République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed BOUDIAF Faculté des sciences Département de physique Spécialité : Physique Option : Technologie des Matériaux et physique des dispositifs MEMOIRE Présenté par : Mr. BENSASSI Kadda Benmokhtar Pour l’obtention du diplôme de Magister en physique : Thème Adsorption du gaz par les oxydes métalliques application oxyde de zinc et oxyde d’étain Devant la commission d’examen composée de : Qualité Président: nom et prénom Mr. HIADSI Saïd grade Etabs d’origine Professeur U.S.T.O (M B) Rapporteur : Mr. HAMZAOUI Saad Professeur U.S.T.O (M B) Examinateur: Mr. KADRI Dahane Professeur U.S.T.O (M B) Examinateur: Mr. ADNANE Mohammed Professeur U.S.T.O (M B) Année Universitaire 2012/2013 Je dédie ce travail à mes très chers Parents, ma fille et mes petits, et à tous les membres de ma famille et à mes chers amis. Remerciements Je remercie ALLAH le Tout-puissant de m’avoir donner le courage, la volonté et la patience de mener à terme ce présent travail Ce travail a été réalisé au laboratoire de Microscopie Electronique et Science des Matériaux « LMESM » de l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran « Mohamed BOUDIAF ». Je remercie infiniment et J’exprime ma profonde gratitude a mon rapporteur Monsieur SAAD.Hamzaoui Professeur et directeur du laboratoire de Microscopie Electronique et Sciences des Matériaux (L.M.E.S.M) à l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohammed Boudiaf pour la confiance qu’il ma accordée en m’accueillent au sein de son laboratoire et pour ses précieuse conseils et encouragements qui m’ont permis de mener à terme ce travail .ils à mis à ma disposition tous les moyens disponibles au laboratoire et son soutien inconditionnel, et pour ses qualités humaines exemplaires. Je tiens à remercier Monsieur Saïd HIADSI Professeur à l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohammed Boudiaf pour ses qualités humaines et d’avoir accepté de présider mon jury de thèse. Je tiens à remercier Monsieur Dahane KADRI Professeur à l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohammed Boudiaf pour ses conseils ainsi que ces connaissances scientifiques et d’avoir accepté de faire de mon jury de thèse. Je tiens à remercier Monsieur Mohamed ADNANE Professeur à l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohammed Boudiaf pour ses conseils ainsi que ces connaissances scientifiques et d’avoir accepté de faire de mon jury de thèse. Résumé L’objectif de notre travail est l’élaboration d’un capteur de gaz a base d’oxyde métallique (ZnO ,SnO2) Adsorption du gaz par les oxydes métalliques application oxyde de zinc et oxyde d’étain . nous avons élaboré nos films d’oxyde d’étain et film d’oxyde de zinc, par la technique pyrolyse de spray sous la pression atmosphérique, les conditions de dépôt optimales pour l’oxyde d’étain sont : Ts= 350-600 °C et [Sn+4]=0,5mol.l-1 pour l'oxyde de zinc pur Ts=350-550 °C et [Zn+2] =0,5mol.l-1,et le débit du gaz porteur à 15 l/min. nous avons ensuite effectué une série de caractérisations : mesures électrique et optique, DRX,EDX,et microscopie électronique à balayage, les caractérisation électriques et optiques ont révélé que la résistivité des films SnO2 et ZnO diminue avec l’augmentation de la température, Le spectre Raman obtenu démontre clairement que le composé ZnO est de structure hexagonal (wurtzite) pour les cristallites de ZnO, On confirme l’incorporation des nanocristaux. Ensuite on a examiné La sensibilité et le temps de réponse de la résistance du capteur, et La relation entre la sensibilité du capteur et la température d’élaboration suggère que les espèces d’oxygène adsorbé à la surface du capteur est O2 Mots-clés : capteur a gaz : a base de SnO2 et ZnO. Introduction générale Introduction générale : Les capteurs chimiques de gaz offrent un grand nombre d’avantages par rapport aux différentes techniques classiques utilisées aujourd’hui pour mesurer le niveau de concentration de différents polluants dans l’atmosphère. Leur miniaturisation, leur simplicité d’utilisation et leur faible coût explique l’intérêt suscité depuis plusieurs années par ces dispositifs, renforcé par le contexte actuel en terme de contrôles réglementaires dans l’industrie chimique ou agroalimentaire et de la surveillance de l’environnement. Les capteurs sont aux systèmes d'automatisme et de surveillance ce que les sens sont à l'homme, ou à toute autre espèce vivante dite intelligente. La gestion d'un système sera alors d'autant plus performante que le système sera pourvu d'une panoplie de capteurs perfectionnés et variés. La détection d’un gaz par un capteur s’effectue via l’interaction d’un gaz et d’un matériau sensible, qui provoque la modification d’une ou de plusieurs propriétés physico-chimiques (masse, conductivité électrique, propriété optique,…). Cette variation est ensuite transformée en un signal exploitable par un système de transduction approprié. C’est du matériau sensible que dépendent les performances du dispositif, en termes de sensibilité, de sélectivité, de réversibilité et de stabilité dans le temps. Il est difficile pour un matériau pur de répondre à ’ensemble de ces critères. Des matériaux offrent la possibilité d’améliorer les différentes caractéristiques d’un capteur de gaz. [1] Dans ce contexte, le laboratoire de microscopie électronique et sciences des matériaux « LMESM » s’intéresse aux potentialités de ce type d’oxydes pour l’application capteur de gaz. En effet, ces dernières années le groupe a fait plusieurs études sur l’adsorption des gaz sur des couches d’oxyde et la réalisation d’un capteur à gaz [2, 3,4] L’objectif de notre travaille est de présenter l’état d’avancement de la recherche au sein du laboratoire « LMESM » dans le domaine des dispositifs. Le premier chapitre de cette thèse est consacré à la présentation des deux oxydes étudiés l’oxyde de zinc (ZnO) et l’oxyde d’étain (SnO2). Les structures des deux oxydes, ainsi que leurs principales propriétés physiques seront présentées. Le second chapitre décrit la méthode de synthèse par la technique pyrolyse « spray » description de l’installation, conditions d’élaboration . On y trouve également la i Introduction générale brève présentation des différentes méthodes expérimentales utilisées pour caractériser les couches minces (ZnO et SnO2). Dans le troisième chapitre nous présentons démarche expérimental et les résultats obtenus ainsi que leurs discussions et interprétations. ii Sommaire Introduction générale……………………………………………………………………….. 1 Chapitre I Les capteurs de gaz à oxyde métallique .1 Introduction………..……………………………………………………………………...1 .2 Définition d'un semi-conducteur : Les oxydes métalliques ..................................………. 1 .2.1. Propriétés physiques et électriques………………………………..………………..1 .2.2 Notion des porteurs …………………………………………………………...… ...1 .2.3 Mécanismes de conduction ………………………………………………..…….....3 a) La diffusion ..……………………………………………………………………...3 b) La conduction par champ électrique………………………………………………4 .2.4 Caractère ionique.………….………………………………...…………...……..….5 .2.4.1 Les phénomènes supplémentaires mis en jeu………....…..…….…………..5 .2.4.2 Défauts de structure dans les oxydes métalliques…………….………….....5 .3 Phénomènes mis en jeu pour la détection gazeuse………….………….………………...6 .3.1 Généralités sur l’adsorption…………………………………………..……………..6 .3.2 Adsorption à la surface des oxydes métalliques……………………...……………..7 Sommaire .4 Etude du phénomène de surface apparus lors du contact (adsorbat /semi conducteur)…………………………………………………………..………………………9 .4.1-:calcul de l’énergie potentielle …...………………….………………………...…15 .5 Détection de gaz réducteurs et oxydants……………………….……………………...16 .5.1 Influence de l’humidité relative………………………………………………....17 .5.2 Détection de l’oxygène……………………………………………………….…17 .5.3 Détection de gaz réducteurs : cas du CO et HC………………………………..18 a)La détection du CO……………………………………………………………19 b) La détection du propane………………………………………………………19 .5.4 Détection de gaz oxydant : cas du NO2………………………………………...20 .6 Les différents types de capteurs à oxyde métallique…………………………………20 .6.1 Les différents oxydes métalliques……………………………………………....20 .6.1.1 Le dioxyde d’étain : SnO2…………..…………………………………..21 .6.1.1.1 Généralités sur SnO2……………………………………………..22 .6.1.1.2 Propriétés physico-chimiques de l’oxyde d’étain..……………...23 .6.1.1.3 Applications…………………………………….….………..…...24 .6.1.1.4 Structures cristalline et électronique de SnO2……..….………....24 a) Structure cristalline………….………………………….…………...24 b) Structure électronique……………………………………………….24 .6.1.2. L’oxyde de zinc : ZnO…………………………………...…………......25 .6.1.2.1 Structure de bandes……………………………………………...26 Sommaire .6.1.2.2 Les excitations élémentaires de la matière dans ZnO………..….27 a) Modes de vibration………………………………………………..27 a.1 Chaîne unidimensionnelle infinie d'oscillateurs harmoniques..28 a.2 Cas tridimensionnel ………………………………………….28 a.3 Structure würtzite : Conséquences…………………………...29 a.4 Ionicité de ZnO. Modes polaires et non polaires……………..30 a.5 Cas particuliers des modes polaires optiques. Levées de dégénérescence……………………………………………….31 a.6 Dispersion des modes………………………………………...32 .6.1.2.3 Propriétés piézoélectriques de ZnO………………..………..….35 -7 Capteurs de gaz……………………………………………….…………………….36 .7.1 Les capteurs à couche mince………………………………………..36 a) évaporation réactive………………………...……………………...36 b) pulvérisation cathodique………………………………………….37 c) dépôt chimique en phase vapeur (CVD classique)………………...37 .8 Propriétés des nanoparticules………………..…….…….………..………………...38 I.8.1 Propriétés optiques………………………………..………………..38 I.8.2 Propriétés électriques………………………………………………39 Sommaire Chapitre I Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.1 Introduction …………………...…………………………...……………………..41 II.2 Les couches minces …………………...………………………………………………….41 II.2.1 La croissance bidimensionnelle (dite de Frank Van Der Merve) ……………41 II.2.2. La croissance tridimensionnelle (dite de Volmer-Weber) …………………...41 II.2.3. La croissance de Stranski-Krastanov…………………...……………………….42 II.3 Généralité sur les méthodes de dépôt de couches minces…………………...…..…43 II.3.1 Processus physique…………………...…………………………...………….44 II.3.1.1. L’évaporation sous vide…………………...…………………………...44 a) L’évaporation directe …………………...…………………………...……45 b) L’évaporation réactive…………………...…………………………...……45 II.3.2 Pulvérisation cathodique …………………...…………………………...……………46 a) Définition …………………...…………………………...…………………46 b) Le procédé triode …………………...…………………………...………...47 c) Le procédé magnétron …………………...…………………………...……47 d) La radio fréquence …………………...…………………………...…………47 II.4 Processus Chimique…………………...…………………………...…………………48 II.4.1. Dépôts chimiques en phase vapeur…………………...………………………………48 II.4.2 Sol -gel …………………...…………………………...………………………………….49 II.4. 3. Spray pyrolyse…………………...…………………………...……………………….50 a) Système de chauffage …………………...…………………………...……51 b) Système de pulvérisation …………………...…………………………...…51 Sommaire c) pompe électrique ou l’alimentation en solution de précurseur …………51 d) générateur de gaz vecteur…………………...………………………….....51 II.4.3.1. Principe de la méthode spray …………………...……………………….52 II.5 Effet de la morphologie du film sur ses propriétés électriques …………………...…53 II.5.1 Effet de la taille des grains…………………...…………………………...….…55 II.6. Les méthodes des caractérisations …………………...…………………………...…56 II.6.1 caractérisation structurelle et morphologique …………………...………………….56 II.6.1.1 Diffraction des rayons X…………………...………………………….…56 II.6.1.2 Spectroscopie Raman…………………...…………………………..……58 II.6.1.2.1 L'effet Raman. L'interaction électron-phonon……………………60 II.6.1.3 Caractérisation morphologique des échantillons par Microscope Électronique à Balayage (MEB) …………………...………………………64 II.6.1.4 Microscopie optique classique…………………...………………………65 II.6.2 caractérisation électrique …………………...…………………………………...66 II.6.2.1 Méthode de la pointe chaude pour la détermination du type de conductivité dans un semiconducteur …………………...……………………………66 II.6.2.2 Mesure de l’épaisseur des couches minces métalliques par la méthode des quatre pointes…………………...…………………………...………….68 II.7 Banc d’essai et de mesure de la réponse du capteur au gaz d’éthanol………………....70. II.7.1 Gaz utilisé…………………...…………………………...…………………………70 II.7.2 Concentration du gaz débité dans le dispositif de détection ………………….......….71 Sommaire Chapitre I Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.1 Introduction……………………………………. …………………………………….73 III.2 Préparation des substrats ………………………….………………………………….73. III.2.1 Procédure de nettoyage des substrats…………………………………………………73 III.3 Elaborations des films d’oxyde de zinc et d’oxyde d’étain par pyrolyse de spray…….74. III.3.1 Les conditions de dépôt de nos films …………………………………………………..74 III.3.2Le choix du solvant ……………………………………………………………………….75. III.3.3 Préparation de la solution………………………………………………………………..76 III.4 Etude des couches minces d’oxyde d’étain et d’oxyde de zinc ……………………….77 III.4.1 Protocole expérimental……………………………………………………………78 III.4.2 Choix de l’étude et des paramètres ……………………………………. ………...78 III.4.3 Méthode de caractérisation des films de SnO2 et ZnO………………………………..79 III.4.3.1 Mesure des propriétés électriques…………………………………………….79 III.4.3.2 Propriétés électriques des couches minces SnO2, et ZnO…………… …79 III.4.4 Transmission du SnO2 et du ZnO ………………………………………………...83. III.4.5 Coefficient d’absorption et gap optique …………………………………………84 III.4.6 Type de conductivité dans l’oxyde d’étain et l’oxyde de zinc ……………………..86 III.4.7. Photoconductivité ……………………………………………………………….87 Sommaire III.5 Résultat des caractérisations structurelles et morphologiques des oxydes de zinc (ZnO) et d’oxyde d’étain (SnO2) ……………………………………………………………….89 III.5.1 Diagramme de diffraction de rayon X des couches minces de ZnO……………..89 III.5.1.2 Résultats et interprétation……………………………………………….90 III.5.2 Les spectres Raman des couches minces de ZnO …………………………………….91 III.5.3 Morphologie des surfaces…………………………………………………………………92. III.5.4 Analyse EDX ………………………………….…………………………………94 III.6. Etude de la réponse du capteur en vers le gaz d’éthanol ……………………………..96 III.6.2 système de barbotage …………………………………………………………………….96 Conclusion générale…………………………………………………………………………103 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique .1 Introduction L’analyse des gaz remonte à l’an 1777, année où Lavoisier montra que l’air était composé d’au moins deux gaz dont l’un (l’oxygène) est essentiel pour la combustion et la respiration et l’autre gaz (l’azote) est inerte. Environ deux cents ans après Lavoisier, des méthodes d’analyse de gaz performantes telles que la chromatographie en phase gazeuse et la spectrométrie de masse sont apparues. Ces analyses sont précises mais elles nécessitent un appareillage relativement lourd et onéreux. A côté des méthodes classiques d’analyse des gaz, les détecteurs à base d’oxyde métallique (MOX) se sont développés [1]. Ils présentent certains intérêts par rapport aux méthodes classiques. En effet, leur compatibilité avec la technologie de la microélectronique permet leur miniaturisation, ce qui entraîne une réduction du coût par une fabrication de masse, d’une part, et une faible consommation de la puissance électrique, d’autre part. L’idée d’utiliser un matériau semi-conducteur comme élément sensible au gaz vient de M. Brattain et M. Barden en 1952 avec des matériaux tel que le germanium. Plus tard, Seiyama a démontré l’effet de la sensibilité au gaz sur des oxydes métalliques. Taguchi commercialise finalement les premiers capteurs de type semi-conducteur dans les années 1970. Le TGS (Taguchi Gas Sensors) est toujours commercialisé par la société Figaro, mais bien d’autres capteurs sont disponibles sur le marché (Microsens, FIS, UST, MiCS, Capteur etc.). .2 Définition d'un semi-conducteur (Les oxydes métalliques) : .2.1 Propriétés physiques et électriques : Les oxydes métalliques utilisés, à ce jour, pour réaliser les couches sensibles des capteurs ont un caractère semiconducteur et donc leur comportement physique et électrique peut être modélisé à partir des concepts développés pour expliquer le fonctionnement des semiconducteurs classiques. .2.2 Notion des porteurs : Comme l’indique la figure I-1, on peut considérer que les oxydes métalliques, du point de vue énergétique, sont représentés par un schéma de bandes, dans lequel la bande de valence regroupe les niveaux énergétiques occupés par les électrons de valence et la bande de conduction regroupe les niveaux occupés par les électrons libres. Ces deux bandes permises 1 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique sont séparées par une bande interdite (appelée aussi « bandgap ») qui représente l’énergie à fournir aux électrons de la bande de valence pour passer dans la bande de conduction. Les semiconducteurs se caractérisent par une bande interdite d’énergie comprise entre quelques meV et 3eV, les isolants ont des bandes interdites supérieures à 4eV et les métaux ou semi-métaux ont des énergies d’activation inférieures à une centaine de meV. Pour qu’un électron puisse sortir d’un matériau quelconque, il est nécessaire de lui fournir un travail de sortie qui est l’énergie nécessaire pour l’amener du volume d’un cristal à l’infini dans le vide. Dans le cas des semiconducteurs, comme nous le verrons par la suite, ce travail ne dépend pas seulement de la nature du matériau mais aussi du dopage et donc on préfère définir une affinité électronique ? qui est l’énergie nécessaire pour amener un électron de la bande de conduction au niveau du vide. Fig. I-1 : Représentation du schéma de bande d’un matériau. Lorsqu’un électron passe dans la bande de conduction, il laisse dans la bande de valence une place vacante, donc nous sommes en présence de deux bandes incomplètement remplies qui permettront, toutes les deux, le déplacement de charges à deux niveaux différents (déplacement d’électrons dans la bande de conduction, déplacement de trous dans la bande de valence). Les électrons et les trous sont appelés « porteurs » et leurs concentrations sont données en considérant leurs répartitions (Statistique de Fermi-Dirac) en fonction de la densité d’état. L’équilibre thermodynamique d’un semiconducteur est caractérisé par le paramètre E F appelé niveau de Fermi. Pour un matériau pur, les électrons de la bande de conduction ne 2 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique peuvent provenir que de la bande de valence, on les appelle, de ce fait, semiconducteur intrinsèque. Afin d’améliorer leurs propriétés électriques il est possible de doper les semiconducteurs avec des impuretés afin d’accentuer soit une conduction par électrons (semiconducteur de type n) soit une conduction par trous (semiconducteur de type p). Le dopage introduit des niveaux de type donneur Ed ou accepteur Ea comme nous le mentionnons sur la figure Fig. -2 : Schéma des bandes pour :{a} un SC intrinsèque; {b} un SC de type n ; {c} un SC de type p. .2.3 Mécanismes de conduction : Le courant électrique traversant un semiconducteur est dû aux déplacements des porteurs qui ont deux causes principales : la diffusion par gradient de concentration et la conduction sous champs électrique. Nous considérons, bien évidemment, tous les autres paramètres, tels que la température, constants. a) La diffusion : Le processus lié aux gradients de concentration des porteurs libres est régi par la loi de Fick que nous rappelons ici : (n) (-1) = q. D . grad (p) (-2) = . . Où q représente la charge élémentaire de l’électron (1.6 10-6 C). 3 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique dans lesquels Dn et Dp sont les coefficients de diffusion qui sont définis par la relation d’Einstein qui s’écrit : Dn, p = µn, p. UT (-3) µn, p : mobilité respective des électrons et des trous b) La conduction par champ électrique : A cause de l’agitation thermique, tout porteur dans un matériau a un mouvement désordonné. L’application d’un champ électrique oriente le mouvement de ces porteurs, soit dans le sens du champ (vers les trous), soit dans le sens contraire (vers les électrons). Pour les champs électriques inférieurs à un champ critique dont la valeur dépend de la nature du matériau considéré, la vitesse des porteurs, en première approximation, est une fonction linéaire du champ électrique et est donnée par : (-4) | | = μ .| | (-5) = μ .| | Où µn et µp sont les mobilités des électrons et des trous La densité du courant électrique est donc donnée par les équations suivantes : =− . . =− . . (-6) = .μ . . (-7) = .μ . . La densité totale du courant J est donc : = + Qui peut s’écrire : = . μ . +μ . (-8) . (-9) =σ. S’appelle la conductivité électrique. 