats insatisfaisants (amélioration légère ou nulle) [70]. Des résultats mitigés ou nuls ont également été rapportés par d'autres équipes [30, 78]. Dans le futur, un nombre moins important de patients connaîtront une légère détérioration de leur symptomatologie globale [14]. Toutefois, le débit urinaire maximum (QMax) s'est détérioré chez un plus grand nombre de patients. Trois mois après la chirurgie, la moyenne des QMax augmentait de 93% alors qu'elle n'était que 19% plus élevée 3 à 4 années plus tard [23]. On constate que durant les 8 années qui ont suivi la RTUP, 12-15% des patients ont nécessité une seconde résection [23, 87]. Lors de cette deuxième intervention, des pat hologi es aux conséquences graves ont été observées dans 18% des cas [78]. De plus, des complications périopératoires liées à l'anesthésie, la perforation de la capsule prostatique et le syndrome pos t RTUP sont autant de désavant ages dont il faut tenir compte [23, 50, 98]. L'infection Manuscrit reçu le 10 juillet 1992 949 du tractus urinaire (ITU) et d'épididymite demeurent toujours des séquelles pos sibles bi en que grandement diminuées lorsque les soins périopératoires sont adéquats [78, 50]. L'incontinence urinaire ou un rétrécissement uréthral peut causer des problèmes considérables à long terme [50]. Dans une étude faite sur l.000 patients, MEBUST rapporte une incidence de dysfonctions sexuelles dans 13% des cas, 2 mois après la RTUP [78]. Une prévalence plus élevée [50], ou plus faible [23], a été rapportée par d' autres groupes . Cependant, il faut reconnaît re que l a percept ion du pati ent de sa puissance sexuelle, la présence ou l'absence de partenaire et l'intérêt sexuel sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à cette variation de résultats obtenus [78]. La perte d'éjaculation antérograde est une autre dysfonction sexuelle fréquemment associée à la RTUP [23, 50, 84]. En plus des complications décrites ci-dessus, la RTUP comporte 0,2% de risque de mortalité [78]. Des études à long terme ont montré une augmentation du taux de mortalité chez les patients ayant subi une RTUP par rapport à celui enregistré chez les patients ayant subi une chirurgie ouverte. A la suite d'une étude faite chez plus de 54,000 patients provenant de trois pays différents et qui ont subi une prostatectomie, ROOS et coll. ont observé que l'augmentation du risque de mortalité rapportée en fonction de l'âge du patient était plus particulièrement causée par les problèmes cardiaques qui surviennent après la RTUP [87]. Une nouvelle étude sera nécessaire pour démontrer s'il est question de ris que réel, d'artéfact statistique ou de facteurs concomitants non reconnus. Toutefois, ces données n'affectent pas le statut de standard de l'excellence de la RTUP contre lequel les autres formes de traitement sont comparées. Jusqu'à ce jour, l'efficacité de la RTUP n'est pas sérieusement menacée par d'autres modalités thérapeutiques. Néanmoins, les études citées plus haut incitent le clinicien concerné à explorer de nouvelles options thérapeutiques pouvant être préférables chez certains groupes de patients. AUTRES ALTERNATIVES CHIRURGICALES Depuis le début du siècle, la prostatectomie par chirurgie ouverte demeurait le seul choix clinique pour le traitement de l'HBP. Son remplacement graduel par la résection endoscopique a débuté dans les années cinquante et actuellement, 90% des prostatectomies pratiquées en Amérique du Nord sont réalisées par voie transuréthrale [78]. Ce changement majeur peut être attribué au fait que les patients s ont mieux informés sur cette pathologie de sorte qu'ils se présentent en clinique plus tôt que précédemment et avec des adénomes de tailles plus petites [50]. Alors que des patients avec de petites prostates sont sujets à des complications lors d'énucléation par chirurgie ouverte, les adénomes de plus grandes tailles y sont mieux adaptés [50]. Très peu de patients auront à subir une seconde intervention pour obstruction infravésicale [87]. De plus, les taux de morbidité et de mortalité sont inférieurs à ceux liés à la RTUP [87, 50]. INCISION TRANSURETHRALE DE LA PROSTATE (ITUP) Dans le cas d'une légère hyperplasie de la prostate de type fibromusculaire, la tension de la capsule pros tati que peut être la cause principale de l'obstruction infravésicale [50]. O RANDI a introduit l'incision transuréthrale de la prostate (ITUP) dans les années soixante-dix. Cette approche chirurgicale qui comporte deux incisions, l'une à 5 heures et l'autre à 7 heures, provoque une ouverture dans la prostate; il s'ensuit une interruption de son flot sanguin accompagnée du drainage des sécrétions prostatiques et des calculs accumulés [84]. Les patient s présentant des pros tat es de moins de 20 g. sont les meilleurs candidats pour cette technique [84], laquelle pourrait être combinée avec une RTUP lim it ée s i la s ituati on le demandait [50, 84]. Dans une étude, 134 patients, parmi lesquels 29 présentaient une rétention urinaire (l9 aiguës et l0 chroniques), WAYMONT et coll. ont rapporté une amél iorat ion s ubj ect ive dans 86% des cas 6 semai nes après l'ITUP [111]. 68% des patient s demeuraient satisfaits des résultats 3l mois après la chirurgie. D'autres études ont confirmé cette amélioration symptomatique [51, 54]. De plus le QMax demeurait dans l a limit e des valeurs normales même quatre années après l'intervention [25, 54]. 950 Ces résultats ont été confirmés dans une étude prospective randomisée. Les patients ayant des adénomes de 20 g. et moins ont été répartis en deux groupes égaux de 38: RTUP et ITUP [23]. L'analyse comparative de ces deux traitements a révélé que, dans les mois qui ont suivi les interventions chirurgicales, aucune différence significative dans l'am élioration subjective des s ymptômes n'a été constatée. Le QMax a été augmenté de façon considérable dans les deux groupes par rapport aux valeurs pré-opératoires. Dans les trois à quatre années suivant les interventions, il a été observé que les patients du groupe ayant bénéficié de l'ITUP possédaient un meilleur QMax que ceux ayant subi la RTUP, les valeurs du QMax pour les patients de ce dernier groupe n'ayant pas connu d'amélioration significative par rapport aux valeurs préopératoires [23]. On présume que la détérioration a été causée par le développement d'une sténose du col vésical. De plus, la durée d'hospitalisation, le temps nécessaire à la chirurgie, les pertes s anguines et les complications post -opératoires favoris ent l'ITUP sur la RTU [23, 51, 111]. PROSTATECTOMIE TRANSURETHRALE INDUITE AU LASER (PTUIL) L'utilisation du laser Nd:YAG est potentiellement intéressante pour le traitement de l'HBP. La pros tate ctom ie t rans ur éth ral e indu it e au l aser (PTUIL) peut en toute sécurité empêcher l'obstructi on mécanique, tout particulièrement celle occasionnée par l es adénom es prost at iques de petites tailles [24], sans pour autant provoquer de perte sanguine sévère, une absorption de fluide ou encore une cathétérisation post-opératoire [24, 88, 112]. Les coûts substantiels ainsi que le manque de fragments de tissus adéquats pour le diagnostic his tolologique demeurent des points négati fs importants à considérer. Toutefois, cette approche thérapeutique peut s'avérer être une alternative adéquate dans une population de patients sélectionnés. DILATATION DE LA PROSTATE AU BALLON Plusieurs procédures de dilatation de la prostate furent jadis utilisées pour traiter le problème de l'obstruction prostatique [27]. B URHENNE et coll. ont été les premiers à promouvoir la technique de la dilatation de la prostate au ballon [17]. La procédure consiste à appliquer une pression élevée sur l'adénome afin d'en diminuer l'obstruction. Le mécanisme d'action reste inconnu. La fracture ou rupture de la commissure prostatique ou de sa capsule a été proposée pour expliquer les effets bénéfiques de cette technique. Toutefois, GILL et coll. n'ont pu démontrer de corrélation entre les résultats et la présence d'une rupture de l'urèthre prostatique ou d'une commiss urotomi e vi sionnée par uréthrographie rétrograde [37]. D'autres mécanismes potentiels tels la compression et la déshydratation de l'adénome, l'étirement de la capsule élastique ou la perte de tonus du muscle lisse ont été proposés sans pour autant avoir été prouvés expérimentalement [27]. Néanmoins, il faut noter que certains cas traités par l'ITUP peuvent nécessiter une seconde intervention chirurgicale. Il a été rapporté que 2% (3 sur 133) des patients ont eu recours à une deuxième i ntervent ion dans les six semaines s uivant l'ITUP , alors que dans une période post-opératoire de dix-huit mois, 13% des patients ont eu recours à la RTUP [54]. C es données ont été confirmées par d'autres groupes d'investigateurs [54, 84]. L'impuis sance post-ITUP pourra être empêchée dans la mes ure où une coagul ation extensive sera évitée [54, 84]. L'incidence d'éjaculation rétrograde s'établit à 13% chez les patients ayant recours à l'ITUP comparativement à 37% che z c eux ayant subi la RTUP [23, 51, 54]. Cependant, cette différence n'est pas statistiquement significative [23]. Un autre problème potentiel lié à l'ITUP est la non détection du cancer de la prostate de stade A, lequel fut dét ecté dans 29% des patie nt s ayant eu besoin de recourir à une RTUP subs équente [23,111]. Chez ces pat ients, la biopsie transuréthrale de la prostate ne s'est pas révélée utile car aucune des biopsies pratiquées pendant l' IT UP n 'a déc el é l a p rés e nce de t um eur s malignes [111]. DOWD et SMITH ont rapporté que dans un groupe sélectionné de cinquante patients, 72% ont connu une amélioration symptomatique d'acceptable à excellente [27]. Aucun des patients n'a bénéficié d'une seconde dilatation. Un autre groupe de chercheurs ont rapporté une amélioration subjective de 951 modérée à bonne dans 42% des cas traités sans toutefois pouvoir établir de corrélation entre les données objectives et le niveau d'amélioration subjective [37]. Seulement quatre patients, sur les trentesept qui ont subi une cystométrographie (CMG) 3 à ll mois suivant la dilatation au ballon, ont démontré l'absence d'obstruction (facteur de résistance uréthrale supérieur ou égal à 0,6); deux d'entre eux n'ont même pas connu d'amélioration symptomatique [37]. Dans l a prem ière étude, un QMax excellent a été noté chez 46% des patients [27]. Dans cet te m ême ét ude cependant, s euls l es patients possédant un QMax inférieur à 15 ml/sec étaient s électionnés pour la dilatation au ballon. D'autre part, une excellente réponse était définie comme étant une amélioration de plus de 50% avec un QMax supérieur à l0ml/sec. Cette inconsistance dans les niveaux seuils diminue la crédibilité de ces résultats. De plus, les résultats obtenus de patients atteints de rétention urinaire aiguë ou chronique furent décourageants [37]. La procédure de dilatation est relativement peu invasive et provoque moins de complications que la chirurgie com me t el le. Tous les patients ont souffert d'hématurie post-dilatatoire, laquelle était cependant modérée dans la majorité des cas [27, 37]. En absence d'options thérapeutiques valables, comme dans les cas de patients à risque élevé ou dans le cas de jeunes patients présentant les mêmes symptômes et chez qui la préservation de fonctions sexuelles adéquates est importante, cette techni que peut êt re vue comme un trai tement symptomatique [27]. TUTEUR URETHRAL Depuis l'utilisation par FABIAN du tuteur uréthral pour corriger une obstruction infravésicale [29], cette approche a acquis une certaine accréditation. Divers dispositifs ont été utilisés afin d'apporter un soulagement temporaire [76, 83], ou comme mesure permanente [21, 113] afin de corriger l'obstruction reliée à l'HBP. Le tuteur " Prostakath", une version modifiée de la spirale de Fabian, est un dispos itif s piralé en or plaqué, form é d'un ressort étroitement constitué et ayant un diamètre extérieur de 21 F [43, 113]. Sa queue dist ale facilite son retrait lorsque nécessaire. Le "Wallstent" est une maille tubulaire macroporeuse consti tuée d' un 952 super alliage de qualité chirurgicale qui était tout d'abord utilisé pour les rétrécissements uréthraux [79]. Il a été employé ensuite pour le traitement de l 'HBP [21]. Sa structure poreuse permet à l'épithélium uréthral de s'insérer entre les interstices du treillis