Turgeon L., Gendreau P.-L., et al. (2007). Les troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent. Marseille : Solal, coll. « Troubles du développement psychologique et des apprentissages ». 240 pages. L’essor des sciences cognitives et des approches neurodéveloppementales a considérablement modifié les modalités de compréhension des troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent. Depuis une vingtaine d’années, les recherches se multiplient et permettent la conception de nouveaux modèles théoriques qui influencent en retour les méthodes de diagnostic et de prise en charge. Très fréquemment observées dans le cadre de la psychopathologie développementale, les différentes formes cliniques de l’anxiété constituent un vaste ensemble au sein duquel de nombreuses nuances sont repérables : anxiété de séparation, anxiété généralisée, trouble panique, phobie spécifique, trouble de stress post-traumatique, etc. Cet ouvrage a pour objectif de recenser et de diffuser les dernières avancées dans ce domaine. Edité par Solal dans la collection « Troubles du développement psychologique et des apprentissages » (format pratique et maniable), cet ouvrage a le mérite de regrouper des travaux d’envergure internationale et de présenter un appareil paratextuel large. L’ensemble parait néanmoins destiné à un public de spécialistes. Il est structuré en 7 chapitres. L. Bergeron, J.-P. Valla et A.-K. Gauthier1 exposent l’épidémiologie des troubles anxieux dans le premier chapitre ; ces auteurs tentent également de mettre en évidence l’importance des facteurs environnementaux (notamment familiaux) dans l’émergence de l’anxiété. 1 Pour des raisons de lisibilité, les affiliations professionnelles et appartenances universitaires des auteurs sont présentées en fin d’article 1 Dans le deuxième chapitre, P.-L. Gendreau et S. Ravacley abordent le domaine de la neurobiologie des troubles anxieux en intégrant notamment les apports contemporains de la génétique, des neurosciences, et de la pharmacologie. Le troisième chapitre est consacré à l’inventaire des principaux outils d’évaluation de l’anxiété chez l’enfant. Cette recension non-exhaustive des instruments de mesure décrit successivement les principes de l’analyse fonctionnelle, des entrevues cliniques structurées et semi-structurées, et enfin des questionnaires auto-administrés, remplis par les parents, par les enseignants, ou encore par les pairs. Les auteurs, respectivement M. Bouvard, C. Dantzer et L. Turgeon, ont le souci de privilégier la présentation de tests disponibles en langue française. Le point de vue comportementaliste est dominant. L. Turgeon, L. Brousseau et I. Denis, auteurs du quatrième chapitre, recensent et présentent les données actuelles sur l’efficacité des traitements psychologiques et pharmacologiques des troubles anxieux. Ils tentent également d’en inférer les perspectives futures. Les trois derniers chapitres de l’ouvrage sont consacrés à la description détaillée de trois types de troubles anxieux à propos desquels les connaissances sont peu développées, selon les auteurs-coordinateurs de l’ouvrage. Le trouble obsessionnel-compulsif est décrit par C. Berthiaume, L. Turgeon et K. O’Connor. M. Bériault, C. Berthiaume, A. Brunet et L. Turgeon exposent les données récentes relatives au trouble de stress post-traumatique. M.-E. Monfette et J.-M. Boisvert présentent une recension des écrits sur la phobie sociale à l’adolescence. 2 Les auteurs et coordinateurs de cet ouvrage insistent sur la nécessité de mieux comprendre les origines biologiques, génétiques et neurodéveloppementales de l’anxiété pathologique pour mieux en identifier les manifestations, et homogénéiser les techniques de prise en charge (de type TCC). Ces recommandations mettent largement en avant les conclusions du rapport de l’INSERM (2004). On se souvient des importants débats éthiques, scientifiques et idéologiques qui ont accompagné cet évènement, perçu comme critiquable par de nombreux spécialistes et praticiens de la santé mentale, et très intéressant par d’autres. Léonard Vannetzel, psychologue clinicien Les auteurs : L. Bergeron (Département de psychiatrie, Université de Montréal, Québec); M. Bériault (Département de psychologie, Université de Montréal); C. Berthiaume (Centre de recherche Fernand-Seguin, Hôpital Louis-H. Lafontaine); J.-M. Boisvert (Université de Laval, Québec); M. Bouvard (Université de Savoie); L. Brousseau (Centre de recherche Fernand Seguin, Université de Montréal); A. Brunet (Département de psychiatrie, Université McGill); C. Dantzer (Université de Savoie); I. Denis (Centre de recherche Fernand Seguin, Université de Montréal); A.-K. Gauthier (Département de psychologie, Université de Montréal); P.-L. Gendreau (Ecole de psychoéducation, Université de Montréal); M.-E. Monfette (Service de psychologie, Département de pédopsychiatrie, Hôtel-Dieu de Lévis, Québec); K. O’Connor (Département de psychiatrie, Université de Montréal); S. Ravacley (Ecole de psychoéducation, Université de Montréal); L. Turgeon (Ecole de psychoéducation, Université de Montréal); J.-P. Valla (Département de psychiatrie, Université de Montréal). 3