FEVEROLE DE PRINTEMPS ET D'HIVER GUIDE DE CULTURE 2014-2015 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 1 Sommaire 1 - Performances économiques et environnementales . . . . . . . . . . . .4 2 - Implantation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 3 - Variétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 4 - Elaboration du rendement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 5 - Exigences en eau et en fertilisants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 6 - Désherbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 7 - Régulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 8 - Ravageurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16 Ce document a été rédigé par Fabienne BOIZET, Isabelle CHAILLET, Philippe CROSSON, Matthieu KILLMAYER, Benjamin POINTEREAU, Pierre TAUPIN, Catherine VACHER, Elise VANNETZEL, Jean-Luc VERDIER. (ARVALIS - Institut du Végétal) Véronique BIARNES, Nathalie BLOSSEVILLE, Benoît CARROUEE, Jean-Paul LACAMPAGNE (UNIP) Laure VINSANT LE LOUS (FNAMS) 9 - Maladies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20 10 – Récolte et Stockage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 ISBN 978-2-86492-228-9 - ref. 2289 Dépôt légal avril 2014 - 12 € 11 – Débouchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25 Préambule L es indications portées dans ce document reflètent l’état de la science et de la technique à la suite de nombreuses expérimentations. Les informations réglementaires peuvent évoluer et sont présentées dans l’état des connaissances à la date d’édition de ce document. Les dites informations données sous ces réserves ne sauraient engager la responsabilité des auteurs de ce document. ARVALIS - Institut du végétal 3, rue Joseph et Marie Hackin 75116 PARIS Tel 01 44 31 10 00 www.arvalisinstitutduvegetal.fr membre de : Avec la particiation financière du Compte d’Affectation Spéciale pour le Développement Agricole et Rural (CASDAR), géré par le ministère de l’Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt. 2 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 3 page 10 Fertilisation Levée page 12 Sitones Intervenir si encoches sur toutes les feuilles 16 14 3 à 5-6 semaines après Semis en février, mars 3-4 semaines après Calendrier en féverole de printemps (exemple de la Picardie) Semis fin octobre, début novembre 11 JG2 (jeunes gousses) mi-avril fin mai Début floraison + 15 jours page 15 Fin floraison page 17 page page page 21 21 16 fin juin fin mai Irrigation page 11 page FSLA Rouille Intervenir lors apparition de pustules Anthracnose et botrytis sur féverole de printemps Raisonnez la lutte Raisonnez la lutte Bruches Raisonnez les traitements Pucerons - Intervenir au seuil de traitement (selon produit) - savoir attendre pour valoriser les auxiliaires Régulateur Si risque de végétation excessive Début floraison Anthracnose et botrytis sur féverole d'hiver page Bore En limon battant à ph > 7,5 : 300 g/ha à boutons floraux 6 feuilles Calendrier en féverole d'hiver (exemple du Centre Bassin Parisien) page page Antigraminées foliaires 2 feuilles Désherbage mécanique Désherber en pré-levée Semis page 7 - Semer profond - Eviter les densités élevées Semis Traitements de page 20 semences Wakil / risque mildiou page 9 Variétés Attention à la résistance au gel en féverole d'hiver Féverole d'hiver ou de printemps ? page 6 22 page page 24 août juillet Réco Récolte et stoc stockage Des Dessicant Possib Possible juste avant lla récolte 24 Récolte © photos ARVALIS, N. Metayer - M. Moquet © M. Moquet - ARVALIS - Institut du végétal 01 Performances économiques et environnementales Son itinéraire cultural simple, sans apport d’engrais azotés, son potentiel de rendement élevé en terres profondes et ses débouchés en alimentation animale et humaine, sont des atouts importants pour cette culture. L’intérêt de cette légumineuse se ressent sur l’ensemble de la rotation. Ses points forts Des atouts agronomiques - Un potentiel de rendement élevé dans les situations de terres profondes et d’étés tempérés. - Résistance à Aphanomyces euteiches du pois, permettant de garder un protéagineux sans augmenter le niveau d’infestation des sols. - Tête d’assolement favorable, avec des gains de rendements et des économies d’azote pour le blé suivant. - En diversifiant la rotation, la féverole peut aussi limiter les interventions phytosanitaires, en particulier herbicides, sur les cultures suivantes. 4 - Récolte en général facile grâce à une tige rigide, et décalée après la récolte des céréales. Des atouts environnementaux Introduire une féverole dans la rotation permet une réduction sensible des impacts environnementaux liés à l'absence d'engrais azotés, en particulier une moindre consommation d’énergie fossile, moins d’émission de gaz à effet de serre et de gaz acidifiants. Des débouchés variés - Des prix attractifs pour l’alimentation humaine en Egypte et au Moyen-Orient. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 - Des débouchés potentiellement élevés en alimentation animale (volailles, porcs, bovins, poissons), en France ou à l’export. - Un marché plus limité pour la meunerie et les ingrédients agro-alimentaires. Des charges opérationnelles limitées Les charges opérationnelles des protéagineux sont inférieures à celles des principales grandes cultures comme le colza ou le blé, grâce notamment à l’absence d’apport d’engrais azoté. Les charges de la féverole sont proches de celles du pois mais variables en fonction du coût des semences et du débouché visé. Les niveaux moyens couramment observés se situent entre 50 et 100 €/ha de moins qu’en colza. Ses limites Quelques contraintes techniques - Sensibilité à la sécheresse et aux fortes températures pendant la floraison et le remplissage des graines (juin-juillet), ce qui peut pénaliser le rendement. - De grosses graines nécessitant un semoir adapté et bien réglé. - Des possibilités très limitées de désherbage chimique en post-levée contre les dicotylédones, en féverole de printemps. - la sensibilité à un nématode (Ditylenchus dipsacii), affectant le rendement et la qualité, transmis principalement par les semences et se maintenant longtemps dans le sol. Une aide couplée à la production 6-7 ans entre deux féveroles En cultivant trop souvent des féveroles dans une même parcelle, le risque de voir apparaître certaines maladies augmente, en particulier des attaques de Fusarium et de nématodes. Un retour trop fréquent peut également favoriser des attaques de mildiou du fait de sa conservation dans le sol, notamment si les semences ne sont pas traitées. Il faut donc respecter au minimum 6 ans entre deux féveroles pour limiter les risques sanitaires. © ARVALIS - Institut du végétal Dans le cadre de la subsidiarité pour l’utilisation des crédits européens, la France a choisi de maintenir une aide couplée à la production de protéagineux (pois, féveroles et lupins). Celleci a varié de 100 à 205 €/ha de 2010 à 2013, en fonction des surfaces cultivées. De nouvelles modalités d’aide couplées pour les cultures riches en protéines sont prévues pour l’application de la nouvelle PAC en France à partir de 2015. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 5 02 Implantation Féverole d'hiver La féverole d’hiver être semée un peu plus tôt qu’un pois d’hiver. L’objectif est d’avoir des féveroles levées avant les fortes gelées. En semis trop précoces, les féveroles risquent d’être plus sensibles aux maladies aériennes en sortie d’hiver et de fleurir trop tôt par rapport aux dernières gelées. La résistance au gel est très dépendante de la variété et de la profondeur de semis. © ARVALIS - Institut du végétal En cas d’impossibilité de semer les variétés de féverole d’hiver à l’automne, il est possible de les semer au printemps, mais le rendement sera en général inférieur au rendement d’une variété de printemps. Date de semis Carte 1 : Date de semis optimale de la féverole d’hiver Féverole de printemps Elle peut être semée avant le pois de printemps, dès la mi-février dans le Nord de la France, y compris sur sol gelé superficiellement, à condition d’arriver à bien enfouir la graine. Semer tôt permet d’espérer atteindre le potentiel de rendement maximal mais ce n’est pas sans risque pour la plante. 20/10>20/11 01/11>31/11 Date de semis Carte 2 : Date de semis optimale de la féverole de printemps 10/11>31/01 10/02¬– 15/03 Arrêt¬:¬15¬ avril ¬ ¬ – 15/03 10/02 Arrêt :1er avril 01/02¬– 01/03 Densité de semis La dose de semis conseillée est celle permettant d’être à l’optimum économique, pour une large gamme de prix de vente de la féverole (prix étudiés : de 130 et 270 €/t). Tableau 1 : Densités et doses de semis conseillées en féverole d’hiver Densités et doses de semis conseillées Sols limoneux Sols argileux ou caillouteux Grains / m² kg / ha* 20-25 105 à 130 30 160 * indicatif pour un PMG de 525 g NB. Possibilité de réduire de 5 grains/m² avec un semoir monograine. Les féveroles ne sont pas conseillées en sol de craie. 