tubulaire. L'épithélialisation de la lumière est complète six à huit mois après l'insertion [21]. Un cathéter de polyuréthane Malecot 16 F double est actuellement disponible pour les applications de courte durée [83]. Dans la majorité des cas, les patients en rétention urinaire aiguë ont retrouvé des mictions [83] Malgré le déclin graduel du QMax avec le temps [31], ce dispositif offre une alternative convenable avec une efficacité relative très s atis faisante en regard des condit ions médical es des patie nt s atteints d'HBP. D'autre part, la majorité des échecs se retrouvent parmi les patients en rétention urinaire chronique, présumée due à l'absence de contraction efficace du détrusor [43, 76]. Les taux de succès varient de 50% à 100% selon les populations de patients étudiées [21, 43, 76, 83]. Il est très important de bien positionner le tuteur uréthral puisqu'un nombre appréciable de patients nécessitent une retouche [43, 113]. La migration du dispositif vers la vessie a été rapportée chez sept patients sur douze [27]. Il arrive qu 'après l'insertion, les patients ressentent de l'inconfort [25], une i nconti nence im portant e ou d'aut res symptômes qui nécessiteront l'ablation du tuteur [76, 83]. Ces troubles sont attribués à l'instabilité du détrusor [21, 113], qui, à l eur tour, peuvent résulter d'une pathologie initiale reliée à une obstruction antérieure [1], ou encore à des complications provoquées par l'étirement mécanique du col vésical causé par le tuteur [76]. D'autres formes d' incontinence tell es que l'égout tement mineur [76], l'incontinence à l'effort [76], l'énurésie nocturne [43, 76] et l'incontinence totale ont été rapportées [1, 3]. La majorité des patients qui présentent une incontinence totale ont vu leur problème corrigé après le repositionnement du tuteur audessus du sphincter [113]. L'ITU symptomatique [43, 76] ou encore la septicémie [76] peuvent se produire avec une incidence négligeable dans ce groupe de pati ent s. Les com pl icati ons à long terme comprennent l'incrustation [21], le rétrécissement uréthral [43, 76] et le bris spontané de la prothèse. Malgré les désavantages énumérés plus haut, le développement d'une endoprothèse paraît être une alternative thérapeutique raisonnable pour certains groupes de patients. Ces dispositifs semblent être tout à fait indiqués pour les patients possédant un état de santé déficient ou affaibli ou pour ceux qui supportent mal l'anesthésie. Les patients avec une tumeur maligne de stade avancé, et pour qui le soulagement de l'obstruction infravesicale par une int erventi on chirurgi cale n'est pas jus tifiable représentent d'excellents candidats pour cette procédure. Le matériel et les méthodes utilisés pour le tuteur uréthral requièrent certaines modifications, et les coûts de l'opération doivent être sensiblement réduits. De plus, des études avec suivi suffisamment long doivent être réalisées avant de pouvoir proposer cette approche comme alternative valable à la RTUP ou à l'ITUP à des patients en bonne santé. HYPERTHERMIE ET THERMOTHERAPIE Au cours des dernières années, l'hyperthermie a été introduite comme une nouvelle modalité de traitement de l'HBP. Tenant compte du fait que les cellules cancéreuses sont plus sensibles à l'hyperthermie que les cellules normales, les urologues ont exploré la valeur de ce trai tement dans des cas avancés de cancer de la prostate. Le dispositif utilisé, via l'énergie des micro-ondes, élève la température de la prostate jusqu'à 41-44°C [95]. Il est postulé que l'apport sanguin relativement pauvre dans les tumeurs solides limite leur capacité de dissipation de la chaleur [116]. Des progrès subjectifs et objectifs sont observés chez les patients qui ont un cancer de la prostate [93, 106, 116]. De plus, certains auteurs ont rapporté des rémissions complètes [106], d'autres une disparition sur la biopsie de tissus cancéreux [93], et même disparition scintigraphique de métastases osseuses [106]. Des améliorations subjectives et dans certains cas vérifiées par biopsie ont également été rapportées suite à un traitement hyperthermique dans les cas de prostatodynie et de prostatite chronique non bactérienne [6, 94]. siques réagissent à la chaleur de la même façon que les cellules cancéreuses [92]. Le taux de PSA (Prostatic Specific Antigen) sérique mesuré immédiatement après une scéance d'une heure d'hyperthermie ne montre aucune augmentation [73] . La plupart des études ne rapportent aucun changement significatif dans la taille de la prostate [5, 92, 94, 104] et il n'existe aucune évidence de nécrose cellulaire dans les biopsies pratiquées 1 à 2 semaines suivant le traitement des patients cancéreux [105]. Les principales caractéristiques histologiques sont l'hyperaemie, un oedème diffus et une inflammation interstitielle causée par l'infiltration de cellules [105]. Des résultats similaires surviennent dans les prostates de chiens [62, 95]. Certains auteurs ont émis l'hypothèse que l'hyperthermie peut provoquer une baisse importante de la composante du tissu fibreux et une hausse de la masse musculaire [100]. Toutefois, leur hypothèse repose sur l'évaluation histologique de s pécimens obtenus 3-12 mois après un traitement infructueux. Il devient alors difficile d'extrapoler ces observations aux patients pour qui le traitement hyperthermique est une réussite. Les premiers appareils utilisés pour ce type de traitement à la chaleur étaient constitués d'un générateur à micro-ondes de 915 MHz / l00W couplé à un dispositif rectal et utilisés pour la distribution de l ' énergie t herm i que éc helonnée s ur de s scéances multiples [71, 115]. L'utilisation de cette technique a connu un s uccès marqué chez l es patients portant un cathéter [ 71, 72, 92, 11 5 ] . Chez au moins 50% des patients, le cathéter a pu être retiré, la plupart d'entre eux ne nécessitaient pas de réinsertion après un an [72, 92]. Toutefois, il n'existe pas de rapport sur les données urodynamiques suivant le retrait du cathéter. Les résultats obtenus chez les patients symptomatiques mais sans rétent ion uri naire s ont m oins concluants, et des données contradictoires ont été rapportées. Un groupe de chercheurs a noté une amélioration globale subjective de 54%. Malgré ces changements, l'impression d'amélioration rapportée par les patients n'a pu être confirmée par le score des symptômes [104]. Certains considèrent que l'améliorati on notée dans des études antérieures était associée à l'effet placebo ou encore à la dilatation mécanique causée par le cathétérisme à répétition. Il est clair qu'une étude bien contrôlée avec un traitement simulé devient nécessaire pour Ces résultats encourageants ont suscité l'utilisation de l' hypertherm ie chez l es pati ent s souff r a n t d'HBP. Bien que le mécanisme d'action demeure incertain, on présume que les cellules hyperpla- 953 confirmer ou infirmer les effets bénéfiques de ce traitement. Dans un récent article, trente-huit patients ont subi un traitement thermique alors que 30 autres n'ont eu qu' une si mulati on de t raitem ent . Tous l es patients impliqués dans l'étude ont participé à 5 scéances de 60 minut es échelonnées s ur cinq sem aines [117]. Trois m oi s plus ta rd, l es 38 patients du groupe traité ont ressenti une amélioration marquée des symptômes qui fut confirmée par un score précis des symptômes. De plus, une diminution significative du volume résiduel urinaire ainsi qu'une hausse du QMax moyen ont aussi été observés. Aucun de ces effets ne fut constaté chez les patients qui ont subi le traitement si mulé. Toutefois, les critères d'inclusion pour cette étude demeurent ambigus et l'amélioration du QMax ne signifie pas nécessairement l'absence d'obstruction. A la suite du traitement, le QM ax moyen des patients du groupe s'élevait à 9.6 + 5.8 ml/sec. De plus , l'écart des QMax prétraitements ent re les deux groupes laisse planer des doutes quant à la validité des conclusions apportées de cette étude. Dans une é tude ouvert e non r andomi s ée, 7l patients ayant une obstruction uréthrale importante ont suivi de 4 à 7 séances de traitement [92]. Alors qu'environ 50% des patients connaissaient un soulagement des s ym pt ôm es, cet te amé liorati on n'était signi ficative que dans 25% des cas. Les changements objectifs n'ont été percus que dans le volum e urinaire rés iduel alors que la valeur du QMax n'a connu aucune variation significative. Des réponses favorables, tant subjectives qu'objectives ont été rapportées dans seulement 28% des cas; alors que 18% des patients profitaient des effets bénifiques dans une seule des deux catégories, 54% d'entre eux n'obtenaient aucune amélioration subjective ou objective. Tel qu'admis par les aut e ur s , c es ré s ul t a t s r e s t ent m a rg i n a u x . Cependant, ces résultats peuvent suggérer qu'un sous-groupe de patients peut potentiellement bénéficier d'un tel traitement. Certaines études comportant un suivi plus long ont montré qu'un nombre important de patients qui ont obtenu des résultats favorables avec la thérapie hyperthermique néces siteront éventuellement un traitement définitif. Des progrès objectifs et subjectifs soutenus ont été rapportés un an après le traitement chez 51% des cas parmi un échantillon de 124 patients étudiés [95]. Un suivi de quatre ans a révélé que 36% des patients requéraient une intervention dans les deux premières années post hyperthermie, alors qu'un nombre moindre recourait à cette intervention passé la période de 2 ans [13]. L'examen de ces deux études montre que le progrès objectif a principalement été observé dans le volume urinai re résiduel plutôt que dans la valeur du QMax. Malheureusement, aucune donnée brute n'a été rapportée dans ces études, les auteurs ne mentionnant que des améliorations relatives en pourcentages. Un autre groupe d'investigateurs ont récemment compilé les résultats de leur expérience sur l50 patients qui refusaient la chirurgie pour des raisons non médicales [39]. Les rés ultat s d'un suivi de deux années ont révélé l'échec de cette technique dans le soulagement de l'obstruction uréthrale . Plus récemment, la pratique de la thermothérapie par voi e t ransurét hrale, ut ilis ant l' énergie des micro-ondes, a été introduite. L'applicateur uréthral est présumément plus précis, assurant un positionne ment e xa ct et reproduct ibl e de l 'a nt enne. Contrairement à l'applicateur rectal, l'antenne uréthrale est en contact direct avec la partie centrale de la prostate là où l'adénome se loge. De cette façon, les plaies rectales sont évitées. Un deuxième avantage a aussi été reconnu. Les nouveaux dispositifs sont créés pour pouvoir développer une chaleur en profondeur dans la zone de transition de la prostate jusqu'à une température de plus de 45°C tout en maintenant celle de la zone uréthrale à moins de 45° C [11, 14]. Cette technique est connue sous le nom de thermothérapie transuré thrale à micro-ondes (TTUM) et est basée sur des résultats indiquant qu'une telle l'élévation de température dans un tissu provoque sa destruction [11]. Parmi les 20 patients qui ont subi une seule séance de TTUM et qui ont été s uivis par des études de RMI (Résonance M agnétique), USTR (Ultrasons transrectals) et Doppler, il a été montré que 73% d'entre eux présentaient des évidences d'hyperaemie, d'oedème ainsi qu'une éventuelle fibrose du tissu prostatique [57]. BAERT et coll. ont rapporté les résultats obtenus chez 31 patients à haut risque. Chacun d'entre eux a bénéficié de 5 séances d'hyperthermie uréthrale et a été s uivi sur une période d'au moins douze mois consécutifs [5]. Tous les patients ont ressenti des améliorations subjectives, et plus spécialement 954 pour les symptômes liés à l'obstruction. Ces changements furent très i mportants chez 55% des patients. Ceux dont l'hyperplasi e étai t localisée dans le lobe latéral ont eu de meilleurs résultats que ceux dont l'hyperplasie portait principalement sur le lobe médian [5]. Le résidu post-mictionnel a diminué de façon significative et le QMax s'est amélioré de facon i mportante chez les patients atteints d'hyperplasie du lobe latéral [5]. Différents groupes de chercheurs ont rapporté des progrès subjectifs et objectifs chez des patients soumis à une seule scéance de TTUM [11, 14]. A la suite d'une séance unique de traitement, des progrès obj ect ifs modérés ont été cons tatés dans deux études séparées impliquant un grand nombre de patients [57, 60]. Dans une de ces études, des améliorations moyennes du QMax de 0. 