QU’EST-CE
QUE L’ÉGLISE ?
Perspectives évangéliques et catholiques
Conférenciers:
GILLES ROUTHIER, doyen, Faculté de théologie et de sciences
religieuses, Université Laval
NEAL BLOUGH, directeur, Centre mennonite de Paris,
professeur, Faculté libre de théologie évangélique
de Vaux-sur-Seine
JASON ZUIDEMA, chargé de cours, Université Concordia
DOUGLAS FARROW, professeur, Faculté d’études religieuses,
Université McGill
STEVE ROBITAILLE, chercheur indépendant
Vendredi 3 octobre 2014
à l’ École de théologie évangélique de Montréal/l’Institut biblique VIE
au 4824 Côte-des-Neiges, bureau 301, Montréal
Information : [email protected]
Inscription : www.centreetudesanabaptistesmontreal.blogspot.ca
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Le Centre
d’études
anabaptistes
de Montréal
présente le
colloque :
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PROGRAMME
7h30-8h15 Inscription/accueil
8h15-8h30 Mot d’ouverture
8h30-9h30 « L’ecclésiologie catholique à Vatican II : la fin de la contre-réforme ? »,
Gilles Routhier, doyen, Faculté de théologie et de sciences religieuses,
Université Laval
9h30-9h45 Pause
9h45-10h45 « La sacramentalité de l’Église. L’anabaptisme en dialogue avec Vatican II »,
Neal Blough, directeur, Centre mennonite de Paris/professeur,
Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine
10h45-11h00 Pause
11h00-12h00 « La vie monastique protestante ? J.-M. R.Tillard, o.p., et la vie religieuse à
la lumière de la réforme protestante du 16e siècle », Jason Zuidema, chargé
de cours, Université Concordia
12h00-13h30 Dîner
13h30-14h30 « The Problem of Pelagianism in Ecclesiology », Douglas Farrow, professeur,
Faculté d’études religieuses, Université McGill
14h30-14h50 Pause
14h50-15h50 « L’Église est-elle une Cité ? La théologie augustinienne des deux cités en
dialogue avec l’anabaptisme », Steve Robitaille, chercheur indépendant.
16h00-16h45 Panel des conférenciers
16h45 Clôture du colloque
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PROBLÉMATISATION
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Colloque « Qu’est-ce que l’Église? Perspectives évangéliques et catholiques »
« Pourquoi l’Église? » C’est sous l’égide de cette question très simple mais
fondamentale qu’a eu lieu en 2011 un colloque de la revue Recherches de science
religieuse. Au-delà des solutions à l’emporte-pièce et au-delà du pragmatisme qui ne
pose que la question du « comment? » car il présuppose que les questions
fondamentales sont déjà réglées, ce colloque posait la question de la finalité de
l’Église, du pourquoi de celle-ci.
Le dialogue œcuménique est une pratique qui peut nous aider à nous ramener aux
questions fondamentales en ecclésiologie dans la rencontre de l’autre qui adopte une
ecclésiologie différente, mais qui se veut tout autant chrétienne. La reconnaissance de
l’importance du dialogue et des enjeux liés aux questions ecclésiologiques motive la
mise sur pied d’un colloque sur le thème de l’Église qui s’intitule « Qu’est-ce que
l’Église? Perspectives évangéliques et catholiques ».
L’ecclésiologie est un secteur de la théologie et de la vie d’Église particulièrement
vivant aujourd’hui. Du côté protestant évangélique, il y a entre autres les débats autour
des « Églises émergentes », qui désirent « repenser l’Église » (B. McLaren) en contexte
de postmodernité. Il y a aussi le mouvement néo-anabaptiste qui conçoit l’Église
comme une nouvelle humanité, une société alternative (J. H. Yoder) c’est-à-dire
marquée par la suivance du Christ qui s’exprime visiblement en Église par des
pratiques sociales considérées comme bibliques (pacifisme, partage des biens,
discipline, etc.). Ces deux mouvements sont mus par une réflexion ecclésiologique
profonde; l’ecclésiologie n’est pas une annexe à leurs théologies, mais en constitue le
cœur, comme l’a bien montré le théologien évangélique Scot McKnight. Finalement, il
y a dans le protestantisme évangélique une ouverture œcuménique croissante (après
des décennies l’œcuménisme était rejeté), surtout aux États-Unis, comme en
témoignent le document œcuménique Evangelicals and Catholics Together, les
activités du Center for Catholic and Evangelical Theology et sa revue Pro Ecclesia, de
même que la revue conservatrice First Things. Ce «nouvel œcuménismne même
l’historien évangélique Mark Noll à se demander dans un ouvrage récent : « Is the
Reformation over? ».
