FEVEROLE DE PRINTEMPS ET D`HIVER GUIDE DE CULTURE

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FEVEROLE DE PRINTEMPS
ET D'HIVER
GUIDE DE CULTURE
2014-2015
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
1
Sommaire
1 - Performances économiques et environnementales . . . . . . . . . . . .4
2 - Implantation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
3 - Variétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8
4 - Elaboration du rendement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10
5 - Exigences en eau et en fertilisants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
6 - Désherbage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
7 - Régulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
8 - Ravageurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16
Ce document a été rédigé par
Fabienne BOIZET, Isabelle CHAILLET, Philippe
CROSSON, Matthieu KILLMAYER, Benjamin
POINTEREAU, Pierre TAUPIN, Catherine
VACHER, Elise VANNETZEL, Jean-Luc
VERDIER. (ARVALIS - Institut du Végétal)
Véronique BIARNES, Nathalie BLOSSEVILLE,
Benoît CARROUEE, Jean-Paul LACAMPAGNE
(UNIP)
Laure VINSANT LE LOUS (FNAMS)
9 - Maladies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
10 – Récolte et Stockage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24
ISBN 978-2-86492-228-9 - ref. 2289
Dépôt légal avril 2014 - 12 €
11 – Débouchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25
Préambule
L
es indications portées dans ce document reflètent l’état de la science et de
la technique à la suite de nombreuses expérimentations. Les informations
réglementaires peuvent évoluer et sont présentées dans l’état des connaissances à la date d’édition de ce document. Les dites informations données
sous ces réserves ne sauraient engager la responsabilité des auteurs de ce
document.
ARVALIS - Institut du végétal
3, rue Joseph et Marie Hackin
75116 PARIS
Tel 01 44 31 10 00
www.arvalisinstitutduvegetal.fr
membre de :
Avec la particiation financière du Compte d’Affectation Spéciale pour le Développement Agricole et Rural (CASDAR),
géré par le ministère de l’Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt.
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Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
3
page
10
Fertilisation
Levée
page
12
Sitones
Intervenir si
encoches sur
toutes les feuilles
16
14
3 à 5-6
semaines
après
Semis en février,
mars
3-4
semaines
après
Calendrier en féverole de printemps (exemple de la Picardie)
Semis fin octobre,
début novembre
11
JG2
(jeunes
gousses)
mi-avril
fin mai
Début
floraison
+ 15 jours
page
15
Fin
floraison
page
17
page
page
page
21
21
16
fin juin
fin mai
Irrigation
page
11
page
FSLA
Rouille
Intervenir lors apparition de pustules
Anthracnose et botrytis sur féverole de printemps
Raisonnez la lutte
Raisonnez la lutte
Bruches
Raisonnez les traitements
Pucerons
- Intervenir au seuil de traitement (selon produit)
- savoir attendre pour valoriser les auxiliaires
Régulateur
Si risque de végétation excessive
Début
floraison
Anthracnose et botrytis sur féverole d'hiver
page
Bore
En limon battant à
ph > 7,5 : 300 g/ha
à boutons floraux
6 feuilles
Calendrier en féverole d'hiver (exemple du Centre Bassin Parisien)
page
page
Antigraminées
foliaires
2 feuilles
Désherbage mécanique
Désherber
en pré-levée
Semis
page 7
- Semer profond
- Eviter les densités
élevées
Semis
Traitements de
page 20
semences
Wakil / risque mildiou
page 9
Variétés
Attention à la
résistance au gel en
féverole d'hiver
Féverole d'hiver
ou de printemps ? page 6
22
page
page
24
août
juillet
Réco
Récolte et
stoc
stockage
Des
Dessicant
Possib
Possible juste
avant lla récolte
24
Récolte
© photos ARVALIS, N. Metayer - M. Moquet
© M. Moquet - ARVALIS - Institut du végétal
01
Performances
économiques et
environnementales
Son itinéraire cultural simple, sans apport d’engrais azotés, son potentiel de rendement
élevé en terres profondes et ses débouchés en alimentation animale et humaine, sont des
atouts importants pour cette culture. L’intérêt de cette légumineuse se ressent sur l’ensemble de la rotation.
Ses points forts
Des atouts agronomiques
- Un potentiel de rendement élevé dans les situations de
terres profondes et d’étés tempérés.
- Résistance à Aphanomyces euteiches du pois, permettant de garder un protéagineux sans augmenter le niveau
d’infestation des sols.
- Tête d’assolement favorable, avec des gains de rendements
et des économies d’azote pour le blé suivant.
- En diversifiant la rotation, la féverole peut aussi limiter les
interventions phytosanitaires, en particulier herbicides, sur
les cultures suivantes.
4
- Récolte en général facile grâce à une tige rigide, et décalée
après la récolte des céréales.
Des atouts environnementaux
Introduire une féverole dans la rotation permet une réduction
sensible des impacts environnementaux liés à l'absence d'engrais
azotés, en particulier une moindre consommation d’énergie fossile, moins d’émission de gaz à effet de serre et de gaz acidifiants.
Des débouchés variés
- Des prix attractifs pour l’alimentation humaine en Egypte et
au Moyen-Orient.
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- Des débouchés potentiellement élevés en alimentation animale
(volailles, porcs, bovins, poissons), en France ou à l’export.
- Un marché plus limité pour la meunerie et les ingrédients
agro-alimentaires.
Des charges opérationnelles limitées
Les charges opérationnelles des protéagineux sont inférieures
à celles des principales grandes cultures comme le colza ou
le blé, grâce notamment à l’absence d’apport d’engrais azoté.
Les charges de la féverole sont proches de celles du pois mais
variables en fonction du coût des semences et du débouché visé.
Les niveaux moyens couramment observés se situent entre 50
et 100 €/ha de moins qu’en colza.
Ses limites
Quelques contraintes techniques
- Sensibilité à la sécheresse et aux fortes températures pendant
la floraison et le remplissage des graines (juin-juillet), ce qui
peut pénaliser le rendement.
- De grosses graines nécessitant un semoir adapté et bien réglé.
- Des possibilités très limitées de désherbage chimique en
post-levée contre les dicotylédones, en féverole de printemps.
- la sensibilité à un nématode (Ditylenchus dipsacii), affectant
le rendement et la qualité, transmis principalement par les
semences et se maintenant longtemps dans le sol.
Une aide couplée à la production
6-7 ans entre deux féveroles
En cultivant trop souvent des féveroles dans une même parcelle,
le risque de voir apparaître certaines maladies augmente, en
particulier des attaques de Fusarium et de nématodes. Un
retour trop fréquent peut également favoriser des attaques
de mildiou du fait de sa conservation dans le sol, notamment
si les semences ne sont pas traitées. Il faut donc respecter au
minimum 6 ans entre deux féveroles pour limiter les risques
sanitaires.
© ARVALIS - Institut du végétal
Dans le cadre de la subsidiarité pour l’utilisation des crédits
européens, la France a choisi de maintenir une aide couplée à
la production de protéagineux (pois, féveroles et lupins). Celleci a varié de 100 à 205 €/ha de 2010 à 2013, en fonction des
surfaces cultivées. De nouvelles modalités d’aide couplées pour
les cultures riches en protéines sont prévues pour l’application
de la nouvelle PAC en France à partir de 2015.
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
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02
Implantation
Féverole d'hiver
La féverole d’hiver être semée un peu plus tôt qu’un pois
d’hiver. L’objectif est d’avoir des féveroles levées avant les fortes
gelées. En semis trop précoces, les féveroles risquent d’être plus
sensibles aux maladies aériennes en sortie d’hiver et de fleurir
trop tôt par rapport aux dernières gelées. La résistance au gel
est très dépendante de la variété et de la profondeur de semis.
© ARVALIS - Institut du végétal
En cas d’impossibilité de semer les variétés de féverole d’hiver
à l’automne, il est possible de les semer au printemps, mais
le rendement sera en général inférieur au rendement d’une
variété de printemps.
Date de semis
Carte 1 : Date de semis optimale
de la féverole d’hiver
Féverole de printemps
Elle peut être semée avant le pois de printemps, dès la mi-février
dans le Nord de la France, y compris sur sol gelé superficiellement, à condition d’arriver à bien enfouir la graine. Semer tôt
permet d’espérer atteindre le potentiel de rendement maximal
mais ce n’est pas sans risque pour la plante.
20/10>20/11
01/11>31/11
Date de semis
Carte 2 : Date de semis optimale
de la féverole de printemps
10/11>31/01
10/02¬– 15/03
Arrêt¬:¬15¬ avril
¬
¬ – 15/03
10/02
Arrêt :1er avril
01/02¬– 01/03
Densité de semis
La dose de semis conseillée est celle permettant d’être à l’optimum économique, pour une large gamme de prix de vente de
la féverole (prix étudiés : de 130 et 270 €/t).
Tableau 1 : Densités et doses de semis
conseillées en féverole d’hiver
Densités et doses de semis
conseillées
Sols limoneux
Sols argileux ou caillouteux
Grains / m²
kg / ha*
20-25
105 à 130
30
160
* indicatif pour un PMG de 525 g
NB. Possibilité de réduire de 5 grains/m² avec un semoir monograine.
Les féveroles ne sont pas conseillées en sol de craie.
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Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
Densité de semis
La dose de semis conseillée est celle permettant d’être à l’optimum économique, pour une large gamme de prix de vente de
la féverole (prix étudiés : de 130 et 270 €/t).
Tableau 2 : Densités et doses de semis
conseillées en féverole de printemps
Densités et doses de semis
conseillées
Grains / m²
kg / ha*
40 - 45
230 à 260
Bassin Parisien, Picardie
45 - 50
230 à 260
Sols argileux ou caillouteux
45 - 50
230 à 260
Limons de Normandie,
Nord-Pas-de-Calais, Picardie
* indicatif pour un PMG de 525 g
NB. Possibilité de réduire de 5 grains/m² avec un semoir monograine.