6 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 Densité de semis La dose de semis conseillée est celle permettant d’être à l’optimum économique, pour une large gamme de prix de vente de la féverole (prix étudiés : de 130 et 270 €/t). Tableau 2 : Densités et doses de semis conseillées en féverole de printemps Densités et doses de semis conseillées Grains / m² kg / ha* 40 - 45 230 à 260 Bassin Parisien, Picardie 45 - 50 230 à 260 Sols argileux ou caillouteux 45 - 50 230 à 260 Limons de Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Picardie * indicatif pour un PMG de 525 g NB. Possibilité de réduire de 5 grains/m² avec un semoir monograine. Les féveroles ne sont pas conseillées en sol de craie. machine au travail profond. Par exemple sur un semoir combiné à un outil de travail du sol devant le semoir, la barre de semis doit être suffisamment descendue pour pouvoir atteindre la profondeur souhaitée. Un semis lent est également recommandé pour faciliter la pénétration des éléments semeurs. Le semoir monograine permet de garantir une profondeur de semis optimale et régulière à condition d’avoir un poids suffisant sur l’élément semeur et un sol préparé en conséquence. Son principal atout réside dans sa capacité à répartir précisément la semence sur le rang, ce qui permet une économie sur les doses de semis. Cependant, des écartements de 45-50 cm couvrent moins vite le sol que de faibles écartements, d’où un risque accru de concurrence d’adventices, mais le binage est alors possible. Le semoir à céréales (équipé d’une distribution adaptée aux grosses graines) est le plus souvent utilisé, il nécessite de travailler à faible vitesse pour obtenir une profondeur de semis régulière (écartements possibles : de 17 à 35 cm). Attention de vérifier régulièrement le bon écoulement des graines dans le semoir. Travail du sol Il doit permettre d’obtenir un lit de semences avec une structure bien aérée sur 10 à 15 cm, favorable à l’installation des nodosités sur les racines. L’horizon sous-jacent doit permettre la pénétration du système racinaire pour une bonne valorisation des réserves en eau du sol, donc éviter en particulier les tassements en fond de semis et fond de labour. Préparation du lit de semences La féverole n’exige pas une structure aussi fine, ni un état de surface aussi nivelé que le pois. Toutefois, l’efficacité des herbicides de prélevée est liée à un bon émiettement de la terre en surface. Profondeur de semis Féverole d’hiver : pour rendre la plante plus résistante au froid, le plus important est de semer profond (7 à 10 cm). Féverole de printemps : pour les semis précoces de début février, semer à 6-7 cm de profondeur pour limiter le risque de gel en cours de germination. A partir du 20 février, on peut semer à 5 cm de profondeur. Il est important de semer au moins à 5 cm de profondeur pour échapper aux dégâts d’oiseaux et assurer une bonne sélectivité des herbicides de prélevée. Pour semer profond, notamment en féverole d’hiver, il est possible d’utiliser une déchaumeuse à socs ou un cover crop. Avec ce type de matériel, la semence peut être répartie au préalable avec un épandeur à rampe. Certains agriculteurs utilisent un déchaumeur à soc ou à disque combiné avec un semoir (à partir de la tête de distribution, les descentes sont reliées aux socs ou aux disques). + d'infos Distribution : évitez la casse ! Quel que soit le semoir utilisé, il faut semer doucement. Cela permet de préserver les graines et la distribution pour les semoirs à transport par gravité et limite les risques de bouchage des tuyaux pour les semoirs à transport pneumatique. De plus, pour ces semoirs, il faut à tout prix éviter les contre-pentes sur les tuyaux, surtout aux extrémités, quand le flux d’air est le plus atténué par les pertes de charge. Sur certains semoirs mécaniques, pour pallier au problème de casse, l’arbre de distribution peut être remplacé par un arbre spécial grosses graines disposant de doseurs constitués de grosses alvéoles en élastomère. Les semoirs pneumatiques équipés de cellules doseuses de type « Accord » semblent bien adaptés aux grosses graines (cannelures de grandes dimensions). Attention toutefois à certaines conceptions de semoirs pneumatiques où les sorties de distribution sont de trop faible section et deviennent alors sensibles aux bouchages. Avec un semoir classique, il faut adapter les réglages de la Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 7 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIIP 03 Variétés Il existe différents types de qualité de féverole : à fleurs blanches ou colorées (avec ou sans tannins dans le tégument) à teneurs faible ou élevée en vicine-convicine. Ce sont surtout des féveroles à fleurs colorées qui sont actuellement cultivées en France. Parmi les variétés à fleurs colorées, il est préférable, à rendement équivalent, de choisir des variétés à faible teneur en vicine-convicine, qualité la mieux adaptée à l’ensemble des débouchés. Féverole d'hiver La féverole d’hiver présente l’intérêt d’être récoltée plus précocement que la féverole de printemps, juste après les blés, ce qui limite les risques de stress hydrique ou thermique de fin de cycle. La première clé de réussite de cette culture est le niveau de résistance au froid : il faut choisir une variété adaptée à la région et réaliser un semis profond. Carte 1 : Principales régions de culture de la féverole d’hiver Diva Organdi Axel Diva est la variété actuellement la plus résistante au froid, mais son niveau de résistance est inférieur à ce qu’on observe sur les meilleures variétés de pois d’hiver. C’est pourquoi, il est primordial en féverole d’hiver de semer profond, les plantes seront plus résistantes que pour un semis superficiel. La plupart des variétés de féverole d’hiver sont plus adaptées au climat de l’Ouest et du Sud de la France. Les variétés présentées dans le tableau ci-après, sont toutes à teneur élevée en vicine-convicine. 8 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 Olan Diva Organdi Axel Iréna Organdi Tableau 1 : Caractéristiques des principales Diva Agri Obtentions 2001 colorée 83 86 Iréna Agri Obtentions 2001 colorée 100 100 Olan SCA Epis-Sem 1991 colorée 81 81 Organdi Agri-Obtentions 2011 blanche 89 94 Protéines (% MS) 113 PMG (g) colorée Hauteur (cm) 2014 Fin Floraison (écart à Iréna en jrs) Pays de la Loire et PoitouCharentes SCA Epis-Sem Début Floraison (écart à Iréna en jrs) Couleur fleur Axel Rendement (en % Diva et Olan) Centre, Bassin Parisien Obtenteur Sud-Ouest Variétés Année d'inscription Rendement (en % de Iréna) Résistance au froid (10 = résistant) variétés de féveroles d’hiver (5) +3 +2 125 600 28,0 7 +5 +4 125 480 28,0 5 18/4 26/5 115 550 29,0 6 +8 +9 135 600 28,0 6 +1 +1 125 530 30,5 95 105 ^ŽƵƌĐĞƐ͗dW^ĞƚZĠƐĞĂƵƌǀĂůŝƐʹ/ŶƐƚŝƚƵƚĚƵǀĠŐĠƚĂůͲhE/WͲ&ŶĂŵƐ ;ϭͿWŽƵƌĂƐƐƵƌĞƌƵŶĞďŽŶŶĞƌĠƐŝƐƚĂŶĐĞăů͛ŚŝǀĞƌ͕ŝůĨĂƵƚăůĂĨŽŝƐĐŚŽŝƐŝƌƵŶĞǀĂƌŝĠƚĠƌĠƐŝƐƚĂŶƚĞĞƚƐĞŵĞƌƉƌŽĨŽŶĚ͕ăϳͲϴĐŵ͘ Feverole de printemps Carte 2 : Principales régions de culture de la féverole de printemps La quasi-totalité des féveroles de printemps cultivées en France sont à fleurs colorées. Elles conviennent toutes au principal débouché, l’alimentation humaine en Egypte, et peuvent aussi satisfaire les autres débouchés. Pour tous les autres débouchés (alimentation animale et ingrédients meunerie) les variétés à forte teneur en protéine présentent un intérêt renforcé pour l’utilisateur. Enfin, pour les débouchés en alimentation des volailles et des pondeuses, les variétés à faible teneur en vicineconvicine sont nettement préférables. Au global, les variétés colorées, à forte teneur en protéine et à faible teneur en vicineconvicine sont les mieux adaptées à l’ensemble des marchés. DF : début juin FF : début juillet DF : début floraison Récolte : septembre FF : fin floraison DF : fin mai FF : fin juin Dans cette liste, seules Tiffany et Fabelle sont à faible teneur en vicine-convicine, ce qui présente un intérêt pour l’alimentation des volailles, car ce facteur diminue la digestibilité de l’énergie et des protéines, et entraine une baisse du poids de l’œuf en pondeuses. De plus, il provoque le risque de favisme (forme d’anémie) chez les hommes sensibles à ce facteur. Récolte : août Tableau 2 : Caractéristiques des principales variétés de féverole de printemps Fin Floraison (écart à Espresso en jrs) Hauteur (cm) PMG (g) Protéines (% MS) colorée Début Floraison (écart à Espresso en jrs) 2012 - GB références pour le rendement Momont Centre, Bassin Parisien Boxer Normandie, Nord-Pas-deCalais, Picardie, Ardennes Obtenteur/ représentant Couleur fleur Variétés Année d'inscription RENDEMENT (en % nombre de Espresso et Fuego) années 99 101 2 -1 -3 120 540 29,0 Espresso NPZ / RAGT 2003 - D colorée 100 99 4 23/5 20/6 120 490 28,5 Fabelle NPZ / RAGT 2011 colorée 96 104 3 +1 -3 130 520 30,5 Fanfare NPZ / RAGT 2013 colorée 103 104 2 -2 -2 125 540 29,0 Fuego NPZ / RAGT 2004 - D colorée 100 101 4 -2 -2 120 560 29,0 Graffity NPZ / RAGT 2013 colorée 100 109 1 0 -1 125 490 29,5 Maya RAGT 1995 colorée 89 94 3 +2 +1 105 540 28,0 Tiffany RAGT 2014 colorée +2 -3 130 530 30,0 ^ŽƵƌĐĞƐ͗dW^ĞƚZĠƐĞĂƵƌǀĂůŝƐʹ/ŶƐƚŝƚƵƚĚƵǀĠŐĠƚĂůͲhE/WͲ&ŶĂŵƐ Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 9 04 Elaboration du rendement L a féverole a une floraison beaucoup plus longue que celle du pois. Elle produit en moyenne nettement plus d’étages de fleurs et de fleurs par étage, mais beaucoup de jeunes gousses avortent à l’état jeune. La durée de la floraison dépend de l’alimentation en eau de la culture. En cas de bonne alimentation (sol profond et temps assez pluvieux), on peut