roukiya osman

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Monde arabe /
Monde musulman
DJIBOUTI_Final_Mise en page 1 13/11/2014 10:49 Page1
tat jeune et prometteur à l'identité plurielle
arabe, musulmane et africaine, Djibouti a connu
une histoire mouvementée avant de devenir un
acteur central de la sécurité et du
développement dans la Corne de l'Afrique. Grâce à sa
position stratégique et à sa politique d'ouverture, le
pays a réussi en quelques décennies à devenir un
partenaire incontournable aussi bien pour les pays
arabes que pour les pays occidentaux. Il présente
aujourd'hui une stabilité et une croissance que lui
envient ses voisins, mais qui ne profitent que trop
peu à la population, qui vit encore très
majoritairement dans des conditions de pauvreté
extrême. Les défis aux niveaux national et
international sont donc nombreux pour concilier
tradition et modernité et assurer sur le long terme le
développement du pays et le bien-être des
Djiboutiens.
Roukiya Osman est diplômée de l'Université
Toulouse-Jean Jaurès et spécialiste de la Corne de
l'Afrique. Elle a notamment collaboré à la
Mission Permanente de la République de
Djibouti auprès des offices des Nations Unies
à Genève (Suisse).
ISBN : 978-2-8041-8926-6
www.deboeck.com
DJIBOUTI
DJIBOUTI
Sous la direction du
spécialiste en islamologie
Mathieu Guidère,
la collection fait découvrir
au lecteur le monde arabe
et musulman évoluant
aux portes de l’Europe :
57 pays musulmans, dont
22 pays arabes, touchés
à des degrés divers depuis
les soulèvements populaires
de 2011 qui ont profondément
modifié leur situation
géopolitique.
Histoire, société, politique, économie,
religion et culture… L’ouvrage clé pour
comprendre l’actualité de DJIBOUTI.
Roukiya Osman
Monde arabe /
Monde musulmanmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
ROUKIYA
OSMAN
Sigles et acronymes
AAID
AENF
AID
BAD
BCD
BCIMR
BM
CAMME
CCECC
CCID
CDE
CFE
CFS
CIE
CNUCED
COMESA
CPF
DCT
DPI
DT
Autorité arabe pour l’investissement et le développement
Alphabétisation et éducation non formelles
Aéroport international de Djibouti
Banque africaine de développement
Banque centrale de Djibouti
Banque pour le commerce et l’industrie mer Rouge
Banque mondiale
Centrale d’achat de médicaments et matériels essentiels
China Civil Engineering Construction Corporation
Chambre de commerce internationale de Djibouti
Chemin de fer djibouto-éthiopien
Chemin de fer franco-éthiopien
Côte française des Somalis
Compagnie impériale éthiopienne
Conférence des Nations Unies pour le commerce
et le développement
Marché commun de l’Afrique orientale et australe
Centre Paul Faure
Doraleh Container Terminal
Dubaï Port International
Djibouti Télécom
Sigles et acronymes
5
EDD
ENOC
EPI
EPS
FAO
FDJ
FFDJ
FLCS
FMI
FRPC
FRUD
HCR
IDE
IDH
IGAD
INDS
ISBA
LPAI
MAEP
MGF
MUR
NEPAD
OCI
OIF
OMS
ONEAD
ONTD
ONUSOM
6
Djibouti
Électricité de Djibouti
Emirates National Oil Co.
Examen de la politique d’investissement
Éducation physique et sportive
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Franc djiboutien
Forces françaises stationnées à Djibouti
Front de libération de la Côte des Somalis
Fond monétaire international
Faciliter la réduction de la pauvreté et la croissance
Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie
Haut-Commissaire aux réfugiés
Investissements directs étrangers
Indice de développement humain
Autorité intergouvernementale pour le développement
Initiative nationale de développement social
Sommet africain de la finance islamique
Ligue populaire pour l’accession à l’indépendance
Mécanisme africain d’évaluation par les pairs
Mutilations génitales féminines
Mouvement pour l’union républicaine
Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique
Organisation de la conférence islamique
Organisation internationale de la francophonie
Organisation mondiale de la santé
Office national de l’eau et de l’assainissement de Djibouti
Office national du tourisme de Djibouti
Opération des Nations Unies en Somalie
OPT
OTAN
PAID
PMA
PND
PNDS
PSD
QG
RPP
RTD
SOGIK
SPR
STID
TFAI
UD
UDSR
UMP
UNI
UPR
USIA
Office des postes et des télécommunications
Organisation du traité de l’Atlantique Nord
Port autonome international de Djibouti
Pays moins avancé
Parti national démocratique
Plan national de développement sanitaire
Parti social démocratique
Quartier général
Rassemblement populaire pour le progrès
Radio Télévision de Djibouti
Société générale d’importation du khat
Stratégie de réduction de la pauvreté
Société télécommunication internationale de Djibouti
Territoire français des Afars et des Issas
Université de Djibouti
Union démocratique des socialistes de la résistance
Union pour la majorité présidentielle
Union nationale pour l’indépendance
Union pour la république
Union des syndicats indépendants autonomes
Sigles et acronymes
7
Introduction
Située au cœur de la Corne de l’Afrique, la république de Djibouti se trouve
dans une zone géopolitique d’une importance stratégique majeure. Possédant
une façade maritime ouverte sur le golfe d’Aden, ce membre de la Ligue arabe,
qui fut auparavant dénommé Côte française des Somalis, puis Territoire français des Afars et des Issas, se pose en forteresse de l’océan Indien et de la
péninsule Arabique.