9 et l. 2 ml/sec à 12 semaines et 6 mois, respectivement, ont été observées sans aucun changement dans le volume de résidu urinaire [60]. Ces améliorations sont généralement limitées aux symptômes liés à l'irritation [57]. Dans une ét ude random i s ée i m pl i quant 49 patients, 25 d'entre eux furent traités par la TTUM alors que la RTUP fut utilisée pour les 24 autres patients [86]. L'analyse des symptômes ainsi que les moyennes de QMax ont connu une amélioration constante dans les deux groupes mais avec des valeurs plus élevées pour les patients sélectionnés pour la RTUP. Le QMax moyen a augmenté de 7,4 ml/sec à 18,5 ml/sec après 6 semaines et à 17,6 ml/sec après 6 mois pour les patients soumis à la RTUP. Les valeurs enregistrées pour le groupe soumis à la TTUM sont passées respectivement de 7,l ml/sec à 12,3 ml/sec et 13,5 ml/sec [56]. Généralement, les voies transrectales et transuréthrales pour l'application des micro-ondes ne sont pas génératrices de complications sérieuses. Un seul cas de fistule uréthro rectale a été relev é au to ut déb ut d e l'utilisation de l'applicateur rectal mais cette complication ne s'est p as reproduite p ar la su ite [9 3]. On est ime qu 'en vi ron 25 -30 % d es patients soumis à la TTUM développent une rétention urinaire tôt après le traitement, mais cette rétention disparaît par la suite [11, 60, 86]. Par contre, ces patients peuvent souffrir d' inconfort, de douleur rectale ou d'une diarrhée [104, 72]. La majorité d'entre eux connaîtra un certain degré d'hématurie ou encore un saignement uréthral, particulièrement à la suite d'une TTUM [6, 91]. On a aussi relevé 955 une augmentation de la température corporelle ainsi que des infections urinaires [72, 104]. La majorité des études apportées n'ont pas été rigoureusement contrôlées . Connaissant la complexité de l'HBP, l'absence du groupe placebo dans ces études met en doute la crédibilité de certains résultats positifs rapportés. Les données objectives brutes, autres que celles se rapportant au retrait du cathéter, ne sont pas habituellement présentées et un certain nombre d'auteurs utilisent plusieurs types pathologiques, symptomatiques, etc... pour présenter leurs résultats. Cette approche rend difficile, voire impossible, l'appréciation de l'importance clinique de leurs données. Néanmoi ns , des effets bénéfiques patents rapportés dans ces études ne peuvent être ignorés. Il y a probablement des patients qui pourront bénéficier de cette forme de thérapie [118], même si leurs caractéristiques cliniques n'ont pas encore été définies. De plus, le traitement semble apporter un soulagement temporaire des symptômes avec un minimum de complications. Le coût de ce traitement devra être comparé avec ceux des traitements alternatifs qui apportent des améliorations symptomatiques equivalentes. Les protocoles qui n'utilisent qu'une seule séance de traitement [11, 57, 60] seraient plus efficaces et moins coûteux. TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE DE L'HPB Le développement de l'hypertrophie de la prostate est imprévisible et très variable. Alors qu'ils sont sous observation médicale, il a été démontré que près de 40% des patients souffrant de symptômes prostatiques connaitront une amélioration spontannée alors que 45% expérimenteront une symptomatologie plus sévère [49]. Les progrès subjectifs spontanés observés dans les études qui ont porté sur les traitements non chirurgicaux de l'HBP sont responsables de la majorité des effets qui sont étiquetés "effet placebo". Par exemple, dans une étude, il a été noté une amélioration des s ymptômes chez 57% des patients appartenant au groupe placebo [33]. Par contre, l'utilisation de critères objectifs a démontré une amélioration de seulement 20% contre une détérioration de 65% des symptômes des patients [49]. La taille de la prostate peut même diminuer chez ces patients [48]. Cet exemple souligne l'importance du principe généralement accepté que l'évaluation adéquate d'un protocole de traitement devra être réalisée par une ét ude à l ong t erme, randomi sée, à double ins u incluant un contrôle placebo. La différence entre les paramètres subjectifs et objectifs est souvent très importante lors d'évaluation de médicaments. Ceci est particulièrement vrai chez les patients qui se prés ent ent avec des s ym pt ômes faibl es ou modérés, tout en étant sous le seuil de ceux rencontrés lors de rétention urinaire ou lors de détérioration du haut appareil urinaire. Autrement dit, sans indication absolue pour une intervention. Il est important de noter que la majorité des patients at teint s d'HBP ont des symptômes de légers à modérés. Considérant la diversité des pathologies de l'HBP, il n'est pas surprenant de constater que la réponse à un médicament donné soit très hétérogène dans un groupe de patients. La reproductibilité des résultats devient très ardue à moins que les caractéristiques des patients ne soient bien définies et adéquatement contrôlées. Ce type d'études contrôlées peut s'avérer impossible à realiser en l'absence de caractérisation qualitative et quantitative du tissu étudié. Tel que déjà mentionné, la non détection du stade A du cancer de la prostate représente un risque potentiel car ce cancer non détecté peut biaiser les résultats des études sur le traitement hormonal de l'HBP [32, 48, 74]. Le tissu cancéreux répond souvent de façon spectaculaire à la suppression des androgènes. Ceci est particulièrement vrai si l'étude de l'efficacité du traitement est évaluée à court terme. TRAITEMENT HORMONAL: CONCEPT Certaines stratégies pharmacologiques du traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate présument que des facteurs mécaniques et/ou dynamiques contribuent à la pathophys iologie de la maladie. Ces deux composantes se chevauchent ou encore sont étroitement reliées. La partie mécanique résulte de la croissance lente, progressive et hormono-dépendante du parenchyme et du stroma [97] (ou réduction de la mort cellulaire [7]) impliquant les zones péri-uréthrales et de transition de la prostate [77]. Finalement, ce processus résulte en un adénome de taille imposante qui comprime la vessie ou son col vésical. D'autre part, on sup- pose que l'obstruction dynamique est responsable des symptômes associés à des glandes de petites tailles ainsi qu'à des symptomatologies variables. La contraction des muscles lisses de la prostate, de la capsule prostatique ou du col vésical peuvent provoquer cette obstruction [18, 97]. Le développement de l a prostate ai nsi que s es changements hyperplasiques s ont des processus androgéno-dépendants. Le syndrome de féminisation testiculaire qui est la forme la plus fréquente de pseudo-herm aphrodis me chez l' hom me, es t caractérisé par l'absence de récepteurs androgéniques chez l es patients de génot ype mâle. Le défaut de développement de la prostate est une des caractéristiques de ce syndrome [38]. De plus, les hommes castrés à l'âge pré-pubertaire ne développent aucune hypertrophie bénigne de la pros tate avec l'âge [110]. Contrairement à d'autres tissus androgéno-dépendants, la prostate conserve cette dépendance toute la vie durant. Alors que d'autres organes montrent une diminution de récepteurs androgéniques, les récepteurs prostatiques eux ne varient pas [75]. En vertu du fait que la prostate est reliée au canal de Wolf, sa dépendance vis-à-vis de la dihydrotestostérone (DHT) est plus marquée qu'envers la testostérone [97]. La 5-α réductase est l'enzyme responsable de la transformation de la testos térone intracellulaire en DHT. Une déficience congénitale partielle ou son absence complète (un trouble autosomal récessif), est ass ociée à l'apparition d'organes génitaux ambigus (hypospade périnéo-scrotal pseudo-vaginal) et à une prostate non palpable. Ce défaut de développement prostatique souligne l'importance sélective de la DHT dans la prostate malgré une mas cul inisat ion normale chez l es patients adul tes [38, 47]. La DHT semble aus si contrôler la croissance de la prostate de façon autonome dans un processus d'autos timulation. Elle élève la quantité d'ARN messager de la 5−α réductase et rehausse ultérieurement son activité enzymatique à mesure que la prostate augmente de masse. Il en résulte une synthèse plus importante de la DHT qui, à son tour, induit une croissance additionnelle de la prostate [36]. Des études réalisées chez des animaux ont montré le rôle endogène de la DHT dans la pathogénèse de l'HBP. Dans une étude morphométrique et autoradiographique, ENGLISH et coll. ont mis en évidence 956 une régression du nombre de cellules dans la prostate ventrale du rat, après suppression des androgènes [28]. Le maximum de réduction a été obtenu dans la composante épithéliale (88%), alors que la réduction était moins importante dans le stroma (60%). La réintroduction d'androgènes a provoqué les changements inverses. Dans une autre étude, du tissu cellulaire provenant du sinus urogénital de foetus a été implanté dans la prostate de souris Balb-c afin de provoquer une HBP. Il a été noté que ce tissu chimérique hyperplasique contenait un pourcentage plus élevé de DHT que le tissu provenant de souris soumises à une opération simulée [101]. Chez le jeune chien, l'hypertrophie de la prostate a été provoquée par l'utilisation d'hormones stéroïdes une semaine suivant la castration. Quatre semaines plus tard, le traitement aux antiandrogènes a entraîné une atrophie glandul aire accompagnée d'une perte des activités métabolique et sécrétoire de la prostate [81]. Les données sur l' hormono-régul ati on du tiss u tumoral bénin chez l'humain ne sont pas encore concl uantes . Bien que les points de vue s oient souvent opposés [109], certains chercheurs ont montré des niveaux plus élevés de DHT dans le cas d'HBP que dans les prostates normales [34, 42]. De plus, une certaine controverse existe sur l'activité de la 5-α réductase dans le tissu prostatique hyperplasique [74, 97]. Il exist e plusieurs données qui suggèrent que l'oestrogène peut jouer un rôle important dans le développement de l'HBP [7, 102] par l'intermédiaire de la composante stromale de l 'adénome [41]. Les oestrogènes semblent avoir une faible ac t i vi t é i nhi bi t r i ce de l a 5-α r é d u c t a s e . Cependant cette propri été inhibi trice s'observe seulement chez le rat à la suite d'une administration intra-utérine de DES 90. Les études chez les animaux ne permettent pas de mettre en évidence le rôle essentiel de l'oestrogène dans la pathogénèse de l'HBP [41, 90]. Le traitement de rats aux oestrogènes n'est suivi d'aucun changement significatif dans le poids de la prostate ni dans son contenu en protéines [90]. De la même façon, le trait ement aux anti-oest rogènes ne provoque aucune diminution de la quantité d'ADN dans la prostate chimérique hypertrophiée de souris malgré une augmentation de son poids [101]. TRAITEMENT HORMONAL: ETUDES CLINIQUES Il a été proposé que les voies métaboliques des hormones pourraient être modifiées ou interrompues afin de réduire la taille de l'adénome de façon suffisante pour diminuer l'obstruction. Toutefois, les résultats d'études cliniques ont souvent été décevants [75]. Tel qu'énoncé par GELLER, il est probable que la prévention de l'HBP est un problème t rès différent de celui du t rait ement d'une pathologie bien établie [32]. Dans une étude chez des animaux, il a été noté que la castration es t beaucoup moins efficace 30 jours après l'induction de l'hyperplasie que lors qu'elle est pratiquée au moment de l'implantation des cellules urogénitales. Dans ce dernier cas le processus de croissance fut entièrement inhibé. De plus , la réduction de la quantité d'ADN a nécessité plus de temps [101]. Les urologues ont considéré plusieurs méthodes afin de varier le milieu hormonal de la prostate, visant la réduction de sa taille et l'allègement des symptômes [32, 74, 75]. La plupart de ces tentatives étaient dirigées vers la composante androgénique de la prostate. L'admi nistration chronique des agonistes de la lu te in i zi ng h orm one - r e le asi ng h orm one (LH RH ) peut i nduire la s uppres si on de LH. Ultérieurement, les cellules de Leydig cesseront la production de testostérone. L'acétate de Nafaréline, un agoniste de la LHRH, a été utilisé