4 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique .2.4 Caractère ionique : .2.4.1 Les phénomènes supplémentaires mis en jeu : Par rapport au cas des semiconducteurs type silicium que nous venons de décrire, les oxydes métalliques peuvent avoir, de part leur nature, un caractère de type ionique. Pour ce faire, nous devons considérer les défauts de structure intervenant dans ces oxydes métalliques. .2.4.2 Défauts de structure dans les oxydes métalliques [2]. Deux types de défauts sont à considérer : les défauts macroscopiques et les défauts ponctuels. Les défauts macroscopiques peuvent être des dislocations ou des joints de grains. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans la conduction des systèmes polycristallins. De plus, ces joints de grains constituent un chemin préférentiel de diffusion, lorsqu’on dépose, par exemple, un film de dopant métallique sur une couche sensible d’oxyde semiconducteur. Parmi les défauts ponctuels, nous pouvons dissocier ceux dus aux composés stoechiométriques de ceux dus aux non stoechiométriques : Les composés stoechiométriques. Deux types de défauts : Les défauts de Schottky correspondent à la présence d’un nombre égal de lacunes cationiques et anioniques au sein de l’édifice cristallin. Ainsi, afin de conserver la stoechiométrie, la formation d’une lacune s’accompagne automatiquement de la création d’un site à la périphérie de l’édifice cristallin. Les défauts de Frenkel se caractérisent par le départ d’un cation de son site d’équilibre en position interstitielle. A cause de ces deux défauts, la conduction provient d’un phénomène ionique mais non électronique. 5 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Les composés non stoechiométriques. Ces composés présentent soit des lacunes soit des ions interstitiels. La stoechiométrie n’est pas conservée mais la neutralité électrique est assurée par la présence d’électrons ou de trous. Ce composé se caractérise donc par une conduction à la fois ionique et électronique. Wagner [4] a mis en évidence l’existence de quatre types de structures mettant en jeu ce type de conduction. Soit M le métal et O l’oxygène, les composés obtenus sont les suivant : Conduction de type p : Composés à anions interstitiels M O1+X (cas de l’UO2) Composés à lacunes cationiques M1-X O (cas de NiO, CoO, MnO, Cu2O) Conduction de type n : Composés à anions interstitiels M1+X O (cas de ZnO, TiO2) Composés à lacunes cationiques M O1-X (cas de SnO2, PbO2, CeO2) .3 Phénomènes mis en jeu pour la détection gazeuse : La détection d’un gaz par un capteur à l’état solide met en jeu, dans un premier temps des phénomènes physiques et chimiques prenants naissance à la surface du solide, puis le gaz est incorporé, par des mécanismes de volume [3]. A partir d’une étude non exhaustive de la littérature, on peut considérer que les effets de surface seront observés pour des températures inférieures à 600°C tandis que les effets de volume seront prépondérants à des températures supérieures à 600°C et s’accompagnent toujours d’un mécanisme de diffusion de gaz [4]. C’est ainsi que dans le cas qui nous préoccupe des oxydes métalliques, nous considérons les phénomènes de physisorption et de chimisorption qui entrent en jeu dans les mécanismes d’oxydoréduction. .3.1 Généralités sur l’adsorption : Le terme adsorption a été proposé pour la première fois par KAYSHER [3], en 1881, pour différencier entre une condensation de gaz à la surface, et une adsorption de gaz, processus dans les molécules de gaz pénètrent dans la masse. 6 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Enfin, le terme large de sorption à été proposé en 1909 par MC.BAIN, il désigne bien le phénomène d’adsorption que celui d’absorption. Quand un gaz réagie avec une surface solide ,il faut bien admettre que dans une première étape,le gaz arrive en surface il interagit puis réagie avec le solide .En fait il ne peut agir de loin .de plus ,à l’intérieur d’un solide ,les ions ,les atomes ou les molécules du réseau sont maintenus par des liaisons chimiques à des positions d’équilibre biens définies ,de se fait il existera en surface des liaisons qui ne sont pas utilisées ,cette surface peut être considérer comme un polyradical,dont les liaisons libre peuvent être saturées par des ions ,des atomes ou des molécules ,qui peuvent être ceux ou celles d’un gaz ou d’un liquide [3 ].Ce phénomène et celui de l’adsorption. Généralement l’adsorption à lieu jusqu’à l’établissement d’un équilibre entre les molécules adsorbées et celle en phase gazeuse. L’équilibre s’établie à une vitesse, qui dépend de la température de la pression et des forces qui entre en jeu entre le gaz ou le liquide appelé adsorbat, et le solide appelé adsorbant, souvent les processus ;est très rapide, ne durant parfois que quelques secondes. .3.2 Adsorption à la surface des oxydes métalliques : L’adsorption d’un gaz est en fonction du nombre de sites présents en surface du solide et pouvant être occupé par les molécules gazeuses. Dans le cas des oxydes métalliques, il est possible de distinguer deux phénomènes intervenant dans l’adsorption des gaz : la physisorption et la chimisorption. La physisorption fait intervenir des forces d’origine électrostatique de type Van der Waals avec une énergie de liaison inférieure à 0.1 eV, tandis que la chimisorption fait intervenir des forces de liaison pour un ordre de grandeur de 1 eV, impliquant une combinaison chimique de la molécule et du solide. Lors de la physisorption, la molécule adsorbée et l’adsorbant peuvent être considérés comme deux systèmes indépendants, alors que lors d’une chimisorption, on se trouve en présence d’un seul système. Du point de vue des propriétés électroniques des couches d’oxydes métalliques, ces phénomènes d’adsorption vont modifier la structure des bandes par l’apparition en surface d’états de type accepteur ou donneur. Sur les figures I-3 et I-4, nous avons porté l’effet de la 7 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique chimisorption d’une molécule de gaz créant des états de surface accepteur Ea ou donneur Ed suivant que l’oxyde métallique soit de type N ou de type P. On constate qu’en présence d’un niveau accepteur Ea situé sous le niveau de Fermi E F du semiconducteur, on a un transfert d’électron du semiconducteur vers le niveau accepteur créant en surface du semiconducteur une charge d’espace positive. De la même façon, dans le cas de la chimisorption créant un niveau donneur en surface situé au dessus du niveau de Fermi EF d’un semiconducteur de type P, on a un transfert d’électron de l’adsorbat vers les niveaux accepteurs créant une charge d’espace négative en surface. Il est clair, par conséquent, que les phénomènes de chimisorption à la surface du semiconducteur modifieront leur comportement électrique et qu’ils seront ainsi de bons candidats pour la détection de gaz. Fig. I-3: Chimisorption d’une espèce A en surface d’un oxyde semiconducteur de type n. 8 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Fig. I-4 : Chimisorption d’une espèce A en surface d’un oxyde semiconducteur de type P A partir de ce constat, on peut d'ores et déjà prédire l’évolution de la conductivité d’une couche mince de semiconducteur d’oxyde métallique. En présence d’un gaz oxydant tel que l’oxygène, nous aurons, en règle générale, un transfert d’électron du solide vers l’adsorbat et donc l’apparition d’une couche apauvrie en électron qui se traduira par une augmentation de la résistivité, à l’inverse, en présence d’un gaz réducteur nous aurons un transfert d’électron de l’adsorbat vers le semiconducteur et donc une diminution de la résistivité de la couche. Ce sont ces deux conséquences de l’oxydoréduction d’une couche solide qui constituent le mesurande secondaire pour les capteurs de gaz. .4 Etude du phénomène de surface apparus lors du contact (adsorbat /semi- conducteur) : On fait appel à l’équation de poisson׃ V =0 (-10) On à un transfert d’électron du semi-conducteur ver le niveau accepteur créant en surface une charge d’espace positive. V (-11) 9 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Avec ׃ V d dV dE x dx dx dx (-12) On remplace (I-11) dans (I-12) ׃ dE x =0 dx 0 (-13) A Partir de la relation (-13) on peut calculer le champ électrique ׃ (-13) (-14) dE x dx dE x dx 0 x x w/ 2 w/ 2 dE ( x) dx 0 E ( x ) E ( w / 2) E ( x) V (-14) 0 x w / 2 0 x w / 2 0 (-15) (-16) (-17) (-18) Ev(x ) Champ électrique dans la zone de charge d’espace. Pour ׃ x 0 E 0 w 2 10 (-19) Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique x w / 2 E w / 2 0 x w E w (-20) w 2 (-21) w 2 0 w/2 w x w 2 Fig. I-5 Schéma du champ électrique a l’intérieur de la Z.C.E Calcule du champ électrique aux charges de surface (on à des charges négative). Selon la théorie de Gauss׃ E x 20 (-22) q w s = s Avec׃ (-23) On a donc ׃ w E x 2 0 (-24) (-25) Calcule du champ total׃ E x E x Es x T v On remplace (-18) et (-25) dans (-26)׃ 11 (-26) Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique E x x w T -calcule du potentiel׃ dV x E x dx vx x V x V w (-29) w 2 x / 2 wx (-30) calcul de l’énergie potentielle׃ Pour Ep eV x (-31) x 0 V 0 0 p E 0 (-32) x w V w (-28) dV x E x dx v w (-27) 2 w2 e w 2 w E p w 2 (-33) 2 2 2 12 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique EP 0 Adsorbat w x Adsorbat Semi-conducteur e w 2 Semi-conducteur EC EF Energie Energie Ea Ea EV x 0 0 +++ +++ +++ +++ +++ +++ +++ +++ ++ EC EF EV w x {b} Après Chimisorption {a} Avant Chimisorption Fig. -6 Diagramme de bande énergétique pour la chimisorption d’un semiconducteur de type (N). Dans la zone de charge d’espace (Z.C.E) on sait que le champ électrique s’annule lorsque on est au milieu ce qui veut dire que ׃ E(w/2)=0 (-34) Alors׃ x x w/ 2 w/ 2 dE ( x) 13 dx 0 (-35) Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique E ( x ) E ( w / 2) E ( x) v _ eN A 0 eN A x w / 2 (-36) 0 x w / 2 (-37) Ev(x ) Champ électrique dans la zone de charge d’espace. Pour ׃ x 0 E 0 w 2 (-38) x w / 2 E w / 2 0 x w E w (-39) w 2 (-40) E x w 2 0 w/2 w x w 2 Fig. I-7 Schéma du champ électrique a l’intérieur de la Z.C.E Calcule du champ électrique aux charges de surface (on à des charges négatives) : Selon la théorie de Gauss׃ E x 20 (-41) 14 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Avec׃ q w s = s (-42) On a donc ׃ w E x s (-43) eN A 2 0 (-44) Calcule du champ total׃ E x E x E x v T s (-45) On remplace (-31) et (-35) dans (-3-36)׃ E x eN A T x w (-46) 2/-calcule du potentiel׃ dV x E x dx vx v w (-47) x dV x E x dx V x V w (-48) w 2 x / 2 wx (-49) .4.1 calcul de l’énergie potentiel ׃ Ep eV x Pour 1/- (-50) x 0 V 0 0 Ep 0 (-51) 2 w2 e 2 w 2 w Ep w 2/- x w V w 2 2 2 15 (-52) Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique EP e w 2 w 0 Adsorbat x Adsorbat Semi-conducteur Semi-conducteur EC EC Ea Ea x 0 Energie Energie EF EV EF EV 0 w {b} Après Chimisorption {a} Avant Chimisorption Fig. I-8 : Diagramme de bande énergétique pour la chimisorption d’un semi-conducteur de type (P ). .5 Détection de gaz réducteurs et oxydants : A partir des travaux de Nayral [5] et Erades [6], nous pouvons résumer l’influence de l’humidité relative, de l’oxygène, du monoxyde de carbone (CO), des hydrocarbures et des NOx dans les oxydes métalliques semiconducteurs et notamment dans du SnO2. 16 x Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Bien que les phénomènes mis en jeu soient complexes et bien que nous ne les développions, (nous renvoyions le lecteur à la lecture des travaux précédents [5], [6]), nous donnerons la ligne directrice des phénomènes de chimisorption de ces différents gaz. .5.1 Influence de l’humidité relative : Nous donnons l’influence de l’humidité relative car celle-ci est présente dans l’atmosphère ambiante à des taux compris entre 30 et 70%. Elle interviendra donc dans la détection des gaz comme une grandeur d’influence venant perturber les mesures. La vapeur d’eau adsorbée à la surface du SnO2 peut se dissocier pour former des groupements hydroxyles OH-, qui agissent comme des états donneurs, impliquant une augmentation de la conductivité conduisant à une diminution de la résistance de la couche [7,8]. Ainsi, la vapeur d’eau peut augmenter la sensibilité des capteurs aux gaz réducteurs, comme dans le cas du CO [9, 10], soit inhiber la détection de gaz oxydants tel que le CO2 [11,12]. .5.2 Détection de l’oxygène : La chimisorption de l’oxygène s’accompagne d’un transfert d’électron du matériau vers les niveaux énergétiques de l’oxygène, qui se traduit par un appauvrissement de la surface du solide et donc par une augmentation apparente de sa résistivité. L’oxygène adsorbé se présente généralement sous la forme de quatre espèces : O2, O2-, O- ou O2-qui sont respectivement formées à 80, 150, 560 et au dessus de 600°C [13]. Les conversions successives des différentes espèces d’oxygène [14] sont décrites par les équilibres chimiques suivants : Adsorption physique /de l’oxygène : O2 gaz O2 adsorbé (-53) Adsorption chimique de l’oxygène (première réduction monoélectronique) : O2 adsorbée + e- O2- (-54) Dissociation de l’oxygène (deuxième réduction monoélectronique) : O2-+ e- 2.O- (-55) 17 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique O + e- O2- (-56) qui peut être diffuser dans le volume en présence de lacunes. Les mécanismes intervenant dans la chimisorption de l’oxygène sont complexes et les différents auteurs, spécialistes du domaine, n’ont pas encore dégagé une règle générale décrivant correctement les différentes réactions. Pour notre part, nous retiendrons de l’étude bibliographique [15, 16, 17, 18] qu’un accord unanime a été obtenu quant aux conséquences de l’adsorption de l’oxygène : Apparition d’une couche appauvrie en porteur dans le matériau sensible et donc diminution de la conductivité. .5.3 Détection de gaz réducteurs : cas du CO et HC : Placé en atmosphère ambiante, le dioxyde d’étain est utilisé comme couche sensible dans la détection des gaz réducteurs selon le principe de fonctionnement général basé sur une réaction catalytique de surface. Nous avons vu précédemment que l’adsorption de l’oxygène en surface s’accompagne d’un transfert d’électrons qui entraîne la création d’une couche de déplétion et donc une augmentation de la résistivité. Un gaz réducteur peut réagir avec les oxygènes de surface pour former une nouvelle espèce qui sera désorbée, entraînant ainsi une réinjection des électrons dans le réseau SnO2 et donc une diminution de la résistivité. Après réaction, la désorption du produit conduit à une régénération de la couche sensible. Morrison [19], en 1987, a proposé une modélisation en considérant que diverses espèces d’oxygène pouvaient être adsorbées. Il propose que l’espèce O-réagit rapidement, que O2- réagit plus lentement et que O2 n’est pas réactif. Il en résulte qu’après adsorption de l’oxygène, la réaction de détection peut simplement s’écrire : R + O- RO + e- (-57) Où R représente le gaz réducteur en présence. Cette modélisation est la plus souvent utilisée afin de démontrer les phénomènes d’adsorption / désorption entre un gaz et le réseau SnO2. 18 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique a) La détection du CO : Becker et al. [20] ont proposé une équation résumant la détection du CO à la surface de SnO2 qui s’écrit : CO(gaz) + O-(surface) CO2 + e- (-58) Il convient de préciser également que cette interaction est connue pour former un ion de surface intermédiaire CO3- simultanément lié à un oxygène de surface et un oxygène du réseau adjacent. Ce modèle implique, comme pour le cas général, que la détection du CO ne peut avoir lieu qu’en présence d’oxygène, que dans une certaine fenêtre de température, et qu’elle dépend de la pression partielle de CO, de l’épaisseur de l’échantillon et des lacunes d’oxygène du matériau. Comme dit précédemment, en présence d’humidité, MacAleer [15] souligne le fait qu’il peut également se produire une réaction de surface entre les molécules de CO et les groupes hydroxyles adsorbés pour donner : CO + 2OH- CO2 + H2O + 2e- (-59) b) La détection du propane : Dans le cas des hydrocarbures, le mécanisme principal est la production d’atomes d’hydrogène par dissociation de la molécule adsorbée sur l’oxygène de réseau [21]. De plus, l’oxydation et la dégradation de petites molécules organiques (hydrocarbures, alcools, aldéhydes, cétone et acides) comportent plusieurs étapes communes où différents chemins de décomposition catalytique des molécules organiques ont lieu à la surface du SnO 2. Les produits de désorption lorsqu’il y a oxydation totale sont CO, CO2 et H2O. Un tableau synthétique de ces différentes étapes est donné par Bourrounet-Dubreuil [22]. En exemple, dans le cas du propane, il est généralement admis que celui-ci est dissocié en surface en donnant de multiples recombinaisons afin de conduire à la désorption de propane, d’eau (H2O), d’éthylène (C2H4), de CO et de CO2. Ces mécanismes réactionnels, entraînent l’apparition de lacunes d’oxygène dans le réseau et ainsi une hausse de la conductivité (diminution de la résistance). 19 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique .5.4 Détection de gaz oxydant : cas du NO2 : Les gaz oxydants peuvent également réagir à la surface des semiconducteurs soit par simple adsorption à la surface soit par réaction avec l’oxygène adsorbée [23]. Le mécanisme d’adsorption et de désorption de NO2 sur des surfaces d’oxydes métalliques est assez complexe et plusieurs hypothèses sont énoncées. Becker et al. [20] proposent une réaction de détection semblable à celle de CO. Un ion intermédiaire NO3- est formé en surface de SnO2 par liaison des molécules de NO2 à des atomes d’étain de surface et également en formant des liaisons avec les atomes d’oxygène adjacents du réseau. Par la suite, des molécules de NO sont désorbées laissant des oxygènes de surface derrière eux : NO2(gaz) + O(rés) + eNO3-(ads) NO3-(ads) NO(gaz) + O-(ads) + O(rés) (-60) (-61) .6 Les différents types de capteurs à oxyde métallique : Pour effectuer cet état de l’art sur les capteurs de gaz à oxyde métallique, nous examinerons dans un premier temps les différents matériaux qui ont été utilisés en tant que couche sensible puis : Les capteurs à base de couches épaisses. Les capteurs à base de couches minces. .6.1 Les différents oxydes métalliques : La modulation de la conductivité électrique de certains oxydes métalliques a été mise en évidence pour la première fois en 1953 par Brattain et Bardeen [25] lors d’une étude sur les propriétés de surface du germanium. Il faudra attendre 1962 pour que Seiyma et Tagushi (Société Figaro Engineering Inc.) présentent respectivement les premiers travaux sur un dispositif de détecteur de gaz à base d’oxyde de zinc et déposent un brevet sur un détecteur de gaz à base de dioxyde d’étain [26]. La société Figaro a enfin commercialisée une génération de détecteur de gaz à partir de 1968 pour atteindre une production supérieure à 5 millions d’unité par an à partir de 1983. 