Conférence-débat - Communauté d`Agglomération Pau

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Sommaire
Edito : Mettre en mouvement le territoire autour
d'une économie porteuse de sens
Conférence-débat : "Des principes aux
pratiques, une économie sociale et solidaire
vivante et innovante"
Atelier 1 : Quelles richesses produites par
l'économie sociale et solidaire sur le territoire
Atelier 2 : Associer les usagers, les
bénéficiaires ou les clients : une gouvernance à
inventer
3
4
6
7
Atelier 3 : Hybridation des ressources :
stratégies et pistes à explorer
8
Atelier 4 : Créer son projet sous forme
associative ou coopérative : quels statuts
9
Table-ronde collectivités territoriales : Quelle
place et quels intérêts d'avoir des acteurs de
l'économie sociale et solidaire en mouvement
dans les territoires ?
10
Liste des participants
12
Remerciements
14
2
Edito
Mettre en mouvement le territoire autour d'une économie
porteuse de sens
Le 2ème forum des acteurs de l'économie sociale et solidaire
s'est tenu le 29 novembre 2012 dans les locaux de l'Institut du
Travail Social Pierre Bourdieu à Pau. C'est avec plaisir que la
Communauté d'agglomération Pau-Pyrénées a accueilli 250
participants représentant près d'une centaine d'organisations
venus de l'agglomération paloise et plus largement
d'Aquitaine ou de Midi-Pyrénées.
L'ambition première de ce forum était de rassembler le plus largement
possible les acteurs qui souhaitent construire une culture commune de
l'économie sociale et solidaire et se mettre en réseau au-delà des frontières
habituelles de leur action. Au regard des échanges spontanés qui ont su
naître au cours de cette journée, le pari nous semble réussi et à renouveler.
Le deuxième objectif était de questionner les principes, les finalités de
l'économie sociale et solidaire et découvrir les façons dont ils se traduisent
dans les expériences et les pratiques des associations, des coopératives, des
mutuelles ou des entreprises solidaires. Chacun a eu l'occasion, soit lors des
ateliers d'échanges d'expériences, soit lors des différentes interventions en
plénière, de prendre un moment de recul et de réflexion par rapport à son
action quotidienne.
Pour capitaliser et garder une trace de la richesse de cette journée, nous vous
invitons à parcourir les pages de ce compte-rendu pour retenir les idées
essentielles ressorties des nombreux échanges.
Nous tenons à renouveler nos remerciements aux partenaires de l'économie
sociale et solidaire et aux autres collectivités territoriales qui ont contribué à
l'organisation et à l'animation de ce forum.
En attendant l'organisation d'une 3ème édition, la Communauté
d'agglomération Pau-Pyrénées vous invite à imaginer et entreprendre des
projets qui répondent aux défis sociaux et environnementaux de demain en
s'inscrivant dans une économie porteuse de sens.
Bien cordialement,
Nicole Juyoux
Conseillère communautaire déléguée à l'économie sociale et solidaire
Communauté d'agglomération Pau Pyrénées
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C onférence-débat
Des principes aux pratiques, une
économie sociale et solidaire vivante
et innovante
Robert Lafore, Enseignant-chercheur Sciences-Po Bordeaux
Renoncer à penser l'économie sociale et solidaire comme un
système unifié
A l’origine, selon Robert Lafore, l'économie sociale et solidaire est un
conglomérat d’activités qui ont procédé d’expérimentations, sans théorie
générale. Leurs conditions d’apparition et de développement sont variables et
s'inscrivent dans des législations très diverses (sociétés d'assistance
mutuelle, coopératives de
consommateurs,
Sur l'agglomération paloise, un sentiment
associations loi 1901, etc.).
d'appartenance à constituer
Les acteurs se sont saisis
de ces instruments dans
une logique ascendante
pour traiter des problèmes
qui échappaient à la
réponse individualisée ou
pour
faire
face
à
l'impuissance
de
la
bureaucratie étatique ou
l'absence de réponse du
marché.
Un groupe d'étudiants (Diplôme d'Etat Ingénieur Social) de
l'ITS de Pau a enquêté trois associations, une entreprise
d’insertion, une mutuelle et une SCOP de l'agglomération
paloise avec l'appui méthodologique de Sciences-Po
Bordeaux.
Façonnées par des logiques ascendantes, des origines
historiques et des choix de statuts différents, les étudiants
ont constaté une grande hétérogénéité au sein de ces
structures ; l'économie sociale et solidaire apparaissant
comme une référence secondaire, voir lointaine.
