Concepteur du long terme Novembre 2015 / N° 39 Limiter le réchauffement climatique impose de changer nos modes de développement P. 3 : JEAN JOUZEL Climatologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC GRAND ANGLE + Changement climatique LES La disposition en plants serrés du vétiver… ...une plante aux racines profondes (3 à 4 m), permet de lutter contre l’érosion des sols et de stabiliser les talus routiers. Cette solution a reçu en 2013 le Trophée de l’innovation et du développement durable de la Caisse des Dépôts. Utilisée avec succès à Brazzaville (Congo), elle a permis d’éviter des solutions de protections lourdes, onéreuses et impactant le paysage, et a contribué à l’amélioration des conditions de vie des habitants. La nature rend de nombreux services à l’Homme. Pour mieux intégrer ces services dans les projets d’aménagement, Egis a créé AULNES, une solution qui cartographie l’offre de services rendus par les écosystèmes, estime les pertes engendrées (valeur économique, environnementale, voire sociétale), évalue la démarche ERC (Éviter, Réduire, Compenser) et intègre la perte de « Capital Naturel » dans le bilan socio-économique des projets. Constitue un habitat pour la protection de la biodiversité (faune, flore) Enrichit les sols et augmente leur fertilité Absorbe et fixe le carbone Restaure l’équilibre des écosystèmes + LES perturbés par les travaux routiers Changement climatique Des transports urbains adaptés à la taille des villes… Un coût adapté à la taille de la ville avec un recentrage sur les fonctionnalités essentielles se mobilise Participe à un aménagement urbain de qualité Egis se mobilise P. 8 + Choix d’un système tramway selon des critères d’utilité, de performances et de coûts Optimisation des consommations Réduction des émissions par passager transporté Des comportements plus vertueux… LES La congestion du trafic routier a des conséquences néfastes… ...pour l’environnement, l’économie et la qualité de vie. Une solution développée par BNV Mobility (filiale d’Egis) vise à lisser les pics de trafic grâce à une incitation au changement de comportement des automobilistes. Le système récompense ceux qui acceptent de ne pas utiliser leur véhicule aux heures de pointe, soit en différant leur trajet, soit en privilégiant les transports en commun ou le covoiturage. En 2009, cette solution a remporté un franc succès aux Pays-Bas. Un test est prévu en France. Moins de gaz à effet de serre Réduit les risques santé (stress au volant, pollution de l’air) Évaluation de la valeur de la biodiversité et des services rendus par la nature Les chiroptères voient leur survie constamment menacée… ...par les projets de l’Homme (infrastructures, parcs éoliens, etc.). Afin de contribuer à leur préservation, Egis a conçu un outil innovant, Bat3Data, qui permet d’identifier les espèces de chauves-souris, de suivre et de mémoriser leurs trajectoires en 3D. L’outil a été testé avec succès sur les autoroutes A406 (sud de Mâcon) et A65, reliant Langon à Pau. Il a reçu le Prix « Entreprises et Environnement 2014 » dans la catégorie « Biodiversité et Entreprises ». + LES Différenciation des espèces et des vols de chaque individu en présence Lyon : l’énergie de freinage recyclée + et mutualisée P. 14 + Évaluation et analyse des pertes de services Identification des corridors écologiques (trames vertes et bleues) Optimisation de projet, en vue du maintien de la biodiversité et des fonctions écologiques associées Proposition de mesures d’évitement adaptées et d’écoconception des ouvrages Des bâtiments plus efficients… LES Fort de sa capacité d’innovation, Egis propose aux décideurs territoriaux des solutions concrètes pour adapter leurs projets et réduire leur impact environnemental. Dans la perspective de la Conférence sur le Climat qui se tiendra à Paris en décembre, Egis a mis en lumière certaines de ses solutions sur la plateforme web « Solutions Climat COP21 », un dispositif initié par le Comité 21 et le club France développement durable pour valoriser les innovations, produits et services développés pour le climat à travers le monde. Tour d’horizon des principales solutions d’Egis. Améliore la qualité de vie (gain de temps) Augmente le pouvoir d’achat des utilisateurs (gain carburant, moins d’usure de la voiture) Diminue les coûts d’entretien des voiries © GROUPE ROUGE VIF + LES Face aux nouveaux besoins des villes en matière de mobilité durable… Egis a développé la démarche « tramway autrement » qui propose quatre familles de tramways adaptées aux diverses configurations urbaines : le tram classique, le tram court, le tram économique et le tram express. Pour chaque type de tramway, ont été définis des aménagements urbains spécifiques, des stations et dépôts, une finesse de desserte, un degré de technologie, une capacité des véhicules et une fréquence d’exploitation. Des options sont proposées, allant des plus qualitatives aux plus optimisées. © ENODO Astainable®, vitrine de l’innovation urbaine P. 5 Expertise Des écosystèmes valorisés et préservés… Moins polluant que le béton 13 fois moins cher qu’une solution de type murs gabion ou béton Caractérisation de la géométrie de la construction et des propriétés physiques associées Pour des bâtiments moins énergivores, Egis a conçu Clim’Elioth. Cet outil d’écoconception permet d’évaluer les besoins et dépenses énergétiques d’un bâtiment, mais aussi de proposer et d’optimiser des options architecturales et techniques dès la phase conception : ventilation naturelle, climatisation, puits canadiens… Toutes les solutions peuvent être envisagées grâce à ce logiciel, qui propose une approche énergétique et climatique globale d’un projet architectural en un faible laps de temps. Évaluation du comportement thermique d’un bâtiment Identification en amont des solutions architecturales et techniques d’un point de vue énergétique Des villes plus résilientes… LES Le changement climatique induit des pressions accrues sur les villes. La résilience urbaine, qui traduit la capacité d’un système urbain à recouvrer ses fonctions suite à une catastrophe naturelle, devient un enjeu majeur pour les collectivités locales. La démarche RESILIS établit une cartographie des vulnérabilités des services urbains et identifie des solutions techniques pour améliorer la résilience urbaine de manière globale. Évaluation de scénarios multiples de perturbation à partir de cartographies Anticipation des effets dominos induits Des infrastructures plus adaptées et moins polluantes… Des crues et des inondations anticipées… + LES Pour aider les territoires face aux risques d’inondations… Egis propose un système de prévision, de suivi du risque, d’alerte contre les crues éclair en milieu urbain et de gestion de crise. Il privilégie une approche globale qui prend en compte les aspects économiques, l’aménagement du territoire, les impératifs sociaux et la protection de l’environnement. Ce système a reçu le prix spécial du grand prix national de l’ingénierie. 10 egis contact - octobre 2015 Permet une analyse coûtbénéfice spatialisée de la protection contre les inondations Réduit la vulnérabilité des hommes et des biens Permet de dégager des gains sur les plans économiques, sanitaires et environnementaux + LES + LES Le littoral est la zone la plus exposée au changement climatique. Egis a développé des outils de modélisation informatiques pour étudier les phénomènes et leurs évolutions et aménager en conséquence le littoral en vue de sa préservation. Cette solution met en avant des techniques de protection douces, du type « reconstitution » de cordon dunaire avec végétalisation. Sélectionner les projets d’aménagement cohérents avec le territoire ayant des fonctions productives de valeur Minimiser les impacts des projets et organiser leur compensation Identifier les vulnérabilités des infrastructures et évaluer les risques climatiques... ...auxquels elles sont soumises, c’est toute l’ambition de la solution GERICI. Couplée à un SIG, cette démarche méthodologique évalue la capacité d’adaptation des systèmes étudiés (résilience) et identifie les mises à niveau nécessaires. Cette solution a été testée sur deux sections autoroutières en France. Meilleure intégration des contraintes et risques environnementaux dans la conception et la gestion des infrastructures Optimisation des coûts d’investissements et de maintenance pour l’exploitant Évaluation des bénéfices socioéconomiques pour les territoires desservis Anticipation et gestion des risques structurels et opérationnels liés aux aléas climatiques + LES Les infrastructures routières sont à l’origine de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre… ...liées au secteur des transports. Aujourd’hui, la maîtrise de ces émissions est un impératif dès leur conception. Egis a mis au point un écocomparateur de variantes routières, Variways®, qui permet d’évaluer l’impact carbone d’une infrastructure routière lors des phases de construction et d’exploitation au travers de deux indicateurs : les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la consommation d’énergie. Aide les décideurs à optimiser leurs projets et à se positionner sur les choix de variantes à l’aide de cartographies, histogrammes, tableaux… Affichage des émissions de GES pour chaque variante octobre 2015 - egis contact 11 © EGIS - CÉDRICK CHATENET Grand Angle Des sols stabilisés et renforcés… ÉDITO L’ÉVÉNEMENT Dans quelques jours débutera la 21e Conférence mondiale sur le climat. Sa réussite est primordiale pour accélérer la transition vers des sociétés plus résilientes et sobres en carbone. En marge des négociations étatiques, la Cop21 est l’occasion de réunir les entreprises soucieuses de muter vers des modèles économiques moins impactants pour les ressources et le climat, ainsi que tous les acteurs qui conçoivent et développent de nouvelles générations d’équipements, de procédés ou de services au bénéfice de la planète et du bien commun. Partenaire officiel de la Cop21, Egis met en avant des solutions concrètes pour atténuer le changement climatique. Nous nous attachons ainsi à favoriser la sobriété énergétique dans tous nos domaines d’intervention, qu’il s’agisse des bâtiments, des transports ou encore de l’eau. Nous innovons aussi en faveur des énergies renouvelables. Nous travaillons, par ailleurs, à l’adaptation des territoires et des ouvrages aux effets du changement climatique : résilience des infrastructures des villes, impact sur les bâtiments, les moyens de transport, les côtes et les cours d’eau, la biodiversité et plus largement l’environnement et le cadre de vie. Vous découvrirez dans ce numéro quelques-unes des solutions que nous avons mises au point pour aider les acteurs territoriaux à faire face aux aléas climatiques, ainsi qu’un aperçu de notre savoir-faire international en matière de ville durable. Egis attend beaucoup de cette rencontre entre acteurs de différents horizons professionnels et géographiques. La dimension internationale est fondamentale car ces problèmes ne s’arrêtent pas aux frontières du pays. Elle n’enlève rien à notre engagement auprès des territoires en France. Dans nos métiers, il faut être à la fois très local et savoir travailler avec tous les talents français et internationaux, et ainsi traiter des problèmes localisés en y apportant un savoir-faire universel. Nicolas Jachiet Président-directeur général Wind-it remporte le prix Industrie et Conseil en Technologie ! Dans le cadre du Grand Prix National de l’Ingénierie 2015*, le prix Industrie et Conseil en Technologie a été décerné au projet de tour Wind-it, une solution totalement innovante de micro-génération d’énergies renouvelables développée par Egis et, plus particulièrement, Elioth (entité du groupe Egis, initiatrice du concept), Ergos Energy Partners (conseil, spécialisé dans le secteur de l’énergie et l’accompagnement de projets d’énergies renouvelables) et DFI / WLM (ingénierie, spécialisé dans les pylônes et les structures portantes pour les relais de téléphonie mobile). © RAPHAËL MÉNARD © JEAN CHISCANO Grand Prix de l’Ingénierie 2015 : Unique sur le marché du développement durable, la tour Wind-it se distingue des tours classiques, par son caractère résolument novateur et par l’incroyable efficacité que lui confère sa conception. Elle repose sur l’intégration d’une ou plusieurs éoliennes à axe vertical à l’intérieur d’un pylône métallique. Conçue pour la télécommunication mobile “BTS” (Base Transceiver Station), elle peut être dimensionnée de sorte à produire des excédents d’énergie et contribuer ainsi à l’électrification locale, en proposant un mix robuste d’approvisionnement par les énergies