Recherche médicale : un nouveau traitement dans le cancer
de l’œsophage
Les résultats des recherches du Pr Thierry Conroy, oncologue médical et directeur
général de l’ICL, publiés dans le Lancet Oncology, constituent une avancée
importante dans le traitement du cancer de l’œsophage.
Le cancer de l’œsophage touche chaque année près de 4300 personnes en France (données INVS 2011).
Ce cancer, peu fréquent (1,2% des cas de cancer) et de mauvais pronostic, n’est pas souvent opérable en
raison de l’extension de la maladie ou de la fragilité du patient. Dans ce cas, le traitement de référence est
une chimiothérapie (5-fluorouracile-cisplatine) associée à la radiothérapie. Utilisé depuis 1992, ce traitement
a bénéficié des progrès des techniques de radiothérapie. Jusqu’à présent, toutes les tentatives
d’améliorations concernant la chimiothérapie (augmentations de doses, autres protocoles de chimiothérapie,
ajouts de thérapies ciblées) ont échoué. Les travaux de recherche du Pr Conroy apportent aujourd’hui une
amélioration notable de l’efficacité de cette chimiothérapie et constitue ainsi la première grande avancée
depuis plus de 20 ans.
L’étude, coordonnée par le Pr Thierry Conroy, en coopération avec la Fédération Francophone de
Cancérologie Digestive et UNICANCER, a comparé le traitement traditionnel à une nouvelle chimiothérapie
(FOLFOX : 5-FU, acide folinique, oxaliplatine) associée à la radiothérapie. 267 patients inclus par 27
établissements français ont été suivis entre 2004 et 2011. Les résultats, publiés dans le Lancet Oncology,
revue scientifique internationale de référence en cancérologie, mettent en évidence un traitement aussi
efficace, mais moins toxique, plus sûr et plus confortable pour les patients. Si la survie sans rechute et
survie globale restent similaires au traitement de référence, ce traitement limite le risque d’insuffisance
rénale (3 % d’incidence avec le nouveau traitement contre 12 % avec le traitement de référence), de perte
de cheveux (2 % contre 9 %) et d’inflammation de la bouche (mucite). Il peut être réalisé entièrement en
ambulatoire (6 séances contre 20 jours d’hospitalisation complète auparavant). L’étude a aussi permis de
dépister chez les patients guéris un nombre important de seconds cancers liés à l’alcool et au tabac, ce qui
vient renforcer les consignes d’arrêt du tabac et de l’alcool suite au diagnostic de cancer de l’œsophage et
incite à la surveillance ORL et de l’œsophage après traitement du cancer. Ces résultats ouvrent la voie à de
nouvelles recherches dans le cancer de l’œsophage.
Cette étude a été financée grâce au soutien des donateurs de l’institut, de la Ligue Nationale contre le
cancer, de Sanofi-Aventis et d’un financement du PHRC (Programme hospitalier de recherche clinique). Les
travaux de recherche de l’ICL, ainsi que les équipements techniques, seront présentés au public lors d’une
journée Portes Ouvertes lundi 24 mars.
La recherche à l’Institut de Cancérologie de Lorraine
L’Institut de Cancérologie de Lorraine développe des projets de
recherche sur les causes et les traitements des cancers dans le but
d’améliorer la qualité du diagnostic et l’efficacité des nouvelles
thérapeutiques. La recherche est financée par des dons et legs, par
l’Institut National du Cancer, la Ligue Nationale contre le Cancer,
diverses subventions et collaborations avec le secteur industriel. Ses
projets sont développés en partenariat avec l’Université de Lorraine,
le CNRS et l’INSERM. L’Institut de Cancérologie de Lorraine est
labellisé Centre de Recherche Clinique, il est également impliqué
dans le réseau Oncolor et fait partie du pôle régional de
Cancérologie. Enfin, il est intégré dans la plate-forme nationale de recherche clinique « Qualité de vie et
cancer ».
Paris, le 24 février 2014