Néanmoins, des principes et des valeurs, tels que l'homme
L'économie
sociale
et
au centre des préoccupations, la solidarité, l'intérêt collectif,
solidaire traduit ainsi la
le bénévolat, l'engagement citoyen, guident ces structures
sans être nécessairement revendiqués. Deux principes
capacité d’une société à se
constituent plus particulièrement les bases d'une culture
prendre en charge ellecommune :
même. Elle prend la forme
•
la mobilisation des usagers ou des salariés
d’une "auberge espagnole"
comme
moteur de l'action et du fonctionnement des
(ouverte,
plastique,
structures,
indéterminée) qui montre
•
l’utilité sociale du projet, certes mise en œuvre
un
kaléidoscope
très
différemment mais qui contrecarre la vision simplement
disparate de structures et
opérationnelle du choix de tel ou tel statut.
d'initiatives.
L'économie
sociale et solidaire est
La tension entre les contraintes de gestion économique et
constituée d'une dimension
la mise en œuvre de ces valeurs ressort comme une
inéluctable de bricolage et
problématique partagée.
pour
laquelle
il
faut
renoncer à une pensée de système et d'unité.
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Une économie de la médiation dans une société de clivages
Dans les sociétés modernes, trois espaces sont en tension :
• L’espace politique qui construit une communauté d’appartenance, faisant
appel à la figure du citoyen avec des droits politiques basés sur des phénomènes
de domination et de consentement,
• L’espace de la vie privée et l'épanouissement d'un sujet libre,
• L'espace du marché dont la tendance naturelle est de transformer le sujet
en marchandise, en chose.
L'économie sociale et solidaire, en constituant des groupes intermédiaires
pour éviter d'être seul face au pouvoir politique ou de devenir un instrument
de production, est une protestation permanente face au risque d'éclatement
de la société. L’ESS, avec pragmatisme, est guidée par l'utopie de la
réconciliation possible du sujet, du producteur et du citoyen.
Dans une société de clivages, la suppression du capitalisme et de l’Etat ne
paraissant pas des hypothèses réalistes, Robert Lafore invite à renoncer à
penser l'économie sociale et solidaire comme un modèle pur et global en
capacité de remplacer les systèmes actuels.
L'économie sociale et solidaire constitue plutôt un système de médiation et un
élément d'autorégulation de la
démocratie qui permettent de défendre
les intérêts collectifs face au pouvoir du
politique et de marché.
Redonner de la substance à
l'économie sociale et solidaire
l'action
démocratique
de
Face aux tendances à l'instrumentalisation de l'ESS par l'Etat (par exemple
sur les mutuelles) ou par le marché (par exemple sur les coopératives), un
des grands enjeux de l'économie sociale et solidaire est de repenser son
action démocratique et ses modes de gouvernance. L'enjeu est de dynamiser
la logique ascendante par la mobilisation des usagers, des clients et du
bénévolat. Pour structurer le milieu, il y a nécessité de décloisonner, de
favoriser les passerelles et créer des lieux d'échanges entre les initiatives.
L'ESS ne doit pas être un adjuvant de la puissance publique
Dans un contexte de perte de confiance du citoyen vis-à-vis du politique et de
crise économique, l'économie sociale et solidaire peut proposer des espaces
de solutions et de médiation afin d’éviter la casse du sujet (exclu du système
au même titre que le producteur). Pour ne pas être instrumentalisé, l'ESS doit
défendre auprès de l'Etat une forme de souplesse et de liberté d'initiatives
pour pouvoir expérimenter.
L'économie sociale et solidaire doit, par ailleurs, lutter contre une vision
uniforme portée au niveau de l'Union européenne qui promeut le principe de
libre concurrence et qui a tendance à nier la façon de produire les biens et
services qui n'est, pourtant, pas neutre. Il s'agit ainsi de faire reconnaître
auprès des pouvoirs publics les apports des structures au-delà du service
qu'elles rendent. La reconnaissance des services sociaux d'intérêt général
dans la réglementation européenne est ainsi un enjeu majeur.
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Atelier 1
Quelles richesses produites par l'économie
sociale et solidaire sur le territoire ?
La richesse généré par l'économie sociale et solidaire est difficile à définir
faisant appel aux notions d'utilité sociale, d'intérêt collectif et d'intérêt général.
Dans cet atelier, les actions de l'association Azia et de la démarche
"développeurs de territoires solidaires" de la COORACE Midi-Pyrénées ont
permis d'illustrer l'intérêt et la complexité d'une démarche de mesure de l'utilité
sociale et territoriale de l'ESS.