renouvelables. Elle permet ainsi de réduire de plus de 50 % les coûts énergétiques d’une tour de télécommunication et de diminuer au moins dans les mêmes proportions l’émission de gaz à effet de serre. Début 2015, un prototype grandeur naturen a été mis en service pour essais et optimisation. Des discussions sont déjà en cours avec des opérateurs de téléphonie mobile sur plusieurs continents. * Concours lancé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, le ministère du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité et Syntec-Ingénierie, en association avec le groupe Moniteur. Le prototype Wind-it de 50 m de hauteur, installé début 2015 en Ille-et-Vilaine, comporte trois modules éoliens. Prix Entreprises & Environnement 2015 : Egis récompensé pour la démarche ROSAU Dans le cadre du salon World Efficiency 2015, rassemblant des acteurs économiques et politiques en quête de solutions pour les ressources et le climat, Egis a reçu le prix “Changement climatique”, dans la catégorie “Innovation dans les technologies”, pour sa démarche méthodologique ROSAU (résilience opérationnelle pour la soutenabilité de l'aménagement urbain), dédiée à l'amélioration de la résilience urbaine*. ROSAU est une solution simple et puissante dédiée aux collectivités qui souhaitent anticiper les effets négatifs des perturbations sur le fonctionnement des services urbains de leur ville. * Capacité d'un système urbain à recouvrer ses fonctions suite à une catastrophe naturelle SOMMAIRE 3/4L’ENTRETIEN avec Jean Jouzel, climatologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC « Limiter le réchauffement climatique impose de changer nos modes de développement » 14 EXPERTISE yon : l’énergie de freinage recyclée et L mutualisée 15 REGARDS & CONVICTIONS 5/13 GRAND ANGLE Astainable®, vitrine de l’innovation urbaine La “city” lyonnaise en pleine évolution L’A63 s’élargit dans les Landes… Le Crédit Agricole de Nantes s’offre un nouveau siège Changement climatique : Egis se mobilise Monaco : un éco-quartier gagné sur la mer 2 egis contact - novembre 2015 Quels modes de vie à l’horizon 2030 ? Par Nathalie Cecutti, cheffe de la Mission prospective au Commissariat général au développement durable (CGDD) Amsterdam révolutionne le contrôle du stationnement urbain D’Ouest en Est, le tram niçois tisse sa trame… Audacieux, même pour IKEA ! Premier lançage du pont Citadelle à Strasbourg Un réseau Smart Energy pour le campus de Saclay 16 RENCONTRE Des “Bulles” en Artois-Gohelle : Rencontre avec l’équipe du BHNS à Béthune Si vous souhaitez recevoir Egis Contact merci de nous adresser vos coordonnées : Egis Direction de la communication 15, avenue du Centre - CS 20538 Guyancourt 78286 Saint-Quentin-en-Yvelines Cedex France ou par mail [email protected] www.egis.fr RÉDACTRICE EN CHEF : ISABELLE BOURGUET RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINT : SABINE MENDY RÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD, AGENCE ROUGE VIF SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD CONCEPTION, RÉALISATION ET FABRICATION : www.grouperougevif.fr - ROUGE VIF - 23834 CE DOCUMENT EST IMPRIMÉ À 15 200 EXEMPLAIRES SUR DU PAPIER COCOON 100 % RECYCLÉ DANS UNE ENTREPRISE CERTIFIÉE IMPRIM’VERT PHOTO DE COUVERTURE : P. STROPPA/CEA EGIS - S.A. RCS VERSAILLES 70 2027376 - ISSN : 2256-8786 une publication L’ENTRETIEN JEAN JOUZEL Climatologue, vice-président du groupe scientifique du GIEC En tant que vice-président du groupe scientifique du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), quel regard portez-vous sur la Conférence de Paris qui se tiendra en décembre prochain ? Jean Jouzel : La mission du GIEC n’est pas de faire des recommandations aux décideurs politiques, mais d’établir un diagnostic sur l’ensemble des aspects touchant à l’évolution du climat. La conférence de Paris s’est fixé comme objectif de limiter la hausse de la température moyenne de la planète à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est un Rester en dessous de deux degrés supplémentaires d’ici 2100, c’est se donner une capacité d’adaptation aux impacts que cette hausse engendrera sur notre environnement. objectif qui s’appuie pleinement sur notre rapport et auquel j’adhère parfaitement. Le respecter, c’est se donner une capacité d’adaptation aux impacts que cette hausse engendrera sur notre environnement. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement, celui-ci atteindra + 5 °C à la fin de ce siècle et + 7 à + 8 °C à la fin du siècle suivant. Ce serait alors un changement trop rapide pour que nous puissions nous y adapter. Vous vous exprimez régulièrement sur le fait que la communauté internationale ne doit pas attendre l’entrée en vigueur de l’accord de Paris pour réagir. À quelles actions pensez-vous précisément en lançant cet appel ? J. J. : Pour respecter cet objectif de + 2 °C, on examine trois périodes successives. Entre aujourd’hui et 2020 d’abord, il faut impérativement infléchir de façon notable le rythme d’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Il faudrait que celles-ci aient diminué de 15 % d’ici 2020, par rapport au niveau prévu dans le scénario où rien ne serait fait d’ici là. Il y a urgence, mais les mesures à prendre ne sont pas inaccessibles. Un peu d’attention, d’économies d’énergies et d’efficacité énergétique de la part de tous les pays suffirait pour parvenir à cette inflexion. Une chose est claire : si on ne fait rien entre aujourd’hui et 2020, on n’échappera pas à un réchauffement à long terme de + 3 °C. © P. STROPPA/CEA Limiter le réchauffement climatique impose de changer nos modes de développement Nous allons vers un monde différent, il faut le faire avec enthousiasme ! Les entreprises ont un rôle à jouer. Dans l’ingénierie notamment, il y a beaucoup de pistes à explorer ! De 2020 à 2050 ensuite, il faut diviser par trois nos émissions de GES. Cela impose un changement complet de notre mode de développement. Cela implique que toutes les infrastructures, tous les investissements soient orientés vers une société sobre en carbone : la construction, les transports, les usages… Il faut que cette volonté irrigue toute notre économie. Enfin, durant la dernière période, qui court de 2050 à la fin du siècle, il faut parvenir à une neutralité carbone, c’est-à-dire faire en sorte que nos émissions ne dépassent pas la capacité d’absorption de l’océan et de la biosphère, pour parvenir à une stabilisation du réchauffement climatique. C’est techniquement faisable. Cela passe bien sûr par le développement des énergies renouvelables. Il est fort probable que nous ne pourrons pas d’ici là nous passer complètement du nucléaire, ni des combustibles fossiles, dont l’utilisation devra être couplée à des technologies de piégeage du gaz carbonique. Le rapport du GIEC évoque également l’utilisation de la bioénergie avec capture et stockage du carbone (BECCS). À quelques semaines de la COP21, des ONG se mobilisent et réclament à la France une exemplarité climatique. Que pensez-vous des mesures proposées ? J. J. : Pour parvenir à limiter le réchauffement climatique à + 2 °C, il faut au moins diminuer de moitié les émissions de GES à l’échelle planétaire d’ici 2050. Bien sûr, les pays développés doivent faire plus. Il me semble que les objectifs fixés par la loi sur la transition énergétique et la croissance verte promulguée cet été, et dont j’ai été un des co-rapporteurs de l’avis émis par le Conseil économique, social et environnemental, vont dans ce sens. Celle-ci fixe en effet à la France l’objectif de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport à 1990. Il lui faudra également diminuer de moitié sa consommation énergétique et porter à 32 % la part des énergies renouvelables. Reste à voir maintenant comment cette loi sera mise en œuvre. Pour tenir ces objectifs, il faut que les décrets d’application soient mis en place très rapidement. (suite p. 4) novembre 2015 - egis contact 3 L’ENTRETIEN © BANQUE DE FRANCE – PASCAL ASSAILLY PARCOURS Jean Jouzel est né le 5 mars 1947 à Janzé, en Bretagne. Diplômé de l’école supérieure de chimie industrielle de Lyon puis d’un DEA, il intègre le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) en 1968 pour effectuer une thèse sur la formation des grêlons. Il est ensuite enrôlé par le glaciologue Claude Lorius pour travailler avec son équipe sur les carottes de glace en Antarctique, dont l’étude permettra d’établir un lien entre gaz à effet de serre et climat. Ce travail aboutit à la publication en 1987 dans la prestigieuse revue Nature d’un ensemble d’articles confirmant ce lien. Des épisodes climatiques plus violents et plus nombreux sont prévus à l’horizon 2050 (suite de la p. 3) Les ONG prônent pour leur part un développement des énergies renouvelables pour atteindre 100 % du mix énergétique d’ici 2050. Cela s’appuie sur un rapport de l’Ademe qui dit que c’est possible. Pour ma part, je ne suis pas certain que l’on puisse y arriver. Si on regarde à l’échelle planétaire, tous les scénarios pour ne pas dépasser une hausse de 2 °C conservent une part de nucléaire dans leur mix énergétique. Pour s’appuyer uniquement sur les énergies renouvelables, il faudrait avoir résolu le problème de leur intermittence avec des solutions de stockage de l’énergie. Ce n’est pas encore le cas. Je suis par contre parfaitement en accord avec leur proposition concernant l’arrêt du soutien à la construction de centrales à charbon à l’étranger. Quant au financement de la transition énergétique, l’idée d’une taxe sur les transactions financières dont les recettes seraient affectées à la lutte contre les changements climatiques et les grandes pandémies me semble tout à fait pertinente, tout comme l’augmentation progressive mais significative de la taxe sur les émissions de CO2. Enfin, en ce qui concerne le renforcement du réseau ferré et de la place du vélo dans les politiques de transports pour limiter le recours à l’automobile, je suis moimême un adepte du train et de la marche ! L’État doit faciliter le déploiement d’innovations en adaptant la réglementation et en favorisant la concertation. 4 egis contact - novembre 2015 Vous appelez à une implication plus forte de la communauté scientifique, de la société civile, mais aussi des entreprises. Qu’attendezvous spécifiquement de ces dernières, et plus précisément, d’un groupe d’ingénierie comme le nôtre ? rôle de facilitateur, d’une part en adaptant la réglementation, d’autre part en favorisant la concertation. Je suis persuadé que le fait d’impliquer les citoyens, de leur permettre de s’investir dans des initiatives innovantes, est de nature à faciliter leur déploiement. J. J. : Le réchauffement climatique est l’affaire de tous. Les entreprises, au même titre que les chercheurs, les politiques, les citoyens, ont un rôle à jouer. D’abord en inscrivant tout ce qui tourne autour de cet objectif de + 2 °C dans leur développement. Les entreprises doivent rechercher toutes les solutions susceptibles de favoriser la transition vers un monde plus sobre en carbone. Cela passe bien sûr par l’innovation et par de la création d’emplois moins délocalisables. Mais avant tout, elles doivent y croire. Nous allons vers un monde différent, il faut le faire avec enthousiasme ! Dans l’ingénierie notamment, il y a beaucoup de pistes à explorer, sur les technologies, les usages, les réseaux. Aujourd’hui, des chercheurs travaillent sur des méthodes de modification climatique. La “géo-ingénierie” est-elle selon vous inévitable ? Comment étudier et expérimenter ces techniques sur des phénomènes aussi globaux, tout en maîtrisant les risques ? De nombreuses entreprises développent des solutions pour limiter les émissions de GES ou être plus résilients face au changement climatique. Pour autant, les donneurs d’ordres restent “frileux” quant à l’expérimentation de nouveaux procédés et les réglementations sont souvent contraignantes. Comment faciliter le déploiement d’innovations dans ce contexte ? J. J. : Cette frilosité des donneurs d’ordres est une réalité. C’est à l’État de donner l’impulsion, de favoriser les innovations qui vont dans le bon sens et de lever les freins lorsque cela s’avère nécessaire. Quand il faut compter en France six à sept ans pour parvenir à monter un parc éolien, contre trois ou quatre ans en Allemagne, il est clair que l’État doit jouer un J. J. : Je pense que la géo-ingénierie doit être évitée. Rester en dessous de deux degrés par rapport à la période préindustrielle est techniquement possible. Les techniques qui consistent à jouer aux apprentis sorciers, par exemple en injectant des aérosols dans la stratosphère pour imiter ce que