17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
INTERRUPTION DES CIRCUITS ALIMENTÉS EN COURANT CONTINU ______________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 4 700 − 2© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
1. Problématique de
l’interruption des
courants continus
1.1 Interruption d’un courant continu
Examinons le cas, apparemment le plus simple, d’un circuit
inductif (R, L) alimenté en courant continu (figure 1 a).
Pour réaliser l’interruption du courant parcourant ce circuit, il faut
et il suffit que la résistance r de l’interrupteur, supposée initialement
nulle, croisse et devienne infinie (figure 1 b) ou, en d’autres termes,
que sa conductance diminue, puis s’annule. Lorsque cette condition
unique est réalisée, l’appareil, devenu isolant, n’est plus traversé
par aucun courant.
■La loi de variation de la résistance de l’interrupteur peut, à pre-
mière vue, être quelconque. Toutefois, le raisonnement et le calcul
montrent que l’énergie dépensée sous forme d’effet Joule dans
l’interrupteur au cours de la coupure est d’autant plus faible que la
variation de la résistance de ce dernier est plus rapide. On a donc
intérêt à agir dans ce sens.
Cependant, même si cette variation est infiniment rapide, on
constate qu’il faut néanmoins dépenser dans l’interrupteur la tota-
lité de l’énergie électromagnétique emmagasinée initialement dans
l’inductance propre du circuit, soit .
Cette constatation logique est absolument essentielle dans les
problèmes d’interruption des courants continus ; un critère minimal
de bon fonctionnement est donc que l’interrupteur doit pouvoir
absorber sans dommage cette énergie, qui est souvent considéra-
ble.
■Ce critère, s’il est primordial, n’est pas le seul. Il en existe au
moins un autre d’importance. Si, en effet, la variation de résistance
est infiniment rapide, celle du courant l’est également et, en consé-
quence, la force électromotrice induite (L di/dt) dans l’inductance
propre du circuit devient infiniment grande. Cette surtension illimi-
tée est évidemment inadmissible.
■Il faut évidemment se fixer une limite à ne pas dépasser pour la
valeur de la surtension. Une fois cette limite définie, la loi de varia-
tion de la résistance se trouve imposée et le problème est théorique-
ment résolu. L’énergie dépensée au cours de la coupure est alors
supérieure à l’énergie électromagnétique du circuit, sans dépasser
généralement le double de cette valeur.
Dans la pratique, la résistance variable r est constituée par un arc
électrique. Les semi-conducteurs de puissance, de type transistor
ou GTO, ne peuvent être utilisés actuellement, dans des conditions
économiques raisonnables, que sur des circuits de faible puissance,
n’excédant pas quelques centaines de kilowatts.
1.2 Caractéristique d’arc
Nous savons que, si l’on porte sur un diagramme la chute de ten-
sion u dans un arc en fonction du courant i qui le traverse (supposé
stabilisé ou lentement variable), on obtient une caractéristique sta-
tique qui dépend de tous les paramètres déterminant le fonctionne-
ment de l’arc en question :
— nature et forme des électrodes ;
— nature et pression du gaz plasmagène dans lequel l’arc se
développe ;
— conditions de fonctionnement auxquelles est soumis cet arc
(soufflage, turbulence, déplacement sous l’effet de champs magné-
tiques, etc.) ;
— longueur de l’arc, etc.
La caractéristique statique présente généralement une allure
hyperbolique, la tension passant parfois par un minimum puis crois-
sant ensuite légèrement en fonction du courant (figure 2).
Si l’on ne fait varier que la longueur de l’arc, on obtient toute
une famille de caractéristiques, chacune d’elles correspondant à une
longueur donnée.
Pour un arc libre brûlant dans l’air à la pression atmosphérique,
Herta Ayrton a proposé, à la fin du XIXe siècle, une formule empiri-
1
2
--- LI2
Figure 1 – Interruption d’un courant continu
Figure 2 – Caractéristiques statiques d’arc pour trois longueurs
différentes d’arc
0
∞
RL
E
+Interrupteur
Énergie de coupure :
- la première intégrale dépend du temps
t
E de coupure
- la seconde intégrale représente l'énergie électromagnétique :
t
E
0
ri
2 d
t
=
t
E
0
(
E
–
Ri
)
i
d
t
–0
I
Li
d
i
0
I
Li
d
i
=
L
I2
1
2
0
i
t
I
i
0
r
t
r
variation des paramètres
b
circuit inductif : schéma
a