Les participants ont notamment souligné que l'économie sociale et solidaire
ne doit pas adopter une position défensive sur les richesses qu'elles génèrent.
Dans un contexte de crises où les autres acteurs économiques s'interrogent, il
s'agit de valoriser et montrer la singularité de l'ESS sur son territoire.
L'association Azia, par exemple, développe des actions portées par des
jeunes de moins de 30 ans qui ont des impacts très variés sur le territoire : la
création d'un point information jeunesse et d'un réseau de baby-sitting, un
diagnostic de territoire réalisé par les jeunes à vélo qui a permis de dialoguer
avec les élus sur la place des jeunes dans le territoire souletin. L'association
est par ailleurs à l'initiative de 5 CLEJ (Comité Local d’Epargne pour les
Jeunes) rassemblant des particuliers épargnants afin de soutenir
financièrement la création d'activités par des jeunes (44 porteurs de projet
soutenus). L'initiative est aujourd'hui en phase d'essaimage sur des territoires
voisins.
L'ESS ne doit toutefois pas tomber dans le piège de vouloir tout évaluer. Il
s'agit plutôt de construire une grille de lecture avec leurs partenaires valorisant
la particularité des modèles et les impacts générés (exemple : prise en
compte de la valeur du bénévolat, effets sociaux induits). La prise en compte
d’une grille de critères n’a de sens qui si cette dernière est co-élaborée.
C'est dans cet état d'esprit que la Fédération COORACE, composée
principalement de structures d'insertion par l'activité économique (SIAE),
conduit dans différentes régions une démarche intitulée "développeurs de
territoires solidaires". En Midi-Pyrénées, la COORACE anime cette démarche
en mobilisant salariés en insertion, citoyens, élus et partenaires pour élaborer
et expérimenter un référentiel d'indicateurs d'utilité sociale permettant aux
SIAE de valoriser leurs apports au territoire au-delà du seul taux de retour en
emploi (ex : coûts évités par la collectivité, l'innovation des structures, le
changement sociétal induit). La finalité de la démarche repose sur l'envie de
renouveler leurs modes d'intervention, leur modèle économique et leur place
sur les territoires.
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Atelier 2
Associer les usagers, les bénéficiaires ou
les clients : une gouvernance à inventer
Dans cet atelier, les participants ont pu échanger sur les pratiques de gouvernance
à travers les témoignages de la Société coopérative d'intérêt collectif Mobilib de
Toulouse et l'Union régionale Habitat Jeunes Aquitaine.
L'auto-partage s'appuie sur le principe d'utiliser sans posséder. La dynamique
auprès des usagers est donc primordiale. 650 usagers utilisent ainsi les services de
Mobilib sur l'agglomération toulousaine dont 150 sont devenus sociétaires de la
SCIC. En terme de gouvernance, ces sociétaires sont rassemblées dans le collège
des bénéficiaires qui détient 35 % des droits de vote en Assemblée générale.
Au sein des associations Habitat
Jeunes, différentes modalités de
participation des jeunes sont mises en
place (animation du lieu de vie, conseil
de vie association, participation au CA)
dans le but de constituer des leviers de
développement individuel et collectif et
permet de donner de la force au projet
collectif.
La situation des jeunes (précarité, isolement) constitue toutefois un frein pour que
les jeunes trouvent leur place au sein d'Habitat Jeunes aux côtés des salariés et
des administrateurs.
Les réflexions des participants ont montré que les formes de la participation sont
nombreuses (de l'information des personnes à l'auto gestion) et sont mobilisables
en fonction des contextes, des caractéristiques des publics, des capacités des
professionnels. L'inadéquation entre les outils de la participation et les capacités du
public sont, pour la plupart du temps, sources d'échec. Associer des usagers, des
personnes est avant tout un projet, une démarche pédagogique qui doit devenir une
compétence collective d'équipe, une forme de travail.
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Atelier 3
Hybridation des ressources : stratégies et
pistes à explorer
L'atelier a été l'occasion de présenter deux expériences : l’Epicerie solidaire des
Capucins à Bordeaux et la SCIC L'Eole, restaurant inter-entreprises d’insertion à
Tarnos.
Le fondement de l’Epicerie solidaire des capucins est de mobiliser une aide
alimentaire publique qui ne se limite pas à aider financièrement des personnes dans
le besoin mais de générer une synergie citoyenne et inter-associative.
Ce fonctionnement est un bon exemple d’hybridation des ressources marchandes et
non marchandes, monétaires et non monétaires car elle mobilise :
•
la solidarité publique grâce à un financement du Conseil Général, de la
CAF et de la Ville ;
•
la solidarité citoyenne volontaire en s’appuyant sur des participations
bénévoles ;
•
l’échange marchand par la vente des denrées aux personnes.