Les féveroles ne sont pas conseillées en sol de craie.
machine au travail profond. Par exemple sur un semoir combiné
à un outil de travail du sol devant le semoir, la barre de semis
doit être suffisamment descendue pour pouvoir atteindre la profondeur souhaitée. Un semis lent est également recommandé
pour faciliter la pénétration des éléments semeurs.
Le semoir monograine permet de garantir une profondeur de
semis optimale et régulière à condition d’avoir un poids suffisant
sur l’élément semeur et un sol préparé en conséquence. Son
principal atout réside dans sa capacité à répartir précisément la
semence sur le rang, ce qui permet une économie sur les doses
de semis. Cependant, des écartements de 45-50 cm couvrent
moins vite le sol que de faibles écartements, d’où un risque accru
de concurrence d’adventices, mais le binage est alors possible.
Le semoir à céréales (équipé d’une distribution adaptée aux
grosses graines) est le plus souvent utilisé, il nécessite de travailler à faible vitesse pour obtenir une profondeur de semis
régulière (écartements possibles : de 17 à 35 cm). Attention
de vérifier régulièrement le bon écoulement des graines dans
le semoir.
Travail du sol
Il doit permettre d’obtenir un lit de semences avec une structure bien aérée sur 10 à 15 cm, favorable à l’installation des
nodosités sur les racines.
L’horizon sous-jacent doit permettre la pénétration du système
racinaire pour une bonne valorisation des réserves en eau du
sol, donc éviter en particulier les tassements en fond de semis
et fond de labour.
Préparation du lit de semences
La féverole n’exige pas une structure aussi fine, ni un état de
surface aussi nivelé que le pois. Toutefois, l’efficacité des herbicides de prélevée est liée à un bon émiettement de la terre
en surface.
Profondeur de semis
Féverole d’hiver : pour rendre la plante plus résistante au froid,
le plus important est de semer profond (7 à 10 cm).
Féverole de printemps : pour les semis précoces de début février,
semer à 6-7 cm de profondeur pour limiter le risque de gel en
cours de germination. A partir du 20 février, on peut semer à 5
cm de profondeur. Il est important de semer au moins à 5 cm
de profondeur pour échapper aux dégâts d’oiseaux et assurer
une bonne sélectivité des herbicides de prélevée.
Pour semer profond, notamment en féverole d’hiver, il est
possible d’utiliser une déchaumeuse à socs ou un cover crop.
Avec ce type de matériel, la semence peut être répartie au préalable avec un épandeur à rampe. Certains agriculteurs utilisent
un déchaumeur à soc ou à disque combiné avec un semoir (à
partir de la tête de distribution, les descentes sont reliées aux
socs ou aux disques).
+ d'infos
Distribution :
évitez la casse !
Quel que soit le semoir utilisé, il faut semer doucement. Cela permet de préserver les graines et la
distribution pour les semoirs à transport par gravité
et limite les risques de bouchage des tuyaux pour les
semoirs à transport pneumatique. De plus, pour ces
semoirs, il faut à tout prix éviter les contre-pentes
sur les tuyaux, surtout aux extrémités, quand le flux
d’air est le plus atténué par les pertes de charge.
Sur certains semoirs mécaniques, pour pallier au problème de casse, l’arbre de distribution peut être remplacé par un arbre spécial grosses graines disposant de
doseurs constitués de grosses alvéoles en élastomère.
Les semoirs pneumatiques équipés de cellules doseuses
de type « Accord » semblent bien adaptés aux grosses
graines (cannelures de grandes dimensions). Attention
toutefois à certaines conceptions de semoirs pneumatiques où les sorties de distribution sont de trop faible
section et deviennent alors sensibles aux bouchages.
Avec un semoir classique, il faut adapter les réglages de la
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
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© ARVALIS - Institut du végétal - UNIIP
03
Variétés
Il existe différents types de qualité de féverole : à fleurs blanches ou colorées (avec ou sans tannins
dans le tégument) à teneurs faible ou élevée en vicine-convicine. Ce sont surtout des féveroles à
fleurs colorées qui sont actuellement cultivées en France. Parmi les variétés à fleurs colorées, il est
préférable, à rendement équivalent, de choisir des variétés à faible teneur en vicine-convicine,
qualité la mieux adaptée à l’ensemble des débouchés.
Féverole d'hiver
La féverole d’hiver présente l’intérêt d’être récoltée plus précocement que la féverole de printemps, juste après les blés, ce qui
limite les risques de stress hydrique ou thermique de fin de cycle.
La première clé de réussite de cette culture est le niveau de
résistance au froid : il faut choisir une variété adaptée à la région
et réaliser un semis profond.
Carte 1 : Principales régions de culture de
la féverole d’hiver
Diva
Organdi
Axel
Diva est la variété actuellement la plus résistante au froid, mais
son niveau de résistance est inférieur à ce qu’on observe sur les
meilleures variétés de pois d’hiver. C’est pourquoi, il est primordial en féverole d’hiver de semer profond, les plantes seront plus
résistantes que pour un semis superficiel.
La plupart des variétés de féverole d’hiver sont plus adaptées
au climat de l’Ouest et du Sud de la France.
Les variétés présentées dans le tableau ci-après, sont toutes à
teneur élevée en vicine-convicine.
8
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Olan
Diva
Organdi
Axel
Iréna
Organdi
Tableau 1 : Caractéristiques des principales
Diva
Agri Obtentions
2001
colorée
83
86
Iréna
Agri Obtentions
2001
colorée
100
100
Olan
SCA Epis-Sem
1991
colorée
81
81
Organdi
Agri-Obtentions
2011
blanche
89
94
Protéines
(% MS)
113
PMG (g)
colorée
Hauteur
(cm)
2014
Fin Floraison
(écart à Iréna en jrs)
Pays de la
Loire et PoitouCharentes
SCA Epis-Sem
Début Floraison (écart à
Iréna en jrs)
Couleur fleur
Axel
Rendement (en
% Diva et
Olan)
Centre, Bassin
Parisien
Obtenteur
Sud-Ouest
Variétés
Année d'inscription
Rendement
(en % de Iréna)
Résistance au froid
(10 = résistant)
variétés de féveroles d’hiver
(5)
+3
+2
125
600
28,0
7
+5
+4
125
480
28,0
5
18/4
26/5
115
550
29,0
6
+8
+9
135
600
28,0
6
+1
+1
125
530
30,5
95
105
^ŽƵƌĐĞƐ͗dW^ĞƚZĠƐĞĂƵƌǀĂůŝƐʹ/ŶƐƚŝƚƵƚĚƵǀĠŐĠƚĂůͲhE/WͲ&ŶĂŵƐ
;ϭͿWŽƵƌĂƐƐƵƌĞƌƵŶĞďŽŶŶĞƌĠƐŝƐƚĂŶĐĞăů͛ŚŝǀĞƌ͕ŝůĨĂƵƚăůĂĨŽŝƐĐŚŽŝƐŝƌƵŶĞǀĂƌŝĠƚĠƌĠƐŝƐƚĂŶƚĞĞƚƐĞŵĞƌƉƌŽĨŽŶĚ͕ăϳͲϴĐŵ͘
Feverole de printemps
Carte 2 : Principales régions de culture de
la féverole de printemps
La quasi-totalité des féveroles de printemps cultivées en France
sont à fleurs colorées. Elles conviennent toutes au principal
débouché, l’alimentation humaine en Egypte, et peuvent aussi
satisfaire les autres débouchés. Pour tous les autres débouchés
(alimentation animale et ingrédients meunerie) les variétés à
forte teneur en protéine présentent un intérêt renforcé pour
l’utilisateur. Enfin, pour les débouchés en alimentation des
volailles et des pondeuses, les variétés à faible teneur en vicineconvicine sont nettement préférables. Au global, les variétés
colorées, à forte teneur en protéine et à faible teneur en vicineconvicine sont les mieux adaptées à l’ensemble des marchés.
DF : début juin
FF : début juillet
DF : début floraison
Récolte : septembre
FF : fin floraison
DF : fin mai
FF : fin juin
Dans cette liste, seules Tiffany et Fabelle sont à faible teneur en
vicine-convicine, ce qui présente un intérêt pour l’alimentation
des volailles, car ce facteur diminue la digestibilité de l’énergie
et des protéines, et entraine une baisse du poids de l’œuf en
pondeuses. De plus, il provoque le risque de favisme (forme
d’anémie) chez les hommes sensibles à ce facteur.
Récolte : août
Tableau 2 : Caractéristiques des principales
variétés de féverole de printemps
Fin Floraison
(écart à Espresso
en jrs)
Hauteur (cm)
PMG (g)
Protéines
(% MS)
colorée
Début Floraison
(écart à Espresso
en jrs)
2012 - GB
références
pour le rendement
Momont
Centre, Bassin
Parisien
Boxer
Normandie,
Nord-Pas-deCalais, Picardie, Ardennes
Obtenteur/
représentant
Couleur
fleur
Variétés
Année
d'inscription
RENDEMENT (en % nombre
de Espresso et Fuego) années
99
101
2
-1
-3
120
540
29,0
Espresso
NPZ / RAGT
2003 - D
colorée
100
99
4
23/5
20/6
120
490
28,5
Fabelle
NPZ / RAGT
2011
colorée
96
104
3
+1
-3
130
520
30,5
Fanfare
NPZ / RAGT
2013
colorée
103
104
2
-2
-2
125
540
29,0
Fuego
NPZ / RAGT
2004 - D
colorée
100
101
4
-2
-2
120
560
29,0
Graffity
NPZ / RAGT
2013
colorée
100
109
1
0
-1
125
490
29,5
Maya
RAGT
1995
colorée
89
94
3
+2
+1
105
540
28,0
Tiffany
RAGT
2014
colorée
+2
-3
130
530
30,0
^ŽƵƌĐĞƐ͗dW^ĞƚZĠƐĞĂƵƌǀĂůŝƐʹ/ŶƐƚŝƚƵƚĚƵǀĠŐĠƚĂůͲhE/WͲ&ŶĂŵƐ
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9
04
Elaboration
du rendement
L
a féverole a une floraison beaucoup plus longue que celle
du pois. Elle produit en moyenne nettement plus d’étages
de fleurs et de fleurs par étage, mais beaucoup de jeunes
gousses avortent à l’état jeune.