avoir entre 15 et 20 étages de fleurs. A l’inverse, lorsque les plantes subissent un stress hydrique dès début floraison, on peut n’avoir que 6-7 étages de fleurs. Toutefois, même si la floraison est très longue, le nombre d’étages fructifères (portant effectivement des gousses) peut beaucoup varier ; de 4 à 12 étages fructifères suivant les conditions climatiques pendant la floraison. Composantes optimales pour un bon rendement La figure 1 montre deux types de profils : - Profil court (2011, 2013) caractéristique de stress hydrique et/ ou thermiques prolongés durant la floraison et/ou la phase de formation des grains. - Profil haut (2012) : caractéristique des situations très arrosées entrainant une floraison longue. Par ailleurs, un stress hydrique intense pendant le remplissage des grains (de fin floraison à fin floraison + 30 jours), accompagné de températures élevées (>25°C), peut fortement impacter le PMG (Poids de 1000 grains), jusqu’à 100 g de moins que la valeur moyenne. En effet, le PMG (Poids de 1000 grains) est très variable entre situations en féverole, beaucoup plus que ce que l’on observe en pois par exemple. La figure 2 illustre la variabilité observée entre année et sites pour les composantes du rendement pour la variété Espresso. Le nombre de grains par m2 selon les années peut varier de moins de 1000 à 2000. Le PMG quant à lui peut fluctuer en moyenne entre 350 et 560 grammes. Figure 1 : Comparaison entre un profil court et un profil haut (Espresso, Rots (14)) Nombre d'étages florifères 22 20 18 2012 16 14 12 10 8 6 2011 4 2 0 0 1 2 3 4 5 6 Nombre de grains par étage 2013 7 8 Sources : réseau Arvalis – Institut du végétal – UNIP - FNAMS Figure 2 : Exemple en féverole de printemps avec la variété Espresso PMG (g) 750 650 550 450 350 250 500 1000 1500 2000 2500 Nombre de grains/m² 3000 Sources : réseau Arvalis – Institut du végétal – UNIP - FNAMS 10 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 05 Exigences en eau et fertilisants Pendant la phase fin floraison - remplissage du grain, la féverole a des besoins en eau relativement élevés (environ 180 mm) et craint les fortes températures (à partir de 25°C). Cette phase, plus longue que celle du pois, se situe pour la féverole de printemps à une époque (fin juin - mi-juillet) où les risques de déficit hydrique sont importants, ce qui limite l’aire géographique de cette culture. Il est donc préférable de semer la féverole de printemps sur des sols profonds à bonne réserve en eau (au moins 140 mm de RU). Les sols à moindre réserve en eau pourront être valorisés par la féverole d’hiver, au moins dans l’Ouest de la France. La féverole craint l’excès d’eau au printemps : celui-ci pénalise l’enracinement et réduit le fonctionnement des nodosités indispensables à une bonne nutrition azotée. Irrigation : bonne valorisation de l'eau La féverole de printemps est sensible au déficit hydrique car la période de floraison et de formation des graines est relativement longue (de la fin mai à mi-juillet, suivant les secteurs géographiques). La valorisation de l’eau (gain de rendement par mm d’eau apporté) est comparable à celle obtenue avec le pois (1.5 à 2 q/ha pour 10 mm apportés). Les variétés de type hiver comme Iréna ou Diva, valorisent également un ou deux apports d’eau à partir de fin floraison, en cas de temps sec. Du fait de leur précocité, elles nécessitent moins d’apport d’eau que la féverole de printemps. Quelques conseils pratiques pour irriguer la féverole de printemps : - Ne pas irriguer avant la mi-floraison (sauf sécheresse très précoce) pour ne pas favoriser un développement de végétation excessif, qui pénaliserait la formation des gousses par la suite. - Poursuivre les apports d’eau jusqu’au stade fin floraison + 20 jours. Tableau 1 : Consommation en eau de la féverole et du pois (en mm) Période 7 Feuilles à début floraison Féverole Pois 40 70 Début à fin floraison 80 80 Fin floraison à maturité 180 150 Total de 7 feuilles à maturité 300 300 Plantes sans gousses dues à la carence en bore © I. Chaillet - ARVALIS - Institut du végétal Choix de la parcelle Comparé au pois de printemps, l’irrigation de la féverole de printemps commence en même temps ou un peu plus tard mais se poursuit 10 à 15 jours plus longtemps et comporte donc, en moyenne, un tour d’eau supplémentaire. Besoins en phosphore et potasse modérés La féverole fait partie des espèces moyennement exigeantes en phosphore et en potasse, comme le pois. Comme pour les autres cultures de la rotation, la dose d’engrais à apporter se raisonne en fonction des exportations, de la teneur du sol en phosphore et en potasse et du nombre d’années sans apport. Les exportations par les graines de féverole sont de 1,20 kg de P2O5 et 1,30 kg de K2O par quintal, soit 60 kg/ha de P2O5 et 65 kg/ha de K2O pour un rendement moyen de 50 q/ha. Entretien calcique et bore L’optimum de pH semble compris entre 6 et 7. La féverole risque de mal se développer dans les sols à pH inférieur à 5,5 à cause d’un mauvais fonctionnement de l’activité symbiotique. Dans les sols de limons battants plus ou moins hydromorphes (ou des parcelles avec des veines de terre limoneuse) avec un pH supérieur à 7.5, il peut y avoir blocage d’éléments minéraux, tels que le bore. Ce blocage du bore pourrait être à l’origine des féveroles sans gousses observées certaines années dans certains départements (Seine-et-Marne, Aisne, Ardennes et Marne). Dans ces parcelles à risque, en cas de printemps froids et humides, il est conseillé d’apporter 300 g/ha d’éléments bore au stade «boutons floraux» des féveroles pour assurer une bonne fécondation des fleurs. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 11 © Nicole Cornec 06 Désherbage Pour le désherbage en féverole, il est important : - De bien gérer le désherbage grâce à une rotation diversifiée. - De réserver la culture de féverole à des parcelles avec un faible enherbement. - Réussir son traitement de prélevée est indispensable : bien choisir le produit ou le mélange le plus adapté à sa flore. - De ne pas réduire les doses d’utilisation. - D’intervenir au plus près du semis, sur des graines bien enterrées, afin d’éviter des symptômes de phytotoxicité. - D’intervenir obligatoirement en prélevée ou en programme car en dépit de la récente homologation du CORUM en post-levée, le contrôle de certaines dicotylédones en post-levée uniquement reste toujours difficile (gaillet, renouées sp. par exemple) Prélevée En féverole de printemps, Centium 36 CS, Challenge 600, Nirvana S et Prowl 400/Baroud SC sont homologués en prélevée. En féverole d’hiver, Prowl 400/Baroud SC n’est pas homologué et on déconseille d’utiliser Centium CS 36 du fait de la faible marge de sélectivité. Certaines associations permettent d’élargir les spectres d’efficacité. Ainsi, en féverole de printemps, le mélange triple Centium 36 CS + Challenge 600 + Nirvana S (0.15 l + 2 l + 2 l) présente le spectre le plus complet, avec un coût également plus élevé qu’un mélange double (autour de 100 €/ha). Pour Centium 36 CS, ne pas dépasser 0.15 l en mélange. Les prélevées sont à réaliser aussitôt après le semis pour garantir un maximum de sélectivité. Dans le cas des féveroles germées + d'infos Conditions à respecter pour une bonne sélectivité et une efficacité optimale des herbicides En prélevée • Adapter la dose au type de sol (argile et matière organique) ; baisser la dose en sols filtrants. • Traiter sur des semences bien recouvertes et sur un sol bien rappuyé. • Sol frais lors du traitement et dans les 10 jours suivants. En post-levée • Traiter sur des cultures en bon état végétatif • Ne pas traiter en conditions d’amplitudes de température importantes entre le jour et la nuit • Ne pas intervenir sur des cultures en mauvais état végétatif ou en cas de manque de sélectivité de l’application de prélevée (risque d’accroissement de la phytotoxicité). • Traiter sur des adventices jeunes et peu développées (stade cotylédons 2-3 feuilles). • Ne pas mélanger les herbicides anti-dicotylédones avec des insecticides ou avec des anti-graminées foliaires (respecter un délai de 10 jours entre les applications). 