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Concepteur du long terme
Novembre 2015 / N° 39
Limiter le réchauffement climatique
impose de changer nos modes
de développement
P. 3 : JEAN JOUZEL
Climatologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC
GRAND ANGLE
+
Changement
climatique
LES
La disposition en plants serrés
du vétiver…
...une plante aux racines profondes (3 à 4 m),
permet de lutter contre l’érosion des sols et
de stabiliser les talus routiers. Cette solution
a reçu en 2013 le Trophée de l’innovation
et du développement durable de la Caisse
des Dépôts. Utilisée avec succès à Brazzaville
(Congo), elle a permis d’éviter des solutions
de protections lourdes, onéreuses et impactant
le paysage, et a contribué à l’amélioration
des conditions de vie des habitants.
La nature rend de nombreux
services à l’Homme.
Pour mieux intégrer ces services dans les projets
d’aménagement, Egis a créé AULNES, une solution
qui cartographie l’offre de services rendus par
les écosystèmes, estime les pertes engendrées
(valeur économique, environnementale, voire
sociétale), évalue la démarche ERC (Éviter, Réduire,
Compenser) et intègre la perte de « Capital
Naturel » dans le bilan socio-économique des
projets.
Constitue un habitat pour
la protection de la biodiversité
(faune, flore)
Enrichit les sols et augmente
leur fertilité
Absorbe et fixe le carbone
Restaure l’équilibre des écosystèmes
+
LES
perturbés par les travaux routiers
Changement climatique
Des transports urbains
adaptés à la taille des villes…
Un coût adapté à la taille
de la ville avec un recentrage
sur les fonctionnalités
essentielles
se mobilise
Participe à un aménagement
urbain de qualité
Egis se mobilise
P. 8
+
Choix d’un système tramway
selon des critères d’utilité,
de performances et de coûts
Optimisation des consommations
Réduction des émissions
par passager transporté
Des comportements plus vertueux…
LES
La congestion du trafic routier
a des conséquences néfastes…
...pour l’environnement, l’économie et la qualité de vie.
Une solution développée par BNV Mobility (filiale d’Egis)
vise à lisser les pics de trafic grâce à une incitation
au changement de comportement des automobilistes.
Le système récompense ceux qui acceptent de
ne pas utiliser leur véhicule aux heures de pointe,
soit en différant leur trajet, soit en privilégiant
les transports en commun ou le covoiturage.
En 2009, cette solution a remporté un franc succès
aux Pays-Bas. Un test est prévu en France.
Moins de gaz à effet de serre
Réduit les risques santé (stress
au volant, pollution de l’air)
Évaluation de la valeur
de la biodiversité et des services
rendus par la nature
Les chiroptères voient leur survie
constamment menacée…
...par les projets de l’Homme (infrastructures, parcs
éoliens, etc.). Afin de contribuer à leur préservation,
Egis a conçu un outil innovant, Bat3Data, qui permet
d’identifier les espèces de chauves-souris, de suivre
et de mémoriser leurs trajectoires en 3D. L’outil a
été testé avec succès sur les autoroutes A406 (sud
de Mâcon) et A65, reliant Langon à Pau. Il a reçu le
Prix « Entreprises et Environnement 2014 » dans la
catégorie « Biodiversité et Entreprises ».
+
LES
Différenciation des espèces
et des vols de chaque individu en
présence
Lyon : l’énergie de
freinage
recyclée
+
et mutualisée
P. 14
+
Évaluation et analyse des pertes de
services
Identification des corridors
écologiques (trames vertes et bleues)
Optimisation de projet, en vue du
maintien de la biodiversité et des
fonctions écologiques associées
Proposition de mesures
d’évitement adaptées et
d’écoconception des ouvrages
Des bâtiments plus efficients…
LES
Fort de sa capacité d’innovation, Egis propose aux décideurs
territoriaux des solutions concrètes pour adapter leurs projets
et réduire leur impact environnemental. Dans la perspective
de la Conférence sur le Climat qui se tiendra à Paris
en décembre, Egis a mis en lumière certaines
de ses solutions sur la plateforme web « Solutions Climat
COP21 », un dispositif initié par le Comité 21 et le club
France développement durable pour valoriser les
innovations, produits et services développés
pour le climat à travers le monde.
Tour d’horizon des principales
solutions d’Egis.
Améliore la qualité de vie
(gain de temps)
Augmente le pouvoir d’achat
des utilisateurs (gain carburant,
moins d’usure de la voiture)
Diminue les coûts d’entretien
des voiries
© GROUPE ROUGE VIF
+
LES
Face aux nouveaux besoins
des villes en matière de mobilité
durable…
Egis a développé la démarche « tramway autrement »
qui propose quatre familles de tramways adaptées aux
diverses configurations urbaines : le tram classique,
le tram court, le tram économique et le tram express.
Pour chaque type de tramway, ont été définis
des aménagements urbains spécifiques, des stations
et dépôts, une finesse de desserte, un degré
de technologie, une capacité des véhicules et une
fréquence d’exploitation. Des options sont proposées,
allant des plus qualitatives aux plus optimisées.
© ENODO
Astainable®,
vitrine de
l’innovation
urbaine
P. 5
Expertise
Des écosystèmes valorisés et préservés…
Moins polluant que le béton
13 fois moins cher qu’une solution
de type murs gabion ou béton
Caractérisation de la
géométrie de la construction
et des propriétés physiques
associées
Pour des bâtiments moins énergivores,
Egis a conçu Clim’Elioth.
Cet outil d’écoconception permet d’évaluer les besoins et
dépenses énergétiques d’un bâtiment, mais aussi de proposer et
d’optimiser des options architecturales et techniques dès la phase
conception : ventilation naturelle, climatisation, puits canadiens…
Toutes les solutions peuvent être envisagées grâce à ce logiciel,
qui propose une approche énergétique et climatique globale
d’un projet architectural en un faible laps de temps.
Évaluation du
comportement thermique
d’un bâtiment
Identification en amont des
solutions architecturales
et techniques d’un point de
vue énergétique
Des villes plus résilientes…
LES
Le changement climatique induit des
pressions accrues sur les villes.
La résilience urbaine, qui traduit la capacité d’un système urbain à
recouvrer ses fonctions suite à une catastrophe naturelle, devient
un enjeu majeur pour les collectivités locales. La démarche RESILIS
établit une cartographie des vulnérabilités des services urbains
et identifie des solutions techniques pour améliorer la résilience
urbaine de manière globale.
Évaluation de scénarios
multiples de perturbation
à partir de cartographies
Anticipation des effets
dominos induits
Des infrastructures plus adaptées et moins polluantes…
Des crues et des inondations anticipées…
+
LES
Pour aider les territoires
face aux risques d’inondations…
Egis propose un système de prévision, de suivi du
risque, d’alerte contre les crues éclair en milieu urbain
et de gestion de crise. Il privilégie une approche
globale qui prend en compte les aspects économiques,
l’aménagement du territoire, les impératifs sociaux et
la protection de l’environnement. Ce système a reçu le
prix spécial du grand prix national de l’ingénierie.
10
egis contact - octobre 2015
Permet une analyse coûtbénéfice spatialisée de
la protection contre les
inondations
Réduit la vulnérabilité des
hommes et des biens
Permet de dégager
des gains sur les plans
économiques, sanitaires et
environnementaux
+
LES
+
LES
Le littoral est la zone
la plus exposée
au changement climatique.
Egis a développé des outils de modélisation
informatiques pour étudier les phénomènes et
leurs évolutions et aménager en conséquence le
littoral en vue de sa préservation. Cette solution
met en avant des techniques de protection
douces, du type « reconstitution » de cordon
dunaire avec végétalisation.
Sélectionner les
projets d’aménagement
cohérents avec le
territoire ayant des
fonctions productives
de valeur
Minimiser les impacts
des projets et organiser
leur compensation
Identifier les
vulnérabilités des
infrastructures et évaluer
les risques climatiques...
...auxquels elles sont soumises, c’est
toute l’ambition de la solution GERICI.
Couplée à un SIG, cette démarche
méthodologique évalue la capacité
d’adaptation des systèmes étudiés
(résilience) et identifie les mises à niveau
nécessaires. Cette solution a été testée
sur deux sections autoroutières en France.
Meilleure intégration des contraintes
et risques environnementaux
dans la conception et la gestion
des infrastructures
Optimisation des coûts d’investissements
et de maintenance pour l’exploitant
Évaluation des bénéfices socioéconomiques pour les territoires desservis
Anticipation et gestion des risques
structurels et opérationnels liés aux aléas
climatiques
+
LES
Les infrastructures
routières sont à l’origine de
plus de 70 % des émissions
de gaz à effet de serre…
...liées au secteur des transports. Aujourd’hui,
la maîtrise de ces émissions est un impératif
dès leur conception. Egis a mis au point un écocomparateur de variantes routières, Variways®,
qui permet d’évaluer l’impact carbone d’une
infrastructure routière lors des phases de
construction et d’exploitation au travers de deux
indicateurs : les émissions de gaz à effet de serre
(GES) et la consommation d’énergie.
Aide les décideurs
à optimiser
leurs projets et
à se positionner
sur les choix de
variantes à l’aide
de cartographies,
histogrammes,
tableaux…
Affichage des
émissions de
GES pour chaque
variante
octobre 2015 - egis contact
11
© EGIS - CÉDRICK CHATENET
Grand Angle
Des sols stabilisés et renforcés…
ÉDITO
L’ÉVÉNEMENT
Dans quelques jours débutera
la 21e Conférence mondiale sur le climat.
Sa réussite est primordiale pour accélérer
la transition vers des sociétés plus résilientes
et sobres en carbone.
En marge des négociations étatiques,
la Cop21 est l’occasion de réunir
les entreprises soucieuses de muter
vers des modèles économiques moins
impactants pour les ressources et le climat,
ainsi que tous les acteurs qui conçoivent
et développent de nouvelles générations
d’équipements, de procédés ou de services
au bénéfice de la planète et du bien
commun.
Partenaire officiel de la Cop21, Egis met
en avant des solutions concrètes
pour atténuer le changement climatique.
Nous nous attachons ainsi à favoriser
la sobriété énergétique dans tous nos
domaines d’intervention, qu’il s’agisse des
bâtiments, des transports ou encore de l’eau.
Nous innovons aussi en faveur des énergies
renouvelables.
Nous travaillons, par ailleurs, à l’adaptation
des territoires et des ouvrages aux effets
du changement climatique : résilience
des infrastructures des villes, impact
sur les bâtiments, les moyens de transport,
les côtes et les cours d’eau, la biodiversité
et plus largement l’environnement et
le cadre de vie.
Vous découvrirez dans ce numéro
quelques-unes des solutions que nous
avons mises au point pour aider les acteurs
territoriaux à faire face aux aléas climatiques,
ainsi qu’un aperçu de notre savoir-faire
international en matière de ville durable.
Egis attend beaucoup de cette rencontre
entre acteurs de différents horizons
professionnels et géographiques.
La dimension internationale est fondamentale
car ces problèmes ne s’arrêtent pas
aux frontières du pays. Elle n’enlève rien
à notre engagement auprès des territoires
en France. Dans nos métiers, il faut être
à la fois très local et savoir travailler avec
tous les talents français et internationaux,
et ainsi traiter des problèmes localisés
en y apportant un savoir-faire universel.
Nicolas Jachiet
Président-directeur général
Wind-it remporte le prix Industrie
et Conseil en Technologie !
Dans le cadre du Grand Prix National de l’Ingénierie 2015*, le prix
Industrie et Conseil en Technologie a été décerné au projet de tour
Wind-it, une solution totalement innovante de micro-génération
d’énergies renouvelables développée par Egis et, plus particulièrement, Elioth (entité du groupe Egis, initiatrice du concept), Ergos
Energy Partners (conseil, spécialisé dans le secteur de l’énergie et
l’accompagnement de projets d’énergies renouvelables) et DFI / WLM
(ingénierie, spécialisé dans les pylônes et les structures portantes
pour les relais de téléphonie mobile).
© RAPHAËL MÉNARD
© JEAN CHISCANO
Grand Prix de l’Ingénierie 2015 :
Unique sur le marché du développement durable, la tour Wind-it se
distingue des tours classiques, par son caractère résolument novateur et par l’incroyable efficacité que lui confère sa conception. Elle
repose sur l’intégration d’une ou plusieurs éoliennes à axe vertical
à l’intérieur d’un pylône métallique.
Conçue pour la télécommunication mobile “BTS” (Base Transceiver
Station), elle peut être dimensionnée de sorte à produire des excédents
d’énergie et contribuer ainsi à l’électrification locale, en proposant
un mix robuste d’approvisionnement par les énergies renouvelables.
Elle permet ainsi de réduire de plus de 50 % les coûts énergétiques
d’une tour de télécommunication et de diminuer au moins dans les
mêmes proportions l’émission de gaz à effet de serre.