La durée de la floraison dépend de l’alimentation en eau de la
culture. En cas de bonne alimentation (sol profond et temps
assez pluvieux), on peut avoir entre 15 et 20 étages de fleurs.
A l’inverse, lorsque les plantes subissent un stress hydrique dès
début floraison, on peut n’avoir que 6-7 étages de fleurs.
Toutefois, même si la floraison est très longue, le nombre
d’étages fructifères (portant effectivement des gousses) peut
beaucoup varier ; de 4 à 12 étages fructifères suivant les conditions climatiques pendant la floraison.
Composantes optimales pour un bon rendement
La figure 1 montre deux types de profils :
- Profil court (2011, 2013) caractéristique de stress hydrique et/
ou thermiques prolongés durant la floraison et/ou la phase de
formation des grains.
- Profil haut (2012) : caractéristique des situations très arrosées
entrainant une floraison longue.
Par ailleurs, un stress hydrique intense pendant le remplissage
des grains (de fin floraison à fin floraison + 30 jours), accompagné de températures élevées (>25°C), peut fortement impacter
le PMG (Poids de 1000 grains), jusqu’à 100 g de moins que la
valeur moyenne. En effet, le PMG (Poids de 1000 grains) est très
variable entre situations en féverole, beaucoup plus que ce que
l’on observe en pois par exemple.
La figure 2 illustre la variabilité observée entre année et sites
pour les composantes du rendement pour la variété Espresso. Le
nombre de grains par m2 selon les années peut varier de moins
de 1000 à 2000. Le PMG quant à lui peut fluctuer en moyenne
entre 350 et 560 grammes.
Figure 1 : Comparaison entre un profil court
et un profil haut (Espresso, Rots (14))
Nombre d'étages florifères
22
20
18
2012
16
14
12
10
8
6
2011
4
2
0
0
1
2
3
4
5
6
Nombre de grains par étage
2013
7
8
Sources : réseau Arvalis – Institut du végétal – UNIP - FNAMS
Figure 2 : Exemple en féverole de printemps
avec la variété Espresso
PMG (g)
750
650
550
450
350
250
500
1000
1500
2000
2500
Nombre de grains/m²
3000
Sources : réseau Arvalis – Institut du végétal – UNIP - FNAMS
10
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
05
Exigences en eau
et fertilisants
Pendant la phase fin floraison - remplissage du grain, la féverole
a des besoins en eau relativement élevés (environ 180 mm) et
craint les fortes températures (à partir de 25°C). Cette phase,
plus longue que celle du pois, se situe pour la féverole de printemps à une époque (fin juin - mi-juillet) où les risques de déficit
hydrique sont importants, ce qui limite l’aire géographique de
cette culture.
Il est donc préférable de semer la féverole de printemps sur des
sols profonds à bonne réserve en eau (au moins 140 mm de RU).
Les sols à moindre réserve en eau pourront être valorisés par la
féverole d’hiver, au moins dans l’Ouest de la France.
La féverole craint l’excès d’eau au printemps : celui-ci pénalise
l’enracinement et réduit le fonctionnement des nodosités indispensables à une bonne nutrition azotée.
Irrigation : bonne valorisation de l'eau
La féverole de printemps est sensible au déficit hydrique car la
période de floraison et de formation des graines est relativement
longue (de la fin mai à mi-juillet, suivant les secteurs géographiques). La valorisation de l’eau (gain de rendement par mm
d’eau apporté) est comparable à celle obtenue avec le pois (1.5
à 2 q/ha pour 10 mm apportés).
Les variétés de type hiver comme Iréna ou Diva, valorisent également un ou deux apports d’eau à partir de fin floraison, en cas
de temps sec. Du fait de leur précocité, elles nécessitent moins
d’apport d’eau que la féverole de printemps.
Quelques conseils pratiques pour irriguer la féverole de printemps :
- Ne pas irriguer avant la mi-floraison (sauf sécheresse très précoce) pour ne pas favoriser un développement de végétation
excessif, qui pénaliserait la formation des gousses par la suite.
- Poursuivre les apports d’eau jusqu’au stade fin floraison + 20
jours.
Tableau 1 : Consommation en eau de la
féverole et du pois (en mm)
Période
7 Feuilles à début floraison
Féverole
Pois
40
70
Début à fin floraison
80
80
Fin floraison à maturité
180
150
Total de 7 feuilles à maturité
300
300
Plantes sans gousses dues à la
carence en bore
© I. Chaillet - ARVALIS - Institut du végétal
Choix de la parcelle
Comparé au pois de printemps, l’irrigation de la féverole de
printemps commence en même temps ou un peu plus tard mais
se poursuit 10 à 15 jours plus longtemps et comporte donc, en
moyenne, un tour d’eau supplémentaire.
Besoins en phosphore et potasse modérés
La féverole fait partie des espèces moyennement exigeantes en
phosphore et en potasse, comme le pois. Comme pour les autres
cultures de la rotation, la dose d’engrais à apporter se raisonne
en fonction des exportations, de la teneur du sol en phosphore et
en potasse et du nombre d’années sans apport. Les exportations
par les graines de féverole sont de 1,20 kg de P2O5 et 1,30 kg de
K2O par quintal, soit 60 kg/ha de P2O5 et 65 kg/ha de K2O pour un
rendement moyen de 50 q/ha.
Entretien calcique et bore
L’optimum de pH semble compris entre 6 et 7. La féverole risque
de mal se développer dans les sols à pH inférieur à 5,5 à cause d’un
mauvais fonctionnement de l’activité symbiotique.
Dans les sols de limons battants plus ou moins hydromorphes (ou
des parcelles avec des veines de terre limoneuse) avec un pH supérieur à 7.5, il peut y avoir blocage d’éléments minéraux, tels que le
bore. Ce blocage du bore pourrait être à l’origine des féveroles sans
gousses observées certaines années dans certains départements
(Seine-et-Marne, Aisne, Ardennes et Marne). Dans ces parcelles
à risque, en cas de printemps froids et humides, il est conseillé
d’apporter 300 g/ha d’éléments bore au stade «boutons floraux»
des féveroles pour assurer une bonne fécondation des fleurs.
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
11
© Nicole Cornec
06
Désherbage
Pour le désherbage en féverole, il est
important :
- De bien gérer le désherbage grâce à une rotation diversifiée.
- De réserver la culture de féverole à des parcelles avec un faible
enherbement.
- Réussir son traitement de prélevée est indispensable : bien
choisir le produit ou le mélange le plus adapté à sa flore.
- De ne pas réduire les doses d’utilisation.
- D’intervenir au plus près du semis, sur des graines bien enterrées, afin d’éviter des symptômes de phytotoxicité.
- D’intervenir obligatoirement en prélevée ou en programme car
en dépit de la récente homologation du CORUM en post-levée,
le contrôle de certaines dicotylédones en post-levée uniquement
reste toujours difficile (gaillet, renouées sp. par exemple)
Prélevée
En féverole de printemps, Centium 36 CS, Challenge 600, Nirvana
S et Prowl 400/Baroud SC sont homologués en prélevée. En
féverole d’hiver, Prowl 400/Baroud SC n’est pas homologué et
on déconseille d’utiliser Centium CS 36 du fait de la faible marge
de sélectivité.
Certaines associations permettent d’élargir les spectres d’efficacité. Ainsi, en féverole de printemps, le mélange triple Centium
36 CS + Challenge 600 + Nirvana S (0.15 l + 2 l + 2 l) présente
le spectre le plus complet, avec un coût également plus élevé
qu’un mélange double (autour de 100 €/ha). Pour Centium 36
CS, ne pas dépasser 0.15 l en mélange.
Les prélevées sont à réaliser aussitôt après le semis pour garantir
un maximum de sélectivité. Dans le cas des féveroles germées
+ d'infos
Conditions à respecter pour une bonne sélectivité
et une efficacité optimale des herbicides
En prélevée
• Adapter la dose au type de sol (argile et matière organique) ; baisser la dose en sols filtrants.
• Traiter sur des semences bien recouvertes et sur un sol bien rappuyé.
• Sol frais lors du traitement et dans les 10 jours suivants.
En post-levée
• Traiter sur des cultures en bon état végétatif
• Ne pas traiter en conditions d’amplitudes de température importantes entre le jour et la nuit
• Ne pas intervenir sur des cultures en mauvais état végétatif ou en cas de manque de sélectivité de l’application de prélevée
(risque d’accroissement de la phytotoxicité).
• Traiter sur des adventices jeunes et peu développées (stade cotylédons 2-3 feuilles).
• Ne pas mélanger les herbicides anti-dicotylédones avec des insecticides ou avec des anti-graminées foliaires (respecter
un délai de 10 jours entre les applications).