De plus, elle prend garde à éviter la stigmatisation et respecte la dignité des
personnes, l’aide alimentaire étant perçue directement par l’épicerie qui peut ainsi
pratiquer des prix identiques pour tous, la moitié du panier alimentaire des
personnes aidées étant pris en charge par le Conseil Général.
La SCIC L'Eole est un autre exemple d’hybridation des ressources parce qu’elle
mobilise pour la constitution du capital les entreprises privées et les collectivités
publiques et parce que ses ressources sont composées des recettes des repas
vendus et de financements publics destinés à soutenir l’action de formation et
d’accompagnement des salariés qu’elle accueille grâce un agrément d’entreprise
d’insertion. Elle pratique en outre des tarifs différenciés suivant les publics auxquels
elle s’adresse : salariés d’entreprises, jeunes travailleurs, ou scolaires.
Les participants à l’atelier ont longuement débattu sur les vertus et les limites du
bénévolat en soulignant la force et l’indépendance de l’engagement citoyen libre,
volontaire et désintéressé mais en recommandant la vigilance pour qu’il ne vienne
pas en concurrence avec l’emploi salarié de personnes qualifiées.
Le débat a ensuite porté sur la mobilisation de fonds privés qui ne doivent pas
entrainer ou consentir à un désengagement de la solidarité publique mais permettre
de porter une fonction de recherche et d’innovation permettant de développer des
actions dont l’utilité sociale n’a pas encore été perçue par les collectivités publiques.
Dans le même sens, les participants à l’atelier ont souligné l’importance des choix
de financements qui doivent autant que possible porter sur une répartition réfléchie
des responsabilités entre les usagers/bénéficiaires des services qui leur sont
proposés et la collectivité dans sa mission de service public et d’aménageur du
territoire.
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Atelier 4
Créer son projet sous forme associative ou
coopérative : quels statuts ?
Cet atelier a permis de confronter les réflexions et les expériences de la
Confédération générale des SCOP, des Francas 64 et des participants par
rapport aux statuts associatif ou coopératif.
Il a été rappelé avant tout l'importance du projet qu'il soit à vocation éducative,
de production de biens ou d'autres services comme un préalable fondamental
au choix des statuts.
Que voulons nous faire ensemble ? Il s'agit alors d'établir de manière formelle
lors de cette étape, ce sur quoi le groupe porteur du projet est d'accord, puis
les points à éclaircir. L'implication du groupe porteur de projet dans le
développement de son territoire constitue souvent une deuxième clé de
réussite de projets associatifs ou coopératifs.
La "qualité" des coopérateurs est par ailleurs un élément particulièrement
décisif dans la mise en place d'un projet de sociétés coopératives. Par
exemple dans une SCOP, il faut en effet qu'ils adoptent à la fois une posture
de subordination en tant que salarié et à la fois une posture de contribution
aux décisions stratégiques de son entreprise en tant qu'associé coopérateur.
Une formation à la compréhension des enjeux de l'entreprise et à ses valeurs
est souvent nécessaire pour faire vivre la démocratie dans une société
coopérative ou dans une association.
La Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) constitue une société au mode
de gouvernance partagée qui permet d'associer des sociétaires d'origines
différentes. La SCIC peut ainsi tout à fait associer des structures sociales, une
collectivité territoriale et des producteurs locaux, en faisant le choix
d'organiser la gouvernance par la mise en place de collèges pertinents de
sociétaires. La gestion désintéressée peut être inscrite dans les statuts d'une
SCIC même si juridiquement elle est constituée sous forme de SA ou SARL.
Quelque soit la forme statutaire choisie, les participants ont souligné enfin la
nécessité de réinterroger régulièrement le projet associatif, les valeurs et leur
mise en œuvre.
9
TABL E-R ONDE
Quelle place et quels intérêts d'avoir des
acteurs de l'économie sociale et solidaire
en mouvement dans les territoires ?
Marie-Christine ARAGON, Conseillère générale déléguée à l'économie
sociale et solidaire au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, a expliqué
que le Département est encore dans une phase d'étude de la diversité des
activités et des structures qui composent l'ESS, la création d'un pôle dédié à
ces questions datant de quelques mois. Il n'y a pas une seule définition de
l'économie sociale et solidaire. L'ESS est présente dans tous les secteurs
d'activités. Même si elle vise l'utilité sociale, l'ESS est constitué d'objets
particuliers. Elle un rôle indéniable d'aiguillon au sein de notre démocratie.