Début 2015, un prototype grandeur naturen a été mis en service
pour essais et optimisation. Des discussions sont déjà en cours avec
des opérateurs de téléphonie mobile sur plusieurs continents.
* Concours lancé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de
l’Énergie, le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, le ministère
du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité et Syntec-Ingénierie, en
association avec le groupe Moniteur.
Le prototype Wind-it de 50 m de hauteur, installé début 2015 en Ille-et-Vilaine,
comporte trois modules éoliens.
Prix Entreprises & Environnement 2015 :
Egis récompensé pour la démarche ROSAU
Dans le cadre du salon World Efficiency 2015, rassemblant des acteurs économiques et politiques en quête de solutions pour les
ressources et le climat, Egis a reçu le prix “Changement climatique”, dans la catégorie “Innovation dans les technologies”, pour sa
démarche méthodologique ROSAU (résilience opérationnelle pour la soutenabilité de l'aménagement urbain), dédiée à l'amélioration
de la résilience urbaine*. ROSAU est une solution simple et puissante dédiée aux collectivités qui souhaitent anticiper les effets
négatifs des perturbations sur le fonctionnement des services urbains de leur ville.
* Capacité d'un système urbain à recouvrer ses fonctions suite à une catastrophe naturelle
SOMMAIRE
3/4L’ENTRETIEN
avec Jean Jouzel,
climatologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC
« Limiter le réchauffement climatique impose de changer
nos modes de développement »
14 EXPERTISE
yon : l’énergie de freinage recyclée et
L
mutualisée
15 REGARDS &
CONVICTIONS
5/13 GRAND ANGLE
Astainable®, vitrine de
l’innovation urbaine
La “city” lyonnaise
en pleine évolution
L’A63 s’élargit
dans les Landes…
Le Crédit Agricole
de Nantes s’offre
un nouveau siège
Changement climatique :
Egis se mobilise
Monaco : un éco-quartier
gagné sur la mer
2
egis contact - novembre 2015
Quels modes de vie à l’horizon 2030 ?
Par Nathalie Cecutti, cheffe de la
Mission prospective au Commissariat
général au développement durable
(CGDD)
Amsterdam révolutionne
le contrôle du
stationnement urbain
D’Ouest en Est, le tram
niçois tisse sa trame…
Audacieux,
même pour IKEA !
Premier lançage du pont
Citadelle à Strasbourg
Un réseau Smart Energy
pour le campus de Saclay
16
RENCONTRE
Des “Bulles” en Artois-Gohelle :
Rencontre avec l’équipe du BHNS
à Béthune
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vos coordonnées :
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SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD
CONCEPTION, RÉALISATION ET FABRICATION :
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DU PAPIER COCOON 100 % RECYCLÉ DANS UNE ENTREPRISE
CERTIFIÉE IMPRIM’VERT
PHOTO DE COUVERTURE : P. STROPPA/CEA
EGIS - S.A. RCS VERSAILLES 70 2027376 - ISSN : 2256-8786
une publication
L’ENTRETIEN
JEAN JOUZEL
Climatologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC
En tant que vice-président du
groupe scientifique du GIEC (Groupe
d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat), quel regard
portez-vous sur la Conférence de
Paris qui se tiendra en décembre
prochain ?
Jean Jouzel : La mission du GIEC n’est pas de
faire des recommandations aux décideurs
politiques, mais d’établir un diagnostic sur
l’ensemble des aspects touchant à l’évolution
du climat. La conférence de Paris s’est fixé
comme objectif de limiter la hausse de la
température moyenne de la planète à 2 °C
par rapport à l’ère préindustrielle. C’est un
Rester en dessous
de deux degrés
supplémentaires
d’ici 2100, c’est se
donner une capacité
d’adaptation aux
impacts que cette
hausse engendrera sur
notre environnement.
objectif qui s’appuie pleinement sur notre
rapport et auquel j’adhère parfaitement.
Le respecter, c’est se donner une capacité
d’adaptation aux impacts que cette hausse
engendrera sur notre environnement. Si
rien n’est fait pour limiter le réchauffement,
celui-ci atteindra + 5 °C à la fin de ce siècle et
+ 7 à + 8 °C à la fin du siècle suivant. Ce serait
alors un changement trop rapide pour que
nous puissions nous y adapter.
Vous vous exprimez régulièrement
sur le fait que la communauté
internationale ne doit pas attendre
l’entrée en vigueur de l’accord de
Paris pour réagir. À quelles actions
pensez-vous précisément en lançant
cet appel ?
J. J. : Pour respecter cet objectif de + 2 °C, on
examine trois périodes successives.
Entre aujourd’hui et 2020 d’abord, il faut
impérativement infléchir de façon notable le
rythme d’augmentation des émissions de gaz
à effet de serre (GES). Il faudrait que celles-ci
aient diminué de 15 % d’ici 2020, par rapport
au niveau prévu dans le scénario où rien ne
serait fait d’ici là. Il y a urgence, mais les
mesures à prendre ne sont pas inaccessibles.
Un peu d’attention, d’économies d’énergies et
d’efficacité énergétique de la part de tous les
pays suffirait pour parvenir à cette inflexion.
Une chose est claire : si on ne fait rien entre
aujourd’hui et 2020, on n’échappera pas à un
réchauffement à long terme de + 3 °C.
© P. STROPPA/CEA
Limiter le réchauffement
climatique impose
de changer nos modes
de développement
Nous allons vers un monde différent, il faut
le faire avec enthousiasme ! Les entreprises
ont un rôle à jouer. Dans l’ingénierie
notamment, il y a beaucoup de pistes
à explorer !
De 2020 à 2050 ensuite, il faut diviser par
trois nos émissions de GES. Cela impose
un changement complet de notre mode de
développement. Cela implique que toutes
les infrastructures, tous les investissements
soient orientés vers une société sobre en
carbone : la construction, les transports, les
usages… Il faut que cette volonté irrigue toute
notre économie.
Enfin, durant la dernière période, qui court de
2050 à la fin du siècle, il faut parvenir à une
neutralité carbone, c’est-à-dire faire en sorte
que nos émissions ne dépassent pas la capacité
d’absorption de l’océan et de la biosphère, pour
parvenir à une stabilisation du réchauffement
climatique. C’est techniquement faisable. Cela
passe bien sûr par le développement des
énergies renouvelables. Il est fort probable
que nous ne pourrons pas d’ici là nous
passer complètement du nucléaire, ni des
combustibles fossiles, dont l’utilisation devra
être couplée à des technologies de piégeage
du gaz carbonique. Le rapport du GIEC évoque
également l’utilisation de la bioénergie avec
capture et stockage du carbone (BECCS).
À quelques semaines de la COP21,
des ONG se mobilisent et réclament
à la France une exemplarité
climatique. Que pensez-vous des
mesures proposées ?
J. J. : Pour parvenir à limiter le réchauffement
climatique à + 2 °C, il faut au moins diminuer de
moitié les émissions de GES à l’échelle planétaire
d’ici 2050. Bien sûr, les pays développés doivent
faire plus. Il me semble que les objectifs fixés par
la loi sur la transition énergétique et la croissance
verte promulguée cet été, et dont j’ai été un des
co-rapporteurs de l’avis émis par le Conseil
économique, social et environnemental, vont
dans ce sens. Celle-ci fixe en effet à la France
l’objectif de diviser par quatre ses émissions de
gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport à 1990.
Il lui faudra également diminuer de moitié sa
consommation énergétique et porter à 32 % la
part des énergies renouvelables. Reste à voir
maintenant comment cette loi sera mise en
œuvre. Pour tenir ces objectifs, il faut que les
décrets d’application soient mis en place très
rapidement.
(suite p. 4)
novembre 2015 - egis contact
3
L’ENTRETIEN
© BANQUE DE FRANCE – PASCAL ASSAILLY
PARCOURS
Jean Jouzel est né le 5 mars
1947 à Janzé, en Bretagne.
Diplômé de l’école supérieure
de chimie industrielle de
Lyon puis d’un DEA, il intègre
le Commissariat à l’énergie
atomique et aux énergies
alternatives (CEA) en 1968
pour effectuer une thèse
sur la formation des grêlons.
Il est ensuite enrôlé par
le glaciologue Claude Lorius
pour travailler avec
son équipe sur les carottes
de glace en Antarctique,
dont l’étude permettra
d’établir un lien entre gaz
à effet de serre et climat.
Ce travail aboutit à la
publication en 1987 dans
la prestigieuse revue Nature
d’un ensemble d’articles
confirmant ce lien.
Des épisodes climatiques plus violents et plus nombreux sont prévus à l’horizon 2050
(suite de la p. 3)
Les ONG prônent pour leur part un développement
des énergies renouvelables pour atteindre 100 %
du mix énergétique d’ici 2050. Cela s’appuie sur
un rapport de l’Ademe qui dit que c’est possible.
Pour ma part, je ne suis pas certain que l’on puisse
y arriver. Si on regarde à l’échelle planétaire, tous
les scénarios pour ne pas dépasser une hausse de
2 °C conservent une part de nucléaire dans leur
mix énergétique. Pour s’appuyer uniquement
sur les énergies renouvelables, il faudrait avoir
résolu le problème de leur intermittence avec
des solutions de stockage de l’énergie. Ce n’est
pas encore le cas.
Je suis par contre parfaitement en accord avec
leur proposition concernant l’arrêt du soutien
à la construction de centrales à charbon à
l’étranger. Quant au financement de la transition
énergétique, l’idée d’une taxe sur les transactions
financières dont les recettes seraient affectées
à la lutte contre les changements climatiques
et les grandes pandémies me semble tout à
fait pertinente, tout comme l’augmentation
progressive mais significative de la taxe sur
les émissions de CO2. Enfin, en ce qui concerne
le renforcement du réseau ferré et de la place
du vélo dans les politiques de transports pour
limiter le recours à l’automobile, je suis moimême un adepte du train et de la marche !
L’État doit faciliter
le déploiement
d’innovations
en adaptant
la réglementation
et en favorisant
la concertation.
4
egis contact - novembre 2015
Vous appelez à une implication
plus forte de la communauté
scientifique, de la société civile, mais
aussi des entreprises. Qu’attendezvous spécifiquement de ces dernières,
et plus précisément, d’un groupe
d’ingénierie comme le nôtre ?
rôle de facilitateur, d’une part en adaptant la
réglementation, d’autre part en favorisant
la concertation. Je suis persuadé que le fait
d’impliquer les citoyens, de leur permettre de
s’investir dans des initiatives innovantes, est
de nature à faciliter leur déploiement.
J. J. : Le réchauffement climatique est l’affaire
de tous. Les entreprises, au même titre que les
chercheurs, les politiques, les citoyens, ont un
rôle à jouer. D’abord en inscrivant tout ce qui
tourne autour de cet objectif de + 2 °C dans
leur développement. Les entreprises doivent
rechercher toutes les solutions susceptibles
de favoriser la transition vers un monde
plus sobre en carbone. Cela passe bien sûr par
l’innovation et par de la création d’emplois
moins délocalisables. Mais avant tout, elles
doivent y croire. Nous allons vers un monde
différent, il faut le faire avec enthousiasme !
Dans l’ingénierie notamment, il y a beaucoup
de pistes à explorer, sur les technologies, les
usages, les réseaux.
Aujourd’hui, des chercheurs
travaillent sur des méthodes
de modification climatique.
La “géo-ingénierie” est-elle selon
vous inévitable ? Comment étudier
et expérimenter ces techniques
sur des phénomènes aussi globaux,
tout en maîtrisant les risques ?
De nombreuses entreprises
développent des solutions pour
limiter les émissions de GES
ou être plus résilients face au
changement climatique. Pour
autant, les donneurs d’ordres restent
“frileux” quant à l’expérimentation
de nouveaux procédés et les
réglementations sont souvent
contraignantes. Comment faciliter
le déploiement d’innovations
dans ce contexte ?
J. J. : Cette frilosité des donneurs d’ordres est
une réalité. C’est à l’État de donner l’impulsion,
de favoriser les innovations qui vont dans le
bon sens et de lever les freins lorsque cela
s’avère nécessaire. Quand il faut compter en
France six à sept ans pour parvenir à monter
un parc éolien, contre trois ou quatre ans en
Allemagne, il est clair que l’État doit jouer un
J. J. : Je pense que la géo-ingénierie doit être
évitée. Rester en dessous de deux degrés
par rapport à la période préindustrielle est
techniquement possible. Les techniques qui
consistent à jouer aux apprentis sorciers,
par exemple en injectant des aérosols dans
la stratosphère pour imiter ce que font les
volcans afin de faire baisser la température
sont très dangereuses. D’abord parce qu’on ne
maîtrise absolument pas les effets secondaires
sur les précipitations, la couche d’ozone. De
plus, si pour des raisons techniques ou
géopolitiques, on est amené à les interrompre,
le réchauffement climatique qu’on aura contré
pendant dix, vingt ou trente ans repartira de
plus belle. Cela consisterait donc à laisser une
bombe à retardement pour nos enfants. Essayer
de trouver des solutions pour ne pas réduire
nos émissions et ne pas changer nos modes de
vie est incroyablement égoïste. Éthiquement,
cela me semble tout à fait condamnable visà-vis des générations futures. n
Responsable du laboratoire
de géochimie isotopique
du CEA, puis directeur adjoint
du laboratoire de glaciologie
et géophysique de
l’environnement (CNRS),
il prend la tête du laboratoire
de modélisation du climat
et de l’environnement du CEA
en 1997. De 2001 à 2008, il
dirige l’institut Pierre-Simon
Laplace, une fédération de
sept laboratoires travaillant
notamment sur les questions
du climat.