12
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
M-R
R
MS-S
S
M-R
M
M
R
M
M
S
MS-S
M
M-R
R
MS-S
MS-S
MS-S
S
MS-S
M-R
FP
FH, FP
4l
4l
0.25 l
3l
2l + 3l
86
72
43
39
93
Efficacité satisfaisante
S
Efficacité moyenne
M
Efficacité moyenne à insuffisante
M-R
Efficacité moyenne à satisfaisante
MS-S
Corum
M
S
S
S
MS-S
M-R
M
S
S
MS-S
S
M-R
S
M-R
S
MS-S
M
S
S
S
Centium 36 CS
+ Challenge 600
+ Nirvana S
R
M
S
S
M-R
S
R
M
R
R
R
M
R
S
S
M
M
M
M
M
Challenge 600
+ Prowl 400 /
Baroud SC
Challenge 600
+ Centium 36 CS
M
M-R
MS-S
S
R
R
S
R
R
R
S
R
M
MS-S
R
S
M
MS-S
S
M-R
R
FH (1),
FH, FP FH, FP
FP
Challenge 600
+ Nirvana S
Centium 36 CS
M
S
S
S
S
S
M-R
MS-S
S
S
M-R
S
M-R
S
M
S
S
S
S
S
S
Nirvana S
+ Centium 36 CS
Doses préconisées
en l ou kg/ha (1)
Prix indicatifs en €/ha
R
M-R
S
S
S
S
R
M-R
S
S
M
S
M
R
M-R
M
M
M
S
S
M
POSTLEVEE
Antidicotylédones
Principaux Mélanges
Prowl 400 /
Baroud SC
Autorisée sur
Herbicides Antidicotylédones
Nirvana S
Ammi élevée
Arroche étalée
Chénopode blanc
Capselle
Rep Colza
Coquelicot
Ethuse
Fumeterre
Moutarde
Ravenelle
Gaillet gratteron
Matricaire
Mercuriale
Morelle
Pensées
Renouée des oiseaux
Renouée liseron
Renouée persicaire
Stellaire
Véronique de Perse
Véronique à feuilles de lierre
PRELEVEE
Challenge 600
Tableau 1 : Efficacité
des herbicides antidicotylédones de prélevée et de post-levée
M
M
S
S
S
MS-S
MS-S
MS-S
MS-S
MS-S
S
MS-S
M
M
R
S
MS-S
M
S
MS-S
R
R
M-R
S
S
M
S
R
M-R
MS-S
MS-S
M-R
S
M-R
M-R
M-R
MS-S
MS-S
M
S
S
M
M-R
M
S
S
M
MS-S
M-R
M
MS-S
MS-S
S
S
MS-S
S
M-R
S
MS-S
S
S
MS-S
MS-S
M
S
S
S
M
MS-S
S
S
S
M-R
S
M-R
S
R
M-R
M-R
S
M-R
M-R
FP
FH, FP
FH, FP
3l+
1.5 l
85
0.15 l
+2l+2l
101
FH (1), FP FH (1), FP
2.5 l
+ 0.15 l *
74
2.5 l à
3 l+ 0.15 l
67
1l
60
(1) déconseillé sur féverole d’hiver , faible marge de sélectivité
* Dans le cadre de l’association Challenge 600 + Centium 36 CS ne pas dépasser la dose
de 0.15l de Centium 36 CS sur féverole .
mais non levées (germe recouvert encore par au moins 2 cm
de terre), il est encore possible d’appliquer Challenge 600 seul
ou associé à Prowl 400/Baroud SC.
NB. La clomazone, présente dans Centium 36 CS, peut provoquer
des blanchiments sur les feuilles de féveroles, sans incidence
sur le rendement, malgré un effet pouvant être spectaculaire.
Corum en post-levée
CORUM est un herbicide antidicotylédone de post-levée
récemment autorisé sur féverole d’hiver et de printemps ;
utilisé dans le cadre d’un programme de traitement ou en
rattrapage, sa dose d’emploi varie de 0.8 l/ha à 1.25 l/ha,
en fonction de l’infestation et du stade des adventices, mais
toujours en association avec un adjuvant type DASH HC (Basf
Agro) ou une huile végétale (ACTIROB B) et sur des adventices
au stade plantule (cotylédons à 2-3 feuilles). Appliqué, à partir
du stade 2 feuilles de la culture, il assure un contrôle satisfaisant
du fumeterre, chénopode, crucifères dont repousses de colza,
coquelicot, matricaire… Dans les situations à flore échelonnée,
le fractionnement est possible sans toutefois dépasser la dose
autorisée de 1.25 l/ha.
Dans le cadre d’un programme de traitement avec NIRVANA
S, BASF Agro recommande de ne pas dépasser la dose de 75 g
d’imazamox/ha/an ce qui revient à utiliser au maximum 3 l de
NIRVANA S en prélevée et 1 l de CORUM en post-levée.
Sur le même principe, afin de protéger les ressources en eau
au-delà du respect des Bonnes Pratiques Agricoles, BASF Agro
recommande des préconisations spécifiques pour l’utilisation de
la bentazone, matière active contenue dans le CORUM. Celles
pouvant s’appliquer à la féverole sont les suivantes :
1. Ne pas dépasser la dose de 1 000 g /ha/an de bentazone lors
de programme avec des solutions à base de bentazone ou lors de
succession de cultures avec des solutions à base de bentazone.
2. Sur féverole d’hiver, CORUM peut être appliqué dans le respect des stades d’utilisation, au printemps, à partir du 15 mars.
3. Sur les zones de captages :
• Interdiction sur les sols dont le taux de Matière Organique
est < 1.7 %.
• Interdiction sur les sols sensibles aux transferts (sols superficiels ou sols avec nappes peu profondes).
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
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Figure 1 : Stratégie de désherbage
mécanique de la féverole
PROWL 400 et BAROUD SC sont aussi autorisés sur dicotylédones
en post-levée sur féverole de printemps, jusqu’au stade 2-3
feuilles de la culture, avec un délai avant récolte de 63 jours. Cet
usage est à réserver aux situations de rattrapage. Le fractionnement est possible en veillant à ne pas dépasser la dose de 1 l/ha.
Ces produits à action racinaire de contact doivent bénéficier d’un
sol frais lors de l’application et pendant les 10 jours suivants.
Appliqués sur de très jeunes adventices (stade cotylédon ou
en cours de germination), l’efficacité est correcte sur pâturins,
pensées, coquelicots et capselles.
possible
ne pas intervenir
Semis
Vibroculteur
Herse
Cultivateur
(faux-semis)
En raison de risque non négligeable de phytotoxicité (nanisme,
perte de rendement pouvant aller au-delà de 10q/ha) l’association Corum + Prowl 400/Baroud SC est déconseillée.
Compléter avec du désherbage mécanique
En agriculture biologique, si le binage n’est pas envisagé, la
féverole d’hiver est à préférer. Grâce à son pouvoir ramifiant,
elle est plus étouffante que la féverole de printemps.
La féverole supporte bien le désherbage mécanique. Une intervention mécanique est possible sur féverole, du stade 2 feuilles
jusqu’à début floraison. Le risque de casse de tiges est toutefois
plus important à partir du stade 7-8 feuilles sur féverole d’hiver
(nombreuses ramifications).
La bineuse est à privilégier, sous réserve que l’écartement entre
rangs l’autorise (35-40 cm minimum). La herse étrille ou la houe
sont également sélectives jusqu’au stade début floraison.
Limite passage
tracteur ou/et floraison
2 Feuilles
Herse-étrille
Bineuse
(2 km/h, dents souples)
(à privilégier)
Houe rotative
Herse-étrille
(10-12 km/h)
(<10 km/h, dents
moins souples)
houe rotative (>15 km/h)
Contre les graminées
La plupart des herbicides de prélevée présente une efficacité
satisfaisante sur pâturins, en particulier pâturin annuel, mais
moyenne à insuffisante sur ray-grass, vulpins et insuffisante sur
folle avoine. Le contrôle de ces adventices nécessitera le plus
souvent un traitement spécifique avec un produit anti-graminées
foliaires. Il faut intervenir sur des adventices jeunes (3 feuilles,
début tallage maximum).
Dans les situations où il y a présence (ou soupçon) de résistance
des vulpins et ray-grass aux herbicides anti-graminées foliaires,
il est possible d’utiliser Kerb Flo sur les féveroles d’hiver et
le Legurame PM sur les féveroles d’hiver et de printemps. Ils
s’appliquent du stade 2 à 6 feuilles de la féverole et requièrent un
sol humide. Ils présentent une efficacité secondaire sur quelques
dicotylédones (chénopode, coquelicot, stellaire, véroniques).
L’introduction dans la rotation de ce type de produit, à mode
d’action différent, permet également de prévenir des risques
d’apparition de résistances des graminées aux produits type sulfonylurées, utilisés sur blé et maïs. Le coût est certes important
(68 €/ha) mais valorisable sur toute la rotation.
1à3
feuilles
Folle avoine
Ray-grass
Vulpin des
champs
Repousses de
céréales
Paturin
annuel
Vulpie
queue de rat
Autorisations Doses conseillées (l/ha)
en fonction du stades
des graminées
Féverole
printemps
Produits foliaires
Agil / Claxon / Ambition + huile (1)(2)
Centurion 240 EC / Ogive + huile (1)(3)
Etamine (4)
Foly ‘R / Noroit
Fusilade Max
Pilot
Stratos Ultra
Stratos Ultra + Dash SC (5)
Targa D+ / Leopard 120 + huile (1)(4)
Produits racinaires
Legurame PM (6)
Kerb Flo (6)
Levée
Féverole
hiver
Tableau 2 :
Anti-graminées
foliaires en post-levée
Attention aux fleurs !
z
z
z
z
z
z
z
z
z
z
z
z
z
S
z
z
z
z
0.5 à 0.7
0,5
0.8 à 1
1
1 à 1.25
1
1,6
1+1
0.4 à 0.5
0.6 à 0.8
0,5
1,2
1
1.25 à 1.5
1,2
2
1.2+1.2
0.4 à 0.5
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
S
R
S-M
R
S-M
R
R
R
R
R
R
R
R
R
R
R
R
R
R
z
z
z
S
3
1,875
3
1,875
S-M
S-M
S-M
S
S-M
S
S-M
S
S
M
M
S
Tallage
(1) : huile minérale ou végétale estérifiée
(2) : dose la plus forte sur folle avoine et ray grass
(3) : attendre le stade 3 feuilles des graminées pour intervenir
(4) : dose la plus forte sur ray grass
(5) : adjuvant BASF
(6 ) : privilégier les applications sur plantes jeunes
S
S-M
M
R
z
S
efficacité satisfaisante
efficacité satisfaisante à moyenne
efficacité moyenne
efficacité insuffisante
produit autorisé
produit non autorisé
N.B. Les produits cités dans cette brochure sont à jour pour le printemps 2014.Pour connaître les éventuelles nouvelles homologations et les évolutions réglementaires,
vous pouvez consulter le site http://e-phy.agriculture.gouv.fr ainsi que les sites des sociétés phytosanitaires.