20 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Meixner et Lampe [27] ont effectué la synthèse des caractéristiques intéressantes pour la détection d’un grand nombre d’oxydes métalliques. Nous développons ici, le cas du (SnO2 , ZnO2) qui reste encore à ce jour les plus employés et étudiés [28], car par sa conductivité régie par des défauts de surface, il est le plus performant pour à la fois détecter les gaz réducteurs (CO, hydrocarbures, Hydrogène, méthane) et les gaz oxydants tels que les NOx. En outre, il constitue les matériaux de base de notre travail. .6.1.1 Le dioxyde d’étain : SnO2 L'oxyde d'étain est un semi-conducteur de type n qui présente des propriétés optiques et électriques liées à la densité d'électrons libres c'est à dire qu'il peut présenter une large gamme de conductivité électrique (de l'ordre de 10-1 à 104Ω-1.cm-1). Le dioxyde d’étain est insoluble dans l’eau et difficilement attaquable par les acides ou les alcalins, mais cet oxyde forme facilement des stannates avec des hydroxyles alcalins. Le dioxyde d’étain SnO2 présente généralement une structure cristalline tétragonale communément appelée cassitérite. Toutefois il a été observé que sous des pressions assez élevées, il pouvait se cristalliser dans une structure orthorhombique [29, 30]. D’un point de vue électrique, un cristal parfait de SnO2 présente un comportement isolant, du fait de sa large bande interdite. Selon la pureté du matériau, on relève dans la littérature une grande dispersion des valeurs expérimentales de la bande interdite qui varie entre 2,25 à 4,3 eV. Généralement on prend une valeur moyenne de 3,6 eV. Le cas du cristal réel a pour sa part un caractère semiconducteur. Ce comportement résulte d’écarts à la stoechiométrie et est étroitement lié à la présence de lacunes d’oxygène entraînant la présence de niveaux d’énergie de type donneur à l’intérieur de la bande interdite [31] La composition du matériau préparé par pulvérisation cathodique montre que les défauts inhérents à la création de la couche permettent d’obtenir un matériau de type SnO 2-x qui doit subir un traitement thermique afin d’aboutir au SnO2. Il en résulte la présence de cations interstitiels Sn4+et de lacunes d’oxygène O2-. La neutralité électrique implique la présence dans la matrice, de quatre électrons pour équilibrer un cation Sn 4+ et de deux électrons pour compenser une lacune d’oxygène. Ainsi, des électrons sont forcément libérés 21 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique dans la matrice, ce qui confère au matériau SnO2-x un caractère semiconducteur de type n. ils constatent encore que, à des températures supérieures à 727°C, la conductivité diminue lorsque la pression partielle d’oxygène augmente. Ils attribuent ce résultat à une compensation des lacunes par diffusion de l’oxygène à l’intérieur du réseau, ce qui se traduit par une consommation d’électrons d’où la diminution de la conductivité [32, 33]. Dans les couches minces, les lacunes d’oxygène sont le type de défauts prédominants car les atomes d’étain interstitiels peuvent facilement diffuser vers la surface et y être oxydés. De plus, la formation de défauts d’étain est peu probable à basse température. .6.1.1.1 Généralités sur SnO2 Le dioxyde d’étain SnO2, connu sous le nom de cassitérite à l’état naturel, cristallise selon la structure tétragonale type rutile, dans le groupe d’espace D4h, représenté, avec les paramètres de maille suivants : a = 0,474 nm et c = 0,319 nm La maille contient 6 atomes : deux atomes d’étain et quatre atomes d’oxygène. Chaque atome d’étain est le centre d’un octaèdre formé par six atomes d’oxygène, tandis que chaque atome d’oxygène est au centre d’un triangle isocèle formé par trois atomes d’étain (figure -10). Pour rappel, la notion de gap direct ou indirect (appelé aussi largeur de bande interdite), est liée à la position des extrema des bandes de valence et de conduction, dans le diagramme représentant ces énergies en fonction du vecteur d’onde k . Dans le cas où ces extrema sont alignés suivant k , la transition d’un électron de la bande de valence vers la bande de conduction se fait verticalement, et la transition est dite directe (figure -11). En revanche, lorsque ces extrema sont décalés, la transition se fait avec l’assistance d’un phonon, et la transition est de type indirect. 22 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Fig. -10 : Maille élémentaire de l’oxyde d’étain SnO2 dans la structure cristalline tétragonale de type rutile. Fig. -11 : Diagramme schématique des processus de transition directe et indirecte dans un semiconducteur .6.1.1.2 Propriétés physico-chimique de l’oxyde d’étain : L'oxyde d'étain ou « oxyde stannique » se trouve à l'état naturel sous forme de cassitérite minérale. La cassitérite est un oxyde de couleur variable, allant du jaunâtre au noir, elle est connue et exploitée depuis les temps les plus anciens. Son nom (du grec kassiteros, "étain") lui a été donné par le minéralogiste français Beudant en 1832. Cependant, la cassitérite est connue depuis plus de 5000 ans. Elle est caractérisée par un éclat adamantin. Elle peut être transparente ou translucide. De clivage imparfait, elle est dure et lourde. L’oxyde d’étain est relativement réfractaire et fond à 1620 °C. 23 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique .6.1.1.3 Applications L'ajout de petits cristaux opacifiant à une matrice vitreuse est l’un des modes de fabrication des verres opaques. Parmi ces cristaux, l'oxyde d'étain, ajouté dans une proportion de 5-15 % en masse, est abondamment utilisé dans la production des lustres opaques et glacés. Bien que la zircone puisse être une bonne alternative, sa quantité doit être deux fois plus grande que la quantité d'oxyde d'étain pour produire le même degré d'opacité. Il est également l’un des oxydes métalliques les plus utilisés dans le domaine de la surveillance de la pollution atmosphérique et la détection des gaz toxiques [70]. .6.1.1.4 Structures cristalline et électronique de SnO2 a) Structure cristalline Le dioxyde d’étain présente une seule phase stable à pression ambiante [72] appelée cassitérite et adopte une maille quadratique de type rutile. Son groupe d'espace est P4/nm [71]. La maille élémentaire a pour paramètres a = b = 0,475 nm et c = 0,318 nm et contient six atomes. Chaque ion étain, Sn4+, est au centre d'un octaèdre presque régulier formé par six ions oxygène, O2-, tandis que chaque O2-est entouré par trois Sn4+ situés aux sommets d'un triangle isocèle. Les rayons ioniques du cation Sn4+ et de l'anion O2- ont pour valeurs respectivement 0,071 et 0,14 nm. Une représentation schématique d’une maille élémentaire de dioxyde d’étain est reportée en figure -10. b) Structure électronique Sous sa forme stœchiométrique, SnO2 est un isolant, mais dans sa forme déficiente en oxygène, le dioxyde d'étain se comporte comme un semi-conducteur de type n avec un gap de 3,6 eV. Bien que la conductivité semble être due à la formation de défauts intrinsèques, le mécanisme exact n'est pas totalement bien compris. La déficience en oxygène est peut être due à la présence de lacunes d’oxygène ou bien à l’existence d’atomes d’étain interstitiels, associée à la réduction de quelques ions Sn(IV) en ions Sn(II) afin de compenser le déséquilibre de charge. La conductivité électronique pourrait alors se produire en raison de la mobilité des électrons à partir des sites de Sn(II) vers les sites de Sn(IV). Les données expérimentales suggèrent que la cause de la nonstœchiométrie dans SnO2 est plutôt due aux lacunes d’oxygène qu’aux atomes d’étain interstitiels [72]. 24 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Dans la gamme de température 200-1350 °C, Mizusaki et al. [16] ont mis en évidence l’existence d’un déficit d’oxygène par rapport à la composition stoechiométrique. La densité de lacunes dépend fortement de la température et de la pression partielle d’oxygène. Elle varie en général entre 10-3 et 10-2 % at. La concentration d’électrons dans SnO2 pur est directement proportionnelle à celle des lacunes. De plus, si l’on considère les lacunes d’oxygène doublement ionisées comme défaut majoritaire, la conductance électrique est proportionnelle à la pression partielle d’oxygène [73]. .6.1.2 L’oxyde de zinc : ZnO ZnO est connu sous trois formes cristallographiques : la forme cubique (Rocksalt), la forme blende, et la forme hexagonale (Würtzite). [34-35] La plus stable thermodynamiquement est la structure hexagonale compacte, zincite, avec une structure de type Würtzite. [35, 36] Cette structure est constituée de couches d’atomes de zinc en alternance avec des couches d’oxygène. C’est un matériau à structure anisotrope dont l’axe préférentiel de croissance cristalline est l’axe c. Cette structure est représentée par un empilement de type -Zn-O-Zn-O-, de couches d’atomes arrangés selon le système hexagonal (Figure I.12). La maille élémentaire comprend deux côtés a = b séparés par un angle de 120°. L’axe c est perpendiculaire au plan formée par les axes a et b. Les coordonnées du premier atome de la base sont (0;0;0), et celles du deuxième atome sont (2/3 ; 1/3 ; 1/2). Cela signifie que, selon l’axe c, les atomes s’empilent “tous les ½ c ”. La structure Würtzite contient deux atomes de zinc par maille. Fig. I-12 : Structure hexagonale compact de type Würtzite et alternance ZnOZnOZnOZnO 25 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique L’anisotropie structurale (structure non centro-symétrique), de cette forme cristallographique confère une anisotropie optique et des propriétés piézoélectriques. Le long de l’axe c, le cristal de ZnO présente deux faces polaires distinctes, la face (0001) considérée comme la face oxygène et la face comportant les atomes de Zn (000-1). Ces deux faces sont biens connues chimiquement et structuralement. [37] La croissance anisotrope se fait prioritairement selon les plans cristallographiques : V(0001)>V(101-1)>V(-1010)>V( 1011)>V(000-1) [38] En 1970, les travaux de Reeber montrent que les paramètres de maille de l’oxyde de zinc peuvent varier selon la température. [39] Les paramètres de maille de l’oxyde de zinc ont été déterminés par différentes méthodes comme la diffraction des rayons X, des calculs a b initions, LCAO ou EDXD, ... Dans une structure sans défauts, les paramètres de maille sont les suivants : a = 3,25 Å, c = 5,20 Å, et, c/a = 1,6. [40] De plus, les atomes de zinc et d’oxygène n’occupent que 40% du volume du cristal, laissant des espaces vides de 0,95Å de rayon. Ainsi, d’autres éléments peuvent se loger dans ces lacunes, par exemple, des dopages par les ions Co2+ [41, 42], Mn2+ [43, 44], Tb3+ [45] In3+ [46] ou V2+ [47] sont possibles. Cela permet ainsi d’expliquer les propriétés particulières de l’oxyde de zinc, en termes de semi-conductibilité, de luminescence, ainsi que les propriétés catalytiques et chimiques à l’état solide. [48] .6.1.2.1 Structure de bandes Dans un cristal tridimensionnel, les électrons sont libres de se mouvoir dans les trois directions de l'espace. En raison de la périodicité du potentiel cristallin, les énergies qui leurs sont accessibles sont distribuées selon des bandes d'énergie dont la structure exacte est déterminée par le potentiel cristallin et ses symétries. La Figure .13 de gauche montre la structure de bandes de ZnO. Le gap direct de ZnO fait Eg = 3.36 eV à température ambiante, ce qui correspond à une transition dans l'UV (369 nm). 26 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Fig. -13 Structure de bandes de ZnO issue de calculs DFT-LDA (à gauche) ; levée de dégénérescence des bandes de valence (à droite). D'après [118]. Dans la suite, nous nous intéressons aux propriétés de la structure de bandes au voisinage du point Γ. Dans la structure würtzite, l'abaissement de la symétrie par rapport à la structure zinc-blende est à l'origine de la levée d'une dégénérescence partielle de la bande de valence par l'interaction avec le champ cristallin. En outre, l'interaction spin-orbite lève la dégénérescence entre les deux bandes de valence de plus haute énergie (Figure .13 de droite). Les trois bandes de valences sont notées A, B et C par ordre décroissant d'énergie. En tant qu'absorbeur de lumière UV, ZnO entre dans la composition de produits d'usage courant comme les crèmes solaires. ZnO est aussi un matériau de choix pour la réalisation de dispositifs optoélectroniques émettant dans le proche UV. Pour une revue de détail des applications en optoélectronique à base de ZnO (hétérostructures, band-gap engineering, dopage p), voir [115], [116]. .6.1.2.2 Les excitations élémentaires de la matière dans ZnO a) Modes de vibration Au premier abord, l'analyse des modes propres de vibration dans le cas de ZnO n'est pas des plus triviales. Nous partons donc d'une situation très simple, i. e. la chaîne unidimensionnelle infinie d'oscillateurs harmoniques, que nous allons progressivement enrichir afin d'arriver au cas de ZnO : cristal tridimensionnel, de structure würtzite, et ionique. 27 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique a.1 Chaîne unidimensionnelle infinie d'oscillateurs harmoniques : Le modèle de la chaîne unidimensionnelle infinie d'oscillateurs harmoniques comportant deux atomes par maille (un blanc et un noir, voir la figure .14 a) nous enseigne qu'il existe deux types de modes de vibration : les modes acoustiques et les modes optiques. Pour les modes acoustiques (lafigure .14 b), les amplitudes de déplacement des atomes sont de même signe : il y a donc un mouvement du centre de masse de la maille qui se propage de proche en proche. Dans un objet de dimensions finies, ce mouvement collectif des atomes permet de se représenter facilement l'allure des modes : ainsi parle-t-on par exemple du mode de respiration d'une sphère. Pour le mode optique (la figure -14 c), les atomes de la maille vibrent en opposition de phase. a.2 Cas tridimensionnel : Cas tridimensionnel. Dans le cas de la figure -14, nous avons réduit les déplacements atomiques à une seule direction de l'espace, laquelle est perpendiculaire à la direction de propagation donnée par le vecteur d'onde déplacements sont parallèles à : de tels modes sont dits transverses. Si les , le mode est dit longitudinal. Dans le cas général d'un déplacement à trois degrés de liberté, il y a deux modes transverses et un mode longitudinal pour un vecteur d'onde donné. En outre, pour un cristal de structure würtzite, il y a quatre atomes par maille, ce qui porte à douze le nombre de modes propres de vibration : trois acoustiques et neuf optiques. Parmi les modes acoustiques, nous comptons un mode longitudinal (LA), deux modes transverses (TA) ; et pour les phonons optiques : trois modes longitudinaux (LO), et six modes transverses (TO). Dans la suite, nous nous intéressons aux modes optiques. Fig. -14 Chaîne unidimensionnelle infinie d'oscillateurs harmoniques à deux atomes par maille (a) ; représentation schématique d'une onde TA (b), TO (c). Les pointillés représentent la position des atomes au repos. 28 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique a.3 Structure würtzite : Conséquences: La théorie des groupes permet de classer les modes propres de centre de zone selon leur symétrie. Dans le cas de ZnO (groupe d'espace C3v), les représentations associées aux phonons de centre de zone sont données par la figure 1-15 Il est possible de montrer qualitativement que les modes de symétrie ( ) , ( ) , ( ) ( ) sont issus du repliement respectivement des branches TA, LA, TO et LO dans la direction ΓL de la première zone de Brillouin de la structure zinc blende [119]. Par conséquent, les modes les deux doublement dégénérés, car ils sont issus de modes transverses. ( ) ( ) sont tous Fig. -15 Déplacements atomiques associés aux modes optiques de vibration de ZnO. 29 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Tab. -1 Récapitulatif des modes optiques de centre de zone de ZnO. Tab. -2 Fréquences expérimentales, sauf pour les modes B1 (calculs), des modes de ZnO au point Γ. a.4 Ionicité de ZnO . Modes polaires et non polaires : Jusqu'à présent, nous avons passé sous silence les conséquences sur les modes de vibration du fait que ZnO est ionique. Afin d'étudier ce point, analysons la figure -15, à partir de laquelle il est possible de mettre en évidence une différence majeure entre deux types de modes optiques: 30 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique les modes de symétries A1 et E1 pour lesquels les barycentres des charges positive et négative sont en mouvement relatifs, créant ainsi un dipôle qui va rayonner un champ électromagnétique lors du mouvement des atomes au passage de l'onde mécanique. En retour, le mouvement des atomes va subir la force de Lorentz consécutivement à l'existence de ce champ électromagnétique. Il y a donc un couplage entre les aspects mécanique et électromagnétique associés à ces phonons, qui sont qualifiés de polaires. Ces modes sont actifs en spectroscopies infra rouge et Raman. les modes de symétries B1 et E2 pour lesquels il n'y a pas de mouvement relatif des barycentres des charges positive et négative. Il n'y a donc pas de dipôle rayonnant, c'est pourquoi ces modes sont qualifiés de non polaires et sont donc inactifs en spectroscopie infra rouge. Le mode de symétrie E2 est actif en spectroscopie Raman, contrairement au mode de symétrie B1. Par son caractère non polaire, ce dernier est un candidat idéal pour sonder uniquement les effets liés à une déformation cristalline. a.5 Cas particuliers des modes polaires optiques. Levées de dégénérescence : D'après la figure -15, les mouvements se font perpendiculairement à l'axe c pour le mode de symétrie E1, et parallèlement à celui-ci pour le mode de symétrie A1 ; ce qui a deux conséquences : d'une part l'anisotropie structurale de ZnO va être à l'origine d'une levée de dégénérescence sur la fréquence de ces deux modes. D'autre part, le caractère LO ou TO de ces modes dépend de la direction de la zone de Brillouin considérée : d'après la figure -16, nous devons raisonner sur les directions ΓA et ΓM. Il apparaît alors que : selon ΓA, le vecteur d'onde est selon l'axe c. Le mode de symétrie A1, pour lequel les déplacements se font selon ce même axe, ne peut donc être que LO. Quant au mode E1, ses vibrations étant perpendiculaires à l'axe c, il ne peut être que TO, avec une dégénérescence double qui traduit l'isotropie dans le plan de la structure würtzite ; selon ΓL, le vecteur d'onde est perpendiculaire à l'axe c. Le mode de symétrie A1, pour lequel les déplacements se font selon ce même axe, ne peut donc être que TO. Quant au mode E1, ses vibrations étant perpendiculaires à l'axe c, il peut être LO respectivement TO selon que les vibrations atomiques se font dans la même direction respectivement perpendiculairement à la direction du vecteur d'onde. 31 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Fig. -16 Première zone de Brillouin d'un cristal de structure würtzite. Nous avons vu qu'en tant que modes polaires, les modes de symétrie A1 et E1 se couplent avec le champ électromagnétique dont ils sont la source : ce couplage ne se fait pas de la même manière selon que le mode soit TO ou LO. Il y a donc là une deuxième levée de dégénérescence. Au _final, du fait des effets combinés de l'anisotropie cristalline et de l'ionicité dans ZnO, il faut considérer quatre fréquences caractéristiques pour les phonons polaires optiques : ωA1(LO), ωA1(TO), ωE1(LO) et ωE1(TO). Notons que dans un cristal cubique non polaire, par exemple le silicium, ces quatre modes sont dégénérés. Le tableau -1 fait une synthèse de la discussion que nous venons de faire, en regroupant les caractéristiques des modes optiques de ZnO. Remarquons que, se donnant une direction de propagation, nous comptons bien neuf modes optiques. Le tableau -2 donne les fréquences de centre de zone des modes optiques de ZnO. D'après les valeurs des fréquences de modes polaires optiques, nous constatons que le clivage LO-TO (≈ 200 cm−1) est bien plus important que le clivage A1-E1 (≈ 20 cm−1) : les forces coulombiennes à longue portée dues au caractère ionique de ZnO l'emportent sur les forces à courte portée responsables de l'anisotropie cristalline. a.6 Dispersion des modes : Le diagramme de dispersion des modes de ZnO, présenté sur la figure -17, illustre : le repliement selon ΓA des branches TA et LA donnant les modes notés E2 et B, le repliement de même des branches notées (A1L) et (E1T) pour donner les modes B1 et E2, le départ des 32 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique branches (A1T), (E1T) et (E1L) dans la direction ΓM, et le départ des branches (A1L) et ( E1T) dans la direction ΓA. R. Loudon [120] a montré que dans le cas de cristaux uniaxes, pour un vecteur d'onde incliné d'un angle ɵ par rapport à l'axe c, il existe plusieurs types d'ondes se propageant dans le matériau : une onde ordinaire possédant un caractère transverse, et dont les déplacements ont la symétrie E1. Sa fréquence ωE1(TO) ne dépend pas de ɵ ; deux ondes extraordinaires, dont les fréquences sont données par les solutions de l'équation : ( ) ( )+ Les composantes ∥( ( ) et ) ∥( (I-62) ( )=0 ) respectivement perpendiculaires et parallèles à l'axe c du tenseur permittivité sont données par les expressions suivantes [121] : ( ( )= ( ) ) ∥( )= ( ∥ ( ) ) (I-63) En particulier, le comportement statique (ω → 0 dans l'équation (I-63)) nous montre que les fréquences LO et TO sont liées par la relation dite de Lyddane-Sachs-Teller [121] ( ) = ( ( ) ) ∥( ∥ ) = ( ( ) ) (I-64) La résolution de l'équation (I-62) montre que les pulsations dépendent de l'angle ɵ, et présentent donc une dispersion angulaire. Examinons les cas limites : pour ɵ = 0, les modes extraordinaires ont la symétrie A1(LO) et E1(TO) ; pour ɵ = Π/2, les modes extraordinaires ont la symétrie A1(TO) et E1(LO). Dans le cas général où ɵ est quelconque, les modes extraordinaires ne présentent pas de symétrie A1 ou E1 clairement définie. Néanmoins, en raison de la prédominance des effets polaires dans ZnO, les ondes gardent un caractère LO ou TO que l'on qualifie de QLO ou QTO pour (quasi-LO) ou (quasi-TO). La figure -17 illustre graphiquement la discussion sur la dispersion angulaire des modes polaires. Il est important de noter que la dispersion angulaire des modes polaires optiques constitue un degré de liberté dans les expériences, en ce sens qu'il est possible de déduire de ces dernières des informations sur l'orientation des nanoparticules. 