font les volcans afin de faire baisser la température sont très dangereuses. D’abord parce qu’on ne maîtrise absolument pas les effets secondaires sur les précipitations, la couche d’ozone. De plus, si pour des raisons techniques ou géopolitiques, on est amené à les interrompre, le réchauffement climatique qu’on aura contré pendant dix, vingt ou trente ans repartira de plus belle. Cela consisterait donc à laisser une bombe à retardement pour nos enfants. Essayer de trouver des solutions pour ne pas réduire nos émissions et ne pas changer nos modes de vie est incroyablement égoïste. Éthiquement, cela me semble tout à fait condamnable visà-vis des générations futures. n Responsable du laboratoire de géochimie isotopique du CEA, puis directeur adjoint du laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (CNRS), il prend la tête du laboratoire de modélisation du climat et de l’environnement du CEA en 1997. De 2001 à 2008, il dirige l’institut Pierre-Simon Laplace, une fédération de sept laboratoires travaillant notamment sur les questions du climat. En 1994, il intègre le GIEC (Groupe d’experts international sur l’évolution du climat), en tant qu’expert du groupe de travail n°1. En 2002, le CNRS lui décerne, conjointement avec Claude Lorius, sa médaille d’or, plus haute distinction de la recherche scientifique en France. En 2007, le GIEC, dont il assure la vice-présidence du groupe scientifique (de 2002 à 2015), reçoit le Prix Nobel de la paix. Jean Jouzel est également membre de nombreuses académies ou sociétés savantes. En 2012, il reçut le Prix Vetlesen considéré comme le « Nobel des sciences de la terre et de l’univers ». Au cours de sa carrière, il a été l’auteur de plus de 400 publications scientifiques dont une cinquantaine sont parues dans les meilleures revues scientifiques (Nature et Science). GRAND ANGLE VILLE DURABLE Astainable , vitrine de l’innovation urbaine ® © ENODO Le projet Astainable®, qui vise à faire d’Astana, capitale du Kazakhstan, un modèle de ville durable à l’horizon 2030, est l’occasion pour Egis de faire valoir, aux côtés de grands acteurs de la construction et de l’énergie, la richesse et l’excellence de son offre en matière de ville durable. Plein phare sur cette vitrine de l’innovation urbaine “à la française”. Un projet salué par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique ! Le 19 octobre, les P-DG d’Egis, Eiffage et Engie étaient réunis à la Maison de la Chimie à Paris pour présenter l’outil Astainable®, en présence d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. La direction générale du Trésor a financé ce projet qui renouvelle totalement l’approche du développement urbain et conforte un marché en forte croissance à l'international. Toutes les solutions (350 au total) de ce futur durable ont ainsi été dévoilées, de l’écomobilité à la gestion de l’eau, en passant par la valorisation des déchets, l’agriculture urbaine et la digitalisation. Le ministre a salué la portée de cette initiative, qui traduit le savoir-faire français en matière de ville intelligente et permet à tous les acteurs nationaux de coopérer pour répondre à la complexité du défi urbain. Perspective sur la base de loisirs Khan Shatyr, Astana. Vers un modèle urbain durable et attractif Au cœur de la stratégie “Kazakhstan 2030”, Astana, nouvelle capitale du pays depuis 1998, a été choisie pour sa forte volonté politique de transition vers un modèle exemplaire et qualitatif de développement urbain. Pour concrétiser cette aspiration, le collectif d’acteurs économiques et industriels Astainable®, qui regroupe des entreprises de toutes tailles mais aussi des pôles de compétitivité et des centres de recherches de toutes les régions de France, entend faire la démonstration à l’international du savoirfaire français en matière de ville durable. Une aubaine pour Egis, qui dispose d’une expérience significative dans la conception-constructionexploitation de grands projets complexes : « En tant qu’ingénieriste pluridisciplinaire, notre Groupe a une parfaite légitimité à traiter la question urbaine dans toutes ses composantes. Ce projet, qui entend bâtir un écosystème urbain durable dans la ville d’Astana, représente une vraie opportunité pour une entreprise française comme Egis de promouvoir des solutions novatrices et à forte valeur ajoutée en matière d’ingénierie urbaine, d’écomobilité, d’énergie… », explique Jean-Michel Ristori, ancien directeur de la business line My City by Egis®, porte-étendard de l’offre Egis en matière de ville durable. “Innover dans la ville” s’affiche ainsi en leitmotiv des élus, des entreprises mais aussi de tous les citoyens soucieux d’inventer une nouvelle façon de vivre la ville. « L’innovation est au cœur des enjeux et des défis auxquels les villes sont d’ores et déjà confrontées : une empreinte énergétique galopante, une congestion des axes de circulation, des besoins croissants de logements et de services urbains, des pressions alarmantes sur les ressources naturelles… Elle est un puissant ressort au service de la performance urbaine sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de favoriser le développement économique et l’attractivité territoriale, ou d’améliorer la qualité de vie des citadins. Gageons qu’Astana, en tant que territoire-laboratoire de l’innovation urbaine aux yeux du monde, sera une source d’inspiration pour bon nombre d’initiateurs de projets urbains à forts enjeux. » Une conjecture d’autant plus probable qu’Astana a été retenue pour accueillir l’exposition internationale de 2017 sur le thème “Énergie du Futur : action pour la durabilité mondiale”. De l’utilité des démonstrateurs 3D Contraction d’Astana et du mot anglais sustainable, Astainable® met en avant un simulateur 3D de ville durable qui, appliqué au territoire réel, donne virtuellement l’ensemble des solutions industrielles, techniques et technologiques imaginées pour la ville d’Astana. « Cet outil de design urbain interactif permet de donner une meilleure visibilité à nos solutions françaises en matière de ville durable, promues à l’export à travers la marque ombrelle Vivapolis, qui fédère plus de 1 500 acteurs français du développement urbain, explique Jean-Michel Ristori. Recourir à un démonstrateur virtuel est également très utile pour expérimenter une innovation en milieu urbain. Les innovations que nous proposons structurent le développement de la ville sous tous ses aspects techniques et technologiques, à la fois dans le bâtiment, l’énergie, les transports, l’eau, la gestion des déchets, les réseaux, etc. Comme la ville fonctionne de manière systémique, il est bien souvent difficile, voire impossible de rendre compte à petite échelle de toute la complexité urbaine. D’où l’intérêt d’un démonstrateur 3D qui, par une ergonomie simplifiée et une liberté de conception © BORIS-YVAN DASSIÉ C omplexe par nature, la ville concentre de nombreux enjeux de mobilité, d’énergie, et plus largement de développement durable. Concevoir la ville de demain implique d’abord de repenser complètement la logique fonctionnelle des centres urbains, afin d’accélérer la transition des villes actuelles tentaculaires et énergivores, vers des modèles plus durables, plus efficients et plus respectueux du bien-être des habitants. C’est pourquoi Egis, Eiffage et ENGIE (ex-GDF Suez) ont imaginé le projet Astainable®. Cette initiative 100 % française a remporté en février 2014 l’appel à projets émis conjoin­tement par le ministère français du Commerce extérieur, la direction générale du Trésor et la mairie d’Astana. accrue, permet de varier les échelles et de visualiser en conditions réelles les innovations, en mesurant les retombées concrètes de nos solutions à tous les niveaux de l’écosystème urbain. » Au-delà de ces enjeux cruciaux, le démonstrateur conçu par la société partenaire Enodo, spécialiste des maquettes urbaines virtuelles et interactives, contribue à faciliter l’appropriation du projet Astainable® par les populations locales. « Cet outil vient renforcer l’acceptabilité sociale des innovations par les utilisateurs eux-mêmes, dont la participation citoyenne active et consciente est tout à fait essentielle à l’appropriation des enjeux de la ville durable », conclut Jean-Michel Ristori. n My City by Egis® une vision humaine de la ville JEAN-MICHEL RISTORI, directeur général délégué de Projacs, une société d’Egis et ancien directeur de la business line My City by Egis® « My City by Egis® place l’humain au cœur de tout projet urbain. Notre ambition n’est pas de concevoir une ville générique, dont les concepts répétitifs seraient les mêmes aux quatre coins du monde. Car pour bâtir une ville durable, il faut tenir compte de son histoire, de son climat, de sa géographie… Nos projets intègrent une dimension sociologique forte, respectent les lieux, les cultures et les modes de vie des citadins, connectent entre eux les espaces publics et anticipent leur évolution future. Nous contextualisons à partir des données propres au territoire, pour faire émerger le projet le plus adéquat et imaginer la façon la plus pertinente de construire la ville. Nous nous attachons ainsi à faciliter le plus possible la mobilité, à garantir la salubrité publique en milieu urbain, à penser une société énergétiquement vertueuse, en développant par exemple les énergies renouvelables ou en rénovant les bâtiments vétustes, et à améliorer constamment la qualité de vie des riverains. » novembre 2015 - egis contact 5 GRAND ANGLE AMÉNAGEMENT URBAIN La “city” lyonnaise en pleine évolution Le quartier de la Part-Dieu, à Lyon, est engagé dans un vaste programme de transformation. Un projet au long cours qui doit donner lieu, d’ici 2030, à un nouveau centre d’affaires. Egis est mobilisé pour la mutation de ce centre névralgique qui conjuguera urbanisme, mobilité et immobilier… impliqués dans le suivi de la construction de la tour InCity, l’un des ouvrages phares du projet, appelée à s’imposer comme le plus grand gratte-ciel de Lyon. © L’AUC - STUDIO TANUKI Un projet d’exception L “city” lyonnaise, actuellement de 1,5 million de mètres carrés, pour développer l’offre immobilière : logements mais aussi bâtiments tertiaires, commerces et espaces publics. C’est la Société Publique Locale (SPL) Lyon PartDieu qui coordonne le projet pour le Grand Lyon. Au-delà de ses équipes d’ingénierie de spécialité – transport, bâtiments, environnement et ville durable – Egis assure également des missions de conseil et d’études amont importantes pour la mise en œuvre du projet. Une vaste opération de rénovation Les équipes Conseil du Groupe conduisent une mission d’expertise sur les montages juridiques et financiers de l’opération d’aménagement © BORIS-YVAN DASSIE C’est notre savoir-faire dans la gestion de projets complexes qui a été déterminant. THIERRY LACROIX, directeur de l’activité ville à Egis Conseil 6 egis contact - novembre 2015 dont la phase opérationnelle démarrera en 2017. De plus, pour rénover le quartier et redimensionner les infrastructures en fonction des besoins futurs des habitants et utilisateurs, de nombreuses études préliminaires ont été menées : Egis a travaillé sur la totalité des espaces publics en programmation et études techniques, ainsi que sur quelques ouvrages majeurs, tels que la place publique souterraine (future place Béraudier, prévue sur deux niveaux et connectée à la gare). Par ailleurs, le Groupe a été retenu pour réaliser des études sur les transports en commun pour le Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral) et SNCF Réseau (voir encadré). Les spécialistes du conseil immobilier d’Egis sont également Au cœur du nœud ferroviaire lyonnais © R. LEFEBVRE a Part-Dieu, quartier d’affaires de Lyon et cœur économique de l’agglomération, est le deuxième pôle tertiaire et de décision français. C’est aussi un lieu d’échanges régional, national et européen stratégique : y convergent trains grandes lignes et TER, mais aussi réseaux de métro, tramway, bus et cars interurbains… aux côtés de nombreux sièges sociaux, commerces, hôtels, restaurants et équipements culturels ou sportifs. Il comptabilise au total quelque 2 200 établissements, 45 000 salariés et plus de 500 000 déplacements quotidiens. Traversé par ces divers flux, le quartier est aujourd’hui saturé… Et il est appelé à être de plus en plus fréquenté. Le Grand Lyon Métropole a donc initié un important projet. L’objectif ? Faire de Lyon Part-Dieu une référence internationale en matière d’innovation urbaine et de performance économique. En premier lieu, il s’agit de décongestionner le quartier en prévision d’une croissance forte du trafic dans les vingt prochaines