réf.
08.01/Ra1
STIMULATION MAGNETIQUE TRANSCRANIENNE REPETEE (rTMS)
Le CEDIT a été saisi en mai 2008 par le Docteur Andrei RADTCHENKO, service de Psychiatrie du Professeur Quentin
DEBRAY, hôpital Corentin Celton sur la technique SMTr. Les raisons de la saisine sont :
- Une demande d'avis concernant l'intérêt médical et la diffusion de la technique à l'AP-HP;
- Une demande d'aide financière pour le développement de la technique;
- L'élaboration des bases de remboursement préalables à la négociation avec la Sécurité Sociale.
ASPECTS TECHNIQUES
La stimulation magnétique transcranienne (SMT) est une technique non-invasive de stimulation du cortex cérébral à des
fins diagnostiques ou thérapeutiques. Le champ d’investigation de ce rapport se limite à la SMT répétée (SMTr) et ses
applications thérapeutiques potentielles.
Cette technique consiste en l’application de trains d’impulsions magnétiques au niveau du scalp du patient pour permettre
la stimulation des neurones du cortex cérébral.
Le matériel nécessaire à l’administration des impulsions magnétiques se résume à différents types de bobines de fils
métalliques et un générateur d’impulsion qui déterminent la forme et les caractéristiques des impulsions. Les principaux
paramètres ajustables sont la forme de l’onde, l’intensité et la fréquence des impulsions ainsi que la durée des trains
d’impulsions.
Une séance de SMTr en psychiatrie dure environ 25 min ; le patient est conscient et sans anesthésie. Les effets
indésirables liés à cette technique sont essentiellement des céphalées et la SMTr apparaît être une technique sûre dès lors
que les recommandations concernant le paramétrage des impulsions sont respectées. En dehors de ces limites, la SMTr
peut provoquer des crises épileptiques, effet indésirable le plus grave rapporté mais qui reste très rare.
L’offre industrielle sur le marché français rassemble 4 fabricants (MagVenture, The Magstim Company, Nexstim, Neurosoft)
représentés par trois distributeurs (Alpine Biomed, Inomed et Neuromed). Tous les dispositifs sont marqués CE avec
cependant une différence de classification entre les fabricants (IIa ou IIb). Certains fabricants limitent les indications au
diagnostic et à la recherche, sans mentionner les applications thérapeutiques potentielles qui se développent aujourd’hui
dans la pratique, notamment en psychiatrie.
En France, les deux principaux distributeurs (Inomed et Alpine Biomed) annoncent environ 60 machines réparties,
principalement entre des services de psychiatrie et d’explorations fonctionnelles neurologiques.
A l’APHP, on compte 7 stimulateurs dont 4 sont utilisés pour des applications psychiatriques et 3 en exploration et
rééducation fonctionnelles et en neurologie pour la prise en charge de la douleur. Près de 85 patients ont été traités pour
dépression résistante par SMTr à l’APHP en 2008.
Plusieurs technologies alternatives à la SMTr existent parmi lesquelles figurent une technique établie mais présentant des
effets indésirables importants dans le traitement des dépressions résistantes (électroconvulsivothérapie) et des techniques
en investigation comme la thérapie magnétique de convulsion (Magnetic Seizure Therapy ou MST), la stimulation cérébrale
profonde, la stimulation corticale implantée, la stimulation du nerf vague ou la stimulation électrique transcranienne en
courant continu (tDCS).
ASPECTS MEDICAUX
Le potentiel thérapeutique de la stimulation magnétique transcranienne répétitive (SMTr) est envisagé depuis près de dix
ans. L’innovation porte sur les conditions d’utilisation de cette technique et le développement des indications. Parmi les
indications thérapeutiques psychiatriques de la SMTr, la plus étudiée est la dépression. La SMTr serait une option au
traitement de la dépression majeure en ajout au traitement médicamenteux ou en alternative à l’électro convulsivothérapie
pour les patients présentant une dépression résistante au traitement médicamenteux.
Cependant, si les propriétés antidépressives de la SMTr sont aujourd’hui généralement admises dans la littérature, le profil
des patients est hétérogène dans les études publiées, l’amélioration clinique reste modérée et l’efficacité antidépressive de
la SMTr est en grande partie liée aux choix des paramètres de stimulation.
L’efficacité de la SMTr sur les symptômes négatifs de la schizophrénie est assez controversée, en revanche, la SMTr en
réduirait les hallucinations auditives.
En neurologie, la SMTr peut augmenter la récupération motrice après AVC ; ses applications thérapeutiques dans la prise
en charge des syndromes douloureux sont limitées par la courte durée des effets induits ; par ailleurs, l’effet positif de la
SMTr sur le traitement des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson est transitoire.