33 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Fig. -16 Diagramme de dispersion de ZnO, d'après [122]. Les ronds blancs représentent des mesures de spectrométrie Raman. Fig. -17 Dispersion angulaire des modes polaires optiques de ZnO. L'onde ordinaire de symétrie E1(TO) a été rajoutée (en bleu). L'angle entre le vecteur d'onde q et l'axe c de la structure würtzite de ZnO est noté ɵ. 34 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique .6.1.2.3 Propriétés piézoélectriques de ZnO : C’est en tant que matériau piézoélectrique que l’oxyde de zinc est utilisé dans le domaine des capteurs et micro-capteurs à couplage thermomécanique. C’est la propriété d’un matériau à générer une tension électrique suite à l’application d’une force mécanique. [49] Le premier film de ZnO réalisé par pulvérisation date de 1965. Le ZnO fut le premier matériau piézoélectrique en couches minces à être commercialisés. [50] L’orientation de son axe c doit être perpendiculaire au substrat pour que l’effet piézoélectrique puisse être utilisé. L’effet piézoélectrique de l’oxyde de zinc a été montré par Song et al. [51] Il y a transformation d’une énergie mécanique en électricité lorsque le fil de ZnO est plié sous l’action d’une pointe AFM. Un signal électrique est provoqué par la déformation. Celle-ci entraîne l’apparition de charges électriques (piézo-électricité). [51] ZnO est un bon candidat pour le transport des charges, il devient donc un bon matériau pour les électrodes. [52] Fig. I-18 Vue schématique des structures volumiques et surfaces idéales zinc-blende et wurtzite (d’après [117]) 35 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique .7 Capteurs de gaz Les oxydes métalliques tels que SnO2 [53], In2O3 [53] ou ZnO [54] sont des semi-conducteurs à grand gap dont la conductivité dépend fortement de la nature du gaz environnant. Ainsi la présence d’un gaz réducteur (CO, hydrocarbures, H2…) va entraîner une augmentation de la conductivité de l’oxyde métallique alors que la présence d’un gaz oxydant se traduira par un comportement inverse. Le seuil de détection, la reproductibilité, la stabilité dans le temps sont étroitement liés aux matériaux employés, qu’il s’agisse de leur composition, de leur morphologie ou de leur état de surface. On citera à titre d’exemple quelques références bibliographiques relatives à l’utilisation de couches sensibles de capteurs de gaz à base de ZnO pour la détection du dioxyde d’azote [55] ou du monoxyde de carbone [56, 57]. .7.1 Les capteurs à couche mince : Il a été possible de développer des capteurs de gaz à base de couche mince grâce à l’utilisation des procédés de la microélectronique. Les avantages majeurs de ces types de capteur : leur taille, leur coût, leur consommation en puissance et la possibilité d’une production à grande échelle (réalisation de milliers de capteurs sur un wafer silicium). Ces capteurs à couches minces sont fabriqués sur les mêmes bases conceptuelles; c'est-à-dire une couche sensible déposée sur une résistance chauffante (isolée par un oxyde de silicium), supportée par une membrane en silicium. Dans le cas de couches minces, différentes méthodes de préparation peuvent être mises en œuvre : a) évaporation réactive : De l’étain, du monoxyde ou du dioxyde d’étain sont chauffés sous faible pression partielle d’oxygène jusqu’à leur évaporation. Sous l’effet de leur énergie cinétique, les atomes ou molécules sont envoyés sur un substrat à température ambiante. Après le dépôt, les couches sont amorphes et un recuit est nécessaire. Les couches obtenues ne présentent pas d’orientation préférentielle et leur épaisseur est contrôlée par la quantité de matière. En règle générale, ces couches adhèrent mal au substrat [45] 36 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique b) pulvérisation cathodique : Le matériau à déposer est éjecté de la surface d’un solide (cible) par le bombardement de particules énergétiques (en général des ions d’argon). La source des ions est un plasma interne à l’enceinte. Les ions d’argon chargés positivement extraits de ce plasma viennent bombarder la cible et en éjectent des atomes qui vont se déposer sur le substrat et sur les parois de l’enceinte. Les épaisseurs des couches obtenues par cette méthode dépendent de la distance cible-substrat, du courant de pulvérisation et de la pression de travail. Trois méthodes peuvent être distinguées : La pulvérisation réactive, qui a lieu sous pression d’oxygène afin de former directement des oxydes métalliques, aussi appelées couches « Sputtering », dont la composition varie suivant les pressions partielles. Les épaisseurs obtenues varient entre 50 à 600 nm [46]. La pulvérisation non -réactive, qui s’effectue sous atmosphère inerte et pour laquelle la composition des grains obtenus dépend de celle de la cible. Ces couches ont une épaisseur pouvant varier de 200 à 800nm [47]. Croissance rhéotaxiale et oxydation thermique (RGTO). Cette variante a été mise au point par Sberveglieri [48] et cette technique se décompose en deux étapes. La première consiste à déposer une couche mince d’étain au moyen d’une méthode physique de dépôt (évaporation thermique, pulvérisation cathodique, etc.) sur des substrats polycristallins tels que l’alumine, de l’oxyde de silicium ou du silicium portés à des températures plus élevées que la température de fusion du métal. La seconde étape est de faire subir une oxydation thermique (8h à 600°C sous air synthétique) pour l’obtention de grains SnO2. Durant cette dernière étape, il est observé un accroissement de volume de 35%. Les grains de SnO2 se connectent alors les uns aux autres afin d’obtenir une couche continue semiconductrice. c) dépôt chimique en phase vapeur (CVD classique) : Le principe de la méthode est de faire réagir des réactifs gazeux afin de donner un produit solide. Un précurseur organométallique est vaporisé et mélangé à un flux de O2/N2 qui est introduit dans un réacteur à basse pression. Ce composé est alors oxydé à la surface d’un substrat chauffé à des températures comprises entre 200 et 600°C [49]. 37 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Les paramètres de synthèse sont la température de dépôt, la pression totale, les débits gazeux, la vitesse de dépôt et le temps. L’appareillage est constitué d’un dispositif de génération des réactifs en phase vapeur, un réacteur incluant un système de chauffage et un régulateur de pression. Les couches obtenues sont très compactes, très denses et leur structure est de type amorphe lorsque la température d’obtention est inférieure à 350°C. Au delà de 450°C, les couches deviennent granuleuses avec une organisation colonnaire. La taille des cristallites obtenues peut atteindre jusqu’à 250 Å d’épaisseur lors d’un recuit, favorisant la stabilisation de la couche, à 600°C. I.8 Propriétés des nanoparticules Lorsque la taille d’un matériau atteint les dimensions nanométriques, ces propriétés physiques changent considérablement sous l’effet du confinement quantique induit par la diminution de taille. Les nanotechnologies et la nanoscience constituent certainement le domaine de recherche ayant connu le plus grand essor au cours des dix dernières années. Des méthodes de fabrication sont maintenant capables de réaliser la synthèse déterministe de nanostructures aux propriétés radicalement différentes de leurs formes macroscopiques, ouvrant la porte à des dispositifs jusqu’alors impossibles. Malgré tout, peu de techniques de nanofabrication possèdent les caractéristiques qui permettront de fabriquer ces nouveaux produits de façon efficace, car elles sont soit trop lentes, soit trop coûteuses et complexes. Le ZnO constitue probablement la famille des nanostructures la plus riche de tous les matériaux, les différentes structures de nanoparticules qui ont été réalisées à partir de la poudre de ZnO sont les nanocoms, les nanorings, les nanosprings, les nanobows, les nanobelts, les nanowires et les nanocages, la figure I-20 [28] Montre ces nanostructures réalisées par évaporation thermique de la poudre de ZnO en contrôlant la cinétique, la température de croissance et la composition chimique de la source (poudre de ZnO). I.8.1 Propriétés optiques Les propriétés d'émission des nanoparticules de ZnO dépendent fortement de la méthode de synthèse employée. Car, ces propriétés sont associées à des défauts de surface. [30,31] L’étude des propriétés d'émission de nanoparticules et nano bâtonnets cristallins de ZnO préparés par la méthode de synthèse par voie organométallique a montré une forte influence de la 38 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique forme des particules et du ligand utilisé sur les propriétés de luminescence dans le domaine du visible. Deux émissions différentes ont été observées à 580 et 440 nm associées à la présence de défauts de surface des nanoparticules. La première émission située à 580 nm correspond à l'émission jaune ayant une durée de vie de 1850 ns pour des particules de 4,0 nm. La seconde à 440 nm est observée uniquement lorsque des ligands amine sont présents. [31] Lorsque la taille des particules de ZnO diminue fortement un décalage aussi bien de l’absorption que de l’émission vers les hautes énergies, c’est ce qui peut expliquer l’observation d’une émission soit jaune, soit bleu ou encore blanche, cette dernière correspondant à la superposition des deux premières. Figure I .19 : spectres de photoluminescence de différents types de nanostructures mesurés à température ambiante : 1) tétrapodes, 2) nano-aiguilles, 3) nano-piliers, 4) coques, 5) nano-piliers facettés, 6) rubans/peigne. [29] I.8.2 Propriétés électriques Les propriétés électriques de ZnO deviennent intéressantes lorsqu’on passe du massif à l’échelle nanométrique. En générale, les propriétés électroniques des nanoparticules sont profondément modifiées et dépendent de la taille, de la forme et de l’état de surface des nanomatériaux. Les nanoparticules de ZnO présentent un intérêt dans de nombreux domaines comme l’élaboration de capteurs photosensibles dans l’ultraviolet, de capteurs chimiques, ou de laser émettant dans l’ultraviolet. 39 Chapitre I… Les capteurs de gaz à oxyde métallique Les études menées sur les nanoparticules de ZnO élaborées par synthèse organométallique ont montré que lorsqu’ils ne sont pas éclairés, les échantillons possèdent une résistance supérieure à 20 GΩ. Cette résistance diminue d’un facteur de 3 sous éclairage montrant ainsi la création de pairs électrons trous dans les nanoparticules. [30] Fig. -20 (a-b-c-d) illustrés différents types de nanostructures (e) Cristal wurtzite de ZnO vu selon la direction (001) [29]. 40 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.1 Introduction Ce chapitre II rappelle les modes de croissance, les méthodes d’élaboration, et les techniques de caractérisation des couches minces Nous aborderons les différentes méthodes de caractérisation effectuées au sein et hors de notre laboratoire pour mener à bien nos différents travaux. . Nous verrons dans une première partie, la définition de couches minces, leurs modes de croissance et ainsi que les techniques de fabrication des couches minces, plus particulièrement la technique dite spray pyrolyse, Dans la seconde partie nous citerons les méthodes de caractérisation des couches minces. II.2 Les couches minces Par principe, une couche mince d’un matériau donné est la matière déposée sur un support que l’on appelle substrat, l’une des dimensions (épaisseur) de ce dépôt a été fortement réduite. C’est cette quasi-bi dimensionnalité qui donne la première caractéristique de la couche mince. Par conséquent l’effet des interfaces jouera un rôle non négligeable sur les propriétés physiques du matériau II.2.1. La croissance bidimensionnelle (dite de Frank Van Der Merve) Sur une face d'un cristal, les couches atomiques croissent les unes après les autres et la surface reste atomiquement plane au cours du dépôt. En terme d'énergie superficielle γ , on s'attend à avoir ce type de croissance si : γs v γs d + γv d où s, v et d désignent respectivement le substrat, le vide et le dépôt. II.2.2. La croissance tridimensionnelle (dite de Volmer-Weber) Cette fois-ci, il y a formation d'îlots formés de plusieurs couches atomiques (figure II.1). A l'équilibre thermodynamique, on peut relier les énergies superficielles et interfaciales à la forme de l'îlot à l'aide de la formule de Young (a) [74] ou du théorème de Wulff (b), selon l'anisotropie de l'énergie superficielle [75]. 41 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Figure II.1 : les couches atomique a l’équilibre thermodynamique ) = + ∗ ( ) ) − = = = II.2.3. La croissance de Stranski-Krastanov C'est une croissance qui débute comme celle de Frank Van-der-Merve (Croissance 2D) mais après quelques couches atomiques, la croissance devient tridimensionnelle (figure II.2). On peut modéliser la transition de régime de croissance à partir de la courbe donnant l'énergie de la couche déposée en fonction du nombre des couches, n (figure II.3). Si elle présente un point d'inflexion, le système sera instable vis à vis de fluctuations des hauteurs au-delà de ce point d'inflexion, ce qui tendra vers la formation d'îlots 3D quand l'épaisseur critique sera dépassée. Si les grains sont orientés d'une manière aléatoire, les couches seront dites polycristallines. Toutefois, si la dimension des grains est très faible (de l'ordre de 20°A), les couches auront des structures amorphes (non cristallines). Il est à noter que, même si l'orientation des différents îlots est la même sur l'ensemble de la surface du substrat et que ce dernier soit un monocristal, on n'obtiendra pas une couche monocristalline. Dans ce cas, la couche sera formée de grains monocristallins orientés parallèlement les uns par rapport aux autres et reliés par des joints de grains à faible angle. Ces couches sont appelées épitaxiales/ monocristallines. D'autres causes pouvant engendrer des défauts dans les couches minces telles que [97] Une grande différence entre les paramètres de maille de la couche et ceux du substrat. La présence de contraintes importantes dans la couche. La prolongation dans la couche de dislocations présentes à la surface du substrat. Après qu'une couche continue se soit formée, la croissance anisotropique s'effectue perpendiculairement à la surface du substrat sous forme de colonnes cylindriques. Le diamètre de ces colonnes est principalement déterminé par la densité initiale de nucléation. Toutefois, s'il se produit des recristallisations pendant la phase de coalescence, la quantité moyenne de grains par unité de surface de la couche sera inférieure à la densité initiale de 42 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince nucléation. Pour des couches d'épaisseur inférieure à un micron, la dimension perpendiculaire à la surface des grains sera pratiquement égale à l'épaisseur de la couche. Pour des couches plus épaisses, une nucléation se produit à la surface des grains et chaque colonne verticale va croître d'une manière multigranulaire, avec des déviations possibles de la croissance perpendiculaire. Figure II.2 : Mode de croissance de Stranski-krastanov Figure II.3: Energie en fonction de nombre de couche présentant un point d’inflexion II.3 Généralité sur les méthodes de dépôt de couches minces Les techniques utilisées pour le dépôt des couches minces peuvent être divisées en deux groupes basés sur la nature du processus physique ou chimique du dépôt. Les méthodes physiques incluent le dépôt à vapeur physique dite "PVD" ( Physical Vapor Deposition), l'ablation laser, épitaxie par jet moléculaire "MBE", et la pulvérisation Cathodique "Sputtering". Les méthodes chimiques incluent, les méthodes à dépôt en phase gazeuse et les techniques à solution (figure II.4). Les méthodes en phase gazeuse sont le dépôt à vapeur chimique (Chemical Vapor Deposition CVD) et l'épitaxie à couche atomique (Atomic Layer Epitaxy ALE), tandis que les méthodes de spray pyrolyse[76] ,sol-gel , spin-coating et dipcoating [77] emploient des solutions comme précurseurs. Il existe principalement deux méthodes pour l’élaboration des couches minces, soit par des procédés physiques ou bien chimiques, comme indiqué sur la figure II.4. 43 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Dépôt chimique en phase vapeur (CVD) Dépôt à basse pression (LPCVD) Processus chimique CVD Dépôt assisté plasma (PECVD) L’oxydation anodique Méthodes générales pour déposer des couches minces. Processus physique PVD Évaporation sous vide DC Pulvérisation cathodique (sputtering) Dépôt laser pulsé (PLD) Rf Magnétron Canon à électron Epitaxie par jet moléculaire MBE Figure II.4. Méthodes générales de dépôt de couches minces sous vide II.3.1. Processus physique Les procédés par PVD regroupent principalement l’évaporation, l’ablation laser et la pulvérisation sous toutes ses formes. Dans la réalisation d’une couche on peut distinguer les trois étapes suivantes: la création de la ou des espèces à déposer, sous forme d’atomes, de molécules ou de clusters (groupes d’atomes ou de molécules), le transport de ces espèces en phase vapeur de la source vers le substrat, le dépôt sur le substrat et la croissance de la couche. II. 3.1.1. L’évaporation sous vide Les vapeurs du matériau à déposer sont obtenues en chauffant celui-ci par différents moyens : effet Joule, induction (couplage d'une génératrice haute fréquence), canon à électrons, faisceau laser ou arc électrique. L’évaporation est effectuée sous un vide poussé (pression de l'ordre de 10-3 à 10-4 Pa) [78] dans le but d’augmenter sa vitesse. Comme le flux de vapeur est localisé et directionnel, il est souvent nécessaire d’imprimer au substrat un mouvement de rotation ou de translation par rapport à la source d’évaporation, de manière à réaliser un dépôt homogène et d’épaisseur uniforme. Les meilleurs résultats sont 44 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince obtenus sur des surfaces pratiquement perpendiculaires au flux de vapeur [79]. Lorsque la pression n’est pas suffisamment basse les dépôts sont peu adhérents et souvent amorphes. a) L’évaporation directe Les films de Zn sont déposés par évaporation directe de Zn sur des substrats de verre portés à 200°C. La pression dans la chambre est de l’ordre de 10-4 pa. Après le dépôt, les films seront oxydés dans un four thermique. Afin d’empêcher l’évaporation du Zn, on traite les échantillons avec un recuit par étapes comme suit : La première étape est effectuée dans une atmosphère à oxygène ambiant à300°C pendant 2h.Elle sera suivie par les recuits, sous oxygène, suivant 600°C, 700°C, 800°C, 900°C, respectivement [80]. b) L’évaporation réactive Le chauffage de l’évaporant formé du matériau composé à haute température provoque souvent une décomposition partielle ou totale de la molécule. On observe généralement dans la couche déposée une perte de l’élément le plus volatil surtout si celui-ci est un gaz à l’état pur (N2, O2).pour conserver la stœchiométrie, on doit compenser cette perte par l’évaporation réactive ; on introduisant l’élément déficitaire sous forme de gaz réactif dans l’enceinte d’évaporation. C’est le cas de nombreux oxydes pour lesquels on peut introduire un flux d’oxygène dont le débit et la pression doivent être ajustés en réaction d’oxydation qui se produit en général au niveau du substrat. Notons que la température du substrat joue un rôle très important dans le mécanisme de dépôt [81]. La figure II.5 schématise le principe général de l’évaporation. Figure II.5 : Schéma de principe de l’évaporation 45 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.3.2 Pulvérisation cathodique a) Définition La pulvérisation cathodique est un procédé de dépôt sous vide fonctionnant à froid, en plasma luminescent, dans un gaz maintenu à pression réduite. Cette technique permet le dépôt de tous types de matériaux, simples ou composés, réfractaires, conducteurs ou diélectriques sur tous types de substrats qui acceptent une mise sous vide et un léger échauffement (60-70°C). La pulvérisation cathodique est un phénomène qui peut se définir comme étant l’éjection d’atomes superficiels d’une cible solide produit à son bombardement par les atomes ionisés d’un gaz neutre. Le schéma de principe de la pulvérisation cathodique est présenté sur la figure II.6. Le transfert de ces atomes éjectés jusqu’au substrat où ils vont se déposer permet l’obtention d’une couche mince. Ce processus se déroule dans une enceinte à vide où l’on place la cible et le substrat [83], sous une pression de 10-3à 10-1torr selon les cas [82]. La cible est sous forme d’une plaque de quelques millimètres d’épaisseur et de dimensions sensiblement égales à celles de la pièce à recouvrir. Cette cible est fixée sur une électrode refroidit (la cathode). Une deuxième électrode (l’anode) est disposée parallèlement à la cible à une distance de quelques millimètres dont l’une forme le porte cible et l’autre forme le porte substrat qui est généralement maintenue à la masse. L’application d’une tension électrique variant de 500 à 5000volts sur la cible, produit une décharge électrique qui ionise un gaz rare (qui est généralement Ar) Il se crée autour de la cathode, à cause de la