Faisant face au Yémen, bastion actif de l’extrémisme musulman, Djibouti
possède des frontières terrestres avec l’Éthiopie, l’Érythrée et la Somalie, terreau
des islamistes shabaabs et de la piraterie maritime. Cet environnement instable
a poussé les puissances occidentales à y implanter des bases militaires, en
premier lieu la France et les États-Unis, pour lesquels il s’agit de leurs plus
grandes bases militaires en Afrique.
Ancienne colonie française indépendante depuis 1977, cet État est essentiellement constitué par les deux groupes ethniques que sont les Afars et les
Issas, auxquels s’ajoute une population arabe d’origine yéménite. Actuellement,
ces groupes ethniques vivent en parfaite harmonie dans cette petite république
émergente. Ce confetti de 23 200 km2, aux portes du détroit de Bab el-Mandeb,
bénéficie d’un énorme potentiel de développement qui lui a valu le titre
prometteur de « Singapour africain ». La comparaison paraît cependant quelque
peu abusive, tant le décollage annoncé peine à se réaliser.
Le destin de Djibouti, qui semble profondément dépendant de celui de l’Éthiopie,
pourrait davantage changer dans les années à venir. En effet, pendant longtemps, l’Éthiopie était son partenaire économique privilégié. Celle-ci n’ayant
plus d’ouverture maritime depuis 1993, à la suite de l’indépendance de l’Érythrée,
Djibouti est devenu son principal accès à la mer. Ainsi, toutes les importations
Introduction
9
d’Addis-Abeba transitent par son port. Les transactions avec l’Éthiopie, qui
représentent une manne financière importante pour le pays, et l’ambition de
faire de Djibouti une plateforme commerciale et portuaire pour toute la région
de la Corne de l’Afrique ont poussé le gouvernement vers de nouveaux partenaires commerciaux. Dubaï et la Chine sont devenus les plus grands investisseurs dans les secteurs portuaire et aéroportuaire. Par ailleurs, une réelle
volonté politique est affichée pour attirer les investissements directs étrangers
(IDE), afin de développer les autres secteurs économiques.
Cet ouvrage de synthèse, qui s’attache à dresser un panorama complet de
Djibouti, présentera d’abord son histoire et sa géographie. Ensuite, la culture
et la politique feront l’objet d’une étude particulière. Enfin, des domaines
cruciaux tels que l’économie, l’éducation et la santé seront exposés.
La conclusion analysera les défis que Djibouti devra relever pour s’affirmer
comme une puissance économique dans son environnement sous-régional.
10
Djibouti
chapitre 1
Histoire et géographie
1
HISTOIRE ANCIENNE
1.1
Une civilisation préhistorique
La préhistoire de Djibouti est intimement liée à la formation de la vallée du
grand rift, qui s’étend du sud de la mer Rouge au nord du Zambèze. Selon
la théorie de l’East Side Story, cette zone serait le berceau de l’humanité.
Les prospections réalisées dans la partie orientale du pays, précisément dans le
Gobaad (entre Dikhil et Yoboki), ont permis de découvrir des richesses archéologiques d’une grande valeur. Ainsi, les restes d’un éléphant vieux de 1,3 à 1,6 million d’années ont été trouvés sur le site de Barogali. C’est également dans ce
secteur que le maxillaire supérieur d’un Homo sapiens archaïque a été découvert.
Par ailleurs, le plus célèbre gisement de la période acheuléenne (paléolithique
inférieur marqué par l’apparition de l’homme en Afrique) se situe dans la région
d’Obock ; « les archéologues y ont trouvé différents outils comme des encoches,
des racloirs, mais aussi des couteaux à dos, des perchoirs et des grattoirs »
(Bonnaud, 2013 : 55). De plus, les peintures rupestres repérées à Dorra, à Balho
et à Grand Bara attestent d’une très ancienne occupation humaine.
Dès l’antiquité, l’Égypte pharaonique faisait des échanges avec le pays de Pount,
qui correspond à l’actuelle Corne de l’Afrique (Djibouti, Somalie, Éthiopie et
Érythrée). Vers 2458-2446 av. J.-C., le pharaon Sahure aurait envoyé une expédition commerciale au pays de Pount. « Des bateaux égyptiens ont atteint
les rivages du pays de Pount sur la côte somalienne pour se procurer les
cargaisons fortement estimées de myrrhe, d’ébène et des animaux, parmi
d’autres marchandises. » (Mokhtar, 1990 : 64)
Histoire et géographie
11
Des enquêtes d’anthropologie comparée entre le pays de Pount et l’Égypte
Antique soulignent beaucoup de similitudes anthropo-morphologiques, linguistiques et culturelles entre les deux populations. « De nos jours, les nomades
somalis et afars s’habillent à peu près de la même manière que les Égyptiens
d’autrefois. On retrouve surtout la tunique blanche, qui entoure la taille des
pharaons dans les vieilles peintures rupestres. » (Obsieh, 2013 : 46)
1.2
L’islamisation de Djibouti
Durant la période anté-islamique, les populations côtières de la Corne de
l’Afrique et celles de la péninsule Arabique entretenaient déjà des relations
commerciales et politiques. C’est particulièrement le cas en Éthiopie, où « […]
le prophète et quelques disciples, pourchassés par le pouvoir en place à la
Mecque, viennent en 615 se réfugier auprès du roi chrétien d’Axoum, qui les
reçoit fort amicalement » (Dubois et Soumille, 2004 : 21).