12 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 M-R R MS-S S M-R M M R M M S MS-S M M-R R MS-S MS-S MS-S S MS-S M-R FP FH, FP 4l 4l 0.25 l 3l 2l + 3l 86 72 43 39 93 Efficacité satisfaisante S Efficacité moyenne M Efficacité moyenne à insuffisante M-R Efficacité moyenne à satisfaisante MS-S Corum M S S S MS-S M-R M S S MS-S S M-R S M-R S MS-S M S S S Centium 36 CS + Challenge 600 + Nirvana S R M S S M-R S R M R R R M R S S M M M M M Challenge 600 + Prowl 400 / Baroud SC Challenge 600 + Centium 36 CS M M-R MS-S S R R S R R R S R M MS-S R S M MS-S S M-R R FH (1), FH, FP FH, FP FP Challenge 600 + Nirvana S Centium 36 CS M S S S S S M-R MS-S S S M-R S M-R S M S S S S S S Nirvana S + Centium 36 CS Doses préconisées en l ou kg/ha (1) Prix indicatifs en €/ha R M-R S S S S R M-R S S M S M R M-R M M M S S M POSTLEVEE Antidicotylédones Principaux Mélanges Prowl 400 / Baroud SC Autorisée sur Herbicides Antidicotylédones Nirvana S Ammi élevée Arroche étalée Chénopode blanc Capselle Rep Colza Coquelicot Ethuse Fumeterre Moutarde Ravenelle Gaillet gratteron Matricaire Mercuriale Morelle Pensées Renouée des oiseaux Renouée liseron Renouée persicaire Stellaire Véronique de Perse Véronique à feuilles de lierre PRELEVEE Challenge 600 Tableau 1 : Efficacité des herbicides antidicotylédones de prélevée et de post-levée M M S S S MS-S MS-S MS-S MS-S MS-S S MS-S M M R S MS-S M S MS-S R R M-R S S M S R M-R MS-S MS-S M-R S M-R M-R M-R MS-S MS-S M S S M M-R M S S M MS-S M-R M MS-S MS-S S S MS-S S M-R S MS-S S S MS-S MS-S M S S S M MS-S S S S M-R S M-R S R M-R M-R S M-R M-R FP FH, FP FH, FP 3l+ 1.5 l 85 0.15 l +2l+2l 101 FH (1), FP FH (1), FP 2.5 l + 0.15 l * 74 2.5 l à 3 l+ 0.15 l 67 1l 60 (1) déconseillé sur féverole d’hiver , faible marge de sélectivité * Dans le cadre de l’association Challenge 600 + Centium 36 CS ne pas dépasser la dose de 0.15l de Centium 36 CS sur féverole . mais non levées (germe recouvert encore par au moins 2 cm de terre), il est encore possible d’appliquer Challenge 600 seul ou associé à Prowl 400/Baroud SC. NB. La clomazone, présente dans Centium 36 CS, peut provoquer des blanchiments sur les feuilles de féveroles, sans incidence sur le rendement, malgré un effet pouvant être spectaculaire. Corum en post-levée CORUM est un herbicide antidicotylédone de post-levée récemment autorisé sur féverole d’hiver et de printemps ; utilisé dans le cadre d’un programme de traitement ou en rattrapage, sa dose d’emploi varie de 0.8 l/ha à 1.25 l/ha, en fonction de l’infestation et du stade des adventices, mais toujours en association avec un adjuvant type DASH HC (Basf Agro) ou une huile végétale (ACTIROB B) et sur des adventices au stade plantule (cotylédons à 2-3 feuilles). Appliqué, à partir du stade 2 feuilles de la culture, il assure un contrôle satisfaisant du fumeterre, chénopode, crucifères dont repousses de colza, coquelicot, matricaire… Dans les situations à flore échelonnée, le fractionnement est possible sans toutefois dépasser la dose autorisée de 1.25 l/ha. Dans le cadre d’un programme de traitement avec NIRVANA S, BASF Agro recommande de ne pas dépasser la dose de 75 g d’imazamox/ha/an ce qui revient à utiliser au maximum 3 l de NIRVANA S en prélevée et 1 l de CORUM en post-levée. Sur le même principe, afin de protéger les ressources en eau au-delà du respect des Bonnes Pratiques Agricoles, BASF Agro recommande des préconisations spécifiques pour l’utilisation de la bentazone, matière active contenue dans le CORUM. Celles pouvant s’appliquer à la féverole sont les suivantes : 1. Ne pas dépasser la dose de 1 000 g /ha/an de bentazone lors de programme avec des solutions à base de bentazone ou lors de succession de cultures avec des solutions à base de bentazone. 2. Sur féverole d’hiver, CORUM peut être appliqué dans le respect des stades d’utilisation, au printemps, à partir du 15 mars. 3. Sur les zones de captages : • Interdiction sur les sols dont le taux de Matière Organique est < 1.7 %. • Interdiction sur les sols sensibles aux transferts (sols superficiels ou sols avec nappes peu profondes). Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 13 Figure 1 : Stratégie de désherbage mécanique de la féverole PROWL 400 et BAROUD SC sont aussi autorisés sur dicotylédones en post-levée sur féverole de printemps, jusqu’au stade 2-3 feuilles de la culture, avec un délai avant récolte de 63 jours. Cet usage est à réserver aux situations de rattrapage. Le fractionnement est possible en veillant à ne pas dépasser la dose de 1 l/ha. Ces produits à action racinaire de contact doivent bénéficier d’un sol frais lors de l’application et pendant les 10 jours suivants. Appliqués sur de très jeunes adventices (stade cotylédon ou en cours de germination), l’efficacité est correcte sur pâturins, pensées, coquelicots et capselles. possible ne pas intervenir Semis Vibroculteur Herse Cultivateur (faux-semis) En raison de risque non négligeable de phytotoxicité (nanisme, perte de rendement pouvant aller au-delà de 10q/ha) l’association Corum + Prowl 400/Baroud SC est déconseillée. Compléter avec du désherbage mécanique En agriculture biologique, si le binage n’est pas envisagé, la féverole d’hiver est à préférer. Grâce à son pouvoir ramifiant, elle est plus étouffante que la féverole de printemps. La féverole supporte bien le désherbage mécanique. Une intervention mécanique est possible sur féverole, du stade 2 feuilles jusqu’à début floraison. Le risque de casse de tiges est toutefois plus important à partir du stade 7-8 feuilles sur féverole d’hiver (nombreuses ramifications). La bineuse est à privilégier, sous réserve que l’écartement entre rangs l’autorise (35-40 cm minimum). La herse étrille ou la houe sont également sélectives jusqu’au stade début floraison. Limite passage tracteur ou/et floraison 2 Feuilles Herse-étrille Bineuse (2 km/h, dents souples) (à privilégier) Houe rotative Herse-étrille (10-12 km/h) (<10 km/h, dents moins souples) houe rotative (>15 km/h) Contre les graminées La plupart des herbicides de prélevée présente une efficacité satisfaisante sur pâturins, en particulier pâturin annuel, mais moyenne à insuffisante sur ray-grass, vulpins et insuffisante sur folle avoine. Le contrôle de ces adventices nécessitera le plus souvent un traitement spécifique avec un produit anti-graminées foliaires. Il faut intervenir sur des adventices jeunes (3 feuilles, début tallage maximum). Dans les situations où il y a présence (ou soupçon) de résistance des vulpins et ray-grass aux herbicides anti-graminées foliaires, il est possible d’utiliser Kerb Flo sur les féveroles d’hiver et le Legurame PM sur les féveroles d’hiver et de printemps. Ils s’appliquent du stade 2 à 6 feuilles de la féverole et requièrent un sol humide. Ils présentent une efficacité secondaire sur quelques dicotylédones (chénopode, coquelicot, stellaire, véroniques). L’introduction dans la rotation de ce type de produit, à mode d’action différent, permet également de prévenir des risques d’apparition de résistances des graminées aux produits type sulfonylurées, utilisés sur blé et maïs. Le coût est certes important (68 €/ha) mais valorisable sur toute la rotation. 1à3 feuilles Folle avoine Ray-grass Vulpin des champs Repousses de céréales Paturin annuel Vulpie queue de rat Autorisations Doses conseillées (l/ha) en fonction du stades des graminées Féverole printemps Produits foliaires Agil / Claxon / Ambition + huile (1)(2) Centurion 240 EC / Ogive + huile (1)(3) Etamine (4) Foly ‘R / Noroit Fusilade Max Pilot Stratos Ultra Stratos Ultra + Dash SC (5) Targa D+ / Leopard 120 + huile (1)(4) Produits racinaires Legurame PM (6) Kerb Flo (6) Levée Féverole hiver Tableau 2 : Anti-graminées foliaires en post-levée Attention aux fleurs ! z z z z z z z z z z z z z S z z z z 0.5 à 0.7 0,5 0.8 à 1 1 1 à 1.25 1 1,6 1+1 0.4 à 0.5 0.6 à 0.8 0,5 1,2 1 1.25 à 1.5 1,2 2 1.2+1.2 0.4 à 0.5 S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S S R S-M R S-M R R R R R R R R R R R R R R z z z S 3 1,875 3 1,875 S-M S-M S-M S S-M S S-M S S M M S Tallage (1) : huile minérale ou végétale estérifiée (2) : dose la plus forte sur folle avoine et ray grass (3) : attendre le stade 3 feuilles des graminées pour intervenir (4) : dose la plus forte sur ray grass (5) : adjuvant BASF (6 ) : privilégier les applications sur plantes jeunes S S-M M R z S efficacité satisfaisante efficacité satisfaisante à moyenne efficacité moyenne efficacité insuffisante produit autorisé produit non autorisé N.B. Les produits cités dans cette brochure sont à jour pour le printemps 2014.Pour connaître les éventuelles nouvelles homologations et les évolutions réglementaires, vous pouvez consulter le site http://e-phy.agriculture.gouv.fr ainsi que les sites des sociétés phytosanitaires. 14 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 07 Régulateurs Pour éviter une croissance excessive Une trop forte croissance de la féverole pénalise le rendement par une diminution du nombre de grains (avortement des premiers étages par manque de lumière) et par une augmentation du risque de verse qui entraîne plus de maladies et de problèmes de récolte. Les facteurs favorables à une croissance importante sont : des semis précoces, une densité de semis excessive, des sols limoneux ou argileux profonds, des étés assez pluvieux, des apports réguliers de fumure organique. La majorité des variétés présente un niveau de résistance à la verse élevé. Si les conditions sont favorables à une croissance excessive, il est possible de réguler les féveroles. Toutefois, le premier élément pour limiter le risque d’avoir une végétation excessive est de semer à la densité recommandée et pas plus. Moddus est homologué avec les conditions d’application suivantes : - soit une application à 0.5 l/ha à début floraison (25 €/ha), - soit deux applications à 0.25 l/ha à début floraison puis 15 jours après, en respectant bien le Délai Avant Récolte de 60 jours. L’apport en une fois ou en fractionné entraîne la même efficacité sur la réduction de la hauteur des plantes. Le seul intérêt du fractionnement est de permettre d’économiser le 2ème passage si le temps se met au sec, et ainsi freine la croissance des féveroles. © I. Chaillet - ARVALIS - Institut du végétal Moddus peut être associé aux fongicides ou insecticides homologués pendant la floraison des féveroles. