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TERMINOLOGIE
Manuel Sevilla Muñoz
Elena Macías Otón
Module III
Formation de termes
Thème 8: Éléments pour la formation de termes
8.1. Lexème
8.2. Morphème
8.3. Désinence
8.4. Affixe
8.5. Élément formant
8.6. Mot
8.7. Lexie
Thème 9 : Procédés de formation de termes
9.1. Formation de termes avec des ressources de la même langue
9.1.1. Dérivation
9.1.2. Composition
9.1.3. Dérivation parasynthétique
9.1.4. Réduction
9.1.5. Extension du signifié
9.1.6. Changement de catégorie grammaticale
9.2. Formation de termes avec des ressources d’autre langue
9.2.1. Emprunt lexique
9.2.2. Calque lexique
9.2.2. Calque sémantique
Thème 10: Nomenclatures
10.1. Nomenclature botanique
10.2. Nomenclature chimique
10.3. Nomenclature de virus
10.4. Nomenclature de réfrigérants
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Thème 8: Éléments pour la formation de termes
(terminologie lexico-terminologique)
Les termes, comme les mots, se créent à travers une combinaison plus ou
moins complexe de lexèmes et de morphèmes.
8.1. Lexème
Le lexème est l’ « unité minimale de signification appartenant au lexique »
(ATILF).
« D'une manière générale, l'emploi du terme « lexème » permet d'éviter
l’ambiguïté du terme « mot ». C’est facile à dire que « chantant » est une forme
du mot « chanter », comme dit la grammaire traditionnelle. [...] De cette façon,
on présente une opposition de trois termes : mot phonique ou graphique vs.
mot grammatical vs. lexème ». Dubois propose l'exemple suivant de cette
triade:
Mot phonique ou graphique : danse
Mots grammaticaux :
3e personne du singulier du présent d’indicatif
2e personne de l’impératif
Substantif singulier
Lexème : dans-
Les mots grammaticaux sont des formes flexionnelles, considérant « flexion » le
processus morphologique par lequel se modifient les mots variables
(substantifs, pronoms, adjectifs, verbes) par la présence de désinences de
genre, de nombre ou personne verbale.
Le lexème peut être identifié par le RADICAL, la RACINE ou la BASE d'un mot.
8.2. Morphème
Nous considérons morphème l'unité significative minimale du système
linguistique (Lewandowski, 1982). Le morphème n'a pas d'autonomie, il doit
être lié à un mot. On peut distinguer deux types de morphèmes : des
morphèmes flexionnels (les désinences), qui ont seulement une fonction
grammaticale, et des morphèmes dérivatifs (les affixes), avec signification et,
parfois, fonction grammaticale.
8.3. Désinence
Élément variable à la finale d'un mot, qui, ajouté au radical sert à marquer
chacune des formes verbales […] ou nominales […] (ATILF). Pour les adjectifs,
les substantifs et les pronoms il y a des désinences de genre et de nombre.
Pour les verbes il y a des désinences de personne et nombre et celles qui
indiquent l'infinitif, le gérondif et le participe.
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8.4. Affixe
Un affixe est un morphème dérivatif qui se rattache au radical d'un mot ou à un
élément formant, en accomplissant des fonctions différentes:
Indiquer la fonction syntaxique du radical ou de l'élément formant
(morphème causal) dans les langues avec cas.
Modifier la catégorie grammaticale du radical ou de l'élément formant
(nominalisation, adjectivation, etc..).
Modifier le signifié du radical ou de l'élément formant.
Les affixes peuvent être antéposés (préfixes), intercalés (infixes) ou postposés
(suffixes) au radical ou à l'élément formant pour créer des mots dérivés.
Préfixe
C'est un affixe, c'est-à-dire, un morphème dérivatif, qui est antéposé à une unité
lexicale pour former un nouveau mot avec certaine relation sémantique avec
l’unité lexicale précédente. Les préfixes restreignent ou modifient le signifdes
mots auxquels ils sont antéposés, par exemple, inconcevable, apolitique. Une
base lexicale peut être précédée d'un ou plusieurs préfixes :
Un préfixe
Installer
Install-ation
Pré-installation
Suffixe
C'est un affixe, c'est-à-dire, un morphème dérivatif, qui est postposé à une unité
lexicale ou à un radical pour former un nouveau mot avec certaine relation
sémantique avec la première. Beaucoup de suffixes, mais pas tous, modifient la
catégorie grammaticale de l'unité lexicale à laquelle ils sont ajoutés; par
exemple, le suffixe -tion/-ation forme des substantifs à partir de verbes (le
substantif « variation » dérive du verbe « varier » par suffixation -ation); dans le
mot comptabilité, cependant, on forme un substantif à partir d'un autre
substantif (comptable) au moyen du suffixe -ité. Une base lexicale peut aller
suivie d'un ou plusieurs suffixes :
Un suffixe
Deux suffixes
Faculté
Facultat-if
Associer
Associ-ation
Associationnisme
Infixe
Fernando Lázaro Carreter définit l’infixe de la manière suivante :
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L'affixe qui s'introduit à l'intérieur d'un mot. Par exemple, l'infixe -et-, dans
le mot « fermeture ». Pour désigner cet élément morphologique on a
proposé d'autres noms : suffixe secondaire et syllabe intercalée (A.