Politiquement, les valeurs portées par l'ESS ont les mêmes racines que celles
du socialisme :
•
la démocratie du pouvoir dans les entreprises,
•
une structure au service des autres, au service d’un but collectif,
•
l'absence de répartition de profits.
Le monde de l’ESS vit dans un monde économiquement hostile marquée par
une concurrence qui peut être violente. L’ESS a donc besoin de soutien pour
porter ses valeurs sociales. Pour faire prendre conscience de son existence
dans nos institutions, dans les chambres consulaires, dans les lycées, le
premier travail est de promouvoir l'ESS.
Martine LIGNIERES-CASSOU, Députée-Maire de Pau et Présidente de la
Communauté d’agglomération Pau-Pyrénées, a souligné la forte
complémentarité de l'action de la collectivité avec celle de l'économie sociale
et solidaire. La Collectivité gère directement un certain nombre de services qui
ont une utilité sociale. D'autres sont déléguées tels que les centre de loisirs ou
la gestion de l'eau.
Il n'y a pas de dichotomie entre l'intérêt général et l'utilité sociale. Les acteurs
de l'ESS sont à la fois des partenaires et des opérateurs autour d'un projet de
territoire. La mise en place de la Ville éducatrice, du projet de Cité des
Pyrénées ou le développement de circuits courts agricoles se font par un
travail commun entre la Ville de Pau ou la Communauté d'agglomération et les
associations.
10
Sur d'autres champs comme le service à la personne, il peut y avoir des
"frottements" entre les instruments publics et les associations parce qu'ils ne
comprennent pas suffisamment les rôles complémentaires que peuvent jouer
les uns et les autres ou parce que des associations jouent un rôle de
contestation dans certains aménagements urbains. La contribution de
l'économie sociale et solidaire qui s'appuie sur l'engagement bénévole peut
aussi être mal acceptée par les professionnels dans la fonction publique
territoriale.
Depuis 2008, un important travail de valorisation de l'économie sociale et
solidaire est engagé au niveau de la Communauté d'agglomération à travers
la délégation de Nicole Juyoux. L'économie sociale et solidaire peut constituer
un magnifique outil de développement territorial mais il s'agit aussi d'un projet
de transformation de la société. Il s'agit aussi d'emplois non délocalisables.
Les outils tels que le comité mixte de l'ESS ou la couveuse d'activités se
mettent en place pour repérer les emplois émergents, pour monter des projets
collectifs.
Bérénice VINCENT-DELPEYRAT, Vice-présidente chargée de l’économie
solidaire et de l'innovation sociale au Conseil Régional Aquitaine, a interpellé
les participants sur la place que peut occuper l'économie sociale et solidaire
dans notre société. En période de crise, le rattachement de l'ESS au
développement économique et des emplois, le développement des clauses
d'insertion,
la
création
d'un
ministère
sont
des
signes
intéressants.Politiquement, cela doit questionner notre modèle d'organisation
collective.
Est-ce qu'en termes d'écarts de salaires dans les entreprises, d'inscription
dans les politiques publiques territoriales, l'ESS ne propose pas des modèles
plus solides et plus intéressants ? Alors qu'actuellement on mise surtout sur
l'innovation technologique, le développement d'innovation sociale constitue un
enjeu important. Le bénévolat n'est-il pas une valeur qui réinterroge la notion
d'économie ou celle du revenu minimum d'existence.
Il faut aussi souligner que, souvent, c'est l'économie sociale et solidaire qui a
inventé de nouveaux services sociaux, repris ensuite par l'Etat ou les
collectivités. La vocation des associations est double : la création d'activités à
partir de besoins non satisfaits et la gestion de services en que prestataires
des collectivités. Il y a ainsi des postures complexes de l'ESS vis-à-vis des
pouvoirs publics, de contre-pouvoir tout en étant financé par la puissance
publique.
L'économie sociale et solidaire agit encore dans une période relativement
hostile même si la perception collective demeure positive. La période qui
s'ouvre est toutefois marquée par le délitement de la famille, de l'église, du
village et la transition vers d'autres modèles. Il faut prouver que le collectif
peut-être plus protecteur. Sur le champ éducatif, l'apprentissage de la
coopération et de la non-violence est un enjeu majeur. Fiscalement, il faut
travailler sur plus de cohérence en arrêtant de favoriser certaines niches qui
sont contre-productives. Il ne faut pas se leurrer. L'économie sociale et
solidaire est encore dans une posture de résistance. Cependant comme c’est
l’essence de l’ESS cela n’est pas gênant.