Après l’hégire, la diffusion de l’islam est faite, d’abord, par des commerçants
arabes. L’engouement pour la nouvelle religion s’intensifiera, au ixe siècle,
avec l’implantation des Arabes dans la partie septentrionale de la Corne de
l’Afrique, qui a fait disparaître l’influence de la culture indienne. Très rapidement, la religion musulmane se diffuse dans cette partie du monde. Elle
s’établit sur un territoire allant de Zeïla en Somalie jusqu’à Choa en Éthiopie.
Avec l’aide des marchands arabes, des croisades sont menées contre les
chrétiens d’Abyssinie. Cette guerre interreligieuse fragilisa la région pendant
des siècles. C’est au xive siècle, sous le règne d’Ahmed Ibrahim dit « le
gaucher », que l’islamisation de cette contrée s’est intensifiée. Mais cette
expansion se heurte à l’expédition portugaise venue soutenir le royaume
chrétien d’Abyssinie. Le déclin du royaume d’Ahmed Ibrahim entraîna des
déplacements de populations.
Sur le territoire des Afars et des Issas, Tadjourah, surnommée la ville aux sept
mosquées ou la ville blanche, fut le centre de diffusion de l’islam. C’est dans
cette ville que « le prophète envoya sa première mission dirigée par son
cousin Djafar, le frère d’Ali ben Taleb » (Houmed, 2002 : 174). Elle acquiert
très tôt sa renommée de ville sainte, où beaucoup de sultans ont séjourné.
L’expansion de l’islam se fera avec l’arrivée des ouvriers yéménites, lors de la
construction de la ville de Djibouti.
12
Djibouti
2
HISTOIRE MODERNE
2.1
La colonisation française
La conquête de la mer Rouge et de ses rivages a toujours suscité un intérêt
politique et économique. Après l’Égypte pharaonique et l’Empire ottoman, la
zone fut envahie par les puissances coloniales qui se disputaient ce nouvel
espace stratégique que convoitaient déjà l’Égypte et l’Éthiopie.
L’ouverture en 1869 du canal de Suez, qui relie la Méditerranée à l’océan
Indien par la mer Rouge, va intensifier les querelles de positionnement. Les
Britanniques seront les premiers à s’implanter sur les rives de la mer Rouge,
d’abord à Aden dès 1839, puis aux îles de Perim en 1854 et à Socotra en 1859.
Contrairement à l’Empire britannique, la France mettra du temps pour mener
une politique impérialiste dans cette zone. Pourtant, en 1841, un Français
nommé Rochet de Héricourt avait déjà, à titre privé, signé des clauses commerciales avec l’empereur Ménélik 1er d’Éthiopie.
L’implantation de la France va réellement débuter avec l’installation d’Henri
Lambert à Aden, en 1855. Ce commerçant français avait établi, pour ses intérêts personnels, des relations étroites avec les chefs locaux de Tadjourah. La
France, qui cherchait des contacts, le nomma en 1858 agent consulaire à Aden,
pour engager les premiers contacts avec les chefs coutumiers. Sa mission
intervient à une période d’intenses rivalités entre Chermake, le sultan de Zeïla
du clan somali-issaq soutenu par l’Empire britannique et Aboubaker Ibrahim,
un puissant commerçant afar de Tadjourah, favorable à une alliance avec les
Français. La raison de leur différend était le fermage de la douane de Zeïla,
que les Ottomans avaient confié à Chermake.
Dans ce conflit, Henri Lambert apporta son soutien à Aboubaker Ibrahim. La
prise de position de Lambert entraînera son assassinat en 1859. Chermake
fut soupçonné d’être l’instigateur de ce meurtre. Cet assassinat fournit un
prétexte à Napoléon III pour dépêcher un convoi militaire, dirigé par l’amiral
Fleuriot de Langle, afin de non seulement résoudre l’affaire du meurtre, mais
également prendre contact avec des chefs locaux. Appuyée par deux représentants autochtones – Dini Ahmed Aboubaker, cousin du sultan de Tadjourah
et Ismaïl, ami d’Henri Lambert –, la mission de l’amiral fut accomplie avec
succès.
Histoire et géographie
13
Après cette expédition, un traité fut signé, le 11 mars 1862 à Paris, entre
Dini Ahmed, représentant des tribus danakils et Jean Thouvenel, ministre
des Affaires étrangères. La France acquiert, par ce traité, la rade d’Obock
et le rivage du golfe de Tadjourah, depuis Ras Doumeirah au nord jusqu’à
Ras Ali au sud, pour le montant dérisoire de 10 000 thalers. Le texte précisait que l’usage premier de ce territoire « est d’être une escale maritime
et indique également que si ces lieux sont impropres à la tenue d’un
bâtiment de fort tonnage, d’autres seront choisis » (Imbert-Vier, 2008 :
67). Jusqu’en 1882, les intérêts de la France pour cette région étaient peu
affirmés.
Délaissée par la France, la région d’Obock est entre les mains d’aventuriers
et de contrebandiers qui y développent des activités commerciales quelquefois peu vertueuses (commerce des armes et des esclaves). La première
concession fut délivrée à Denis Rivoyre en 1872. En collaboration avec Pierre
Arnoux, il fonda en 1881 la compagnie franco-éthiopienne. Par ailleurs,
Soleillet et Chefneux créèrent, la même année, la société française et Bremond
fonda en 1886 les factoreries françaises.
L’un des plus illustres négociants de cette période fut le poète Arthur Rimbaud (1854-1891). Grand explorateur de la mer Rouge, il avait établi des
relations commerciales avec Ménélik II, à qui il fournissait des armes. Sa
connaissance du terrain lui permettait par ailleurs de prodiguer ses conseils
à l’administration coloniale.
