LA PRESSE AFFAIRES TECHNOLOGIES
ALAINMC KENNA
TECHNO.BIZ
COLLABORATION SPÉCIALE
La semainedernière avaitlieu, à
Montréal,uneimportante confé-
renceréunissant desgensd’af-
faires du secteurtechnologique
canadien. De la plus petite start-
up àdes géants commeXerox
Canada,plusieurs y étaient. Pour
constater, principalement,quele
Canada estun pays quimise trop
sursesmatières premièreset pas
assez surle savoir.
«Toutcequ’on semble faire
au Canada en ce moment,c’est
extraire du pétrole despuits
albertains, et le brûler.Oùest
l’innovation et la valeur ajoutée
dans cettechaîne?» se demandait
Hadi Mahabadi, vice-président
du groupe Xeroxetdirecteur
du centre de R-DdeXeroxà
Mississauga, en Ontario.
Le DrHamabadi déplore qu’on
ne parviennepas àtransformer
ce pétrole,enenfaisant des
produits pharmaceutiquesou
descomposantes électroniques,
parexemple.Onpourraitalors
créerdenouvellesentreprises
fondées surla technologieet sur
l’innovation.
«Ilne fait aucundoute quele
Canada doit prendresesdistances
parrapport au pétrole.L’économie
esttrop collée àses ressources
naturelles.Elledevrait miser
davantagesurla connaissance et
le savoir et devenir unevéritable
sociétéde l’information.»
Unfreinàl’expansion
Le directeur de la R&Dcana-
dienne de Xerox n’estpasle seul
àcritiquer cetétatdes choses.
Plusieursentrepreneurs québé-
cois commencentàcroireque
l’expansiondeleurentreprise
en démarrageest freinéepar
cettetrop grande dépendance au
pétrole,quia, en plus,le malheur
d’être àl’autre bout du pays.
«Les investisseursn’en ont que
pour lesressourcesnaturelles
cestemps-ci»,constataitrécem-
ment GuyLabelle,président de
Pixman MédiaNomade. «Notre
entreprise atout de même réussi à
exporter sonconceptdans plus de
25 pays avec très peu de moyens
jusqu’ici.»
«Siles capitaux avaientété
plus nombreux,nousserions
beaucoupplus avancés, mais les
investisseurscanadiens semblent
beaucoupplus rassurésd’investir
dans lesmatières premièresque
dans lesmatièresgrises, plus
complexes à saisir.»
Guy-CharlesPelletier,qui assis-
tait àlaconférence, afondé Pecunia
en 2002.Ils’agitd’une entreprise
de distribution de télévision par
internet (aussi appeléeTVIP)très
prometteuse. Aujourd’hui, les
investisseursaméricainssel’arra-
chent, ce quin’a pasdutoutété le
casauCanada.
«Notre technologieest des
années en avance surnosconcur-
rentsétrangers, mais ils ont tel-
lement plus de facilité àtrouver
du capital-risque dans leur pays
qu’ils pourraient nousrattraper
en un an!» craint-il.
Brûlerlesponts
Présentement,quand on regarde
lesstatistiquesnationales, ce désé-
quilibrenesemblepas nuireà
l’économie en général. Mais il ne
faudraitpas se reposersur ses
lauriers,avertit Alex Vieux, prési-
dent et éditeurdeRedHerring.Le
périodiqueaméricain,qui vient
d’ouvrirunbureauàMontréal,
estunimportantobservateur du
secteurdes technologies de
l’information. M. Vieuxest
l’organisateur de la confé-
rencedelasemaine dernière,
appeléeCanadianInnovation
Illuminated.
«Ilsembleque la seule
solution soit de brûler tous ses
ponts»,disait-il.Autrement
dit, d’attendre l’épuisement
desressourcesnaturelles, pour
queles institutions recommencent
às’intéresser àautre chose.
Hadi Mahabadi semble d’ac-
cord.«Regardez la Finlande,
Israël ou le Japon»,conclut-il.
«Ils n’en possèdentpas,oules
ont presquetouesépuisées, avant
de se transformerend’impor-
tantes économiesbaséessur le
savoir.»
Les matièrespremières
supplantentlamatière grise
AGENCE FRANCE-PRESSE
Lescyberattaques,commecelles dont ont étévicti-
mesrécemment desservices gouvernementauxaux
États-Unis, en France et en Allemagne, ciblent de
mieux en mieux leursdestinatairesau coursd’un
processus aussidiscretquefureteur.
«Cegenre d’attaques peutsedérouler surplu-
sieurs semaines,voireplusieursmois,afin de ne pas
laisserde traces», indiqueGaël Barrez,responsable
dessolutions antifraude chez RSA, sociétéaméri-
cainespécialisée dans la sécurité desréseaux.
