Sa vie se résume ainsi : Gassendi, docteur en théologie en
Avignon en 1614, est à ce moment là chanoine à Digne. Il va
entrer dans les ordres et devenir professeur de rhétorique au
collège de Digne en 1617. Il fera ses premières observations
astronomiques en 1618 grâce à Peiresc. En 1620, il positionne
Jupiter par rapport aux étoiles fixes. Il est le premier à
décrire scientifiquement, le 12 septembre 1621 près d’Aix-en-
Provence, des voiles lumineux très colorés auxquels il donnera
le nom d’« aurore boréale ». Son premier ouvrage publié en
1625 critique Aristote qui défendait l’idée d’un ciel
immuable. Il est fait prévôt de la cathédrale de Digne en
1626.
Installé à Paris en mai 1628, Gassendi va voyager pendant
neuf mois dans le nord de l’Europe, avec François Luillier
(1600-1651), le libertin bien connu. Il décrit à Paris, le 6
novembre 1631 le passage de Mercure devant le Soleil comme
l’avait prévu Kepler. Il aura une position officielle à
l'agence générale du clergé de France en 1641. En 1642 à
nouveau à Paris, il enseigne la philosophie à Claude-Emmanuel
Lhuillier dit Chapelle (1626-1686), fils naturel de François
chez qui il habitait, ainsi qu’à plusieurs de ses amis,
Molière peut-être (1622-1673) ?, Jean Hesnault (1611-1682),
Cyrano de Bergerac (1619-1655) et François Bernier (1620-
1688). Il y fréquente le monde libertin. Ce courant qui
affirme l’autonomie morale de l’homme face à l’autorité
religieuse, se veut chez lui une manière de vie critique et
libératrice qui respecte parfaitement les règles morales. On
le dit matérialiste car pour lui tout dans l’univers relève de
la matière, laquelle impose, seule, ses lois. La compréhension
du monde relève de son étude et des réflexions qui s’en
dégagent. Il écrira et publiera début 1644 le Dequisitio
Metaphysica, un ouvrage de plus de 600 pages où il critique
point par point « Les méditations » de Descartes publiées en
1641. Soutenu par Richelieu (1585-1642), la consécration
viendra lorsqu’il sera nommé en 1645 professeur de
mathématiques au Collège Royal. Il y enseigne l'atomisme
d'Épicure et de Lucrèce.En 1646, il publie avec Fermat, contre
le jésuite Casrée, un livre sur l'accélération des graves. Il
écrit en 1647 De Vita, moribus, et doctrina Epicuri libri
octo. pour défendre la doctrine d'Épicure. Malade, Gassendi
quitte en 1648, Paris pour le midi. En 1649, il publie ses
commentaires sur le dixième livre de Diogène Laërce et son
Syntagma philosophiae Epicuri. qui est son ouvrage le plus
célèbre. Il va voyager en Provence, passe deux ans à Toulon où
il retrouve son secrétaire, élève et protégé, François
Bernier, revenu d'un long voyage en Europe de l'est. Le
11 août 1654, Gassendi observe sa dernière éclipse dans le
château de Montmort, au Mesnil-Saint-Denis. Malgré les soins
de nombreux médecins, il meurt le 24 octobre 1655.
Ses exégètes ont dit de lui qu’il était pieux et qu’il
pratiquait avec beaucoup de scrupule ses devoirs religieux;