Mais il faut attendre le conflit du Tonkin et la guerre franco-chinoise de
1883-1885 pour que la France prenne conscience de l’importance d’une
présence navale en mer Rouge. En effet, la marine française se voit refuser
le ravitaillement de charbon dans les ports anglais, dont celui d’Aden, car
les Britanniques avaient signé un accord de neutralité dans ce conflit. Dépourvue de port, la France était dans l’obligation de revoir sa politique maritime
dans l’océan Indien. En effet, « la France s’est installée à Obock pour bénéficier d’un port et d’une escale sur la mer Rouge, mais également pour
atteindre l’Éthiopie, qui a toujours fasciné l’Occident. L’Abyssinie offre des
ressources naturelles immenses, des matières premières inépuisables pour
l’exportation européenne. L’agriculture favorisée par un climat qui permet
les cultures des zones les plus variées, notamment celle du café, l’élevage
facilité par un grand nombre de prairies où vivent des troupeaux de chevaux,
14
Djibouti
d’ânes, de mulets ne demande pour atteindre son développement que des
débouchés sur la côte… » (Said Chire, 2012, 49).
Léonce Lagarde est ainsi nommé commandant d’Obock. Il signe deux traités
de protectorat avec « le Sultan de Tadjourah » et « le Sultan de Gobaad ».
Profitant des querelles entre Afars et Issas, il signe en 1885 un accord avec les
chefs issas. La France parvient à avoir un territoire entre le canal de Suez et
l’Inde et rivalise ainsi avec la présence anglaise de l’autre côté du détroit de
Bab el-Mandeb.
Nommé gouverneur de Djibouti en 1883, Léonce Lagarde aspirait à faire
d’Obock une grande capitale portuaire. Il entreprit sa construction en faisant
appel à de la main-d’œuvre yéménite. Ce projet fut abandonné pour ne pas
offenser le roi Ménélik, avec qui il signa le traité franco-éthiopien de 1897. Il
choisit alors de déplacer son projet sur la rive méridionale du golfe de Tadjourah. Le site de « Gabuti », vierge de tout établissement, offrait de meilleures
perspectives. « En fondant Djibouti, la France va créer un port qui servira les
intérêts de l’Éthiopie, qui en revanche assurera la réussite de l’entreprise française en dirigeant sur la nouvelle ville toutes les caravanes qui partent de
Harrar » (Uzel, 1952, 64). Dès le début de son mandat, Lagarde mena une
politique coloniale pour asseoir la présence de la France sur le pourtour du
golfe de Tadjourah.
2.2
La création de Djibouti
Avant la venue de Lagarde, ce site – dont l’origine du nom reste controversée –
était presque inhabité.
ORIGINE DU NOM DJIBOUTI
Deux thèses existent quant à l’origine du nom de Djibouti. Selon la légende des Issas,
le nom viendrait d’un animal fabuleux, dont la férocité terrorisait les habitants des
lieux. Ainsi, djab-outi signifierait en langue somali « l’ogre a été vaincu ». Pour les Afars,
Gabuti est un terme dankali arabisé. Gabooti désigne une vannerie plate qui pourrait
rappeler la forme des îlots plats.
Histoire et géographie
15
Hormis quelques habitants vivant dans des huttes, seuls les navigateurs
arabes y venaient pour s’abriter ou s’approvisionner en eau. Le peuplement
de cette nouvelle cité de l’administration coloniale se fit rapidement, grâce
aux commerces et factoreries qui suivirent le déménagement d’Obock à
Djibouti. Lorsqu’elle fut officiellement inaugurée, en mars 1888, Bourhane
Aboubaker, un chef indigène afar, fut nommé bey de Djibouti afin d’y
attirer ses tribus.
La création du port de Djibouti, qui devait pouvoir concurrencer ceux de
Zeïla et d’Aden, allait définitivement lancer l’expansion de la ville. Les
services administratifs coloniaux, qui étaient à Obock, furent transférés à
Djibouti. Pour asseoir son autorité, la France créa une nouvelle colonie, la
Côte française des Somalis (décret du 20 mai 1896), qui regroupait le
territoire d’Obock, les protectorats de Tadjourah, de Gobaad, du Ghoubet
el-Kharab et des pays issas. Djibouti s’agrandit avec la signature de traités
entre la France et les chefs locaux, en raison de sa position stratégique,
au croisement entre l’Afrique et la péninsule Arabique. Avec la création
du chemin de fer (Djibouti-Addis-Abeba) et des salines, la ville de Djibouti
attira de nombreux travailleurs arabes, indiens et grecs, tous séduits par
son dynamisme économique. La ville connut un essor démographique
impressionnant ; « 6 000 habitants en 1897, sa population est de 10 000 habitants en 1898 et 15 000 en 1900, parmi lesquels 2 000 Européens » (Bonnaud, 2013, 64).
Djibouti se modernise et son port est devenu une plaque incontournable
dans la mer Rouge. En 1920, ce dernier était classé au septième rang par
rapport aux ports des colonies françaises. En plus de l’augmentation du
trafic des marchandises, un vaste réseau de trafic d’armes et d’esclaves
s’est installé dans la mer Rouge. Les navires français arrivaient chargés
d’armes pour les Afars et les Éthiopiens et repartaient avec des esclaves
éthiopiens ou soudanais destinés à la péninsule Arabique et aux plantations
réunionnaises et malgaches. Il faut attendre 1930 pour que la France décrète
réellement une lutte contre le trafic d’êtres humains. Henry de Monfreid
fut l’un des plus grands trafiquants de cette époque.