années. Ensuite, il est prévu de doubler la surface du bâti de la « C’est notre savoir-faire dans la gestion de projets complexes qui a été déterminant dans le choix du maître d’ouvrage, souligne Thierry Lacroix, directeur de l’activité ville à Egis Conseil. En effet, il s’agit d’une part de concevoir des infrastructures de transport multimodal et de les interfacer avec le réseau existant. D’autre part, nous devons contribuer à l’émergence d’un nouveau quartier d’habitations et d’affaires. Le tout, dans un environnement urbain déjà complexe et dense. Egis dispose en interne des expertises nécessaires pour répondre à toutes ces attentes : l’ingénierie, pour les études techniques des ouvrages, et le conseil, pour la programmation et l’assistance à maîtrise d’ouvrage. Nos équipes sont mobilisés sur ce projet depuis bientôt quatre ans. » Récemment, la Métropole de Lyon a confié aux équipes ingénierie d’Egis deux nouveaux marchés de maîtrise d’œuvre études et travaux pour le secteur “Gare ouverte”, appelé à devenir un grand pôle d’échanges multimodal. Egis va concevoir et réaliser les espaces publics du secteur, mettant à contribution le savoir-faire de sa filiale Elioth dans l’élaboration de prototypes et innovations urbaines articulant usage, confort climatique et approches énergétiques. À terme, le réaménagement du secteur de la gare prévoit l’émergence d’une grande place publique ouverte et accueillante, ceinte d’une offre renouvelée en matière de services et structures hôtelières. Par ailleurs, les équipes d’Egis seront mobilisées sur les études visant à construire ou réaménager plusieurs ouvrages souterrains interconnectés (parkings, gare, métro). Des missions qui vont nécessiter une coordination très forte entre les acteurs du projet, un phasage des travaux optimal et d’importantes contraintes de délais ! n NICOLAS CLERC, chef de projet à Egis Rail La désaturation du quartier Part-Dieu est directement liée au projet d’augmentation de la capacité du nœud ferroviaire lyonnais (NFL), porté par l’État et SNCF Réseau. Un projet de mobilité majeur qui se déploie à toutes les échelles : urbaine, régionale, nationale et internationale. Grand carrefour des relations européennes pour les échanges économiques nord-sud et est-ouest, point de convergence d’une aire métropolitaine de 2,9 millions d’habitants, le nœud lyonnais ne peut plus, dans sa configuration actuelle, répondre à l’augmentation des trafics Grande ligne et TER. Il s’agit, via la réalisation de nouvelles infrastructures en surface ou en souterrain, d’augmenter la capacité du réseau actuel pour répondre à la demande de circulations estimée à l’horizon 2030. Trois études de faisabilité viennent d’être réalisées par les équipes rail d’Egis (étude d’exploitation, faisabilité technique, insertion territoriale), selon deux scénarios proposés à SNCF Réseau : une infrastructure en surface avec section en viaduc, et une option souterraine avec un tunnel de grande longueur. « Depuis fin 2013, cette mission a mobilisé une quinzaine de personnes au sein d’Egis et fait appel à de multiples compétences du Groupe, précise Nicolas Clerc, chef de projet à Egis Rail. L’avancée de ce projet et la reconnaissance témoignée par notre client et ses partenaires sont une source de satisfaction et de fierté pour toute l’équipe : il s’agit d’un projet capital pour le réseau ferroviaire national et pour l’agglomération de Lyon. » n L’A63 s’élargit dans les Landes Le chantier de l’A63 se poursuit pour Egis, chargé d’élargir une partie de la section sud concédée à ASF*, entre Ondres et Saint-Geoursde-Maremne (Landes). L’opération, inscrite dans le plan de relance autoroutier conclu entre l’État et les sociétés concessionnaires, parachève la modernisation d’un axe majeur reliant Bordeaux à la péninsule ibérique. JEAN-LUC BOUTOUX, directeur de projet Route à Egis France Villes & Transports A Du fait de l’importance de cette opération d’élargissement, de par son linéaire, son niveau de trafic et son ambitieux objectif de mise en service fin 2019, « l’organisation mise en place par Egis repose sur une direction de projet animée par un directeur de projet à temps plein et des équipes de production pluridisciplinaires implantés à proximité du client et du chantier », explique Laure Dubois-Bonnet, coordinatrice grands projets Route à Egis France Villes & Transports. Les travaux, qui débuteront à l’été 2016, seront réalisés sans interruption du trafic routier. Une particularité qui incite les équipes d’Egis à maintenir une présence permanente LAURE DUBOIS-BONNET, coordinatrice grands projets Route à Egis France Villes & Transports sur le chantier afin d’assurer la sécurité, ASF déployant leur démarche exigeante “Sécurité 100% Chantiers” qui vise le zéro accident, au même titre qu'Egis applique sa “Safety Attitude”. Une ambition d’autant plus nécessaire que cet axe a longtemps été considéré comme très accidentogène en France. « Cette autoroute est l’une des plus empruntées de France, caractérisée à la fois par une fréquentation poids lourds de transit intense et un flux estival pouvant atteindre 50 000 véhicules par jour, poursuit Laure Dubois-Bonnet. La modernisation de cet axe sous-dimensionné et inadapté est aujourd’hui une nécessité. » Au-delà des impératifs de sécurisation des voies, les travaux seront soumis à de forts enjeux environnementaux destinés notamment à limiter le bruit aux abords du tracé et à préserver les écosystèmes. « Nos équipes veillent à élever ce tracé aux normes les plus exigeantes pour le respect des riverains et de l’environnement, explique Jean-Luc Boutoux. Nous prévoyons par exemple d’aménager un réseau séparatif d’assainissement des eaux de surface, qui captera les eaux de l’autoroute et les traitera dans des bassins avant de les rejeter dans la nature. Nous réduirons aussi les nuisances sonores par l’installation de protections acoustiques sur les bandes riveraines. » n * Autoroutes du Sud de la France © EGIS - ALEXANDRE DOBIGNY © BORIS-YVAN DASSIE Nos équipes veillent à élever ce tracé aux normes les plus exigeantes. vant de longer la côte basque jusqu’à la frontière espagnole, l’A63 comprend un important tronçon de 27 km, entre l’échangeur d’Ondres et celui de Saint-Geours-de-Maremne, dans les Landes. « Il s’agit du dernier tronçon de l’A63 existant dans la configuration 2 x 2 voies, indique Jean-Luc Boutoux, directeur du projet à Egis France Villes & Transports. Son élargissement à 2 x 3 voies sera réalisé par l’extérieur, l’autoroute n’ayant pas été conçue au départ pour être élargie. En parallèle, les ouvrages de passages supérieur et inférieur, ainsi que la gare de péage de l’échangeur de Capbreton seront réaménagés. » La modernisation de cet axe sousdimensionné et inadapté est aujourd’hui une nécessité. © BORIS-YVAN DASSIE © ASF/BALLOÏDE PHOTOS BAYONNE ROUTE BÂTIMENT Le Crédit Agricole de Nantes s’offre un nouveau siège À Nantes, la caisse régionale du Crédit Agricole Atlantique Vendée troque ses locaux vieillissants contre un tout nouveau siège de 14 000 m², hissé aux derniers standards de confort et de performances. Egis fournit une prestation globale de conseil et d’assistance à maîtrise d’ouvrage sur cet ambitieux programme immobilier. Le Crédit Agricole a privilégié un bâtiment basse consommation, conçu pour limiter son impact sur l’environnement, en réfléchissant aux matériaux, à la gestion de l’eau potable et aux économies d’énergies. L’immeuble dispose par exemple d’une enveloppe bioclimatique très performante, permettant de limiter les consommations de chauffage, de climatisation, de ventilation et d’éclairage. Egis a suivi et organisé toute la certification Haute Qualité Environnementale (HQE) du projet aux phases programmation, conception et réalisation. Au-delà d’une assistance aux volets technique, juridique, administratif et financier, Egis a orchestré toutes les actions menées dans le cadre du déménagement. « Nous avons accompagné le client dans la définition Egis assure une mission globale de conseil et d’assistance, qui fait écho à la volonté du client de maîtriser intégralement son projet. ALEXANDRE DOBIGNY, directeur de projet à Egis Conseil Bâtiments © EGIS - ALEXANDRE DOBIGNY P our offrir à ses clients et à ses administrateurs un nouveau siège digne de ce nom, le Crédit Agricole de Nantes a fait le choix de construire un bâtiment donnant la priorité au confort et au bien-être. Il comprend ainsi des lieux de vie et de travail tout équipés (Web café, écrans géants, etc.), des espaces détente conviviaux, ainsi qu’un patio végétalisé. « Ce projet répond au souhait du Crédit Agricole de proposer un bâtiment qui soit aussi moderne que fonctionnel, souligne Alexandre Dobigny, directeur de projet à Egis Conseil Bâtiments. Egis assure une mission globale de conseil et d’assistance, qui fait écho à la volonté du client de maîtriser intégralement son projet, sans faire appel à un promoteur. Nous avons ainsi réalisé la programmation architecturale, suivi la conception, le choix des entreprises et l’organisation des travaux, ainsi que la gestion des phases de réception, livraison, parfait achèvement et garanties. » Le NOSICA, nouveau siège social du Crédit Agricole Atlantique Vendée. et l’analyse de ses besoins (volumes à traiter, choix du déménageur…), dans la préparation des appels d’offres et la coordination des différents intervenants le jour du transfert. Nous avons aussi réalisé une charte d’aménagement pour les nouveaux locaux, en aidant notamment au choix du mobilier, à sa réception et à son installation. » Investi depuis mai 2015, le nouveau siège a permis un transfert en douceur du personnel et de l’activité qui s’est maintenue durant la totalité des travaux. Ces derniers, regroupés en 24 lots, ont mis à contribution une grande majorité d’entreprises régionales, selon les vœux de la banque de « favoriser le développement économique de son territoire, en soutenant les initiatives des acteurs locaux ». En décembre débutera l’aménagement paysager des espaces verts à la suite du curage, du désamiantage et de la déconstruction des anciens bâtiments. n novembre 2015 - egis contact 7 GRAND ANGLE Des sols stabilisés et renforcés… + LES La disposition en plants serrés du vétiver… ...une plante aux racines profondes (3 à 4 m), permet de lutter contre l’érosion des sols et de stabiliser les talus routiers. Cette solution a reçu en 2013 le Trophée de l’innovation et du développement durable de la Caisse des Dépôts. Utilisée avec succès à Brazzaville (Congo), elle a permis d’éviter des solutions de protections lourdes, onéreuses et impactant le paysage, et a contribué à l’amélioration des conditions de vie des habitants. Moins polluant que le béton 6 fois moins cher qu’une solution de type murs gabion ou béton Constitue un habitat pour la protection de la biodiversité (faune, flore) Enrichit les sols et augmente leur fertilité Absorbe et fixe le carbone Restaure l’équilibre des écosystèmes perturbés par les travaux routiers Changement cl Des transports urbains adaptés à la taille des villes… + LES Face aux nouveaux besoins des villes en matière de mobilité durable… Egis a développé la démarche “tramway autrement®” qui propose quatre familles de tramways adaptées aux diverses configurations urbaines : le tram classique, le tram court, le tram économique et le tram express. Pour chaque type de tramway, ont été définis des aménagements urbains spécifiques, des stations et dépôts, une finesse de desserte, un degré de technologie, une capacité des véhicules et une fréquence d’exploitation. Des options sont proposées, allant des plus qualitatives aux plus optimisées. Un coût adapté à la taille de la ville avec un recentrage sur les fonctionnalités essentielles se mob Participe à un aménagement urbain de qualité Choix d’un système tramway selon des critères d’utilité, de performances et de coûts Optimisation des consommations Réduction des émissions par passager transporté Des comportements plus vertueux… + LES La congestion du trafic routier a des conséquences néfastes… ...pour l’environnement, l’économie et la qualité de vie. Une solution développée par BNV Mobility (filiale d’Egis) vise à lisser les pics de trafic grâce à une incitation au changement de comportement des automobilistes. Le système récompense ceux qui acceptent de ne pas utiliser leur véhicule aux heures de pointe, soit en différant leur trajet, soit en privilégiant les transports en commun ou le covoiturage. En 2009, cette solution a remporté un franc succès aux Pays-Bas. Un test est prévu en France. Moins de gaz à effet de serre Réduit les risques santé (stress au volant, pollution de l’air) Fort de sa capacité d’innovation, E territoriaux des solutions concrètes et réduire leur impact environneme de la Conférence sur le Climat en décembre, Egis a mis en de ses solutions sur la plateform COP21”, un dispositif initié par France développement durab innovations, produits et se pour le climat à trave Tour d’horizon de solutions d’E Améliore la qualité de vie (gain de temps) Augmente le pouvoir d’achat des utilisateurs (gain carburant, moins d’usure de la voiture) Diminue les coûts d’entretien des voiries Des crues et des inondations anticipées… + LES Pour aider les territoires face aux risques d’inondations… Egis propose un système de prévision, de suivi du risque, d’alerte contre les crues éclair en milieu urbain et de gestion de crise. Il privilégie une approche globale qui prend en compte les aspects économiques, l’aménagement du territoire, les impératifs sociaux et la protection de l’environnement. Ce système a reçu le prix spécial du grand prix national de l’ingénierie. 