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Du côté catholique, il y a bien entendu les soubresauts ecclésiologiques suite au
concile Vatican II, avec les remises en question du concile à droite par les
sédévacantistes ou la Fraternité Saint-Pie-X ou l’appel à gauche à un Vatican III qui
radicaliserait Vatican II en adoptant « enfin » une Église dite des pauvres,
démocratique et ouverte.
Plus important pour notre thème est la mise de l’avant chez les théologiens catholiques
du XXe siècle d’une ecclésiologie de communion et d’une théologie du Corps
mystique qui ont ouvert une voie hors de l’approche considérée comme trop
unilatéralement juridique de l’Église comme « société parfaite » héritée de Bellarmin
ce sujet, voir les travaux de Benoît-Dominique de La Soujeole). L’affirmation de la
sacramentalité de l’Église est centrale à ce concile, mais demeure une pierre
d’achoppement œcuménique étant donné qu’elle est refusée par les protestants pour
qui le Christ seul est sacrement1. Néanmoins, le concile constitue une avancée pour
l’œcuménisme car il présente les protestants comme des « frères séparés » et leurs
Églises comme des « moyens de salut » (Unitatis Redintegratio § 3). Pourtant,
l’interprétation des textes du Concile demeure contestée, et deux documents
relativement récents de la Congrégation pour la doctrine de la foi (Dominus Jesus en
2000 et Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine de
l’Église en 2007) ont causé l’émoi chez certains promoteurs de l’œcuménisme puisque
ces documents affirment que les communautés de la Réforme ne sont pas des Églises
proprement dites, mais des « communautés ecclésiales » et que « l’Église du Christ
subsiste dans l’Église catholique »2.
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1!Peter Neuner, Théologie œcuménique, Paris, Cerf, 2005, p. 437.!
2!Jean-François Chiron, « Église du Christ et Église catholique. Note sur les Réponses à des questions concernant certains
aspects de la doctrine de l’Église », Recherches de science religieuse 96/1 (2008), p. 65-67.!
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QUELQUES!QUESTIONS!QU’IL!SERAIT!SOUHAITABLE!
D’ABORDER!AU!COURS!DU!COLLOQUE!:!
1) La véritable Église est-elle invisible, ce qui rend l’organisation visible de l’Église une
question indifférente ou à tout le moins secondaire ? L’Église est-elle plus que
l’ensemble de ses composantes ou est-elle seulement un agrégat d’individus
«sauvés» ?
2) Quels sont les signes qui permettent d’identifier l’Église ? Le crédo de Nicée-
Constantinople parle de l’Église une, sainte, catholique et apostolique. Que signifient
ces signes ? Que signifie qu’elle soit « une » ? L’est-elle « dans le monde spirituel » ou
bien les divisions démembrent- elles le corps du Christ, faisant que, selon la thèse
d’Ephraim Radner, l’Esprit Saint a quitté l’Église et qu’il n’y a donc plus d’Église (avec
un grand É, au singulier) ? Est-ce que la sainteté de l’Église implique le pacifisme/la
non violence ?
3) Dans le dialogue œcuménique, que faire de la délicate question des conversions ?
Faut-il adopter une politique de « portes tournantes » ? Que faut-il exiger des «
transfuges » ? Doit-on reconnaître leur baptême ? Notamment, les confessions
professant le baptême des adultes doivent-elles reconnaître le baptême des églises
pédobaptistes ?
4) La participation au Repas du Seigneur/Cène/Eucharistie doit-elle être réservée aux
seuls adhérents ou, au contraire, les membres de différentes confessions peuvent-ils
participer à cette célébration lors du culte d’une autre confession ?
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Le Centre d’études anabaptistes de
Montréal, qui organise ce colloque par
l’entremise d’une équipe œcuménique,
cherche à promouvoir le dialogue entre
chrétiens et à encourager le développement
d’une réflexion théologique académique, en
contexte québécois, inspirée par une
appropriation critique de l’histoire, de la
théologie et des convictions anabaptistes.
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