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 15 08 Ravageurs Sitones, pucerons noirs et bruches sont les principaux ravageurs de la féverole. Le puceron noir est le plus nuisible pour le rendement. La bruche pénalise surtout la qualité commerciale par ses trous dans les grains. Sitone (Sitona Lienatus) : de la levée à 6 feuilles Lutte Elle vise les adultes avant la ponte. • Observer à partir de la levée si présence d’encoches sur les feuilles. • Seuil d’intervention : lorsque toutes les plantes ont de nombreuses encoches sur toutes les feuilles. • Ne plus intervenir au-delà de 7 feuilles car les sitones ont déjà pondus. • Produit : plusieurs pyréthrinoïdes sont homologués. Nb : Courant floraison, on peut observer de nombreuses encoches sur toutes les feuilles. Elles sont dues aux adultes ayant hiverné puis ceux de nouvelle génération en fin de cycle de la culture. Il ne faut pas s’en inquiéter car leur nuisibilité est négligeable. © M. Moquet - ARVALIS - Institut du végétal Puceron noir de la fève (Aphis Fabae) : avant, pendant et après la floraison Charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur brun rougeâtre, le sitone est encore plus friand de la féverole que du pois. Facteurs favorables Dégâts Les encoches sur le bord des feuilles dues aux morsures des adultes, quoique spectaculaires, sont sans grande incidence. Après la ponte, les larves se développent aux dépens des racines et des nodosités, ce qui peut perturber l’alimentation azotée de la culture. La nuisibilité sur le rendement semble faible en féverole sauf en cas d'attaque très forte et précoce. 16 © Nicole Cornec • Secteurs avec présence d’autres légumineuses (luzerne, pois, ...) suite aux hivers secs et doux. • Les semis les plus précoces sont attaqués les premiers. • Le sitone est actif par temps ensoleillé et par température supérieure à 12°C. Il envahit les parcelles de féverole en volant depuis ses zones refuges (légumineuses) de manière échelonnée. Ce petit puceron d’environ 2 mm pour l’adulte aptère, de couleur noir mat, est très «accroché» à la plante. Il colonise rarement toutes les plantes. Sur les plantes colonisées, il forme des colonies (ou manchon) qui peuvent atteindre en cas de pullulation plus d’un millier d’individus par plante. Par ailleurs, ARVALIS - Institut du végétal a défini la taille minimale d’un manchon dans le but d’établir un seuil de lutte : tache noire sur la tige sur au moins 1 cm de long. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 Bruche (Bruchus Rufimanus) Facteurs favorables Temps ensoleillé et chaud. Dégâts Il peut causer de gros dégâts, jusqu’à 12 q/ha de pertes mesurées dans des essais. L’attaque de pucerons se situe le plus souvent début juin mais parfois dès la mi-mai. Il ne faut pas traiter trop vite si on observe des larves de coccinelles : présentes assez tôt, elles peuvent faire retomber la pression de pucerons avant le seuil de dégâts. • Observer à partir de «avant la floraison» à fin floraison + 15 jours. • Seuil d’intervention : avec Pirimor G à 0.5 kg/ha (dose conseillée) : traiter quand 20% des tiges portent des colonies de pucerons noirs. Toutefois, si l’attaque est tardive et concomitante à la lutte contre les bruches, il faut choisir l’insecticide pour son efficacité contre la bruche. Il sera suffisamment efficace pour contrôler ces pucerons tardifs. Point réglementaire : le nombre d’applications maximales durant la culture de féverole est de 2 pour Pirimor G. A noter que le produit Karaté K ne possède plus la mention abeille depuis avril 2013. + d'infos Thrips du lin et des céréales (Thrips angusticeps) Dans les régions où des thrips sont présents sur pois, on peut aussi en observer sur féverole dès la levée, mais leur nuisibilité n’a jamais été mise en évidence. Pucerons verts du pois (Acyrthosiphon Pisum) © INRA Lutte La bruche de la fève est un coléoptère spécifique à la féverole, très préjudiciable pour la qualité des graines. En effet, pour le débouché alimentation humaine, le seuil à ne pas dépasser est de 1 à 3% de grains bruchés suivant les contrats (voir Chapitres Débouchés). Il faut également être attentif pour le débouché semences. Pour l’alimentation animale, le seuil est de 10 % de grains bruchés. Cette espèce présente une seule génération par an. L’adulte pond sur les gousses. Après éclosion, la larve pénètre directement, sans se « balader » dans la gousse puis dans la graine. C’est pour cela que la lutte vise les adultes et non les larves. La larve se développe à l’intérieur d’une graine pour donner un adulte qui sortira à la récolte ou durant les premiers mois de stockage, pour gagner ensuite une zone d’hivernage. Les adultes, pour sortir, font un trou bien rond dans les graines. Contrairement aux charançons des céréales, la bruche ne se reproduit pas dans les grains stockés. Aucun nouveau grain ne sera attaqué pendant le stockage. Facteurs favorables Ce gros puceron de 3 à 6 mm pour l’adulte aptère est de couleur vert clair, parfois rose. Il a la propriété de se laisser tomber dès qu’on le bouge. On peut observer des attaques de pucerons verts sur féverole en juin-juillet, comme en 2010 en Picardie, sur les feuilles du haut de la plante. Leur nuisibilité est plus faible que celle du puceron noir. Le principal problème est alors la production excessive de miellat qui peut être à l’origine de l’arrivée de champignons saprophytes sur l’ensemble de la plante, en particulier sur les gousses, ce qui peut entraîner la présence de nombreux grains tachés à la récolte. Il n’y a pas d’insecticide autorisé pour l’usage «puceron vert du pois sur féverole». Néanmoins, il est fréquent que les deux types de pucerons cohabitent : les insecticides homologués sur pucerons noirs sont également efficaces sur pucerons verts. Toutes les zones de culture de féverole en France. Les parcelles situées près des silos semblent les plus exposées. Les bruches sont actives à partir d’une température d’environ 20°C. Les journées à plus de 25°C leur sont très favorables. Lutte La lutte contre la bruche doit d’abord être gérée en culture. Ceci ne contrôle en général pas toute la population. A la récolte, il reste souvent des grains bruchés d’où sortiront des bruches au cours des premières semaines de stockage. Or, il ne doit pas y avoir d’insectes vivants pour commercialiser les grains. Ces bruches doivent être tuées par une intervention au stockage. Cette intervention peut aussi contribuer à réduire les populations l’année suivante. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 17 Lutte en végétation • Période à surveiller : du stade Jeunes Gousses 2 cm sur le premier étage fructifère (gousses d’au moins 2 cm de long) à fin floraison + 10 jours. Pour les mélanges de produits : vous pouvez vérifier la possibilité de mélange entre plusieurs produits sur le site internet de ARVALIS – Institut du végétal. Lutte au stockage • Seuil d’intervention : dès que les premières gousses font au moins 2 cm de long, traiter quand les températures maximales journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs. Pour le débouché en alimentation humaine, semences ou meunerie, une deuxième intervention (voire une troisième) à partir de 7 jours après l’intervention précédente est nécessaire si les conditions pour déclencher le traitement sont à nouveau réunies (2 jours consécutifs à plus de 20°C). Le stade fin floraison + 10 jours marque l’arrêt des traitements. Deux types de produits sont homologués : un insecticide de contact à base de deltaméthrine (K-Obiol ULV 6) et des fumigants à base de phosphure d’aluminium ou de magnésium. La fumigation présente l’avantage de détruire les larves à l’intérieur du grain et de ne laisser aucun résidu sur les grains et dans l’environnement. Par contre, elle nécessite des silos étanches et un opérateur agréé. De ce fait, elle est rarement mise en œuvre en France. • Volume d’eau : Il est nécessaire d’utiliser un volume d’au moins 150, voire 200 l/ha, pour assurer une bonne protection du tiers supérieur des plantes (partie de la plante en fleur). Le K-Obiol ULV 6 est plus facile à utiliser mais il ne tue les insectes que quelques jours après leur sortie du grain. Il peut donc y avoir quelques insectes vivants au moment de la vente. A noter Une lutte collective est souhaitable au sein d’un bassin de production car les bruches se déplacent beaucoup et sur de grandes distances. Un traitement est d’autant plus efficace que la température maximale se maintient à plus de 20°C pendant les 4 jours suivants l’intervention. Dans tous les cas, il faut réaliser les interventions le plus tôt possible après la récolte, pour une meilleure efficacité et pour limiter la contamination des environs des silos par les insectes. Remarque : abaisser la température des grains ne permet pas de lutter contre les bruches. La baisse de température n’est nécessaire que pour assurer une bonne conservation des grains (cf. chapitre Récolte). © C. Baudart Point réglementaire : Le renouvellement d’autorisation du 30 avril 2013 pour la lambda-cyhalothrine précise de nouvelles conditions d’emploi : 2 applications maximum de la matière active par campagne dont 1 en floraison. à retenir... Attention aux abeilles Toute application insecticide est interdite en floraison ou en présence d’exsudats (miellat) dus aux pucerons, sauf dérogation pour les produits ayant la mention abeille, laquelle est attribuée avec une dose maximale d’utilisation dans cette période. De plus, il est interdit de traiter en présence d’abeilles, il faut donc respecter les horaires d’application précisés sur l’étiquette du produit. Tableau 1 : Insecticides homologués sur la bruche de la fève SPECIALITE COMMERCIALE Mention Abeille Matière Active Bruche de la Nb applications fève BAYTHROID, BLOCUS, ZAPA oui cyfluthrine 50 g/l 0.3 L 1 21 CYTHRINE MAX, COPMETHRINE non cyperméthrine 500 g/l 0.05 L 2 14 DUCAT, CAJUN oui betacyfluthrine 25 g/l 0.3 L 1 21 FURY 10 EW, MINUET 10 EW, SATEL non zétacyperméthrine 0.1 L 2 21 KARATE XPRESS, POOL, NINJA, SENTINEL oui lambda - cyhalothrine 0.125 kg 14 KARATE ZEON, NINJA PRO, LAMBDASTAR oui lambda - cyhalothrine 0.0625 L 2 (dont 1 seule en floraison)" N.B. Les produits cités dans cette brochure sont à jour pour le printemps 2014.Pour connaître les éventuelles nouvelles homologations et les évolutions réglementaires, vous pouvez consulter le site http://e-phy.agriculture.gouv.fr ainsi que les sites des sociétés phytosanitaires. 