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Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
07
Régulateurs
Pour éviter une croissance excessive
Une trop forte croissance de la féverole pénalise le rendement par une diminution du nombre de grains (avortement
des premiers étages par manque de lumière) et par une
augmentation du risque de verse qui entraîne plus de
maladies et de problèmes de récolte.
Les facteurs favorables à une croissance importante sont
: des semis précoces, une densité de semis excessive, des
sols limoneux ou argileux profonds, des étés assez pluvieux,
des apports réguliers de fumure organique. La majorité des
variétés présente un niveau de résistance à la verse élevé.
Si les conditions sont favorables à une croissance excessive,
il est possible de réguler les féveroles. Toutefois, le premier
élément pour limiter le risque d’avoir une végétation excessive est de semer à la densité recommandée et pas plus.
Moddus est homologué avec les conditions d’application
suivantes :
- soit une application à 0.5 l/ha à début floraison (25 €/ha),
- soit deux applications à 0.25 l/ha à début floraison puis
15 jours après, en respectant bien le Délai Avant Récolte
de 60 jours.
L’apport en une fois ou en fractionné entraîne la même
efficacité sur la réduction de la hauteur des plantes. Le seul
intérêt du fractionnement est de permettre d’économiser
le 2ème passage si le temps se met au sec, et ainsi freine
la croissance des féveroles.
© I. Chaillet - ARVALIS - Institut du végétal
Moddus peut être associé aux fongicides ou insecticides
homologués pendant la floraison des féveroles.
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
15
08
Ravageurs
Sitones, pucerons noirs et bruches sont
les principaux ravageurs de la féverole.
Le puceron noir est le plus nuisible pour le
rendement. La bruche pénalise surtout la
qualité commerciale par ses trous dans les
grains.
Sitone (Sitona Lienatus) : de la levée à 6
feuilles
Lutte
Elle vise les adultes avant la ponte.
• Observer à partir de la levée si présence d’encoches sur les
feuilles.
• Seuil d’intervention : lorsque toutes les plantes ont de nombreuses encoches sur toutes les feuilles.
• Ne plus intervenir au-delà de 7 feuilles car les sitones ont
déjà pondus.
• Produit : plusieurs pyréthrinoïdes sont homologués.
Nb : Courant floraison, on peut observer de nombreuses encoches
sur toutes les feuilles. Elles sont dues aux adultes ayant hiverné
puis ceux de nouvelle génération en fin de cycle de la culture.
Il ne faut pas s’en inquiéter car leur nuisibilité est négligeable.
© M. Moquet - ARVALIS - Institut du végétal
Puceron noir de la fève (Aphis Fabae) : avant,
pendant et après la floraison
Charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur brun rougeâtre, le
sitone est encore plus friand de la féverole que du pois.
Facteurs favorables
Dégâts
Les encoches sur le bord des feuilles dues aux morsures des
adultes, quoique spectaculaires, sont sans grande incidence.
Après la ponte, les larves se développent aux dépens des racines
et des nodosités, ce qui peut perturber l’alimentation azotée
de la culture. La nuisibilité sur le rendement semble faible en
féverole sauf en cas d'attaque très forte et précoce.
16
© Nicole Cornec
• Secteurs avec présence d’autres légumineuses (luzerne,
pois, ...) suite aux hivers secs et doux.
• Les semis les plus précoces sont attaqués les premiers.
• Le sitone est actif par temps ensoleillé et par température
supérieure à 12°C. Il envahit les parcelles de féverole en volant
depuis ses zones refuges (légumineuses) de manière échelonnée.
Ce petit puceron d’environ 2 mm pour l’adulte aptère, de couleur
noir mat, est très «accroché» à la plante. Il colonise rarement
toutes les plantes. Sur les plantes colonisées, il forme des colonies (ou manchon) qui peuvent atteindre en cas de pullulation
plus d’un millier d’individus par plante.
Par ailleurs, ARVALIS - Institut du végétal a défini la taille minimale d’un manchon dans le but d’établir un seuil de lutte : tache
noire sur la tige sur au moins 1 cm de long.
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
Bruche (Bruchus Rufimanus)
Facteurs favorables
Temps ensoleillé et chaud.
Dégâts
Il peut causer de gros dégâts, jusqu’à 12 q/ha de pertes mesurées
dans des essais.
L’attaque de pucerons se situe le plus souvent début juin mais
parfois dès la mi-mai. Il ne faut pas traiter trop vite si on observe
des larves de coccinelles : présentes assez tôt, elles peuvent
faire retomber la pression de pucerons avant le seuil de dégâts.
• Observer à partir de «avant la floraison» à fin floraison + 15
jours.
• Seuil d’intervention : avec Pirimor G à 0.5 kg/ha (dose
conseillée) : traiter quand 20% des tiges portent des colonies
de pucerons noirs.
Toutefois, si l’attaque est tardive et concomitante à la lutte
contre les bruches, il faut choisir l’insecticide pour son efficacité
contre la bruche. Il sera suffisamment efficace pour contrôler
ces pucerons tardifs.
Point réglementaire : le nombre d’applications maximales durant
la culture de féverole est de 2 pour Pirimor G. A noter que le
produit Karaté K ne possède plus la mention abeille depuis avril
2013.
+ d'infos
Thrips du lin et des céréales
(Thrips angusticeps)
Dans les régions où des thrips sont présents sur pois, on peut
aussi en observer sur féverole dès la levée, mais leur nuisibilité
n’a jamais été mise en évidence.
Pucerons verts du pois
(Acyrthosiphon Pisum)
© INRA
Lutte
La bruche de la fève est un coléoptère spécifique à la féverole,
très préjudiciable pour la qualité des graines. En effet, pour le
débouché alimentation humaine, le seuil à ne pas dépasser est
de 1 à 3% de grains bruchés suivant les contrats (voir Chapitres
Débouchés). Il faut également être attentif pour le débouché
semences. Pour l’alimentation animale, le seuil est de 10 % de
grains bruchés.
Cette espèce présente une seule génération par an. L’adulte pond
sur les gousses. Après éclosion, la larve pénètre directement,
sans se « balader » dans la gousse puis dans la graine. C’est pour
cela que la lutte vise les adultes et non les larves.
La larve se développe à l’intérieur d’une graine pour donner
un adulte qui sortira à la récolte ou durant les premiers mois
de stockage, pour gagner ensuite une zone d’hivernage. Les
adultes, pour sortir, font un trou bien rond dans les graines.
Contrairement aux charançons des céréales, la bruche ne se
reproduit pas dans les grains stockés. Aucun nouveau grain ne
sera attaqué pendant le stockage.
Facteurs favorables
Ce gros puceron de 3 à 6 mm pour l’adulte aptère est de couleur
vert clair, parfois rose. Il a la propriété de se laisser tomber
dès qu’on le bouge.
On peut observer des attaques de pucerons verts sur féverole
en juin-juillet, comme en 2010 en Picardie, sur les feuilles du
haut de la plante. Leur nuisibilité est plus faible que celle du
puceron noir.
Le principal problème est alors la production excessive de
miellat qui peut être à l’origine de l’arrivée de champignons
saprophytes sur l’ensemble de la plante, en particulier sur les
gousses, ce qui peut entraîner la présence de nombreux grains
tachés à la récolte.
Il n’y a pas d’insecticide autorisé pour l’usage «puceron vert
du pois sur féverole». Néanmoins, il est fréquent que les deux
types de pucerons cohabitent : les insecticides homologués sur
pucerons noirs sont également efficaces sur pucerons verts.
Toutes les zones de culture de féverole en France. Les parcelles
situées près des silos semblent les plus exposées.
Les bruches sont actives à partir d’une température d’environ
20°C. Les journées à plus de 25°C leur sont très favorables.
Lutte
La lutte contre la bruche doit d’abord être gérée en culture. Ceci
ne contrôle en général pas toute la population. A la récolte, il
reste souvent des grains bruchés d’où sortiront des bruches au
cours des premières semaines de stockage. Or, il ne doit pas
y avoir d’insectes vivants pour commercialiser les grains. Ces
bruches doivent être tuées par une intervention au stockage.
Cette intervention peut aussi contribuer à réduire les populations
l’année suivante.
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
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Lutte en végétation
• Période à surveiller : du stade Jeunes Gousses 2 cm sur le
premier étage fructifère (gousses d’au moins 2 cm de long) à
fin floraison + 10 jours.
Pour les mélanges de produits : vous pouvez vérifier la possibilité de mélange entre plusieurs produits sur le site internet de
ARVALIS – Institut du végétal.
Lutte au stockage
• Seuil d’intervention : dès que les premières gousses font au
moins 2 cm de long, traiter quand les températures maximales
journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins
2 jours consécutifs.
Pour le débouché en alimentation humaine, semences ou meunerie, une deuxième intervention (voire une troisième) à partir
de 7 jours après l’intervention précédente est nécessaire si les
conditions pour déclencher le traitement sont à nouveau réunies
(2 jours consécutifs à plus de 20°C). Le stade fin floraison + 10
jours marque l’arrêt des traitements.
Deux types de produits sont homologués : un insecticide de
contact à base de deltaméthrine (K-Obiol ULV 6) et des fumigants
à base de phosphure d’aluminium ou de magnésium.
La fumigation présente l’avantage de détruire les larves à l’intérieur du grain et de ne laisser aucun résidu sur les grains et dans
l’environnement. Par contre, elle nécessite des silos étanches et
un opérateur agréé. De ce fait, elle est rarement mise en œuvre
en France.
• Volume d’eau : Il est nécessaire d’utiliser un volume d’au moins
150, voire 200 l/ha, pour assurer une bonne protection du tiers
supérieur des plantes (partie de la plante en fleur).
Le K-Obiol ULV 6 est plus facile à utiliser mais il ne tue les insectes
que quelques jours après leur sortie du grain. Il peut donc y avoir
quelques insectes vivants au moment de la vente.
A noter
Une lutte collective est souhaitable au sein d’un bassin de
production car les bruches se déplacent beaucoup et sur de
grandes distances.
Un traitement est d’autant plus efficace que la température
maximale se maintient à plus de 20°C pendant les 4 jours suivants l’intervention.