Demesteter), élément de dérivation (G. Flechia); chaînon [A.
Zwischenglied] (Gamillscheg); avantsuffixe (A. Prati); infixe (H.
Lausberg). Ce dernier terme a été accepté par Y. Malkiel (1958) qui
propose distinguer « un interfixe antérieur ou post-préfixe, très rare en
espagnol, d’un interfixe postérieur ou avantsuffixe assez commun ».
Selon la terminologie introduite par Yakov Malkiel, les infixes sont des éléments
atones qui n'ont pas de fonction grammaticale ni significative, mais seulement
morpho-phonématique : ils lient uniquement la base lexicale avec les affixes
selon la morphologie et la propre phonétique d'une langue :
En « sauvetage », l’interfixe « et » évite le diphtongue « ea ».
Selon le Trésor de la Langue Française Informatisé, un infixe est l’affixe
s'insérant à l'intérieur d'un mot, d'une racine afin d'en modifier le sens. Tout
infixe a pour fonction essentielle de modifier le point de saisie d'une notion. (...)
boiter, modifié par la quantité de notion exprimée par -ill- donne boitiller, « ne
pas boiter exactement » (B. POTTIER, Systématique des éléments de relation,
Paris, Klincksieck, 1962, p. 179).
Quelques exemples d’infixes sont les suivants :
-er-, forteresse (fort-er-esse)
-i-, altimètre (alt-i-mètre)
-o-, chimiothérapie (chimie-o-thérapie)
8.5. Élément formant
L’ATILF utilise le terme « élément formant » ou « formant »; cependant, ce n'est
pas une dénomination employée de forme généralisée dans toutes les œuvres
lexicographiques. Par ailleurs, entre les dictionnaires qui le considèrent terme, il
n'y a pas d'unanimité dans la liste d'éléments compris sous cette dénomination.
La discussion principale réside peut-être dans leur condition ou non d’affixe ou
confixe, tandis que leur contenu sémantique est celui d'un mot, tous les affixes
n’ont pas de position fixe (antéposé ou postposé) et, bien qu’ils ne soient pas
autonomes, ils peuvent former des mots en se combinant avec des affixes sans
se joindre à une base lexicale. Les caractéristiques principales des éléments
formants sont les suivantes :
Leur contenu sémantique est celui d'un substantif (biblio-) ou un adjectif
(germano-).
Malgré leur équivalence sémantique à un mot, ils n'ont pas d'autonomie;
ils doivent se joindre à un mot, à d'autre élément formant ou à un affixe
pour créer un mot :
o kilomètre : kilo - (él. formant) mètre (mot).
o autotrophe : auto - (él. formant) - trophe (él. formant)
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o électrocardiogramme : électro - (él. formant) cardio - (él. formant)
- gramme (él. formant)
o diathermie : dia (préfixe) - thermie (él. formant)
Y il a des éléments formants qui sont toujours antéposés, d’autres qui
sont toujours postposés et d’autres qui peuvent être antéposés ou
postposés :
o thermos - (mis devant) : thermodynamique, thermomètre,
thermonucléaire.
o -plastie : rhinoplastie, autoplastie.
o phone-/-phone : téléphone, mensaphone, allophone, télégraphe,
phonothèque, phonologie.
La plupart des cas sont d'origine savante (gréco-latine), bien qu'il y ait
une exception, comme atto - et femto-, du norvégien et du danois et nor-/
nord- probablement d'origine française.
Ils sont utilisés dans la formation de mots du français actuel.
L’ATILF classe comme éléments formants les particules regroupées
antérieurement dans des catégories différentes, ainsi, leur nombre a
augmenté dans ce dictionnaire. Par ailleurs, la nécessité de nommer des
nouveaux concepts des domaines spécialisés a provoqué aussi
l'incorporation de nouveaux éléments formants.
8.6. Mot
Le « mot » est un terme difficile à définir, puisqu'il représente des concepts
différents en fonction des différentes théories linguistiques. La définition de
l’ATILF considère le mot comme le « son ou groupe de sons articulés ou figurés
graphiquement, constituant une uniporteuse de signification à laquelle est
liée, dans une langue donnée, une représentation d'un être, d'un objet, d'un
concept, etc. »
8.7. Lexie
Selon Dubois, « dans la terminologie de B. Pottier, le lexie est l'unité de
comportement lexical. Elle s'oppose au morphème, un signe linguistique
inférieur, et au mot, l'unité minimale construite. C'est donc l'unité minimale
fonctionnelle significative de la parole ».
Dubois propose quelques types de lexies :
La lexie simple peut être un mot : chien, table, idéaliste.
La lexie composé peut contenir quelques mots : tire-bouchon.
La lexie complexe est une séquence stéréotypée : être un moulin à
paroles, en avoir ras le bol de quelque chose, O.N.U. (aussi les
proverbes, etc..).
Il y a certains auteurs qui proposent prendre la lexie comme unité au lieu du
mot à l’heure d’analyser la phrase; cependant, les composés syntagmatiques,
les sigles, les unités phraséologiques, etc. sont considérés du point de vue de
la lexicologie et toutes ces formes ont assigné un signifié et une catégorie
grammaticale, puisqu'elles accomplissent la même fonction dans la phrase que
les mots simples.
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