Plan Climat Territorial La stratégie climat du Pays d’Artois vise à diminuer les émissions de gaz à effet de serre du territoire tout en lui permettant de s’adapter aux mutations à venir. Les objectifs à atteindre localement correspondent à minima aux 3*20 fixés par l’Europe (20% d’émissions de GES en moins, 20% d’efficacité énergétique en plus, 20 % d’énergie renouvelable d’ici 2020, 23% pour la France) et au facteur 4 fixé par la France (division des émissions par 4 entre 1990 et 2050). Cette diminution passera par la fixation d’objectifs locaux quantitatifs et qualitatifs, opérationnels et atteignables (des secteurs pourront être privilégiés plutôt que d’autres, selon les opportunités et la maturité des territoires), qui évolueront progressivement. Ces objectifs ne pourront être atteints qu’au travers d’une modification en profondeur de nos modes de développement, en revisitant nos outils et politiques au regard de la thématique du climat ; un travail en mode projet, une approche globale et transversale en concertation avec les acteurs et usagers. Le Pays et les intercommunalités, de par leur proximité territoriale et leur action locale, ont un rôle d’animateur et de mise en mouvement du territoire afin d’impulser de nouvelles manières de faire tout en étant eux mêmes exemplaires. Cette stratégie climat pour le Pays d’Artois a été élaborée avec les acteurs du territoire au travers d’une vision à moyen et long terme. Pour ce faire, quatre ateliers se sont réunis (aménagement et transports, habitat et énergies, agriculture cadre de vie et biodiversité, production et consommation responsables) courant octobre et novembre 2010. Une stratégie climat pour le Pays d’Artois Le Plan climat territorial du Pays d’Artois est un projet territorial de développement durable. Il se donne donc pour ambition de placer l’Humain au cœur de l’action. Les actions viseront bien sûr les transports et les bâtiments (qui représentent respectivement 25% des émissions totales du Pays) et l’habitant, en tant que consommateur, a un rôle à jouer pour une société plus responsable face au changement climatique ; il détient 50% de la réponse. Réduire la facture (et la fracture) énergétique, améliorer le confort des logements, développer les filières d’éco-matériaux et faire évoluer les compétences dans le secteur du bâtiment sont autant d’actions pouvant contribuer au bien-être de la population et au développement d’emplois locaux tout en pensant aux générations futures ; autrement dit, le plan climat est une véritable opportunité de développement local, au service de ses habitants. La démarche Plan climat ne se limite donc pas à une approche environnementale mais intègre pleinement les dimensions économique et sociale ; avec la création de richesses (développement de nouvelles filières, de formations, etc.) et d’emplois aux impacts sociaux importants (pouvoir d’achat, lutte contre la précarité énergétique, etc.). 1/4 Vivre ensemble sur un territoire, c’est partager : - une culture commune (passer du consommateur au consom’acteur) - un paysage commun (concilier identité éco-paysagère et fonctionnalité agricole) - un patrimoine commun : o patrimoine bâti dont la performance énergétique doit être améliorée o mais aussi savoir-faire à mobiliser et faire évoluer vers une économie locale durable. Un Plan climat est donc avant tout un projet de société et le Pays d’Artois souhaite, au travers de cette démarche, définir d’une part les conditions du mieux vivre ensemble sur un territoire sobre en carbone et d’autre part adapter le territoire au changement climatique déjà en cours. Ces éléments en tête, voici les axes stratégiques proposés pour le Pays d’Artois ; 4 ENJEUX THÉMATIQUES Réhabiliter et concevoir des bâtiments et logements sobres en énergie Sensibiliser les acteurs (collectivités, habitants, acteurs économiques, sociaux, etc.) et former les professionnels du bâtiment et de l’action sociale aux gestes simples, aux travaux d’isolation, à la performance énergétique et aux énergies renouvelables Rénover les bâtiments et logements anciens, notamment pour les ménages modestes Construire selon les critères de performance énergétique et environnementale Développer des modes de transports alternatifs à la voiture individuelle Mener une réflexion sur les déplacements à l’échelle de ce bassin de vie 2/4 Inciter des employeurs publics et privés à mener une réflexion sur les déplacements Promouvoir les modes doux grâce à des aménagements piétons et cyclables adaptés (sécurisés et confortables) Améliorer l’attractivité des transports en commun et favoriser l’intermodalité Favoriser une agriculture durable, économe en énergie, respectueuse de la biodiversité et proche du territoire Soutenir la reconversion de l’agriculture intensive vers une agriculture paysanne voire biologique et accompagner la diversification