faible mobilité des ions dû à la différence d’inertie, un espace sombre appelé gaine cathodique, ou règne un champ électrique important qui accélère les ions vers la cathode. Lorsque l’ion attiré par ce champ vient alors bombarder la cathode soit : Il peut être réfléchi (probablement il repart neutre) Il rencontre un électron et il devient neutre) Il peut causer l’éjection d’un électron. Ce phénomène est connu sous le nom d’émission d’électrons secondaires. Arracher un atome de la cible Implantation ionique dans le réseau si l'ion est suffisamment énergétique. Ces électrons qui sont les plus énergétiques dans le plasma sont responsables de l’ionisation des neutres, ils sont par conséquent vitaux pour le maintien du plasma 46 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Figure II.6 : Schéma de principe de la pulvérisation cathodique Dans la pulvérisation cathodique nous distinguons la pulvérisation simple et la pulvérisation réactive et il existe différents types de systèmes de pulvérisation cathodique, suivant le mode de création du plasma où la nature de la cible (conductrice ou isolante) : b) Le procédé triode : une source auxiliaire d'électrons (thermo-émission) correctement polarisée permet d'entretenir le plasma pour une pression de gaz rare plus faible (0.1 mTorr). c) Le procédé magnétron : Un confinement magnétique du plasma près de la cible, par exemple avec des aimants permanents correctement disposés, permet d'augmenter nettement le rendement d'ionisation des électrons qui effectuent des trajectoires hélicoïdales. Ce dispositif permet aussi de baisser la pression tout en maintenant la décharge (0.5 à 5 mTorr). d) La radio fréquence : le procédé de base ne permet pas la pulvérisation de cible faite d'un matériau isolant électrique; elle se polarise et repousse les ions qui ne peuvent plus atteindre sa surface. Pour pallier cet effet, il faut appliquer une tension radiofréquence (13 ou 27 MHz) pour la dépolariser. L'intérêt de la pulvérisation cathodique réside dans sa simplicité et sa robustesse, mais aussi dans sa capacité à pulvériser des composés sans altérer la stoechiométrie [83] 47 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.4 Processus Chimique II.4.1. Dépôts chimiques en phase vapeur Le procédé de dépôt chimique en phase vapeur (Figure II.7), ou “Chemical Vapour Deposition” (CVD), consiste à provoquer des réactions chimiques entre plusieurs gaz ou vapeurs pour former un dépôt solide sur un substrat chauffé [84]. La température nécessaire pour provoquer les réactions chimiques dépend du type de réactants utilisés, et du type de réactions désirées. Cette température est souvent très élevée, de l’ordre de 800°C-1000°C. Les techniques de synthèse CVD les plus utilisées sont : le dépôt par décomposition des composés organométalliques (MO-CVD). Les précurseurs métallo-organiques sont des composants pour lesquels un atome d’un élément (Zn, Al, Ga,Si, As, ...) est lié à un ou plusieurs atomes de carbone d’un groupe hydrocarbone organique. Ces précurseurs se décomposent en général à une température peu élevée, c’est-à-dire inférieure à 500°C. Le dépôt à basse pression LP-CVD “Low-Pressure Chemical Vapour Deposition”. Le dépôt chimique en phase vapeur assisté par plasma (PE-CVD) . La photo- CVD . Et récemment le dépôt électrophorèse pour les films « nanofils » de ZnO . Les principaux avantages de ces techniques sont de permettre la cristallisation des films sans avoir recours à un recuit, de pouvoir contrôler la composition durant le dépôt, de réaliser un dépôt d’épaisseur et de composition uniformes possédant en plus une excellente adhérence. Cependant ces techniques ont l’inconvénient de donner des films contaminés par les résidus des précurseurs et celui d’avoir une température de réaction souvent élevée Chauffage Enceinte Substrat Pomp e Entrée gaz Chauffage Figure II.7 : schéma de principe de dépôt en phase vapeur chimique CVD 48 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.4.2 Sol -gel Le principe de base du procédé sol gel (correspondant à l’abréviation de «solution gélification») est le suivant : une solution à base de précurseurs en phase liquide, se transforme en un solide par un ensemble de réactions chimiques de type polymérisation à température ambiante [85]. Les techniques de spin-coating et de dip-coating sont les plus connues et les plus utilisées. Pour le dip-coating, ou trempé (figure II.8.a) : moins utilisé, il consiste à tremper le substrat dans la solution à déposer et à le retirer ensuite avec une vitesse constante qui conditionne l'épaisseur du dépôt [86] Le procédé de spin-coating ou centrifugation consiste à verser le sol ou le gel par centrifugation sur un substrat mis en rotation par une tournette à vitesse élevée (plusieurs milliers de tours par minute).Généralement, ce procédé est décrit par quatre étapes. Tout d’abord, un excès de sol est déposé sur le substrat immobile. Puis le substrat est mis en rotation et le liquide s’étale .L’excès de liquide déposé est éjecté par la force centrifuge et l’épaisseur du dépôt est en fonction de la vitesse de rotation du substrat et du temps du dépôt. Enfin, les solvants s’évaporent et le gel se forme [87]. (Figure II.8.b). (a) (b) Figure II.8 : (b) : Dépôt par de Spin-coating ;(a) : Dépôt par de deep-coating 49 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.4. 3. Spray pyrolyse Plusieurs équipes de recherche se sont penchées ces dernières années sur la préparation de couches minces des oxydes métalliques par des méthodes simples de fabrication (évaporation, sol-gel, pulvérisation chimique, …..) [88,89]. Ces méthodes ont l'avantage d'être moins coûteuses, faciles à manier et permettant de déposer des films minces de grande surface. A cause de ces avantages et du temps de dépôt relativement court présenté par la méthode de pulvérisation chimique en phase liquide, nous nous intéressons à l'élaboration des couches minces de ZnO, et SnO2. La technique de pulvérisation chimique Spray est un processus chimique de dépôt étant utilisée, dans la recherche, pour préparer les couches minces et épaisses. A la différence de beaucoup d'autres techniques de dépôt de couches, la technique de spray représente une méthode de transformation très simple et relativement rentable (particulièrement en ce qui concerne les coûts d'équipement). Elle offre une technique extrêmement facile pour préparer des films de n'importe quelle composition. La technique de spray n'exige pas des substrats ou des produits chimiques de haute qualité. La méthode a été utilisée pour le dépôt des films denses, films poreux et pour la production de poudre. Même des films multicouches peuvent être facilement préparés en utilisant cette technique souple. Enfin, la méthode spray a été employée pendant plusieurs décennies dans l'industrie du verre et dans la production de pile solaire . Le montage expérimental est représenté sur la figure (II.9) Cette technique a été monté au laboratoire de microscopie électronique et des sciences des matériaux (LMESM). Figure II.9 : Le montage expérimental du dispositif de technique « SPRAY » 50 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Le montage est composé de quatre parties principales : Un système de chauffage. Un système de pulvérisation. Une pompe électrique ou une alimentation en solution. Un générateur de gaz vecteur. Une électrovanne ou un système pour un contrôle plus élaboré du dépôt. a. Système de chauffage Notre système est constitué d’une plaque portée à quelques millimètres au-dessus d’une résistance bobinée à l’intérieur d’un bloc d’argile et insérée dans une cuvette métallique. La température est relativement homogène. Cette dernière est mesurée à l’aide d’un thermocouple de type S, déposé sur le substrat du dépôt. Le profil thermique à la surface du substrat est obtenu grâce à un multimètre à l’aide duquel nous pouvons contrôler la température et la fixer entre (300-600 °C). b. Système de pulvérisation Ce système nous permet d’avoir un jet de fines gouttelettes. Il a une forme conique qui balaye le plateau uniformément et régulièrement. Il est composé de deux parties : la buse qui permet de disperser la solution à l’aide d’une pompe électrique, et le support de la buse relié à une électrovanne pour un contrôle plus élaboré du dépôt relié avec une génératrice d’azote La buse Le système de pulvérisation est un ensemble de projection à mélange constitué d’une solution liquide et d’un gaz (gaz vecteur d’azote). Il est encastré dans le corps de la buse sur lequel sont raccordées les arrivées du liquide et du gaz. Le jet peut être contrôlé à partir du diamètre de l’orifice qui se trouve à l’intérieur de la buse ; ce diamètre influe directement sur la taille des gouttes dispersées sur le substrat. Dans notre cas nous avons utilisé une buse avec un orifice de 0.01 mm de diamètre et le diamètre des entrées est de l’ordre de 3mm. Le système mécanique de la buse qui permet le déplacement du jet est effectué manuellement avec une vitesse de l’utilisateur et sa façon de commande. c) pompe électrique ou l’alimentation en solution de précurseur La solution du précurseur est injectée par l’intermédiaire d’une pompe électrique guidée automatiquement, avec une certaine vitesse. d) générateur de gaz vecteur En a utilise un Générateur d’azote gazeux mini P.S.A. GN-10. Disponible dans notre laboratoire, le gaz d’azote est guidée par un contrôle plus élaboré avec une électrovanne. 51 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.4.3.1. Principe de la méthode spray Cette méthode consiste à pulvériser une solution, le plus souvent alcoolique, finement atomisée par un gaz vecteur (azote, air comprimé, argon) sur un substrat chauffé sur lequel les précurseurs réagissent pour former un film. L’un des problèmes majeurs de cette technique est le contrôle de l’évaporation du spray généré. De fait, une évaporation trop rapide ou trop lente entraîne une réaction des précurseurs non désirée influant sur les propriétés du dépôt. En d’autres termes, si les gouttes atteignent le substrat chaud avant une complète évaporation, une réaction de spray pyrolyse prend la place du mécanisme de Spray attendu. En effet, selon la zone où l’évaporation arrive, quatre processus différents peuvent avoir lieu, la figure II.10 illustre les différentes configurations possibles. Ces processus dépendent de la température de dépôt et de la diffusion des précurseurs dans ce gradient. Processus I : Les gouttes de l’aérosol sont directement projetées sur le substrat chaud. Le solvant s’évapore et la décomposition du précurseur prend place pour donner la couche de produit. Pour des films épais, le procédé nécessite un dépôt séquentiel pour obtenir des films denses (<1 μm). Evidemment, ce processus nécessite du temps. De plus, quand l’épaisseur du film croît, la couche tend à devenir poreuse et des craquelures peuvent apparaître. Ce processus correspond au principe de spray pyrolyse. Processus II : Le solvant est évaporé avant d’atteindre la surface chaude du substrat. Le précurseur réagit à la surface et se décompose ou subit les réactions chimiques pour former la couche du matériau désiré. Il ne passe pas par la phase gazeuse. Processus III : Le solvant est aussi évaporé pendant l’approche de la surface du substrat. Le précurseur passe en phase gazeuse au voisinage de la surface chaude. La vapeur du précurseur s’adsorbe à la surface, diffuse puis réagit pour former le produit en se décomposant et / ou suivant les réactions chimiques. Ce procédé tend à produire des films denses avec une excellente adhésion. Processus IV : Si la température de dépôt est très élevée, la décomposition et / ou les réactions chimiques ont lieu en phase vapeur, donnant lieu à une nucléation homogène. La formation de fines particules de produits se déroule en phase gazeuse. Elles se déposent ensuite sur le substrat. Le film ainsi formé présente un caractère poreux et une très faible adhésion au substrat. La poudre peut être directement collectée dans la phase gazeuse pour la production de particules ultrafines. 52 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Figure II.10 : Présentation des différents processus pouvant intervenir en Spray selon la température de dépôt.[90] II-5 Effet de la morphologie du film sur ses propriétés électriques La microstructure des films minces joue un rôle important sur les propriétés électriques et optiques d’un oxyde semiconducteur polycristallin : taille des grains, épaisseur, porosité, état de la surface, etc. Les grains formant les films sont séparés par ce qu’on appelle des joints de grains. Plus la taille des grains diminue et plus le nombre de joints de grains dans le matériau augmente. Des barrières de potentiel s’établissent à l’interface entre les grains, et à la surface du film, entravant la circulation des électrons. Deux paramètres structuraux influençant la conductivité ont fait l’objet d’études : l’épaisseur du film et la taille des grains. L’augmentation de la résistivité lorsque l’épaisseur du film diminue a été étudié théoriquement par Mayadas et Shatzkes [101]. Un autre modèle décrit l’effet de la densité de porteurs de charges sur la résistivité [100]. Ces études apportent un éclaircissement sur le lien entre épaisseur et résistivité d’un film. Deux phénomènes ressortent de ces travaux : le piégeage des porteurs libres dans des puits de potentiels engendrés par des joints de grains, et la diffusion de porteurs libres en surface. Le libre parcours moyen des porteurs de charges devient comparable à la taille des grains lorsque le film atteint une épaisseur de 10 à 20 nm. Matsui et al. ont étudié la conduction électrique de films de SnO2 d’épaisseur comprise entre 53 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince 10 et 20 nm [Mat09]. Ils ont montré que la diffusion des porteurs de charge aux joints de grains était le principal facteur de diminution de la mobilité des électrons. En effet, la hauteur des barrières de potentiel qui se forment aux joints de grains est quatre fois plus importante dans les films très minces que dans les films plus épais. Dans ces films « épais » (>350 nm), la mobilité des électrons est plus largement influencée par une diffusion intra-grain. Volintiru et al. Publient une étude sur l’influence de l’épaisseur sur la résistivité effective, définie comme le produit de la résistance carré et de l’épaisseur, de films de ZnO :Al 3 figure II.11 polycristallins, déposés sur verre et silicium, à 200°C, par PECVD [102]. La montre à différentes pressions de travail, que la résistivité ne varie pas linéairement avec l’épaisseur des films. Figure II.11: Influence de l'épaisseur de film de ZnO:Al sur la résistivité effective R carré*d, et la mobilité des électrons à différentes pression de travail [102] Des mesures par effet de Hall révèlent que la concentration des porteurs de charges reste à peu près constante, autour d’une valeur de 1,5.1020 cm-3, avec l’épaisseur quelle que soit la pression, tandis que la mobilité des électrons en fonction de l’épaisseur varie différemment selon la pression. Ces courbes montrent que la résistivité est essentiellement influencée par la mobilité des électrons, qui varie fortement avec l’épaisseur, si la pression est suffisamment élevée. En réalité, l’augmentation de la mobilité lorsque le film devient plus épais, est due à un accroissement de la taille des grains, dont la forme varie selon l’épaisseur, expliquant les différences observées (figure 1-5). En effet, lorsque la taille des grains augmente, la surface des joints de grain diminue. 54 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince II.5.1 Effet de la taille des grains Un grand nombre d’études porte sur le rôle de la taille des grains sur les propriétés électriques des films polycristallins. En ce qui concerne l’oxyde d’étain en particulier, Xu et al. notent une forte augmentation de la résistance du film lorsque la taille des grains est inférieure à 6 nm [103]. Ce résultat reflète l’influence de la zone de déplétion , ou zone de charge d’espace, sur la conductivité d’une couche mince de SnO2. Yamazoe propose un modèle basé sur la comparaison entre la largeur de la zone de déplétion L et le diamètre des grains D [104]. Un film de SnO2 polycristallin peut être décrit comme une couche formée de grains de diamètre D, formant des agglomérats de quelques particules, liés entre eux par des ponts (Figure II.12 ). Lorsque la largeur de la zone de déplétion est négligeable devant le diamètre des grains, un tunnel de conduction se forme entre deux grains adjacents à l’intérieur de l’agglomérat, et entraîne une augmentation de la conductivité. En revanche, lorsque la taille des cristallites est de l’ordre de la zone de déplétion, la conductivité est contrôlée au niveau des cols, qui peuvent alors empêcher ou permettre le passage des électrons. Enfin, quand la taille des cristallites est très faible, on peut admettre qu’elles sont entièrement vides d’électrons libres, et la résistivité du film devient importante. Ce modèle est bien adapté pour des grains ayant des diamètres de l’ordre de la dizaine de nanomètres. Figure II.12: Schématisation des agglomérats de particules La granulométrie des films d’oxyde d’étain affecte également la largeur de la bande interdite Eg, ainsi que la dispersion de l’indice de réfraction n, et du coefficient d’extinction k. Losurdo et al. ont étudié les propriétés optiques de films d’oxyde d’étain de granulométries différentes, déposés par CVD (Dépôt Chimique en phase Vapeur) sur silicium [105]. Ils montrent notamment que plus la taille des grains diminue, et plus le film est dense, et l’indice de réfraction élevé. En revanche, plus la taille des grains augmente, et plus l’énergie du gap diminue, passant de 4,7 à 4,1 eV lorsque la granulométrie passe de 100 à 250 nm. Les valeurs de gap direct rapportées sont très élevées pour des films non dopés. Cela peut-être dû à la 55 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince méthode de calcul utilisée (à partir de la loi de Tauc et des données obtenues par ellipsométrie). L’influence de la taille des grains et de la barrière de potentiel aux joints de grains sur la mobilité des porteurs de charge a fait l’objet de nombreuses études [106] [107] [108]. Dans les matériaux polycristallins, les joints de grains représentent autant de barrières de potentiel à franchir pour les électrons. Ainsi, plus il existe de joints de grains, et plus les électrons sont ralentis, et leur mobilité réduite. Une étude portant sur les films d’oxyde de zinc montre que pour une taille de grain supérieure à 600 nm, la densité de joints de grains devient trop faible pour influencer la mobilité des électrons et la diffusion des porteurs a lieu principalement intra-grain [109]. Néanmoins, la limite à partir de laquelle l’un ou l’autre de ces mécanismes devient prédominant dépend du matériau et du procédé. Steinhauser et al. II.6 Les méthodes des caractérisations Nous présentons les différentes techniques auxquelles nous avons eu recours pour caractériser notre matériau La diffraction de rayons X (DRX), pour la caractérisation structurale. La spectroscopie de diffusion Raman, pour la caractérisation structurale. Le MEB et le microscope optique analyse morphologique. Spectrométrie en énergie EDS (Energy dispersive spectrometry) La technique de quatre pointes et deux pointes pour les mesures électriques (Mesure de résistivité sous air). La Banc de caractérisation électrique du capteur de gaz II.6.1 caractérisation structurelle et morphologique II.6.1.1 Diffraction des rayons X La diffraction des rayons X (DRX) est une technique de caractérisation qui permet de déterminer la structure cristalline, et l’orientation cristalline des échantillons étudiés. Cette dernière information est très utile dans le cas de dépôt de couche mince sur un substrat. Les techniques de diffraction des rayons X ont pris un essor à partir de 1912. La technique a évolué très rapidement, et les premières structures cristallines simples ont été déterminées d’après l’expérience de Laue, W. H. Bragg et W. L. Bragg [91]. 