dans une étude clinique ouverte. Les chercheurs ont rapporté leurs résultats sur 9 patients qui présentaient des symptômes d'HBP de modérés à sévères et chez qui le QMax était inférieur à 15 ml/sec [85]. Le médicament utilisé a été administré par voie souscutanée à raison de 400 mg/jour pendant une période de 6 mois seulement. Chez tous les patients, à la fin du premier mois, la t es tost érone s érique atteignait un niveau de testostérone retrouvé chez des sujets castrés. Le retour à un niveau normal s'est effectué 2 mois seulement après l'interruption du traitement hormonal [85]. Les relevés échographiques ont fait voir une diminution importante de la taille de la prostate, qui a atteint un plateau (diminut ion m oyenne de 24%) au 4ème moi s. L'observati on mi croscopique a révélé des évidences de changements atrophiques qui furent renversés tout comme la masse de la prostate, suite au retour d'une fonction testiculaire normale. U n e 957 diminution parallèle du contenu d'ADN a aussi été décelée après la disparition des androgènes. Une régression du stroma, des cellules épithéliales, et plus particulièrement de l'épithélium, a été mise en évidence. Six patients, soit 66% des sujets traités ont répondu favorablement au traitem ent à la Naféréline, avec une amélioration plus significative des symptômes obstructifs que des symptômes irritatifs. Toutefois, le QMax n'a atteint un niveau supérieur à 15 ml /s ec que chez s eul eme nt 3 patients (33%). Le volume rési duel urinaire n'a cependant varié chez aucun des patients [85]. Comme on s'y attendait, tous les patients ont souffert de bouffées de chaleur et d'impuissance, mais ces deux effets secondaires étaient réversibles, et tous les patients ont recouvré une activité sexuelle normale au cours des 4 mois qui ont suivi la fin de l'étude. En marge de ces 9 patients, un sujet s'est retiré de l'étude à cause de perte de libido et 3 autres ont rapporté une diminution de désir sexuel. Cette étude fournit un aperçu des modifications qui pourraient être induites par une cas trati on chimique. Il est cependant important de noter qu'un groupe placebo n'a pas été inclus dans l'étude. De plus, six mois après l'interruption de la thérapie, 2 des 3 patients dont le QMax avait subi une augmentation, ont pu conserver débit urinaire normal alors qu'un d'entre eux n'a pas connu d'obstruction prostatique [85]. On présume que le retour à l'état initial de toutes les variations structurales et fonctionnelles s'était effectué à la fin de cette période. Il est possible que certaines de ces réponses favorables se soi ent produi tes spont anément ou se seraient probablement produites si les patient s avaient été tout simplement étroitement suivis sans recours au traitement. L'acétate de Mégestrol (AM) est un progest atif qui réduit la testostérone par son effet sur l'hypophyse et bloque la liaison récepteur-androgène. Il possède également certains effets inhibiteurs sur l'activité de la 5−α réductase. La quantité de DHT est considérablement réduite dans le tissu néoplasique de patients atteints de cancer prostatique, trai tés avec l' AM combi né à de faibl es dos es d'oestrogènes [35]. GELLER et coll. ont conduit une étude à double insu en présence d'un contrôle placebo dans laquelle AM a été administrée à raison de 120 mg/jour pendant 20 semai nes chez des patients atteints d'HBP [33]. Un progrès subjectif a ét é noté respectivement chez 78% et 57% des patients des groupes traités et placebo. La valeur du QMax a augmenté de façon significative (augment at ion moyenne de 30%) dans l es de ux groupes sans différences marquées. Par contre dans le groupe de patients traités a l'AM , 70% d'entre eux ont connu une perte de libido. Il est important de noter que l'usage à long terme de ce médicament peut augmenter les risques de thromboembolie et des troubles cardiovasculaires. Une autre étude prospective d'une durée de 12 semaines comparant les effets de l'administration de 200 mg/jour d'acétate de Cyprotérone (ACP), un autre anti-androgène stéroïdien, et de busereline, un agoniste de la LHRH a été réalisée sur 12 pati ents distribués en deux groupes égaux [14]. Chez 4 des 5 patients traités à la busereline et chez tous ceux traités à l'ACP, le volume de la prostate a régressé (diminution moyenne de 29%) dans les six premières semaines du traitement. Une amélioration statistiquement significative des symptômes a été relevée dans les deux groupes de patients bien que ces changements n'aient pas eu d'impact clinique. Il en a été de même de l'augmentation statistiquement significative du QMax et du volume résiduel urinaire. L' évaluation urodynamique a révélé une amplification de la contraction du détrusor sans qu'aucune diminution de résistance uréthrale ne soit remarquée. Tous les patients traités à la busereline et 2 patients traités à l 'ACP ont connu des bouffées de chaleur. Les 7 patients qui étaient puissants avant le début du traitement ont souffert d'impuissance durant le traitement à l'exception d'un seul dans le groupe traité à l'ACP. Un seul des patients traités à la busereline n'a pas recouvré sa puissance sexuelle après l'interruption du traitement. Certains aspects de cette étude doivent être revus avec attention. Les auteurs n'ont pas pleinement tenu compte des biais statistiques qui dom inent généralement les études cliniques. Les résultats du traitement doivent être centrés sur l'impact clinique en terme d'amélioration symptomatique et sur les changements objectifs qui peuvent protéger l'appareil urinaire. Un autre phénomène évident est celui que constitue la réversibilité des modifications provoquées par le traitement hormonal de l'HBP après interruption de la thérapie [12, 85]. Ceci implique l'administration permanente des médicaments utilisés, ce qui est probablem ent inacceptable pour 958 cette population de patients à moins que le médicament n'engendre aucun effet secondaire. La possibilité que les effets secondaires de certains médicaments causent des décès, contribue à la complexité du problème. En effet, 5 des 12 patients qui ont par t i ci p é à l ' é t ude i m pl i qua nt l' u s ag e de l'ACP/busereline se sont retirés de l'étude (2 dans le groupe ACP et 3 dans l e groupe bus erel ine). L'un des 2 patients du groupe ACP a eu un accident cardiovasculaire. Enfin, la dysfonction sexuelle représente un problème important pour des patients sexuellement actifs. Un médicament n'affectant pas la puissance sexuelle serait beaucoup plus acceptable pour ces derniers. La f l u t a m i d e, un anti androgène non stéroïdien diminue les effets de la testostérone et de la DHT en bloquant l eurs liai sons avec les récepteurs androgéniques dans les organes cibles [2, 82]. Des ét udes chez le rat i ndi quent une accumulation sélective de son métabolite actif principal dans la prostate ventrale et les vésicules séminales [82]. La flutamide ne provoque pas d'effets secondaires de nature cardiovasculaires et n'entraîne pas non plus de perte de libido, ni d'impuissance sexuelle [103]. Un étude mult icentrique randomis ée, à double insu et comportant un contrôle placebo a évalué l'effet de la flutamide sur l'HBP [103]. Les critères d'éligibilité des patients pour cette étude incluaient un volume résiduel urinaire de 30-300 ml et une valeur de QMax de 4-l0 ml/sec. La flutamide a été administrée à raison de 750mg/jour pendant 6 mois. Les patients, au nombre de 84, ont été divisé en deux groupes égaux. STONE a rapporté les résultats suivants: le volume de la prostate a connu une diminution moyenne de 18% après trois mois et de 41% après six mois, chez les patients traités à la flutamide par rapport à celui des patients du groupe placebo. Ceci laisse supposer qu'une réduction additionnelle de la taille de la prostate aurait pu être obtenue si le traitement avait été poursui vi pendant plus de six mois. Ces résultats contredisent ceux de CAINE et coll. qui ont rapporté une diminution moyenne de 50% du score des symptômes, chez les patients des deux groupes, placebo et flutamide [19]. La valeur du QMax a augmenté en moyenne de 35% chez les patients du groupe flutamide après 24 semaines alors qu'aucune variation n'a été décelée dans le groupe placebo [103]. Ces résultats confirment ceux rapportés par C AINE et coll. [14]. Cependant, les auteurs n'ont pas donné les valeurs absolues de ces variations et pour cette raison, l'importance clinique des résultat s rapportés demeure incertaine. De plus, les variations de volume résiduel urinaire n'ont pas été étudiées. Lors de l'étude, deux patients seulement du groupe traité à la flutamide se sont plaints de malaises de forte intensité, en l'occurence, une hypersensibilité accrue des seins chez l'un, et de fortes diarrhées chez l'autre. D'autre part, une gynécomastie légère et les malaises cités plus haut mais à des degrés plus faibles furent observés chez 50% des patients du groupe flutamide. Aucun patient n'a connu de problèmes s exuels. Malgré certaines faiblesses, cette étude a su démontrer que, grâce à sa faible toxicité, la flutamide est un choix intéressant pour le traitement de l'HBP. Des études de plus longues durées comportant un nombre accru de patients deviennent nécessaires afin de déterminer les avantages et les limites de ce médicament. Récemment, les inhibiteurs de la 5α-reductase ont attiré l'attention. Il a été proposé que la suppression sélective de l a DHT di minue la croiss ance de l'HBP tout en restant sans effet sur les organes androgéno-dépendants étant donné que la testostérone demeure toujours disponible à un niveau adéquat. Dans une étude réalisée chez des rats castrés et traités à l'androstènedione, et portant sur l'effet de la 4-MA (17-b-N, N-diet hyl carbam oyl -4methyl-4aza-5a-androstan-3-one, Schering Plough Corp., Kenilworth, NJ), un inhibiteur de la 5αréductase, les chercheurs ont noté une diminution moyenne de 31%du poids de la prostate ventrale. Cette perte de masse prostatique représente une régression significativement moins importante que celle obtenue avec l' utilisation de la flutamide. L'administration conjointe de la 4-MA et de la flutamide a réduit de 91% l'effet stimulant de l'androstènedione, ce qui démontre assez clairement que la combinaison de ces deux produits est beaucoup plus efficace que l'utilisation seule de la 4MA. La finastéride (Proscar), un autre inhibiteur de la 5α-réductase, a provoqué une diminution marquée de la DHT plasmatique des hommes atteints d'HBP [32, 48, 56] à la suite d'une thérapie initialement fructueuse avec proscar. Le niveau de testostérone plasmatique est demeuré inchangé, ou, dans certains cas, a légèrement augmenté [48]. Les niveaux 959 plasmatiques de testostérone et de DHT furent évalués chez 13 sujets atteints d'HBP et qui ont reçu la finastéride (50 - l00 mg/jour) ou un placebo pour une période de sept jours avant de subir une RTUP [35]. Les patients traités à la finastéride ont montré une diminution marquée de la DHT et une augmentation s igni ficative de la t es tostérone [35]. L'importance de ces niveaux élevés de testostérone, en terme d'activité androgénique reste à établir. La finastéride administrée à des rats normaux provoque une diminution du poids de la prostate ventral e de 55% [36]. Son admi ni st rati on à des hommes normaux entraîne également une régression de la prostate [32, 75, 101]. Dans un groupe de 48 pati ents ayant reçu des doses variables de finastéride, les diminutions de volume de la prostate ont varié entre 19% après 3 mois de trait ement et 35% après 30 mois [48]. KIRBY et coll. ont publié les résultats d'une étude portant sur 49 patients montrant des signes (évidence urodynamique) d'obstruction. Suite à l'administration de 5-l0 mg /jour de finastéride sur une période de 3 mois, une diminution des symptômes d'obstruction a été observée [56]. Par contre, une hausse moyenne de QMax de l,3 ml/sec a aussi été enregistrée. De plus, la diminution moyenne de la pression de vidange a été de 13,5 cm d'eau. Dans la majorité des études cliniques, les inhibiteurs de la 5-α réductase n'ont pas affecté la libido et la puissance sexuelle [32, 75, 101]. Récemment, une étude multicentrique, à double insu et à contrôle placebo a impliqué 895 patients chez qui le QMax était inférieur à 15 ml/sec. Le groupe a été divisé en trois sous -groupes . Les patients ont reçu soit un placebo, l mg et 5 mg