En 1994, il intègre le GIEC
(Groupe d’experts
international sur l’évolution
du climat), en tant qu’expert
du groupe de travail n°1.
En 2002, le CNRS lui décerne,
conjointement avec
Claude Lorius, sa médaille
d’or, plus haute distinction
de la recherche scientifique
en France. En 2007,
le GIEC, dont il assure
la vice-présidence du groupe
scientifique (de 2002 à 2015),
reçoit le Prix Nobel de la paix.
Jean Jouzel est également
membre de nombreuses
académies ou sociétés
savantes. En 2012, il reçut
le Prix Vetlesen considéré
comme le « Nobel des sciences
de la terre et de l’univers ».
Au cours de sa carrière,
il a été l’auteur de plus de
400 publications scientifiques
dont une cinquantaine sont
parues dans les meilleures
revues scientifiques (Nature
et Science).
GRAND ANGLE
VILLE DURABLE
Astainable ,
vitrine de l’innovation urbaine
®
© ENODO
Le projet Astainable®, qui vise à faire d’Astana, capitale du Kazakhstan, un modèle de ville
durable à l’horizon 2030, est l’occasion pour Egis de faire valoir, aux côtés de grands acteurs
de la construction et de l’énergie, la richesse et l’excellence de son offre en matière de ville
durable. Plein phare sur cette vitrine de l’innovation urbaine “à la française”.
Un projet salué
par le ministère
de l’Économie,
de l’Industrie
et du Numérique !
Le 19 octobre, les P-DG d’Egis, Eiffage et
Engie étaient réunis à la Maison de la Chimie
à Paris pour présenter l’outil Astainable®, en
présence d’Emmanuel Macron, ministre de
l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.
La direction générale du Trésor a financé ce
projet qui renouvelle totalement l’approche
du développement urbain et conforte un
marché en forte croissance à l'international.
Toutes les solutions (350 au total) de ce futur
durable ont ainsi été dévoilées, de
l’écomobilité à la gestion de l’eau, en passant
par la valorisation des déchets, l’agriculture
urbaine et la digitalisation. Le ministre a
salué la portée de cette initiative, qui traduit
le savoir-faire français en matière de ville
intelligente et permet à tous les acteurs
nationaux de coopérer pour répondre à la
complexité du défi urbain.
Perspective sur la base de loisirs Khan Shatyr, Astana.
Vers un modèle urbain durable
et attractif
Au cœur de la stratégie “Kazakhstan 2030”,
Astana, nouvelle capitale du pays depuis 1998,
a été choisie pour sa forte volonté politique
de transition vers un modèle exemplaire et
qualitatif de développement urbain. Pour
concrétiser cette aspiration, le collectif d’acteurs
économiques et industriels Astainable®, qui
regroupe des entreprises de toutes tailles mais
aussi des pôles de compétitivité et des centres de
recherches de toutes les régions de France, entend
faire la démonstration à l’international du savoirfaire français en matière de ville durable. Une
aubaine pour Egis, qui dispose d’une expérience
significative dans la conception-constructionexploitation de grands projets complexes :
« En tant qu’ingénieriste pluridisciplinaire, notre
Groupe a une parfaite légitimité à traiter la question
urbaine dans toutes ses composantes. Ce projet, qui
entend bâtir un écosystème urbain durable dans la
ville d’Astana, représente une vraie opportunité pour
une entreprise française comme Egis de promouvoir
des solutions novatrices et à forte valeur ajoutée
en matière d’ingénierie urbaine, d’écomobilité,
d’énergie… », explique Jean-Michel Ristori,
ancien directeur de la business line My City by
Egis®, porte-étendard de l’offre Egis en matière
de ville durable.
“Innover dans la ville” s’affiche ainsi en leitmotiv
des élus, des entreprises mais aussi de tous les
citoyens soucieux d’inventer une nouvelle façon
de vivre la ville. « L’innovation est au cœur des
enjeux et des défis auxquels les villes sont d’ores
et déjà confrontées : une empreinte énergétique
galopante, une congestion des axes de circulation,
des besoins croissants de logements et de services
urbains, des pressions alarmantes sur les ressources
naturelles… Elle est un puissant ressort au service de
la performance urbaine sous toutes ses formes, qu’il
s’agisse de favoriser le développement économique
et l’attractivité territoriale, ou d’améliorer la qualité
de vie des citadins. Gageons qu’Astana, en tant que
territoire-laboratoire de l’innovation urbaine aux
yeux du monde, sera une source d’inspiration
pour bon nombre d’initiateurs de projets urbains
à forts enjeux. » Une conjecture d’autant plus
probable qu’Astana a été retenue pour accueillir
l’exposition internationale de 2017 sur le thème
“Énergie du Futur : action pour la durabilité
mondiale”.
De l’utilité des démonstrateurs 3D
Contraction d’Astana et du mot anglais sustainable,
Astainable® met en avant un simulateur 3D de
ville durable qui, appliqué au territoire réel,
donne virtuellement l’ensemble des solutions
industrielles, techniques et technologiques
imaginées pour la ville d’Astana. « Cet outil de
design urbain interactif permet de donner une
meilleure visibilité à nos solutions françaises en
matière de ville durable, promues à l’export à travers
la marque ombrelle Vivapolis, qui fédère plus de 1 500
acteurs français du développement urbain, explique
Jean-Michel Ristori. Recourir à un démonstrateur
virtuel est également très utile pour expérimenter
une innovation en milieu urbain. Les innovations
que nous proposons structurent le développement
de la ville sous tous ses aspects techniques et
technologiques, à la fois dans le bâtiment, l’énergie,
les transports, l’eau, la gestion des déchets, les réseaux,
etc. Comme la ville fonctionne de manière systémique,
il est bien souvent difficile, voire impossible de rendre
compte à petite échelle de toute la complexité urbaine.
D’où l’intérêt d’un démonstrateur 3D qui, par une
ergonomie simplifiée et une liberté de conception
© BORIS-YVAN DASSIÉ
C
omplexe par nature, la ville concentre
de nombreux enjeux de mobilité,
d’énergie, et plus largement de développement durable. Concevoir la ville
de demain implique d’abord de repenser complètement la logique fonctionnelle des
centres urbains, afin d’accélérer la transition des
villes actuelles tentaculaires et énergivores, vers
des modèles plus durables, plus efficients et plus
respectueux du bien-être des habitants. C’est
pourquoi Egis, Eiffage et ENGIE (ex-GDF Suez)
ont imaginé le projet Astainable®. Cette initiative 100 % française a remporté en février 2014
l’appel à projets émis conjoin­tement par le ministère français du Commerce extérieur, la direction
générale du Trésor et la mairie d’Astana.
accrue, permet de varier les échelles et de visualiser
en conditions réelles les innovations, en mesurant
les retombées concrètes de nos solutions à tous les
niveaux de l’écosystème urbain. »
Au-delà de ces enjeux cruciaux, le démonstrateur conçu par la société partenaire Enodo,
spécialiste des maquettes urbaines virtuelles
et interactives, contribue à faciliter l’appropriation du projet Astainable® par les populations locales. « Cet outil vient renforcer
l’acceptabilité sociale des innovations par les
utilisateurs eux-mêmes, dont la participation
citoyenne active et consciente est tout à fait
essentielle à l’appropriation des enjeux de la
ville durable », conclut Jean-Michel Ristori. n
My City by Egis®
une vision humaine
de la ville
JEAN-MICHEL RISTORI,
directeur général délégué de Projacs, une société d’Egis
et ancien directeur de la business line My City by Egis®
« My City by Egis® place l’humain au cœur de tout projet urbain. Notre ambition n’est pas de
concevoir une ville générique, dont les concepts répétitifs seraient les mêmes aux quatre coins
du monde. Car pour bâtir une ville durable, il faut tenir compte de son histoire, de son climat,
de sa géographie… Nos projets intègrent une dimension sociologique forte, respectent les
lieux, les cultures et les modes de vie des citadins, connectent entre eux les espaces publics et
anticipent leur évolution future. Nous contextualisons à partir des données propres au
territoire, pour faire émerger le projet le plus adéquat et imaginer la façon la plus pertinente
de construire la ville. Nous nous attachons ainsi à faciliter le plus possible la mobilité, à
garantir la salubrité publique en milieu urbain, à penser une société énergétiquement
vertueuse, en développant par exemple les énergies renouvelables ou en rénovant les
bâtiments vétustes, et à améliorer constamment la qualité de vie des riverains. »
novembre 2015 - egis contact
5
GRAND ANGLE
AMÉNAGEMENT URBAIN
La “city” lyonnaise
en pleine évolution
Le quartier de la Part-Dieu, à Lyon, est engagé dans un vaste programme de transformation.
Un projet au long cours qui doit donner lieu, d’ici 2030, à un nouveau centre d’affaires.
Egis est mobilisé pour la mutation de ce centre névralgique qui conjuguera urbanisme,
mobilité et immobilier…
impliqués dans le suivi de la construction de
la tour InCity, l’un des ouvrages phares du
projet, appelée à s’imposer comme le plus
grand gratte-ciel de Lyon.
© L’AUC - STUDIO TANUKI
Un projet d’exception
L
“city” lyonnaise, actuellement de 1,5 million
de mètres carrés, pour développer l’offre
immobilière : logements mais aussi bâtiments
tertiaires, commerces et espaces publics.
C’est la Société Publique Locale (SPL) Lyon PartDieu qui coordonne le projet pour le Grand Lyon.
Au-delà de ses équipes d’ingénierie de spécialité
– transport, bâtiments, environnement et ville
durable – Egis assure également des missions
de conseil et d’études amont importantes pour
la mise en œuvre du projet.
Une vaste opération de rénovation
Les équipes Conseil du Groupe conduisent une
mission d’expertise sur les montages juridiques
et financiers de l’opération d’aménagement
© BORIS-YVAN DASSIE
C’est notre
savoir-faire
dans la gestion
de projets
complexes
qui a été
déterminant.
THIERRY LACROIX,
directeur de l’activité ville à Egis Conseil
6
egis contact - novembre 2015
dont la phase opérationnelle démarrera en
2017. De plus, pour rénover le quartier et
redimensionner les infrastructures en fonction
des besoins futurs des habitants et utilisateurs,
de nombreuses études préliminaires ont été
menées : Egis a travaillé sur la totalité des
espaces publics en programmation et études
techniques, ainsi que sur quelques ouvrages
majeurs, tels que la place publique souterraine
(future place Béraudier, prévue sur deux
niveaux et connectée à la gare).
Par ailleurs, le Groupe a été retenu pour réaliser
des études sur les transports en commun
pour le Syndicat mixte des transports pour
le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral)
et SNCF Réseau (voir encadré). Les spécialistes
du conseil immobilier d’Egis sont également
Au cœur du nœud
ferroviaire lyonnais
© R. LEFEBVRE
a Part-Dieu, quartier d’affaires
de Lyon et cœur économique de
l’agglomération, est le deuxième pôle
tertiaire et de décision français. C’est
aussi un lieu d’échanges régional,
national et européen stratégique : y convergent
trains grandes lignes et TER, mais aussi réseaux
de métro, tramway, bus et cars interurbains…
aux côtés de nombreux sièges sociaux,
commerces, hôtels, restaurants et équipements
culturels ou sportifs. Il comptabilise au total
quelque 2 200 établissements, 45 000 salariés
et plus de 500 000 déplacements quotidiens.
Traversé par ces divers flux, le quartier est
aujourd’hui saturé… Et il est appelé à être de
plus en plus fréquenté.
Le Grand Lyon Métropole a donc initié un
important projet. L’objectif ? Faire de Lyon
Part-Dieu une référence internationale
en matière d’innovation urbaine et de
performance économique. En premier lieu,
il s’agit de décongestionner le quartier en
prévision d’une croissance forte du trafic
dans les vingt prochaines années. Ensuite,
il est prévu de doubler la surface du bâti de la
« C’est notre savoir-faire dans la gestion de
projets complexes qui a été déterminant dans
le choix du maître d’ouvrage, souligne Thierry
Lacroix, directeur de l’activité ville à Egis
Conseil. En effet, il s’agit d’une part de concevoir
des infrastructures de transport multimodal et
de les interfacer avec le réseau existant. D’autre
part, nous devons contribuer à l’émergence d’un
nouveau quartier d’habitations et d’affaires.