56 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Son principe repose sur l’interaction d’un faisceau de rayons X avec la matière qui donne naissance au phénomène de diffusion cohérente dans toutes les directions. Lorsque la distribution des atomes est périodique, les ondes diffusées peuvent conduire à des interférences si elles sont en phase. Les directions des ondes émises en phase, correspondent à la condition de diffraction, définie par la relation de Bragg [92] : 2 dhkl sin(θ)= n λ (.1) dhkl distance inter-réticulaire d’une famille de plan (hkl). Rayons X incidents Rayons X diffractés θhkl d : distance inter- θhkl réticulaire dhkl 2θhkl 2 θhkl : angle de diffraction λ : longueur d’onde du RX n :loi ordre de diffraction Figure II.13. Géométrie de diffraction (θhkl -2θhkl) et la de Bragg [93]. Les mesures de diffraction X sont effectuées avec un diffractomètre à poudre, utilisant un faisceau incident, la raie Kα du cuivre (λ = 1.54 Ǻ) obtenue par un monochromateur germanium. Le diffractomètre est utilisé en mode θ-2θ. Dans ce mode, le détecteur est positionné en permanence de façon à ne recevoir que les faisceaux diffractés par les plans réticulaires parallèles à la surface de l’échantillon. Cette technique permet de savoir si les couches sont cristallisées ou non, elle fournit de précieuses informations sur les phases présentes dans les couches minces observées [94] et leurs orientations. Ainsi on peut estimer la taille des grains présents dans cette couche mince et cela grâce à la formule de Scherer : 57 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince = Où : ∆ ( (.2) ) D représente la taille moyenne des cristallites (grains). λ la longueur d’onde de rayon X. Δθhkl largeur a mi-hauteur du pic de diffraction de Bragg avec un angle θhkl. k : constante qui vaut = 0.9. L’analyse des spectres de diffraction des rayons X des couches minces polycristallines a pour objet la détermination des propriétés cristallographiques du matériau qui les constitue, c'est-àdire la nature du réseau, taille des cristallites, paramètre de maille … Les mesures ont été effectuées par un diffractomètre de rayons X (Modèle EQUINOX 3000) pour des raisons de faciliter d'accès à un diffractomètre 4 cercles, équipé pour travailler en incidence rasante, donc surcouche mince. Les rayons X sont produits à partir d’une source de radiation CuKα, ayant une longueur d’onde de 1,5406 Å, avec une tension d’accélération de 30 keV et un courant de 30 mA et en utilisant la géométrie de Bragg (θ-2θ scans) avec un pas de 0,5 °. La connaissance exacte de la structure cristalline des couches est liée à la disponibilité d’éléments de caractérisation structurale nécessaires tel que les fichiers A.S.T.M informatisés pour une identification automatique ou bien les cartes A.S.T.M. ou J.C.P.D.S. pour une identification manuelle. L’identification des espèces obtenues par la diffraction des rayons X a été effectuée manuellement par la comparaison des données relevées sur les spectres de diffraction avec leurs correspondantes sur la fiche J.C.P.D.S. [ ] qui sert de référence aux résultats obtenus. II.6.1.2 Spectroscopie Raman Un faisceau de lumière monochromatique incident sur un ensemble de molécules peut être réfléchi, absorbé ou est diffusé par celles-ci. La lumière peut en outre être diffusée inélastiquement résultant de l’excitation vibrationnelle des molécules de la cible. Ce phénomène connu sous le nom de diffusion Raman permet l’identification des espèces atomiques sondées et de leur structure moléculaire. La spectroscopie de Raman est une technique analytique non destructrice dont les applications vont des produits pharmaceutiques, des semi-conducteurs, de la science des matériaux, des sciences de la vie, de la chimie, de la physique, de la géologie, des sciences environnementales aux artefacts 58 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince archéologiques. En particulier, elle est appliquée largement dans l’industrie des semiconducteurs pour l’étude du stress, de la contamination, des défauts, de l’effet de dopage, etc. L’incorporation de cette technique dans un microscope optique confocal fait de ce dernier un outil très puissant pour imager des espèces biologiques comme des échantillons de cellules ou de tissus. L’université (ibn-khaldoun) de Tiaret possède un microscope Raman confocal LabRam HR (Horiba Jobin Yvon) Cet instrument d’une grande flexibilité est muni de multiples sources d’excitation : 488 nm, 514 nm, 458 nm, 632 nm et 785 nm. Un microscope optique BX51 Olympus est intégré au spectromètre Raman. Il est équipé de plusieurs objectifs spécialisés (grande ouverture numérique, longue distance de travail ou objectifs à immersion). Un dispositif automatique motorisé et contrôlé par ordinateur permet l’imagerie hyperspectrale confocale de Raman. Son option de profilage en profondeur permet l’étude d’échantillons transparents pour développer une image Raman 3D. Le détecteur a couplage capacitif (CCD) à refroidissement thermoélectrique et un détecteur InGaAs refroidi par l’azote liquide couvrent une large gamme spectrale de 300 nm à 1 700 nm. Une connexion par fibre optique permet à l’utilisateur d’effectuer des mesures à distance. Un spectromètre FT-IR intégré au microscope permet la spectroscopie et la microscopie par absorption infrarouge. Selon une configuration soustractive, la mesure de très basses fréquences est possible. En mode additif, la longueur de dispersion du spectromètre dépasse 1,8 mètre et assure une ultrahaute résolution spectrale. Le microscope Raman confocal est surtout utilisé dans des applications biologiques et pour le développement d’une plateforme de biodétection par diffusion Raman de surface exaltée (SERS) pour la détection des pathogènes. Le travail avec le spectromètre Raman haute résolution est axé sur les études structurales des semi-conducteurs, des films minces et des nanostructures [123]. 59 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Fig. .14 Microscope Raman Confocal LabRam HR (Horiba Jobin Yvon) II.6.1.2.1 L'effet Raman. L'interaction électron-phonon La notion de mode de vibration ayant été détaillée, en particulier dans ZnO (chapitre ), passons à la présentation de l'effet Raman. Nous ferons tout d'abord une approche classique, avant de donner une approche quantique afin de mettre en évidence le rôle joué par les électrons ainsi que l'interaction électron-phonon. Nous considérons un cristal parfait infini. Théorie classique de l'effet Raman. Considérons une onde électromagnétique plane décrite par son champ électrique écrit en notation complexe : = . ( . − (-3 ) ) Lorsqu'elle pénètre dans un milieu matériel tel qu'un cristal, le champ électrique de l'onde agit sur les électrons et noyaux des atomes. En raison de leur inertie, nous négligeons l'action de sur les noyaux. La réponse du milieu met en jeu une polarisation électronique donnée par : é = é . où é est la susceptibilité électronique du cristal. Si les noyaux ne sont pas mis en vibration par l'onde incidente, il n'empêche qu'ils possèdent un mouvement en raison de l'agitation thermique. Ce mouvement peut, pour de faibles amplitudes, être approximé comme la superposition de modes propres de vibration dans lesquels les atomes 60 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince vibrent avec une pulsation Ω. Ainsi, à un mode propre de vibration est associé un champ de déplacement selon la direction i : = 4) . , ( . − (- ) est le vecteur d'onde associé au mode propre de vibration. Ce déplacement des ions perturbe la réponse du milieu. On peut donc, en supposant de faibles déplacements des ions, traiter cette perturbation en faisant un développement limité de el é Où é = é, é + . + ( ) é à l'ordre un (-5) est la susceptibilité électronique en l'absence de mode de vibration. Si l'on réinjecte les deux équations précédentes dans l'expression de la polarisation électronique du matériau ∏é el, il vient après calculs : ∏é = é, ( − é, ) + + é .( é , , . ( . − ( + (-6) )) . . ( . −( + . − ) )+ ( ) − = . − Ainsi la réponse du milieu se décompose en trois ondes électromagnétiques : une onde de pulsation égale à la pulsation de l'onde électromagnétique incidente. Cette onde correspond à la diffusion Rayleigh ; une onde de pulsation = et de vecteur d'onde + = + Ce processus de diffusion de l'onde incidente est appelée diffusion Raman Anti-Stokes. Il s'agit d'un phénomène non-linéaire, puisque partant de deux ondes il en apparaît une troisième de pulsation et vecteur d'onde somme des pulsation et vecteurs d'ondes des deux ondes de départ. On parle également de diffusion inélastique de la lumière, en ce sens que le quantum d'énergie associée à l'onde diffusée ( incidente ( , ). Une onde de pulsation = − , ), est différent de celui de l'onde et de vecteur d'onde = − , correspondant à la diffusion Raman Stokes. Les commentaires faits sur la diffusion anti-Stokes restent valables, en tenant cependant compte du changement de signe dans les relations donnant pulsation et vecteur d'onde de l'onde diusée inélastiquement. Ces relations traduisent la conservation de l'énergie et de la quantité de mouvement respectivement. 61 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Ainsi la diffusion Raman résulte de l'interaction entre les modes de vibration des noyaux et les électrons. En outre, dans le processus Stokes il y a création d'un mode propre de vibration, alors qu'il y a destruction d'un phonon dans le cas anti-Stokes. Ces mécanismes étant différents, leurs contributions respectives dans la diffusion Raman sont a priori différentes.les termes des diffusions Raman Stokes et anti-Stokes ont le même poids. C'est une lacune de l'approche classique de l'effet Raman, lacune qui sera comblée par la théorie quantique de l'effet Raman. Un autre manque de la théorie classique de l'effet Raman est l'occultation du phénomène de résonance, qui joue un rôle très important. L'approche classique que nous venons de détailler met en jeu un seul mode propre de diffusion dans la diffusion inélastique de la lumière incidente. On parle de diffusion Raman au premier ordre, ou bien de processus à un phonon. Si nous avions fait un développement limité à l'ordre deux de é , l'interprétation de la réponse du milieu aurait mis en évidence des termes de diffusion faisant intervenir deux phonons, ainsi de suite avec l'incrémentation du développement limité de é . La décomposition à l'aide d'un spectromètre de la lumière diusée par le cristal permet de séparer les diusions Rayleigh et Raman. L'analyse des spectres Raman permet alors de mener des études physiques dans un éventail très large de domaines de la matière condensée. Fig. .15 Spectres Raman des nanoparticules. Les fréquences des modes polaires du cristal massif sont rappelées. Les flèches et tirets sont des repères pour les modes observés, SO signifiant Surface Optique. 62 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Fig. .16 Spectre Raman d'une nanoparticule SnO2 et ZnO. Les spectres Raman des nanoparticules présentées dans la figure .15 Il apparaît plusieurs structures émergeant sur chacun des spectres : tout d'abord le mode E 2 à haute fréquence centré autour de 440 cm−1 comme attendu [Arguello(1969)]. La deuxième structure, indiquée par une flèche rouge sur la figure .15 dans le cas des échantillons n° 1, 2 et 4, est attribuée au mode E1(TO). Sa fréquence est fixe quelle que soit la nanoparticule et proche de celle du cristal massif [Arguello(1969)]. le mode A1(TO) sur le spectre de la nanoparticule n°4 ; dont la fréquence n'est pas exactement celle du cristal massif. le mode A1(TO) présente une dispersion angulaire, ce qui n'est pas le cas du mode E1(TO) (voir le chapitre ).d'après la valeur de la fréquence du mode A1(TO) mesurée à 393 cm−1 pour l'échantillon n°4, Le fait que deux ou un, voire aucun des modes TO vient de l'orientation aléatoire des nanoparticules, en conséquence de leur conditionnement à l'état de poudres. Le mode LO situé entre 579 cm −1 et 591 cm−1 est absent des spectres, car ils sont très loin de la résonance des nanoparticules. Enfin, de façon claire un mode centré à 490 cm−1 sur le spectre de chacune des nanoparticules. des études expérimentales sur des nanoparticules de ZnO ont mis en évidence l'existence de modes de surface optiques, notés SO, ayant des fréquences de 498 cm −1 dans le cas de nano-fils dopés Ce3+ [Cheng(2004)], de 475 cm−1 pour des nano-bâtonnets de 70 à 350 nm de diamètre et 14 µm de long [Gupta(2006)]. De plus, deux structures localisées à 486 et 520 cm−1 sur le spectre Raman de films d'une centaine de nm d'épaisseur, des modes de surface optiques par Ursaki et al., sans pour autant en donner une identification claire 63 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince [Ursaki(2004)]. Ces observations de modes SO dans des nanostructures de ZnO, et le mode à 490 cm−1 sur lafigure .15 à un mode de surface optique. Un autre élément venant étayer cette hypothèse vient du fait que les spectres de nanoparticules montrent toujours cette structure importante à 490 cm−1 (voir la figure .16). Le mode à 490 cm−1 n'est donc pas un mode des ligands seuls ou couplés avec la nanoparticule : c'est un mode intrinsèque des nanoparticules de ZnO. II.6.1.3 Caractérisation morphologique des échantillons par microscope électronique à balayage (MEB) Un microscope électronique à balayage de type HITACHI S2500 ;est disponible au sein de notre laboratoire de microscopie électronique et sciences des matériaux, pour étudier la morphologie et la texture de la surface de nos échantillons. Sont principe de fonctionnement repose sur l’émission des électrons produits par un filament et la détection de signaux provenant de l’interaction des ces derniers avec l’échantillon en question sous vide, ces électrons qui irradient la surface de l’échantillon pénètrent dans le matériau est effectuent une interaction pour former ce qu’on nomme habituellement « poire d’interaction ». Le volume de cette poire va dépendre du numéro atomique moyen de Figure II-17: Microscope électronique à balayage de type HITACHI S2500. 64 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince l’échantillon et de l’énergie des électrons incidents. Dans ce volume d’interaction, les électrons du faisceau vont perdre leurs énergies par collision multiples avec les atomes du matériau, générant ainsi de nombreux phénomènes secondaires à savoir : l’émission des électrons et photon, l’absorption des électrons, le courant induit, le potentiel électrique, l’élévation de température locale et la vibration du réseau [95]. II.6.1.4 Microscopie optique classique Diaphragme s Oculaires Lampe de la lumière Polariseur Objectifs Platine porte échantillon Mise au point grossière et fine Fig. II-18: schéma général d’un microscope optique classique. Le schéma général d’un microscope optique classique est reporté sur la figure II .18 Sur la partie droite du microscope, on note la présence de deux lampes, l’une utilisée pour la microscopie par transmission et l’autre pour la microscopie par réflexion. La microscopie par transmission ne peut être utilisée que si l’échantillon est transparent aux longueurs d’onde utilisées. C’est le mode utilisé en biologie par exemple. Lorsque l’on veut visualiser des métaux ou des matériaux semi-conducteurs opaques à la lumière visible, il faut utiliser le mode en réflexion. 65 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Pour le mode réflexion la lumière est réfléchie par une lame semi-transparente vers l’échantillon. Celui-ci est maintenu sur le porte échantillon autorisant le déplacement de l’échantillon dans le plan horizontal. Après réflexion de la lumière focalisée sur l’échantillon, une image agrandie est formée par l’objectif puis l’image définitive est formée par l’oculaire. Le mode transmission est représenté sur la figure II. 6 où sont reportés la source de lumière, le condenseur qui permet de focaliser la lumière sur l’échantillon ainsi que l’objectif et l’oculaire qui permettent de visualiser une image agrandie de l’objet. Dans le mode transmission, l’image est formée la lumière qui n’est pas absorbée par l’échantillon [36] II.6.2 caractérisation électrique II.6.2.1 Méthode de la pointe chaude pour la détermination du type de conductivité dans un semiconducteur C’est une technique qui repose sur le principe de l’effet thermoélectrique, elle est rapide, fiable et très utilisée pour déterminer le type de conductivité d’un semiconducteur. L’outillage nécessaire est simple, il consiste simplement en une source de chaleur (fer à souder comme exemple) et un Milliampèremètre. Le fer à souder va jouer le rôle d’une source de chaleur pour l’électrode positive du milliampèremètre et l’électrode négative va jouer le rôle d’une pointe froide (figure II.19) [96]. Le milliampèremètre va indiquer une valeur positive ou négative qui indique le type des porteurs majoritaires ; sens positif type n, sens négatif type p. En effet, l’application de la pointe chaude donne de l’énergie aux électrons du semiconducteur, ce qui crée des électrons libres, la concentration des porteurs majoritaires alors augmente, ces derniers sous l’effet du gradient de leur concentration diffusent de la pointe chaude (qui leur donne naissance) vers la pointe froide. Le courant électrique qui en résulte est bouclé à travers le milliampèremètre extérieur. Le courant qui résulte de cette diffusion est défini par la première loi de Fick : Pour un SC type n : Pour un SC type p : Avec : q : la charge des électrons. = = E (.7) E (.8) n, p : nombre de porteur des électrons et des trous respectivement. μn, μp : mobilité des électrons et trou respectivement. 66 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince E : champ électrique. Ou le champ électrique E produit par un gradient de température est dit par définition le pouvoir thermoélectrique absolu (Q) suivant l’expression : = = (.9) On remplace (2.18) dans les deux relations (2.16) et (2.17) : Pour un SC type n Et pour un SC type p = (.10) = (-11) Qn, Qp : pouvoir thermoélectrique absolu ; Qn < 0, Qp > 0. dT/dx : gradient de température. Figure II.19. Pouvoir thermoélectrique en fonction de la température dans le silicium n et p. au-dessus de 600 °K, les échantillons deviennent intrinsèque. Les ont été calculées et les points représentent les mesures expérimentales [97]. 67 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince -V+ -V+ 0 0 Pointe froide Déplacement d’électrons pour équilibré la région Pointe chaude Pointe froide Déplacement de trou pour équilibré la région e- Pointe chaude p- SC type n SC type p -V+ -V+ Pointe froide Pointe chaude Zone chargée (-) Pointe froide Pointe chaude Zone Zone chargée (+) chargée (+) Champ électrique Zone chargée (-) Champ électrique SC type n SC type p (a) (b) Fig. II-19 : Schéma de principe de technique de la pointe chaude : (a) SC type n, (b) SC type p [98]. II.6.2.2 Mesure de l’épaisseur des couches minces métalliques par la méthode des quatre pointes La méthode des quatre pointes est utilisée pour la mesure de la résistivité des semi conducteurs épais ou en couche déposée sur un isolant dans la majorité des cas [99]. Mais, elle peut aussi être sollicitée pour mesuré l’épaisseur de couches minces métalliques la ou la résistivité ne varie pas beaucoup. Cette technique a deux variantes : La méthode des quatre pointes alignées (ou de Wenner). La méthode des quatre pointes carrées (ou de Van der Pauw). 68 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Nous avons utilisé la méthode des quatre pointes alignées pour la mesure de l’épaisseur de nos échantillons. Les quatre pointes conductrices (A B C D de gauche à droite respectivement) et disposées en ligne droite de même espacement sont appliquées à l’échantillon comme le montre la figure II.20 par simple pression. Un courant I est injecté au point A. les équipotentielles sont des cylindres de rayons r, et de hauteur e, avec une surface : S = 2 π r e. les lignes de courant sont parallèles à la surface entre deux cylindres séparés d’une distance dr [100]. Générateur de tension Ampère mètre Surface équipotentielle V=cte I d r V Échantillon Ligne de courant a) b) Figure II.20: a)Configuration des quatre pointes alignées, b) Lignes de courant et surfaces équipotentielles pour couche mince. La résistance entre deux cylindres est donnée par : dR = ρ dr / (2 π r e) Où ρ c’est la résistivité, e l’épaisseur et r le rayon du cylindre équipotentielle. (.12) La différence de potentielle (ddp) ainsi crée entre les deux cylindres B et C est donnée selon la loi d’Ohm : dV = I dR = I ρ dr / (2 π r e) 69 (-13) Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Entre les pointes B et C distantes de rAB et rAC, on pourra calculer la chute de tension on intégrant la relation II.19. rAC VBC I /( 2e) dr / r I /( 2e) ln(rAC / rAB ) (.14) rAB Dans le cas ou rAC = 2rAB l’équation 2.20 devient : VBC = ρ I ln(2)/ (2 π e) (.15) On déduit que la résistivité s’écrit : ρ = (e 2 π /ln (2)) VBC/I (.16) en tenant en compte des effets d’interactions entre les lignes de courants et de la forme géométrique de l’échantillon, la résistivité ρ tiens compte du facteur de forme F( a/d, d/s, e/s). ρ = (e 2 π /ln (2)) VBC/I F(a/d, d/s, e/s) (.17) donc l’expression de la résistivité devient: ρ = 4,53 e VBC/I F(a/d, d/s, e/s) (.18) Dans l'approximation ou les couches minces sont considérées comme des matériaux bidimensionnels dont l’épaisseur l est suffisamment petite devant la distance entre les pointes, l'expression (2.27) devient : ρ = e Rsheet (.19) avec et Rsheet = VBC/I F(a/d, d/s, e/s) 4.53 (.20) F(a/d, d/s) ≈ F(a/d) et F(e/s) = 1 (.21) II.7 Banc d’essai et de mesure de la réponse du capteur au gaz d’éthanol II.7.1 Gaz utilisé Le choix de gaz à détecter dépend des applications visées. Dans ce travail, nous avons utilisé le gaz d’éthanol C2H5OH. L’éthanol ou alcool éthylique est un alcool possédant la structure semi-développée suivante : CH3-CH2-OH. C’est un liquide incolore, miscible dans l'eau en toutes proportions. Produit 70 Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince pour la première fois par fermentation de sucres naturels, actuellement on le fabrique industriellement par hydratation de l’éthylène. L'éthanol est utilisé comme intermédiaire de synthèse dans l'industrie chimique et comme solvant. Présentement on l’utilise comme source d’énergie motrice alternative aux hydrocarbures. S’agissant d’un produit volatile qui passe de l’état liquide à l’état gazeux à température ambiante, son large champ d’application touche tant les unités à prévenir des risques que ceux relatifs au contrôle de qualité alimentaire (station service, silos à grain, chambre froide de stockage, etc.