par jour de finastéride, pendant une période de 12 mois [107]. Les paramètres examinés comprenaient l'indice symptomatique (valeurs globales et obstructives), la testostérone plasmatique, la DHT, la LH, le PSA (Prostatic Specific Antigen), le volume prostatique et le débit urinaire. Tous les patients, incluant ceux du groupe placebo ont connu une amélioration des symptomes dans les 4 premiers mois du traitement. Cette amélioration ne s'est pas poursuivie ultérieurement chez les pati ents du groupe placebo contrairement à ceux des groupes traités à la finastéride. Après environ l0 mois de traitement, l'amélioration des symptômes dans les patients du groupe traité avec 5 mg de finastéride était significativement plus importante que celle atteinte par ceux du groupe placebo. La diminution du score des symptômes pour les patients du groupe traité avec 5 mg de finastéride était respectivement de 2,6 et l,9 points pour le score total et le score obst ruct if. Par contre, l' am éli oration des symptômes chez les patients du groupe placebo a été comparable à celle du groupe de patients traités avec l mg de finastéride. Il faut cependant noter que ce dernier groupe avait un score de symptômes obstructifs plus élevé en début de traitement. A la fin de l'étude clinique, les niveaux de PSA étaient diminués respectivement de 48% et 50% dans les groupes de patients traités avec l et 5mg de finastéride. Ces baisses du PSA étaient associées à une chute des niveaux sériques de la DHT (diminution moyenne de 70%) et à une faible augmentation de ceux de la testostérone (augmentation moyenne de 10%). Les ni veaux de la LH étaient augm ent és chez l es patients des t roi s groupes, mais les augmentations étaient significativement plus élevées dans les groupes traités à la finastéride. De plus, une confirmation à la RMI a montré que le volume prostatique a diminué de 18 et 19% respectivement chez les patients traités avec l mg et 5 mg de finastéride, comparativement à 3% chez les patients du groupe placebo. Aucun changement de volume rés iduel uri nai re n'a été notée chez ces groupes . Le QM ax a connu une amélioration significative chez les groupes traités par rapport au groupe placebo, après 5 mois de traitement. Après 12 mois de traitement, une hausse de 3 ml/sec et plus du QMax a été observée chez respectivement 30% et 32% des patients ayant reçu 5 mg de finastéride. Ces changements sont plutôt modestes si on les compare à ceux otenus par l'intervention chirurgicale. L'amélioration significative des symptômes et des e ffets secondaires négli geables s ont les deux as pects l es plus marquants de cette étude. Une diminution de la libido, de l' impuissance et des troubles éjaculatoires a été rapportée chez 3,4-6% des patients traités à la finastéride, comparativement à chez les pat ients du groupe plac ebo. Nonobstant à ce qui précède, la tolérance à ce médicament a été remarquable et équivalente pour tous les patients des trois groupes. Cependant, une observation mérite une attention particulière. La présence d'une tumeur prostatique a été décelée chez trois patients parmi les groupes traités à la finastéride et chez un patient du groupe placebo. 960 Trois de ces quatre patients avaient un taux initial de PSA de plus de l0 ng/ml avant le traitement. Durant la période de traitement, le PSA sérique a diminué chez les patients traités à la finastéride alors qu'il a continué de s'élever chez le groupe placebo. Par contre, il est possible que l'effet du médicament sur le PSA ait pu contribuer à masquer l'augmentation de ce dernier, augmentation qui aurait pu aider à déceler la présence de tissus cancéreux. Cependant, il est rassurant de constater que les niveaux de PSA sérique ont tout de même augmenté avec le temps malgré un niveau initial moins élevé. Ces observations mettent en évidence l e bes oin d' établ ir de s cri tères mi ni maux capables de révéler la présence d'une tumeur prostatique avant et durant le traitement hormonal de patients atteints d'HBP. D'autres études relatives à celle-ci sont en cours de développement. Un effet thérapeutique supérieur à celui obtenu par d'autres approches thérapeutiques est peu probable mais l'absence d'effets secondaires liés à la finastéride rend ce médicament intéressant. La période idéale pour le début du traitement est à déterminer. La combinaison d es inhibiteurs de la 5α-réductase avec d'autres méd icaments, à d oses réduites, peut s'avérer efficace et plus su re. Leur marge de sécurité ainsi que l'absence d'effets secondaires font d'eux des armes prioritaires dans l'arsenal thérapeutique de type hormonal. Considérant le rôle théorique des oestrogènes dans la pathogénèse de l'HBP, les inhibiteurs de l'aromatase ont suscité un certain intérêt durant ces dernières années. Cet enzyme est responsable de la synthèse de l'oestrogène par la déméthylation de la testostérone. Il n'est pas encore fermement établi si l'aromatisation des stéroïdes prend place dans la prostate [3], ou en périphérie [15]. Les inhibiteurs d'aromatase augmentent la testostérone et la DHT sériques [40]. La résultante de ces phénomènes, en terme de stimulation prostatique, reste à établir. Des études sur des animaux mettent en évidence le potentiel de ces inhibiteurs. Dans une étude récente utilisant 13 singes mâles adultes de type cynomologus , i l a été démontré que l'androstènedione induit une hyperplasie prostatique, plus spécifiquem e nt d ans l a co m pos a nt e m us cu l ai r e . L'administration simultanée de l'inhibiteur d'aromatas e a éliminé l 'hyperplas ie [80]. Chez les jeunes chiens, un traitement à l'androstènedione a 961 causé une hyperplasie / hypertrophie de l'épithélium pros tatique combinée à une prol iférati on dense et focalisée dans la partie musculaire lisse [40, 44]. Lorsque l'inhibiteur de l'aromatase fut admi nis tré si multanément à l 'androstènedione, cette hormone causa une prolifération prostatique de type épithélial plutôt que de type stromal. Il est donc possible que la croissance de la composante stromale de l'hyperplasie pros tatique soit causée par l'oestrogène. La répression de la conversion de l'androstènedione en oestrogène (par l'inhibiteur de l'aromatase) pourrait expliquer cette observation. Le tamoxifène et la testolactone sont des exemples d'inhibiteurs d'aromatase [74]. Le ketoconazole est un autre représentant de cette classe de médicaments [3]. Cependant il agit également en supprimant la synthèse des androgènes. Cette propriété ne semble pas affecter de façon négative la liaison du DHT avec son récepteur [2] . Des résultats préliminaires laissent entrevoir un potentiel intéressant au ketoconazole dans le traitement du cancer de la prostate [108]. Il a été proposé que la combinais on d' un anti androgène et d' un anti-oestrogène produirait un effet hormonal négatif maximum puisque les composantes épithéliales et stromales seraient atteintes [74]. Les résultats d'une étude réalisée chez des souris de type Balb-c semblent renforcer cett e hypothèse. Alors que l'utilisation seule de l'antioestrogène (keoxifène) a été sans effet, sa combinaison avec l'inhibiteur de la 5α-réductase a été très efficace et a engendré une régression maximum de la prostate hyperplasique [101]. L'absence de régression par l'utilisation seule de l'anti-oestrogène demande à être approfondie. BLOQUEURS α-ADRENERGIQUES: DONNEES DE BASE Tel que mentionné plus tôt, la croyance générale veut que la composante musculaire du col vésical joue un rôle dynamique dans l'initiation de l'obstruction causée par l'HBP. La prépondérance de l'hyperplasie de type stromal observée dans l'HBP est reliée à ce concept. Alors que le rapport de volume entre le stroma et l'épithélium est de 2 l dans la prostate normale, il est estimé à 5 l dans le cas de l'HBP [8]. Une étude morphométrique faite par ordinateur, a montré que la composante stro- male est plus prédominante chez les patients présentant des symptômes d'HBP que chez ceux qui ne souffrent pas de ces symptômes [65] . Il est probable qu'environ la moitié des obs tructions totales provoquées par l'HBP est liée à la composante stromale. L'anesthésie rachidienne pratiquée au ni veau thoracique D6 bloque l'innervation autonome de la vessie et du col vésical. La pression uréthrale mesurée dans la zone prostatique de 20 pati ents at teints d'HBP a dimi nué d'envi ron 45% a près l ' ane s thé s i e rac hi di enne [ 31]. Néanmoins, l'importance relative de chacun des éléments obstructifs est fort probablement différente d'un patient à l'autre. Les patients présentant une hyperplasie s tromale importante semblent avoir des adénomes de plus petites tailles. Cependant ces patients ne répondent pas aussi bien à la RTUP qui est en fait l'approche thérapeutique principalement utilisée dans le cas d'obstruction mécanique [26]. Il a toujours été observé que l 'aggravation des symptômes d'obstructions chez les patients souffrant d'HBP peut survenir dans des condi tions a s s oci é e s à l ' hype ra c t i vi t é s ym pa t hi que . L'amélioration de l'état psychologique et la diminution de l'activité sympathique qui en résulte peuvent être en partie responsables de l'effet placebo rapporté dans le traitement médical de l'HBP [18]. Des recherches rigoureuses ont été entreprises afin de caract ériser le contrôle neurologique du col vési cal. Dans la prostate, l'innervat ion s ympat hi qu e pr é dom i ne s ur l ' i nne rv at i o n parasympathique. L'adénome, ainsi que sa capsule c h i r u rgicale sont riches en récepteurs adrénergiques mais pauvres en récepteurs muscariniques cholinergiques. Ces derniers sont principalement confinés dans les îlots glandulaires et à la partie ant éri eure de la capsule pros tatique [18]. Les récepteurs adrénergiques B sont essentiellement absents de ce site [22] alors que les récepteurs α1 prédominent sur les récepteurs α 2 tant à l'analyse quantitative [22] que sur le plan fonctionnel [67]. Par l'utilisation de techniques autoradiographiques et de liaison de ligands radioactifs, il a été montré que le contenu en récepteurs α 1, situés principalement dans la compos ante musculaire du stroma prévalait sur le contenu en récepteurs α2 [74]. Par contre, ces derniers sont prédominants dans les vaisseaux sanguins et la membrane basale de l'épi- 962 thélium glandulaire. On présume que ces récepteurs jouent un rôle dans les fonctions sécrétoires et vasomotrices. De plus, les récepteurs α2 peuvent influencer le feedback négatif qui contrôle la réabsorption de la norépinéphrine aux terminai sons nerveuses [22]. Cette disparité s'explique probablement par une origine embryonnaire différente. Une étude autoradiographique visant à évaluer la distribution régionale des récepteurs α 1 et α2 a pu démontrer que les récepteurs α 1 sont concentrés dans le stroma du sphincter préprostatique ainsi que dans la zone centrale de la prostate, alors que les zones épithéliales de la région périphérique sont essentiellement dépourvues de tels récepteurs [58]. Les récepteurs α 1 sont plus denses dans les tissus provenant du canal de Wolf que dans les tissus du sinus urogénital. Cette distribution bien différenciée supporte l'intégration des fonctions urinaires et génitales du bas appareil urinaire et permet aussi aux agents pharmacologiques de diminuer la résis tance du col sans interférer s ur la contraction du détrusor [97]. Une séri e d'i nvestigati ons a montré l'important rôle fonctionnel des récepteurs α1 . Avec des prélèvements de tiss us prostatiques provenant de 40 patients, il a été montré que les contractions des bandes de tissus musculaires étaient dépendantes de la concentration d'agonistes des récepteurs α 1 et α2 [22]. De plus, les contractions induites par la noradrénaline étaient inhibées par les bloqueurs α 1 alors que les bloqueurs α2 avaient des effets beaucoup moindres [22]. Des résultats similaires ont été rapportés par d'autres groupes [31, 63]. Lors d'une autre étude, des échantillons tissulaires de la capsule prostatique ont été prélevés après une cystoprostatectomie chez des patients avec HBP. Des prélèvements de même nature ont été obtenus à partir de prostatectomies rétropubiennes de la capsule antérieure de la prostate de ll patients présentant des symptômes d'HBP [66]. Les investigateurs de cette étude n'ont pu démontrer de différence quantit ati ve de récept eurs α 1 e nt re ce s deux