16
Djibouti
HENRY DE MONFREID,
LE LOUP DE MER 18791974
Surnommé « Sea wolf » (le loup de mer) par les Anglais, Henry de Monfreid est une
figure légendaire de l’histoire de Djibouti. Le célèbre aventurier navigateur, entrepreneur,
écrivain et peintre français a débarqué à Djibouti comme agent commercial en 1911.
Grand explorateur des rivages de la mer Rouge, il deviendra, au gré de la fortune,
pêcheur de perles, transporteur d’armes, contrebandier de tabac et de haschich. Révolté
par le modèle colonial, Henry de Monfreid s’intègre rapidement parmi les indigènes et
adopte leur mode de vie. Admiré et respecté, il se convertit à l’islam et prend le surnom
d’Abd el-Haï, l’esclave du vivant. Sa connaissance de la mer et du Moyen-Orient attire
l’intérêt des gouvernements, qui le recruteront comme espion. Il est une référence en
matière de littérature d’aventure. Son premier roman, Les Secrets de la mer Rouge (1932),
est resté le plus connu. Il a été suivi par quelque 70 autres romans et récits plus ou
moins autobiographiques.
3
HISTOIRE CONTEMPORAINE
3.1
La marche vers l’indépendance
Mahamoud Harbi (1921-1960) fut le premier homme politique issa à
émerger après la Première Guerre mondiale. Leader du Parti du Mouvement
pour l’Union républicaine (MUR), il intègre en 1945, comme marin volontaire, le service des Forces françaises libres. Il s’engage très tôt dans le
syndicalisme en créant l’Union des syndicats indépendants autonomes
(USIA) et milite pour les droits sociaux de ses concitoyens. Élu député en
1957, il siège au côté de l’Union démocratique des socialistes de la Résistance (UDSR). La France voyait en lui un fervent partisan du pansomalisme.
Suite à la loi-cadre de Gaston Defferre, promulguée en juillet 1957, Harbi
est élu vice-président du conseil représentatif de la Côte française des
Somalis, la plus haute fonction attribuée à un autochtone. En 1958, lors
du référendum pour la communauté franco-africaine, Harbi, habité par
Histoire et géographie
17
l’idée d’indépendance immédiate, tout comme le Guinéen Sékou Touré,
appelle ses compatriotes à voter « non ». Mais il sera battu par les partisans du « oui ». Il quitte le territoire et s’installe en Somalie, où il fonde
le Front de libération de la Côte des Somalis (FLCS) pour mener son
combat. En 1960, il meurt dans un accident d’avion, attribué selon ses
partisans aux services secrets français.
Après la disparition de Harbi, son éternel rival et soutien des Français, Hassan
Gouled Aptidon (1916-2006), d’origine issa, est nommé vice-président du
conseil du gouvernement en 1959. Il sera remplacé par l’Afar Ahmed Dini
Ahmed (1932-2004) en 1960. Suite à un vote de défiance, il démissionne la
même année et laisse sa place à Ali Aref Bourhan. Né vers 1934, ce dernier
descend de la lignée du pacha Aboubaker de Tadjourah. Il entre dans la vie
politique au côté du sultan de Tadjourah, Ibrahim Sultan, qui l’inscrit sur sa
liste électorale. Mahamoud Harbi, vice-président du conseil représentatif,
apporte son soutien à son frère de lutte Ibrahim Sultan et entraîne dans son
sillon Ali Aref. Il milite, au début, aux côtés de Mahamoud Harbi et devient
ainsi membre du conseil représentatif. La mort de Harbi va quelque peu
ralentir son ascension politique. Néanmoins, il reste une figure importante
dans la lutte vers l’indépendance. Il est révélé au grand jour après la chute
d’Ahmed Dini. Ce partisan gaulliste accède à la présidence du conseil du
gouvernement de la CFS en 1960 et soutient la présence française et le
maintien du statut de territoire d’outre-mer. Il obtient ainsi l’appui du général de Gaulle et de Jacques Foccart, conseiller pour les affaires africaines.
Protégé par la France, Aref reste tout de même très contesté par les indépendantistes. Son impopularité atteint son paroxysme après la visite, en
août 1966, de son « mentor » le général de Gaulle à Djibouti. En effet, sa
venue fut une opportunité pour la population de réclamer l’indépendance,
ce vent qui avait soufflé dans beaucoup de pays africains six ans plus tôt.
Des manifestations indépendantistes et anti-françaises éclatèrent dans le pays,
faisant des dizaines de morts. La France met ainsi en place un barrage militarisé, appelé le « mur de la honte » par le Front national de libération de
la Somalie.
La France organise dans la foulée un référendum, en mars 1967, pour définir
un nouveau statut gouvernemental du territoire. Le « oui » pour le maintien
des liens avec la France l’emporte, la Côte française des Somalis (CFS) prend
18
Djibouti
le nom de Territoire français des Afars et des Issas (TFAI) et Ali Aref Bourhan
devient le président du conseil de gouvernement jusqu’en 1976. Homme fort
du TFAI, il est soutenu par les Afars. En créant en décembre 1975 son parti
politique, l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), il opte pour une
indépendance progressive. Durant son mandat, de 1967 à 1976, les Issas sont
écartés du pouvoir de décision et le fossé entre les deux ethnies se creuse.
L’idée d’une indépendance par étapes va à l’encontre de ses anciens opposants, Hassan Gouled Aptidon et Ahmed Dini Ahmed, qui créent la Ligue
populaire pour l’accession à l’indépendance (LPAI) en 1972.