8 egis contact - novembre 2015 Permet une analyse coût-bénéfice spatialisée de la protection contre les inondations Réduit la vulnérabilité des hommes et des biens Permet de dégager des gains sur les plans économiques, sanitaires et environnementaux + LES Le littoral est la zone la plus exposée au changement climatique. Egis a développé des outils de modélisation informatiques pour étudier les phénomènes et leurs évolutions et aménager en conséquence le littoral en vue de sa préservation. Cette solution met en avant des techniques de protection douces, du type “reconstitution” de cordon dunaire avec végétalisation. Sélectionner les projets d’aménagement cohérents avec le territoire ayant des fonctions productives de valeur Minimiser les impacts des projets et organiser leur compensation Des écosystèmes valorisés et préservés… La nature rend de nombreux services à l’Homme. Pour mieux intégrer ces services dans les projets d’aménagement, Egis a créé AULNES, une solution qui cartographie l’offre de services rendus par les écosystèmes, estime les pertes engendrées (valeur économique, environnementale, voire sociétale), évalue la démarche ERC (Éviter, Réduire, Compenser) et intègre la perte de “Capital Naturel” dans le bilan socio-économique des projets. + LES nt climatique Évaluation de la valeur de la biodiversité et des services rendus par la nature Les chiroptères voient leur survie constamment menacée… ...par les projets de l’Homme (infrastructures, parcs éoliens, etc.). Afin de contribuer à leur préservation, Egis a conçu un outil innovant, Bat3Data, qui permet d’identifier les espèces de chauves-souris, de suivre et de mémoriser leurs trajectoires en 3D. L’outil a été testé avec succès sur les autoroutes A406 (sud de Mâcon) et A65, reliant Langon à Pau. Il a reçu le Prix “Entreprises et Environnement 2014” dans la catégorie “Biodiversité et Entreprises”. + LES Différenciation des espèces et des vols de chaque individu en présence Évaluation et analyse des pertes Identification des corridors écologiques (trames vertes et bleues) Optimisation de projet, en vue du maintien de la biodiversité et des fonctions écologiques associées Proposition de mesures de services d’évitement adaptées et d’écoconception des ouvrages Des bâtiments plus efficients… obilise + LES Pour des bâtiments moins énergivores, Egis a conçu Clim’Elioth. Cet outil d’écoconception permet d’évaluer les besoins et dépenses énergétiques d’un bâtiment, mais aussi de proposer et d’optimiser des options architecturales et techniques dès la phase conception : ventilation naturelle, climatisation, puits canadiens… Toutes les solutions peuvent être envisagées grâce à ce logiciel, qui propose une approche énergétique et climatique globale d’un projet architectural en un faible laps de temps. tion, Egis propose aux décideurs ncrètes pour adapter leurs projets onnemental. Dans la perspective Climat qui se tiendra à Paris mis en lumière certaines teforme web “Solutions Climat ié par le Comité 21 et le club nt durable pour valoriser les s et services développés à travers le monde. zon de quelques ons d’Egis. Caractérisation de la géométrie de la construction et des propriétés physiques associées Évaluation du comportement thermique d’un bâtiment Identification en amont des solutions architecturales et techniques d’un point de vue énergétique Des villes plus résilientes… + LES Le changement climatique induit des pressions accrues sur les villes. La résilience urbaine, qui traduit la capacité d’un système urbain à recouvrer ses fonctions suite à une catastrophe naturelle, devient un enjeu majeur pour les collectivités locales. La démarche RESILIS établit une cartographie des vulnérabilités des services urbains et identifie des solutions techniques pour améliorer la résilience urbaine de manière globale. Évaluation de scénarios multiples de perturbation à partir de cartographies Anticipation des effets dominos induits Des infrastructures plus adaptées et moins polluantes… + LES Identifier les vulnérabilités des infrastructures et évaluer les risques climatiques... ...auxquels elles sont soumises, c’est toute l’ambition de la solution GERICI. Couplée à un SIG, cette démarche méthodologique évalue la capacité d’adaptation des systèmes étudiés (résilience) et identifie les mises à niveau nécessaires. Cette solution a été testée sur deux sections autoroutières en France. + LES Meilleure intégration des contraintes et risques environnementaux dans la conception et la gestion des infrastructures Optimisation des coûts d’investissements et de maintenance pour l’exploitant Évaluation des bénéfices socio- économiques pour les territoires desservis Anticipation et gestion des risques structurels et opérationnels liés aux aléas climatiques Les infrastructures routières sont à l’origine de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre… ...liées au secteur des transports. Aujourd’hui, la maîtrise de ces émissions est un impératif dès leur conception. Egis a mis au point un écocomparateur de variantes routières, Variways®, qui permet d’évaluer l’impact carbone d’une infrastructure routière lors des phases de construction et d’exploitation au travers de deux indicateurs : les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la consommation d’énergie. Aide les décideurs à optimiser leurs projets et à se positionner sur les choix de variantes à l’aide de cartographies, histogrammes, tableaux… Affichage des émissions de GES pour chaque variante novembre 2015 - egis contact 9 GRAND ANGLE URBANISME Monaco : un éco-quartier gagné sur la mer © BORIS-YVAN DASSIE Les contraintes environnementales ont piloté toute la conception d’ensemble. VALÉRIE BLANCHET, directeur technique à Egis Ports E ntre l’anse du Portier et le Grimaldi Forum, un nouveau quartier s’apprête à voir le jour, portant au total à plus de 40 hectares la surface gagnée sur les eaux, soit quelque 20 % du territoire monégasque. Un défi majeur pour la Principauté ! La construction d’un éco-quartier de 6 hectares va non seulement permettre de relancer la dynamique d’urbanisme de Monaco, mais aussi d’accueillir une population en forte croissance. Le quartier proposera ainsi des bâtiments à vocation résidentielle, des commerces, un port d’animation, un grand parc végétalisé, etc. Les travaux, qui débuteront fin 2016, devraient se terminer dans une dizaine d’années, après livraison des premiers immeubles en 2022. Une plate-forme pérenne Concevoir l’infrastructure maritime destinée à “supporter” le futur quartier n’est pas une © MICHEL DESVIGNE Face à l’exiguïté de son territoire, la Principauté de Monaco a lancé un nouveau projet d’urbanisation en mer pour créer, d’ici 2025, un éco-quartier sur un terre-plein de 6 hectares. Aux côtés du titulaire de la concession réunissant notamment des actionnaires monégasques et le groupe Bouygues, Egis conçoit toute l’infrastructure maritime de ce projet d’envergure. mince affaire ! Des expertises en hydraulique et géotechnique ont été mobilisées par Egis dès les premières études pour identifier les contraintes du projet. Profondeur des fonds marins, nature géologique, effets de la houle, risques sismiques… autant de paramètres à prendre en compte pour garantir la pérennité de ces infrastructures. « Pour assurer la stabilité des ouvrages, en grande partie sous-marins, la solution retenue est le confinement d’un remblai par une ceinture de 18 caissons en béton armé de 26 m de haut et 12 000 tonnes de béton, remplis de 24 000 tonnes de sable chacun, explique Valérie Blanchet, directeur technique à Egis Ports. Ces caissons gravitaires sont munis de chambres d’amortissement, conçues pour protéger les ouvrages des assauts de la mer en cas de fortes houles et anticiper la montée progressive de la mer due au réchauffement climatique, tout en assurant la stabilité au séisme de l’ensemble ». Perspective aérienne du projet d’urbanisation en mer à Monaco. Un littoral préservé Jusqu’en mai 2016, la phase études nécessitera d’Egis un travail constant d’interface avec les divers acteurs du projet, dans le but d’intégrer, à chaque étape de la conception, l’ensemble des problématiques du chantier. Au-delà des aspects techniques, Valérie Blanchet précise que « les contraintes environnementales, dont la prise en compte est prédominante pour la Principauté, ont piloté toute la conception d’ensemble. » En tant que nouvelle façade maritime, cette extension en mer devra en effet s’insérer au milieu de deux zones naturelles : la réserve du Larvotto et le tombant des Spélugues. « Les espèces protégées (grandes nacres, herbiers de Posidonie…) feront l’objet de mesures de déplacement et de restauration hors de l’emprise du projet. Une surveillance continue des risques de turbidité (particules en suspension dans la mer) sera assurée en phase travaux. Enfin, dans un souci de préservation de la biodiversité, la façade des caissons sera équipée de dispositifs d’accueil pour la faune et la flore marines. » n SERVICES À LA MOBILITÉ Amsterdam révolutionne le contrôle du stationnement urbain Le système de contrôle du stationnement d’Amsterdam est considéré comme l’un des plus avancés au monde. Son principe ? Des voitures équipées de caméras scannent les plaques minéralogiques des véhicules stationnés et envoient les données vers un système de traitement automatisé en back-office. Un dispositif novateur, qu’Egis est chargé de reprendre et d’améliorer sur le long terme. C © OLASER - ISTOCK ela fait déjà cinq ans que les Scanning Cars sont en place à Amsterdam. Une dizaine de véhicules de contrôle circulent chaque jour dans les rues de la métropole, balayant de leur scanner plus de 1 250 voitures stationnées par heure ! Les plaques numérisées et les données GPS sont envoyées à un back-office qui vérifie à distance les droits de stationnement auprès des autorités locales. Un système redoutable d’efficacité, que la municipalité d’Amsterdam entend pérenniser C’est une très belle référence pour Egis, qui décroche ici son premier contrat de services au stationnement urbain et ce à l’étranger ! 