SSO Infodents, NO1/17
L’HYGIÈNE BUCCALE
Les coupables
vivent
sur la langue
Les médecins-dentistes et hygiénistes
dentaires attirent l’attention de leurs
patients: le nettoyage de la langue
participe d’une bonne hygiène buccale.
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Dès la naissance, bactéries et autres mi-
cro-organismes colonisent la cavité
buccale humaine. Cela est tout à fait
normal et certaines bactéries protègent
même leur hôte contre d’autres orga-
nismes plus dangereux qui pénètrent
dans la cavité buccale. Lorsque l’équili-
bre entre ces micro-organismes est
rompu – par exemple en raison d’une
consommation excessive de sucre –, les
métabolites de certaines bactéries atta-
quent les dents et peuvent occasionner
des caries. Mais les micro-organismes
présents dans la bouche peuvent aussi
être à l’origine d’autres affections telles
que parodontite ou halitose (mauvaise
haleine). Parce qu’environ deux tiers de
ces bactéries vivent sur la langue, mé-
decins-dentistes et hygiénistes den-
taires recommandent de la nettoyer ré-
gulièrement.
Se nettoyer la langue après
le brossage des dents
Pour réduire le nombre de micro-orga-
nismes sur la langue, il faut procéder au
nettoyage de celle-ci après le brossage
des dents. «C’est très simple,» explique
pose problème en raison du principe de
l’équivalence en vigueur dans l’espace
Schengen. Les diplômes de médecine
dentaire décernés dans l’un des Etats
membres de cet espace sont reconnus
dans tous les autres, même en Suisse.
Les patients suisses sont
aussi concernés
Depuis l’entrée en vigueur des Accords
bilatéraux en 2002, plus de 4000 méde-
cins-dentistes ont fait reconnaître leur
diplôme professionnel en Suisse. Bon
nombre d’entre eux exercent actuelle-
ment dans des cabinets et centres den-
taires de ce pays, dont certains n’avaient
reçu que peu de formation de pratique
clinique sur des patients durant leurs
études. Qu’un tel médecin-dentiste soit
autorisé à soigner des patients sous sa
propre responsabilité professionnelle
dès la fin de ses études est inquiétant.
Cela d’autant plus que, malgré les la-
cunes dans leur formation, une grande
partie des participants à l’enquête
concernés s’estiment suffisamment com-
pétents: le cas échéant, ils n’iront donc
pas requérir l’aide d’un confrère expéri-
menté. Les répondants ont été 75 % à
estimer être en mesure d’effectuer en
toute autonomie la moitié des soins de
la liste des actes cliniques jointe au
questionnaire.
Les compétences pratiques
font défaut
L’étude montre que, durant leur forma-
tion, 10 % des diplômés en médecine
dentaire de l’UE qui ont participé à l’en-
quête n’ont jamais réalisé un seul soin,
leur expérience se limitant, au mieux,
à une simple observation. La thèse dé-
posée à l’Université de Rennes-I a éga-
lement révélé que divers traitements ne
sont pas ou que trop rarement exercés.
Les méthodes de traitement complexes,
voire certaines pratiques de base, ne
sont abordées que furtivement: un étu-
diant sur trois n’a jamais fixé de pro-
thèses durant ses études. Près d’un étu-
diant sur deux n’a jamais procédé à un
retraitement endodontique.
Sensibiliser les pouvoirs publics
aux écarts de formation
C’est à dessein que l’étude renonce à dé-
noncer les universités ou les pays défi-
cients en la matière. Pour Marco Maze-
vet, l’auteur de la thèse, le but n’est pas
de stigmatiser qui que ce soit, mais de
faire en sorte que les formations au sein
de l’UE soient équivalentes et de bonne
qualité, car, une fois son diplôme en
poche, n’importe quel dentiste formé
au sein de l’espace Schengen peut exer-
cer dans le pays membre de son choix.
La directive européenne correspon-
dante est formulée de manière très ou-
verte et minimaliste et ne précise nulle
part comment les étudiants doivent ac-
quérir cette expérience pratique. Cela
Membre SSO: une garantie
Les diplômes professionnels ne donnent qu’un reflet incomplet de la qua-
lité de la formation acquise par leurs titulaires. Alors, comment savoir à quel
médecin-dentiste faire confiance? Le plus simple est de s’assurer qu’il est
bien membre de la Société suisse des médecins-dentistes SSO. En effet, les
candidats ont soumis leur parcours professionnel dans le cadre de la pro-
cédure d’admission au sein de la SSO déjà. Ils se sont engagés à respecter
les lignes directrices relatives à la qualité en médecine dentaire et à obser-
ver les principes sociaux et déontologiques de la SSO. Par ailleurs, lorsqu’un
patient n’est pas satisfait des prestations de son médecin-dentiste traitant,
il peut demander à une Commission de conciliation médico-dentaire de la
SSO d’examiner la qualité des soins ou le bien-fondé de sa note d’honorai-
res: la procédure est gratuite et simple.
La langue est un foyer de bactéries.
Pour le neutraliser, il suffit,
après s’être brossé les dents, de passer
quelques fois la brosse à dents
sur la langue, de l’arrière vers l’avant.
(Photo: iStock)