Le tout, dans un environnement urbain déjà
complexe et dense. Egis dispose en interne
des expertises nécessaires pour répondre à
toutes ces attentes : l’ingénierie, pour les études
techniques des ouvrages, et le conseil, pour
la programmation et l’assistance à maîtrise
d’ouvrage. Nos équipes sont mobilisés sur ce
projet depuis bientôt quatre ans. »
Récemment, la Métropole de Lyon a confié
aux équipes ingénierie d’Egis deux nouveaux
marchés de maîtrise d’œuvre études et
travaux pour le secteur “Gare ouverte”,
appelé à devenir un grand pôle d’échanges
multimodal. Egis va concevoir et réaliser
les espaces publics du secteur, mettant à
contribution le savoir-faire de sa filiale
Elioth dans l’élaboration de prototypes
et innovations urbaines articulant usage,
confort climatique et approches énergétiques.
À terme, le réaménagement du secteur de la
gare prévoit l’émergence d’une grande place
publique ouverte et accueillante, ceinte d’une
offre renouvelée en matière de services et
structures hôtelières. Par ailleurs, les équipes
d’Egis seront mobilisées sur les études visant à
construire ou réaménager plusieurs ouvrages
souterrains interconnectés (parkings, gare,
métro). Des missions qui vont nécessiter une
coordination très forte entre les acteurs du
projet, un phasage des travaux optimal et
d’importantes contraintes de délais ! n
NICOLAS CLERC,
chef de projet à Egis Rail
La désaturation du quartier Part-Dieu est
directement liée au projet d’augmentation
de la capacité du nœud ferroviaire lyonnais
(NFL), porté par l’État et SNCF Réseau. Un
projet de mobilité majeur qui se déploie à
toutes les échelles : urbaine, régionale, nationale et internationale. Grand carrefour des
relations européennes pour les échanges
économiques nord-sud et est-ouest, point
de convergence d’une aire métropolitaine
de 2,9 millions d’habitants, le nœud lyonnais
ne peut plus, dans sa configuration actuelle,
répondre à l’augmentation des trafics
Grande ligne et TER. Il s’agit, via la réalisation de nouvelles infrastructures en surface
ou en souterrain, d’augmenter la capacité du
réseau actuel pour répondre à la demande
de circulations estimée à l’horizon 2030.
Trois études de faisabilité viennent d’être
réalisées par les équipes rail d’Egis (étude
d’exploitation, faisabilité technique, insertion territoriale), selon deux scénarios
proposés à SNCF Réseau : une infrastructure en surface avec section en viaduc, et
une option souterraine avec un tunnel
de grande longueur. « Depuis fin 2013,
cette mission a mobilisé une quinzaine de
personnes au sein d’Egis et fait appel à de
multiples compétences du Groupe, précise
Nicolas Clerc, chef de projet à Egis Rail.
L’avancée de ce projet et la reconnaissance
témoignée par notre client et ses partenaires
sont une source de satisfaction et de fierté
pour toute l’équipe : il s’agit d’un projet capital pour le réseau ferroviaire national et pour
l’agglomération de Lyon. » n
L’A63 s’élargit dans les Landes
Le chantier de l’A63 se poursuit pour Egis, chargé d’élargir une partie
de la section sud concédée à ASF*, entre Ondres et Saint-Geoursde-Maremne (Landes). L’opération, inscrite dans le plan de relance
autoroutier conclu entre l’État et les sociétés concessionnaires,
parachève la modernisation d’un axe majeur reliant Bordeaux
à la péninsule ibérique.
JEAN-LUC BOUTOUX,
directeur de projet Route
à Egis France Villes & Transports
A
Du fait de l’importance de cette opération
d’élargissement, de par son linéaire, son niveau
de trafic et son ambitieux objectif de mise
en service fin 2019, « l’organisation mise en
place par Egis repose sur une direction de projet
animée par un directeur de projet à temps plein
et des équipes de production pluridisciplinaires
implantés à proximité du client et du chantier »,
explique Laure Dubois-Bonnet, coordinatrice
grands projets Route à Egis France Villes &
Transports. Les travaux, qui débuteront à l’été
2016, seront réalisés sans interruption du trafic
routier. Une particularité qui incite les équipes
d’Egis à maintenir une présence permanente
LAURE DUBOIS-BONNET,
coordinatrice grands projets Route
à Egis France Villes & Transports
sur le chantier afin d’assurer la sécurité, ASF
déployant leur démarche exigeante “Sécurité
100% Chantiers” qui vise le zéro accident, au
même titre qu'Egis applique sa “Safety Attitude”.
Une ambition d’autant plus nécessaire que cet
axe a longtemps été considéré comme très
accidentogène en France. « Cette autoroute est
l’une des plus empruntées de France, caractérisée
à la fois par une fréquentation poids lourds de transit
intense et un flux estival pouvant atteindre 50 000
véhicules par jour, poursuit Laure Dubois-Bonnet.
La modernisation de cet axe sous-dimensionné et
inadapté est aujourd’hui une nécessité. »
Au-delà des impératifs de sécurisation des voies,
les travaux seront soumis à de forts enjeux environnementaux destinés notamment à limiter
le bruit aux abords du tracé et à préserver les
écosystèmes. « Nos équipes veillent à élever ce
tracé aux normes les plus exigeantes pour le respect des riverains et de l’environnement, explique
Jean-Luc Boutoux. Nous prévoyons par exemple
d’aménager un réseau séparatif d’assainissement
des eaux de surface, qui captera les eaux de l’autoroute et les traitera dans des bassins avant de
les rejeter dans la nature. Nous réduirons aussi
les nuisances sonores par l’installation de protections acoustiques sur les bandes riveraines. » n
* Autoroutes du Sud de la France
© EGIS - ALEXANDRE DOBIGNY
© BORIS-YVAN DASSIE
Nos équipes
veillent à
élever ce tracé
aux normes
les plus
exigeantes.
vant de longer la côte basque jusqu’à
la frontière espagnole, l’A63 comprend un important tronçon de
27 km, entre l’échangeur d’Ondres et
celui de Saint-Geours-de-Maremne,
dans les Landes. « Il s’agit du dernier tronçon de
l’A63 existant dans la configuration 2 x 2 voies,
indique Jean-Luc Boutoux, directeur du projet à Egis France Villes & Transports. Son élargissement à 2 x 3 voies sera réalisé par l’extérieur,
l’autoroute n’ayant pas été conçue au départ pour
être élargie. En parallèle, les ouvrages de passages
supérieur et inférieur, ainsi que la gare de péage
de l’échangeur de Capbreton seront réaménagés. »
La
modernisation
de cet axe sousdimensionné
et inadapté est
aujourd’hui une
nécessité.
© BORIS-YVAN DASSIE
© ASF/BALLOÏDE PHOTOS BAYONNE
ROUTE
BÂTIMENT
Le Crédit Agricole de Nantes
s’offre un nouveau siège
À Nantes, la caisse régionale du Crédit
Agricole Atlantique Vendée troque ses locaux
vieillissants contre un tout nouveau siège
de 14 000 m², hissé aux derniers standards
de confort et de performances.
Egis fournit une prestation globale de conseil
et d’assistance à maîtrise d’ouvrage
sur cet ambitieux programme immobilier.
Le Crédit Agricole a privilégié un bâtiment
basse consommation, conçu pour limiter son
impact sur l’environnement, en réfléchissant
aux matériaux, à la gestion de l’eau potable et
aux économies d’énergies. L’immeuble dispose
par exemple d’une enveloppe bioclimatique
très performante, permettant de limiter les
consommations de chauffage, de climatisation,
de ventilation et d’éclairage. Egis a suivi et
organisé toute la certification Haute Qualité
Environnementale (HQE) du projet aux phases
programmation, conception et réalisation.
Au-delà d’une assistance aux volets technique, juridique, administratif et financier,
Egis a orchestré toutes les actions menées
dans le cadre du déménagement. « Nous
avons accompagné le client dans la définition
Egis assure une mission globale
de conseil et d’assistance, qui
fait écho à la volonté du client de
maîtriser intégralement son projet.
ALEXANDRE DOBIGNY,
directeur de projet à Egis Conseil Bâtiments
© EGIS - ALEXANDRE DOBIGNY
P
our offrir à ses clients et à ses administrateurs un nouveau siège digne
de ce nom, le Crédit Agricole de
Nantes a fait le choix de construire
un bâtiment donnant la priorité au
confort et au bien-être. Il comprend ainsi des
lieux de vie et de travail tout équipés (Web café,
écrans géants, etc.), des espaces détente conviviaux, ainsi qu’un patio végétalisé. « Ce projet
répond au souhait du Crédit Agricole de proposer
un bâtiment qui soit aussi moderne que fonctionnel, souligne Alexandre Dobigny, directeur
de projet à Egis Conseil Bâtiments. Egis
assure une mission globale de conseil et d’assistance, qui fait écho à la volonté du client de maîtriser intégralement son projet, sans faire appel
à un promoteur. Nous avons ainsi réalisé la programmation architecturale, suivi la conception,
le choix des entreprises et l’organisation des travaux, ainsi que la gestion des phases de réception, livraison, parfait achèvement et garanties. »
Le NOSICA, nouveau siège social du Crédit Agricole Atlantique Vendée.
et l’analyse de ses besoins (volumes à traiter,
choix du déménageur…), dans la préparation
des appels d’offres et la coordination des différents intervenants le jour du transfert. Nous
avons aussi réalisé une charte d’aménagement
pour les nouveaux locaux, en aidant notamment au choix du mobilier, à sa réception et à
son installation. »
Investi depuis mai 2015, le nouveau siège a
permis un transfert en douceur du personnel
et de l’activité qui s’est maintenue durant la
totalité des travaux. Ces derniers, regroupés
en 24 lots, ont mis à contribution une grande
majorité d’entreprises régionales, selon les
vœux de la banque de « favoriser le développement économique de son territoire, en soutenant les initiatives des acteurs locaux ». En
décembre débutera l’aménagement paysager des espaces verts à la suite du curage,
du désamiantage et de la déconstruction des
anciens bâtiments. n
novembre 2015 - egis contact
7
GRAND ANGLE
Des sols stabilisés et renforcés…
+
LES
La disposition en plants serrés
du vétiver…
...une plante aux racines profondes (3 à 4 m),
permet de lutter contre l’érosion des sols et
de stabiliser les talus routiers. Cette solution
a reçu en 2013 le Trophée de l’innovation
et du développement durable de la Caisse
des Dépôts. Utilisée avec succès à Brazzaville
(Congo), elle a permis d’éviter des solutions
de protections lourdes, onéreuses et impactant
le paysage, et a contribué à l’amélioration
des conditions de vie des habitants.
Moins polluant que le béton
6 fois moins cher qu’une solution
de type murs gabion ou béton
Constitue un habitat pour
la protection de la biodiversité
(faune, flore)
Enrichit les sols et augmente
leur fertilité
Absorbe et fixe le carbone
Restaure l’équilibre des écosystèmes
perturbés par les travaux routiers
Changement cl
Des transports urbains
adaptés à la taille des villes…
+
LES
Face aux nouveaux besoins
des villes en matière de mobilité
durable…
Egis a développé la démarche “tramway autrement®”
qui propose quatre familles de tramways adaptées aux
diverses configurations urbaines : le tram classique,
le tram court, le tram économique et le tram express.
Pour chaque type de tramway, ont été définis
des aménagements urbains spécifiques, des stations
et dépôts, une finesse de desserte, un degré
de technologie, une capacité des véhicules et une
fréquence d’exploitation. Des options sont proposées,
allant des plus qualitatives aux plus optimisées.
Un coût adapté à la taille
de la ville avec un recentrage
sur les fonctionnalités
essentielles
se mob
Participe à un aménagement
urbain de qualité
Choix d’un système tramway
selon des critères d’utilité,
de performances et de coûts
Optimisation des consommations
Réduction des émissions
par passager transporté
Des comportements plus vertueux…
+
LES
La congestion du trafic routier
a des conséquences néfastes…
...pour l’environnement, l’économie et la qualité de vie.
Une solution développée par BNV Mobility (filiale d’Egis)
vise à lisser les pics de trafic grâce à une incitation
au changement de comportement des automobilistes.
Le système récompense ceux qui acceptent de
ne pas utiliser leur véhicule aux heures de pointe,
soit en différant leur trajet, soit en privilégiant
les transports en commun ou le covoiturage.
En 2009, cette solution a remporté un franc succès
aux Pays-Bas. Un test est prévu en France.
Moins de gaz à effet de serre
Réduit les risques santé (stress
au volant, pollution de l’air)
Fort de sa capacité d’innovation, E
territoriaux des solutions concrètes
et réduire leur impact environneme
de la Conférence sur le Climat
en décembre, Egis a mis en
de ses solutions sur la plateform
COP21”, un dispositif initié par
France développement durab
innovations, produits et se
pour le climat à trave
Tour d’horizon de
solutions d’E
Améliore la qualité de vie
(gain de temps)
Augmente le pouvoir d’achat
des utilisateurs (gain carburant,
moins d’usure de la voiture)
Diminue les coûts d’entretien
des voiries
Des crues et des inondations anticipées…
+
LES
Pour aider les territoires
face aux risques d’inondations…
Egis propose un système de prévision, de suivi du
risque, d’alerte contre les crues éclair en milieu urbain
et de gestion de crise. Il privilégie une approche
globale qui prend en compte les aspects économiques,
l’aménagement du territoire, les impératifs sociaux
et la protection de l’environnement. Ce système a reçu
le prix spécial du grand prix national de l’ingénierie.