…). II.7.2 Concentration du gaz débité dans le dispositif de détection Nous avons eux recours à une technique développée dans notre laboratoire (LMESM) (voir annexe) depuis déjà quelques années, pour calculer la concentration de la vapeur d’éthanol générée à partir de sa phase liquide sous l'influence d'un flux d’azote N2 (comme gaz vecteur) de débit fixé à 5 (l/min) maintenu durant toute l’opération du barbotage (figure II.21). Nous nous basons sur le développement des paramètres chimiques fondamentaux de la solution utilisée (l'éthanol liquide dans notre cas) : Et Avec : = é é = é → = = → = é (.22) é (.23) é (.24) Déthanol = 0,7896, ρéthanolLa masse volumique de l’éthanol, ρeauLa masse volumique de l’eau = 1g/cm3 (CGS). En premier lieu, il faut calculer le volume de l’éthanol gazeux V’: = é (Si) 71 (.25) Chapitre II … Croissance, Elaboration et caractérisation d’un Couches mince Est le nombre de moles de C2H5OH contenues dans le volume V. avec : N, D, M, m sont respectivement Le nombre de moles, la densité de l’éthanol, la masse molaire de l’éthanol, la masse d’éthanol. donc : = é Le débit d’éthanol gazeux s'écrit donc comme suit : = é = , (.26) é , (.27) Finalement, la concentration de l’éthanol gazeux porté par l’azote se fait évaluer à partir du rapport é comme suit : = é é = , (.28) Et pour une concentration donnée en multiplie par 106 pour trouver sa valeur en ppm (partie par million). 72 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.1 Introduction Dans ce chapitre, nous verrons les principaux résultats retrouvés durant nos travaux qui ont conduit à la réalisation de notre capteur de gaz. A savoir les conditions d’élaboration et l’élément sensible pour avoir un bon capteur de gaz formé par l’oxyde de zinc ou formé par l’oxyde d’étain. III.2 Préparation des substrats Cette étape nous est apparue d’une grande importance pour l’obtention de couches présentant de bonnes propriétés structurelles et morphologiques, les substrats utilisés sont en verre solide (MICRO SOLIDE) de dimensions (env.75 x25x1.35 mm3) on fractionne le substrat pour obtenir trois parties égales par le diamant (découpeur de verre), (env.25x25x1.35 mm3) de marque « simco » qui présente les caractéristiques suivantes : • une résistivité de 1019 Ω.cm à température ambiante. • une inertie chimique vis-à-vis de l’élément déposé. •des contraintes mécaniques et thermiques minimes contre la couche avec un coefficient de dilatation thermique de 8,9.10-6 °C-1 • un indice de réfraction de 1,55 soit une transparence permettant d’effectuer des mesures de transmission optique. III.2.1 Procédure de nettoyage des substrats La propreté de la surface des substrats est un paramètre important. En effet, certaines impuretés présentes sur le substrat peuvent empêcher ou freiner la croissance des cristaux pendant la phase de dépôt. Ces impuretés peuvent également être piégées dans la couche et modifiées ou détériorées ses propriétés. C'est pourquoi nous réalisons la procédure ci-dessous avant chaque dépôt : Lavage à la main et de l’eau savonneuse. Trempage pendant 10 minutes dans de l’eau bi-distillée et ensuite dans de l’acétone dans un bain à ultrason à température ambiante pour le dégraissage. Trempage à nouveau éthanol pendant 10 minutes dans un bain à ultrason afin d’éliminer les dernières traces d’impuretés et de graisse accrochées aux surfaces. 73 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions Nettoyage à l’eau distillée pendant 10 minutes. Séchage avec de l’azote gazeux obtenu par un générateur d’azote III.3 Elaborations des films d’oxyde de zinc et d’oxyde d’étain par pyrolyse de spray D’un point de vue pratique, le montage décrit précédemment parait simple mais la réussite des films déposés dépend énormément des paramètres de dépôts. Le plus difficile est de maîtriser tous ces paramètres qui entrent en jeu dans le dépôt de films de bons qualités.la formation de ces films d’oxyde de zinc et d’oxyde d’étain par cette technique est gouvernée par la réaction de pyrolyse des précurseurs. Les paramètres de dépôt à contrôler sont : La température du substrat. La hauteur du dépôt. La vitesse du dépôt. La préparation de la solution ou le précurseur. Le nettoyage des substrats. Le choix des substrats utilisés. III.3.1 Les conditions de dépôt de nos films Nos échantillons ont été élaborés dans les conditions suivantes : La solution que nous avons utilisée pour le dépôt de nos couches est composée d’acétate de zinc ou chlorure d’étain (en poudre) et méthanol(CH3OH) comme solvant Température à la surface du substrat 300-600 °C. Distance entre le substrat et la buse : 30 Cm. Diamètre de l’orifice : 0,01 mm. Type de solvant : méthanol. Concentration du précurseur : 0.5 mol.l -1. 74 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions La buse Le jet Substrat du Verre Plaque chauffante Figure III-1: Principe de la technique de spray. III.3.2Le choix du solvant Le choit du solvant doit être baser sur des paramètres de sorte que ce lui ci à une température de vaporisation basse de façon à ce qu’il puisse s’évaporer pendant le dépôt. Ainsi que son pouvoir de dissolution (la polarité et la constante diélectrique…) [ ]. Dans notre travail, nous avons utilisé un ensemble de précurseurs qui sont constitués de : 1) L’acétate de zinc /méthanol (comme solvant). Chlorure d’étain /méthanol (comme solvant). Les précurseurs utilisé possède les caractéristiques dons les récapitules dans le tableau : Propriétés Richesse Point de fusion ( ) +2 +2 99% 97,5% 237°C Matériaux lourd : Limité maximum / d’impureté Plomb : 0,02% ; Sulfate : 0,002% ; Fer Masse molaire Nature, forme et couleur Densité : 0,001%. 219 ,37 gr 225,63 gr Sel poudreux blanc Acide en roche blanc 1,735 g/ml à 20°C Tableau III-1 : Les caractéristiques des précurseurs utilisés. 75 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.3.3 Préparation de la solution Les solutions que nous avons utilisées pour les dépôts de nos couches sensibles et : L’acétate de zinc /méthanol (comme solvant), pour obtenir des couches de ZnO. Chlorure d’étain /méthanol (comme solvant), pour obtenir des couches de SnO2. Pour calculer la masse de L’acétate de zinc ou chlorure d’étain à dissoudre dans le solvant nous avons utilisé la méthode suivante: La concentration C de la solution : C = n/V (III.1) Où C est la concentration de la solution (mole/l). n : Le nombre de moles. V : le volume du solvant (éthanol ou méthanol). On a également n=m/M (III.2) m : la masse chlorure d’étain ou L’acétate de zinc (g). M : la masse molaire de chlorure d’étain ou L’acétate de zinc. En combinant les deux équations (III.1) et (III.2), on obtient: C m S nC l2 2 H 2 O V éthanol .M S nC l2 2 H 2 O ou (III.3) C mc2 h3o2 Zn 2 H 2O Vméthanol .M c2 h3o2 Zn 2 H 2O Où mSnCl2 2 H 2O : La masse de chlorure d’étain ou l’acétate de zinc à dissoudre. 76 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions M SnCl2 2 H 2O : La masse molaire de chlorure d’étain ou l’acétate de zinc. m SnCl2 2 H 2O (g)= C. Véthanol .M SnCl2 2 H O Par conséquent 2 (III.4) OU m c h o Zn2H O = C. Vméthanol.Mc2h3o2 Zn2H2O 2 3 2 2 Pour produire les couches minces de ZnO, le mécanisme retenu de réaction du précurseur d’acétate de zinc est le suivant : [(C2H3O2)2Zn.CH3-OH] → (C2H3O2)2Zn+CH3OH (III.5) La décomposition du méthanol dans l’oxygène a lieu ainsi : CH3OH+3/2O2 → CO2+2H2O (III.6) Le [(C2H3O2)2Zn] va réagir avec l'eau fournie par le méthanol en deux étapes: 1ère étape (décomposition complète): [(C2H3O2)2Zn] +2H2O → ZnO+ 2 (C2H4O2) +H2O (III.7) 2ème étape (décomposition incomplète): 2[(C2H3O2)2Zn] +4H2O→ (ZnO. ZnO) +4(C2H4O2) +2H2O (III.8) Le bilan global des deux réactions: [(C2H3O2)2Zn.CH3-OH]+3/2O2→ ZnO+2(C2H4O2) + H2O + CO2 (III.9) III.4 Etude des couches minces d’oxyde d’étain et d’oxyde de zinc Nous avons donc déposé des couches minces d’oxyde d’étain et d’oxyde de zinc sur des substrats de verre. L’influence de la température de dépôt sur les propriétés électrique des couches de SnO2 et ZnO sera étudiée. 77 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.4.1.Protocole expérimental Comme source d’oxyde d’étain SnO2 ou d’oxyde du zinc ZnO, nous avons utilisé le chlorure d’étain SnCl2.B. Thangaraju [98] Il se trouve sous la forme de cristaux blancs hydratés de formule (SnCl2, 2H2O), ces cristaux sont dissous dans le méthanol. La solution de concentration [SnCl2] = 0.5 Mol/l. La réaction chimique sur le substrat (dépôt) Quand les gouttelettes d’aérosol s’approchent de la surface du substrat chauffé (300-600°C), dans les conditions expérimentales appropriées, la vapeur formée autour de la gouttelette empêche le contact direct entre la phase liquide et la surface du substrat. Cette évaporation des gouttelettes permet un renouvellement continu de la vapeur, donc les gouttelettes subissent la décomposition thermique et donnent la formation de films fortement adhérents .On note que la réaction de décomposition, en phase gazeuse, se produisant sur la surface du substrat est une réaction endothermique qui exige des températures de substrat relativement élevées pour provoquer la décomposition des gouttelettes, et donnent la croissance de la couche. Pour la réaction produisant les dépôts d’oxyde d’étain, deux sources d’oxygène sont possibles, l’oxygène de l’air d’une part et l’oxygène de la molécule du solvant : l’eau H2O, ou le méthanol C2H5OH d’autre part. La réaction possible est donc : SnCl2 + O2 → SnO2 + Cl2 (III.10) Cette réaction n’est donc qu’une approximation de ce qui se passe réellement, au regard de tous les complexes pouvant se former dans la solution aqueuse. L’écriture de ces réactions est simplifiée en considérant seulement le composé SnCl2 comme unique réactif. Cependant, cette possibilité nous assure une bonne réactivité des précurseurs, mais si la réaction est complète, l’oxyde d’étain stœchiométrique ainsi formé sera un isolant. Les films déposés sont des films conducteurs grâce aux lacunes d’oxygène qui sont créées selon la réaction suivante : Sn + 2O→ Sn4+ +2VO..+ 4e- + O2 (gaz) (III .11) Où : VO..: lacunes d’oxygène doublement ionisée. Ce type de défauts intrinsèque à l’oxyde d’étain est donneur d’électrons. La conduction de SnO2 résulte donc d’une oxydation incomplète des couches durant le procédé de dépôt. [99] III.4.2.Choix de l’étude et des paramètres L’un des paramètres dominants dans les méthodes de dépôt de couche mince tel que le spray, est la température de surface du substrat. La première étude s’est donc portée sur l’influence de cette température sur les différentes propriétés du dépôt. La gamme de température sélectionnée pour cette étude est de 350°C à 550°C avec un pas de 50°C. Les paramètres du dépôt pour SnO2 et ZnO. 78 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions - Débit de gaz porteur : 15L/min de N2. - Solution : chlorure d’étain SnCl2 dans du méthanol ou acétate du zinc Zn (C2H3O2)2 du méthanol. - Concentration : [(SnCl2, 2H2O)] = 0,5mol/L. [Zn (C2H3O2)2 ,2H2)]= 0,5mol/L. - Substrat : Lame de verre de dimensions (env.25 x25x1.35 mm3) - Espacement substrat bus est 27cm - Diamètre de l’orifice de la buse = 0,01 mm - Temps de dépôt =10 min III.4.3 Méthode de caractérisation des films de SnO2 et ZnO III.4.3.1 Mesure des propriétés électriques Les propriétés électriques des films d’oxyde d’étain ou l’oxyde de zinc ont été évaluées, en mesurant la résistance carrée de chaque dépôt par la technique des quatre pointes disponible dans notre laboratoire. III.4.3.2 Propriétés électriques des couches minces SnO2, et ZnO Cette mesure permet de connaître rapidement la valeur de la résistance carrée R□ des couches déposées. Une sonde composée de 4 contacts métalliques alignés est appliquée a la surface de l’échantillon, en son centre et en différents points afin de vérifier son homogénéité. Un courant I de 10-6 A est appliqué entre les deux contacts externes, et la tension U est alors mesurée par un voltmètre entre les deux contacts internes. Cet appareillage permet de mesurer des résistances carré comprises entre 1 et 1.106 Ω. La résistance carrée est calculée en multipliant U/I par un facteur de correction prenant en compte les dimensions de l’échantillon. Ce facteur est égal à π/ln2 dans le cas de 4 pointes alignées équidistantes sur une couche mince d’épaisseur inférieure à l’espace entre les pointes [110]. L’unité de ce paramètre est l’Ohm, bien que l’Ohm/carré soit souvent employé dans la littérature. La R□ est en effet par définition la résistance d’un échantillon carré de matériau, bien que cette mesure soit valable sur des échantillons de forme quelconque. En connaissant l’épaisseur d du film déposé, il est alors possible de calculer sa résistivité ρ avec l’équation -7, basée sur le principe de Van der Pauw [111]. 79 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions (-12) R () 2000000 a SnO 2 nanostructure 1000000 2000000 1000000 35000 7000 11000 0 0 360 450 540 T (C°) 5000000 granulaire 280 °C ZnO 4000000 b 5000000 4000000 R () nanostructure 3000000 3000000 2000000 2000000 1000000 1000000 0 0 250 300 350 400 450 500 550 T (C°) Figure III.2 Représente la variation de la résistance (R) en fonction de La variation de la température (T) de dépôt (a) SnO2 (b ) ZnO 80 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions Dans la Figure III.2 en représente le spectre de la différance entre la résistance de chaque deux couches en même température d’élaboration (ZnO et SnO2) qui est du a la présence de deux lacunes (deux atomes d’oxygène) dans le SnO2 et d’une seule lacune dans le ZnO. la variation de la résistance en fonction de la température du dépôt, on remarque dans la Figure III.2 (b) une augmentation de la résistance dans la première région qui est en bonne concordance avec les résultats de la taille des grains calcules a l’aide de la DRX, et on remarque une diminution de la résistance dans la deuxième région qui est expliqué par la transition du première ordre, qui veut dire a haute température les films minces de ZnO change la structure du granulaire à la nanostructure. Les mesures de la résistance surfacique (carré) réalisées sur nos échantillons (SnO2, ZnO) par la méthode de quatre pointes alignées sont reportées dans le tableau III.2 T (c°) R□ (Ω), SnO2 R□ (Ω) , ZnO 300 1100 1200 350 940 1030 400 920 990 450 850 920 500 740 870 550 710 810 600 661 -- Tableau III.2 : résistance carre R□ en fonction de la température de dépôt. 81 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions 300 350 400 450 500 1200 550 600 R s (S n O 2 ) R s (Z n O ) 1100 R s (O hm ) 1000 1100 1000 b 900 800 900 a 700 600 1200 300 350 400 450 500 550 600 800 700 600 T (c ° ) Figure III. 3 la variation de résistance carre R□ en fonction de la température de dépôt (a) des couches SnO2 (b) des couches ZnO Dans La figure III. 3 (a) Toutes les couches de SnO2 sont presque à une variation du même ordre de grandeur de la résistance R□ mais le minimum de résistance R□ est atteint par le dépôt obtenu à 600°C avec une valeur de 661Ω. La figure II.3(a) représente la variation de résistance surfacique (carré) en fonction de la température pour les couches SnO2, et toutes les couches de ZnO ont une résistance R□ du même ordre de grandeur de la variation mais le minimum de résistance R□ est atteint par le dépôt obtenu à 550°C avec une valeur de 810 Ω. La figure III.3(b) représente la variation de résistance surfacique (carré) en fonction de la température pour les couches ZnO. 82 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.4.4 Transmission du SnO2 et du ZnO 100 T ra n s m is s io n o p tiq u e (% ) 80 a 60 40 SnO SnO 2 2 (400 (5 5 0 °C ) °C ) 20 0 400 600 800 lo n g u e u r d 'o n d e (n m ) 1000 T ran sm issio n o p tiq u e (% ) 100 80 Z n O (5 5 0 °C ) Z n O (4 5 0 °C ) Z n O (4 0 0 °C ) 60 40 20 0 400 600 800 lo n g u e u r d 'o n d e (n m ) 1000 Figure III.4: spectre de transmission du (a) SnO2 (b) ZnO On remarque que nos échantillons présentes une haute transparence, Les échantillons caractérises, d’épaisseur de 200 à 1200 nm pour les deux configurations de croissance (granulaire, nanostructure), présente tous des franges d’interférence sur la surface de la 83 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions couche, le niveau de Transmittance est globalement insensible à la temperature du substrat. Cependant un déplacement du front d’absorption, vers les énergies élevées, est observe. Dans la figure III.4 (a) en représente le spectre de transmission du SnO2, ce spectre de transmission obtenu dans l’intervalle 300nm-1000nm, ce que nous remarquons est l’absence des interférences et la transmission moyenne avoisine 90% pour T=550 °C , et avoisine 75% (T=400°C), cela est expliqué par l’homogénéité de la surface ( Une même épaisseur) les deux film présente une différance de la transmission entre 10% et 15% . En effet, les électrons libres d’un semiconducteur, ou d’un métal, oscillent autour d’une position d’équilibre à la fréquence de résonnance ( ωp). Dans le cas de SnO2, cette fréquence se situe dans le proche infrarouge. Lorsqu’on se déplace vers les fréquences inférieures à cette fréquence [112].Dans la figure III.4 (b) en représente le spectre de transmission du ZnO, ce spectre de transmission obtenu dans l’intervalle 300nm-1100nm, ce que nous remarquons aussi l’absence des interférences et la transmission moyenne avoisine 85% et 90% cela est expliqué par l’homogénéité de la surface ,Une même épaisseur. Et même pour les faibles épaisseurs (e ≤ 300 nm), on n’observe pas les franges. III.4.5 Coefficient d’absorption et gap optique Le coefficient d’absorption est obtenu par l’exploitation des spectres de transmission des couches de SnO2, ZnO. Dans la région d’absorption fondamentale, est calculé a partir de: 1 e A T T A e e .Log ( ) (-13) Le gap optique est déduit en considérant que le matériau est un semi-conducteur à gap direct puis en utilisant la dépendance de l’énergie (h.) des photons incidents au carré du coefficient d’absorption ; l’extrapolation de la partie linéaire de la caractéristique ² permet de déduire le gap optique en localisant l’intersection de cette extrapolation sur l’axe des énergies(h). 