10 egis contact - novembre 2015 Un système unique au monde © NANIS JULIA FARRÉ, chef de projet à Egis Projects et même perfectionner, avec le concours d’Egis. Pour une durée initiale de quatre ans, Egis est chargé de reprendre l’exploitation des services de stationnement de la ville à la suite de l’ancien opérateur néerlandais Cition, incluant la reprise des équipements et du personnel en place (150 personnes). « Egis décroche ici son premier contrat de services au stationnement urbain, et ce à l’étranger ! se réjouit Julia Farré, chef de projet à Egis Projects. Notre Groupe apporte un regard neuf et extérieur sur les enjeux du stationnement à Amsterdam, avec une offre globale qui se veut aussi innovante qu’attractive. » Au total, Egis devra gérer 150 000 places de parking, 180 000 permis de stationnement numérisés pour les résidents et 2 400 parcmètres. « À la différence des autres villes comme Madrid ou Paris, le modèle amstellodamois propose une gestion entièrement dématérialisée du contrôle au stationnement, précise Julia Farré. De la vérification du paiement à la confirmation de la contravention, le système gère la totalité du process. Plus besoin de verbaliser manuellement ! Les droits de stationnement sont numériques et les PV directement envoyés par la poste. » Une spécificité qui fait de ce système le plus performant à ce jour avec, pour seulement 80 agents affectés au contrôle, un taux de paiement visiteurs de 75 %. « Amsterdam fait bien mieux que la plupart des grandes métropoles européennes, avec un nombre moindre d’agents, indique Jean-Noël Marteau, en charge du marché du stationnement au sein d’Egis Projects. Notre but est d’atteindre un taux de 92 % d’ici 2020. Pour y parvenir, nous viserons une meilleure rotation des véhicules de résidents et un respect plus important du paiement du stationnement en voirie. » À terme, les données récoltées permettront de mieux comprendre la mobilité à Amsterdam, laissant présager de multiples possibilités de développement en matière de services aux usagers. n © STOA ARCHITECTURE TRANSPORTS URBAINS D’Ouest en Est, le tram niçois tisse sa trame… Réorganisant complètement les transports sur son territoire, la métropole de Nice va se doter d’une nouvelle ligne de tramway, desservant l’agglomération d’Ouest en Est sur 11 km. Un projet technique qui entend répondre, sous le double sceau de l’innovation et du développement durable, aux enjeux accrus de mobilité et d’urbanisme de la capitale azuréenne. Cap sur un chantier mené tambour battant par Egis, chef de file de la maîtrise d’œuvre. JEAN-BAPTISTE RAPETTI, directeur de travaux souterrains à Egis Rail Après des études approfondies des sols excavés et de leurs perméabilités, le recours à un tunnelier à pression de boue (jusqu’à 5 bar) a été retenu pour réaliser le creusement du tunnel. » Les puits d’entrée et de sortie, les ouvrages en tranchée et les quatre stations souterraines seront réalisés à l’abri de parois moulées, construites depuis la surface. « Pour les stations les plus profondes, poursuit Jean-Baptiste Rapetti, le principe de soutènement retenu est l’utilisation d’une paroi en “Té” à contrefort très rigide, fortement épaissie à 1,20 m voire 1,50 m. Pour certains ouvrages, fichés dans des sols peu compacts, il va falloir traiter les matériaux pour La solution novatrice de stockage d’énergie par supercondensateurs est une première en France. ADRIAN MARTINEZ, © R. LEFEBVRE Nos clients parlent de nous : Métropole Nice Côte d’Azur LAURENT CARRERE, directeur du projet Tramway Métropole Nice Côte d’Azur Dans quelle mesure cette ligne va-t-elle transformer la physionomie urbaine ? La transformation de la ville se traduira par une requalification du cadre de vie et un embellissement général des quartiers traversés : aménagement des espaces publics, plantation d’arbres, élargissement des trottoirs… Nous proposerons aussi aux citadins des stations souterraines vastes et raffinées, conçues comme des morceaux de ville à l’échelle humaine, avec des accès facilités, inscrits dans le tissu urbain, et une distribution spatiale pensée pour être aussi fonctionnelle que confortable. En quoi ce projet est-il innovant ? L’innovation se lit déjà dans la ligne elle-même, qui mêle à la fois souterrain et aérien. Par ailleurs, la technique consistant à alimenter ponctuellement le tram lorsqu’il est en station, a été privilégiée sur tout son tracé en surface. Une première en France ! Nous avons pour le T2 des exigences d’exploitation fortes, en termes de capacité de transport, mais aussi de temps de parcours : relier le port à l’aéroport de Nice en 26 mn, avec des intervalles de 3 mn entre stations, est un vrai défi. Toutes ces caractéristiques revêtent un caractère hautement novateur. n directeur de projet à Egis Rail Exit les caténaires ! La solution novatrice d’alimentation en énergie adoptée pour la ligne T2 permettra aux trams de circuler sans ligne aérienne de contact (LAC) grâce à un système de stockage d’énergie utilisant des supercondensateurs. « Cette technologie est une première en France, indique Adrian Martinez, directeur de projet à Egis Rail. Elle permet de charger le tramway en moins de 20 secondes, lorsqu’il est en station. Des frotteurs montés sous le tram assurent le contact avec le bloc de charge aménagé au sol, lequel fournit toute la puissance de traction nécessaire pour que la rame atteigne la prochaine station, et ainsi de suite. L’avantage du dispositif est qu’il peut être exploité sur de longues distances. » Déjà opérationnelle partiellement en Espagne et en cours d’implantation au Brésil et en Extrême-Orient, la technologie de stockage d’énergie par supercapacité permet de franchir un pas considérable dans l’abandon des systèmes d’alimentation continue aériens ou terrestres. “Nissa la bella” se nimbe d’un ruban vert Autre point fort du projet : l’embellissement des espaces urbains traversés par la ligne T2. « Le projet s’inscrit dans une démarche de développement durable qui permettra à Nice de s’affirmer comme la métropole verte de la Méditerranée », indique Vincent Martin, directeur de projet adjoint à Egis Rail. Plus de 2 400 arbres vont en effet venir agrémenter le tracé de la ligne et enrichir le patrimoine arboré de Nice. « Les habitants de la Métropole ont été consultés pour choisir les essences d’arbres qui borderont la ligne en surface. Elles sont toutes adaptées au climat méditerranéen et répondent aux exigences liées d’environnement urbain et de maintien de la biodiversité », précise Vincent Martin. Cette nouvelle ligne donnera naissance à un véritable ruban vert sur l’axe rue de France, avenue de la Californie et boulevard René Cassin. Au total, 77 0000 m² de gazon et 32 000 m² d’espaces verts investiront les abords de la ligne. « En concertation avec la Métropole, et aux côtés des architectes de l’agence STOA, les urbanistes d’atelier Villes & Paysages, filiale d’Egis, ont pensé les projets de plantation de manière à obtenir une cohérence globale de l’aménagement et donner une identité végétale à la future ligne. » n * Le groupement ESSIA rassemble Egis (mandataire), atelier Villes & Paysages (groupe Egis), Ingérop, TOA Architecture, et Pierre Schall Architectes. Le projet permettra à Nice de s’affirmer comme la métropole verte de la Méditerranée. VINCENT MARTIN, directeur de projet adjoint à Egis Rail © EGIS Le tram cheminera sous terre sur 3,2 km, entre le secteur du port et la rue de France. Une spécificité nécessitant d’importants travaux de génie civil dans les terrains alluvionnaires du “vieux Nice”, sous la supervision attentive d’Egis et de Jean-Baptiste Rapetti, directeur des travaux souterrains à Egis Rail : « À ce jour, nous suivons pas à pas la réalisation du puits d’entrée par lequel sera introduite la “machine” qui creusera la galerie souterraine. Les terrassements seront réalisés en sous-œuvre, afin de limiter les nuisances acoustiques et la propagation des poussières. assurer la bonne tenue des parois moulées. Pour d’autres, dans des sols de forte perméabilité, il sera nécessaire d’étanchéifier le terrain dans le but de garantir sa stabilité. Enfin, les terrassements seront réalisés en sous-œuvre, à couvert de dalles coulées à même le sol, qui permettront de réduire les tassements du bâti avoisinant, de limiter les nuisances acoustiques et la propagation des poussières. » Le passage en souterrain permettra une desserte optimale du centre-ville, tout en préservant sa qualité architecturale exceptionnelle. C’est aussi un moyen de garantir les temps de parcours, puisque le tramway sera affranchi des contraintes de la circulation. Sa vitesse commerciale sera alors de 25 km/h (contre 14,2 km/h pour le T1), ce qui le rendra réellement concurrentiel par rapport au bus ou à la voiture. © MARIO RENZI Sous le centre-ville © EGIS A vec la ligne T2, Nice prépare l’avenir. Se substituant au transport en site propre bus Est-Ouest, le tramway reliera le port de Nice au pôle multimodal de SaintAugustin, puis se divisera en deux branches nord et sud, desservant respectivement le centre administratif départemental (CADAM) et l’aéroport de Nice. Grâce à une intermodalité favorisée, la ligne offrira aux citadins une nouvelle expérience des transports publics et une qualité de vie sensiblement améliorée. Pour concrétiser ces ambitions, Métropole Nice Côte d’Azur a confié à Egis et au groupement ESSIA* la maîtrise d’œuvre complète des opérations, avec un impératif de mise en service en 2018. Perspective aérienne sur la ligne de tramway T2, avenue du parc Ferber, Nice. novembre 2015 - egis contact 11 GRAND ANGLE BÂTIMENT Audacieux, même pour IKEA ! Avec un design reconnaissable entre tous pour des produits aux noms imprononçables, IKEA a révolutionné le marché du meuble en 20 ans. Cette singularité est la marque de fabrique de l’enseigne. Ce qui l’amène à se lancer, parfois, dans des projets qui pour d’autres, seraient insurmontables ! Focus sur le tout dernier magasin de Bayonne pour lequel Egis a assuré la maîtrise d’œuvre tous corps d’état. S ituée à la sortie est de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), cette sur­ fa­ce commerciale et de stockage de ­3 7 000 m² compte 1 200 places de parking et s’étend sur 5 hectares. C’est le neuvième projet suivi par Egis pour ce client. À terme, le célèbre magasin jaune et bleu s’intégrera dans une gigantesque structure commerciale de 55 000 m² en cours de construction et dont l’ouverture est prévue pour l’été 2016. L’ensemble se répartira sur trois niveaux, avec des parkings en rez-dechaussée (couvert et extérieur) et les surfaces commerciales sur les deux niveaux supérieurs, incluant une galerie commerciale (près de boutiques spécialisées), un forum, un 90 hypermarché, des restaurants et des bureaux. © EGIS/VALÉRIE GALLET Un projet hors normes “L’emplacement, toujours l’emplacement”: ce leitmotiv des professionnels de l’immobilier pourrait être celui du groupe IKEA. Ce nouveau projet est en effet situé au croisement des autoroutes A63 et A64. Un lieu choisi par IKEA pour son incomparable visibilité commerciale. Pour Brice Berjot, chef de projet à Egis Bâtiments Rhône-Alpes, « ce chantier était exceptionnel car il présentait de réels défis techniques. Nous avons dû bâtir le magasin sur un marais, de sorte que le préchargement du terrain et les fondations spéciales représentent à eux seuls le coût de construction d’un magasin traditionnel. Les fondations comptent 330 pieux boues dont certains s’enfoncent à près de 70 m dans le sol. Des drains verticaux de plus de 50 m ont été mis en place suivant un maillage étroit. Outre ces contraintes techniques, le contexte territorial était complexe. Ceci explique notamment que ce projet ait mis dix ans à sortir du sol et que les travaux aient duré trente-deux mois. » Une mécanique bien huilée Pour mener ce projet à son terme, les équipes Bâtiments (avec ENIA pour architecte) ainsi que celles de Villes & Transport d’Egis (pour les extérieurs) ont travaillé conjointement. « Cette opération est l’une de mes meilleures expériences de chantier, s’enthousiasme Laurent Wetter, directeur des travaux à Egis Bâtiments SudOuest. Elle a exigé un engagement humain total. Seize mois entre les premiers bétons et l’ouverture au public, vingt-six entreprises en lots séparés, des conditions météorologiques locales difficiles, un concept connu et reconnu mais des ajustements nombreux, constants et exigeants, une commission de sécurité en plein mois d’août… La réussite de cette réalisation n’a pu être atteinte qu’avec une contribution soutenue et assidue de tous les acteurs de la construction. Mais aussi une organisation, maîtrisée et ferme, regroupant maîtrise d’œuvre et pilotage sous une seule bannière. Nous avons également eu la chance de travailler avec un maître d’ouvrage qui maîtrise parfaitement ses process et qui a su prendre des décisions rapides et avisées. » Dès la rentrée, les équipes Bâtiments d’Egis seront mobilisées sur deux autres projets IKEA emblématiques : à Nice avec l’agence d’architecture Wilmotte, et à Lyon avec l’agence TÉTRAC, mais il faudra attendre quelques années pour les prochaines inaugurations ! n Brice Berjot, chef de projet à Egis Bâtiments Rhône-Alpes, Xuan Truong, directeur de projet IKEA, Christian Gerbet, chef de projet IKEA, Laurent Wetter, directeur des travaux à Egis Bâtiments Sud-Ouest OUVRAGE D’ART Premier lançage du pont Citadelle à Strasbourg Le lançage de la première partie du pont Citadelle a eu lieu en août dernier à Strasbourg. Avec une prouesse technique unique en Europe, le géant de fer conçu et réalisé par Egis franchira bientôt de sa courbe gracieuse le bassin Vauban, permettant au tramway, aux piétons et aux cycles de rejoindre la ville transfrontalière de Kehl, en Allemagne. L © EGIS ESE e chantier du pont Citadelle a franchi cet été une étape importante, avec le lançage des 60 premiers mètres du tablier, qui en comptera 163 au final. Tout en courbure, le tablier sera enjambé d’un arc métallique droit à haubans, lancé d’une rive à l’autre à 37 m de hauteur, et dont les pieds seront situés de part et d’autre du tablier. Des caractéristiques tout à fait singulières, que l’on doit à l’architecte 12 egis contact - novembre 2015 Jean-Bernard Nappi et aux équipes d’Egis Jmi en charge de sa conception. Avec ce nouveau pont, la capitale alsacienne entend faire la part belle aux modes doux de transport, dans un esprit de développement harmonieux et durable de l’espace urbain. L’ouvrage d’art, réalisé sous maîtrise d’œuvre générale d’Egis, constituera un point de passage privilégié pour les piétons, cyclistes et usagers du tramway strasbourgeois souhaitant se rendre quotidiennement dans la ville voisine de Kehl. Les travaux réalisés sous la supervision d’Egis se poursuivront durant tout l’automne, avec le franchissement des derniers mètres au-dessus du bassin Vauban et de la voie ferrée qui le longe. Suivront les opérations plus délicates de hissage de l’arc et de mise sur appuis du tablier jusqu’en mai 2016, où la réalisation des voies du tramway pourra alors commencer. n ÉNERGIE Un réseau Smart Energy pour le campus de Saclay Paris-Saclay n’en finit plus d’attirer les regards ! Futur pôle mondial de recherche et d’innovation, le campus urbain se fait le défenseur d’un nouveau modèle énergétique propre et sans gaspillage, fondé sur une infrastructure innovante : un réseau intelligent de chaleur et de froid, irriguant l’ensemble du campus, et alimenté par une géothermie profonde sur la nappe de l’Albien. P MICHEL DURET, © MAGALI FRAYSSINES Saclay comme le synchrotron Soleil (accélérateur à haute énergie de particules élémentaires) ou l’IDRIS (Institut du développement et des ressources en informatique scientifique) et de la réinjecter dans le réseau de chaleur au profit des consommateurs. » Avec ce réseau de chaleur, l’EPPS inscrit clairement Paris-Saclay dans la transition énergétique, en permettant tout à la fois de réduire l’impact carbone du campus, de valoriser les énergies locales, de maîtriser la facture énergétique et de mobiliser les ressources exceptionnelles du territoire pour inventer les services énergétiques de demain. À terme, l’EPPS souhaite associer le réseau de Ce réseau de chaleur constitue la première brique d’un réseau “Smart Energy” global sur le campus de Saclay. connecté alliant technologies “smart”, stockage et haute efficacité énergétique, Egis s’appuie sur son savoir-faire dans le management de projets complexes et dans l’ingénierie de conception pour la production et la distribution d’énergies. Le projet vise à irriguer l’ensemble du campus urbain d’une eau tempérée (27 °C à la source) et d’assurer l’alimentation de tous les futurs bâtiments qui se construiront d’ici 2022 dans les zones d’aménagement concerté de l’école Polytechnique et du Moulon. « Nous proposons une gestion intelligente et mutualisée de l’énergie, grâce à un réseau innovant utilisant la géothermie au bénéfice de tous, indique Anne Morange-Chicher, directrice du projet. Des pompes à chaleur valoriseront quatre forages dans la nappe de l’Albien, puis des sous-stations d’échange se chargeront de desservir l’ensemble des constructions neuves pour leurs besoins en chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation et rafraîchissement. » Le réseau sera intelligent et pourra aussi, selon les cas de figure, récupérer l’énergie positive produite par les bâtiments raccordés. « Grâce à des systèmes de récupération d’énergie installés dans les bâtiments et raccordés au réseau de chaleur, il sera possible non seulement d’alléger les factures énergétiques de ces mêmes bâtiments, mais aussi d’augmenter à plus de 60 % le taux d’énergies renouvelables du réseau, précise Séb astien Burdinat, ingénieur spécialisé CVC* Fluides à Egis Industries. À terme, le réseau de chaleur pourra même permettre de valoriser la chaleur fatale** (ou chaleur perdue) produite par certains sites industriels du plateau de © BORIS-YVAN DASSIE directeur de la business line Energie à Egis. Réseaux Chaud / froid (4 tubes) Production semi-centralisée (SSTI) Production de froid semi-centralisée Production centralisée Nous proposons une gestion intelligente et mutualisée de l'énergie, grâce à un réseau innovant utilisant la géothermie au bénéfice de tous. Chaudière gaz centralisée Pompe à chaleur semi-centralisée Capacité future d'échange, de stockage et d'intégration des EnR & R disponibles localement (hors périmètre CREM) Réseau d'eau tempérée / chaleur (2 tubes) ANNE MORANGE-CHICHER, directrice du projet Réseau de chaleur de Saclay à Egis. chaleur et de froid à un Smart Grid électrique*** pour former le premier réseau multi-énergies du Grand Paris, vitrine de premier plan pour les industriels de l’énergie regroupés sur le campus. C’est aussi une chance pour Egis de « valoriser son savoir-faire dans la conception d’un nouveau modèle énergétique, adaptable aux nombreux territoires à énergie positive et croissance verte qui se développent en France et en Europe ». n À terme, il sera possible de valoriser les énergies fatales contribuant à augmenter le taux d’énergies renouvelables du réseau. * Climatisation Ventilation Chauffage. ** Par chaleur fatale, on entend une production de chaleur dérivée d’un site de production, qui n’en constitue pas l’objet premier, et qui de ce fait n’est pas nécessairement récupérée. *** Réseau de distribution intelligent permettant d’optimiser la consommation et la production d’électricité. © P. ADIER © BORIS-YVAN DASSIE orteur de projets structurants à l’échelle du territoire, le campus urbain de Paris-Saclay est un projet majeur du Grand Paris. Il est aussi l’opportunité de faire de Paris-Saclay un éco-territoire à énergie positive. C’est dans ce but que l’établissement public Paris-Saclay (EPPS), en charge de l’aménagement du campus, vient de confier au binôme Idex Energies et Egis la conception, la réalisation, l’exploitation et la maintenance d’un vaste réseau de chaleur dont l’innovation consiste à mobiliser une source d’énergie renouvelable, à la fois locale et inépuisable : la géothermie dans la nappe d’eau souterraine de l’Albien située à 700 m de profondeur. « Ce futur réseau constitue la première brique d’un réseau “Smart Energy” global destiné à faire du campus urbain une formidable vitrine technologique aux yeux du monde », souligne Michel Duret, directeur de la business line Energie à Egis. Pour l’étude et la réalisation de ce réseau SÉBASTIEN BURDINAT, ingénieur spécialisé CVC Fluides à Egis Industries novembre 2015 - egis contact 13 © EGIS - CÉDRICK CHATENET EXPERTISE Lyon : l’énergie de freinage recyclée et mutualisée Quand ils freinent, métros et tramways peuvent renvoyer de l’énergie au réseau électrique de distribution. Récupérer cette énergie et la recycler le plus possible : c’est toute l’idée du système de “mutualisation des réseaux de traction électrique” imaginé par Egis sur une partie du réseau de Transport en Commun Lyonnais (TCL). Une solution innovante pour laquelle toute l’expertise d’Egis est requise. © EGIS - CÉDRICK CHATENET En phase de freinage, le moteur électrique d’un tramway ou d’un métro se comporte comme un générateur qui transforme le mouvement en électricité. Dans un réseau où circulent plusieurs rames, l’énergie générée par l’une au freinage peut servir à en alimenter une autre en phase de traction. Mais faute de “récupérateurs”, cette énergie est perdue sous forme de chaleur ou d’usure des freins mécaniques. « La mutualisation de l’énergie de traction entre métro et tramway va offrir un taux maximal de recyclage de cette énergie, en augmentant le nombre de rames potentiellement récupératrices, souligne Cédrick Chatenet, expert énergie à Egis Rail. En heures creuses, lorsqu’il y a très peu de rames, l’énergie excédentaire est récupérée 14 egis contact - novembre 2015 JÉRÉMIE HUET, chef de projet à Egis Rail par un appareil appelé onduleur-écrêteur, puis réinjectée dans le réseau haute tension (20 kV) propre au réseau métro, et consommée par les équipements de station : éclairage, ventilation, ascenseurs, escaliers mécaniques, etc. » Le dispositif de mutualisation permet par ailleurs de fiabiliser l’alimentation de traction électrique, grâce au maillage des réseaux tramway et métro, et donc à la mise en commun de leurs sous-stations* de production électrique. « À Jean Macé, nous avons complété la sous-station tramway existante de façon à ce que le courant excédentaire, produit par le métro en phase de freinage électrique, puisse être réinjecté sur le réseau tramway, explique Cédrick Chatenet. Cette liaison de mutualisation nous a permis de faire l’économie d’un ensemble transformateur-redresseur, en récupérant celui de Jean Macé pour le transférer à Debourg. La surface ainsi libérée à Jean Macé a été réutilisée pour accueillir une nouvelle sousstation trolleybus ; ce qui représente un gain foncier majeur pour le maître d’ouvrage. » En conclusion, la solution mise en place offre une économie sur le coût d’opération et une amélioration de la disponibilité de l’énergie 750 V globale, le tout dans une volonté partagée d’innovation. La solution va offrir un taux maximal de recyclage de l’énergie de freinage, en augmentant le nombre de rames potentiellement récupératrices. © EGIS - MICHEL MEZDAD Ce dispositif de mutualisation est actuellement en cours de réglage final par nos équipes. Si le principe de mutualisation d’énergie présente de nombreux avantages, l’interconnexion des alimentations des deux réseaux a néanmoins soulevé une difficulté technique : « Le réseau de tramway peut présenter une tension électrique maximale théorique de 1 000 V lors des freinages. Or les rames de métro actuelles – les “MPL75” – ne supportent pas plus de 900 V, précise Michel Mezdad, adjoint au chef du département “Énergie Ligne Aérienne” à Egis Rail. Cette incompatibilité provient de la chaîne de traction des rames de métro lyonnais construites en 1975. Ces rames sont incompatibles avec les nouvelles normes de la traction électrique, que le tramway respecte de son côté. » L’onduleur-écrêteur, utilisé pour le recyclage de l’énergie de freinage, est alors utilisé aussi comme absorbeur des surtensions tramway. L’appareil a été réglé de façon à ce que la tension ne dépasse pas 850 V. Les rames de métro sont ainsi protégées des surtensions. « Cette solution de mutualisation pourra être déployée prochainement sur le reste du réseau métro. » En effet, de nouvelles rames plus puissantes vont être livrées sur les lignes B et D Cette solution de mutualisation pourra être déployée prochainement sur le reste du réseau métro. MICHEL MEZDAD, adjoint au chef du département “Énergie Ligne Aérienne” à Egis Rail d’ici 2024, en cohabitation avec les rames actuelles. Le réseau traction sera ainsi mieux maillé, protégé des surtensions, et offrira un taux de récupération de l’énergie de freinage plus élevé. Ce schéma est également transposable sur d’autres réseaux en cours de développement, comme Marseille ou encore la région parisienne. n * Une sous-station est une installation électrique permettant l’alimentation en énergie électrique d’une section de ligne ferroviaire. Jean Macé MB + T2 Prolongement T1 Debourg MB + prolongement T1 Prolongement Métro B CÉDRICK CHATENET, expert énergie à Egis Rail Carte du réseau de transports lyonnais © TRANSPORTS EN COMMUN LYONNAIS – TCL.FR Mutualiser l’énergie de traction, une source d’économies Réduire les surtensions… © MARIO RENZI À l’occasion des chantiers d’extension du tramway T1 à Debourg et du métro B à Oullins Gare, les ingénieurs d’Egis en charge de la maîtrise d’œuvre ont proposé au Sytral (Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise), une solution originale pour fiabiliser et rendre plus efficace l’alimentation de traction électrique. Le principe ? « Augmenter la probabilité de récupération de l’énergie de freinage des rames en circulation, en maillant électriquement les réseaux tramway et métro sur deux stations : Jean Macé (tram T2 et métro B) et Debourg (Tram T1 et métro B), indique Jérémie Huet, chef de projet à Egis Rail. Ce dispositif de mutualisation est actuellement en cours de réglage final par nos équipes, en étroite collaboration avec Kéolis qui exploite le réseau des transports lyonnais, et INEO l’entreprise en charge des travaux. » REGARDS & CONVICTIONS © MEDDE, LAURENT MIGNAUX Nathalie Cecutti, cheffe de la Mission prospective au Commissariat général au développement durable (CGDD), a dirigé le programme “Penser autrement les modes de vie à l’horizon 2030”. Quelles sont les tendances observées dans la manière de penser, de se mouvoir, d’habiter, de produire et de consommer ? Dans quelle mesure sont-elles porteuses de changements ? Quelles actions engager ? Une invitation à poursuivre les efforts d’inventivité de l’ingénierie pour accompagner les grandes transitions