Dans tous les cas, il faut réaliser les interventions le plus tôt
possible après la récolte, pour une meilleure efficacité et pour
limiter la contamination des environs des silos par les insectes.
Remarque : abaisser la température des grains ne permet pas
de lutter contre les bruches. La baisse de température n’est
nécessaire que pour assurer une bonne conservation des grains
(cf. chapitre Récolte).
© C. Baudart
Point réglementaire : Le renouvellement d’autorisation du 30
avril 2013 pour la lambda-cyhalothrine précise de nouvelles
conditions d’emploi : 2 applications maximum de la matière
active par campagne dont 1 en floraison.
à retenir...
Attention aux abeilles
Toute application insecticide est interdite en floraison ou en présence d’exsudats (miellat) dus aux pucerons, sauf dérogation pour les produits ayant la mention abeille, laquelle est attribuée avec une dose maximale d’utilisation dans cette
période. De plus, il est interdit de traiter en présence d’abeilles, il faut donc respecter les horaires d’application précisés
sur l’étiquette du produit.
Tableau 1 : Insecticides homologués sur la bruche de la fève
SPECIALITE COMMERCIALE
Mention
Abeille
Matière Active
Bruche de la
Nb applications
fève
BAYTHROID, BLOCUS, ZAPA
oui
cyfluthrine 50 g/l
0.3 L
1
21
CYTHRINE MAX, COPMETHRINE
non
cyperméthrine 500 g/l
0.05 L
2
14
DUCAT, CAJUN
oui
betacyfluthrine 25 g/l
0.3 L
1
21
FURY 10 EW, MINUET 10 EW, SATEL
non
zétacyperméthrine
0.1 L
2
21
KARATE XPRESS, POOL, NINJA, SENTINEL
oui
lambda - cyhalothrine
0.125 kg
14
KARATE ZEON, NINJA PRO, LAMBDASTAR
oui
lambda - cyhalothrine
0.0625 L
2
(dont 1 seule en
floraison)"
N.B. Les produits cités dans cette brochure sont à jour pour le printemps 2014.Pour connaître
les éventuelles nouvelles homologations et les évolutions réglementaires, vous pouvez consulter
le site http://e-phy.agriculture.gouv.fr ainsi que les sites des sociétés phytosanitaires.
18
DAR
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
Bonne efficacité
Efficacité moyenne
14
Nématodes des tiges : ne pas semer des
graines infestées !
Ditylenchus dipsaci est un complexe de sept espèces dont
Ditylenchus dipsaci sensu stricto (anciennement groupe des
races normales) et sa variante de taille supérieure Ditylenchus
gigas (ou D. sp. B,) (ancienne race géante) sont les plus fréquemment rencontrés sur féverole. Le groupe des races normales a un
large spectre d’hôtes (plus de 400 plantes incluant la féverole, la
pomme de terre, la betterave, la luzerne, etc.) et la race géante,
qui a un spectre plus limité, est suspectée de n’affecter que la
féverole comme culture.
Dégâts
On observe généralement les symptômes courant floraison, marqués par des gonflements et des lésions marrons rougeâtres des
tissus de la tige. La croissance terminale des plantes est touchée
et les plantes deviennent plus chétives. D’autres symptômes
peuvent également survenir : éclatement des gousses, nécrose
des pétioles et des feuilles. Les symptômes, selon l’origine de
l’infestation et le climat, peuvent être plus ou moins précoces
et plus ou moins marqués. Les semences infestées peuvent
être plus sombres, plus petites et tâchées. Malheureusement,
l’observation des symptômes n’est pas un critère discriminant ;
il a été observé que des plantes ou des graines n’extériorisaient
pas de symptômes (aspect visuel sain) mais contenaient cependant le nématode Ditylenchus dipsaci (détection lors de l’analyse
laboratoire à partir de la présence d’un seul individu).
© FNAMS
© FNAMS
Tous les ans, au mois de juin-juillet, on recense quelques
parcelles de féverole présentant des attaques du nématode
Ditylenchus dipsaci, communément appelé nématode des tiges.
sent dans le sol : ainsi, il importe d’être exigeant sur la qualité
sanitaire des semences.
- Les sols lourds (argileux) et mal ressuyés sont également des
facteurs de risque car ils favorisent le développement du parasite.
- Des conditions fraîches (températures de 15 à 20°C) et humides
(pluie, brouillard, rosée et irrigation) favorisent l’invasion des
jeunes tissus végétaux par ce nématode. Un film d’eau est nécessaire au déplacement des nématodes et à leur pénétration dans
une plante (larves et adultes). Les années de haute infection sont
ainsi associées à des campagnes humides.
Lésions marrons rougeâtres caractéristiques du nématode
des tiges.
Lutte
La lutte chimique est inexistante actuellement en France, les
matières actives efficaces ayant été retirées. En Angleterre, la
recherche est axée sur la génétique, cherchant à mettre au point
des variétés résistantes.
Le seul moyen de limiter la dispersion de ce nématode est de
ne pas semer de graines infestées car cela génère des plantes
extériorisant des symptômes souvent précoces et intenses. Les
pertes de rendement peuvent être importantes (jusqu’à 70%).
Ces plantes, issues de graines infestées, meurent prématurément
et répandent l’infection aux plantes voisines. Or ce nématode
peut persister de nombreuses années dans le sol (jusqu’à 10
ans de survie).
Facteurs favorables
Plusieurs facteurs de risques ont été mis en évidence par la
FNAMS lors de l’étude de ce parasite. Ils sont cités ci-après par
ordre d’importance décroissante :
- La rotation culturale et notamment la charge en féverole (une
féverole en 4 ans ou plus), est un facteur agronomique de risque.
- Le nématode peut à la fois être véhiculé par la graine ou préFéverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
19
09
Maladies
Figure 1 : le calendrier des maladies
Levée
2 feuilles
6 feuilles
Début
floraison
Jeunes
gousses
Fin
Floraison
Maturité
Féverole d’hiver
Anthracnose
Botrytis
Rouille
Féverole de printemps
Anthracnose
Botrytis
Rouille
Période de surveillance des maladies
Fontes des semis et mildiou : lutte par le
traitement de semences
Deux produits sont homologués : Vitavax 200 FF, à 0.25 l/q et
Wakil XL, à 0.1 kg/q (dose spécifique à la féverole, plus faible que
sur le pois). Ils sont utilisables contre l’anthracnose (Ascochyta
fabae) et les champignons responsables de la fonte de semis
(Pythium, Fusarium, …). Contre le risque mildiou, seul Wakil XL
est efficace.
Mildiou : Wakil XL est indispensable
Symptômes
Dans le cas d’attaques plus tardives, souvent de mi-juin à juillet,
(contamination secondaire), on observe des zones décolorées
sur la face supérieure des feuilles, puis un feutrage mycélien
gris-blanc sur la face inférieure. Les zones touchées finissent
par se dessécher.
Lors d’attaques pendant la floraison, le dessèchement peut affecter tous les étages florifères, entraînant l’avortement des fleurs.
Les gousses et les graines en formation peuvent être contaminées
par le parasite. Le matériel infecté se nécrose rapidement et
prend une couleur brune.
20
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
© D. Bouttet - ARVALIS - Institut du végétal
Lors d’attaques précoces (contamination primaire), le mildiou
entraîne le nanisme des plantes puis la déformation et la décoloration des tiges et pétioles, et un dessèchement de la partie
terminale des plantes.
Facteurs de risque
Le risque mildiou devient élevé dans une région au bout de
quelques années de développement de la culture de féverole,
car le champignon se conserve dans le sol sous forme d’oospores
pendant 10-15 ans. Les semences contaminées et les résidus de
récolte porteurs des oospores peuvent également constituer
un moyen de conservation et de transmission du parasite. Le
mildiou se manifeste surtout par temps frais (5-18°C) et humide.
diamètre souvent supérieur à 3 mm. Les taches « âgées » sont
typiques, de type « brûlure de cigarette » : pourtour noir, centre
clair avec présence de nombreuses ponctuations noires. Par la
suite, le centre de ces taches se nécrose, trouant les feuilles. Les
tiges sont très rapidement attaquées en profondeur et finissent
par casser. Pour les gousses, des nécroses circulaires de plusieurs
millimètres et de couleur gris noir, sont visibles à leur surface.
Dans les cas les plus graves, les gousses attaquées éclatent, ce
qui infecte les grains, et produit des grains tachés.
Nuisibilité
Facteurs de risque
En cas d’attaques primaires, en l’absence de traitement de
semences et si de nombreux pieds sont atteints, le mildiou peut
induire des pertes de rendement importantes.
Avec un traitement de semences, en fin de persistance du traitement, des contaminations secondaires peuvent apparaître.
Bien que spectaculaires, leur incidence est souvent limitée (sauf
si une grande surface est atteinte).
Des semences atteintes sont une source de propagation de
l’anthracnose. Pour limiter au maximum le développement d’un
inoculum primaire, un bon traitement de semences et surtout
l’utilisation de lots de semences sains sont primordiaux.
Nuisibilité
Sur les plantes, l’anthracnose peut induire des pertes de rendement élevées, allant jusqu’à 30%.
Lutte
La protection de base est le traitement de semences Wakil XL
à 0.1 kg/q.
Botrytis de la féverole (Botrytis Fabae)
En végétation, aucune solution n’est homologuée. Toutefois,
si l’anthracnose est présente, l’application d’Amistar à 0.6 - 0.8
l/ha contre anthracnose semble avoir une action secondaire
contre le mildiou.
© ARVALIS - Institut du végétal
© M. Moquet - ARVALIS - Institut du végétal
Anthracnose (Ascochyta Fabae)
Période d’observation
A partir de fin mars en féverole d’hiver, et de début floraison en
féverole de printemps, jusqu’à fin floraison.
Symptômes
Période d’observation
A partir de fin mars en féverole d’hiver, et début floraison en
féverole de printemps, jusqu’à fin floraison.