8
egis contact - novembre 2015
Permet une analyse
coût-bénéfice spatialisée
de la protection contre
les inondations
Réduit la vulnérabilité
des hommes et des biens
Permet de dégager
des gains sur les plans
économiques, sanitaires
et environnementaux
+
LES
Le littoral est la zone
la plus exposée
au changement climatique.
Egis a développé des outils de modélisation
informatiques pour étudier les phénomènes et
leurs évolutions et aménager en conséquence le
littoral en vue de sa préservation. Cette solution
met en avant des techniques de protection
douces, du type “reconstitution” de cordon
dunaire avec végétalisation.
Sélectionner les
projets d’aménagement
cohérents avec le
territoire ayant des
fonctions productives
de valeur
Minimiser les impacts
des projets et organiser
leur compensation
Des écosystèmes valorisés et préservés…
La nature rend de nombreux
services à l’Homme.
Pour mieux intégrer ces services dans les projets
d’aménagement, Egis a créé AULNES, une solution
qui cartographie l’offre de services rendus par
les écosystèmes, estime les pertes engendrées
(valeur économique, environnementale, voire
sociétale), évalue la démarche ERC (Éviter, Réduire,
Compenser) et intègre la perte de “Capital Naturel”
dans le bilan socio-économique des projets.
+
LES
nt climatique
Évaluation de la valeur
de la biodiversité et des services
rendus par la nature
Les chiroptères voient leur survie
constamment menacée…
...par les projets de l’Homme (infrastructures, parcs
éoliens, etc.). Afin de contribuer à leur préservation,
Egis a conçu un outil innovant, Bat3Data, qui permet
d’identifier les espèces de chauves-souris, de suivre
et de mémoriser leurs trajectoires en 3D. L’outil a été
testé avec succès sur les autoroutes A406 (sud de
Mâcon) et A65, reliant Langon à Pau. Il a reçu
le Prix “Entreprises et Environnement 2014” dans
la catégorie “Biodiversité et Entreprises”.
+
LES
Différenciation des espèces
et des vols de chaque individu
en présence
Évaluation et analyse des pertes
Identification des corridors
écologiques (trames vertes et bleues)
Optimisation de projet, en vue
du maintien de la biodiversité
et des fonctions écologiques associées
Proposition de mesures
de services
d’évitement adaptées et
d’écoconception des ouvrages
Des bâtiments plus efficients…
obilise
+
LES
Pour des bâtiments moins énergivores,
Egis a conçu Clim’Elioth.
Cet outil d’écoconception permet d’évaluer les besoins et
dépenses énergétiques d’un bâtiment, mais aussi de proposer et
d’optimiser des options architecturales et techniques dès la phase
conception : ventilation naturelle, climatisation, puits canadiens…
Toutes les solutions peuvent être envisagées grâce à ce logiciel,
qui propose une approche énergétique et climatique globale
d’un projet architectural en un faible laps de temps.
tion, Egis propose aux décideurs
ncrètes pour adapter leurs projets
onnemental. Dans la perspective
Climat qui se tiendra à Paris
mis en lumière certaines
teforme web “Solutions Climat
ié par le Comité 21 et le club
nt durable pour valoriser les
s et services développés
à travers le monde.
zon de quelques
ons d’Egis.
Caractérisation de la
géométrie de la construction
et des propriétés physiques
associées
Évaluation du
comportement thermique
d’un bâtiment
Identification en amont
des solutions architecturales
et techniques d’un point
de vue énergétique
Des villes plus résilientes…
+
LES
Le changement climatique induit des
pressions accrues sur les villes.
La résilience urbaine, qui traduit la capacité d’un système urbain
à recouvrer ses fonctions suite à une catastrophe naturelle, devient
un enjeu majeur pour les collectivités locales. La démarche RESILIS
établit une cartographie des vulnérabilités des services urbains
et identifie des solutions techniques pour améliorer la résilience
urbaine de manière globale.
Évaluation de scénarios
multiples de perturbation
à partir de cartographies
Anticipation des effets
dominos induits
Des infrastructures plus adaptées et moins polluantes…
+
LES
Identifier les
vulnérabilités des
infrastructures et évaluer
les risques climatiques...
...auxquels elles sont soumises, c’est
toute l’ambition de la solution GERICI.
Couplée à un SIG, cette démarche
méthodologique évalue la capacité
d’adaptation des systèmes étudiés
(résilience) et identifie les mises à niveau
nécessaires. Cette solution a été testée
sur deux sections autoroutières en France.
+
LES
Meilleure intégration des contraintes
et risques environnementaux
dans la conception et la gestion
des infrastructures
Optimisation des coûts d’investissements
et de maintenance pour l’exploitant
Évaluation des bénéfices socio-
économiques pour les territoires desservis
Anticipation et gestion des risques
structurels et opérationnels liés
aux aléas climatiques
Les infrastructures
routières sont à l’origine de
plus de 70 % des émissions
de gaz à effet de serre…
...liées au secteur des transports. Aujourd’hui,
la maîtrise de ces émissions est un impératif
dès leur conception. Egis a mis au point un écocomparateur de variantes routières, Variways®,
qui permet d’évaluer l’impact carbone d’une
infrastructure routière lors des phases de
construction et d’exploitation au travers de deux
indicateurs : les émissions de gaz à effet de serre
(GES) et la consommation d’énergie.
Aide les décideurs
à optimiser
leurs projets et
à se positionner
sur les choix de
variantes à l’aide
de cartographies,
histogrammes,
tableaux…
Affichage des
émissions de
GES pour chaque
variante
novembre 2015 - egis contact
9
GRAND ANGLE
URBANISME
Monaco : un éco-quartier gagné sur la mer
© BORIS-YVAN DASSIE
Les contraintes environnementales
ont piloté toute la conception
d’ensemble. VALÉRIE BLANCHET,
directeur technique à Egis Ports
E
ntre l’anse du Portier et le Grimaldi
Forum, un nouveau quartier s’apprête
à voir le jour, portant au total à plus de
40 hectares la surface gagnée sur les
eaux, soit quelque 20 % du territoire
monégasque. Un défi majeur pour la Principauté !
La construction d’un éco-quartier de 6 hectares
va non seulement permettre de relancer la
dynamique d’urbanisme de Monaco, mais aussi
d’accueillir une population en forte croissance.
Le quartier proposera ainsi des bâtiments à
vocation résidentielle, des commerces, un port
d’animation, un grand parc végétalisé, etc. Les
travaux, qui débuteront fin 2016, devraient
se terminer dans une dizaine d’années, après
livraison des premiers immeubles en 2022.
Une plate-forme pérenne
Concevoir l’infrastructure maritime destinée
à “supporter” le futur quartier n’est pas une
© MICHEL DESVIGNE
Face à l’exiguïté de son territoire, la Principauté de Monaco a lancé un nouveau projet
d’urbanisation en mer pour créer, d’ici 2025, un éco-quartier sur un terre-plein de 6 hectares.
Aux côtés du titulaire de la concession réunissant notamment des actionnaires monégasques
et le groupe Bouygues, Egis conçoit toute l’infrastructure maritime de ce projet d’envergure.
mince affaire ! Des expertises en hydraulique
et géotechnique ont été mobilisées par Egis
dès les premières études pour identifier les
contraintes du projet. Profondeur des fonds
marins, nature géologique, effets de la houle,
risques sismiques… autant de paramètres à
prendre en compte pour garantir la pérennité
de ces infrastructures. « Pour assurer la stabilité
des ouvrages, en grande partie sous-marins, la
solution retenue est le confinement d’un remblai
par une ceinture de 18 caissons en béton armé de
26 m de haut et 12 000 tonnes de béton, remplis
de 24 000 tonnes de sable chacun, explique
Valérie Blanchet, directeur technique
à Egis Ports. Ces caissons gravitaires sont
munis de chambres d’amortissement, conçues
pour protéger les ouvrages des assauts de la mer
en cas de fortes houles et anticiper la montée
progressive de la mer due au réchauffement
climatique, tout en assurant la stabilité au
séisme de l’ensemble ».
Perspective aérienne du projet d’urbanisation en mer à Monaco.
Un littoral préservé
Jusqu’en mai 2016, la phase études nécessitera
d’Egis un travail constant d’interface avec les
divers acteurs du projet, dans le but d’intégrer,
à chaque étape de la conception, l’ensemble des
problématiques du chantier. Au-delà des aspects
techniques, Valérie Blanchet précise que « les
contraintes environnementales, dont la prise en
compte est prédominante pour la Principauté, ont
piloté toute la conception d’ensemble. » En tant que
nouvelle façade maritime, cette extension en mer
devra en effet s’insérer au milieu de deux zones
naturelles : la réserve du Larvotto et le tombant
des Spélugues. « Les espèces protégées (grandes
nacres, herbiers de Posidonie…) feront l’objet de
mesures de déplacement et de restauration hors
de l’emprise du projet. Une surveillance continue
des risques de turbidité (particules en suspension
dans la mer) sera assurée en phase travaux. Enfin,
dans un souci de préservation de la biodiversité,
la façade des caissons sera équipée de dispositifs
d’accueil pour la faune et la flore marines. » n
SERVICES À LA MOBILITÉ
Amsterdam révolutionne
le contrôle du stationnement urbain
Le système de contrôle du stationnement d’Amsterdam est considéré
comme l’un des plus avancés au monde. Son principe ? Des voitures
équipées de caméras scannent les plaques minéralogiques des
véhicules stationnés et envoient les données vers un système de
traitement automatisé en back-office. Un dispositif novateur, qu’Egis
est chargé de reprendre et d’améliorer sur le long terme.
C
© OLASER - ISTOCK
ela fait déjà cinq ans que les Scanning
Cars sont en place à Amsterdam. Une
dizaine de véhicules de contrôle circulent chaque jour dans les rues de la
métropole, balayant de leur scanner
plus de 1 250 voitures stationnées par heure !
Les plaques numérisées et les données GPS sont
envoyées à un back-office qui vérifie à distance
les droits de stationnement auprès des autorités
locales. Un système redoutable d’efficacité, que
la municipalité d’Amsterdam entend pérenniser
C’est une très belle référence pour
Egis, qui décroche ici son premier
contrat de services au stationnement
urbain et ce à l’étranger !
10
egis contact - novembre 2015
Un système unique au monde
© NANIS
JULIA FARRÉ,
chef de projet à Egis Projects
et même perfectionner, avec le concours d’Egis.
Pour une durée initiale de quatre ans, Egis est
chargé de reprendre l’exploitation des services
de stationnement de la ville à la suite de l’ancien opérateur néerlandais Cition, incluant la
reprise des équipements et du personnel en
place (150 personnes). « Egis décroche ici son premier contrat de services au stationnement urbain,
et ce à l’étranger ! se réjouit Julia Farré, chef de
projet à Egis Projects. Notre Groupe apporte un
regard neuf et extérieur sur les enjeux du stationnement à Amsterdam, avec une offre globale qui se
veut aussi innovante qu’attractive. » Au total, Egis
devra gérer 150 000 places de parking, 180 000
permis de stationnement numérisés pour les
résidents et 2 400 parcmètres.
« À la différence des autres villes comme Madrid
ou Paris, le modèle amstellodamois propose une
gestion entièrement dématérialisée du contrôle
au stationnement, précise Julia Farré. De la
vérification du paiement à la confirmation de la
contravention, le système gère la totalité du process. Plus besoin de verbaliser manuellement !
Les droits de stationnement sont numériques et
les PV directement envoyés par la poste. » Une
spécificité qui fait de ce système le plus performant à ce jour avec, pour seulement 80
agents affectés au contrôle, un taux de paiement visiteurs de 75 %. « Amsterdam fait bien
mieux que la plupart des grandes métropoles
européennes, avec un nombre moindre d’agents,
indique Jean-Noël Marteau, en charge du
marché du stationnement au sein d’Egis
Projects. Notre but est d’atteindre un taux de
92 % d’ici 2020. Pour y parvenir, nous viserons
une meilleure rotation des véhicules de résidents
et un respect plus important du paiement du
stationnement en voirie. »
À terme, les données récoltées permettront de
mieux comprendre la mobilité à Amsterdam,
laissant présager de multiples possibilités de
développement en matière de services aux
usagers. n
© STOA ARCHITECTURE
TRANSPORTS URBAINS
D’Ouest en Est,
le tram niçois
tisse sa trame…
Réorganisant complètement les transports sur
son territoire, la métropole de Nice va se doter
d’une nouvelle ligne de tramway, desservant
l’agglomération d’Ouest en Est sur 11 km.