Garant de la présence française dans la Corne de l’Afrique, Aref Bourhan
va bénéficier successivement du soutien du général de Gaulle et de Georges
Pompidou. À une période où presque tous les pays du continent africain
avaient déjà accédé à l’indépendance, la France s’appuiera sur lui pour
pérenniser sa souveraineté dans cette partie du monde. L’arrivée au pouvoir de Valéry Giscard d’Estaing en 1974 va changer la donne et précipiter
son départ en juillet 1976.
Dans les années 1970, la Corne de l’Afrique connaît une émergence de
mouvements indépendantistes. Le Front de libération de la Côte des
Somalis (FLCS) prend en otage l’ambassadeur de France en Somalie, qui
sera libéré après la libération de deux prisonniers djiboutiens en France.
En février 1976, le FLCS kidnappe un bus scolaire du TFAI dans lequel se
trouvait une trentaine d’enfants français. Le décès de quelques-uns d’entre
eux pousse Giscard d’Estaing à se désolidariser d’Aref Bourhan, ainsi que
de son protecteur Foccart. Par conséquent, il reconnaît le LPAI, le parti
de Gouled. Le changement de la politique française et l’indépendance du
TFAI sont maintenant imminents. Sous l’impulsion des organisations internationales (l’Union africaine et la Ligue arabe), la France reconnaît l’intégrité
du nouveau territoire. L’indépendance est proclamée le 27 juin 1977, après
une consultation électorale en faveur du oui. Il revint à Hassan Gouled
Aptidon de diriger la toute jeune république de Djibouti.
3.2
Djibouti indépendant
Le 27 juin 1977, Djibouti devient une république indépendante et Hassan
Gouled Aptidon est le premier président du pays.
Histoire et géographie
19
Dès ses débuts, le gouvernement Gouled a été fragilisé par des séries de troubles
qui ont conduit à la démission du Premier ministre Ahmed Dini. L’équilibre
recherché par les deux principales ethnies du pays ne résista pas à l’épreuve du
pouvoir. Pendant une décennie, le pays est paralysé par les querelles tribales. Après
une manifestation fortement réprimée à Randa, dans le district de Tadjourah, le
Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD), à domination
afar, est constitué en 1991. Il entre en rébellion contre le gouvernement de Gouled,
qui riposte par une offensive sanglante. Le pays est désormais divisé en deux
factions : le nord contrôlé par les Afars, le sud et la capitale par les Issas.
À son arrivée au pouvoir en 1999, l’actuel président Guelleh s’est heurté à une
situation sociopolitique difficile, marquée par une guerre interethnique qui était à
son paroxysme. Pour mettre fin à cette guerre, il signe en 2001 un traité de paix
à Paris avec le chef du FRUD. Il intègre ainsi dans son gouvernement des combattants
du FRUD.
Dans une sous-région déstabilisée par les guerres fratricides, ses premières préoccupations ont été d’unifier le pays et de raffermir l’unité nationale, car la guerre
avait freiné le développement socioéconomique du pays et les échanges diplomatiques. Le processus de démocratisation entamé dans les années 2000 par le
président Guelleh favorisera le retour de la paix. Malgré la stabilisation de la situation politique et la mise en place de nouvelles institutions prévues par la constitution, il reste toutefois à réaliser de grands progrès en matière de bonne
gouvernance. Pour la mise en œuvre de ses programmes, les agences, fonds et
programmes des Nations Unies présents à Djibouti s’étaient engagés à soutenir le
gouvernement dans l’exécution de ses priorités nationales en faveur de la lutte
contre la pauvreté, dont l’Initiative nationale de développement social (INDS). Afin
de renforcer davantage sa politique, sa croissance économique et son intégration
régionale, le gouvernement adhérera, en 2007, au Mécanisme africain d’évaluation
par les pairs (MAEP). Dans cette même dynamique, il s’est engagé dans les projets
du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). De plus,
pour améliorer son environnement juridique lié à la gouvernance économique,
Djibouti a ratifié la convention portant création de l’Agence multilatérale de
garantie des investissements (MIGA) et de la convention d’adhésion à l’agence
pour l’assurance du commerce en Afrique, ainsi que de l’accord portant création
de la Société islamique d’assurance des investissements et de crédit à l’exportation
(SIAICE).
20
Djibouti
4
GÉOGRAPHIE
4.1
Une position géostratégique
La république de Djibouti est un pays d’Afrique orientale situé à l’entrée de la
mer Rouge. Il est séparé de la péninsule Arabique par le détroit de Bab el-Mandeb.
Il est limité au nord par l’Érythrée, à l’ouest et au sud par l’Éthiopie et au sud-est
par la Somalie. Sa position géostratégique clé entre l’Afrique et le Moyen-Orient,
au croisement de la mer Rouge et de l’océan Indien, face au Yémen, en fait l’un
des couloirs de navigation les plus fréquentés au monde.
Plus petit pays de la corne de l’Afrique avec sa superficie de 23 200 km2, il a la
particularité de se situer au point de rencontre des trois grands rifts que sont la
mer Rouge, le golfe d’Aden et le grand rift africain.
4.2
Relief
Djibouti est situé dans la partie sud-est de la dépression danakil. Le territoire
djiboutien est dans une zone d’instabilité tectonique, où les phénomènes volcaniques sont fréquents.
Tout au long du golfe de Tadjourah se dessine une chaîne de montagnes comprenant le massif du Goda (1 750 m), avec la forêt du Day et le massif du mont
Mabla (1 380 m). Au nord, on trouve des massifs montagneux comme le Moussa
Ali, qui culmine à 2 020 m et au nord d’Obock, la rive ouest du détroit de Bab
el-Mandeb.