Symptômes
Le botrytis se présente sous la forme de nombreuses petites
taches brun-chocolat dispersées sur la feuille, souvent de 2-3
mm de diamètre. Elles finissent par provoquer des nécroses
importantes à l’origine de la chute précoce des feuilles. Ce n’est
pas une « pourriture » comme sur le pois. Ce champignon provoque une couleur anthocyane superficielle des tiges, mais ne
provoque pas de dégâts sur les gousses et les graines.
Elle peut attaquer les feuilles, les tiges et les gousses. Les jeunes
taches sont de petites taches de couleur cendrée diffuse avec un
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
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Ne pas confondre
Facteurs de risque
Anthracnose et Botrytis
Des températures supérieures à 20-22°C en présence d’une
humidité saturante sont favorables à son développement.
Il y a rarement plus de 2 taches d’anthracnose
sur une feuille. Alors qu’en présence de botrytis,
on a très vite de nombreuses petites taches
dispersées sur la feuille. Les taches de botrytis
sont de couleur chocolat, plus uniformes que
celles d’anthracnose et ne présentent pas de
pycnides (points noirs).
Nuisibilité
C’est lors de la floraison que la maladie est la plus nuisible car
elle provoque la coulure des fleurs.
© UNIP
Rouille (Uromyces Fabae) : la plus fréquente
et la plus préjudiciable
© Nicole Cornec
Stratégies fongicides
- En féverole d’hiver, anthracnose et rouille sont les plus nuisibles.
Période d’observation
Pour la moitié Nord de la France, elle peut se développer à
partir du 10-15 juin en féverole de printemps et dès fin mai en
féverole d’hiver. Dans le Sud, elle peut démarrer en mai. Il faut
protéger les parcelles jusqu’à la mi-juillet afin d’être sûr de bien
maîtriser cette maladie.
Symptômes
Elle se manifeste sur les feuilles sous forme de pustules de
couleur brun rouge auréolées d’une partie plus claire. Ces
pustules finissent par recouvrir la totalité du feuillage et parfois
des tiges, provoquant un dessèchement accéléré des plantes.
Le développement de la rouille peut être très rapide. Il faut
surveiller attentivement ses parcelles.
Facteurs de risque
Le principal facteur de risque est la présence de plantes hôtes
dans la rotation (vesce, gesse, lentille, pois). L’irrigation en fin
de cycle et les semences infectées sont également des facteurs
de risque.
Nuisibilité
Anthracnose et botrytis peuvent se développer dès fin mars.
Il faut surveiller ses parcelles et intervenir à l’apparition des
premières taches de maladies avec Banko 500 à 2 l/ha contre
l’anthracnose seule, et associer Amistar à 0.4 l/ha en présence
de botrytis. Si nécessaire, renouveler le traitement courant
floraison, puis traiter la rouille dès l’apparition des premières
pustules avec Horizon EW.
- En féverole de printemps, la rouille est la plus préjudiciable.
On observe en général peu d’attaques de botrytis (sauf en cas
de temps orageux, chaud et humide) et d’anthracnose. Par
sécurité, surveiller ces maladies courant floraison et intervenir
avec Banko 500 à 2 l/ha en présence d’anthracnose et Amistar
à 0.5 l/ha en présence d’anthracnose et de botrytis.
En revanche, une protection à base de triazoles est nécessaire
dès l’apparition des premières pustules de rouille, par exemple
avec Horizon EW. Dans le cas d’un complexe parasitaire anthracnose – rouille, les produits Priori Xtra à 0.75 l/ha ou Opéra à
0.6 l/ha peuvent être retenus. Certaines années, l’arrivée des
symptômes peut être tardive et explosive. Il faut intégrer à la
prise de décision, de déclencher ou non un traitement, les délais
avant récolte des produits.
En cas de cycle long et de pression rouille prolongée, situation
exceptionnelle type 2007, un traitement supplémentaire contre
la rouille peut se justifier. Attention au DAR (délai avant récolte) :
voir carte ci-après.
La rouille peut entraîner jusqu’à 25 q/ha de perte en cas
d’attaque précoce et importante, comme en 2007.
22
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
Tableau 1 : Produits fongicides
homologués sur féverole
Noms produits
Matière Active
Amistar
azoxystrobine 250 g/l
Botrytis
Anthracnose
Rouille
Sclérotiniose
Nb appl
max
0,8
Horizon EW / Balmora tébuconazole 250 g/l
42
0,8
Ibex / Opera / Bauxit
epoxiconazole 50 g/l + pyraclostrobine 133 g/l
0,75
0,75
Priori Xtra
cyproconazole 80 g/l + azoxystrobine 200 g/l
1
1
Prosaro
prothioconazole 125 g/l + tébuconazole 125 g/l
Amistar Opti
azoxystrobine 80 g/l + chlorothalonil 400 g/l
Banko 500
chlorothalonil 500 g/l
2
N.B. Les produits cités dans cette brochure sont à jour pour le printemps 2014.
Pour connaître les éventuelles nouvelles homologations et les évolutions réglementaires, vous pouvez consulter le site http://e-phy.agriculture.gouv.fr ainsi que
les sites des sociétés phytosanitaires.
efficacité faible
2,5
DAR
1
1
2,5
2,5
42
1
2,5
2
35
2
28
2
35
1
35
2
30
efficacité moyenne
bonne efficacité
absence de données
Carte 1 : Dates critiques de l’application du
tébuconazole (Horizon EW…) sur Féverole
de printemps (DAR 42 jours)
+ d'infos
29/06
Autres maladies rencontrées
14/07
07/07
25/06
21/06
13/06
07/06
Sclérotinia (Sclerotinia sclerotorum)
C’est le même champignon que celui qui attaque le tournesol, le colza ou le pois.
22/06
17/06
- Symptômes : Il provoque un dessèchement des tiges et
le flétrissement brutal des plantes. On trouve à la surface
ou dans les tiges des sclérotes noirs.
01/06
- Nuisibilité : Les dégâts sur féverole sont faibles. Il
n’est pas justifié de traiter spécifiquement contre cette
maladie.
- Lutte : On peut envisager de lutter à l’échelle de la
rotation, en particulier avec le Contans WG qui diminue
les populations de sclérotes (traitement incorporé au sol
lors de l’interculture).
Champignons du sol attaquant les
racines
Pour les mélanges de produits : vous pouvez vérifier la possibilité de mélange entre plusieurs produits sur le site internet de
ARVALIS – Institut du végétal.
Des champignons du sol de type Fusarium peuvent provoquer des dégâts en féverole, jusqu’à disparition de pieds.
Les symptômes apparaissent courants mai. La qualité de
l’implantation et le non respect de la rotation semblent
jouer sur la gravité des symptômes. Ces attaques sont de
moins en moins rares en France, surtout dans les secteurs
où la féverole revient régulièrement dans les mêmes
parcelles (tous les 4 ou 5 ans).
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
23
© Agri Agency
10
Récolte et stockage
Récolte
La récolte de la féverole ne nécessite pas d’outil spécifique.
Toutefois, pour ceux qui possèdent le matériel suivant, il est
préférable de l’utiliser : coupe avancée type colza, contre-batteur
maïs et grille à trous ronds.
Pour limiter la casse des grains :
- Utiliser un contre-batteur mixte ou maïs (passage entre fils
>14mm) et une grille à trous ronds.
- Le régime du batteur doit être faible, un réducteur de régime
est indispensable.
- Le serrage batteur / contre-batteur à 14-15 mm semble être
le plus approprié.
A cela, on peut ajouter de ne garder qu’un rabatteur sur deux
et d’éviter de récolter en pleine chaleur car les gousses éclatent
devant la barre de coupe.
Normes commerciales : 14 % d’humidité. Cependant, il est
judicieux de récolter à 17-18 % d’humidité pour limiter le pourcentage de grains cassés, critère important pour l’alimentation
humaine, et pour éviter des récoltes tardives en cas de retour
de pluie. Il sera ensuite possible de faire descendre les 2-3 %
excédentaires par simple ventilation dès la mise en stockage.
En cas de nécessité un dessicant peut être appliqué avant la
récolte. Réglone 2 est homologué sur féverole à 2-3 L/ha au stade
maturité physiologique. Ce stade correspond au noircissement
des dernières gousses des plantes. Le Délai Avant Récolte est
de 4 jours.
Pour « nettoyer » la moissonneuse : la féverole est la dernière
culture à récolter de la campagne et elle a tendance à salir les
organes de battage. Pour éviter de passer des heures à nettoyer
la machine, il existe une astuce : en laissant une bande de blé
(fourrières, …) à récolter ou en repassant un andain de paille
dans la machine, cela va ainsi éliminer les traces laissées par
la féverole.
Stockage
Manipuler les grains avec précaution pour éviter tout choc
préjudiciable.
Lors de l’arrivée en stockage, la température du lot peut être très
élevée (> 35°C) ! Pour assurer une bonne conservation, ventiler
à l'air ambiant dès la mise en silo pour abaisser rapidement la
température vers 18-20°C (ventilation de nuit souhaitable) et
abaisser progressivement le taux d’humidité.
Comment savoir quand récolter ?
A partir de 20 % d’humidité dans les graines, les tiges changent
de couleur : elles passent du jaune-vert au jaune marron. La
couleur des gousses n’est pas un indicateur : elles sont noires à
partir du stade 40 % d’humidité.
24
Il peut être nécessaire d’intervenir contre les bruches lors du
stockage.
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
11
Débouchés
La féverole française est principalement exportée vers les pays tiers. Le haut de gamme de
la collecte est consommé en Egypte pour l’alimentation humaine. Les graines de qualité
fourragère, après dépelliculage, sont utilisées en nutrition animale en Norvège pour la
pisciculture. Ces marchés rémunérateurs et concurrentiels recherchent une offre stable et
plus volumineuse, indemne d’insectes vivants et sans graines tachées.