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L I STE DES PARTI C I PANTS
Michel AGUER (Ville de Lescar), Noëlle ANIZAN (Aide et Intervention à domicile), MarieChristine Aragon (Conseil général 64), Marie-Pierre ARRIETA (Andéré Nahia), Pilar
ARTALOYTIA (Andéré Nahia), Laurent ASTRUC (Tec.Ge.Coop), Thérèse AUCLAIR
(Maison des femmes du Hédas), Aline BARLET (Biarn'ESS), Jean-Pierre BARTHE
(CFDT), Isabelle BEAUCHAUD (Mission locale Pau), Laurent BEGUERIE (Azia), Valérie
BENOIT (A petit pas), Anne BERNARD (Ville de Pau), Sonia BERRIER (Terre cycle),
Kenny BERTONAZZI (STEP SA), Pierre Bérujon (CCFD-Terre solidaire), Ingrid
BETOURNE (Habitat Jeunes Pau), Emilie BEZIAT, Nicolas BIDAULT (Ces petits riens),
Amaya BISCAY (Andéré Nahia), Mireille BOLLE (Agence paloise de services), Ludovic
BONTEMPS (ITS Pierre Bourdieu), Heykel BOUAZZA (Conseil régional Aquitaine), Julie
BRONER (Union régionale Habitat Jeunes Aquitaine), Danielle BUQUET (Frères des
Hommes), Delphine CALESTREME (A petit pas), Cécile CAZALA (Maison des femmes
du Hédas), Gérard CAZALIS, Ouafae CHAIBI (AFPA), Hélène CHARPENTIER (Café
solidaire), Patrick CHAUVIN (Le Relais 64), Anne CLEUET (GIP-DSU - PLIE PauPyrénées), Christine LENFANT (Communauté d'agglomération Pau-Pyrénées),
Alexandre COL (AGEC), Fanny COLOMBO DECORY (CAUE 64), Nathalie COURREGES
(Biarn ESS), Evelyne COUSTEAU (Ecocène), Marc CZESZAK (Lycée du Pays de Soule),
Nicolas DASSIE (Trisomie 21 Pyrénées-Atlantiques), Philippe de Boissezon (Ville de
Pau), Michel DELBES (Pau-Commerces), Aurélie DELBIGOT (Communauté
d'agglomération Pau-Pyrénées), Frédéric DELORD (MJC Berlioz), Dominique DESPRES
(ECOSOL 65), Michel DUCHEMIN, Aline DUPOUY (ESTIA), Jacques DURAN (Direction
départementale cohésion sociale), Marie-Claire DURUSSEL (INSTEP Aquitaine), Lucile
DUSSAUX (Habitat Jeunes Pau Pyrénées), Marie-Josée EMERY (Communautés de
communes Vallée d'Aspe), Bénédicte ERBIN (Lycée du Pays de Soule), Nelly
ESTECAHANDY, Aline FERRE (Bibliothèque Hôpital François Mitterrand), Fabrice
FLOCH (Conseil général Pyrénées-Atlantiques), Anne FONTAN (CCAS Ville de
Lourdes), Micheline FORNACIARI (Ville de Billère), Michelle FRANCELLE (Ville de
Billère), Emilie FREVILLE (Ces petits riens), Claire FREY (ITS Pierre Bourdieu), Chantal
FUERTES (Agora pour l'emploi), Thierry GALLERAND (Communauté d'agglomération
Pau-Pyrénées), Céline GARLENCQ, Christian GARRABOS (Le rêve et la plume), Brigitte
GASC (Maison des femmes du Hédas), Christian GILLET (Ville de Gan), Nadia GUEDOT
(Conseil général Pyrénées-Atlantiques), Norbert GUICHARD (Communauté
d'agglomération Pau-Pyrénées), Pierre HARISTOUY (Trisomie 21 PyrénéesAtlantiques), Daniel HEBTING (MJC Berlioz), Philippe HERMITTE (Aquitaine active),
Alain HUGELE, François HUN (association béarnaise de sauvegarde), Léa ITHURRIA
(Lycée du Pays de Soule), Christel IZAAC (MJC Berlioz), Nicole JUYOUX (Communauté
d'agglomération
Pau-Pyrénées),
Michèle
LABAN-WINOGRAD
(Commune
d'Artigueloutan), Camille LABIE (INSTEP Aquitaine), Marie LABONDE (Trisomie 21
Pyrénées-Atlantiques), Yves LABOUDIGUE (SCIC Eole), Sandrine LACORNE (SCIC
Interstices), Frédéric LAFABRIE, Bibiane LAFFITTE (ITS Pierre Bourdieu), Robert
