LE ROYAUME, N° 192, Juillet-Août 2008 3
preuve de souplesse et s’adapte. Il attend et surprend. Il dépasse et com-
ble. Il émerveille et perfectionne. La complexité des enjeux spirituels exige
des moyens divins qui surpassent inniment les moyens humains. Déjà,
Jésus avait introduit ses Apôtres dans cette perspective:
«En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi,
les oeuvres que je fais; et il en fera même de plus grandes, parce que je
vais vers le Père.» (Jn 14, 12)
L’ÉVÉNEMENT «PAUL»
L’avènement de l’Église catholique ne s’est pas réalisé selon la logique
humaine ni selon les règles des institutions religieuses de la Synagogue
ou du Sanhédrin. Dans un phénoménal et prodigieux élan de création, la
fondation du Christianisme a dépassé les prévisions les plus audacieu-
ses qu’on aurait pu faire alors. Ainsi, non seulement Jésus ne s’est-Il pas
contenté de placer à la barre de son Église douze hommes simples et pour
la plupart non instruits, mais, après son départ pour le Ciel, Il a choisi un
des plus ardents persécuteurs de la communauté naissante, Paul de Tarse,
pour l’ajouter à la fondation initiale et faire de lui le phare et le meneur de la
première évangélisation.
Pierre et Paul sont considérés par les chrétiens comme les deux colonnes
sur lesquelles s’est bâtie l’Église. Pourtant, avant sa mort et sa résurrection,
le Christ s’était choisi douze Apôtres parmi lesquels Paul ne gurait pas. Le
choix de Paul est venu d’En-Haut, par voie mystique, sans passer par l’ins-
titution naissante, et Paul a reçu son mandat directement du Seigneur.
Le fait que l’Église reposait sur Pierre et les Apôtres n’a donc pas em-
pêché le Seigneur d’ajouter d’autres éléments qui allaient se révéler fonda-
mentaux dans la suite des événements: la mission de l’Église, son exten-
sion, l’adaptation du message évangélique aux nations païennes en dépit
de son interprétation initiale qui avait incité les Apôtres à limiter leur évangé-
lisation au peuple juif. Grâce à l’intervention de Paul, on a pu assister à un
changement complet d’attitude. Par ailleurs, on n’a pas reconnu d’emblée
le titre d’Apôtre à Paul. On a constaté très vite le caractère exceptionnel de
son travail missionnaire, mais, pour le titre d’Apôtre, Paul afrme l’avoir reçu
directement du Christ sans aucune intervention humaine. Dieu montre par
là qu’Il n’entre pas dans les calculs humains où la logique des systèmes éta-
blis contrecarre trop souvent la volonté divine et ses possibilités créatrices.
Absolument rien dans tout ce qui s’est passé avant la mort et la résurrection
de Jésus ne laissait présager la venue de Paul. Il est possible d’établir un paral-
lèle frappant entre l’attitude du Seigneur lors des événements fondateurs de son
Église, l’Église de Pierre, et son attitude lors de l’avènement de l’Église de Jean,
avec Padre Jean-Pierre à sa tête, alors même que le rôle de Mère Paul-Marie
est déterminant pour le temps du Royaume déjà commencé.
L’adjonction de Paul à Pierre est une énigme, mais elle se résout par un
acte de foi qui s’éclaire par les preuves et les fruits issus de l’apostolat de
Paul et des premiers chrétiens confrontés aux réalités de l’évangélisation.
L’ÉGLISE DE JEAN
Dans sa lettre aux douze Apôtres de la Dame, le 28 juin 2008, Mère Paul-
Marie, inspirée, écrit ceci, de manière sublime et théologique:
Nous avons eu assez de preuves pour croire sans comprendre. Les réa-
lisations sont toujours étonnantes et conformes aux Paroles du Seigneur,
jamais comme on aurait pu le penser.
Qui étudie les écrits de Vie d’Amour, qui suit son évolution mystique, qui
regarde avec les yeux de l’âme perçoit sans difculté que l’élection divine
dont Marie-Paule est gratiée ne peut être que parfaitement authentique.
Il en va de même pour ce qui concerne Padre Jean-Pierre. Le regard de
la foi illumine la compréhension des actions nouvelles entreprises par le
Seigneur, que ce soit lors des débuts étonnants du Christianisme, alors
qu’Il choisit ses deux colonnes inspiratrices (Pierre et Paul), ou que ce soit
au moment d’enrichir l’Église de Pierre par l’ajout de l’Église de Jean qu’Il
a suscitée pour ce temps de gloire, première manifestation du Royaume
promis depuis 2000 ans et destiné à rejaillir sur l’humanité entière.
Dans le sillage de Pierre et de Paul, l’Église de Jean est appelée à vivre
le mystère de l’Église de Pierre, pleinement épanoui et totalement réalisé
dans l’Amour en vue du Royaume. Pour cette Oeuvre unique dans l’histoire,
Dieu a envoyé la Messagère ultime, la Dame Marie-Paule, an de guider le
troupeau. Cette Oeuvre, la Dame Marie-Paule l’accomplit dans une humilité
totale.
Après le miracle de la multiplication des pains, la foule réussit à rejoindre
Jésus et ses disciples qui s’étaient réfugiés sur l’autre rive, et l’on demanda
à Jésus:
«Que faut-il faire pour travailler aux oeuvres de Dieu?» Jésus leur répon-
dit: «L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.»