Un projet technique qui entend répondre,
sous le double sceau de l’innovation et du
développement durable, aux enjeux accrus de
mobilité et d’urbanisme de la capitale azuréenne.
Cap sur un chantier mené tambour battant par
Egis, chef de file de la maîtrise d’œuvre.
JEAN-BAPTISTE RAPETTI,
directeur de travaux souterrains à Egis Rail
Après des études approfondies des sols excavés et
de leurs perméabilités, le recours à un tunnelier à
pression de boue (jusqu’à 5 bar) a été retenu pour
réaliser le creusement du tunnel. »
Les puits d’entrée et de sortie, les ouvrages en
tranchée et les quatre stations souterraines
seront réalisés à l’abri de parois moulées,
construites depuis la surface. « Pour les stations les plus profondes, poursuit Jean-Baptiste
Rapetti, le principe de soutènement retenu est
l’utilisation d’une paroi en “Té” à contrefort très
rigide, fortement épaissie à 1,20 m voire 1,50 m.
Pour certains ouvrages, fichés dans des sols peu
compacts, il va falloir traiter les matériaux pour
La solution
novatrice
de stockage
d’énergie par
supercondensateurs
est une première
en France.
ADRIAN MARTINEZ,
© R. LEFEBVRE
Nos clients
parlent de nous :
Métropole Nice Côte d’Azur
LAURENT CARRERE,
directeur du projet Tramway
Métropole Nice Côte d’Azur
Dans quelle mesure
cette ligne va-t-elle transformer
la physionomie urbaine ?
La transformation de la ville se traduira
par une requalification du cadre de vie et
un embellissement général des quartiers
traversés : aménagement
des espaces publics, plantation d’arbres,
élargissement des trottoirs… Nous
proposerons aussi aux citadins des
stations souterraines vastes et raffinées,
conçues comme des morceaux de ville à
l’échelle humaine, avec des accès facilités,
inscrits dans le tissu urbain, et une
distribution spatiale pensée pour être
aussi fonctionnelle que confortable.
En quoi ce projet est-il innovant ?
L’innovation se lit déjà dans la ligne
elle-même, qui mêle à la fois souterrain
et aérien. Par ailleurs, la technique
consistant à alimenter ponctuellement
le tram lorsqu’il est en station, a été
privilégiée sur tout son tracé en surface.
Une première en France ! Nous avons pour
le T2 des exigences d’exploitation fortes,
en termes de capacité de transport, mais
aussi de temps de parcours : relier le port
à l’aéroport de Nice en 26 mn, avec des
intervalles de 3 mn entre stations, est
un vrai défi. Toutes ces caractéristiques
revêtent un caractère hautement
novateur. n
directeur de projet à Egis Rail
Exit les caténaires !
La solution novatrice d’alimentation en énergie
adoptée pour la ligne T2 permettra aux trams
de circuler sans ligne aérienne de contact (LAC)
grâce à un système de stockage d’énergie utilisant des supercondensateurs. « Cette technologie est une première en France, indique Adrian
Martinez, directeur de projet à Egis Rail.
Elle permet de charger le tramway en moins de
20 secondes, lorsqu’il est en station. Des frotteurs
montés sous le tram assurent le contact avec le
bloc de charge aménagé au sol, lequel fournit toute
la puissance de traction nécessaire pour que la
rame atteigne la prochaine station, et ainsi de
suite. L’avantage du dispositif est qu’il peut être
exploité sur de longues distances. »
Déjà opérationnelle partiellement en Espagne
et en cours d’implantation au Brésil et en
Extrême-Orient, la technologie de stockage
d’énergie par supercapacité permet de franchir un pas considérable dans l’abandon des
systèmes d’alimentation continue aériens ou
terrestres.
“Nissa la bella” se nimbe
d’un ruban vert
Autre point fort du projet : l’embellissement
des espaces urbains traversés par la ligne
T2. « Le projet s’inscrit dans une démarche de
développement durable qui permettra à Nice
de s’affirmer comme la métropole verte de la
Méditerranée », indique Vincent Martin,
directeur de projet adjoint à Egis Rail.
Plus de 2 400 arbres vont en effet venir
agrémenter le tracé de la ligne et enrichir
le patrimoine arboré de Nice. « Les habitants
de la Métropole ont été consultés pour choisir
les essences d’arbres qui borderont la ligne en
surface. Elles sont toutes adaptées au climat
méditerranéen et répondent aux exigences
liées d’environnement urbain et de maintien
de la biodiversité », précise Vincent Martin.
Cette nouvelle ligne donnera naissance
à un véritable ruban vert sur l’axe rue de
France, avenue de la Californie et boulevard
René Cassin. Au total, 77 0000 m² de gazon
et 32 000 m² d’espaces verts investiront les
abords de la ligne. « En concertation avec
la Métropole, et aux côtés des architectes de
l’agence STOA, les urbanistes d’atelier Villes &
Paysages, filiale d’Egis, ont pensé les projets de
plantation de manière à obtenir une cohérence
globale de l’aménagement et donner une identité végétale à la future ligne. » n
* Le groupement ESSIA rassemble Egis (mandataire),
atelier Villes & Paysages (groupe Egis), Ingérop, TOA
Architecture, et Pierre Schall Architectes.
Le projet permettra à Nice de
s’affirmer comme la métropole verte
de la Méditerranée.
VINCENT MARTIN,
directeur de projet adjoint à Egis Rail
© EGIS
Le tram cheminera sous terre sur 3,2 km, entre
le secteur du port et la rue de France.
Une spécificité nécessitant d’importants travaux de génie civil dans les terrains alluvionnaires du “vieux Nice”, sous la supervision
attentive d’Egis et de Jean-Baptiste Rapetti,
directeur des travaux souterrains à Egis
Rail : « À ce jour, nous suivons pas à pas la réalisation du puits d’entrée par lequel sera introduite
la “machine” qui creusera la galerie souterraine.
Les terrassements
seront réalisés
en sous-œuvre,
afin de limiter
les nuisances
acoustiques et la
propagation des
poussières.
assurer la bonne tenue des parois moulées. Pour
d’autres, dans des sols de forte perméabilité, il sera
nécessaire d’étanchéifier le terrain dans le but de
garantir sa stabilité. Enfin, les terrassements seront
réalisés en sous-œuvre, à couvert de dalles coulées
à même le sol, qui permettront de réduire les tassements du bâti avoisinant, de limiter les nuisances
acoustiques et la propagation des poussières. »
Le passage en souterrain permettra une desserte optimale du centre-ville, tout en préservant sa qualité architecturale exceptionnelle.
C’est aussi un moyen de garantir les temps de
parcours, puisque le tramway sera affranchi des
contraintes de la circulation. Sa vitesse commerciale sera alors de 25 km/h (contre 14,2 km/h
pour le T1), ce qui le rendra réellement concurrentiel par rapport au bus ou à la voiture.
© MARIO RENZI
Sous le centre-ville
© EGIS
A
vec la ligne T2, Nice prépare l’avenir. Se substituant au transport
en site propre bus Est-Ouest, le
tramway reliera le port de Nice
au pôle multimodal de SaintAugustin, puis se divisera en deux branches
nord et sud, desservant respectivement le
centre administratif départemental (CADAM)
et l’aéroport de Nice. Grâce à une intermodalité favorisée, la ligne offrira aux citadins une
nouvelle expérience des transports publics et
une qualité de vie sensiblement améliorée.
Pour concrétiser ces ambitions, Métropole Nice
Côte d’Azur a confié à Egis et au groupement
ESSIA* la maîtrise d’œuvre complète des opérations, avec un impératif de mise en service en 2018.
Perspective aérienne sur la ligne de tramway T2, avenue du parc Ferber, Nice.
novembre 2015 - egis contact
11
GRAND ANGLE
BÂTIMENT
Audacieux, même pour IKEA !
Avec un design reconnaissable entre tous pour
des produits aux noms imprononçables, IKEA
a révolutionné le marché du meuble en 20 ans.
Cette singularité est la marque de fabrique de
l’enseigne. Ce qui l’amène à se lancer, parfois,
dans des projets qui pour d’autres, seraient
insurmontables ! Focus sur le tout dernier
magasin de Bayonne pour lequel Egis a assuré
la maîtrise d’œuvre tous corps d’état.
S
ituée à la sortie est de Bayonne
(Pyrénées-Atlantiques), cette sur­
fa­ce commerciale et de stockage de
­3 7 000 m² compte 1 200 places de
parking et s’étend sur 5 hectares.
C’est le neuvième projet suivi par Egis pour
ce client. À terme, le célèbre magasin jaune
et bleu s’intégrera dans une gigantesque
structure commerciale de 55 000 m² en cours
de construction et dont l’ouverture est prévue
pour l’été 2016. L’ensemble se répartira sur
trois niveaux, avec des parkings en rez-dechaussée (couvert et extérieur) et les surfaces
commerciales sur les deux niveaux supérieurs,
incluant une galerie commerciale (près de
boutiques spécialisées), un forum, un
90 
hypermarché, des restaurants et des bureaux.
© EGIS/VALÉRIE GALLET
Un projet hors normes
“L’emplacement, toujours l’emplacement”: ce
leitmotiv des professionnels de l’immobilier
pourrait être celui du groupe IKEA. Ce nouveau
projet est en effet situé au croisement des
autoroutes A63 et A64. Un lieu choisi par IKEA
pour son incomparable visibilité commerciale.
Pour Brice Berjot, chef de projet à Egis
Bâtiments Rhône-Alpes, « ce chantier était
exceptionnel car il présentait de réels défis
techniques. Nous avons dû bâtir le magasin sur
un marais, de sorte que le préchargement du
terrain et les fondations spéciales représentent
à eux seuls le coût de construction d’un magasin
traditionnel. Les fondations comptent 330 pieux
boues dont certains s’enfoncent à près de 70 m dans
le sol. Des drains verticaux de plus de 50 m ont été
mis en place suivant un maillage étroit. Outre ces
contraintes techniques, le contexte territorial était
complexe. Ceci explique notamment que ce projet
ait mis dix ans à sortir du sol et que les travaux
aient duré trente-deux mois. »
Une mécanique bien huilée
Pour mener ce projet à son terme, les équipes
Bâtiments (avec ENIA pour architecte) ainsi
que celles de Villes & Transport d’Egis (pour les
extérieurs) ont travaillé conjointement. « Cette
opération est l’une de mes meilleures expériences
de chantier, s’enthousiasme Laurent Wetter,
directeur des travaux à Egis Bâtiments SudOuest. Elle a exigé un engagement humain total.
Seize mois entre les premiers bétons et l’ouverture
au public, vingt-six entreprises en lots séparés, des
conditions météorologiques locales difficiles, un
concept connu et reconnu mais des ajustements
nombreux, constants et exigeants, une commission
de sécurité en plein mois d’août… La réussite de
cette réalisation n’a pu être atteinte qu’avec une
contribution soutenue et assidue de tous les acteurs
de la construction. Mais aussi une organisation,
maîtrisée et ferme, regroupant maîtrise d’œuvre
et pilotage sous une seule bannière. Nous avons
également eu la chance de travailler avec un
maître d’ouvrage qui maîtrise parfaitement ses
process et qui a su prendre des décisions rapides
et avisées. »
Dès la rentrée, les équipes Bâtiments d’Egis
seront mobilisées sur deux autres projets
IKEA emblématiques : à Nice avec l’agence
d’architecture Wilmotte, et à Lyon avec l’agence
TÉTRAC, mais il faudra attendre quelques
années pour les prochaines inaugurations ! n
Brice Berjot, chef de projet à Egis Bâtiments Rhône-Alpes, Xuan Truong, directeur de projet IKEA, Christian Gerbet, chef de projet IKEA, Laurent Wetter, directeur des travaux
à Egis Bâtiments Sud-Ouest
OUVRAGE D’ART
Premier lançage
du pont Citadelle à Strasbourg
Le lançage de la première partie
du pont Citadelle a eu lieu en août dernier
à Strasbourg. Avec une prouesse technique
unique en Europe, le géant de fer conçu et
réalisé par Egis franchira bientôt de sa courbe
gracieuse le bassin Vauban, permettant
au tramway, aux piétons et aux cycles
de rejoindre la ville transfrontalière de Kehl,
en Allemagne.
L
© EGIS ESE
e chantier du pont Citadelle a franchi
cet été une étape importante, avec
le lançage des 60 premiers mètres
du tablier, qui en comptera 163 au
final. Tout en courbure, le tablier
sera enjambé d’un arc métallique droit à
haubans, lancé d’une rive à l’autre à 37 m de
hauteur, et dont les pieds seront situés de part
et d’autre du tablier. Des caractéristiques tout
à fait singulières, que l’on doit à l’architecte
12
egis contact - novembre 2015
Jean-Bernard Nappi et aux équipes d’Egis Jmi
en charge de sa conception.