Le maître motdespirates, selonlui, c’estla «dis-
crétiondans le butde récupérer desinformations,
nerf de la guerre électronique »quiagitelesÉtats,
mais aussilesgroupes privés,très réticents à com-
muniquer surle sujet.
«Depuisdeux ans, il n’y a pas eu de grande épi -
démievirale très visible»,commele fameux virus
Ilove youquiavaitcontaminédesmillions d’ordi-
nateursdans le monde, rappelleMichel Lanaspèze,
directeurmarketing et communicationdeSophos
France.
Désormais, dit-il,«legrandjeudescybercrimi-
nels consiste àse livrer à desattaques très dissimu-
lées ». La plupartdu temps, les«hackers»agissent
parle biaisde programmes malveillants,dits «che-
vaux de Troie»,quiprennent le contrôle de l’ordi -
nateur àl’insu de l’utilisateur et accomplissent des
fonctions néfastes (vol,modificationou destruction
de fichiers).
Pour réussirleur attaque, lespiratess’appuient
toujours sur«des complicités à l’intérieur du sys-
tème », le plus souvent passives,selonEric Domage,
directeur de recherchesécurité Europe au cabinet
IDC. Concrètement,la propagationse fait parpièce
jointe ou parun lien vers un site webinfecté, un
phénomène en forteaugmentation. Un simple clic,
et le processus se déclenche :le pirate estprévenu et
peut alorslancer l’offensive.
«Les attaques lesplus dangereusessont celles qui
sont ciblées, précises»,explique M. Lanaspèzequi
souligne la dangerosité desmessages personnalisés,
incitant lesinternautes à cliquer.
Uneautre technique, plus sophistiquée,vise à
repérer la vulnérabilité dessystèmes. Malgré les
régulières mises à jour de sécurité,«touslessystè-
mes ont desfaiblesses qui peuvent être exploitées»,
note M. Barrez.
Il estaussi beaucoupplus difficile de remonter
jusqu’aux auteursdel’intrusion,les piratesutili-
sant la techniquedu «rebond» en passent parun
ou plusieurspays intermédiaires avantde se lancer
surleur proie.
ATTAQUES INFORMATIQUES
Les nouvellespratiques
des pirates
PHOTO ARCHIVES AP©
Legrandjeudes cybercriminelsconsisteàse livreràdes attaques très
dissimulées.
«Notre technologie estdes annéesenavancesur
nosconcurrentsétrangers,mais ilsonttellement
plusdefacilitéàtrouver ducapital-risquedans leur
paysqu’ils pourraientnousrattraperenunan!»
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MARTIN VALLIÈRES
TORONTO—Leprésident de l’entreprise torontoise
CorusEntertainment attribue à un «malaise écono-
miqueau Québec»lesmaux persistants de sessta-
tions de radioquébécoises, malgré leschangements
qui y ont étéfaits.
Devant desanalysteset desinvestisseursde Bay
Street,hier, John Cassaday a confié «avoir du mal
às’expliquerce malaise généralisé», d’autant quela
«situationpolitiqueau Québec»luisemble favora-
bleàl’économie.
«Mêmeavecune situationdegouvernement
minoritaireauQuébec,iln’y apas de menace
prochainede séparation. Il devrait yavoirun bon
sentiment économique au Québec,Mais depuis un
certaintemps, nousobservons de la faiblessedans
ce marché, en particulierpour la radio, mais aussila
télévision », aréponduM. Cassaday à unequestion
d’analyste surlaconjoncture d’affaires de Corus
Radiodans le marché québécois.
Cela dit, le présidentdeCorus Entertainment
s’estdit confiant queles changementsdedirec-
tion et de programmationdecertaines stations de
CorusRadio au Québec renforceront leur situa-
tion,malgréla«mollesse» du marché desventes
publicitaires.
Àcetitre,Corus Radiomise surune récente
ententede partenariatpublicitaire en régions qu’elle
aconclueavecla division médias du groupe Cogeco,
deuxième plus gros câblodistributeur au Québec.
«Çanousmet surunterrain plus comparable
face au concurrent Astral Media»,aindiqué M.
Cassaday.
Lesprincipaux actifs de CorusRadioau Québec
comprennent 14 stations FM et AM,dont CKOI,le
98,5,CKAC et Info 690dans le marché francophone
du grandMontréal.
Cesstations ont subi de nombreux changements
de dirigeants,de personnel et de programmationau
coursdesderniers mois.
Ailleurs au Québec,Corus Radiomise sur
le transfertdestationsrégionalesdelabande
AM vers le FM,afin d’attirer plus d’auditeurset
d’annonceurs.
CORUS
Malaise
auQuébec
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6LA PRESSE AFFAIRESLA PRESSEMONTRÉALMERCREDI12SEPTEMBRE2007