groupes de patients. Par ailleurs, un autre groupe n'a pu établir de corrélation entre la taille de l'adénome et la densité du récepteur α1 présent dans des préparations de membranes prostatiques provenant de l0 patients présentant des troubles de miction [53]. Toutefois, il est évident que la réponse des récepteurs α 1 étaient quatre fois plus importante chez les patients symptomatiques que chez les patients asymptomatiques [66] et que l'activité contractile n'était pas limitée à la capsule prostatique. En fait, des données fournies par l'une des études ont clairement montré que cet te activité était plus prononcée dans l'adénome que dans la capsule de la prostate ou dans l'urèthre prostatique [31]. Il est de plus en plus évident et accepté qu'une hyperactivité fonctionnelle des récepteurs α 1 est respons able de la plus grande partie de l'obstruction mécanique associée à l'HBP. BLOQUEURS α-ADRENERGIQUES: ESSAIS CLINIQUES Dans les années soixante-dix, C AINE fut un des premiers à expérimenter l'emploi de bloqueurs adrénergiques dans le traitement de patients atteints d'HBP [20]. Au tout début, l'utilisation d'un bloque ur non s é l ec t i f, l a phé noxi be nz am i ne (Dibeniline), aux doses de 5-l0 mg/jour. Malgré des résultats subjectifs et objectifs très prom etteurs, l'utilisation de ce médicament fut interdite aux États-Unis en raison des propriétés carcinogènes qui lui étaient attribuées. La Phentolamine (Régitine) est un autre bloqueur non sélectif qui doit être administré de façon parentérale en raison de sa lente absorption par le tractus gastrointestinal. La sévérité des effets secondaires de ce médicament limit e son utilisation clinique. De plus, l'expérience clinique semblait indiquer que la toxicité d'un bloqueur est reliée aux propriétés antagonistes de type α2 [65]. Ainsi, l'utilisation d'un bloqueur α 1 était donc devenue impérative. Le Prazosin (Minipres s), un bloqueur α 1 spécifique, de faible toxicité, initialement développé pour le traitement de l'hypertension, est administré par voie buccale. LE DUC et coll. ont rapporté les résultats de l'utilisation de ce médicament chez des patients atteints d'HBP et de dys urie, et qui de pl us, avaient un QMax inférieur ou égal à 15 ml/sec [61]. L'étude randomisée, à double insu, comportant aussi un contrôle placebo, comprenait 15 sujets pour le groupe recevant le prazosin et 17 pour le groupe placebo. De facon générale, les patients du premier groupe ont connu une amélioration des symptômes plus importante que celle des patients du deuxi ème groupe. Cependant, l'hypnurie n'a varié chez aucun des patients des 2 groupes. Certaines études ont montré des améliora- 963 tions similaires [43, 55, 99], alors que d'autres [89] n'ont rapporté que des progrès marginaux. Les résultats de certaines études ont été confirmés par des mesures objectives comme celle du QMax qui est le paramètre le plus souvent rapporté dans ces études. LE DUC mentionne que dans son étude, le QMax s'était amélioré significativement en passant d'une moyenne de 9,9 ml/sec à 15,3 ml/sec [61]. Une population de 35 patients présentant des symptômes d'obstruction et ayant un QMax inféri eur à 15 ml/s ec ont fait partie d' une étude à double insu avec un contrôle placebo. La moitié d'entre eux ont été traités au prazosin; l'autre moitié constituait le groupe placebo. Quatre semaines après le début du traitement, les patients et les traitements furent intervertis. Le QMax des patients traités au prazosin a augmenté de façon statistiquement significative passant d'une moyenne de 8,4 ml /sec à une moyenne de 13,6 ml/s ec. Le QMax des patients du groupe placebo a aussi augmenté mais sans que cette augmentation soit statistiquement significative [89]. D'autres études cliniques ont également montré d'importantes améliorations statistiquement significatives du QMax [55, 99, 114] sans que les implications cliniques soient importantes. Dans un groupe de 28 patients atteints d'HBP, une valeur de QMax supérieure à 15 ml/sec n'a été observée que chez 2 patients traités [55] al ors que dans une autre étude, l 'améliorati on moyenne du QMax n'était que de l,96 ml/sec chez des patients dont le débit était de moins de 10 ml/s ec avant traitement, (à l'exception d'un s eul patient chez qui le QMax, qui se trouvait entre l0 et 15 ml/sec avant le traitement, est demeuré dans les mêmes limites pendant le traitement) [99]. Selon MILLROY, les améliorations des valeurs de QMax n'ont pas toujours été accompagnées d'une baiss e s ignificati ve de press ion vésicale [80]. Toutefois, certains investigateurs ont rapporté que la pression de vidange avait diminué dans les 2 groupes de patients (prazosin et placebo). Seuls les changements rapportés dans le groupe prazosin étaient statistiquement significatifs [55]. D'autres équipes de recherche ont décelé une baisse importante de la pression uréthrale [61, 99]. Les diminutions moyennes étaient respectivement de l'ordre de 40% et 20% dans les groupes prazosin et placebo [61]. Dans la majorité des études mentionnées plus haut [55, 61, 99, 114], les effets secondaires du prazosin ont été minimes. Les variations de pression sanguine ont été en général, peu importantes [61, 89, 113]. Un des effets secondaires le plus fréquemment rencontrés, étourdissements légers ou modérés, ont été observés chez 15% des patients [89]. Certains effets secondaires ont forcé 4 (dont un souffrant de tachyarythmie) des 35 patients sélectionnés à abandonner une étude de 4 semaines avec le prazosin. La congestion nasale, l'impuissance et l'éjaculation rétrograde représentent d'autres effets secondaires causés par les bloqueurs de type α [18]. Il est difficile de comparer toutes ces études car les patients ont été sélectionnés selon des critères différents pour chaque étude. De plus ils ont été traités avec des doses variables sur des périodes de temps inégales. Pour toutes ces études, l'importance des changements subjectifs et objectifs relevés serait plus évidente et les résultats plus fiables si la durée des investigations avait été prolongée audelà des quelques semaines initialement prévues. L'alfuzosin est un autre bloqueur sélectif α1 . Dans une étude multicentrique randomisée incluant un contrôle placebo, cent deux patients ont été recrutés dans le groupe traité à l'alfuzosin. Tout en ayant connu une amélioration des symptômes plus importante que celle des patients assignés au groupe placebo, 50-60% d'entre eux ont obtenu des améliorations allant de bonnes à très bonnes, alors que ces améliorations étaient de l'ordre de 40% pour les sujets du groupe placebo [9]. Les auteurs ont aussi rapporté une amélioration substantielle du QMax à la 6ème semaine, de 12,1 ml/sec à 14,8 ml/sec chez les sujets traités à l'alfuzosin et de 12,0 ml/sec à 12,l ml/sec chez les patients du groupe placebo. En fin d'étude, soit à 26 semaines des QMax équivalents à 13,3 ml/sec ont été observés respect ivem ent pour les patients traités et l es patients du groupe placebo [9]. Le térazosin est un bloqueur α1 sélectif à action prolongée. Il possède un rapport de liaison (binding ratio) de 400/1 [65]. Une réponse subjective favorable chez 67% des patients atteints d'HBP, ainsi qu'une amélioration du QMax de 50% [65, 68, 69], ont mis en évidence les effets bénéfiques de ce médicament. Dans une étude impliquant 35 patients traités avec 5 mg/jour de térazosin, des améliorations dans les 964 symptômes d'obstruction et de QMax étaient toujours en progression après deux mois de traitement, alors que celles reliées aux symptômes d'irritation atteignaient un plateau [68 ]. Un taux d'abandon d'environ 19% a été noté dans une étude [69]. Les problèmes reliés à la pression artérielle semblent limités aux patients avec tension artérielle normale [69]. La fatigue, les maux de tête, les palpitations cardiaques, la congestion nasale et enfin les dysfonctions érectiles sont autant d'autres effets secondaires associés à ce médicament [65, 68]. Chez 29 pat ients , l a com binaison térazosin (5 mg/jour) et flutamide (750mg/jour) n' a montré aucun effet thérapeutique supérieur à celui du térazosin seul, alors que les effets secondaires eux étaient amplifiés [64]. YM617 est un autre bloqueur α1 à action prolongée que KAWABE et coll. ont utilisé dans une étude réalisée chez 270 patients randomisés comprenant un goupe placebo et trois autres groupes traités avec différentes doses de YM617. Cette étude a montré que les sujets ayant reçu la dose la plus forte, soit 0,4 mg, une fois par jour, ont obtenu de meilleurs résultats m ais sans que les résultats d'améliorations subjectives et objectives entre les patients des trois groupes soient statistiquement ou cliniquement significatifs [52]. L'examen des résultats des études présentés plus haut, montre que l 'utilisation des bloqueurs α1 peut s'avérer bénéfique dans le traitement symptomatique à court terme de patients souffrant d'HBP. Il est cependant clair que leur utilité thérapeutique à éliminer les symptômes d'obstruction est très faible. Est-ce qu'un traitement plus long produirait de meilleurs rés ultats objectifs? Cett e ques tion demeure actuellement sans réponse. Il peut être exact, comme l'indique LEPOR [65], que ces médicaments ont toujours été testés chez des patients présentant des symptômes d'HBP suffisamment faibles pour ne pas nécessiter de traitement chirurgical. Ils n'ont jamais été mis à l'épreuve chez des patients montrant des symptômes répétitifs d'infection urinaire, de rétention ou de détérioration du haut appareil urinaire, causés par une obstruction de la prostate. Toutefois, les résultats actuellement disponibles rendent de telles études difficiles à justifier du point de vue de l'éthique médicale. Par contre, il est plus raisonnable de suggérer que l'utilisation de ces bloqueurs α 1 soit res treint e aux patients symptomatiques pour lesquels il n'existe aucune i ndica ti on abs olue de chirurgie. C es pat ient s comprennent la majorité de ceux qui cons ultent pour des sym ptôm es reliés à l' HBP. Toutefois, les effets secondaires non négligeables associés à ces médicaments limitent leur utilisation à de courtes périodes de temps. Des études plus élaborées devront être entreprises afin d'identifier les patients qui pourront le plus bénéficier de cette thérapie. On présume que cette thérapie bénéficierait plus à ceux chez qui l'obstruction de la prostate est principalement dynamique. Dans ce contexte, il est probable que les adénomes avec une composante stromale prédominante répondent de façon plus marquée à ce traitement. CONCLUSION Les patients avec des symptômes d'HBP présentent souvent des tableaux cliniques très variables qui ne correspondent pas nécessairement aux paramètres objectifs mesurés ou au degré d'obstruction observé. Le développement de cette maladie est souvent im prévi sible, et un grand nombre de pat ient s atteints d'HBP pourraient, avec le temps, connaître une amélioration spontanée sans recourir à un traitement médical ou chirurgical. Dans plusieurs cas, l'élimination des symptômes suffit, alors qu'un traitement chirurgical devient nécessaire pour pallier à l'obstruction de l'urèthre qui est causée par l'hyperplasie de la prostate ou pour éliminer les symptômes persistants, ou encore pour éviter l'apparition de complications majeures. Malheureusement, il n'existe aucun guide spécifique servant à sélectionnner de manière absolue le choix du traitement qui correspondra le mieux à un patient donné. Les études dont le but est d'évaluer d'autres alternatives de traitement, sont très astreignantes et requièrent un grand nom bre de sujets ainsi que de longues périodes de s uivi. Quant à " l'effet placebo", à savoir s'il est le résultat d'un effet psychologique ou s'il fait partie intégrante du développement de la maladie du patient, complique davantage l'interprétation des résultats d' inves tigati ons . Il nous faut donc trouver des paramètres objectifs capables de prédire la réponse à diverses formes de traitement. En tenant compte des commentaires mentionnés ci-dessus, il est peu probable que le score des symptômes en lui-même, 965 puisse aider à définir le traitement approprié pour chacun des patients . Le rôle que pourront jouer d'autres paramètres objectifs reste à explorer. Les mesures qui déterminent la prédominance relative des composant es glandulaire et s tromale de la prostate