84 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions 0,040 2 e v cm -2 a 0,035 0,030 3 ,7 4 e v ( hv) 2 0,025 0,020 3 ,8 e v 0,015 0,010 0,005 0,000 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4 ,0 0 E + 0 1 5 4,0 4,5 ev hv SnO 2 b -2 (h u ) (e v cm ) E g = 4 ,0 7 e v 2 2 2 ,0 0 E + 0 1 5 0 ,0 0 E + 0 0 0 3 ,2 3 ,6 4 ,0 4 ,4 h v (e v ) Figure III.5 : le gap des dépôts SnO2 (température d’élaboration (a) T= 450- 500°C (b) T= 600°C) Figure III.6: le gap des dépôts ZnO (température d’élaboration T= 350- 550°C) 85 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions La figure III.5 Figure III.6 montre la Régression linéaire de (αhν)² en fonction de l’énergie du spectre électromagnétique pour déterminer les gap des couches SnO2, et ZnO le gap est de d’l’ordre de 4ev pour le SnO2 figure III.5 (b) et 3,2 -3,9ev pour ZnO figure III.6 D’après les graphes précédents on peut remarquer la présence de deux régions, dans les graphes de la transmission optique pour ces échantillons de ZnO déposés respectivement à différentes températures T=350 °C, 450°C et 550°C. Le gap optique des films dans la première région (1) montre une augmentation de (3,19 à 3,32 eV) ; la deuxième région (2) montre l’énergie de gap des nanostructures de ZnO qui augmente en fonction de l’augmentation de la température l’énergie de gap varie entre (3,5 à 3,9 eV). III.4.6 Type de conductivité dans l’oxyde d’étain et l’oxyde de zinc La détermination thermoélectrique du type de conductivité de nos couches minces d’oxyde d’étain ou d’oxyde de zinc par la technique de l’électrode chauffée nous a permis de confirmer que nos couches minces de SnO2 ou ZnO présentent une conductivité de type n (conductivité dues aux électrons). Mais le résultat obtenu est Tendis que, la couche mince de ZnO présente une conductivité de type p pour les couche élabore a une température plus de 400 C° (conductivités dues aux trous). Cette technique consiste à déterminer le type du semi-conducteur. Elle est rapide fiable et efficace pour déterminer le type de sa conductivité. Il existe deux grandes familles d’oxydes métalliques, La première concerne les types P (conduction par trous). Ils ont une conductivité qui augmente avec l’augmentation de la pression d’oxygène. Figure III .7 (a) :Semi-conducteur de type p 86 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions La seconde famille regroupe les types N (conduction par électrons). Ils ont une conductivité qui diminue avec l’augmentation de la pression d’oxygène, Figure III .8 (b) :Semi-conducteur de type n à très hautes températures (>500°C), l’oxygène se trouve sous la forme O2- ads à la surface de la couche sensible : Cette forme de l’oxygène est instable et pour se stabiliser, elle va se lier au réseau de la couche. L’adsorption d’oxygène va modifier la concentration d'électrons à la surface et aura une action diamétralement opposée, selon qu'on est en présence d'un oxyde métallique de type p ou de type n [113]. III.4.7Photoconductivité La photoconductivité a été mesurée en éclairant les échantillons avec de la lumière UV. On a étudié la variation de la résistance en fonction du temps mesuré à l’obscurité et sous éclairement d’un échantillon de SnO2 ou ZnO. le film a un comportement d’un semi-conducteur qui a une bonne photoconductivité. Nous avons présenté sur la figure III.9 et la figure III.10 la variation de la photoconductivité mesurée après un éclairement d’une lampe spectrale d’une longueur d’onde de 365 nm, sur les échantillons des SnO2 ou ZnO nanostructure. Nous avons remarqué que la photoconductivité varie sur une gamme de 4500 à 3800 (SnO2) et une gamme de 9500 à 7200 (ZnO) est présente deux régimes : 2) Régime de descente plus rapide: où la photoconductivité diminue exponentiellement avec une vitesse plus rapide. 3) Régime de descente un peut lente : la photoconductivité diminue avec un régime qui est plus proche de la saturation (presque quasi constant). 87 SnO2( R=4500) LaPhotoconductivité LaPhotoconductivité SnO2(R=4500) -1 ) 4600 4500 ( 0,00026 1/R Résistance: R( ) Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions 4400 0,00025 4300 4200 0,00024 4100 4000 0,00023 3900 0,00022 3800 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 -1 Temps: t (Minute) 0 1 2 3 4 5 6 7 Temps: t (Minute) (ZnO) R= 9470 Résistance: R) La Photoconductivité 1/R Figure III .9 représente la conductivité des couches de SnO2 fonction du temps 9500 La Photoconductivité 0,0001400 (ZnO) R = 9740 0,0001395 0,0001390 9000 0,0001385 8500 0,0001380 8000 0,0001375 0,0001370 7500 0,0001365 7000 0,0001360 0 2 4 6 8 10 3 Temps:t (Minute) 4 5 6 7 8 9 10 11 Temps: t (Minute) Figure III .10 représente la conductivité des couches de ZnO fonction du temps Durant la période d’éclairage, comme on peut le voir sur les figures III .9 III .10, la résistance diminue progressivement pour atteindre l’équilibre après 600 secondes, Le temps mis pour atteindre l’équilibre est du à la compétition entre les processus de génération d’une part et de piégeage des porteurs crées par l’absorption de la lumière d’autre part. En revanche, juste après extinction de la lumière, on note le retour rapide vers la valeur de résistance d’obscurité initiale, ce qui traduit la faible durée de vie des porteurs créés. En réalité ce retour à l’état initial peut être exploité pour déduire la durée de vie des porteurs, donc on trouve entre 180-210(s). 88 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.5 Résultat des caractérisations structurelles et morphologiques des oxydes de zinc (ZnO) III.5.1 Diagramme de diffraction de rayon X des couches minces de ZnO (a) 0 0 2 Z n O p u r a T = 4 5 0 C ° In te n s i t é (a rb .u n i t s ) 2 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 1 1 0 0 0 3 0 4 0 2 5 0 6 0 ( ( d e g r e e ) ) (b) (c) Figure III.11 : Diagrammes de diffraction X du ZnO élabore à (a) 300°C, (b) 450 C° (c) 500 °C 89 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.5.1 Résultats et interprétation La phase de ZnO T=300 °C la Figure III.11 (a) est facilement identifie et des pics de phase secondaires sont egalement observes , La figure III.11 (a),(b),(c) représente les Spectres de diffraction des rayons X (DRX) des films minces de ZnO déposées à différentes températures (a) T=300 °C, (b) T=450 °C, (c) T= 500 °C; pour tous les échantillons les pics de difractions représentent la structure hexagonale et les intensités des pics sont les suivantes : (010) 31.77°, (002) 34.46°, (011) 36.26°, (012) 47.57°, (110) 56.60°, (013) 62.91°, (112) 67.97°, (023) 89.66°, (121) 95.31° et (114) 98.70° ; les échantillons exhibent une structure hexagonale wurtzite avec trois pics de diffraction (010) , (002) et (011) , indiquant la multi orientation des films minces de ZnO en fonction de l’augmentation de la température ; l’intensité des trois pics augmente respectivement en fonction de la température. La taille des grains a été calculée en utilisant les spectres de DRX et la formule de Debye Scherrer’s : λ = ( ) (V.1) Avec d la taille des cristallites, λ=1.54060 A la longueur d’onde de la radiation CuKα1 et β et la largeur à mi-hauteur (FWHM), K=0.9, la taille des cristallites calculée est (d=250 nm) pour le pic (002) qui confirme la taille donnée par le (MEB) qui est de l’ordre de (d= 300nm). 90 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.5.2 Caractérisation par spectroscopie Raman des couches minces de ZnO Fig. .12 Spectres Raman des couches minces ZnO (a) T=550°C (b) T=500 °C Les échantillons (ZnO) on été caractérises par spectrométrie Raman (figure -12 (a) ;(b)) On remarque sur ces spectres l’apparition des modes de vibration propre au ZnO. On observe dans (a) deux bandes d’intensité, la bande localisée à 435 Cm-1 est caractéristique de la phase hexagonale (wurtzite) et correspond au mode E2 (haute fréquence, voir chapitre), Le pic situé à 387 Cm-1 correspond au mode de vibration A1 (TO), et dans (b) la bande localisée à 577 Cm-1 correspond au mode A1(LO) [124]. Le décalage observé entre les pics obtenus de notre matériau, et les pics des matériaux massif (ZnO) est du aux impuretés, d’après la littérature ; peut présenter une variation de la fréquence lorsque les impuretés sont réparties de façon homogène [125]. Néanmoins on note un léger décalage vers les petites fréquences des positions des bandes (décalage de quelque cm-1) qui peut être dû à l’incertitude sur les mesures des positions ou à la taille nanométrique des cristallites formant la couche de ZnO. 91 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions III.5.3 Morphologie des surfaces La morphologie des films de SnO2 et ZnO obtenu a été observée par microscope électronique à balayage (M.E.B.) et microscope optique. Nous renseigne sur la rugosité des surfaces et la morphologie des couches. On observe que nos couches sont homogènes et contiennent des textures. Ces couches présentent des surfaces de coloration marron avec un aspect granulaire à température entre 300 et 380°C. Plus la température augmente plus la taille des grains diminue jusqu’à la température 450°C pour (SnO2) et 380 pour (ZnO) où apparait la phase nanostructure sous forme allongée à section circulaire. Les nanotubes d’oxyde de zinc sont de longueur et d’épaisseur différente et sont orientés de manière aléatoire (figure III -2). Les épaisseurs des couches mesurées par microscopie électronique (MEB) varient entre (200 -1500 nm) on fonction de la quantité de la solution déposée sur le substrat et la distribution sur le verre, et on peut calculer les tailles des grains par le microscope optique qui varient entre (800 – 2000 nm) Figure. III.13 Photographie des Echantillons de SnO2 déposée par SPRAY T= 540°C pour un grossissement de 60X10 92 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions Figure. III.14 : Photographie d’un échantillon de ZnO : déposé par la méthode Spray a 520°C550 °C pour un grossissement de 60X10 Figure III.15. Micrographies obtenues par M.E.B montrant l’état de surface d’une couche de (ZnO : déposé par la méthode Spray a 450°C avec différents surface a) 5um b) 2um c)1um d)1um 93 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions La figure présente de deux structures granulaires et le début de la nanostructuration, on remarque que les grains cholasse forment des armatures au début de la formation des nanofil, d’après nos études détaillées; la taille des grains varie entre (46 – 73 nm). III.5.4 Analyse EDX La morphologie et la composition des films ont été analysées à l’aide d’un microscope électronique à balayage SEM équipé d’un système d’analyse EDX. Sur la figure (III.38) nous avons rapporté un micrographe obtenu dans des films ZnO, Les résultats montrent clairement que le film est principalement composé d’Oxygène et de Zinc et leur rapport atomique ([O]/ [Zn]) est de 1.75 (Aspect granulaire) montrée par la figure (V.8,(b)) et, il est de 0.85 pour les couches nanostructurés montrée par la figure V.9. Ce rapport assez élevé indique que nos films sont riches en oxygène Tableau III, comme il a été montrer par plusieurs auteurs [74] conduit à l’augmentation de la résistivité des couches minces de ZnO.: (a) (b) (b) (c) (d) 94 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions (e) (f) (g) (h) Fig. -16 : Micrographie MEB (a),(c),(e),(g) et Spectre d’analyse X (b),(d),(f),(h) des granulaire et nanostructures de ZnO sur substrat de verre déposé à 520°C dans les différentes zones 95 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions Elément %Masse %Atomique Elément %Masse %Atomique OK 20.23 45.07 OK 23.59 47.12 Mg K 0.92 1.35 Mg K 1.09 1.43 Al K 0.26 0.34 Al K 0.39 0.47 Si K 13.61 17.27 Si K 20.62 23.47 Ca K 1.57 1.40 Ca K 3.12 2.49 Zn L 51.19 25.03 Totaux 100.00 Zn L Totaux 63.42 34.58 100.00 Tableau III III.6 Etude de la réponse du capteur en vers les gaz (Ethanol, Méthanol, Ammoniac) III.6.1 système de barbotage Nous avons eux recours à une technique développée dans notre laboratoire (LMESM) depuis déjà quelques années, pour calculer la concentration de la vapeur d’éthanol générée à partir de sa phase liquide sous l'influence d'un flux d’azote N2 (comme gaz vecteur) de débit fixé à 5 (l/min) maintenu durant toute l’opération du barbotage (figure III). 96 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions 1 8 2 7 3 4 6 5 Figure III.17 Schéma du principe de barbotage suivi au LMESM pour contrôlé la variation du Débit d’éthanol. 1. Entrée d’Azote N2, 2. Sel gemme pour éliminer l’humidité, 3. Sortie du gaz N2 sans humidité, 4. Bocal en verre, 5. Support métallique, 6. Ethanol liquide, 7. Sortie de gaz Ethanol + N2, 8. Seringue pour contrôler le volume d’éthanol. Nous nous basons sur le développement des paramètres chimiques fondamentaux de la solution utilisée (l'éthanol liquide dans notre cas) : = é → = (-14) é Et = é = é (-15) → é 97 = é (-16) Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions Le transport de l’azote des molécules d’éthanol se trouvant à la surface de la seringue ; plus le niveau d’éthanol baisse plus la difficulté d’entrainement est grande. La figure III représente la détection du capteur sous air et sous gaz résistance sous air résistance sous gaz 10000 ZnO log R ( 1000 100 sous gaz(Methanol) 10 180 200 220 240 260 280 300 320 340 360 380 T (C°) Figure III.18 représente la variation de la résistance (ZnO) en fonction de la variation de la température sous air et sous gaz Nous avons analysé la réponse électrique des couches de ZnO, On fixe la concentration à C= 2000 ppm pour tous les gaz. I. On commence par les échantillons granulaires. La détection se fait à température variant entre (200-300 °C), les résultats représentés dans les Figures III montre que le gaz réducteur (Méthanol) diminue la résistance à partir de T= 200° C): 98 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions O FF O FF R é sista n c e : R (k ) 60 55 O N 50 Z n O -P - 45 s o u s g a z (M e th a n o l) te m p e r a tu r e a m b ia n te 40 -2 0 0 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 T e m p s :S (s e c o n d e ) Figure III.19 représente la variation de la résistance (ZnO-P-) en fonction du temps sous gaz à la température ambiante (la température d’élaboration T =550°C) Z n O -N - T = 2 0 0 °C ON 7 ,0 ON OFF R ésista n ce: R (M ) 6 ,5 OFF 6 ,0 5 ,5 5 ,0 s o u s g a z ( M e t h a n o l) 4 ,5 -2 0 0 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 T e m p s :S (s e c o n d e ) Figure III.20 La réaction d’adsorption du méthanol sur la surface de ZnO type (n) est activée à la température (T=200). 99 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions 42500 ZnO -P - ON R ésistance: R (k) 42000 OFF 41500 41000 ON 40500 40000 39500 -2 0 0 so u s g az (am m o n iac) tem p eratu re am b ian te 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 T em p s :S (seco n d e) Figure III.21 représente la variation de la résistance (ZnO-P-) en fonction du temps sous gaz à la température ambiante (la température d’élaboration T =550°C) B 58000 SnO2 R ésistance: R (K ) 57500 ON OFF 57000 56500 56000 55500 55000 -2 0 0 s o u s g a z (E th a n o l) 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 T e m p s :S (s e c o n d e ) Figure III.22 représente la variation de la résistance (SnO2) en fonction du temps sous gaz à la température ambiante (la température d’élaboration T =600°C) 100 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions Fig. -23 . Représentation schématique des réactions se produisant à la surface d'un oxyde semiconducteur de type n de métal. (a) Adsorption de l'oxygène à la surface crée des sites accepteurs de surface qui immobilisent électrons de la bande de conduction de la région proche de la surface, créant un la couche d'ozone. gaz (b) de réduction, tels que le 2OH, retirez surface atomes d'oxygène liés, en libérant les électrons immobilisés, la réduction l'épaisseur de la couche d'appauvrissement. Ces mesures ont été faites à température entre (200 - 350°C) pour les couches ZnO, et à température ambiante pour les couches (ZnO, SnO2) nanostructure. Ces couches sont bien sensibles aux traces des gaz réducteurs et oxydants à haute températures et à température ambiante. La figure III.20 montre la variation de la résistance d’un échantillon de ZnO déposé à T= 250°C, sa résistance est de l’ordre de 7M , cette couche et soumis a une vapeur de Méthanol de 2000 ppm sur la surface, nous avons observé une chute de la résistance lorsqu’on introduit le gaz sur notre couche (ZnO granulaire de type –N-) ,La réponse de cette échantillon était presque la même lorsque nous avons introduit d’autre gaz (éthanol, Acétone) avec la même concentration. Par contre on observe sur La figure III.21 La résistance augmente pour les gaz réducteur (éthanol, acétone) et elle diminue pour le gaz oxydant ammoniac pour les couches (ZnO nanostructure de type-P-). Le temps de réponse nécessaire pour détecter le gaz est d’environ 30 secondes ; et les figures précédents montrent le temps de réponse de notre capteur à haute température et à température ambiante, sous une concentration de 2000 ppm de gaz. Si le gaz a un caractère réducteur (donneur d’électrons la figure III.22 ), on a une augmentation du nombre d’électrons dans un semi-conducteur du type n et donc augmentation 101 Chapitre III … Démarches expérimentale, Résultats et discussions de la conductivité. Dans le cas d’un semi-conducteur de type p on a une diminution de la conductivité par suite de la compensation partielle entre les électrons apportés et les porteurs positifs présents dans la couche. R + O- ads → RO + e_ CnH2n+2 +2O−→CnH2nO + H2O+ 2eSi le gaz est oxydant (accepteur d’électrons), il provoque de manière inverse une augmentation de la conductivité du semi-conducteur de type p et une diminution de la conductivité pour le semi-conducteur de type n. OX +e- → X +O- 102 Conclusion générale Conclusion générale Le développement de capteurs chimiques a un intérêt capital pour la détection d'un vaste éventail de cibles telles que des agents de guerre chimiques, les contaminants environnementaux, et de matières explosives. La haute sensibilité ainsi que la sélectivité sont des caractéristiques idéales pour un matériau capteur. Dans le cadre de la détection des gaz par les oxydes métalliques nous nous sommes intéresses aux dépôts faits par spray pyrolyse d’oxyde d’étain et d’oxyde de zinc, et de voir la détection en fonction des conditions d’élaboration. Nous avons pu améliorer la manipulation en rajoutant une pompe électrique et une électrovanne au système pour un contrôle plus élaboré du dépôt.et ensuite nous avons étudie les couches en fonction de la température d’élaboration et remarqué qu’a haute température apparaissent des nanostructures. Ces échantillons aux nanostructure soumis aux gaz d’Ethanol ou Méthanol montrent un comportement oxydant du gaz par rapport au ZnO a température ambiante. Ce phénomène est original est semble avoir son explication dans le fait que l’oxyde de Zinc nano est de type P, ce que nous avons confirmé par des mesures de pointes chaudes Le présent travail porte sur l’ élaboration et la caractérisation des couches (ZnO, SnO2) on a pu élaborer les couches minces ZnO et SnO2 par une méthode disponible au sein de notre laboratoire LMESM (spray pyrolyses), les rayons X présentent des pics de diffraction caractéristiques du ZnO, l’élargissement des pics et leur décalage témoignent de la taille nanométrique des cristallites ZnO qui est de l’ordre de (250-800 nm ),et sa structure granulaire. les échantillons ont été également caractérisé par spectrométrie Raman on observe des bandes d’ intensité, aux positions ( 387-435 / 382-577 ), pour les cristallites de ZnO, On confirme l’incorporation des nanocristaux , des couches ZnO, le spectre de la transmission montre l’existence de deux régions d’énergie de gap la première région pour les structures granulaires situées entre (3,19 à 3,32 eV) concernant les couches ZnO, et de ( 3, 3-3,9) pour le SnO2, la deuxième région pour les nanostructure situes entre (3,5 à 3,9 eV) pour les couches ZnO, et l’ordre de 4 eV pour le SnO2, Ansi qu’on a montré que la taille des grains varie en fonction de la température d’élaboration, on remarque deux régions pour les couches ZnO : 103 Conclusion générale La première région T =250 350-400 °C montre la structure granulaire La deuxième région T =400-550 °C montre la nanostructure, on le point critique entre les deux régions explique la transition du premier ordre qui veut dire à haute température les films minces des ZnO changent de structure granulaire à la nanostructure du type n au type p, et on à observé la texture et l’état de surfasse de nos couches avec le microscope électronique à balayage (MEB), et le microscope optique, Les résultats obtenus par analyse quantitative EDX montrent clairement que le film ZnO est principalement composé d’oxygène et de Zinc, et montrant ainsi les deux Aspects (granulaire et nanostructure), Les caractérisations électriques montrent la variation de la résistance des échantillons en fonction de la température d’élaboration pour les deux couches ZnO, SnO2 On a trouvé deux type pour les couches ZnO (type –n- et type –p-) La sensibilité et le temps de réponse de la résistance du capteur pour une concentration 2000 ppm d'éthanol ou méthanol et d’ammoniac. La relation entre la sensibilité du capteur et la température d’élaboration suggère que les espèces d’oxygène adsorbé à la surface du capteur est O2. 104 Références bibliographiques Références bibliographiques : [1] P. Leturcq et G. Rey Physique des composants actifs à semiconducteur .Edition Dunod, Paris (Bordas), (1978). [2] V. Demarne Réalisation d’un capteur de gaz intégré sur silicium, étude des mécanismes physico chimiques liés au fonctionnement de ces capteurs, dans le cas de couches minces de dioxyde d’étain pur et dopé. Thèse n°934, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, (1991). [3] P.T. Moseley Materials selection for semiconductor gas sensor, Sensors and Actuactors B, 6, (1992), [4] pp. 149-156. G. Asch Les capteurs en instrumentation industrielle. Edition Dunod, Paris (Bordas), (1987). [5] C. Nayral Réalisation d’une nouvelle génération de capteurs de gaz utilisant des nanoparticules de dioxyde d’étain.Thèse n°3500, Université Paul Sabatier de Toulouse, (1999). [6] L. 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