18 DAR Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 Bonne efficacité Efficacité moyenne 14 Nématodes des tiges : ne pas semer des graines infestées ! Ditylenchus dipsaci est un complexe de sept espèces dont Ditylenchus dipsaci sensu stricto (anciennement groupe des races normales) et sa variante de taille supérieure Ditylenchus gigas (ou D. sp. B,) (ancienne race géante) sont les plus fréquemment rencontrés sur féverole. Le groupe des races normales a un large spectre d’hôtes (plus de 400 plantes incluant la féverole, la pomme de terre, la betterave, la luzerne, etc.) et la race géante, qui a un spectre plus limité, est suspectée de n’affecter que la féverole comme culture. Dégâts On observe généralement les symptômes courant floraison, marqués par des gonflements et des lésions marrons rougeâtres des tissus de la tige. La croissance terminale des plantes est touchée et les plantes deviennent plus chétives. D’autres symptômes peuvent également survenir : éclatement des gousses, nécrose des pétioles et des feuilles. Les symptômes, selon l’origine de l’infestation et le climat, peuvent être plus ou moins précoces et plus ou moins marqués. Les semences infestées peuvent être plus sombres, plus petites et tâchées. Malheureusement, l’observation des symptômes n’est pas un critère discriminant ; il a été observé que des plantes ou des graines n’extériorisaient pas de symptômes (aspect visuel sain) mais contenaient cependant le nématode Ditylenchus dipsaci (détection lors de l’analyse laboratoire à partir de la présence d’un seul individu). © FNAMS © FNAMS Tous les ans, au mois de juin-juillet, on recense quelques parcelles de féverole présentant des attaques du nématode Ditylenchus dipsaci, communément appelé nématode des tiges. sent dans le sol : ainsi, il importe d’être exigeant sur la qualité sanitaire des semences. - Les sols lourds (argileux) et mal ressuyés sont également des facteurs de risque car ils favorisent le développement du parasite. - Des conditions fraîches (températures de 15 à 20°C) et humides (pluie, brouillard, rosée et irrigation) favorisent l’invasion des jeunes tissus végétaux par ce nématode. Un film d’eau est nécessaire au déplacement des nématodes et à leur pénétration dans une plante (larves et adultes). Les années de haute infection sont ainsi associées à des campagnes humides. Lésions marrons rougeâtres caractéristiques du nématode des tiges. Lutte La lutte chimique est inexistante actuellement en France, les matières actives efficaces ayant été retirées. En Angleterre, la recherche est axée sur la génétique, cherchant à mettre au point des variétés résistantes. Le seul moyen de limiter la dispersion de ce nématode est de ne pas semer de graines infestées car cela génère des plantes extériorisant des symptômes souvent précoces et intenses. Les pertes de rendement peuvent être importantes (jusqu’à 70%). Ces plantes, issues de graines infestées, meurent prématurément et répandent l’infection aux plantes voisines. Or ce nématode peut persister de nombreuses années dans le sol (jusqu’à 10 ans de survie). Facteurs favorables Plusieurs facteurs de risques ont été mis en évidence par la FNAMS lors de l’étude de ce parasite. Ils sont cités ci-après par ordre d’importance décroissante : - La rotation culturale et notamment la charge en féverole (une féverole en 4 ans ou plus), est un facteur agronomique de risque. - Le nématode peut à la fois être véhiculé par la graine ou préFéverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 19 09 Maladies Figure 1 : le calendrier des maladies Levée 2 feuilles 6 feuilles Début floraison Jeunes gousses Fin Floraison Maturité Féverole d’hiver Anthracnose Botrytis Rouille Féverole de printemps Anthracnose Botrytis Rouille Période de surveillance des maladies Fontes des semis et mildiou : lutte par le traitement de semences Deux produits sont homologués : Vitavax 200 FF, à 0.25 l/q et Wakil XL, à 0.1 kg/q (dose spécifique à la féverole, plus faible que sur le pois). Ils sont utilisables contre l’anthracnose (Ascochyta fabae) et les champignons responsables de la fonte de semis (Pythium, Fusarium, …). Contre le risque mildiou, seul Wakil XL est efficace. Mildiou : Wakil XL est indispensable Symptômes Dans le cas d’attaques plus tardives, souvent de mi-juin à juillet, (contamination secondaire), on observe des zones décolorées sur la face supérieure des feuilles, puis un feutrage mycélien gris-blanc sur la face inférieure. Les zones touchées finissent par se dessécher. Lors d’attaques pendant la floraison, le dessèchement peut affecter tous les étages florifères, entraînant l’avortement des fleurs. Les gousses et les graines en formation peuvent être contaminées par le parasite. Le matériel infecté se nécrose rapidement et prend une couleur brune. 20 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 © D. Bouttet - ARVALIS - Institut du végétal Lors d’attaques précoces (contamination primaire), le mildiou entraîne le nanisme des plantes puis la déformation et la décoloration des tiges et pétioles, et un dessèchement de la partie terminale des plantes. Facteurs de risque Le risque mildiou devient élevé dans une région au bout de quelques années de développement de la culture de féverole, car le champignon se conserve dans le sol sous forme d’oospores pendant 10-15 ans. Les semences contaminées et les résidus de récolte porteurs des oospores peuvent également constituer un moyen de conservation et de transmission du parasite. Le mildiou se manifeste surtout par temps frais (5-18°C) et humide. diamètre souvent supérieur à 3 mm. Les taches « âgées » sont typiques, de type « brûlure de cigarette » : pourtour noir, centre clair avec présence de nombreuses ponctuations noires. Par la suite, le centre de ces taches se nécrose, trouant les feuilles. Les tiges sont très rapidement attaquées en profondeur et finissent par casser. Pour les gousses, des nécroses circulaires de plusieurs millimètres et de couleur gris noir, sont visibles à leur surface. Dans les cas les plus graves, les gousses attaquées éclatent, ce qui infecte les grains, et produit des grains tachés. Nuisibilité Facteurs de risque En cas d’attaques primaires, en l’absence de traitement de semences et si de nombreux pieds sont atteints, le mildiou peut induire des pertes de rendement importantes. Avec un traitement de semences, en fin de persistance du traitement, des contaminations secondaires peuvent apparaître. Bien que spectaculaires, leur incidence est souvent limitée (sauf si une grande surface est atteinte). Des semences atteintes sont une source de propagation de l’anthracnose. Pour limiter au maximum le développement d’un inoculum primaire, un bon traitement de semences et surtout l’utilisation de lots de semences sains sont primordiaux. Nuisibilité Sur les plantes, l’anthracnose peut induire des pertes de rendement élevées, allant jusqu’à 30%. Lutte La protection de base est le traitement de semences Wakil XL à 0.1 kg/q. Botrytis de la féverole (Botrytis Fabae) En végétation, aucune solution n’est homologuée. Toutefois, si l’anthracnose est présente, l’application d’Amistar à 0.6 - 0.8 l/ha contre anthracnose semble avoir une action secondaire contre le mildiou. © ARVALIS - Institut du végétal © M. Moquet - ARVALIS - Institut du végétal Anthracnose (Ascochyta Fabae) Période d’observation A partir de fin mars en féverole d’hiver, et de début floraison en féverole de printemps, jusqu’à fin floraison. Symptômes Période d’observation A partir de fin mars en féverole d’hiver, et début floraison en féverole de printemps, jusqu’à fin floraison. Symptômes Le botrytis se présente sous la forme de nombreuses petites taches brun-chocolat dispersées sur la feuille, souvent de 2-3 mm de diamètre. Elles finissent par provoquer des nécroses importantes à l’origine de la chute précoce des feuilles. Ce n’est pas une « pourriture » comme sur le pois. Ce champignon provoque une couleur anthocyane superficielle des tiges, mais ne provoque pas de dégâts sur les gousses et les graines. Elle peut attaquer les feuilles, les tiges et les gousses. Les jeunes taches sont de petites taches de couleur cendrée diffuse avec un Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 21 Ne pas confondre Facteurs de risque