Avec ce nouveau pont, la capitale alsacienne
entend faire la part belle aux modes doux de
transport, dans un esprit de développement
harmonieux et durable de l’espace urbain.
L’ouvrage d’art, réalisé sous maîtrise d’œuvre
générale d’Egis, constituera un point de
passage privilégié pour les piétons, cyclistes
et usagers du tramway strasbourgeois
souhaitant se rendre quotidiennement dans
la ville voisine de Kehl.
Les travaux réalisés sous la supervision d’Egis
se poursuivront durant tout l’automne, avec le
franchissement des derniers mètres au-dessus
du bassin Vauban et de la voie ferrée qui le
longe. Suivront les opérations plus délicates
de hissage de l’arc et de mise sur appuis du
tablier jusqu’en mai 2016, où la réalisation des
voies du tramway pourra alors commencer. n
ÉNERGIE
Un réseau Smart Energy
pour le campus de Saclay
Paris-Saclay n’en finit plus d’attirer les regards ! Futur pôle mondial de recherche et d’innovation,
le campus urbain se fait le défenseur d’un nouveau modèle énergétique propre et sans gaspillage,
fondé sur une infrastructure innovante : un réseau intelligent de chaleur et de froid, irriguant
l’ensemble du campus, et alimenté par une géothermie profonde sur la nappe de l’Albien.
P
MICHEL DURET,
© MAGALI FRAYSSINES
Saclay comme le synchrotron Soleil (accélérateur
à haute énergie de particules élémentaires)
ou l’IDRIS (Institut du développement et des
ressources en informatique scientifique) et de
la réinjecter dans le réseau de chaleur au profit
des consommateurs. »
Avec ce réseau de chaleur, l’EPPS inscrit
clairement Paris-Saclay dans la transition
énergétique, en permettant tout à la fois
de réduire l’impact carbone du campus, de
valoriser les énergies locales, de maîtriser
la facture énergétique et de mobiliser les
ressources exceptionnelles du territoire pour
inventer les services énergétiques de demain.
À terme, l’EPPS souhaite associer le réseau de
Ce réseau
de chaleur
constitue la
première brique
d’un réseau
“Smart Energy”
global sur
le campus de
Saclay.
connecté alliant technologies “smart”, stockage
et haute efficacité énergétique, Egis s’appuie
sur son savoir-faire dans le management
de projets complexes et dans l’ingénierie de
conception pour la production et la distribution
d’énergies. Le projet vise à irriguer l’ensemble
du campus urbain d’une eau tempérée (27 °C
à la source) et d’assurer l’alimentation de tous
les futurs bâtiments qui se construiront d’ici
2022 dans les zones d’aménagement concerté
de l’école Polytechnique et du Moulon. « Nous
proposons une gestion intelligente et mutualisée
de l’énergie, grâce à un réseau innovant utilisant
la géothermie au bénéfice de tous, indique Anne
Morange-Chicher, directrice du projet. Des
pompes à chaleur valoriseront quatre forages
dans la nappe de l’Albien, puis des sous-stations
d’échange se chargeront de desservir l’ensemble
des constructions neuves pour leurs besoins en
chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation et
rafraîchissement. »
Le réseau sera intelligent et pourra aussi, selon
les cas de figure, récupérer l’énergie positive
produite par les bâtiments raccordés. « Grâce à
des systèmes de récupération d’énergie installés
dans les bâtiments et raccordés au réseau de
chaleur, il sera possible non seulement d’alléger
les factures énergétiques de ces mêmes bâtiments,
mais aussi d’augmenter à plus de 60 % le taux
d’énergies renouvelables du réseau, précise Séb
astien Burdinat, ingénieur spécialisé CVC*
Fluides à Egis Industries. À terme, le réseau
de chaleur pourra même permettre de valoriser
la chaleur fatale** (ou chaleur perdue) produite
par certains sites industriels du plateau de
© BORIS-YVAN DASSIE
directeur de la business line Energie à Egis.
Réseaux Chaud /
froid (4 tubes)
Production
semi-centralisée
(SSTI)
Production de froid
semi-centralisée
Production centralisée
Nous proposons
une gestion
intelligente et
mutualisée de
l'énergie, grâce
à un réseau
innovant
utilisant la
géothermie au
bénéfice de tous.
Chaudière gaz
centralisée
Pompe à chaleur
semi-centralisée
Capacité future
d'échange, de
stockage et
d'intégration des
EnR & R disponibles
localement (hors
périmètre CREM)
Réseau d'eau
tempérée / chaleur
(2 tubes)
ANNE MORANGE-CHICHER,
directrice du projet Réseau de chaleur
de Saclay à Egis.
chaleur et de froid à un Smart Grid électrique***
pour former le premier réseau multi-énergies
du Grand Paris, vitrine de premier plan pour les
industriels de l’énergie regroupés sur le campus.
C’est aussi une chance pour Egis de « valoriser
son savoir-faire dans la conception d’un nouveau
modèle énergétique, adaptable aux nombreux
territoires à énergie positive et croissance verte
qui se développent en France et en Europe ». n
À terme, il sera possible de valoriser
les énergies fatales contribuant à augmenter
le taux d’énergies renouvelables du réseau.
* Climatisation Ventilation Chauffage.
** Par chaleur fatale, on entend une production de
chaleur dérivée d’un site de production, qui n’en
constitue pas l’objet premier, et qui de ce fait n’est
pas nécessairement récupérée.
*** Réseau de distribution intelligent permettant
d’optimiser la consommation et la production d’électricité.
© P. ADIER
© BORIS-YVAN DASSIE
orteur de projets structurants à
l’échelle du territoire, le campus
urbain de Paris-Saclay est un projet
majeur du Grand Paris. Il est aussi
l’opportunité de faire de Paris-Saclay
un éco-territoire à énergie positive. C’est dans
ce but que l’établissement public Paris-Saclay
(EPPS), en charge de l’aménagement du campus,
vient de confier au binôme Idex Energies et
Egis la conception, la réalisation, l’exploitation
et la maintenance d’un vaste réseau de chaleur
dont l’innovation consiste à mobiliser une
source d’énergie renouvelable, à la fois locale
et inépuisable : la géothermie dans la nappe
d’eau souterraine de l’Albien située à 700 m de
profondeur. « Ce futur réseau constitue la première
brique d’un réseau “Smart Energy” global destiné
à faire du campus urbain une formidable vitrine
technologique aux yeux du monde », souligne
Michel Duret, directeur de la business line
Energie à Egis.
Pour l’étude et la réalisation de ce réseau
SÉBASTIEN BURDINAT,
ingénieur spécialisé CVC Fluides à Egis Industries
novembre 2015 - egis contact
13
© EGIS - CÉDRICK CHATENET
EXPERTISE
Lyon : l’énergie
de freinage recyclée
et mutualisée
Quand ils freinent, métros et tramways peuvent renvoyer de l’énergie au réseau électrique
de distribution. Récupérer cette énergie et la recycler le plus possible : c’est toute l’idée
du système de “mutualisation des réseaux de traction électrique” imaginé par Egis
sur une partie du réseau de Transport en Commun Lyonnais (TCL). Une solution innovante
pour laquelle toute l’expertise d’Egis est requise.
© EGIS - CÉDRICK CHATENET
En phase de freinage, le moteur électrique
d’un tramway ou d’un métro se comporte
comme un générateur qui transforme le mouvement en électricité. Dans un réseau où circulent plusieurs rames, l’énergie générée par
l’une au freinage peut servir à en alimenter
une autre en phase de traction. Mais faute de
“récupérateurs”, cette énergie est perdue
sous forme de chaleur ou d’usure des freins
mécaniques. « La mutualisation de l’énergie
de traction entre métro et tramway va offrir
un taux maximal de recyclage de cette
énergie, en augmentant le nombre de rames
potentiellement récupératrices, souligne
Cédrick Chatenet, expert énergie à Egis
Rail. En heures creuses, lorsqu’il y a très peu
de rames, l’énergie excédentaire est récupérée
14
egis contact - novembre 2015
JÉRÉMIE HUET,
chef de projet à Egis Rail
par un appareil appelé onduleur-écrêteur, puis
réinjectée dans le réseau haute tension (20 kV)
propre au réseau métro, et consommée par les
équipements de station : éclairage, ventilation,
ascenseurs, escaliers mécaniques, etc. »
Le dispositif de mutualisation permet par
ailleurs de fiabiliser l’alimentation de traction
électrique, grâce au maillage des réseaux
tramway et métro, et donc à la mise en
commun de leurs sous-stations* de production
électrique. « À Jean Macé, nous avons complété
la sous-station tramway existante de façon à
ce que le courant excédentaire, produit par
le métro en phase de freinage électrique,
puisse être réinjecté sur le réseau tramway,
explique Cédrick Chatenet. Cette liaison de
mutualisation nous a permis de faire l’économie
d’un ensemble transformateur-redresseur, en
récupérant celui de Jean Macé pour le transférer
à Debourg. La surface ainsi libérée à Jean Macé a
été réutilisée pour accueillir une nouvelle sousstation trolleybus ; ce qui représente un gain
foncier majeur pour le maître d’ouvrage. »
En conclusion, la solution mise en place offre une
économie sur le coût d’opération et une amélioration de la disponibilité de l’énergie 750 V globale,
le tout dans une volonté partagée d’innovation.
La solution va offrir un taux maximal de recyclage
de l’énergie de freinage, en augmentant le nombre
de rames potentiellement récupératrices.
© EGIS - MICHEL MEZDAD
Ce dispositif de
mutualisation
est actuellement
en cours de
réglage final par
nos équipes.
Si le principe de mutualisation d’énergie présente de nombreux avantages, l’interconnexion
des alimentations des deux réseaux a néanmoins soulevé une difficulté technique : « Le
réseau de tramway peut présenter une tension
électrique maximale théorique de 1 000 V lors
des freinages. Or les rames de métro actuelles
– les “MPL75” – ne supportent pas plus de 900 V,
précise Michel Mezdad, adjoint au chef du
département “Énergie Ligne Aérienne” à
Egis Rail. Cette incompatibilité provient de la
chaîne de traction des rames de métro lyonnais
construites en 1975. Ces rames sont incompatibles
avec les nouvelles normes de la traction électrique,
que le tramway respecte de son côté. »
L’onduleur-écrêteur, utilisé pour le recyclage
de l’énergie de freinage, est alors utilisé aussi
comme absorbeur des surtensions tramway.
L’appareil a été réglé de façon à ce que la tension ne dépasse pas 850 V. Les rames de métro
sont ainsi protégées des surtensions.
« Cette solution de mutualisation pourra être
déployée prochainement sur le reste du réseau
métro. » En effet, de nouvelles rames plus puissantes vont être livrées sur les lignes B et D
Cette solution
de mutualisation
pourra être
déployée
prochainement
sur le reste du
réseau métro.
MICHEL MEZDAD,
adjoint au chef du département “Énergie Ligne
Aérienne” à Egis Rail
d’ici 2024, en cohabitation avec les rames
actuelles. Le réseau traction sera ainsi mieux
maillé, protégé des surtensions, et offrira un
taux de récupération de l’énergie de freinage
plus élevé. Ce schéma est également transposable sur d’autres réseaux en cours de développement, comme Marseille ou encore la
région parisienne. n
* Une sous-station est une installation électrique
permettant l’alimentation en énergie électrique
d’une section de ligne ferroviaire.
Jean Macé
MB + T2
Prolongement T1
Debourg
MB + prolongement T1
Prolongement Métro B
CÉDRICK CHATENET,
expert énergie à Egis Rail
Carte du réseau de transports lyonnais
© TRANSPORTS EN COMMUN LYONNAIS – TCL.FR
Mutualiser l’énergie de traction,
une source d’économies
Réduire les surtensions…
© MARIO RENZI
À
l’occasion des chantiers d’extension
du tramway T1 à Debourg et
du métro B à Oullins Gare, les
ingénieurs d’Egis en charge de
la maîtrise d’œuvre ont proposé
au Sytral (Syndicat mixte des transports pour
le Rhône et l’agglomération lyonnaise), une
solution originale pour fiabiliser et rendre plus
efficace l’alimentation de traction électrique.
Le principe ? « Augmenter la probabilité de
récupération de l’énergie de freinage des rames
en circulation, en maillant électriquement les
réseaux tramway et métro sur deux stations : Jean
Macé (tram T2 et métro B) et Debourg (Tram T1 et
métro B), indique Jérémie Huet, chef de projet
à Egis Rail. Ce dispositif de mutualisation est
actuellement en cours de réglage final par nos
équipes, en étroite collaboration avec Kéolis qui
exploite le réseau des transports lyonnais, et INEO
l’entreprise en charge des travaux. »
REGARDS & CONVICTIONS
© MEDDE, LAURENT MIGNAUX
Nathalie Cecutti, cheffe de la Mission prospective au Commissariat
général au développement durable (CGDD), a dirigé le programme
“Penser autrement les modes de vie à l’horizon 2030”. Quelles sont
les tendances observées dans la manière de penser, de se mouvoir,
d’habiter, de produire et de consommer ? Dans quelle mesure
sont-elles porteuses de changements ? Quelles actions engager ?