(Jn 6, 29)
En notre temps de la Co-Rédemption, alors que tout est annoncé dans
Vie d’Amour et se réalise ensuite, on pourrait dire que Jésus nous donne
approximativement la même réponse: «L’Oeuvre de Dieu, c’est que vous
croyiez en celle qu’il a envoyée.» (Paraphrase de Jn 6, 29)
Marie-Paule a eu les mêmes attitudes intérieures et elle a connu les mê-
mes «états d’esprit» que Jésus tout au long de sa mission publique. Ainsi,
l’humilité est la caractéristique principale de ses interventions apostoliques.
À aucun moment, elle ne s’est attribué une quelconque gloire personnelle
du fait de l’élection divine dont elle fait l’objet ou des nombreux charismes
dont elle est gratiée. Régulièrement, Marie-Paule s’évalue avec la perfec-
tion de l’humilité. Plus elle reçoit d’indications sur l’étendue de sa mission,
plus elle se confond en actes et paroles humbles. Jamais elle ne change sa
simplicité ni ses habitudes quotidiennes orientées vers le service et l’amour
de Dieu et des personnes qu’elle côtoie. Devant le Créateur, elle s’abaisse
et ne revendique aucun privilège. Elle se compare elle-même au «rien» et
elle le répète soixante-trois fois dans les quinze volumes de Vie d’Amour. Il
faudrait faire le relevé de toutes les autres circonstances où elle a recours
à cette expression dans les cinq volumes Appendice de Vie d’Amour, dans
la multitude de ses textes parus dans la revue Marie, les journaux L’Étoile
et Le Royaume, etc. An de saisir un tant soit peu la richesse qui habite le
cœur de Mère Paul-Marie, relevons simplement quelques phrases où elle
emploie le mot «rien». Dans ces extraits, la vocation de Marie-Paule reçoit
un éclairage divin correspondant au prophétisme fulgurant d’une vie toute
consacrée au service du Père et de l’Immaculée:
Les vues de Dieu et –«le rien que je suis». (1967 - II, 116, 593)
«Docteur de l’Église», – titre «au rien que je suis». (Nov. 1970 - VII, 28, 155)
«C’est Dieu qui mène (...) et non le rien que je suis.» – (Janv. 1977 - XIII, 60,
326)
... Moi, le –«RIEN, mais le chef de Son armée sur la terre.» (Juin 1977 - XIV,
21, 135)
«Docteur de l’Église» et «chef de son armée sur la terre»: deux mandats
donnés par le Père à Mère Paul-Marie. En fait, ces deux mandats ne forment
qu’un seul mandat spirituel illustrant l’ampleur de sa vocation dans le cadre
de l’Église au prot de toute la terre. Deux fonctions («docteur de l’Église»
et «chef de son Église») qui englobent la totalité du travail à réaliser pour
«redonner le Christ au monde» (1958, Vie d’Amour, vol. I, p. 326), mission que
le Seigneur cone à Mère Paul-Marie. «Docteur de l’Église» et «chef de
son armée», ce sont deux fonctions ecclésiales et bibliques fondamentales:
Marie-Paule est «docteur» pour maîtriser la pensée, la spiritualité et la théo-
logie; elle est «chef de son armée» pour organiser et diriger le combat.
Le choix de saint Paul en vue de l’extension de l’Église de Pierre est un
élément comparatif important quand il s’agit de rééchir à l’élection divine
de Mère Paul-Marie à qui se rattache Padre Jean-Pierre, chef de l’Église de
Jean. La présence du nom de Paul dans celui de Paul-Marie (nom indiqué
par Dieu pour sa mission sans qu’elle en connaisse la signication) n’est
pas sans raison. C’est une expression de l’appel divin: saint Paul pour les
nations, Mère Paul-Marie pour tous les peuples.
Par les mérites et la passion de Mère Paul-Marie, le Seigneur a suscité
Padre Jean-Pierre et l’a placé à la tête de l’Église de Jean. Cette compo-
sante spirituelle ne vient-elle pas pour ainsi dire au secours de l’Église de
Pierre, d’une certaine manière à l’image de la mission de saint Paul auprès
de saint Pierre? La contribution de saint Paul à l’Église naissante est une
voie extraordinaire qui identie l’action divine. Dès lors, dans la foulée de
l’élection divine de saint Paul, pourquoi n’assisterions-nous pas en notre
temps à une nouvelle prise en charge divine de la destinée de l’Église?
L’«événement saint Paul» permet d’envisager la possibilité de l’«événe-
ment Padre Jean-Pierre». Rien n’est impossible à Dieu, d’autant plus que le
mystère de l’élection divine est manifeste dans la vie de Padre Jean-Pierre,
mais toujours en dépendance au rôle essentiel de la Co-Rédemptrice.
La multitude des saints et saintes du Ciel et des phalanges d’anges se
joint aux saints et saintes de la Terre pour proclamer la victoire de Dieu sur
les forces du mal par l’avènement de l’Église de Jean.
Marcel Larouche, ptre
L’ÉLECTION DIVINE (suite de la page 1)
Prédication de Paul, Apôtre des nations