L’alimentation humaine :
un débouché attractif
Figure 1 : Principales origines de la
féverole Egyptienne
Production (1000 t)
900
800
700
France
80
48
87
22
48
282
282
Royaume-Uni
Australie
111
92
195
141
142
302
247
298
234
175
2011/12
247
43
204
56
2009/10
0
80
198
2008/09
100
182
2007/08
330
134
2006/07
200 439 401
131
2005/06
300
206
245
131
2004/05
117
2003/04
Les autres débouchés de la féverole à l’export concernent
l’alimentation animale. En France, ce débouché est
moins exigeant en terme de qualité visuelle (grains bruchés et tachés) que l’alimentation humaine. Il représente
25 000 t en moyenne (voir figure 2).
17
60
25
2002/03
Les débouchés de l’alimentation
animale
400
2001/02
A ce jour, le marché de l’alimentation humaine est exigeant sur la qualité visuelle des graines (cf. tableau 1) :
couleur homogène, de préférence beige à brun clair, peu
de grains tachés, faible taux de grains cassés ou bruchés
et calibre homogène.
246
144
600 226
182 182
133
114
500
2010/11
Comme le montre la figure 1 sur les principales origines
igines
des féveroles présentes en Egypte, la production égyptienne a tendance à diminuer. Les volumes importés
tés en
origine française, anglaise et australienne augmentent.
ntent.
Après un record atteint en 2010/11 à plus de 240 000 t,
les exportations françaises vers ce pays ont régulièreulièrement reculé sur les campagnes suivantes pour atteindre
eindre
170 000 t en 2012/13. On observe ainsi depuis quelques
années une progression de l’Australie sur ce marché.
Les exportations australiennes de féveroles ont en
effet fortement progressé depuis 2010/11, à un niveau
avoisinant les 200 000 t.
© UNIP
L’Egypte reste la destination privilégiée de la féverole
verole
française. La féverole rentre dans les plats traditionnels
onnels
égyptiens ainsi que des pays voisins. La production locale
étant insuffisante, près de 500 000 t sont importées
ortées
chaque année. La qualité supérieure, dit de «grade
de 1»
(graines consommées entières), représente un tiers
ers de
ce volume. La qualité intermédiaire, soit les deuxx tiers
restants, est décortiquée pour être vendue en grains
cassés («févette»), ou en farine.
Egypte (production locale)
^ŽƵƌĐĞ͗hE/WĚ͛ĂƉƌğƐŽƵĂŶĞƐ&ƌĂŶĕĂŝƐĞƐ͕ƵƌŽƐƚĂƚ͕ZĞƚ&K͘
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
25
Tableau 1 : Principaux critères de qualité pour la commercialisation des féveroles
tolérance 5 %, max 10 %
Grains cassés/«splittés»****
Grains bruchés et/ou piqués
Couleur et taille des grains
Pisciculture : des aptitudes technologiques appréciées en Norvège
La Norvège importe de la féverole française préalablement
dépelliculée à Rouen, dans un site dédié, puis chargée sur des
petits bateaux de 2 000 t. Les matières premières rentrant dans
la fabrication des aliments des saumons d’élevage sont entre
autres des concentrés de protéines de soja (SPC), du gluten, de
la farine de poissons et des féveroles dépeliculées. Le taux de
protéines n’est pas le critère retenu par les spécialistes de la
nutrition piscicole pour incorporer la féverole à hauteur de 5 à
10 % dans les formulations. Ils lui reconnaissent plus volontiers
des aptitudes technologiques pour améliorer la tenue et la
flottabilité des granulés des saumons. Ce débouché norvégien
est en progression régulière depuis cinq ans, il s’élevait à 28 000
t en 2012/13 et dépassait ainsi l’export vers les pays de l’Union
Européenne pour l’alimentation animale (22 000 t).
Volailles de chair et poules pondeuses
Les variétés actuellement cultivées sont de type colorées. Leurs
graines contiennent des tanins ce qui diminuent la digestibilité
des protéines par les animaux. Le prix d’intérêt des variétés
colorées est ainsi légèrement inférieur à celui du pois et donc
en général moins rémunérateur pour le producteur.
Une étude menée sur coqs par l’INRA Le Magneraud montre que
le dépelliculage pourrait, comme pour la nutrition piscicole en
Norvège, améliorer la valeur nutritionnelle des variétés colorées
de 5 % environ.
max. 5 %
max. 3 %
Couleur claire et homogène
Porcs
La féverole peut s’utiliser comme le pois en aliment porcs. Les
limites d’incorporation à respecter sont les mêmes pour tous
les types de féverole :
- Porcelet 2ème âge : 20%.
- Porc en croissance finition : 35 % (sous réserve d’un bon équilibre en acides aminés digestibles).
- Truie et futur reproducteur : 10%.
Figure 2 : Principaux débouchés de la féverole française (hors semences)
Production (1000 t)
600
500
27
400
13
246
28
0,1
245
34
200
206
18
54
105
7
8
2009/10
100
0
125
19
29
22
78
83
70
9
10
10
10
185
25
Export vers pays tiers (Norvège)
Export vers Egypte (consommation humaine)
Export UE (principalement alim. animale)
26
30
170
182
2008/09
Les aliments pondeuses et volailles de chair à croissance intermédiaire ou lente (certifiée, label ou bio) constituent potentiellement un débouché large que la production actuelle n’est pas
en mesure de couvrir et plus rémunérateur qu’en ruminants ou
en porcs, notamment lorsque les cahiers des charges excluent
les aliments OGM ou privilégient l’approvisionnement local. Les
limites d’incorporation à respecter sont de :
- Poulet : 25% pour tous les types de féverole.
- Poule pondeuse : 7% pour les variétés classiques avec vicineconvicine, 15% pour celles à faible teneur en vicine-convicine.
26
300
2013/14
(prév.)
Grains cassés***, bruchés (1) et pellicules
2012/13
dont matières inertes
2011/12
Impuretés totales**
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2010/11
Humidité
Alimentation animale
Alimentation humaine, grade
Contrats INFOGRAIN et RUFRA 2 (export selon Egypte) selon
(addendum VII)
contrat*
norme 14 %
max. 15 %
tolérance 15 %, max. 16 %
tolérance 2 %,
max. 1 %
max 4 % max. 1%
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
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Tableau 2 : Composition et
valeur alimentaire (1) (par
rapport au produit brut)
matière sèche
Ruminants
Tourteau
soja 48
86
86
88
26,8
45,3
(6,5)
(6,4)
(6,1)
amidon
38,3
37,3
-
cellulose
7,9
7,5
6
2160
2200
1940
80
84
88
2450
2630
2280
Composition (dont lysine en
% protéines)
(%)
Volailles
Féverole
Fleurs Blanche
colorées (Fevita)
25,4
protéines
Porcs
+ d'infos
EN kcal/kg
DIS protéines (%)
EMAn aliment granulé/
coq (kcal/kg)
CUDa protéines (%)
80
90
92
UFV et UFL
1,04
1,03
1,06
PDIE (g)
97
97
229
PDIN (g)
162
170
331
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Ruminants
En France, il s’agit de l’utilisation la plus traditionnelle en autoconsommation. En Italie, la féverole bénéficie d’une image favorable chez les éleveurs. Toutes les variétés conviennent. Il est
possible de donner jusqu’à 5-6 kg/jour de féverole aux vaches
laitières, et jusqu’à 2-3 kg/jour aux jeunes bovins.
Pourquoi des grains
tachés à la récolte ?
Plusieurs causes peuvent être à l’origine de la présence
de grains tachés à la récolte :
- une forte attaque de bruches non maîtrisée entraîne un
nombre élevé de grains tachés en plus des grains troués.
Les tâches sont assez caractéristiques (ponctuations
noires sur l’enveloppe externe de la graine).
- L’oxydation des grains dans des gousses entrouvertes
avant la récolte, et donc exposées à la pluie et à la lumière,
fait que les grains prennent une coloration rousse-brune.
- L’anthracnose (Ascochyta fabae), lorsqu’elle contamine
les grains, peut affecter leur couleur. Ils deviennent alors
marron très foncé à noir. Les plus atteints prennent un
aspect rabougri. D’autres champignons tels que Fusarium
roseum ou Botrytis fabae et Botrytis cinerea peuvent
être présents sur le grain, mais l’effet sur la qualité
visuelle est moins connu.
- Une production excessive de miellat liée à une attaque
de pucerons verts peut entraîner l’arrivée de champignons
saprophytes sur les gousses, champignons qui peuvent
causer des tâches sur les graines.
- Une origine physiologique liée au climat de l’année peut
entraîner la formation de taches noires.
- Les viroses et les nématodes peuvent aussi altérer la
qualité visuelle mais sont des phénomènes rares.
NB. Pour les graines vendues décortiquées, seules les
taches sur l’amande ont une importance.
Les grains doivent être cassés par un broyage grossier ou aplatissage. Il faut éviter de les broyer finement.
Remarque : la graine de féverole est une graine plus dure à
broyer ou aplatir que celle du blé.
Autres débouchés
Par ordre d’importance, en termes de volume, on retrouve :
- La meunerie et les ingrédients agro-alimentaires. En meunerie,
la farine de féverole à hauteur de 1 à 2 % est utilisée traditionnellement en alternative à la farine de soja comme agent de
blanchiment, et de tenue de la mie. Cet usage tend à reculer
en France et représente aujourd’hui moins de 10 000 t, mais il
se maintient dans d’autres pays.
- L’oisellerie (aliments pour pigeons) qui offre des prix attractifs,
mais sur de très petits volumes, de quelques milliers de tonnes
seulement. Seuls des petits grains conviennent.
Féverole de printemps et d'hiver - Guide de culture 2014-2015 © ARVALIS - Institut du végétal - UNIP - avril 2014
27
- Prix : 12 €
11 rue de Monceau
75008 Paris
www.unip.fr
Document financé par l'Union Nationale Interprofessionnelle des Plantes riches en protéines,
avec le soutien du ministère de l'Agriculture et de France AgriMer
© Réalisation Service Communication Marketing ARVALIS - Institut du végétal - Dépôt légal avril 2014 - ISBN 978-2-8179-228-9 - Ref. 2289 - Impression TI Median (91)
3 rue Joseph et Marie Hackin
75116 Paris
www.arvalisinstitutduvegetal.fr
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