Anthracnose et Botrytis Des températures supérieures à 20-22°C en présence d’une humidité saturante sont favorables à son développement. Il y a rarement plus de 2 taches d’anthracnose sur une feuille. Alors qu’en présence de botrytis, on a très vite de nombreuses petites taches dispersées sur la feuille. Les taches de botrytis sont de couleur chocolat, plus uniformes que celles d’anthracnose et ne présentent pas de pycnides (points noirs). Nuisibilité C’est lors de la floraison que la maladie est la plus nuisible car elle provoque la coulure des fleurs. © UNIP Rouille (Uromyces Fabae) : la plus fréquente et la plus préjudiciable © Nicole Cornec Stratégies fongicides - En féverole d’hiver, anthracnose et rouille sont les plus nuisibles. Période d’observation Pour la moitié Nord de la France, elle peut se développer à partir du 10-15 juin en féverole de printemps et dès fin mai en féverole d’hiver. Dans le Sud, elle peut démarrer en mai. Il faut protéger les parcelles jusqu’à la mi-juillet afin d’être sûr de bien maîtriser cette maladie. Symptômes Elle se manifeste sur les feuilles sous forme de pustules de couleur brun rouge auréolées d’une partie plus claire. Ces pustules finissent par recouvrir la totalité du feuillage et parfois des tiges, provoquant un dessèchement accéléré des plantes. Le développement de la rouille peut être très rapide. Il faut surveiller attentivement ses parcelles. Facteurs de risque Le principal facteur de risque est la présence de plantes hôtes dans la rotation (vesce, gesse, lentille, pois). L’irrigation en fin de cycle et les semences infectées sont également des facteurs de risque. Nuisibilité Anthracnose et botrytis peuvent se développer dès fin mars. Il faut surveiller ses parcelles et intervenir à l’apparition des premières taches de maladies avec Banko 500 à 2 l/ha contre l’anthracnose seule, et associer Amistar à 0.4 l/ha en présence de botrytis. Si nécessaire, renouveler le traitement courant floraison, puis traiter la rouille dès l’apparition des premières pustules avec Horizon EW. - En féverole de printemps, la rouille est la plus préjudiciable. On observe en général peu d’attaques de botrytis (sauf en cas de temps orageux, chaud et humide) et d’anthracnose. Par sécurité, surveiller ces maladies courant floraison et intervenir avec Banko 500 à 2 l/ha en présence d’anthracnose et Amistar à 0.5 l/ha en présence d’anthracnose et de botrytis. En revanche, une protection à base de triazoles est nécessaire dès l’apparition des premières pustules de rouille, par exemple avec Horizon EW. Dans le cas d’un complexe parasitaire anthracnose – rouille, les produits Priori Xtra à 0.75 l/ha ou Opéra à 0.6 l/ha peuvent être retenus. Certaines années, l’arrivée des symptômes peut être tardive et explosive. Il faut intégrer à la prise de décision, de déclencher ou non un traitement, les délais avant récolte des produits. En cas de cycle long et de pression rouille prolongée, situation exceptionnelle type 2007, un traitement supplémentaire contre la rouille peut se justifier. Attention au DAR (délai avant récolte) : voir carte ci-après. La rouille peut entraîner jusqu’à 25 q/ha de perte en cas d’attaque précoce et importante, comme en 2007. 22 Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 Tableau 1 : Produits fongicides homologués sur féverole Noms produits Matière Active Amistar azoxystrobine 250 g/l Botrytis Anthracnose Rouille Sclérotiniose Nb appl max 0,8 Horizon EW / Balmora tébuconazole 250 g/l 42 0,8 Ibex / Opera / Bauxit epoxiconazole 50 g/l + pyraclostrobine 133 g/l 0,75 0,75 Priori Xtra cyproconazole 80 g/l + azoxystrobine 200 g/l 1 1 Prosaro prothioconazole 125 g/l + tébuconazole 125 g/l Amistar Opti azoxystrobine 80 g/l + chlorothalonil 400 g/l Banko 500 chlorothalonil 500 g/l 2 N.B. Les produits cités dans cette brochure sont à jour pour le printemps 2014. Pour connaître les éventuelles nouvelles homologations et les évolutions réglementaires, vous pouvez consulter le site http://e-phy.agriculture.gouv.fr ainsi que les sites des sociétés phytosanitaires. efficacité faible 2,5 DAR 1 1 2,5 2,5 42 1 2,5 2 35 2 28 2 35 1 35 2 30 efficacité moyenne bonne efficacité absence de données Carte 1 : Dates critiques de l’application du tébuconazole (Horizon EW…) sur Féverole de printemps (DAR 42 jours) + d'infos 29/06 Autres maladies rencontrées 14/07 07/07 25/06 21/06 13/06 07/06 Sclérotinia (Sclerotinia sclerotorum) C’est le même champignon que celui qui attaque le tournesol, le colza ou le pois. 22/06 17/06 - Symptômes : Il provoque un dessèchement des tiges et le flétrissement brutal des plantes. On trouve à la surface ou dans les tiges des sclérotes noirs. 01/06 - Nuisibilité : Les dégâts sur féverole sont faibles. Il n’est pas justifié de traiter spécifiquement contre cette maladie. - Lutte : On peut envisager de lutter à l’échelle de la rotation, en particulier avec le Contans WG qui diminue les populations de sclérotes (traitement incorporé au sol lors de l’interculture). Champignons du sol attaquant les racines Pour les mélanges de produits : vous pouvez vérifier la possibilité de mélange entre plusieurs produits sur le site internet de ARVALIS – Institut du végétal. Des champignons du sol de type Fusarium peuvent provoquer des dégâts en féverole, jusqu’à disparition de pieds. Les symptômes apparaissent courants mai. La qualité de l’implantation et le non respect de la rotation semblent jouer sur la gravité des symptômes. Ces attaques sont de moins en moins rares en France, surtout dans les secteurs où la féverole revient régulièrement dans les mêmes parcelles (tous les 4 ou 5 ans). Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 23 © Agri Agency 10 Récolte et stockage Récolte La récolte de la féverole ne nécessite pas d’outil spécifique. Toutefois, pour ceux qui possèdent le matériel suivant, il est préférable de l’utiliser : coupe avancée type colza, contre-batteur maïs et grille à trous ronds. Pour limiter la casse des grains : - Utiliser un contre-batteur mixte ou maïs (passage entre fils >14mm) et une grille à trous ronds. - Le régime du batteur doit être faible, un réducteur de régime est indispensable. - Le serrage batteur / contre-batteur à 14-15 mm semble être le plus approprié. A cela, on peut ajouter de ne garder qu’un rabatteur sur deux et d’éviter de récolter en pleine chaleur car les gousses éclatent devant la barre de coupe. Normes commerciales : 14 % d’humidité. Cependant, il est judicieux de récolter à 17-18 % d’humidité pour limiter le pourcentage de grains cassés, critère important pour l’alimentation humaine, et pour éviter des récoltes tardives en cas de retour de pluie. Il sera ensuite possible de faire descendre les 2-3 % excédentaires par simple ventilation dès la mise en stockage. En cas de nécessité un dessicant peut être appliqué avant la récolte. Réglone 2 est homologué sur féverole à 2-3 L/ha au stade maturité physiologique. Ce stade correspond au noircissement des dernières gousses des plantes. Le Délai Avant Récolte est de 4 jours. Pour « nettoyer » la moissonneuse : la féverole est la dernière culture à récolter de la campagne et elle a tendance à salir les organes de battage. Pour éviter de passer des heures à nettoyer la machine, il existe une astuce : en laissant une bande de blé (fourrières, …) à récolter ou en repassant un andain de paille dans la machine, cela va ainsi éliminer les traces laissées par la féverole. Stockage Manipuler les grains avec précaution pour éviter tout choc préjudiciable. Lors de l’arrivée en stockage, la température du lot peut être très élevée (> 35°C) ! Pour assurer une bonne conservation, ventiler à l'air ambiant dès la mise en silo pour abaisser rapidement la température vers 18-20°C (ventilation de nuit souhaitable) et abaisser progressivement le taux d’humidité. Comment savoir quand récolter ? A partir de 20 % d’humidité dans les graines, les tiges changent de couleur : elles passent du jaune-vert au jaune marron. La couleur des gousses n’est pas un indicateur : elles sont noires à partir du stade 40 % d’humidité. 24 Il peut être nécessaire d’intervenir contre les bruches lors du stockage. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 11 Débouchés La féverole française est principalement exportée vers les pays tiers. Le haut de gamme de la collecte est consommé en Egypte pour l’alimentation humaine. Les graines de qualité fourragère, après dépelliculage, sont utilisées en nutrition animale en Norvège pour la pisciculture. Ces marchés rémunérateurs et concurrentiels recherchent une offre stable et plus volumineuse, indemne d’insectes vivants et sans graines tachées. L’alimentation humaine : un débouché attractif Figure 1 : Principales origines de la féverole Egyptienne Production (1000 t) 900 800 700 France 80 48 87 22 48 282 282 Royaume-Uni Australie 111 92 195 141 142 302 247 298 234 175 2011/12 247 43 204 56 2009/10 0 80 198 2008/09 100 182 2007/08 330 134 2006/07 200 439 401 131 2005/06 300 206 245 131 2004/05 117 2003/04 Les autres débouchés de la féverole à l’export concernent l’alimentation animale. En France, ce débouché est moins exigeant en terme de qualité visuelle (grains bruchés et tachés) que l’alimentation humaine. Il représente 25 000 t en moyenne (voir figure 2). 