hyperplasique sont théoriquement importantes. La mesure du PSA, l'échographie transrectale et la résonance magnétique transrectale sont tous des out il s relati vem ent peu invas ifs qui demandent à être davantage explorés. Les évaluations morphométriques, histochimiques ou immunohistochimiques de biopsies de tissus glandulaire et stromal peuvent constituer un outil intéressant en vue de déterminer le traitement approprié pour chaque patient. Pour le moment, le problème demeure entier. Les paramèt res servant à détermi ner la mei lleure option thérapeutique pour chaque patient doivent faire l'objet d'études approfondies . Il en es t de même de l'évaluation exacte de la réponse au traitement prodigué et des alternatives thérapeutiques. Les efforts minimaux de dépistage pour déceler les cancers de la prostate chez les patients traités par voie médicale sur de longues périodes, doivent être le suj et d' études sérieuses . Il exis te un grand nombre de patients, dont probablement la majorité des patients qui nous consultent, à qui nous pouvons offrir différentes options de traitement sans pour autant compromettre leur pronos tic. Il est essentiel de souligner l'importance de l'éducation des patients sur les multiples facettes de la maladie. Cette éducation doit être intégrée au protocole de traitement de chacun d'entre eux. Les patients devront être tenus au courant du développement de l' HBP ainsi qu'impl iqués dans l es décisi ons concernant le choix thérapeutique et le type de traitement. En tant qu'urologues, on ne doit pas se désespérer de voir l'intervention chirurgicale la plus importante de notre pratique céder sa place à d'autres alternatives médi cales pour le traitement de l'HBP. D'autre part, nous devrons persister dans l'exploration de nouveaux médicaments potentiels et de leurs combinaisons afin de comparer leurs avantages et identifier les dommages possibles qu'ils peuvent causer à nos pat ients. De pl us , nous devrons maintenir notre object ivi té et garder ouvertes toutes les options de traitement pour l'hypertrophie bénigne de la prostate, qu'elles soient chirurgicales, peu invasives ou encore purement pharmacologiques. Ces traitements devront cependant être administrés sous contrôle d'un urologue. La prostate a été et demeurera un des organes les plus intrigants à étudier. REMERCIEMENT8 Les auteurs reme rcie nt le Dr. Richard Norm an et les membres du Conseil Canadien de la Santé de la Prostate pour leurs c omme ntair es sur c e m anusc rit ainsi que Mesda mes Judy von Colditz et Edith Ga gnon pour la mise en page dactylographiée et l'édition finale. BIBLIOGRAPHIE 10. BERRY S. J., COFFEY D. S., WALSH P.C., EWING L.L. Th e development of human benign prostatic hyperplasia with age. J Urol, 1984; 132: 474-479. 11. BLUTE M.L., TOMERA K.M., McKIEL C.F., Jr, LYNCH J.H., SANKEY N.E. Transurethral microwave thermotherapy. An alternative for the treatment of benign prostatic hypertrophy. Early results of the Prostatron Study Group. AUA proceedings, 87 th Annual M eeting. J Urol, 1 992; 147: 305A, # 370. 12. BOSCH R.J .L .H. , G RI FFI THS D. J. , BLO M J .H .M ., SCHROEDER F.H. Treatment of benign prostatic hyperplasia by andro gen deprivation: Effects on pros tate s ize and urodynamic parameters. J Urol, 1989; 141: 68-72. 13. BRAF Z.F., MATZKIN I.I., LINDER A., SARANGA R., SIEGEL Y., LEIB Z., SERVADIO C. 4 year follow-up of patients with benign prostatic hy perplasia (BPH) treated with tran srectal deep hyperthermia. AUA p roceedin gs, 86th Annual Meeting. J Urol, 1991; 145: 363A, #601. 1. ADAM A., J AGER R., M cLOUGHL IN J ., EL -DIN A. , MACHAN L., WILLIAMS G., ALLISON D. J. Wallstent endoprostheses for the relief of prostatic urethral obstruction in high risk patients. Clin Rad, 1990; 42: 228-232. 14 . BRIN GE ON N. G ., DU J ARD IN T. , D EV ON EC L. Transurethral thermotherapy of benign prostatic hypertrophy. AUA proceedin gs, 8 7th Annual Meetin g. J Uro l, 1992; 147: 305A, #372. 2. AYUB M., LEVELL M. J. The effect of ketoconazole related imidazole drugs and antiandrogens on (3H) R1881 binding to the prostatic androgen receptor and (3H)5a-dihydrotestos teron e and (3H)cortisol binding to plasma proteins. J Steroid Biochem, 1989; 33: 251-255. 15. BRODIE A.M.H., SON C., KING D. A., MEYER K. M., INKSTER S. E. Lack of evidence for aromatase in human prostatic tissues: Effects of 4-hydroxyandrostenedione and other in hib ito rs on and ro gen metabo lism. Cancer Res, 1989; 49: 6551-6555. 3. AYUB M., LEVELL M.J. The inhibition of human prostatic aromatase activity by imidazole drugs including ketoconazole and 4-hydroxyandros ten dione. Biochem Pharmacol, 1990; 40:1569-1575. 16. BRUSKEWITZ R. C., CHRISTENSEN M. M. Critical evaluation of transurethral resection and incision of the prostate. Prostate Suppl, 1990; 3:27-38. 4. BAERT L., WILLEMEN P., AMEYE F., ASTRAHAN M., LANGHOLZ B., PETROVICH Z. Transurethral microwave hyperthermia: An alternative treatment for prostatodynia? Prostate, 1991; 19: 113-119. 5. BAERT L., WILLEMEN P., AMEYE F., PETROVICH Z. Treatment respons e with transurethral microwave hy perthermia in different forms of benign prostatic hyperplasia: A preliminary report. Prostate, 1991; 18: 315-320. 17. BURHENNE H. J., CHISHOLM R.J ., GRENVILLE N.J. Prostatic hyperplasia: Radiologic intervention. Radiology, 1984; 152: 655-657. 18. CAINE M. Alpha-adrenergic blockers for the treatment of benign pro static hyperplasia. Urol Clin N Am, 1990 ; 17: 641-649. 19. CAINE M., PERLBERG S., GORDON R. The treatment of benign prostatic hypertrophy with flutamide (SCH 13521): A placebo-controlled study. J Urol, 1975; 114: 564-568. 6. BAERT L., AMEYE F., WILLEMEN P., VANDENHOVE J., LAUWERYNS J., ASTRAHAN M., PETROVICH Z. Transurethral microwave hyperthermia for benign prostatic hyperplasia: Preliminary clinical and pathological results. J Urol, 1990; 144: 1383-1387. 20. CAINE M., PERLBERG S., ME RETYK S. A placebocontrolled double-blind study of the effect of phenoxybenzamine in benign prostatic obstruction. Br J Urol, 1978; 50: 551-554. 7. BARRACK E.R., BERRY S.J. DNA synthesis in the canine pro state: Effects of and rogen and es tro gen treatment. Prostate, 1987; 10: 45-56. 21 . CH APPL E C.R. , M IL ROY E. J .G ., RICK ARD S D. Permanently implanted urethral stent for prostatic obstruction in the unfit patient. Br J Urol, 1990; 66: 58-65. 8. BARTSCH G., MULLER H.R., OBERHOLZER M., ROHR H.P. Light microscopic stereological analysis of the normal human prostate and of benign prostatic hyperplasia. J Urol, 1979; 122: 487-491. 22. CHA PPLE C. R. , AUBRY M.L ., J AME S S. , GREENGRASS P.M ., BURNSTOCK G., TURNER-WARWICK R.T., MILROY E.J.G., DAVEY M. J. Characterization of human prostatic adrenoceptors using pharmacology receptor binding and localisation. Br J Urol, 1989; 63: 487-496. 9. BENSADOUN A. J ., DELAUCHE-CAVALLIER M . C. , ATTALI P. and THE BPH-ALF GROUP. Alfuzosin for treatment o f benign prostatic hypertro phy. Lancet, 1991; 337: 1457-1461. 23. CHRISTENSEN M. M., AAGAA RD J. , MADSEN P.O. Transurethral resection versus transurethral incision of the prostate. Urol Clin N Am, 1990; 17: 621-630. 966 24. COSTELLO A.J., BOLTON D.M., BOWSHER W.G. Laser ablation of the prostate in patients with benig n pros tatic hypertrophy. AUA proceedings , 87th An nual Meeting. J Urol, 1992; 147: 306A, #376. 25. CRAIGEN A. A., HICKLING J .B., SAUNDERS C.R. G. , CARPENTER R. G. Natural history of prostatic obstruction. J R Coll Gen Pract, 1969; 18: 226-232. 26 . DORFL INGER T. , ENGL AND D.M ., M ADSEN P. O . , BRUSKEWITZ R.C. Urodynamic and histological correlates of benign prostatic hyperplas ia. J Urol, 1988; 140: 1487-1490. 27. DOWD J. B., SMITH J.J. Balloon dilatation of the prostate. Urol Clin N Am, 1990; 17:671-677. study. AUA pro ceedings, 87th Annual M eeting. J Urol, 1992; 147:306A, # 373. 40. HABENICHT U.-F., EL ETREBY M.F. Selective inhibition of andro sten edione-induced pros tate g rowth in in tact Beagle dogs by a combined treatment with the antiandrogen cyp ro terone acetate and th e aromatas e inhib itor 1methyl-androsta-1, 4-diene-3, 17-dione (1-methyl-ADD). Prostate, 1989; 14: 309-322. 41. HABENICHT U.-F., EL ETREBY M.F., LEWIS R., GHONIEM G., ROBERTS J. Induction of metachro masia in experimentally induced hyperplastic/hypertrophic changes in th e pro state of the cy nomo lg us mo nk ey (M acaca Fascicularis). J Urol, 1989; 142: 1624-1626. 28. ENGLISH H.F., DRAGO J.R., SANTEN R.J. Cellular response to androgen depletion and repletion in the rat ventral pros tate: Autoradiography an d morpho metric an alys is . Prostate, 1985; 7:41-51. 42 . HA BI B F.X ,. LEE I. R. , ST ITCH S. R., SMI TH P. H . An drogen levels in the plasma and p rostatic tis sues of patients with benign hypertrophy and carcinoma of th e prostate. J Endocrinol, 1976; 71: 99-107. 29. FABIAN K.M. Der intraprostatische "Partielle Katheter" (Urologische Spirale). Urologe A, 1980; 19:236-238. 43. HARRISON N.W., DE SOUZA J .V. Pros tatic s tenting for outflow obstruction. Br J Urol,1990; 65:192-196. 30. FRIMODT-MOLLER P.C., JENSEN K.M.E., IVERSEN P., MADSEN P. O., BRUSKEWITZ R. C. Analysis of presenting symptoms in prostatism. J Urol, 1984; 132: 272-276. 44. HEBENICHT U.F., EL-ETREBY M.F. Synergic inhibitory e ffects o f aro matase inhibitor 1-methyl-andros ta-1, 4diene-3, 17-dione and the antiandrogen cyproterone acetate on androstenedione-induced hyperplastic effects in the prostates of castrated dogs. Prostate, 1987; 11: 133-143. 31. FURUYA S., KUMAMOTO Y., YOKOYAMA E., TSUKAMOTO T., IZUMI T., ABIKO Y. Alpha-adrenergic activity and urethral pressure in prostatic zone in benign prostatic hypertrophy. J Urol, 1982; 128:836-839. 32. GELLER J. Overview of benig n pros tatic h ypertrop hy. Urology, 1989; 34:57-63. 33. GELLER J., NELSON C.G., ALBERT J., PRATT C. Effect of meg es trol acetate on uroflow rates in patients with benign prostatic hypertrophy (BPH). A double blind study. Urology, 1979; 14:467-474. 3 4. GE LL ER J ., AL BERT J ., LO PER D ., GE LLE R S. , NIWAYAMA G. Comparison of androgen metabolites in benign prostatic hypertophy (BPH) and normal prostate. J Clin Endocrinol Metab, 1976; 43: 686-688. 35. GELLER J. Effect of finasteride, a 5a-reductase inhibitor on prostate tissue androgens and prostate-specific antigen. J Clin Endocrinol Metab, 1990; 71: 1552-1555. 36. GEORGE F.W., RUSSELL D.W., WILSON J.D. Feed-forward control of prostat e growt h: Dih ydrotest ost eron e i nduces expression of its own biosynt hetic enzyme, steroid 5a-reduct ase. Proc Natl Acad Sci USA, 1991; 88: 8044-8047. 37. GILL K. P., ALLISON D.J., WILLIAMS G. Bladder o utflo w tract o bstruction an d urinary reten tion from benign prostatic hypertrophy treated by balloon dilatation. Br J Urol, 1989; 64: 618-622. 38. GRIFFIN J.E., WILSON J.D. Disorders of sexual differentia tio n. In: Campb ell's Uro log y. Vo lume 2 , 5 th ed , Philadelphia: WB Saunders Company, 1986; 1819-1855. 39. GUAZZONI G., COLOMBO R., POZZO L.D., RIGATTI P. Transrectal prostatic hyperthermia does not relieve bladder outlet o bstru ction due to BPH: A lo ng-term follow-u p 967 45 . H OLTG REWE H. L. , M E BUST W.K . D OWD , J . B., CO KE T T A. T . K. , P ET E RS P. C . , P RO CT O R C. Transurethral prostatectomy: Practice aspects of the dominant operation in American Urolog y. J Urol, 1989; 141: 248-253. 46. HO LTGREWE H.L . Outco mes res earch an d BPH n ew con cepts fo r d ecid ing therapy. AUA Up date, 1991; 10: 154-160. 47. IMPERATO-McGINLEY J., GUERRERO L., GAUTHIER R., PETERSON R.E. Steroid 5a-reductase: Deficiency in man: An inherited form of male pseudohermaphroditism. Science, 1974; 186: 1213-1216. 48. IMPERATO-McGINLEY J.L. , CAI L.-Q., ORLIC S.D., MARKOSZ J.A., VAUGHAN E.D. Long-term treatment of benign prostatic hyperplasia with the 5a-reductase inhibitor finasteride (MK906). AUA proceedings, 86th Annual Meeting. J Urol, 1991; 145: 265A, #212. 49. ISAACS J.T. Importance of the natural history of benign pros tatic hyperplasia in the evaluation of pharmacologic intervention. Prostate Suppl, 1990; 50. JANKNEGT R.A. Surgical management for benign prostatic hyp erplasia: In dication s, techn iq ues , and results. Prostate Suppl, 1989; 2: 79-93. 51. KATZ P.G., GREENSTEIN A., RATLIFF J.E., MARKS S., GUICE J. Transurethral incision of the bladder neck and prostate. J Urol, 1990; 144: 694-696. 