Une invitation à poursuivre les efforts d’inventivité de l’ingénierie
pour accompagner les grandes transitions de notre temps.
NATHALIE CECUTTI,
cheffe de la Mission prospective au Commissariat général au
développement durable (CGDD), du ministère de l’Écologie,
du Développement durable et de l’Énergie (MEDDE)
Pouvez-vous présenter en
quelques mots la mission prospective
du ministère de l’Écologie, du
Développement durable et de l’Énergie ?
L
© MARTIN ANGELOV, 2009. CREATIVE COMMONS
a Mission prospective assure depuis
2008 trois missions transversales :
Elle anime les réflexions prospectives de l’administration centrale
et des services déconcentrés du
ministère, elle assure une veille sur les thèmes
émergents pour mieux anticiper l’évolution
des politiques publiques du ministère, et elle
réalise des programmes de prospective sur
Quels modes de vie
à l’horizon 2030 ?
les modèles et transitions de long terme vers
un développement durable. Le programme
“Penser autrement les modes de vie en 2030”,
qui vient d’être publié, se veut un recueil inédit
des problématiques, signaux faibles et études
se rapportant à l’évolution de nos modes de vie.
Pourquoi s’intéresser aux modes
de vie futurs ?
Les changements climatique, économique
et sociétal, dont les impacts se font de plus
en plus ressentir sur les populations (migrations, chômage, précarité), rendent inévitable
l’adaptation de nos politiques publiques et l’impulsion de dynamiques de développement plus
soutenables. Dès 2009, la Mission prospective
a considéré que l’approche prospective des
modes de vie devait être rapidement abordée pour éclairer les politiques publiques et
la manière de les conduire, dans une société
très mouvante et agissante, fortement imprégnée par le numérique.
Quelles sont les tendances fortes
et émergentes qui pourraient
transformer les modes de vie au
cours des quinze prochaines années ?
Trois volets de tendances suggèrent des pistes
d’actions pour nos politiques publiques.
Le premier renvoie au pouvoir d’agir du citoyen
dans l’économie globale, à la question de la
gouvernance multi-échelle (du citoyen aux
institutions). À l’heure de la forte progression
des économies alternatives (économie positive,
du partage), ce bouillonnement citoyen
interroge le positionnement de nos politiques
publiques.
Le deuxième volet est celui du retour à l’échelle
de la proximité et des forces de transformation
locales. L’émergence de nouvelles géographies
sociales et territoriales confère un rôle majeur
au potentiel de chaque territoire et à la gouvernance des acteurs locaux pour le préserver et
le faire fructifier dans un partenariat responsable, associant localement État, collectivités,
entreprises et société civile. Ce capital territorial, où se croisent bien-être, bien commun et
responsabilité sociétale, est illustré notamment
par la préservation du milieu de vie, à travers
une coopération citoyenne, l’agro-écologie, les
petites transitions énergétiques locales.
Le troisième volet est plus incertain. Le travail a
consisté à souligner que l’humain et la machine
allaient converger vers une “hybridation” dont
on ne connaît ni l’ampleur ni les répercussions.
Cette frontière floue entre le vivant et la
machine interférera inévitablement avec des
problématiques de notre société à cet horizon
de temps (vieillissement, Internet des objets…)
et réinterroge profondément le sens de nos
valeurs.
Comment faire évoluer les
politiques publiques pour faciliter
l’action dans les territoires ?
La Mission prospective a anticipé sur le constat
d’un mouvement de fond qui, en 2015, est bel
et bien visible et impacte tous les secteurs de la
société : les questions d’innovation sociale, de
responsabilité sociétale, d’économie circulaire
et collaborative, de société du partage sont présentes quels que soient ces secteurs.
La société est prête à se mobiliser, notamment
les jeunes, qui sont un public d’importance
en matière d’infléchissement des comportements, et les entreprises, qui innovent dans
ces domaines et sont force de proposition. Il
existe de nombreuses “initiatives positives”,
des expérimentations réussies, pour des modes
de vie durables !
Le ministère déploie plusieurs cadres pour
accompagner ce changement et faciliter la
transition énergétique auprès de tous les
acteurs et, en particulier, les entreprises qui
œuvrent au quotidien sur les territoires. La
mise en place des territoires à énergie positive
pour la croissance verte (TEPCV), territoires
d’excellence de la transition énergétique et
écologique, en est un. La collectivité agit pour
réduire les besoins en énergie de ses habitants,
des constructions, des activités économiques,
des transports, des loisirs.
Cela concerne en 2015 plus de 200 territoires en
France, où les synergies d’actions entre acteurs
restent à inventer et à mettre en œuvre.
Dans quelle mesure les démarches
prospectives d’Egis et du CGDD
se rejoignent-elles ?
Egis est un acteur incontournable de la
“fabrique” de la ville et des territoires.
Il contribue, par ses réalisations de qualité
et ses innovations en matière d’efficacité et
sobriété énergétiques, à accomplir la transition énergétique qui est en marche. Au-delà,
pour s’engager vers une transition écologique
plus complète, l’intégration du bien-être des
populations via la qualité du cadre de vie est
un enjeu majeur de développement durable et
un axe de progrès pour nos villes et campagnes.
Ainsi, par exemple, les politiques publiques
du ministère encouragent historiquement
un retour à la nature. Dans ce sens, l’appel
à projets “Villes respirables en 5 ans”, paru
en juin dernier, vise à faire émerger des
“villes laboratoires” volontaires pour mettre
en œuvre des mesures exemplaires pour la
reconquête de la qualité de l’air afin de garantir,
d’ici cinq ans, un air sain aux populations.
La tâche est ample pour reconquérir une ville
où il fait bon vivre, en assainissant l’air, l’eau et
la terre, trop longtemps altérés par un développement peu soucieux des aménités urbaines.
Là encore, nul doute qu’une entreprise comme
Egis saura faire preuve d’inventivité ! n
Kolelinia, concept de pistes cyclables alternatives
novembre 2015 - egis contact
15
RENCONTRE
Des “Bulles” en Artois-Gohelle
Rencontre avec l’équipe du BHNS à Béthune
Le bus à haut niveau de service (BHNS) gagne le Pas-de-Calais ! Six axes structurants,
ou lignes “Bulles”, innerveront l’ex-bassin minier à l’horizon 2019. Les Bulle 2 et Bulle 6,
qui relieront les territoires du Bruaysis et du Béthunois, sont en cours de réalisation par
les équipes de maîtrise d’œuvre d’Egis. Immersion au cœur du plateau projet de Béthune,
où tous les talents sont réunis pour réussir ce nouveau mode de transport collectif !
Le projet BHNS
est en prise directe
avec le quotidien
des gens et vise à
améliorer la mobilité
sur tout le territoire.
SANDRA DEJACKER,
© EGIS
assistante de projet
à Egis France Villes & Transports
De gauche à droite : Vincent Bricout, Bertrand Evrard, Guillaume Guenard, Claire Langlois, Nicolas Vanbelle,
Frederic Payage, Frederic Verset, Jeremy Desfrenne, Cédric Danos, Belkacem Ali-Bey, Sandra Dejacker, Jacques Thery
C
’est à Béthune, dans la communauté
d’agglomération d’Artois Comm.
– l’une des plus vastes de France –
qu’une douzaine de collaborateurs
d’Egis se sont installés le temps
du projet, autour de différents pôles et corps
de métier : Infrastructures urbaines Génie
Civil et Ouvrages d’art, Environnement et
Réglementaire, Architecture Urbanisme et
Paysage, Transport Circulation et Système.
Après six mois d’études préliminaires visant à
analyser les potentiels des deux futures lignes,
le groupement Egis* a proposé au Syndicat
mixte des transports Artois-Gohelle des
tracés quasi-finalisés. Pourtant, rien n’exclut
à ce stade du projet de possibles variations,
à l’instar de la Bulle 2, où de récentes études
écologiques viennent changer la donne…
Une urgence végétale
La journée commence sur les chapeaux de
roues pour Anne Brancart, chef de projet
Environnement. Elle rassemble et met en
plusieurs spécimens de végétaux inscrits sur la liste
des espèces protégées du Nord-Pas-de-Calais, lui
écrit Christophe Bénard, responsable du pôle
Environnement et Réglementaire. Nous allons
devoir mettre rapidement en œuvre des mesures
d’évitement afin de contourner la zone… J’informe
Cédric. »
Mon rôle est aussi de faire
en sorte que le projet
BHNS soit accepté par
les communes.
CÉDRIC DANOS,
directeur de projet à Egis France
Villes & Transports
L’union fait la force !
Les yeux rivés sur le plan que Christophe
vient de lui apporter, Cédric Danos, directeur du projet, réfléchit déjà aux possibilités
qu’offre le territoire d’Houdain pour rectifier le
tracé, sans compromettre les objectifs de desserte. Sa priorité ? Faire en sorte que le projet
BHNS soit accepté par les communes, à travers
une démarche quotidienne de concertation. Et
Cédric sait combien la préservation des espaces
naturels est une question essentielle pour les
collectivités locales. « Au lieu de traverser la fosse,
nous pourrions la contourner sur sa face nord-est
puis bifurquer sud-ouest pour rejoindre la station
Marronniers ? suggère-t-il. Cela nous permettrait
de conserver un temps de parcours acceptable, tout
en évitant d’impacter les plantes protégées. Mais il
va nous falloir l’accord des élus locaux… Sandra,
pouvez-vous organiser une réunion au plus tôt ? »
À leurs côtés, Sandra Dejacker, assistante
du projet en charge de toutes les démarches
administratives, prend note de cette urgence
dans le calendrier, qui se resserre chaque jour
un peu plus… Originaire de Lillers, à une dizaine
de kilomètres de Béthune, Sandra fait partie des
ressources locales recrutées spécialement pour
le projet, qu’elle considère comme une véritable
avancée pour sa région. « Le réseau actuel des
transports en commun souffre d’un manque
d’attractivité à cause des retards qu’occasionnent de
mauvaises conditions de circulation, confie- t-elle.
Le projet BHNS est en prise directe avec le quotidien
des gens et vise à améliorer la mobilité sur tout le
territoire, ce qui est très motivant ! Mais c’est aussi
un vrai challenge, car les délais imposés par le
maître d’ouvrage sont très serrés. »
Venu leur prêter main-forte, Frédéric Verset,
directeur de production, sait que les ressources
du plateau vont devoir, dans les heures qui
suivent, travailler de concert pour trouver
une solution à la problématique soulevée
par Christophe. Il va en premier lieu vérifier
auprès des différents pôles que la proposition
de contournement ne pose aucune difficulté
technique majeure. « Chaque fois que l’on touche
au tracé, il est nécessaire de repasser au crible
les diverses composantes du projet, telles que les
contraintes géotechniques, les plans de circulation/
régulation, ou encore l’insertion paysagère, si l’on
souhaite garantir une conception d’ensemble
cohérente et acceptée par tous. Cela demande des
ressources multiples, en temps et en personnes,
mais c’est la raison d’être de notre organisation
en plateau : faire jouer les synergies ! »
En attendant l’adoption définitive du projet,
qui surviendra à l’issue de l’enquête d’utilité
publique de 2016, les collaborateurs d’Egis
s’emploient pour l’heure à boucler les études
d’avant-projet définitif, ainsi que les divers
dossiers réglementaires, à remettre impérativement pour la fin octobre. Les travaux en
ligne pourront quant à eux commencer dès la
fin de l’année prochaine.
* Le groupement est composé d’Egis France
Villes & Transports (mandataire), atelier Villes &
Paysages (groupe Egis), Hexa Ingénierie, Acogec,
Hydrogéotechnique Nord et Ouest, agence Odile Guerrier.
La raison d’être de notre
organisation en plateau
est de faire jouer
les synergies.
FRÉDÉRIC VERSET,
directeur de production
à Egis France Villes & Transports
De nombreuses
études urbaines et
environnementales ont
déjà été menées sur les
deux futures lignes.
ANNE BRANCART,
cohérence les dernières pièces constitutives
du dossier préalable à l’enquête publique,
qui aura lieu au premier semestre 2016.
« Je compile actuellement les diverses études
environnementales menées successivement depuis
août 2014, sur les questions de l’air, de la santé, de
l’acoustique… en vue de préparer l’enquête d’utilité
publique, dernière étape avant le commencement
des travaux. »
Dans ses mails du jour, le dernier relevé
écologique de l’étude d’impact menée sur
les écosystèmes en bordure de la Bulle 2. Les
résultats sont sans équivoque : au moins trois
espèces végétales protégées sont directement
affectées par le tracé de la future ligne… « Il
semble que l’ancienne fosse d’extraction minière
n° 7, située dans la commune d’Houdain, abrite
16
egis contact - novembre 2015
© EGIS - ATELIER VILLES & PAYSAGES
chef de projet Environnement
à Egis France Villes & Transports
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