L A N A I S S A N C E D E  L’O C É A N A FA R 
Du point de vue géologique, Djibouti est le théâtre de phénomènes tectoniques et volcaniques exceptionnels, car la dépression afar, qui s’étend sur 150 000 km2, est le seul endroit
au monde où l’on peut observer en surface la déchirure d’une plaque (un à deux centimètres
par an). Elle est accompagnée de grands effondrements par où arrivent d’importantes
quantités de magma, qui forment petit à petit le plancher d’un futur océan appelé « l’océan
Afar ».
Histoire et géographie
21
Index
A
Abyssinie 12, 14
Afar 12, 15, 18-21, 25, 31, 33-34, 36-39,
41-43, 45-46, 48, 51, 58-59, 75, 103-104,
107
Ahmed (Dini) 13-14, 18-20, 50-51
Ali Sabieh 29, 36, 39, 54, 59-60, 67, 95, 115
Aref (Bourhan) 18-19
Arta 29, 39, 54, 60, 62, 67, 95
B
Bab el-Mandeb 9, 15, 21, 63
C
Éthiopie 9-15, 21, 24-25, 27, 32-34, 36, 38,
42, 44, 52, 62, 69-70, 73, 75-76, 90, 92, 113,
118
F
France 9, 13-19, 27, 50, 62, 64, 66, 71, 75, 81,
84, 105, 107, 117
G
Gobaad 11, 15-16, 42
Golfe d’Aden 9, 64
Gouled (Aptidon) 18-20, 50-51
I
Issa 9, 12, 15, 17-20, 33-37, 41, 43-46, 50,
58-59, 68, 75
Chermake 13
D
Dikhil 29, 54, 59-60, 67, 84, 115
Djibouti-ville 29, 34, 36, 39, 54, 58, 60-61, 72,
74-76, 85-87, 89-90, 107, 112
E
Égypte 11-13, 31, 39, 66
Érythrée 9, 11, 21, 27, 32-33, 36, 42, 44,
62-63, 70, 75
K
Kenya 25, 38, 44, 64-65, 72, 74, 84
Khat 44-45, 117
L
Lac Assal 23-26, 73, 82, 90
Lagarde (Léonce) 15
Lambert (Henri) 13
Index
123
M
Mahamoud (Harbi) 17-18
O
Obock 11, 14-16, 21, 27, 29, 54, 59-60, 67,
84, 87, 95, 115
Omar (Guelleh) 38, 51, 68, 102, 117
Q
Qatar 41, 63
R
Rimbaud (Arthur) 14
S
Somalie 63-65, 70, 75, 84, 86, 113, 118
Syad (Barre) 32, 61
124
Djibouti
T
Tadjourah 12-16, 18, 20-21, 27, 29, 42, 54,
59-60, 67, 73, 79, 82, 84, 87, 115, 118
Y
Yémen 12, 21, 31, 34, 38-39, 44-45, 48, 52,
64-66, 113
Z
Zanzibar 31
Zeïla 12-13, 16, 27, 44
Table des matières
Sigles et acronymes ............................................................................................................................................
5
Introduction ...............................................................................................................................................................
9
Chapitre 1 : Histoire et géographie .................................................................................................. 11
1. Histoire ancienne ..................................................................................................................................
11
1.1. Une civilisation préhistorique ................................................................................................
11
1.2. L’islamisation de Djibouti .........................................................................................................
12
2. Histoire moderne ..................................................................................................................................
13
2.1. La colonisation française ...........................................................................................................
13
2.2. La création de Djibouti .............................................................................................................
15
3. Histoire contemporaine ...................................................................................................................
17
3.1. La marche vers l’indépendance............................................................................................
17
3.2. Djibouti indépendant ..................................................................................................................
19
4. Géographie ..................................................................................................................................................
21
4.1. Une position géostratégique..................................................................................................
21
4.2. Relief .......................................................................................................................................................
21
4.3. Le climat et l’hydrologie ...........................................................................................................
22
4.4. Les ressources naturelles ...........................................................................................................
23
4.5. La biodiversité ..................................................................................................................................
25
Carte : Situation de Djibouti .................................................................................................................
26
Résumé ...................................................................................................................................................................
27
Pour aller plus loin ........................................................................................................................................
27
Table des matières
125
Chapitre 2 : Peuples et Société ............................................................................................................. 29
1. Démographie et immigration .....................................................................................................
29
L’immigration à Djibouti .....................................................................................................................
30
a. L’immigration arabe ou yéménite .............................................................................................
31
b. L’immigration des frontaliers ......................................................................................................
32
2. Ethnies et langues.................................................................................................................................
34
2.1. Ethnies ...................................................................................................................................................
34
2.2. Langues .................................................................................................................................................
38
3. Religions ........................................................................................................................................................
39
L’islam à Djibouti : l’exception chafiite ...................................................................................
39
4. Tradition et modernité ....................................................................................................................
41
4.1. Une tradition toujours vivante ............................................................................................
41
4.2. Sa Majesté le khat ........................................................................................................................
44
4.3. Les habits traditionnels ..............................................................................................................
45
4.4. Djibouti à l’épreuve de la modernité ..............................................................................
46
Carte : Origine des flux migratoires .................................................................................................
47
Résumé ...................................................................................................................................................................
48
Pour aller plus loin ........................................................................................................................................
48
Chapitre 3 : Pouvoir et Politique ........................................................................................................ 49
1. Le pouvoir exécutif et le président........................................................................................