LAFORE (Sciences-Po Bordeaux), Damien LALAUDE, Margot LAMARCHE (Lycée du
Pays de Soule), Isabelle LAPRADE (Ecofil), Mathieu LARRODE (Union régionale des
SCOP Aquitaine), Florence LATAPIE (ITS Pierre Bourdieu), Adrien LAVAYSSIERE
(Caisse des dépôts), Alain LAVIGNOTTE (Ville de Pau), Serge LAVIGNOTTE, Claire LE
GALL (GIP-DSU), Jacques Le Priol (Conseil régional Aquitaine), Erwan LEAUSTIC
(Uniformation), Christel LEPERLIER (A petit pas), Valérie LESCANNE (Pyrénées Por
Favor), Catherine LEUGER (OWALIE), Martine LIGNIERES-CASSOU (Communauté
d'agglomération Pau-Pyrénées), Justine LIMONET (Communauté de communes Ousse
Gabas), Franck LONCAN (Communauté d'agglomération Pau-Pyrénées), Dominique
LOPEZ (Act3), Patrice LOUIT (AFPA), Florence MACON (Francas 64), Jérôme MANGE
(Ville de Lescar), Danitza MANUEL (Léo Lagrange), Isabelle MARCONI (Ville de Pau),
Alix MARGADO (Confédération générale des SCOP), Marlène MARGUI (GIP Grand
Tarbes et Lourdes), Jacques MARION (Réseau appui porteurs de projet), Nathalie
MARTIN (Epicerie solidaire Les Capucins), Serge MARTINET (Aide et Intervention à
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domicile), Jean MASSOUE (Sport Pyrénées Emploi 64), Marlène Maysonnave (UnisCité), Sabrina MECHIN (Communauté d'agglomération Pau-Pyrénées), Belen MEDINA
(A petit pas), Jean-Baptiste MERCIER, Franck MEYMERIT (CIVAM), Nathalie MILHAS
(Défi emploi), Andréa MIRANDA (Lycée du Pays de Soule), Gisèle MONTAUT (Centre
social La Pépinière), Stéphane MONTUZET (Comité bassin d'emploi du Seignanx),
Jacques MORTIER (Colibris), Bernard MOUCHET (MACIF), Olivier NADEAUD (ITS Pierre
Bourdieu), Pascal NOBECOURT, Isabelle NOUVEL (Biarn'ESS), Elorri OLASAGASTI,
Christophe PAPIN (CRCE GEIQ Aquitaine), Sarah PEDEHONTAA (Lycée du Pays de
Soule), Eric PELLERIN (NOVA Construction), Olivier PELLURE (MJC des Fleurs), JeanMichel Pérot (GIP-DSU - PLIE Pau-Pyrénées), Olivier Péters (AMPLI), Jean-Michel
PEYROULET (Crédit Coopératif), Alain PIBOURRET (Habitat Humanisme 64), Véronique
PILNIERE (ESTIA), Alexandra PINTO (Unis-Cité), Marie-Geneviève PIOLLE (Aide et
Intervention à domicile), Mireille SENEQUE (Agence paloise de services), Brigitte
SENEQUE (DIRECCTE), Alban SESTIAA (Communauté d'agglomération PauPyrénées), Virginie SUTRE (ESC Pau), Maryvonne TARISTAS (association aide
administrative), Dany TEULE (ITS Pierre Bourdieu), Fabien TULEU (ITS Pierre
Bourdieu), Dominique UTHURRALT (Mission locale et PLIE Béarn Adour), Danièle VAN
GERDINGE, Renée VERGE (Conseil quartier Dufau-Tourasse), Dominique PLATOn
(SCIC Mobilib), Céline POCQ-TALRICH (A petit pas), Gaetan PORTENART, Camille
PRADINAS (Lycée du Pays de Soule), Laurent REBIERE (Habitat Jeunes Tarnos), André
RICHARD (Centre social du Hameau), Frédéric ROBERT (Terre cycle), Gérad
ROBESSON (CASDEN Banque populaire), Astrid Roché (Club Initiatives solidaires),
Isabelle RUIZ (Syndicat mixte du pays d'Oloron-Haut Béarn), Julien SABOURAUD,
Corinne SARAILLE (Ville de Billère), Elisabeth Scarpa (Conseil général PyrénéesAtlantiques), Stéphane VIGUIER (CRIC Pyrénées), Audrey VILLAESCUSA (Léo
Lagrange), Béréncie VINCENT-DELPEYRAT (Conseil régional Aquitaine), Monsieur
HOURCQ (Union régionale Habitat Jeunes), Jean-Pierre PAUILLACQ (GARIE), Patricia
