La transition énergétique et la société que nous voulons
Dans notre société productiviste et consumériste, la loi sur la transition énergétique va fournir
un cadre indispensable pour progresser dans la gestion de l’énergie en prenant en compte les
menaces liées à l’utilisation des énergies fossiles.
Pour son application, la mobilisation de tous sera nécessaire. Nous devrons être vigilants sur
l’accompagnement de la loi : notre parti a certainement un rôle très important à jouer dans la
formation des citoyens.
Nos besoins énergétiques sont à la fois humains, économiques et industriels, ils sont
indissociables de notre modèle de société. C'est pourquoi les comportements et les choix de
l'ensemble des acteurs de notre société : citoyens, entreprises, territoires, Etat seront
déterminants pour atteindre les objectifs attendus, dans un contexte où la loi et les prix
touchent leurs limites et peuvent même engendrer des effets pervers, puisque si la pollution a
un prix, il peut s'avérer plus simple de l’acquitter que de l’éliminer...
L’article 19 de la loi fait preuve d’ambition en fixant comme objectif de "dépasser le modèle
économique consistant à produire, consommer, jeter". Il s'agit désormais de consommer
mieux, en abandonnant la logique linéaire d'extraire toujours plus de ressources pour
développer la réutilisation et le recyclage des produits et de leurs composants. Cette économie
circulaire prend d'autres formes encore, comme allonger la durée de vie des produits en les
entretenant ou en les donnant plutôt que de les jeter, ou participer à la consommation
collaborative, dont un exemple est le covoiturage : des pratiques qui renforcent en outre le
lien social.
Cette approche intégrée soucieuse de l’amont comme de l’aval, des effets à court terme
comme des conséquences à long terme, pourra dépasser le cadre de la lutte contre le
gaspillage et devenir une ardente obligation étendue à l’ensemble de nos activités :
consommation d’énergie pour les bâtiments, construction, transports... La gestion de leurs
interactions doit faire partie du débat démocratique afin que les citoyens soient associés à tous
les choix de société. Le conseil économique, social et environnemental et ses déclinaisons
régionales peuvent y contribuer.
Une approche collective des enjeux recouverts par cette loi semble nécessaire, notamment en
ce qui concerne ses modes de financement, ainsi qu'un pilotage public afin de garantir à tous
l'accès à l'énergie.
Cette loi représente donc une absolue nécessité et une opportunité à saisir pour évoluer vers
une société plus sobre, plus respectueuse à la fois de l'environnement et de la biodiversité,
mais aussi de notre santé et de notre avenir.