de notre temps. NATHALIE CECUTTI, cheffe de la Mission prospective au Commissariat général au développement durable (CGDD), du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie (MEDDE) Pouvez-vous présenter en quelques mots la mission prospective du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie ? L © MARTIN ANGELOV, 2009. CREATIVE COMMONS a Mission prospective assure depuis 2008 trois missions transversales : Elle anime les réflexions prospectives de l’administration centrale et des services déconcentrés du ministère, elle assure une veille sur les thèmes émergents pour mieux anticiper l’évolution des politiques publiques du ministère, et elle réalise des programmes de prospective sur Quels modes de vie à l’horizon 2030 ? les modèles et transitions de long terme vers un développement durable. Le programme “Penser autrement les modes de vie en 2030”, qui vient d’être publié, se veut un recueil inédit des problématiques, signaux faibles et études se rapportant à l’évolution de nos modes de vie. Pourquoi s’intéresser aux modes de vie futurs ? Les changements climatique, économique et sociétal, dont les impacts se font de plus en plus ressentir sur les populations (migrations, chômage, précarité), rendent inévitable l’adaptation de nos politiques publiques et l’impulsion de dynamiques de développement plus soutenables. Dès 2009, la Mission prospective a considéré que l’approche prospective des modes de vie devait être rapidement abordée pour éclairer les politiques publiques et la manière de les conduire, dans une société très mouvante et agissante, fortement imprégnée par le numérique. Quelles sont les tendances fortes et émergentes qui pourraient transformer les modes de vie au cours des quinze prochaines années ? Trois volets de tendances suggèrent des pistes d’actions pour nos politiques publiques. Le premier renvoie au pouvoir d’agir du citoyen dans l’économie globale, à la question de la gouvernance multi-échelle (du citoyen aux institutions). À l’heure de la forte progression des économies alternatives (économie positive, du partage), ce bouillonnement citoyen interroge le positionnement de nos politiques publiques. Le deuxième volet est celui du retour à l’échelle de la proximité et des forces de transformation locales. L’émergence de nouvelles géographies sociales et territoriales confère un rôle majeur au potentiel de chaque territoire et à la gouvernance des acteurs locaux pour le préserver et le faire fructifier dans un partenariat responsable, associant localement État, collectivités, entreprises et société civile. Ce capital territorial, où se croisent bien-être, bien commun et responsabilité sociétale, est illustré notamment par la préservation du milieu de vie, à travers une coopération citoyenne, l’agro-écologie, les petites transitions énergétiques locales. Le troisième volet est plus incertain. Le travail a consisté à souligner que l’humain et la machine allaient converger vers une “hybridation” dont on ne connaît ni l’ampleur ni les répercussions. Cette frontière floue entre le vivant et la machine interférera inévitablement avec des problématiques de notre société à cet horizon de temps (vieillissement, Internet des objets…) et réinterroge profondément le sens de nos valeurs. Comment faire évoluer les politiques publiques pour faciliter l’action dans les territoires ? La Mission prospective a anticipé sur le constat d’un mouvement de fond qui, en 2015, est bel et bien visible et impacte tous les secteurs de la société : les questions d’innovation sociale, de responsabilité sociétale, d’économie circulaire et collaborative, de société du partage sont présentes quels que soient ces secteurs. La société est prête à se mobiliser, notamment les jeunes, qui sont un public d’importance en matière d’infléchissement des comportements, et les entreprises, qui innovent dans ces domaines et sont force de proposition. Il existe de nombreuses “initiatives positives”, des expérimentations réussies, pour des modes de vie durables ! Le ministère déploie plusieurs cadres pour accompagner ce changement et faciliter la transition énergétique auprès de tous les acteurs et, en particulier, les entreprises qui œuvrent au quotidien sur les territoires. La mise en place des territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV), territoires d’excellence de la transition énergétique et écologique, en est un. La collectivité agit pour réduire les besoins en énergie de ses habitants, des constructions, des activités économiques, des transports, des loisirs. Cela concerne en 2015 plus de 200 territoires en France, où les synergies d’actions entre acteurs restent à inventer et à mettre en œuvre. Dans quelle mesure les démarches prospectives d’Egis et du CGDD se rejoignent-elles ? Egis est un acteur incontournable de la “fabrique” de la ville et des territoires. Il contribue, par ses réalisations de qualité et ses innovations en matière d’efficacité et sobriété énergétiques, à accomplir la transition énergétique qui est en marche. Au-delà, pour s’engager vers une transition écologique plus complète, l’intégration du bien-être des populations via la qualité du cadre de vie est un enjeu majeur de développement durable et un axe de progrès pour nos villes et campagnes. Ainsi, par exemple, les politiques publiques du ministère encouragent historiquement un retour à la nature. Dans ce sens, l’appel à projets “Villes respirables en 5 ans”, paru en juin dernier, vise à faire émerger des “villes laboratoires” volontaires pour mettre en œuvre des mesures exemplaires pour la reconquête de la qualité de l’air afin de garantir, d’ici cinq ans, un air sain aux populations. La tâche est ample pour reconquérir une ville où il fait bon vivre, en assainissant l’air, l’eau et la terre, trop longtemps altérés par un développement peu soucieux des aménités urbaines. Là encore, nul doute qu’une entreprise comme Egis saura faire preuve d’inventivité ! n Kolelinia, concept de pistes cyclables alternatives novembre 2015 - egis contact 15 RENCONTRE Des “Bulles” en Artois-Gohelle Rencontre avec l’équipe du BHNS à Béthune Le bus à haut niveau de service (BHNS) gagne le Pas-de-Calais ! Six axes structurants, ou lignes “Bulles”, innerveront l’ex-bassin minier à l’horizon 2019. Les Bulle 2 et Bulle 6, qui relieront les territoires du Bruaysis et du Béthunois, sont en cours de réalisation par les équipes de maîtrise d’œuvre d’Egis. Immersion au cœur du plateau projet de Béthune, où tous les talents sont réunis pour réussir ce nouveau mode de transport collectif ! Le projet BHNS est en prise directe avec le quotidien des gens et vise à améliorer la mobilité sur tout le territoire. SANDRA DEJACKER, © EGIS assistante de projet à Egis France Villes & Transports De gauche à droite : Vincent Bricout, Bertrand Evrard, Guillaume Guenard, Claire Langlois, Nicolas Vanbelle, Frederic Payage, Frederic Verset, Jeremy Desfrenne, Cédric Danos, Belkacem Ali-Bey, Sandra Dejacker, Jacques Thery C ’est à Béthune, dans la communauté d’agglomération d’Artois Comm. – l’une des plus vastes de France – qu’une douzaine de collaborateurs d’Egis se sont installés le temps du projet, autour de différents pôles et corps de métier : Infrastructures urbaines Génie Civil et Ouvrages d’art, Environnement et Réglementaire, Architecture Urbanisme et Paysage, Transport Circulation et Système. Après six mois d’études préliminaires visant à analyser les potentiels des deux futures lignes, le groupement Egis* a proposé au Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle des tracés quasi-finalisés. Pourtant, rien n’exclut à ce stade du projet de possibles variations, à l’instar de la Bulle 2, où de récentes études écologiques viennent changer la donne… Une urgence végétale La journée commence sur les chapeaux de roues pour Anne Brancart, chef de projet Environnement. Elle rassemble et met en plusieurs spécimens de végétaux inscrits sur la liste des espèces protégées du Nord-Pas-de-Calais, lui écrit Christophe Bénard, responsable du pôle Environnement et Réglementaire. Nous allons devoir mettre rapidement en œuvre des mesures d’évitement afin de contourner la zone… J’informe Cédric. » Mon rôle est aussi de faire en sorte que le projet BHNS soit accepté par les communes. CÉDRIC DANOS, directeur de projet à Egis France Villes & Transports L’union fait la force ! Les yeux rivés sur le plan que Christophe vient de lui apporter, Cédric Danos, directeur du projet, réfléchit déjà aux possibilités qu’offre le territoire d’Houdain pour rectifier le tracé, sans compromettre les objectifs de desserte. Sa priorité ? Faire en sorte que le projet BHNS soit accepté par les communes, à travers une démarche quotidienne de concertation. Et Cédric sait combien la préservation des espaces naturels est une question essentielle pour les collectivités locales. « Au lieu de traverser la fosse, nous pourrions la contourner sur sa face nord-est puis bifurquer sud-ouest pour rejoindre la station Marronniers ? suggère-t-il. Cela nous permettrait de conserver un temps de parcours acceptable, tout en évitant d’impacter les plantes protégées. Mais il va nous falloir l’accord des élus locaux… Sandra, pouvez-vous organiser une réunion au plus tôt ? » À leurs côtés, Sandra Dejacker, assistante du projet en charge de toutes les démarches administratives, prend note de cette urgence dans le calendrier, qui se resserre chaque jour un peu plus… Originaire de Lillers, à une dizaine de kilomètres de Béthune, Sandra fait partie des ressources locales recrutées spécialement pour le projet, qu’elle considère comme une véritable avancée pour sa région. « Le réseau actuel des transports en commun souffre d’un manque d’attractivité à cause des retards qu’occasionnent de mauvaises conditions de circulation, confie- t-elle. Le projet BHNS est en prise directe avec le quotidien des gens et vise à améliorer la mobilité sur tout le territoire, ce qui est très motivant ! Mais c’est aussi un vrai challenge, car les délais imposés par le maître d’ouvrage sont très serrés. » Venu leur prêter main-forte, Frédéric Verset, directeur de production, sait que les ressources du plateau vont devoir, dans les heures qui suivent, travailler de concert pour trouver une solution à la problématique soulevée par Christophe. Il va en premier lieu vérifier auprès des différents pôles que la proposition de contournement ne pose aucune difficulté technique majeure. « Chaque fois que l’on touche au tracé, il est nécessaire de repasser au crible les diverses composantes du projet, telles que les contraintes géotechniques, les plans de circulation/ régulation, ou encore l’insertion paysagère, si l’on souhaite garantir une conception d’ensemble cohérente et acceptée par tous. Cela demande des ressources multiples, en temps et en personnes, mais c’est la raison d’être de notre organisation en plateau : faire jouer les synergies ! » En attendant l’adoption définitive du projet, qui surviendra à l’issue de l’enquête d’utilité publique de 2016, les collaborateurs d’Egis s’emploient pour l’heure à boucler les études d’avant-projet définitif, ainsi que les divers dossiers réglementaires, à remettre impérativement pour la fin octobre. Les travaux en ligne pourront quant à eux commencer dès la fin de l’année prochaine. * Le groupement est composé d’Egis France Villes & Transports (mandataire), atelier Villes & Paysages (groupe Egis), Hexa Ingénierie, Acogec, Hydrogéotechnique Nord et Ouest, agence Odile Guerrier. La raison d’être de notre organisation en plateau est de faire jouer les synergies. FRÉDÉRIC VERSET, directeur de production à Egis France Villes & Transports De nombreuses études urbaines et environnementales ont déjà été menées sur les deux futures lignes. ANNE BRANCART, cohérence les dernières pièces constitutives du dossier préalable à l’enquête publique, qui aura lieu au premier semestre 2016. « Je compile actuellement les diverses études environnementales menées successivement depuis août 2014, sur les questions de l’air, de la santé, de l’acoustique… en vue de préparer l’enquête d’utilité publique, dernière étape avant le commencement des travaux. » Dans ses mails du jour, le dernier relevé écologique de l’étude d’impact menée sur les écosystèmes en bordure de la Bulle 2. Les résultats sont sans équivoque : au moins trois espèces végétales protégées sont directement affectées par le tracé de la future ligne… « Il semble que l’ancienne fosse d’extraction minière n° 7, située dans la commune d’Houdain, abrite 16 egis contact - novembre 2015 © EGIS - ATELIER VILLES & PAYSAGES chef de projet Environnement à Egis France Villes & Transports