LARRIBITE (ITS Pierre Bourdieu), Laure SUTRA (Comité développement économique
Tarbes), Ronan LE GRAET (Sciences-Po Bordeaux), Ludivine LESTRADE (KIBOUGE)
Henriette CASENAVE (Ville de Jurançon), Bob GODONOU (AFPA), Marilyne DURAND
(CCAS Billère), Christian PLANTE (Ville Billère), Caroline MATHIEU (A petits pas), Laure
OROZCO (Impulsion), Caroline DACHARRY (Chemins de l'Europe), André CONCHY
(Conseil développement Grand Pau), Zara TABIT (Rire et Sourire), Mélanie OLYMPIE
(Radio Pau d'Ousse), Raymond DELOURME (ADOVIC), Christian PLANTE (Ville de
Billère), les étudiants BTS économie sociale et familiale et les étudiants du Diplôme d'Etat
Ingénieur Social de l'ITS Pierre Bourdieu
Participants excusés ou qui n'ont pu être présents :
Sylvie AVENEL (CAPP), Bilal BENRHAYEN, Marie BONNEMAIZON (Lycée SaintDominique), Bernard BOULLE (SINEO), Samuel CLAVAU, Marie-Pierre CARCAU (CG 64),
Cécile COLLIER (GEIQ 64), Gilbert DALLA ROSA (Slow Food), Julia DAMESTOY, Louis de
Fontenelle (Ville de Pau), Christine Dufrêche (Le Méliès), Marie-Pierre FEZANS (Crédit
Agricole), Patrick Fifre (CAUE 64), Solin GRAVOUIL, Jean-Michel GREMAUX (Banque
alimentaire Béarn et Soule), Jean-Claude JUNQUA-LAMARQUE (CDOS 64), Julie
LACAZE-LABADIE (ITS Pierre Bourdieu), Christian LAINE (Ville de Lescar), Nathalie
LARRADET, Jocelyne LESTERLE, Mariame LY, Marie-Hélène MARSAN (Destination
patrimoine), Amalia MARTINEZ (CAPP), Jean-Baptiste MERCIER, Charles PIRON (AFL),
Elisabeth SOULAS (les 36 z'arts), Margot TRIEP CAPDEVILLE (CG 64), Gilles Trombert
(CRAPS), Céline VERGNIER (CFA), Maithe VIGNAUDON (CAPP), Angéla POURTAU
(Angel's Prod Events), Joël SANSBERRO (Ville de Pau), Laurence WULPUT (Presse
purée), Dominique TRANQUILLE (COL), Philippe ETCHEVERRIA (Direction
départementale de la cohésion sociale), Marie-Pierre CABANNE (CG 64), Mme GALLET
(Lions Club), François GALIBERT (STE D'ENCOURAGEMENT DES P.A), Monsieur
BADIE, (Tribunal Administratif), Christophe PENAVER (Instep Aquitaine), Brigitte
THEVENOT (SGAR), Alain CLEMENT (Béarn Solidarité), Colonel ROUSSEAU, Florine
SPITZ, Sophie PALMER (ADAPEI 64), Sophie HUMBLOT (AFPA), Marilyne LEONIE
(AFPA), Isabelle MOLIN (AFPA), Sylvie ARNAL (AFPA), Patrick CARDEILHAC (AFPA),
Daniel BARNEIX (AFPA), Alain CAZENAVE (AFPA), Philippe MARTIN (AFPA)
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R EM ER C I EM ENTS
La Communauté d'agglomération Pau Pyrénées remercie l'ITS Pierre
Bourdieu, l'association Habitat Jeunes Pau Pyrénées, l'association Sport
Pyrénées emploi 64, le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques,
Uniformation, le Conseil régional Aquitaine, l'Agence paloise de services, les
étudiants du DEIS avec l'appui de Sciences-Po Bordeaux et le comité mixte
de l'économie sociale et solidaire pour leur contribution à l'organisation et
l'animation de cette journée.
Nos remerciements s'adressent aussi à l'équipe de salariés de la Société
coopérative d'intérêt collectif "L'Eole" pour la préparation et le service du
buffet.
Direction développement économique et enseignement supérieur
Pôle attractivité et développement
Hôtel de France - 2, bis place Royale - BP 547 - 64010 Pau cedex
www.agglo-pau.fr - www.pau.fr
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