49
Le président de la République ........................................................................................................
b. La présidence d’Ismaïl Omar Guelleh .....................................................................................
50
50
51
2. Le pouvoir législatif .............................................................................................................................
53
La loi électorale .......................................................................................................................................
55
3. Le pouvoir judiciaire .........................................................................................................................
57
Système coutumier et religieux .....................................................................................................
57
4. Les divisions administratives .......................................................................................................
59
Le découpage régional .........................................................................................................................
60
a. La présidence d’Hassan Gouled Aptidon (1916-2006) .......................................................
126
Djibouti
5. La politique extérieure de Djibouti .......................................................................................
61
5.1. Politique sous-régionale dans la Corne de l’Afrique..............................................
61
5.2. Les enjeux sécuritaires à Djibouti .....................................................................................
63
5.3. Les bases militaires étrangères ..............................................................................................
63
5.4. La lutte contre le terrorisme .................................................................................................
64
Carte : Régions de la république de Djibouti ...........................................................................
67
Résumé ...................................................................................................................................................................
68
Pour aller plus loin ........................................................................................................................................
68
Chapitre 4 : Économie et développement ................................................................................ 69
1. Le franc djiboutien, une monnaie forte.............................................................................
71
2. Une économie des transports ....................................................................................................
2.1. Le secteur portuaire, poumon de l’économie ...........................................................
2.2. Le secteur des transports terrestres ..................................................................................
71
72
a. Les transports ferroviaires.............................................................................................................
74
73
b. Le transport routier ........................................................................................................................
75
c. Les corridors routiers ......................................................................................................................
76
d. Le secteur aéroportuaire ...............................................................................................................
76
3. Les investissements directs étrangers (IDE)....................................................................
77
4. Les services : un secteur en croissance...............................................................................
78
4.1. Un secteur bancaire balbutiant .........................................................................................
78
4.2. Télécommunications....................................................................................................................
80
4.3. Djibouti, une destination touristique ...............................................................................
82
5. L’agriculture et l’élevage .................................................................................................................
83
5.1. L’élevage ...............................................................................................................................................
85
5.2. La pêche...............................................................................................................................................
87
6. L’industrie ..................................................................................................................................................
Énergie et électricité ..............................................................................................................................
88
7. Le secteur informel..............................................................................................................................
90
8. La pauvreté.................................................................................................................................................
93
88
Table des matières
127
Carte : Pauvreté à Djibouti (chiffres 2012) .................................................................................
95
Résumé ...................................................................................................................................................................
96
Pour aller plus loin ........................................................................................................................................
96
Chapitre 5 : Éducation et culture....................................................................................................... 97
1. Le système éducatif djiboutien.................................................................................................. 97
La réforme de l’éducation.................................................................................................................. 100
2. Musique et cinéma .............................................................................................................................. 102
2.1. La musique ....................................................................................................................................... 102
2.2. Le cinéma ............................................................................................................................................ 105
3. La littérature djiboutienne d’expression française.................................................... 105
La littérature orale ................................................................................................................................... 107
4. Communication et médias............................................................................................................ 108
5. Le sport.......................................................................................................................................................... 109
6. La santé ......................................................................................................................................................... 110
Les mutilations génitales féminines (MGF) à Djibouti .................................................. 112
7. Les fêtes ......................................................................................................................................................... 113
Carte : Accès de la population aux centres de santé selon les régions ............... 115
Résumé ................................................................................................................................................................... 116
Pour aller plus loin ........................................................................................................................................ 116
Conclusion .................................................................................................................................................................... 117
Bibliographie et webographie ................................................................................................................ 119
Index .................................................................................................................................................................................... 123
128
Djibouti
Monde arabe /
Monde musulman
DJIBOUTI_Final_Mise en page 1 13/11/2014 10:49 Page1
tat jeune et prometteur à l'identité plurielle
arabe, musulmane et africaine, Djibouti a connu
une histoire mouvementée avant de devenir un
acteur central de la sécurité et du
développement dans la Corne de l'Afrique. Grâce à sa
position stratégique et à sa politique d'ouverture, le
pays a réussi en quelques décennies à devenir un
partenaire incontournable aussi bien pour les pays
arabes que pour les pays occidentaux. Il présente
aujourd'hui une stabilité et une croissance que lui
envient ses voisins, mais qui ne profitent que trop
peu à la population, qui vit encore très
majoritairement dans des conditions de pauvreté
extrême. Les défis aux niveaux national et
international sont donc nombreux pour concilier
tradition et modernité et assurer sur le long terme le
développement du pays et le bien-être des
Djiboutiens.
Roukiya Osman est diplômée de l'Université
Toulouse-Jean Jaurès et spécialiste de la Corne de
l'Afrique. Elle a notamment collaboré à la
Mission Permanente de la République de
Djibouti auprès des offices des Nations Unies
à Genève (Suisse).
ISBN : 978-2-8041-8926-6
www.deboeck.com
DJIBOUTI
DJIBOUTI
Sous la direction du
spécialiste en islamologie
Mathieu Guidère,
la collection fait découvrir
au lecteur le monde arabe
et musulman évoluant
aux portes de l’Europe :
57 pays musulmans, dont
22 pays arabes, touchés
à des degrés divers depuis
les soulèvements populaires
de 2011 qui ont profondément
modifié leur situation
géopolitique.
Histoire, société, politique, économie,
religion et culture… L’ouvrage clé pour
comprendre l’actualité de DJIBOUTI.
Roukiya Osman
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Monde musulmanmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
ROUKIYA
OSMAN
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