17 60 25 2002/03 Les débouchés de l’alimentation animale 400 2001/02 A ce jour, le marché de l’alimentation humaine est exigeant sur la qualité visuelle des graines (cf. tableau 1) : couleur homogène, de préférence beige à brun clair, peu de grains tachés, faible taux de grains cassés ou bruchés et calibre homogène. 246 144 600 226 182 182 133 114 500 2010/11 Comme le montre la figure 1 sur les principales origines igines des féveroles présentes en Egypte, la production égyptienne a tendance à diminuer. Les volumes importés tés en origine française, anglaise et australienne augmentent. ntent. Après un record atteint en 2010/11 à plus de 240 000 t, les exportations françaises vers ce pays ont régulièreulièrement reculé sur les campagnes suivantes pour atteindre eindre 170 000 t en 2012/13. On observe ainsi depuis quelques années une progression de l’Australie sur ce marché. Les exportations australiennes de féveroles ont en effet fortement progressé depuis 2010/11, à un niveau avoisinant les 200 000 t. © UNIP L’Egypte reste la destination privilégiée de la féverole verole française. La féverole rentre dans les plats traditionnels onnels égyptiens ainsi que des pays voisins. La production locale étant insuffisante, près de 500 000 t sont importées ortées chaque année. La qualité supérieure, dit de «grade de 1» (graines consommées entières), représente un tiers ers de ce volume. La qualité intermédiaire, soit les deuxx tiers restants, est décortiquée pour être vendue en grains cassés («févette»), ou en farine. Egypte (production locale) ^ŽƵƌĐĞ͗hE/WĚ͛ĂƉƌğƐŽƵĂŶĞƐ&ƌĂŶĕĂŝƐĞƐ͕ƵƌŽƐƚĂƚ͕ZĞƚ&K͘ Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 25 Tableau 1 : Principaux critères de qualité pour la commercialisation des féveroles tolérance 5 %, max 10 % Grains cassés/«splittés»**** Grains bruchés et/ou piqués Couleur et taille des grains Pisciculture : des aptitudes technologiques appréciées en Norvège La Norvège importe de la féverole française préalablement dépelliculée à Rouen, dans un site dédié, puis chargée sur des petits bateaux de 2 000 t. Les matières premières rentrant dans la fabrication des aliments des saumons d’élevage sont entre autres des concentrés de protéines de soja (SPC), du gluten, de la farine de poissons et des féveroles dépeliculées. Le taux de protéines n’est pas le critère retenu par les spécialistes de la nutrition piscicole pour incorporer la féverole à hauteur de 5 à 10 % dans les formulations. Ils lui reconnaissent plus volontiers des aptitudes technologiques pour améliorer la tenue et la flottabilité des granulés des saumons. Ce débouché norvégien est en progression régulière depuis cinq ans, il s’élevait à 28 000 t en 2012/13 et dépassait ainsi l’export vers les pays de l’Union Européenne pour l’alimentation animale (22 000 t). Volailles de chair et poules pondeuses Les variétés actuellement cultivées sont de type colorées. Leurs graines contiennent des tanins ce qui diminuent la digestibilité des protéines par les animaux. Le prix d’intérêt des variétés colorées est ainsi légèrement inférieur à celui du pois et donc en général moins rémunérateur pour le producteur. Une étude menée sur coqs par l’INRA Le Magneraud montre que le dépelliculage pourrait, comme pour la nutrition piscicole en Norvège, améliorer la valeur nutritionnelle des variétés colorées de 5 % environ. max. 5 % max. 3 % Couleur claire et homogène Porcs La féverole peut s’utiliser comme le pois en aliment porcs. Les limites d’incorporation à respecter sont les mêmes pour tous les types de féverole : - Porcelet 2ème âge : 20%. - Porc en croissance finition : 35 % (sous réserve d’un bon équilibre en acides aminés digestibles). - Truie et futur reproducteur : 10%. Figure 2 : Principaux débouchés de la féverole française (hors semences) Production (1000 t) 600 500 27 400 13 246 28 0,1 245 34 200 206 18 54 105 7 8 2009/10 100 0 125 19 29 22 78 83 70 9 10 10 10 185 25 Export vers pays tiers (Norvège) Export vers Egypte (consommation humaine) Export UE (principalement alim. animale) 26 30 170 182 2008/09 Les aliments pondeuses et volailles de chair à croissance intermédiaire ou lente (certifiée, label ou bio) constituent potentiellement un débouché large que la production actuelle n’est pas en mesure de couvrir et plus rémunérateur qu’en ruminants ou en porcs, notamment lorsque les cahiers des charges excluent les aliments OGM ou privilégient l’approvisionnement local. Les limites d’incorporation à respecter sont de : - Poulet : 25% pour tous les types de féverole. - Poule pondeuse : 7% pour les variétés classiques avec vicineconvicine, 15% pour celles à faible teneur en vicine-convicine. 26 300 2013/14 (prév.) Grains cassés***, bruchés (1) et pellicules 2012/13 dont matières inertes 2011/12 Impuretés totales** ΎĐĞƐĐƌŝƚğƌĞƐƉĞƵǀĞŶƚǀĂƌŝĞƌƐĞůŽŶůĞƐĐŽŶƚƌĂƚƐĞƚ ƐƵƌƚŽƵƚ ƐĞůŽŶ ůĞƐ ĂŶŶĠĞƐ ĞŶ ĨŽŶĐƚŝŽŶ ĚƵ ŶŝǀĞĂƵ ĚĞƋƵĂůŝƚĠŵŽLJĞŶĚĂŶƐůĞƐĚŝĨĨĠƌĞŶƚƐƉĂLJƐĞdžƉŽƌͲ ƚĂƚĞƵƌƐ͘ ΎΎ /ŵƉƵƌĞƚĠƐ ͗ ĂƵƚƌĞƐ ĞƐƉğĐĞƐ͕ ĐĂŝůůŽƵdž͕ ŐƌĂŝŶĞƐ ƚƌğƐĞŶĚŽŵŵĂŐĠĞƐĞƚͬŽƵƚĂĐŚĠĞƐ ΎΎΎ ĐĂƐƐĠ с ƉŽƌƚŝŽŶ ĚĞ ŐƌĂŝŶĞ ŝŶĨĠƌŝĞƵƌĞ ă ůĂ ŵŽŝƚŝĠĚĞůĂƚĂŝůůĞŝŶŝƚŝĂůĞ͕ƋƵĞůůĞƋƵĞƐŽŝƚůĂĐĂƵƐĞ ;ďƌŝƐƵƌĞƐ͙Ϳ ΎΎΎΎƐƉůŝƚƚĠсĐĂƐƐĠĞŶĚĞƵdžƉĂƌƚŝĞƐĠŐĂůĞƐ ;ϭͿĐŽŵŵĞƉŽƵƌƚŽƵƚĞƐůĞƐĂƵƚƌĞƐŐƌĂŝŶĞƐ͕ůĂƉƌĠͲ ƐĞŶĐĞĚ͛ŝŶƐĞĐƚĞƐǀŝǀĂŶƚƐĞƐƚƵŶŵŽƚŝĨĚĞƌĞĨƵƐĚĞ ĐŽŵŵĞƌĐŝĂůŝƐĂƚŝŽŶ;ƚŽůĠƌĂŶĐĞnjĠƌŽͿ͘ ^ŽƵƌĐĞƐ͗hE/WĚ͛ĂƉƌğƐ^LJŶĚŝĐĂƚĚĞWĂƌŝƐ;ĂůŝŵĞŶͲ ƚĂƚŝŽŶ ĂŶŝŵĂůĞͿ Ğƚ ĞdžƉŽƌƚĂƚĞƵƌƐ ;ĂůŝŵĞŶƚĂƚŝŽŶ ŚƵŵĂŝŶĞͿ͘ 2010/11 Humidité Alimentation animale Alimentation humaine, grade Contrats INFOGRAIN et RUFRA 2 (export selon Egypte) selon (addendum VII) contrat* norme 14 % max. 15 % tolérance 15 %, max. 16 % tolérance 2 %, max. 1 % max 4 % max. 1% Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 ^ŽƵƌĐĞ͗hE/W Tableau 2 : Composition et valeur alimentaire (1) (par rapport au produit brut) matière sèche Ruminants Tourteau soja 48 86 86 88 26,8 45,3 (6,5) (6,4) (6,1) amidon 38,3 37,3 - cellulose 7,9 7,5 6 2160 2200 1940 80 84 88 2450 2630 2280 Composition (dont lysine en % protéines) (%) Volailles Féverole Fleurs Blanche colorées (Fevita) 25,4 protéines Porcs + d'infos EN kcal/kg DIS protéines (%) EMAn aliment granulé/ coq (kcal/kg) CUDa protéines (%) 80 90 92 UFV et UFL 1,04 1,03 1,06 PDIE (g) 97 97 229 PDIN (g) 162 170 331 ;ϭͿǀĂůĞƵƌŵŽLJĞŶŶĞ͕ƐƵƐĐĞƉƚŝďůĞĚĞǀĂƌŝĞƌĞŶĨŽŶĐƚŝŽŶĚĞƐĂŶŶĠĞƐĞƚůŝĞƵdžĚĞĐƵůƚƵƌĞ ^ŽƵƌĐĞƐ͗ƌǀĂůŝƐͲhŶŝƉ͕/ŶƌĂ͕&ϮϬϬϮ Ruminants En France, il s’agit de l’utilisation la plus traditionnelle en autoconsommation. En Italie, la féverole bénéficie d’une image favorable chez les éleveurs. Toutes les variétés conviennent. Il est possible de donner jusqu’à 5-6 kg/jour de féverole aux vaches laitières, et jusqu’à 2-3 kg/jour aux jeunes bovins. Pourquoi des grains tachés à la récolte ? Plusieurs causes peuvent être à l’origine de la présence de grains tachés à la récolte : - une forte attaque de bruches non maîtrisée entraîne un nombre élevé de grains tachés en plus des grains troués. Les tâches sont assez caractéristiques (ponctuations noires sur l’enveloppe externe de la graine). - L’oxydation des grains dans des gousses entrouvertes avant la récolte, et donc exposées à la pluie et à la lumière, fait que les grains prennent une coloration rousse-brune. - L’anthracnose (Ascochyta fabae), lorsqu’elle contamine les grains, peut affecter leur couleur. Ils deviennent alors marron très foncé à noir. Les plus atteints prennent un aspect rabougri. D’autres champignons tels que Fusarium roseum ou Botrytis fabae et Botrytis cinerea peuvent être présents sur le grain, mais l’effet sur la qualité visuelle est moins connu. - Une production excessive de miellat liée à une attaque de pucerons verts peut entraîner l’arrivée de champignons saprophytes sur les gousses, champignons qui peuvent causer des tâches sur les graines. - Une origine physiologique liée au climat de l’année peut entraîner la formation de taches noires. - Les viroses et les nématodes peuvent aussi altérer la qualité visuelle mais sont des phénomènes rares. NB. Pour les graines vendues décortiquées, seules les taches sur l’amande ont une importance. Les grains doivent être cassés par un broyage grossier ou aplatissage. Il faut éviter de les broyer finement. Remarque : la graine de féverole est une graine plus dure à broyer ou aplatir que celle du blé. Autres débouchés Par ordre d’importance, en termes de volume, on retrouve : - La meunerie et les ingrédients agro-alimentaires. En meunerie, la farine de féverole à hauteur de 1 à 2 % est utilisée traditionnellement en alternative à la farine de soja comme agent de blanchiment, et de tenue de la mie. Cet usage tend à reculer en France et représente aujourd’hui moins de 10 000 t, mais il se maintient dans d’autres pays. - L’oisellerie (aliments pour pigeons) qui offre des prix attractifs, mais sur de très petits volumes, de quelques milliers de tonnes seulement. Seuls des petits grains conviennent. Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014 27 - Prix : 12 € 11 rue de Monceau 75008 Paris www.unip.fr Document financé par l'Union Nationale Interprofessionnelle des Plantes riches en protéines, avec le soutien du ministère de l'Agriculture et de France AgriMer © Réalisation Service Communication Marketing ARVALIS - Institut du végétal - Dépôt légal avril 2014 - ISBN 978-2-8179-228-9 - Ref. 2289 - Impression TI Median (91) 3 rue Joseph et Marie Hackin 75116 Paris www.arvalisinstitutduvegetal.fr