
TP : Rhéomètre de Couette 
 
Le but de cette étude est l’apprentissage de l’analyse rhéologique par la caractérisation du comportement de 
quelques fluides complexes de consommation courante comme un liquide vaisselle, un bain moussant, de la 
moutarde… 
I – Notions générales sur la rhéologie 
   Pour les fluides newtoniens, il y a proportionnalité à tout instant entre les contraintes et les taux de cisaillement 
(ou les gradients de vitesse). Nous allons considérer dans ce TP des fluides non newtoniens pour lesquels cette 
relation  n’est  plus  linéaire  et  peut,  de  plus,  dépendre  de  l’histoire  de  l’écoulement.  Souvent,  ces  propriétés 
proviennent de la présence dans le fluide d’objets de grande taille par rapport à l’échelle atomique comme les 
macromolécules dans les polymères, des particules dans les suspensions ou des gouttelettes dans les émulsions. 
Ces objets peuvent eux-mêmes former des structures plus grandes, comme des agrégats de plaquettes dans les 
argiles, qui peuvent influencer fortement les propriétés de l’écoulement. Ces fluides sont très répandus dans la 
nature (neige, boue, sang, crème…), dans la vie courante (peinture, mousse à raser, mayonnaise, yaourt…) et 
dans l’industrie (ciment …). La compréhension de ces caractéristiques d’écoulement nécessite de comprendre la 
réponse des fluides à une contrainte imposée. C’est l’objet de la rhéologie, science fondée dans les années 1920 
par Bingham et Reiner.    
   Pour des fluides newtoniens ou des fluides non newtoniens aux caractéristiques indépendantes du temps, il 
suffit de mesurer la relation entre le taux de déformation (D) du fluide et la contrainte (τ) à  l’origine de la 
déformation. Pour un fluide newtonien, un seul point expérimental suffit : le rhéogramme est une droite 
τ
=ηD 
passant par l’origine (η est la viscosité dynamique du fluide). Au contraire, pour les fluides dépendant du temps 
et les fluides viscoélastiques, il faut analyser la réponse temporelle du fluide à une excitation variable en temps. 
On peut, par exemple, mesurer l’évolution de la déformation lorsqu’on applique brusquement une contrainte, ou 
encore analyser la réponse du fluide à des variations sinusoïdales de la contrainte ou du taux de cisaillement. 
I.1 – Fluides indépendants du temps soumis à un cisaillement           
   On généralise la vitesse de déformation par le taux de cisaillement noté D, qui s’exprime en 1/s.  La figure 1 
montre en échelle linéaire des relations typiques entre contrainte de cisaillement τ et taux de  cisaillement D 
observées pour différents types de fluides non newtoniens. 
 
   Pour des fluides à seuil (plastiques), il n’y a pas d’écoulement tant que la contrainte appliquée ne dépasse pas 
une valeur critique τc. Leur viscosité diminue ensuite si une contrainte supérieure au seuil est appliquée. On peut 
citer de nombreuses suspensions concentrées de solides dans un liquide et certaines solutions de polymères mais 
aussi le ciment frais, les pâtes dentifrices ou le concentré de tomate. On introduit souvent la notion de « fluide de 
Bingham » qui suppose en théorie une variation linéaire de la déformation avec la contrainte au-delà du seuil. La 
loi réelle est plus proche en fait d’une loi de puissance. Ce comportement est dû à la destruction des structures 
tridimensionnelles internes du fluide qui se forment au repos. Par exemple, certaines argiles ont une structure 
microscopique  en  plaquettes.  En  l’absence  d’écoulement,  les  plaquettes  forment  des  agrégats  rigides,  qui 
résistent  jusqu’à  un  certain  seuil  de  contrainte.  Au-dessus  de  ce  seuil,  la  structure  est  en  partie  détruite,  et 
l’écoulement est rendu possible : plus la vitesse augmente, plus la structure se détruit, tandis que les plaquettes 
s’alignent avec l’écoulement. Il en résulte une augmentation de la contrainte avec la déformation plus lente que 
celle que donnerait une relation linéaire. On parle de fluides à seuil rhéofluidifiants dits « fluides de Casson ». 
Les boues de forage rentrent dans cette catégorie. 
 
   Les fluides rhéofluidifiants (pseudoplastiques) s’écoulent même sous une contrainte faible mais ils ont une 
viscosité effective qui diminue lorsque la contrainte croît. De nombreuses solutions de polymères présentent ce 
type de comportement qui peut être attribué à des macromolécules entremêlées qui se séparent progressivement 
et s’alignent avec l’écoulement. Dans d’autres cas, cela provient de la disparition des structures qui sont formées 
par suite de l’attraction entre particules solides. On peut citer également le sang, le shampooing, les concentrés 
de jus de fruits, les encres d’imprimerie, la mayonnaise, le yoghourt, les huiles végétales… 
 
   Les  fluides  rhéoépaissisants  (dilatants)  sont  des  fluides  dont  la  viscosité  augmente  avec  la  contrainte 
appliquée. Le sable mouillé en est un exemple : à faible vitesse, les grains glissent les uns par rapport aux autres