et l'équilibre de la banque de dé-
tail. Enn, une troisième raison ex-
plique la mutation de la banque en
France: les habitudes de consom-
mation des Français changent.
UNE RELATION
BANQUE-CLIENTS
EN PLEINE MUTATION
Le taux de bancarisation de la po-
pulation française est de près de
99% aujourd’hui, contre 20% envi-
ron en 1967. Cette réussite s’est
accompagnée d’un fort dévelop-
pement des réseaux. Ainsi le mail-
lage du territoire par les banques
françaises est l’un des plus denses
en Europe : il existe plus de 38.000
agences bancaires réparties par-
tout en France.
Aujourd’hui, la fréquentation des
agences est en baisse. En effet,
même si le nombre de clients ne
fréquentant jamais leur agence ban-
caire reste faible (5%2), le nombre
de clients fréquentant leur agence
plusieurs fois par mois est passé
de 62% en 2007 à 17% en 2013.
Ainsi, le mouvement d’ouverture de
points de vente, qui avait permis
d’augmenter le nombre d’agences
bancaires de 8% environ par an ces
10 dernières années, s’inverse de-
puis peu, et on dénombre près de
1.000 agences de moins entre 2010
et 20113.
Les clients des banques françaises
montrent un fort attachement à leur
conseiller bancaire : 81% des Fran-
çais le jugent compétent et 79%
pensent qu’il répond bien à leurs
questions. Mais une dichotomie se
fait jour de manière de plus en plus
marquée entre deux types de clien-
tèle : une majorité de clients (64%)
se déclarent en faveur d’un modèle
de banque avec conseiller clientèle
attitré qui les suit personnellement
tandis qu’une proportion signi-
cative de Français (31%) préfèrent
un mode relationnel dématérialisé,
sans agences physiques ou interlo-
cuteur désigné.
LES RÉSEAUX S’ADAPTENT
À CES NOUVELLES
DEMANDES DE
LEUR CLIENTÈLE
Pour faire face à ces changements,
les réseaux bancaires ont adapté
leurs gammes de produits et ser-
vices, notamment ceux acces-
sibles à distance. Les applications
désormais disponibles sur des sup-
ports très variés (internet, tablettes,
smartphones…) rencontrent un
grand succès car elles informent à
tout moment les clients et leur pro-
posent de plus en plus de services.
Ces nouveaux outils sont perçus
comme sécurisés par les Français,
qui n’hésitent pas à y recourir pour
la gestion au quotidien. Ainsi, près
de la moitié des Français déclarent
que le développement des offres
de services bancaires par internet
les conduit à moins se rendre en
agence. Les réseaux d’agences
sont devenus un élément du dis-
positif multicanal de vente élaboré
par les banques, et non plus leurs
points de vente uniques.
L’offre de produits et de services
mais aussi le marketing bancaire
ont pris en compte ces change-
ments. Les banques sont confron-
tées au besoin de faire évoluer leurs
segmentations de clientèle pour
conserver leurs clients et capter de
nouveaux prospects en lien avec
leur stratégie et leur organisation
propres. En effet, la concurrence
entre les banques est une réalité
en France ; environ 4% des clients
changent de banque chaque an-
née. Et les Français sont également
près d’un sur quatre à posséder des
comptes dans plusieurs banques.
La banque de détail a été de longue
date un employeur et un recruteur
de premier plan. Elle continue à
recruter de nombreux commer-
ciaux pour renforcer ses équipes
au contact des clients. Sa muta-
tion sous l’effet des multiples fac-
teurs qui viennent bouleverser son
modèle économique va se pour-
suivre.
actualité bancaire
N°562 2013
(1) source, rapport de l’ACP, mai 2013.
(2) Source : enquête IFOP, mai 2013.
(3) Source : Statistiques Paiements BCE,
septembre 2012.
CHIFFRESCLÉS
• En France, la densité du réseau
bancaire est supérieure à celle
du réseau de pharmacies : une
agence bancaire pour 1.297
habitants, une pharmacie pour
2.900 habitants.
(source : BCE, INSEE).
• 21.000 embauches dans les
banques en 2011 dont 64% de
jeunes de moins de 30 ans.
• 70% des salariés des
banques en France travaillent
au contact des clients.
(source : FBF)