52. KAWABE K., UENO A., TAKIMOTO Y., ASO Y., KATO H. and YM617 CLINICAL STUDY GROUP. Use of an alb l o c k e r, YM61 7, in the treatment o f benign p rostatic hypertrophy. J Urol, 1990; 144: 908-912. 53. KAWABE K., MORIYAMA N., HAMADA K., ISHIMA T. Dens ity an d localization of alp hal-ad rencocep tors in hypertrophied prostate. J Urol, 1990; 143: 592-595. 54. KELLY M .J., ROSKAMP D., LEACH G.E. Transurethral incision of the prostate: A preoperative and postoperative analysis of s ympto ms and urodynamic findings. J Urol, 1989; 142:1507-1509. 55. KIRBY R.S. Alpha-adrenoceptor inhibitors in the treatment of ben ign pros tatic hyp erp lasia. Am J Med, 1989 ; 8 7 (Suppl. 2A): 26s-30s. 56 . KIRBY R.S., EARDL EY I. , BRYAN J. , MI LLER P. , CHRISTMAS T., LIU S. A. urodynamic study of the value of finasteride in the management of bladder outflow obstruction due to BPH. AUA proceeding s, 86th An nual Meeting. J Urol, 1991; 145: 266A, # 213. of men with symptomatic and asymptomatic benign prostatic hyperplasia. Br J Urol, 1991; 67: 493-498. 67. LEPOR H. Role of alpha-adrenergic blockers in the treatment of benign prostatic hyperplasia. Prostate Suppl, 1990; 3: 75-84. 68. LEPOR H., KNAPP-MALONEY G., Sunshine H. A dos e titration study evaluating terazos in. A selective, once-aday al-blocker for the treatment of s ymptomatic benign prostatic hyperplasia. J Urol, 1990; 144: 1393-1398. 69. LEPOR H., HENRY D., LADDU A.R. The efficacy and safety of terazosin for the treatment of symptomatic BPH. Prostate, 1991; 18: 345-355. 70. L EPO R H., RIGAU D G. The efficacy of transu rethral resection of the prostate in men with moderate symptoms of prostatism. J Urol, 1990; 143: 533-537. 57. KIRBY R. S., WILLIAMS G.R., WITHEROW R. , MILROY E.J. Treatment of benign prostatic hyperplasia with the Prostatro n trans urethral thermotherap y device. AUA proceedings, 87th Annu al Meeting. J Urol, 19 92; 147: 344A, # 528. 71. LINDE R A., GOLOMB J., SIEG EL Y., LE V A. Local hyperthermia of the pros tate glan d for the treatment of benign prostatic hypertrophy and urinary retention. A preliminary report. Br J Urol, 1987;60; 567-571 58. KOBAYASHI S., DEMURA T., NONOMURA K., KOYANAGI T. Autoradiographic localization of al-adren oceptors in human prostate: Special reference to zonal difference. J Urol, 1991; 146: 887-890. 72. LINDER A., BRAF Z., LEV A. , GOLOMB J., LEIB Z., SIEGEL Y., SERVADIO C. Local hyperthermia of th e prostate gland for the treatment of benign prostatic hypertrophy and urinary retention. Br J Urol, 1990; 65: 201-203. 59. LABRIE C., TRUDEL C., LI S., MARTEL C., COUET J., LABRIE F. Combination of antiandrogen and a 5a-reductase inhibitor: A further step towards total androgen blockade? Endocrinology, 1991; 129: 566-568. 73. LINDER A., SIEGEL Y.I., KORCZAK D. Serum prostate specific antigen levels during hyperthermia treatment of ben ign p ro static hyperplasia. J Urol, 1990; 144: 13881389. 6 0. L AD UC R. , BLO EM F. A. G. , DE BRUY NE F. M . J . Transurethral microwave therapy (TUMT) in benign prostatic hyperplasia. AUA proceedings, 87th Annual Meeting. J Urol, 1992; 147: 344A, # 527. 74. MAT ZIN H. End ocrine treatment of b enign p ros tatic hypertrophy: Current concepts. Urology, 1991; 37: 1-16. 61 . L E DU C A ., CARIOU G ., BA RO N C., CUKIE R J . , QUENTEL P., FAURE G., RAMBEAUD J.J., NAVRATIL H., COSTA P., RICHAUD C., HENRY J. C., LARDENNOIS B., VERGES J. A multicenter, double-blind, placebo-controlled trial of the efficacy of prazosin in the treatment of dysuria associated with benign prostatic hypertrophy. Urol Int, 1990; 45 (Suppl.): 56-62. 6 2 . LE I B Z . , R OT H EM A . , L EV A . , SE RVAD I O C . Histopathological observations in the canine prostate treated by local micro wave hyperthermia. Prostate, 1986; 8: 93-102. 63. LEPOR H., BAUMANN M., SHAPIRO E. Bindin g an d functional properties of do xazosin in the human prostate adenoma and canine brain. Prostate, 1990; 16: 29-38. 64. LEPOR H., MACHO G. The relative efficacy of terazosin versus terazosin and flutamide for the treatment of symptomatic BPH. Prostate, 1992; 20: 89-95. 75. McCONNELL J. D. Androgen ablation and blockade in the treatment of benign prostatic hyperplasia. Urol Clin N Am, 1990; 17: 661-670. 76. McLOUGHLIN J ., JAGER R., ABEL P.D., EL-DIN A., ADAM A., WILLIAMS G. The use of prostatic stents in patients with urinary retention who are unfit for surgery. Br J Urol, 1990; 66: 66-70. 77. McNEAL J.E. The zonal anatomy of the prostate. Prostate, 1981; 2: 35-49. 78. MEBUST W. K. Surgical management of benign prostatic obstruction. Urology, 1988; 32:12-15. 79. MILROY E.J., CHAPPLE C.R., ALDIN A., WALLSTEN H. A new treatment for urethral strictures. A permanently implanted urethral stent. J. Urol., 1989; 141: 1120-1122. 80. MILROY E. Clinical overview of prazosin in the treatment of prostatic obstruction. Urol Int, 1990; 45 (Suppl.): 1-3. 65. LEPOR H. Role o f lon g-acting selective alpha-1 blockers in the treatment of benign prostatic hyperplasia. Urol Clin N Am, 1990; 17: 651-659. 81. MURAKOSHI M., INADA R., MAKINO M., SUZUKI M., MIEDA M., HONMA S., YAMANAKA H. Effect of antiandrogen (TZP-4238) on steroid-induced canine prostatic hyperplasia. Light and electron microscopic investigations. Acta Pathol Jpn, 1990; 40: 871-879. 66 . LEPOR H., GUP D.I. , BAUMANN M., SHAPIRO E . Comparison of alphal adrenoceptors in the prostate capsule 82. NERI R. Pharmacology and pharmacokinetics of flutamide. Urology, 1989; 34 (4 Suppl.): 19-21. 968 83 . NISSENKORN I. , RICHT ER S. A new s elf-retain in g in trau rethral device: An alternative to an ind ewellin g catheter in patients with urinary retention due to infravesical obstruction. Br J Urol, 1990; 65: 197-200. 97. SHAPIRO E. Embryolog ic dev elopment of the prostate. Insight into the etiology and treatment of benign prostatic hyperplasia. Urol Clin N Am, 1990; 17: 487-493. 84. ORANDI A. Trans urethral resection v ersus tran surethral incision of the prostate. Urol Clin N Am, 1990; 17: 601612. 98. SHEPARD R. L., KRAUS S. E., BABYAN R. K., SIROKY M. B. The role of ammonia toxicity in the post transurethral prostatectomy syndrome. Br J Urol, 1987; 60: 349351. 85. PETERS C.A., WALSH P.C. The effect of nafarelin acetate, a luteinizing-ho rmone-releasing hormone ago nist, o n benign prostatic hy perplasia. N Engl J Med, 1 987; 317: 599-604. 99. SHIM IZ U K., NAK AI K., IM AI K., YAM ANAKA H. Effects of an al-adrenergic blocker (prazosin HCl) on micturition d is turb an ces asso ciated w ith benign p rostatic hypertrophy. Urol Int, 1990; 45 (Suppl.): 36-39. 86. PETTERSSON S., DAHLSTRAND C., FALL M., GEIRSSON G. Trans ureth ral microwave thermotherap y versus transu rethral res ection for benign pros tatic h yperplasia: Preliminary results of a randomized study. AUA proceeding s, 87 th Annu al M eeting. J Urol, 1992 ; 147: 30 5A, #371. 100. SIEGEL Y.I., ZAIDEL L., HAMMEL I., KORCZAK D., LINDER A. Histopathology of benign prostatic hyperplasia after failu re of hy perthermia treatment. Br J Uro l, 1991; 68: 383-386. 8 7. ROOS N . P. , WENN BERG J . E. , M AL EN KA D .J . , FISHE R E .S. , M cPHERSON K., AND ERSEN T. F. , COHEN M. M., RAMSEY E. Mortality and reoperatio n after open and transurethral resection of the prostate for ben ign pro static hy perp lasia. N En gl J Med , 1 98 9; 320:1120-1124. 88. ROTH R. A., ARETZ H.T. Transurethral ultrasound-guided laser-induced prostatectomy (TULIP procedure): A canine prostate feasibility study. J Urol, 1991; 146: 1128-1135. 89. RW TU M.L., HANSSON E., JUUSELS H.E., PERMI J.E., RUSK J. I., SOTARAUTA M.T., TALJA M.T., WUOKKO E. J., MATTILA M. J. Efficacy and side-effects of prazosin as a symptomatic treatment of benign prostatic obstruction. Scand J Urol Nephrol, 1991; 25: 15-19. 90. SA NTTI S.M.R., MARTIKAINEN P. , NIENSTED W. , PARANKO J. The influence of steriodal and nonsteroidal estrogens on the 5a-reduction of testosterone by the ventral prostate of the rat. J Steriod Biochem, 1990; 35: 249-256. 91. SAPOZINK M.D., BOYD S.D., ASTRAHAN M.A., JOZSEF G., PETROVICH Z. Transurethral hyperthermia for benign prostatic hyperplasia: Preliminary clinical results. J Urol, 1990; 143: 944-949. 92. SARANGA R., MATZKIN H., BRAF Z. Local microwave hyperthermia in the treatment of benign prostatic hypertrophy. Br J Urol, 1990; 65: 349-353. 93. SERVADIO C., LEIB Z., LEV A. Diseases of prostate treated by local microwave hyperthermia. Urology, 1987; 30: 97-99. 94. SERVADIO C., LEIB Z. Chronic abacterial prostatitis and hyperthermia: A possible new treatment? Br J Urol, 1991; 67: 308-311. 95. SERVADIO C., BRAF Z., SIEGEL Y., LEIB Z., LINDER A. Local thermotherapy of the benign pros tate: A 1-year follow-up. Eur Urol, 1990; 18: 169-173. 96. SERVADIO C., LEIB Z., LEV A. Local hyperthermia to canine prostate: A pilot study. Urology, 1990; 35: 156-163. 969 101. SIKES R.A., THOM SEN S., PETRPW V., NEUBAUER B.L., CHUNG L.W.K. Inhibition of experimentally induced mouse prostatic hyperplas ia b y castration or steroid antagonist administration. Biol of Reprod, 1990; 43: 353362. 102. SKOLDEFORS H, . BLOMSTACK G., CARLSHOM K. Serum levels in benign prostatic hyperplasia. Scand J Urol Nephrol, 1978; 12: 111-114. 103. STONE N.N. Flutamide in treatment of benign prostatic hypertrophy. Urology, 1989; 34, (4 Suppl.): 64-68. 104. STROHMAIER W.L., BICHLER K.H., FLUCHTER S.H., WILBERT D.M. Local microwave hyperthermia of benign prostatic hyperplasia. J Urol, 1990; 144: 913-917. 105. STROHMAIER W.L., BICHLER K.H., BOCKING A., FLUCHTER S.H. Histological effects of local microwave hyp erthermia in pro static can cer. In t J Hyperthermia, 1991; 7: 27-33. 106. SZMIGIELSKI S., ZIELINSKI H., STAWARZ B., GIL J., SOBCZYNSKI J., SOKOSKA G. , JELJ ASZEWICZ J., PULVERER G. Local microwave hyperthermia in treatment of advanced pros tatic adenocarcinoma. Urol Res, 1988; 16: 1-7. 107. THE FINASTERIDE STUDY GROUP. Th e effect of finasteride in the treatment of men with benign prostatic hyperplasia. N Eng J Med, in press. 108. TRACHTENBERG J. Ketoconazole therapy in advanced prostatic cancer. J Urol, 1984; 132:61-63. 109. TUNN S., HAUM ANN R., HEY J.,-FLUCHTER S.H., KRIEH M. Effect of aging on kinetic parameters of 3a(b)hydroxysteroid oxidoreductases in epithelium and stroma of h uman no rmal an d h yp erplas tic p ro state. J Clin Endocrinol Metab, 1990; 71: 732-739. 110. WALSH P.C. Benign prostatic hyperplasia. In: Campbell's Urology. Volume 2 , 5th ed, Philadelphia: WB Saund ers Company, 1986; 1248-1265. 111 . WAYM ONT B. , WARD J .P., PERRY K.C. Lon g-term assessment of 107 patients undergoing bladder neck incision. Br J Urol, 1989; 64: 280-282. 112 . WISHNOW K. I, NE WM AN C.T, CROME ENS D.E , PRICE R.E, von ESCHENBACH A.C. Safety of transurethral laser treatmen t of the prostate. AUA proceedings , 86th Annual Meeting. J Urol, 1991; 145: 267A, # 219. 113. YACHIA D., LASK D., RABINSON S. Self-retainin g intraurethral stent: An alternative to long-term indwelling catheters or surgery in the treatment of prostatism. AJR, 1990; 154: 111-113. 114. YAMAG UCHI O. , SHIRAIWA Y. , KOBAYASHI M. , YOKOTA T., OHINATA M ., AOKI H., TSUZUKI T., OHORI M. Clinical evaluation of effects of Prazosin in patients with benign prostatic obstruction. A double-blind, multi-institutional, parap ro st-controlled study. Urol Int, 1990; 45 (Suppl. 1): 40-46. 115 . YERUSHALM I A., FISHE LOVITZ Y. , SINGER D. , RELINER I., ARIELLY J. , ABRAMOVICI Y., CATSENELSON R., LEVY E., SHANI A. Localized deep microwave hyperthermia in the treatment of poor operative risk patients with benign prostatic hyperplasia. J Urol, 1985; 133: 873-876. 116. YERUSHALMI A., SERVADIO C., LEIB Z., FISHELOVITZ Y., ROKOWSKY Y., STEIN J.A. Local hyperthermia for treatment of carcinoma of the prostate: a premiminary report. The Prostate, 1982; 3: 623-630. 117. ZERBIB M ., STEG A., CONQUYS., MARTINACHE P.R., FLAM T.A., DEBRE B. Localized hyperthermia versus the sham procedure in obstructive benign hyperplasia of the prostate: A prospective randomized study. J Urol, 1992; 147: 1048-1052. 118. ZERBIB M., CONGUY S., STEG A., FLAM T., DEBRE B. A three years experience with transrectal hyperthermia in the treatment of obstructive benign hyperplasia of the prostate: Report of 175 patients. AUA proceed ings, 87th Annual Meeting. J Urol, 1992; 147:306A, # 374. 970 1 1 1 1 1 1 A RTICLES ORIGINAUX Progrès en Urologie (1991), 1, 75 - 90 75