ESPÈCES D'ISOETES.DE L'ILE DE SABDAIGNE. 313
brunissement superficiel du tissu dans le voisinage de l'angle,
entre la face supérieure et la face inférieure des lobes, ce qui
indique un décollement des tissus dépérissant dans cette partie.
Dans VI. japónica enfin, j'ai trouvé la face des trois lobes renflée,
arrondie et partout recouverte de racines, lisse et non brunie.
Il me fut impossible de décider sur les échantillons desséchés si,
dans ce cas, la desquamation fait absolument défaut, ou si peut-
être elle se réduit à la bande étroite qui entoure immédiatement
le faisceau des feuilles.
Les Isoëtes sont des plantes vivaces dont la végétation n'est
jamais entièrement interrompue, en tant qu'ils viennent dans
l'eau. Môme en hiver 17. lacuslris est parfaitement vert; les
feuilles ne dépérissent successivement qu'au printemps de la
deuxième année, quand le développement de la nouvelle géné-
ration annuelle est en pleine activité. Dans les espèces des con-
trées plus chaudes, venant sur un terrain sec, les feuilles se des-
sèchent dans la saison chaude, et une nouvelle rosette ne se
forme qu'en hiver pendant la saison des pluies. C'est là ce qui
arrive en partie pour les /. hystriœ et Duriœi. M. Durieu trouva
le premier en pleine végétation au mois de mars sur les collines
deBel-Asoum, près d'Alger; à la mi-juin, il n'en existait plus
la moindre trace dans cette localité, et ce n'est qu'en fouillant
le sol qu'il put en constater la présence ; il trouva la seconde
de ces espèces aux environs de Bone, dès la fin de mai, avec des
feuilles entièrement desséchées. Les échantillons de la môme
espèce recueillis par
MM.
Ascherson et Reinhardt, au commence-
ment de juillet, à Maddalena et à Caprera, tantôt se présentent
comme des tubercules dépourvus de toutes leurs feuilles, tantôt
portent encore une touffe de feuilles sèches se détachant facile-
ment.
Le nombre des feuilles qui se développent dans une année
diffère non-seulement selon les espèces, mais sur la môme plante,
selon l'âge et la localité où elle se rencontre : il est géné-
ralement plus considérable sur les pieds isolés que rien ne
gêne dans leur végétation ; il est moins considérable sur ceux
qui vivent en touffes serrées et forment gazon. C'est là un