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Un désengagement violent de l’Etat pour le Département de Seine-et-Marne
Le contexte économique demeure très morose du fait de l’incapacité du Gouvernement à relancer
l’économie. En effet, malgré les annonces gouvernementales, on ne peut s’attendre à un contexte
économique national qui décolle en 2016, avec au mieux une croissance du PIB de 1,5 % en volume en
2016 (après 1 % attendu en 2015).
Pourtant la Loi de finances pour 2016 affiche une réduction des déficits publics qui devraient être
ramenés à 3,3 % du PIB en 2016.
De plus, l’Etat choisit de faire porter 22% de l’effort national de réduction des déficits publics sur les
collectivités, qui ne sont pourtant responsables que de 9% de la dette de la France. Les collectivités
locales sont mises à contribution par la réduction de la dotation globale de fonctionnement (DGF)
accordée par l’Etat.
Pour la Seine-et-Marne, le prélèvement sur sa DGF sera encore de plus de 23 M€ en 2016.
Avec les réductions de 2014 et 2015 et celles de 2016 et de 2017 d’ores et déjà programmées, le
Département aura contribué en cumul à fin 2017 à près de 178 M€ à la réduction des déficits de
l’Etat. La contribution du Département au redressement des finances publiques entrainera une
réduction de la DGF de 46% en 2017, par rapport à son niveau de 2013.
Dans le même temps, les dépenses sociales continuent de progresser sans augmentation des
compensations de l’Etat notamment pour les trois allocations individuelles de solidarité que sont
l’APA, la PCH et le RSA qui relèvent pourtant de la solidarité nationale
.
Une gestion hasardeuse menée par l’ancienne majorité
A ce contexte mêlant étranglement financier de la part de l’Etat et augmentation continue des
dépenses obligatoires, s’ajoute l’héritage de la précédente majorité qui n’a pas voulu, en son temps,
alors qu’elle avait toutes les clés en main, prendre les décisions courageuses qui s’imposaient.
C’est la fuite en avant qui a été privilégiée, en poursuivant nombre de dispositifs couteux et à l’impact
réel méconnu, réduisant d’autant une capacité d’autofinancement déjà faible et pourtant absolument
nécessaire pour continuer à investir et développer le territoire.
Le Département a ainsi diminué ses investissements et son accompagnement dans des domaines
pourtant essentiels comme par exemple l’entretien et l’investissement routiers ou l’aide à
l’équipement des communes et intercommunalités.
En rupture avec le positionnement de la majorité précédente, les orientations budgétaires pour 2016
proposent d’inverser cette tendance avec une relance des investissements tout en réduisant le
recours à l’emprunt.
Elles s’inscrivent dans les orientations très volontaristes suivantes :
- Réorientation de politiques départementales pour repositionner l’action du Département et sa
visibilité en respectant les collectivités locales, en soutenant l’économie, en plaçant le
développement et l’attractivité au cœur des politiques publiques tout en maîtrisant les
dépenses de fonctionnement. Par exemple, en mettant en place une politique de juste droit
qui n’est pas qu’une politique de contrôle mais aussi d’insertion active pour les bénéficiaires
d’allocations.