Pseudomonas aeruginosa est un pathogène opportuniste responsable d’infections pulmonaires
aiguës ou chronique graves. Le pouvoir pathogène de cette bactérie Gram-négative est
largement attribué à son système de sécrétion de type III (SST3), véritable aiguille qui injecte
des toxines directement dans les cellules de l’hôte. Notre équipe vient d’identifier un nouveau
mécanisme de virulence chez une souche appelée CLJ1, isolée au CHU de Grenoble d’un
patient décédé d’une pneumonie hémorragique qui a aggravé une insuffisance respiratoire
chronique. Alors qu’elle ne possède pas les toxines les plus connues, ni l’aiguille du SST3,
cette souche est hyper-virulente chez un modèle souris de pneumonie aiguë. Deux clones de
CLJ, CLJ2 et CLJ3, isolés 12 jours après CLJ1 du même patient soumis à une antibiothérapie,
ont perdu leur virulence et ont acquis une haute résistance aux antibiotiques. L’analyse
protéomique des sécrétomes de CLJ1 et CLJ3 par l’équipe Étude de la Dynamique des
Protéomes (EDyP, LBGE CEA-Grenoble) a permis d’identifier une nouvelle cytolysine
appelée Exolysine A (ExlA), sécrétée essentiellement par CLJ1. Cette toxine est responsable
de la mort des cellules infectées en provoquant la désorganisation du squelette d’actine, la
perméabilisation de la membrane externe et la rétraction cellulaire. ExlA est sécrétée grâce à
la protéine ExlB localisée dans la membrane externe de la bactérie. Les deux protéines ExlA
et ExlB, codées par l’opéron exlBA, forment donc un nouveau « two-Partner Secretion (TPS)
system » ou SST5. Des souches de P. aeruginosa associées à des pathologies variées et
collectées dans divers hôpitaux aux Etats-Unis et en Europe possèdent les gènes exlBA et sont
capables de sécréter la toxine ExlA. Il est donc essentiel de comprendre le rôle et la régulation
de ce nouveau mécanisme de virulence, ainsi que de le prendre en compte pour le
développement de nouveaux anti-microbiens visant P. aeruginosa.
*Auteurs : Elsen S, Huber P, Bouillot S, Couté Y, Fournier P, Dubois Y, Timsit JF, Maurin
M, Attrée I. 2014. A type III secretion negative clinical strain of Pseudomonas aeruginosa
employs a two-partner secreted exolysin to induce hemorrhagic pneumonia. Cell Host
Microbe. 15(2):164-76.
Guillaume GOLOVKINE Biology of Cancer and Infection" Team: "Bacterial Pathogenesis
and Cellular Responses" UMR1036 INSERM-CEA-UJF / CNRS ERL5261, iRTSV/CEA-
Grenoble
Real-time imaging of Pseudomonas aeruginosa transmigration across the tissue barriers.
Pseudomonas aeruginosa is a major human opportunistic pathogen and one of the most
important causal agents of nosocomial infections. A critical step of P. aeruginosa acute
infection is the crossing of the epithelial and endothelial barriers. Here, we investigated the
mechanisms involved in these two processes using biochemical and videomicroscopic
approaches.
For the endothelial barrier, the first step is the cleavage of VE-cadherin, an adhesive
intercellular junction protein, by the secreted protease LasB. This is followed by toxin
injection at the basolateral side of the cell, using P. aeruginosa's type III secretion system
(Golovkine et al., Plos Pathog 2014). Toxin injection induces actin cytoskeleton collapse and
massive cell retraction, provoking endothelial barrier breakdown (Huber et al. Cell Mol Life
Sci 2013).
The mechanisms of epithelial barrier crossing remain elusive. Indeed, the apical membrane of
epithelial cells is resistant to Type 3 toxin injection, and E-cadherin is not cleaved by LasB.
To describe the bacterial transmigration in this tissue and to identify the virulence factors
involved in the phenomenon, we established an in vitro model of visualization of epithelial
cell infection in real-time by confocal and TIRF microscopy. We showed that bacteria