agricole Encourager les démarches de préservation de la biodiversité (maintien et développement des connections écologiques, évolution des pratiques culturales, etc.) Inciter les agriculteurs à mener une réflexion globale à l’échelle de leur exploitation (produits de synthèse, énergies, etc.) Promouvoir des modes de production et consommation responsables Promouvoir les circuits courts (lieux de vente directe, approvisionnement des lieux de restauration collective avec des produits locaux, etc.) Généraliser les politiques de prévention des déchets sur l’ensemble du territoire et promouvoir la réparation et le réemploi. Valoriser les ressources locales pour la production d’énergie (énergies renouvelables, bois énergie, racines d’endives, déchets, etc.) Soutenir les opportunités de développement économique local en phase avec la lutte contre le changement climatique. 3 ENJEUX TRANSVERSAUX (communs à plusieurs ateliers) Communiquer positivement (ne pas dramatiser ni culpabiliser), sensibiliser, former et faire preuve de pédagogie sur les enjeux de la lutte contre le changement climatique « Je fais, si tu fais, si nous faisons tous » En touchant tous les acteurs (au travers de relais) avec des outils simples et adaptés aux besoins : Elus, techniciens, habitants (notamment les ménages modestes) adultes et enfants, acteurs : medias, formateurs, acteurs sociaux, bailleurs sociaux, professionnels du bâtiment, grande distribution, artisans, commerçants, agriculteurs, distributeurs d’énergie, banques, industriels, acteurs des transports… En intégrant tous les domaines Habitat, transport, énergie, agriculture, consommation et production, déchets, etc. 3/4 Intégrer les enjeux de la lutte contre le changement climatique dans les démarches, outils et politiques menées dans le Pays d’Artois : l’exigence d’un portage politique fort. La mobilisation et l’adhésion des élus sont essentielles pour avancer dans cette politique volontariste. Exemplarité (fonctionnement, compétences, politiques et investissements envisagés en coût global) et engagement des intercommunalités au travers d’objectifs chiffrés et de plans d’actions concrets Intégration des enjeux et des objectifs dans les documents d’urbanisme et de planification (PLU, SCOT, etc.) Exemplarité des acteurs relais (organismes publics, entreprises, associations, établissements de formation, etc.) Développer une approche globale de l’urbanisme, transversale, prospective et en lien avec les territoires voisins Faire le lien entre habitat, déplacements, emplois, activités de commerces et de loisirs avec les espaces naturels et agricoles (foncier) en amont de chaque projet et aménagement, en envisageant les impacts potentiels. En lien avec la notion de « vivre » ensemble sur un territoire sobre en carbone. : habiter, se nourrir, se déplacer, travailler, consommer, se détendre, etc. Cette stratégie guidera l’élaboration du 1er plan d’actions à 3 ans au travers duquel collectivités et acteurs s’engageront très concrètement dans la mise en œuvre d’actions. Le Pays d’Artois se situe comme animateur de la démarche, avec l’ambition de mettre en mouvement les acteurs du territoire. La stratégie = le "QUOI" : ce que l'on vise pour le territoire via le Plan Climat Les actions = le "COMMENT" : ce qu'il faut réaliser, mettre en oeuvre pour y répondre Le 1er plan d’actions a pour ambition de créer une dynamique territoriale dans la durée. Pour ce faire, les actions qui seront privilégiées sont : - les actions efficientes ou « sans regret » à faible coût et à temps de retour rapide, économiquement mais aussi socialement, - les actions avec une capacité d’entraînement (expérimentations puis expériences duplicables) dans une logique d’accélération et de généralisation. Ces trois années pourront aussi permettre de réfléchir à des actions structurantes de long terme, comme « phase préparatoire » au travers d’étude de faisabilité, incluant la mobilisation des acteurs, les montages contractuels, le tout pour créer les conditions d'un "passage à l'acte" à grande échelle dans les années suivantes. Il s’agira au travers de ce 1er plan d’actions d’envisager les partenariats possibles, de mobiliser les outils techniques et financiers existants et d’identifier les leviers à développer pour accompagner et mettre en œuvre les actions climat. Différents facteurs déclenchants pour le passage à l’action pourront être utilisés : la sensibilisation, notamment au travers le partage d’exemples d’actions locales mises en place qui fonctionnent ainsi que par la prise en compte des impacts économiques et sociaux avec notamment le calcul de retour sur investissement. Les leviers réglementaires (Loi Grenelle II notamment) et financiers (crédits d’impôts, etc.) ainsi que les opportunités du marché pourront aussi permettre d’avancer très concrètement dans cette démarche. 4/4